22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Citadelle de Bitche, la forteresse imprenable

Tout à l’Est du département de la Moselle, la ville de Bitche est connue pour sa citadelle. Se dressant sur un promontoire rocheux, surplombant la cité, elle possède une longue histoire, reflet de son importance stratégique et militaire au fil des siècles. Propriété de la ville depuis 1960, dotée de musées et de parcours informatifs, elle attire de nombreux visiteurs tous les ans. 

La citadelle de Bitche, dont l’allure puissante domine la ville de 1500 habitants, semble posée sur son rocher depuis des siècles. Les visiteurs la découvrent d’en bas, tout en longueur, et y devinent les tracés caractéristiques de l’architecte de Louis XIV, le célèbre ingénieur militaire Vauban, son concepteur. Témoin des grands tournants de l’histoire, de la Révolution française jusqu’à l’issue de la Seconde Guerre mondiale en passant par la guerre franco-prussienne de 1870, la citadelle est devenue gardienne de la mémoire.

La structure actuelle date en grande partie du XVIIᵉ siècle. Elle a été significativement reconstruite et fortifiée par Vauban donc. Les travaux par lui décidés ont transformé la citadelle en une forteresse redoutable capable de résister aux sièges et aux attaques. La citadelle possède des murs épais, des bastions et des douves, toutes caractéristiques de l’architecture militaire de cette époque. Ces éléments étaient conçus pour offrir une capacité de défense maximale contre les attaques d’artillerie et d’infanterie. Une des caractéristiques notables du site est son vaste réseau de galeries souterraines. Ces tunnels étaient utilisés pour stocker des provisions, loger des troupes et comme moyen de communication pendant les sièges.

La Citadelle de Bitche est un symbole de résilience et d’architecture militaire stratégique. Elle joue un rôle important dans le patrimoine culturel local et continue d’être un site d’éducation historique et de mémoire. Les visiteurs peuvent explorer ses fortifications bien conservées, ses galeries souterraines et diverses expositions qui détaillent son histoire. ©Citadelle de Bitche

Un symbole de la résistance

C’est au cours de la Révolution française que la citadelle fut pour la première fois soumise à l’épreuve d’un assaut militaire. Mais elle est particulièrement connue pour son rôle lors de la guerre franco-prussienne, de 1870-1871. La forteresse a en effet résisté à l’armée prussienne pendant plusieurs mois, endurant un siège prolongé avant de capituler finalement. Cet épisode témoigne de la solidité de ses fortifications et de la détermination de ses défenseurs. Durant la guerre de 1870, sous les ordres du commandant Teyssier, la citadelle résista au siège le plus long de son histoire et notamment à trois bombardements meurtriers. Aujourd’hui, un parcours cinématographique retrace l’histoire de ces valeureux résistants pendant les 230 jours de siège. Cette fiction dans laquelle François Cluzet campe le rôle de Napoléon III a réuni près de 700 figurants sur un tournage en 2005.

L’allure puissante de la forteresse domine la ville. ©D. Péronne

Des parcours interprétatifs

Mais l’histoire ne s’arrête pas après la Guerre de 1870 et l’Annexion. Le territoire de l’actuel département de la Moselle étant devenu allemand à partir de 1871, une garnison allemande prit possession de la place de Bitche jusqu’en 1918, date du retour à la France. Perdant peu à peu son intérêt militaire face à l’évolution de l’artillerie, la citadelle fit l’objet de quelques réaménagements à la fin du XIXᵉ siècle, visant notamment au blindage des superstructures. Durant la Première Guerre mondiale, elle n’eut pas à souffrir des combats. La Seconde Guerre mondiale et les bombardements des Alliés de 1944-1945 sonnèrent pourtant définitivement la fin de l’exploitation militaire de la forteresse.

