22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Au-delà des clivages, Avignon en larmes pour les obsèques de Marie-Josée Roig, maire pendant 19 ans

Mère, maire, grand-mère et catalane. Voilà en quatre mots Marie-Josée Roig, celle à laquelle tout le monde a rendu hommage ce mercredi 14 août à l’Église Saint-Agricol, trop petite pour accueillir la population qui, pour partie, est restée sur le parvis pendant la messe qui a duré plus d’une heure.

En plus des Avignonnais anonymes, le tout Vaucluse de la politique était là : Cécile Helle qui lui a succédé à la mairie en 2014, le préfet de Vaucluse Thierry Suquet, Alain Bompard, ancien président des Verts de l’AS St-Etienne et adjoint aux sports, Jean-Claude Andrieu, ancien maire de Carpentras, Anthony Zilio, 1ᵉʳ magistrat de Bollène, Joël Guin, président du Grand Avignon, Jean-Baptiste Blanc, sénateur, Jean-Marc Roubaud, ancien député-maire de Villeneuve-lez-Avignon. La liste est longue de ceux qui ont tenu à lui rendre hommage : Albert Mansour, Jean-Christophe Ozil, Pascale Bories, Christiane Gontard et son mari Michel Gontard, René Dubuy, Jean-Louis Cros, Christophe Bertrand, Valérie Wagner, Anne-Marie Jouffroy-Bologna, Gérard Facq, Christian Etienne, Vincent Leleu, François Leleu, Didier Auzet, Jean-Louis Cros, Romain Lautier, Jacques Montaignac qui l’ont tous côtoyée comme élus ou collaborateurs lors de ses trois mandats municipaux. Elle qui a aussi été conseillère régionale, puis députée, ensuite présidente de la COGA devenue Grand Avignon et enfin ministre à deux reprises, sous la présidence de son ami Jacques Chirac, en 2004, de ‘La Famille et de l’Enfance’ et en 2005 comme ‘Déléguée à l’Intérieur’ dans le gouvernement Raffarin.

En l’absence de l’archevêque d’Avignon, François Fonlupt, c’est le vicaire général du diocèse, Charles-Bernard Savoldelli qui a célébré l’office. L’amie de Marie-Josée Roig, Véronique Boissy a été la première à lui rendre hommage. « C’était une femme exceptionnelle qui a marqué de son empreinte indélébile notre ville et notre pays. Ce n’était pas qu’une femme publique, c’était une maman et la grand-mère de Jules. Avec elle, Avignon a progressé et prospéré. Elle était fidèle à ses racines, elle la catalane, avec une ténacité à toute épreuve, un tempérament bien affirmé qui l’ont amenée jusqu’à la victoire dans toutes ses campagnes électorales. Mais elle a perdu son dernier combat, celui contre la maladie, elle qui avait une immense chaleur humaine, une présence lumineuse, qui savait si bien écouter et réconforter avec empathie. Elle nous a quittés le 7 août et elle laisse déjà un vide immense. Mais là-haut, parmi les étoiles, elle veille sur ses enfants, sa famille et nous tous, les Avignonnais. Tu nous manques déjà, Marie », a-t-elle conclu avec émotion.

© Andrée Brunetti

Natacha Nicolas qui avait été à la tête de la Commission Culture quand Avignon avait été désignée « Capitale Européenne de la Culture » en 2000, a insisté sur ses derniers souhaits, quand Marie-Josée Roig était à l’hôpital d’Avignon : « Que les soignants, les infirmières aident les plus fragiles, les plus démunis, ceux qui sont en longue maladie ou en fin de vie. Qu’ils soient tous respectés et surtout protégés jusqu’à leur dernier souffle, quoiqu’il en coûte. »

Natacha Nicolas

Son fils, Jean-Christophe Roig, est resté silencieux, mais sa fille, Geneviève, avocate, a pris la parole : « Ce petit bout de femme d’un mètre soixante était la fille unique d’émigrés espagnol et catalan, une maman institutrice qui lui a donné l’amour des livres, des arts et de la culture, et un papa ouvrier. Rien ne la prédestinait à une carrière politique. Elle s’est engagée aux côtés de son ami et mentor, le président Jacques Chirac. Mais ne vous y trompez pas, de tous ses mandats, celui qu’elle a gardé dans son cœur, c’est celui de maire d’Avignon. Elle aimait quand on l’arrêtait dans les rues d’Avignon pour la remercier, c’était son plus grand bonheur. Merci à vous tous d’être là, ce matin, vous la regrettez, comme nous, ses enfants, sa famille. Elle avait une intelligence exceptionnelle, une indiscutable humanité, une force de caractère, mais aussi de l’humour et un sens de la répartie unique. Maman, tu es et resteras inoubliable », a-t-elle lancé avant que l’organiste de la Métropole des Doms n’exécute la pièce ‘Méditation’ sur le 1ᵉʳ Prélude de Bach, enchaîné avec l’Ave Maria de Gounod. Et le vicaire général a conclu « que Marie-Josée Roig goûte enfin les joies de la résurrection », avant que, à la façon des Catalans pour les obsèques de leurs êtres chers, l’assistance n’applaudisse longuement la mémoire de celle qui a été leur maire de 1995 à 2014 et que le cercueil ceint du drapeau tricolore ne quitte l´église pour rejoindre le funérarium d’Avignon.

