3 juillet 2024 |

Ecrit par le 3 juillet 2024

Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

Le préfet de la Drôme vient de signer le permis de construire de l’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2 (GB II). Implanté sur le site du groupe Orano à Tricastin, à cheval sur la Drôme et Vaucluse, ce projet avait été validé par le conseil d’administration du groupe octobre dernier à la suite d’une concertation préalable qui s’était déroulée début 2023.
D’un montant d’investissement de près de 1,7 milliard d’euros, cette extension de capacité de l’usine d’enrichissement d’uranium Georges Besse 2 permettra à Orano d’augmenter ses capacités de production de plus de 30%.
Ce projet consiste à construire à l’identique quatre modules d’enrichissement de l’uranium, complémentaires aux quatorze modules existants avec la même technologie éprouvée et disposant d’une empreinte environnementale réduite. Cette augmentation nécessite la construction d’une extension dans le prolongement du bâtiment existant faisant l’objet de la demande de permis de construire.

Jusqu’à 1000 personnes mobilisées sur ce chantier de 1,7 milliard d’euros
« La réception du permis de construire constitue une étape importante dans le processus réglementaire de notre projet d’extension de capacité de l’usine Georges Besse 2. Je tiens à remercier à cette occasion l’ensemble des acteurs impliqués et nos clients qui nous font confiance. Le chantier de construction à venir mobilisera jusqu’à 1 000 personnes, avec une forte part d’entreprises régionales. Nous travaillons de concert avec les entreprises partenaires du projet pour lancer d’ici la fin de l’été la construction à l’issue des travaux préparatoires », précise Pascal Turbiault, directeur du site Orano Tricastin, lors de la remise du permis de construire en mairie de Pierrelatte par le maire Alain Gallu en compagnie de Fréderic Bernasconi, directeur du programme extension de l’usine d’enrichissement Georges Besse.

A droite, Alain Gallu, maire de Pierrelatte, avec Pascal Turbiault (au centre), directeur du site Orano Tricastin, et Fréderic Bernasconi, directeur du programme extension de l’usine d’enrichissement Georges Besse lors de la remise du permis de construire en mairie de Pierrelatte.

Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

De tous les pays producteurs d’énergie nucléaire au monde, la France est celui qui compte le plus sur cette source d’énergie pour produire de l’électricité. En 2022, les centrales nucléaires françaises ont fourni en moyenne 63 % de l’électricité produite à l’échelle nationale. Seuls deux autres pays affichent une part du nucléaire supérieure à 50 % dans leur mix électrique : la Slovaquie (59,2 %) et l’Ukraine (55 %). Pour cette dernière toutefois, la valeur indiquée est celle de l’année 2021. En effet, depuis que la Russie a envahi l’Ukraine, en février 2022, l’Agence internationale de l’énergie atomique ne reçoit plus de données précises sur l’utilisation de l’énergie nucléaire dans le pays, et certains réacteurs ont été mis à l’arrêt en raison du danger causé par la proximité des combats.

Comme le montre notre carte mondiale ci-dessous, l’utilisation de l’énergie nucléaire est la plus répandue dans l’hémisphère nord et en particulier en Europe, où l’on trouve de loin le plus grand nombre de pays producteurs d’énergie nucléaire. Au sud de l’équateur, seuls trois pays, l’Argentine (5,4 % du mix électrique), le Brésil (2,5 %) et l’Afrique du Sud (4,9 %), exploitent actuellement des réacteurs nucléaires. À l’heure actuelle, les pays avec les projets de développement du nucléaire les plus importants sont situés en Asie : sur les 59 réacteurs en construction dans le monde en mai 2024, 25 étaient localisés en Chine et 7 en Inde.