La commune de Bitche a acquis la citadelle en 1960 en vue de la conserver et d’en valoriser l’intérêt patrimonial. Classée monument historique depuis 1979, elle est conservée pour rappeler que la paix ne s’est finalement imposée qu’au prix de douloureuses épreuves. Plus récemment, les lieux ont été aménagés et dotés de parcours interprétatifs particulièrement intéressants, déployés entre musées, ressources audiovisuelles et équipements interactifs. Dans le dédale des galeries, les visiteurs sont plongés en un instant dans l’histoire de ce siège étonnant et passionnant. À l’extérieur, au sommet de la rampe, une belle vue panoramique sur la ville et collines des Vosges du Nord s’offre à eux. Tout au long de l’année, des visites guidées, des reconstitutions historiques et divers événements font de la citadelle un lieu particulièrement prisé des passionnés d’histoire.

Sur la plateforme extérieure, la vue panoramique sur la ville, les environs, le Massif des Vosges est un attrait supplémentaire. ©D. Péronne

Informations pratiques

La citadelle est ouverte jusqu’au 13 octobre 2024.

Horaires de mars à juin et septembre-octobre, en semaine :
Ouverture : 10h
Dernier accès parcours complet (parcours cinématographique et plateau supérieur) : 16h30
Fermeture complète : 18h

Dimanche, samedis et jours fériés, et période juillet-août :
Ouverture : 10h
Dernier accès parcours complet (parcours cinématographique et plateau supérieur) : 17h 
Fermeture complète : 18h

Adulte tarif normal : 11€
Voir sur place pour tarifs réduits, groupes.

Un Jardin pour la Paix

Au pied de citadelle de Bitche, il faut absolument visiter le Jardin pour la Paix, qui est un havre de fraicheur et de couleurs. Créé il y a 22 ans, il est installé dans un endroit emblématique, au pied de la citadelle, haut-lieu de la Guerre de 1870. Aux pierres grises, aux hautes murailles, au passé militaire de la forteresse, il oppose le calme, la gaieté, les couleurs. Avec ses installations amusantes, ses parterres de plantes aromatiques, de longues étendues de verdure, ses cabanes dans les arbres, ses ponts suspendus, ses décorations originales en mode « années 50 », c’est un lieu insolite qui plaira aux petits pour pouvoir gambader à loisirs et aux grands pour son côté « vintage ». Le bâtiment de réception, joliment baptisé « L’Accueillette », abrite une cafétéria et une boutique des jardiniers.

Ouvert du dernier dimanche d’avril ou premier dimanche d’octobre. Entrée adulte : 6€.

Le géant de grès rouge

À 15 kilomètres au nord-est de Bitche, il est aussi un bel endroit à découvrir, mais complètement naturel cette fois, c’est le Rocher de l’Altschlossfelsen, le « Rocher du Vieux Château ». Sur un peu plus d’un kilomètre se dresse là une véritable curiosité géologique, une barrière de grès rougeâtres, parsemée de strates, de piliers, de colonnes, de cavités. Autant d’éléments sculptés par le vent, le gel, l’eau, le temps. Le Rocher de l’Altschlossfelsen est situé sur la frontière avec l’Allemagne, tout près de la petite commune de Roppeviller, toujours en Moselle. Nous sommes là sur le domaine du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord, et les falaises y constituent un magnifique décor naturel, à l’étonnante couleur rose-rouge. D’où son surnom de « Petit Colorado Lorrain », alors que ce nom est impropre puisque ceux qui arpentent l’endroit sont alors bien outre-Rhin. Le site est d’ailleurs bien mieux connu par nos voisins allemands, beaucoup moins par les Mosellans. Même si les photos sur les réseaux sociaux contribuent désormais à sa renommée. 

Pour y accéder en voiture depuis la France, le stationnement se fait dans le village de Roppeviller. Un plan de situation près de l’église renseigne sur le chemin à prendre, un sentier de 2 km balisé par le Club Vosgien. Attention, le tracé fait arriver les marcheurs en haut des rochers. Il faut les contourner sur la droite, redescendre, pour admirer ces incroyables falaises.