Geneviève et Jean-Christophe, enfants de Marie-Josée Roig

Seule ombre au tableau : alors qu’Avignon a été proclamée « Capitale Européenne de la Culture » en 2000 et que le monde entier connaît Jean Vilar, Gérard Philipe ou Maria Casares grâce à la Cour d’Honneur du Palais des Papes, à l’exception d’Alain Timar, le directeur du Théâtre des Halles, aucune personnalité du Festival, de l’Opéra, des scènes avignonnaises et autre collection n’est venue accompagner l’ancienne édile avant son dernier voyage. Avec les tombereaux de subventions qu’elle avait fait voter en leur faveur pendant près de 20 ans, quelle ingratitude. À moins que ce ne soit de l’amnésie.


Au-delà des clivages, Avignon en larmes pour les obsèques de Marie-Josée Roig, maire pendant 19 ans

Les obsèques de Marie-Josée Roig auront lieu en la collégiale Saint-Agricole, en intramuros à Avignon mercredi 14 août à 10h. L’ancienne maire d’Avignon était décédée à 86 ans à l’hôpital Henri Duffaut mercredi 7 août. Un registre des condoléances sera installé dans le péristyle de l’Hôtel de Ville d’Avignon de lundi 12 août à lundi 3 septembre 2024.

La Collégiale a été édifiée au 7e siècle -entre 660 et 700- par Saint-Agricol, évèque d’Avignon. L’édifice remanié au 14e siècle, de style gothique, abrite les reliques de Saint-Agricol, patron de la Ville. Il est inscrit aux Monuments historiques. Copyright MMH

Elle fût le maire RPR puis UMP d’Avignon de juin 1995 à avril 2014 ; Présidente du Grand Avignon de janvier 2001 à avril 2014 ; Ministre de la Famille et de l’Enfance de mars à novembre 2004, Ministre déléguée à l’Intérieur de novembre 2004 à mai 2005 toujours sous la présidence de Jacques Chirac. Elle fût également trois fois députée de juin 2007 à juin 2012 et avant cela de juin 2002 à avril 2004 et d’avril 1993 à avril 1997.

Marie-Josée Roig,
née Méliorat, était la fille d’une institutrice et d’un père typographe au quotidien régional L’Indépendant à Perpignan où elle est née le 12 mai 1938. Elle fût professeur de lettres au lycée Alphonse Daudet de Nîmes.

Ils ont dit
Renaud Muselier, Président de la Région Sud-Paca
‘Elle était Avignon’

« Elle était Avignon, elle a transformé, développé et tant aimé sa ville a souligné Renaud Muselier, Président de la Région Sud-paca. Une femme de caractère et de cœur au service de son territoire.»

Dominique Santoni, Présidente du Département de Vaucluse
‘Proximité et rassemblement’
«Marie-Josée Roig a été une pionnière qui a ouvert la voie à tant de femmes, a souligné Dominique Santoni, présidente du Département de Vaucluse. Elle a parfaitement su concilier l’aménagement de la ville d’Avignon et la qualité et l’esthétique (…/…) comme avec le chemin de halage sur le Rhône (…/…) et le mur végétal des Halles. Enfin, Marie-Josée Roig a montré que, par-delà sa propre sensibilité politique, c’est le rassemblement le plus large possible des Avignonnais qui donnait à cette ville toute sa force et toute son énergie. Elle avait fait de la proximité sa première priorité.»

Joël Guin, Président du Grand Avignon
‘Une femme exceptionnelle qui a marqué l’histoire de notre territoire’

«Elle fut l’une des premières femmes maires d’une commune de plus de 50 000 habitants, tout comme la première présidente d’une Communauté d’agglomération. Femme politique de tout premier plan de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, elle fut également ministre et conseillère régionale.
Elle a mené des projets d’envergure comme le tramway, le lancement de la zone de Courtine, le développement de l’Université d’Avignon, la création du pôle de compétitivité et l’essor d’Agroparc, les transferts culturels de la Ville d’Avignon à l’Agglomération comme l’Opéra et le Conservatoire ainsi que l’installation du Conservatoire dans l’ancien palais de justice d’Avignon. Avec caractère, elle a toujours su travailler en étroite collaboration avec les élus et l’ensemble des maires du Grand Avignon.»

Photo de une : 2007, Marie-Josée Roig avec à sa droite le préfet Hugues Parent lors de la pose de la première pierre de l’extension Sud du Centre hospitalier Henri Duffaut d’Avignon DR Echo du mardi


Au-delà des clivages, Avignon en larmes pour les obsèques de Marie-Josée Roig, maire pendant 19 ans

Marie-Josée Roig, ancienne maire RPR puis UMP d’Avignon durant trois mandats et presque 20 ans est décédée à l’âge de 86 ans au Centre hospitalier d’Avignon. L’ancienne professeure de lettres fût également Ministre de la famille et de l’Enfance, Ministre déléguée à l’Intérieur sous la présidence de Jacques Chirac et trois fois députée.

Elle fût le maire RPR puis UMP d’Avignon de juin 1995 à avril 2014 ; Présidente du Grand Avignon de janvier 2001 à avril 2014 ; Ministre de la Famille et de l’Enfance de mars à novembre 2004, Ministre déléguée à l’Intérieur de novembre 2004 à mai 2005 toujours sous la présidence de Jacques Chirac. Elle fût également trois fois députée de juin 2007 à juin 2012 et avant cela de juin 2002 à avril 2004 et d’avril 1993 à avril 1997.

Marie-Josée Roig, née Méliorat, était la fille d’une institutrice et d’un père typographe au quotidien régional L’Indépendant à Perpignan où elle est née le 12 mai 1938. Elle fût professeur de lettres au lycée Alphonse Daudet de Nîmes. Elle est décédée aujourd’hui le 7 août 2024 au centre hospitalier d’Avignon.

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