De Tristan Gaudiaut pour Satista


Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

La société Socotec lance une campagne de recrutement en Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Une soixantaine de postes sont à pourvoir*. Au total, c’est plus de 1 400 personnes qui seront recrutées en France sur l’année 2024. Elles rejoindront les 11 300 collaborateurs du groupe spécialisé dans la gestion des risques et de l’intégrité des actifs de la construction et des infrastructures.
Présent dans 26 pays, Socotec dispose de plus de 190 implantations en France dont 21 en Provence-Alpes-Côte d’Azur où la société regroupe 450 salariés. L’entreprise dispose notamment de deux agences à Avignon, une à Bollène ainsi qu’une à Pierrelatte, une Saint-Paul-Trois Châteaux, une à Salon-de-Provence et une à Saint-Paul-Lez-Durance.

Plusieurs projets majeurs en Paca
En Paca, Socotec intervient dans plusieurs grands chantiers comme les tests d’étanchéité du futur Institut Méditerranéen de la Ville et des Territoires à Marseille, l’assistance et le conseil sur la construction du réacteur Iter à Cadarache, ou bien encore les missions de contrôle de la conformité des projets que finance l’agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse.
Acteur majeur des services de TIC (Testing, inspection, certification) pour les secteurs de la construction, de l’immobilier, des infrastructures et de l’industrie en Europe et aux Etats-Unis, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 1,2Md€ en 2022.

*Managers et directeurs d’agences, commerciaux, ingénieurs de la construction, de l’immobilier durable, ingénieurs de l’environnement, bilan carbone, RSE et CSRD, spécialistes énergie & énergies décarbonées et renouvelables, énergéticiens, techniciens environnement, experts HSE, techniciens électricité, ascenseurs, gaz, techniciens inspection et mesures dans l’industrie, diagnostiqueurs immobiliers, techniciens et contrôleurs du bâtiment, coordonnateurs préventeurs sécurité, formateurs dans les domaines de la santé/sécurité.


Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

L’année 2022 a été marquée par l’annonce d’un plan de relance du nucléaire civil en France, qui prévoit la construction de six réacteurs EPR d’ici 2035 et potentiellement huit autres d’ici 2050. Dans ce contexte, nous nous sommes intéressés à l’évolution de la perception de l’énergie nucléaire par la population française.

Selon le dernier baromètre de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publié en septembre, les Français n’ont jamais été aussi favorables à l’énergie nucléaire. En 2022, un Français interrogé sur deux (50 %) était d’accord avec le fait de « continuer à construire des centrales nucléaires ». Un score qui dépasse de 6 points le record établi en 2021 (44 %) et qui représente plus du double de la moyenne établie depuis les premières enquêtes en 1977 (24 %). En parallèle, l’opinion sur le fait de devoir « fermer les centrales » est tombée à 19 % l’année dernière, alors qu’elle était de 26 % en 2021 et de 38 % en 2020.

Les inquiétudes sur la sécurité énergétique liées à la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie ont indéniablement joué un rôle dans ce regain d’intérêt soudain pour le nucléaire. Comme le souligne l’étude de l’IRSN, l’« indépendance énergétique » reste le premier argument en faveur de l’énergie nucléaire (cité par 43 % des répondants), suivi par « le faible coût de l’électricité » (22 %) et « la faible émission de gaz à effet de serre » (13 %).

Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Tristan Gaudiaut, Statista.


Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

Avec une production de 21,32TWh, la centrale nucléaire EDF de Tricastin a généré près de 8% de la production nucléaire française en 2022.
La centrale, qui compte 4 unités de production d’une puissance de 900 MW chacune, fournit généralement l’équivalent de 6% de la production d’énergie de l’ensemble du parc nucléaire hexagonal.

L’année 2022 a été marquée par la mise à l’arrêt de plusieurs centrales françaises dans le cadre de leur maintenance décennale, ce qui a été aussi le cas de celle de Tricastin. Cette dernière retrouvant toute sa capacité de production le 13 décembre 2022.

