22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

A Sorgues, la mémoire du ‘train fantôme’

Le ‘train fantôme’ ? Un convoi de 750 déportés résistants, qui a mis deux mois, pendant l’été 1944, pour aller de Toulouse à Dachau, en passant par Sorgues. Au moment où la France se libérait…

Août 1944 : le débarquement en Normandie a eu lieu. La France de Vichy va livrer un des derniers convois de déportés aux Nazis. Plus de 700 résistants, Juifs, communistes, Républicains espagnols, Italiens antifascistes, Polonais, hommes et femmes, vont traverser un pays meurtri par la grande bataille de la libération. Ce convoi, où les déportés sont entassés dans des wagons à bestiaux dans des conditions épouvantables, est stoppé par la destruction de rails opérée par la Résistance ou les avions alliés. Le train zigzague au hasard des gares encore utilisables et arrive au camp de Dachau le 28 août après deux mois d’errance.

Sorgues fut une étape mémorable de ce trajet. Le 18 août 1944, les déportés, à bout de force après une marche forcée de 17km depuis Roquemaure, sous un soleil accablant, rejoignirent la gare de Sorgues. Là-bas, une trentaine d’entre eux réussirent à s’évader, avec l’aide des cheminots locaux et la solidarité d’une part de la population. Certains s’en souviennent encore…

Crédit photo: Lucien Stanzione

Cette épouvantable odyssée longtemps oubliée, l’écrivain Guy Scarpetta, co-président de l’Amicale des déportés résistants du Train Fantôme, en a fait un film avec Jorge Amat, ‘Les résistants du train fantôme‘. « Alors que la France se libérait, que l’aviation alliée bombardait les gares et les voies ferrées, que les maquis faisaient sauter les ponts, et sabotaient les rails, on a baptisé ce train de ‘Train Fantôme’ parce qu’il ne cessait d’apparaître, de disparaître, de se recomposer, de réapparaître. Il a une dimension éminemment terrible mais aussi mystérieuse. » Ils furent 536 à arriver à Dachau.

Crédit photo: Lucien Stanzione

« Grâce aux actes de courage et de bravoure de Sorguais, certains ont pu s’échapper et beaucoup d’autres ont pu s’alimenter, boire ou se soigner avant ce calvaire. Nous devons rappeler à nos concitoyens, à nos enfants que la Patrie est faite de femmes et d’hommes ayant posés des actes héroïques, de courage, d’engagement et de solidarité collective. Respect, souvenir et recueillement », déclarait le sénateur vauclusien Lucien Stanzione, présent lors de la commémoration le 18 août dernier.

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