Chute de la natalité : moins de 700 000 bébés sont nés en France en 2023
La chute des naissances se poursuit en France, comme le confirme le dernier bilan démographique de l’Insee. En 2023, 678 000 bébés sont nés dans le pays, soit une baisse d’environ 7 % par rapport à l’année 2022. Comme le met en avant notre graphique qui compare le nombre mensuel de naissances en France métropolitaine, cette tendance s’observe depuis maintenant environ une décennie.
Le solde naturel en France, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès, n’a jamais été aussi bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 2023, il ne s’élevait plus qu’à +47 000, alors qu’il était supérieur à +200 000 avant 2016.
Le nombre de naissances au sein d’une population dépend de deux facteurs : le nombre de femmes en âge de procréer et le taux de fécondité (ou nombre d’enfants par femme), qui est passé dans l’Hexagone de 2,0 à 1,8 en l’espace de dix ans. Malgré cette tendance à la baisse, la France reste l’un des pays de l’Union européenne où le taux de fécondité est le plus élevé, avec la Tchéquie et la Roumanie.
Chute de la natalité : moins de 700 000 bébés sont nés en France en 2023
Selon les premières estimations de l’Insee, l’’Institut national de la statistique et des études économiques a assisté à une baisse du nombre de naissances en France en janvier 2023. Durant cette période, 1 825 bébés sont nés en moyenne par jour dans l’Hexagone. C’est 6% de moins qu’en janvier 2022, et 9% de moins qu’en janvier 2020, avant le début de la pandémie de Covid-19.Au niveau national on dénombre ainsi 56 562 naissances en janvier 2023 contre 60 382 en janvier 2022. C’est à peine mieux qu’en janvier 2021 (53 993), période de Covid-19 constituant le plus faible total depuis 2015 (67 775 naissances en janvier). Depuis, ce chiffre a baissé quasi-régulièrement : 65 963 en 2016, 63 379 en 2017, 62 976 en 2018, 63 179 en 2019 et 62 199 en 2020.
Si les données sont encore provisoires (ndlr : tous les bulletins de naissances n’ont pas encore été tous transmis à l’Insee), les départements de la région n’échappent pas à cette tendance nationale à tel point que Provence-Alpes-Côte d’Azur affichent une baisse -7,4% de l’évolution du nombre de naissances par jour entre 2020 et 2023
Dans le détail c’est un peu plus disparate avec un département du Var qui enregistre un niveau plus faible de naissance en janvier 2023 (783 naissances domiciliées) qu’en janvier 2021 (792), alors plus mauvais bilan démographique de ces dernières années. Pour les autres départements de la Région Sud, si tous les bilans de ces territoires sont à la baisse par rapport à 2022, ils restent tout de même supérieurs à ceux de 2021 sans toutefois retrouver les niveaux de 2020 (à l’exception des Alpes-Maritimes).
En Vaucluse, le nombre des naissances diminue de -3,01% entre janvier 2022 et janvier 2023 et -14,36% par rapport à janvier 2020. Ce chiffre reste toutefois orienté à la hausse de +6,15% par rapport à janvier 2021. Chez nos voisins du Gard et de la Drôme le constat est plus alarmant puisque le total des dernières naissances mensuelles est encore plus bas qu’en 2021. A l’inverse, l’Ardèche, même en baisse par rapport à 2022, compte plus de bébés qu’en 2020 sur cette même période.
L’Insee explique cependant que malgré un mauvais début d’année en 2021, au final il y avait eu 2% de naissances en plus en France cette année-là que durant l’année 2022. En effet, on avait alors assisté à un ‘rattrapage’ démographique en cours d’année. Avec les incertitudes internationales liées à la situation en Ukraine et leurs conséquences économiques (inflation, coût de l’énergie et des matières premières) il est toutefois possible que les conditions ne soient plus forcément propices à rebond de la natalité.
Evolution du nombre moyen de naissances par jour entre 2020 et 2023, par région de résidence de la mère
Chute de la natalité : moins de 700 000 bébés sont nés en France en 2023
Si les Français font moins d’enfants qu’avant, comme dans la plupart des pays à haut revenu, ils restent toutefois les champions d’Europe de la fécondité, comme le révèlent les données d’Eurostat (en excluant la Géorgie, qui fait aussi partie de l’étude). Le taux de fécondité s’élève à 1,83 enfant par femme dans l’Hexagone, soit le plus haut taux de l’Union européenne devant la Roumanie, où il s’établit à 1,80 enfant par femme. Elle est suivie par l’Islande et la Tchéquie, où les femmes donnent naissance à 1,70 enfant en moyenne.
Ensuite, ce sont les pays du nord de l’Europe qui figurent parmi les plus féconds : le Danemark (1,68 enfant par femme), la Suède (1,67) et l’Irlande (1,63). Comme le montre notre infographie, ce sont les voisins méditerranéens de la France qui font partie de ceux faisant le moins d’enfants sur le continent. En Espagne et en Italie, une femme donne en moyenne naissance à 1,2 enfant. Quant à l’Allemagne, elle se situe dans la moyenne de l’UE avec un taux de fécondité proche de 1,5.