Dans le même temps, avec le contexte de crise énergétique les français ont également été fortement incités à moins consommer d’électricité cet hiver. Ainsi, selon RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, la consommation nationale a baissé de plus de 8% par rapport à la consommation habituelle.

Par ailleurs, la centrale EDF de Tricastin, qui emploie plus de 2 000 personnes, dont 600 salariés d’entreprises sous-traitantes, vient de voir les commissaires-enquêteurs rendre un avis favorable à la prolongation de l’exploitation du réacteur 2 au-delà de 40 ans.

Une décision prise après une enquête publique qui a durée du 14 novembre au 16 décembre derniers afin d’évaluer notamment les travaux de sécurisation du site réalisé par EDF.

L.G.


Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

La Commission nationale du débat public vient de lancer la concertation préalable au projet d’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium GBII à Tricastin. A ce titre, le grand public est invité à se prononcer jusqu’au 9 avril prochain sur l’augmentation de la capacité de production du site industriel du groupe Orano afin de réduire la dépendance des centrales nucléaires occidentales aux combustibles provenant de Russie.

Ils sont trois : Isabelle Barthe, Etienne Ballan et Denis Cuvillier. C’est le trio que la CNDP (Commission nationale du débat public) a désigné pour mener à bien la concertation préalable sur le projet d’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium Gorges Besse 2 (GBII) situé à Bollène dans la partie vauclusienne du site nucléaire de Tricastin.
C’est Orano qui, au titre de l’article L.121-12 du code de l’environnement, a sollicité la CNDP afin de mener cette démarche. Si un débat public avait déjà eu lieu en 2004, en amont de l’enquête publique de 2006, sur le projet de l’usine Georges Besse 2 mis en service à partir de 2011, cette concertation s’était faite sur la base d’une capacité de production annuelle de 7,5 millions d’UTS (Unité de travail de séparation), contre 11 millions d’UTS initialement prévues.
Aujourd’hui, Orano souhaite donc à nouveau atteindre ce volume maximal de production. Cependant, compte tenu des caractéristiques du projet et de l’ancienneté du débat public initial la CNDP a donc confirmé, en octobre dernier, qu’il serait nécessaire d’organiser une nouvelle concertation préalable.

« Ouvrir le débat au plus grand nombre ».

Etienne Ballan, garant de la concertation

Ce débat prévoit que « toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement », expliquent les 3 garants du débat nommés par la CNDP.
Pour cela, des rencontres de proximité, des réunions publiques, des visites du site, des réunions dédiées aux acteurs économiques, des forums et des tables-rondes auront lieux jusqu’au 9 avril. Un site dédié recense le détail de ces différents rendez-vous proposés notamment dans les communes de Pierrelatte, Montélimar, Bollène, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Bourg-Saint-Andéol, Valence, Lyon et Orange. C’est d’ailleurs dans la cité des princes que se déroulera le 4 avril la réunion publique de synthèse de la concertation.
« Nous avons la volonté de permettre au grand public de participer à ce débat public en évoquant tous les sujets », insiste Etienne Ballan, garant de la concertation.

De gauche à droite : Denis Cuvillier, garant de la CNDP, François Lurin, directeur du site Orano de Tricastin, Christophe Mei, chef de projet chez Orano, et Frédéric Bernasconi, directeur du programme au sein d’Orano..

La guerre en Ukraine a tout changé
A ce jour, l’usine GBII dispose déjà de 2 unités en fonctionnement permettant l’enrichissement d’uranium par un procédé de centrifugation intervenant dans la fabrication de combustible destiné aux centrales nucléaires. Le site, mis en service progressivement entre 2011 et 2016, est composé de 8 modules pour l’unité Sud et 6 modules pour l’unité Nord. L’uranium enrichi produit par l’usine, à usage exclusivement civil, permet d’alimenter l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 90 millions de foyers.
De quoi faire d’Orano (12%) l’un des quatre groupes à maîtriser cette technologie avec le russe Rosatom (43%), les anglo-germano-néerlandais d’Urenco (31%) et les Chinois de CNNC (13%), soit 99% de la production mondiale.