Les falaises forment un magnifique décor naturel, sculpté par le vent, le gel, l’eau, le temps. ©D. Péronne

Dominique Péronne / Les Affiches d’Alsace et de Lorraine membre du Réso Hebdo Eco


Citadelle de Bitche, la forteresse imprenable

Construit à la fin du Moyen Age, le château de Malbrouck est le seul château du XVème siècle intégralement conservé en Lorraine. Depuis sa position dominante surplombant la vallée de Manderen, il a fière allure avec ses hautes murailles et ses quatre tours d’angle. Depuis son rachat par le Conseil départemental de la Moselle, il est devenu un des atouts majeurs du tourisme régional.

Perché sur sa colline, il domine de ses tours carrées la vallée en contrebas et le village de Manderen. Ici, nous sommes tout au nord du département de la Moselle, à deux pas du Luxembourg et de l’Allemagne, une région marquée par les guerres, le flux et le reflux des frontières. Et qui explique bien sûr la présence d’une telle forteresse. Le Château de Malbrouck est aujourd’hui un des fleurons du patrimoine touristique en Moselle. Le Conseil Départemental, qui mène une politique active de valorisation du patrimoine, a acquis cette forteresse en 1975. Il y a engagé de longs travaux de restauration qui se sont terminés au cours de l’été 1998. La somme investie a représenté cent millions de francs à l’époque, soit plus de 15 millions d’euros. Après cette intense période de réhabilitation, le site a été ouvert pour la première fois au public le 5 septembre 1998. L’exposition inaugurale avait été organisée sur le mythe de la Toison d’Or. Plusieurs expositions prestigieuses y ont été par la suite organisées : « les Dragons » en 2005, Niki de Saint-Phalle en 2010, Robert Doisneau, en 2011, Ben en 2012, Georges Brassens en 2013, « Samouraïs et Chevaliers » en 2015, Les Héros dessinés, « de la Guerre de Troie à la Guerre des Étoiles » en 2017, « Les 70 ans du Journal – Tintin, les jours heureux » en 2018, « Hergé, une vie, une œuvre » en 2019. Enfin « Astérix l’Européen » qui a remporté un vif succès, en 2021.
Mais pour mieux connaître les riches heures de cet édifice si particulier, remontons dans le temps… En l’an 1414, Arnold IV de Sierck demande au Duc de Lorraine l’autorisation de bâtir une demeure sur la colline surplombant le village de Manderen. Édifié à partir de 1420, le château est le témoin de nombreux événements qui ont marqué l’histoire de ce côté-ci et de l’autre côté de la frontière. Hélas, il n’échappe pas aux ravages de la Guerre de Trente Ans, début XVIIème siècle. Il n’est plus que ruines et désolation. D’importants travaux de reconstruction sont ensuite entrepris. Il prend alors le nom de château de Malbrouck, dû aux fameux John Churchill, duc de Marlborough. Celui qui « s’en va-t’en guerre », comme le chante la comptine. Notre homme y avait établi son quartier général lors de la Guerre de Succession d’Espagne. Marlborough, dont le nom est difficile à prononcer dans ces contrées de langue germanique, était devenu, par le truchement des transcriptions écrites et surtout orales, Malbrouck. Pour l’histoire, il faut savoir que ce célèbre John Churchill est un ancêtre du nom moins célèbre Winston Churchill !

En 1930, le château est classé Monument historique. En 1975, il est acquis par le Département de la Moselle. S’en suit une longue période de restauration jusqu’à sa réouverture en 1998. © CD 57