« Cette augmentation vise à contribuer à la souveraineté énergétique occidentale. »

Seulement, si cette production était suffisante jusqu’alors dans le marché mondial, la guerre en Ukraine a rebattu les cartes et les pays occidentaux se sont rendus compte de leur dépendance à la Russie. En effet, Rosatom est très présent sur le marché occidental. Les importations russes représentent en moyenne aujourd’hui 30% des besoins occidentaux de production d’uranium enrichi dont 28% aux Etats-Unis et 31% en Europe.

A ce jour, le russe Rosatom dispose de 43% de la capacité d’enrichissement de l’uranium dans le monde. Ses importations représentent 30% des besoins occidentaux dont 28% aux Etats-Unis, et 31% en Europe. Une dépendance à laquelle les pays occidentaux veulent désormais mettre fin en raison de la guerre en Ukraine.

Pour mettre fin à cette dépendance énergétique, l’Europe et les Etats-Unis veulent reprendre la main sur ce marché sans pour faire autant appel à la Chine qui, de toute façon, exporte très peu pour se consacrer à son marché domestique.

L’usine GBII ne s’arrête jamais et tourne à plein régime
« Dans le contexte géopolitique actuel, cette augmentation vise à contribuer à la souveraineté énergétique occidentale, en se substituant à l’approvisionnement russe et à anticiper une situation de pénurie potentielle », explique François Lurin, directeur du site Orano-Tricastin.
Aujourd’hui, GBII tourne à plein régime, 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Orano ne dispose donc plus d’une capacité de production supplémentaire. D’où la volonté du groupe hexagonal d’étendre son site actuel afin de disposer de quatre modules supplémentaires, identiques aux quatorze déjà existants, afin d’atteindre la capacité initiale prévue dans les années 2000.

GBII tourne actuellement à plein régime, ne permettant plus de hausse de sa production.

Le projet n’est pas figé
Pour autant, si Orano affiche sa volonté d’obtenir l’autorisation d’avoir la possibilité d’augmenter ses capacités de production, le groupe français attend également que ses éventuels clients se positionnent avant de lancer une éventuelle extension de GBII.
« Nous avons des contacts, notamment avec des électriciens américains » reconnait François Lurin, directeur du site Orano à Tricastin, plutôt optimiste quant à leur finalisation.
« Le projet n’est pas arrêté, poursuit le directeur. Il peut être dimensionné ou ajusté afin de correspondre aux recommandations de la CNDP. »
En effet, à l’issue de la concertation, le projet d’extension de GBII peut être suspendu, abandonné, ou poursuivi, avec des modifications éventuelles. S’il est poursuivi, le projet devra faire l’objet d’une demande de modification du Décret d’autorisation de création (Dac), soumise ensuite à enquête publique. Cette dernière devant être nourrie des échanges avec le public et des contributions recueillies lors de la concertation.

En jaune, le projet d’extension de l’usine actuelle de GBII mise en service depuis 2011.

Un plan B aux Etats-Unis ?
« Les questions abordées concerne ainsi les déchets, la sécurité, avec la proximité de la centrale EDF, que se passera-t-il si le projet ne se réalise pas ?, faut-il le faire ici et sinon pourquoi ailleurs ?, détaille Etienne Ballan. Il s’agit d’un projet mondial où il faut éviter la confusion des sujets. »
« Nous souhaitons étendre prioritairement le site déjà existant de GBII qui a été prévu pour cela, rappelle François Lurin. Cependant si le marché le nécessite et que nous n’obtenons pas l’autorisation de nous agrandir ici, nous pouvons éventuellement le faire aux Etats-Unis où nous avions déjà travaillé à l’implantation d’une usine de production de ce type. »
Cependant, pour Orano l’investissement, compris entre 1,3 et 1,7 milliards d’euros pour l’extension de GBII, sera très certainement supérieur car le site américain ne bénéficiera pas des synergies avec l’usine actuelle sur Tricastin.

« Les premières réactions, notamment celle du monde économique, sont assez favorable, complète Denis Cuvillier, garant de la concertation. A l’inverse, les associations environnementales mettent en avant l’opacité du projet ainsi que les éventuels dangers liés à la concentration sur Tricastin. Nous constatons également que le grand public affiche plutôt une grande méconnaissance du projet et que les attentes concernent surtout une information sur l’activité passée, présente et futur du site. »

C’est sur ce terrain, où 3 000 plots antisismiques ont déjà injectés dans le sol en prévision d’un agrandissement qu’Orano souhaite réaliser son extension de 20 000m2. © Crespeau

Mise en service attendue mi-2028
Si le calendrier est respecté, les premiers coups de pioche sont attendus pour le 1er septembre 2024. Près de 5 000 camions-toupies seront alors ensuite nécessaire pour acheminer le béton destiné à la construction de cette extension de 20 000m2 où 3 000 plots antisismiques ont déjà injectés dans le sol en prévision de cet agrandissement. Entre 400 et 600 personnes interviendront en moyenne quotidiennement sur ce chantier. Ils seront même jusqu’à 1 000 à travailler en période de pointe. Des travaux hors normes qui vont également nécessiter la pose de près de 200km de tuyaux et de câbles.
L’ensemble devrait être mis en service mi-2028. L’extension devant ensuite atteindre sa pleine capacité de production courant 2030. Une cinquantaine de personnes supplémentaires devrait être nécessaire pour faire fonctionner les nouvelles centrifugeuses sur ce site employant 350 salariés actuellement.

Participer ici à la concertation préalable sur le projet d’extension de l’usine d’enrichissement d’uranium GBII à Tricastin


Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

Avec le redémarrage de l’unité N°1 depuis le 13 décembre dernier, les 4 réacteurs de la centrale nucléaire de Tricastin d’EDF alimentent tous désormais le réseau électrique français. Ces dernières années, les différentes unités du site de production d’électricité ont fait l’objet d’arrêt de maintenance programmé ou d’inspection lors des contrôles dans le cadre des opérations de visite décennale de cette centrale nucléaire mise en service en 1980.

La visite décennale se distingue des autres arrêts de maintenance notamment par les contrôles réglementaires qui sont réalisés et qui doivent être validés par l’Autorité de sûreté nucléaire (ARS) pour pouvoir redémarrer le réacteur : l’épreuve de contrôle de la cuve du réacteur, l’épreuve enceinte pour vérifier la résistance du bâtiment dans lequel se trouve le réacteur ainsi que l’épreuve hydraulique des circuits primaire et secondaire pour contrôler la résistance des tuyauteries et des soudures.

La centrale de Tricastin compte 4 unités de production d’une puissance de 900 MW chacune. Ce site employant plus de 2 000 personnes, dont 600 salariés d’entreprises sous-traitantes, fournit l’équivalent de 6 % de la production d’énergie de l’ensemble du parc nucléaire hexagonal.

L.G.


Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

La dernière édition du rapport annuel sur l’industrie nucléaire (World Nuclear Industry Status Report) révèle que les parcs nucléaires suisses et belges sont parmi les plus vieux du monde. Les quatre réacteurs opérationnels en Suisse, mis en service entre 1969 et 1984, affichent un âge moyen de 46 ans en 2022, tandis que les sept réacteurs situés en Belgique sont âgés de 42 ans en moyenne.

En Suisse, les électeurs ont approuvé en 2017 par référendum une loi sur l’énergie qui interdit la construction de nouvelles centrales, engageant le pays vers une sortie progressive du nucléaire. Les autorités suisses ont précisé que les réacteurs seront vraisemblablement débranchés après 50 ans (voire 60 ans) d’exploitation. En Belgique, face à la guerre en Ukraine et à la hausse du prix du gaz, le gouvernement a récemment décidé de prolonger deux des sept réacteurs nucléaires du pays jusqu’en 2035.