Un chantier colossal
Passent trois siècles et, en 1930, le château est classé Monument historique. En 1975, il est acquis par le Département de la Moselle. De nombreux travaux de restauration sur une surface de bâti d’environ 1500 m2 sont entrepris de 1989 à son ouverture au public en 1998. Il constitue par son ampleur et sa durée, le deuxième plus important chantier portant sur un Monument Historique en France. Un travail d’études préparatoires colossal  a été mené pour respecter la charte de Venise qui définit les principes de restauration d’un monument.
Le château possède quatre tours : la Tour de la Lanterne, la Tour de la Sorcière, la Tour du Rocher Chauve et la Tour des Dames. Cette dernière possédant la particularité d’être ronde à pan coupé. Chacune est flanquée d’une tourelle d’escalier. Les quatre tours sont reliées entre elles par des murs de courtine d’une hauteur de 12 à 18 m. Dans la cave, les fouilles archéologiques ont révélé la présence de plomb, de mercure et d’antimoine. Des éléments qui laisseraient penser que certains habitants du lieu auraient pu pratiquer l’alchimie. La Tour des Dames est certainement la plus ancienne du château. Construite sur un rocher plus stable, elle était la mieux conservée. Elle est la seule à posséder un dispositif militaire efficace avec des mâchicoulis.
Déambuler dans les différentes parties de ce bel édifice est une vraie découverte. Le travail accompli par les artisans est admirable. La vue des remparts sur les vallées environnantes, sur le Pays des Trois Frontières, est exceptionnelle. D’où le succès en matière touristique qui ne se dément pas depuis presque 25 ans maintenant : depuis son ouverture, cet endroit emblématique du tourisme mosellan a accueilli plus de 1 500 000 visiteurs

Dominique Péronne

L’expo de l’été : une rétrospective ‘René Goscinny’
Astérix, Lucky Luke, Iznogoud, le Petit Nicolas, les Dingodossiers… Ces bandes dessinées font désormais partie de notre patrimoine culturel. Si beaucoup ont déjà fait l’objet d’une exposition, ce n’était jusqu’à présent pas le cas du travail de scénariste de René Goscinny. Pour la première fois, une rétrospective inédite révèle les secrets de fabrication de celui qui a marqué à jamais l’art de la bande dessinée. De ses péripéties américaines à ses collaborations étroites avec les plus grands artistes du 9ème art de son temps, tels Albert Uderzo, Morris ou encore Gotlib, ce sont plus de deux décennies d’écriture que retrace cette exposition exceptionnelle. Une période au cours de laquelle René Goscinny a imaginé plus de 450 scénarios de bande dessinée. Elle met en avant également les ressorts de son écriture, la justesse de ses dialogues, l’équilibre entre les personnages et un sens du découpage et des rebondissements imparable. Enfin, le parcours à la découverte du travail de Goscinny se penche sur l’un des aspects les moins connus de sa carrière. A savoir son implication dans la lutte pour les droits d’une profession aux contours encore flous. Un combat qui a contribué à la reconnaissance de la bande dessinée comme un art à part entière.
Exposition à voir jusqu’au 13 novembre 2022

L’Exposition Goscinny au Château de Malbrouck. © Guillaume Ramon

Informations pratiques
Château de Malbrouck, 57480 Manderen-Ritzing – 03 87 35 03 87 – www.chateau-malbrouck.com – malbrouck@moselle.fr
Horaires d’ouverture 2022
Ouverture du 9 avril au 25 novembre.
Avril, mai juin, septembre, octobre, novembre, du mardi au vendredi de 10 h à 17 h et de 10 h à 18 h, les week-ends et jours fériés.
Juillet-août : du mardi au dimanche de 10 h à 18 h.
Fermé le 1er novembre.
Tarifs
Plein tarif : 7€. Réduit : 5€. Gratuit pour les moins de 16 ans. Possibilité d’acheter les billets en ligne.
Accessibilité aux personnes handicapées
L’accès aux personnes malentendantes et malvoyantes est réalisable à l’occasion de presque toutes les manifestations. En revanche, l’accueil des personnes en fauteuil roulant est uniquement possible dans quelques espaces : la première tour qui dispose d’un ascenseur, le rez-de-chaussée de la tour du Rocher Chauve où se trouvent un espace d’exposition, la taverne, certaines salles de réception et les toilettes. Attention, les espaces de visites du château sont difficiles d’accès pour les poussettes.
Se restaurer et se loger
Hôtel-Spa cinq étoiles ‘Le Domaine de la Klauss’ à Montenach, labellisé ‘Relais et Château’. 28 chambres de grand confort. 2 Impasse du Klaussberg, 57480 Montenach. 03 82 83 19 75. www.domainedelaklauss.com

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