Les parcs nucléaires de ces deux pays sont beaucoup plus petits que celui des États-Unis ou de la France, qui restent les deux plus grands parcs nucléaires du monde, avec respectivement 92 réacteurs et 56 réacteurs. La Chine se classe troisième avec désormais 55 unités opérationnelles.

Comme le montre notre graphique, le parc nucléaire américain fait lui aussi partie des plus anciens, avec un âge moyen de près de 42 ans. Quant aux réacteurs français en fonctionnement, ils ont été mis en service entre 1979 et 2002 et sont aujourd’hui âgés de 37 ans en moyenne. À l’horizon 2050, une grande partie d’entre eux auront plus de 60 ans et auront été mis à la retraite. En vue de renouveler le parc nucléaire français, le gouvernement a annoncé en février 2022 la construction de 6 nouveaux réacteurs de nouvelle génération, avec une première mise en service prévue à l’horizon 2037.

C’est la Chine qui dispose du parc nucléaire le plus jeune, avec une moyenne d’âge des réacteurs inférieure à 10 ans.

De Tristan Gaudiaut pour Statista.


Tricastin : permis de construire accordé pour l’extension à 1,7 milliard d’euros de l’usine GB II d’Orano

En 2019, un organisme affilié à l’OTAN a publié, puis supprimé, un document qui confirmait quelque chose que l’on soupçonnait depuis longtemps : des armes nucléaires américaines sont stockées dans des bases militaires de plusieurs pays européens. Une copie du document publiée par le journal belge De Morgen affirmait que des bombes nucléaires B61 sont stockées dans six bases aériennes en Europe.

Comme le précise un article publié par la Federation of American Scientist (FAS), les bases en question sont Kleine Brogel en Belgique, Büchel en Allemagne, Aviano et Ghedi en Italie, Volkel aux Pays-Bas et Incirlik en Turquie. Les chercheurs de l’organisation estiment qu’une centaine de bombes nucléaires américaines sont actuellement déployées dans ces cinq pays. La présence de ces armes découle d’un accord conclu pendant la guerre froide, dans les années 1960, visant à dissuader l’Union soviétique et à convaincre les pays concernés qu’il n’était pas nécessaire de lancer leurs propres programmes d’armement nucléaire.

En plus de la centaine de bombes américaines, 290 bombes de l’arsenal nucléaire français et 225 que compte l’arsenal britannique (selon les dernières estimations) sont également stockées dans la région. Notre carte dresse un état des lieux des sites et bases militaires qui abritent des armes nucléaires des pays membres de l’OTAN en Europe.

En France, le site de Valduc, au nord de Dijon, est connu pour être spécialisé dans la fabrication, la maintenance et le démantèlement des ogives nucléaires. Des missiles sont également stockés dans plusieurs bases militaires de l’Hexagone : à l’île Longue, dans la rade de Brest, où sont basés les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la force océanique stratégique, ainsi que dans les bases aériennes d’Istres, de Saint-Dizier et Avord.

Au Royaume-Uni, la production, l’entretien et le démantèlement des armes atomiques sont réalisés sur les sites d’Aldermaston et Burghfield, situés à une cinquantaine de kilomètres de Londres. Des missiles nucléaires sont également stockés dans les bases navales de Faslane et Coulport, en Écosse, où sont basés les sous-marins équipant la force de dissuasion britannique. Selon des informations dévoilées en avril dernier par la FAS, la base aérienne de Lakenheath, en Angleterre, aurait récemment été ajoutée à la liste des sites de stockage d’armes nucléaires de l’US Air Force. Elle pourrait donc prochainement (si ce n’est déjà) abriter des bombes américaines.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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