Il y a 50 ans disparaissait Marcel Pagnol, sans doute l’un des meilleurs attaché de presse de la Provence, de ses hommes, de ses paysages et de son art de vivre. Mais que reste-t-il aujourd’hui de son œuvre ? Des clichés surannés empreints de nostalgie ? L’image d’une certaine France, dont les valeurs semblent s’être évanouies ? Peut-être pas tant que cela…
Marcel Pagnol aura été pour des générations d’écoliers, auxquels j’appartiens, un premier pas dans le monde de la littérature et ensuite, d’une certaine manière, dans celui du cinéma. Mais Pagnol était plus, bien plus que cela. C’était la mise en scène d’un modèle, de ce que pouvait être au fond la vie, avec ses valeurs et son organisation sociale. Je m’y retrouvais, je m’y projetais. J’étais le petit Marcel qui partait chasser la perdrix avec son copain Lili dans les collines d’Aubagne.
Le monde de Pagnol était et reste encore comme une bulle, un lieu refuge. Son œuvre est avant tout un éloge des choses simples et authentiques, au-delà de la peinture sociale, parfois sarcastique mais toujours bienveillante. Un univers où la nature à la fois dure et généreuse, rythme la vie de ceux qu’elle accueille. En résumé, ce qui nous manque aujourd’hui !
« Il est universel, sauf peut-être en Chine »
Fernandel
Ensuite, j’ai compris que Pagnol était plus qu’un écrivain régionaliste. Après avoir été un auteur succès pour le théâtre, il a été un grand cinéaste et grand un producteur. Il aimait à dire que le cinéma était née le même jour et au même endroit que lui. Il a été de ceux qui ont beaucoup contribué à populariser le cinéma parlant, qualifié à l’époque par certains esprits chagrins de « théâtre en conserve ». Aujourd’hui, Marcel Pagnol fait partie de ces permanences comparables aux traces laissées par des Dumas, Cocteau, Prévert ou Brassens. « Il est universel, sauf peut-être en Chine » disait Fernandel, qui joua dans 6 de ses films. Jean-Luc Godard prétendait que son cinéma avait influencé le néo-réalisme italien et l’école du cinéma vérité. Il a été, en France, le premier à avoir utilisé des décors naturels. « Du cinéma qui tient le coup » disait le réalisateur et co-fondateur de la nouvelle vague. Le cinéma de Pagnol a trouvé aujourd’hui dans les films de Robert Guédiguian un digne héritier : mêmes sujets, même sensibilité, mêmes unités de lieu, et même mode de fonctionnement …. des bandes de copains qui font du cinéma et prennent du plaisir.
«Il a même donné naissance au qualificatif de « pagnolesque »
On ne saurait rendre hommage à cet ambassadeur de la Provence sans se remémorer quelques dialogues savoureux. Dans la scène de la partie de carte du film Marius, où César (joué par Raimu), après le très fameux : « tu me fends le cœur », lâche au comble de sa mauvaise foi « si on ne peut pas tricher entre amis ce n’est pas la peine de jouer aux cartes » ! Ou encore Fernand Charpin dans le Schpountz qui s’adresse à Fernandel : « tu n’es pas bon à rien, tu es mauvais à tout ! ». Avec ses personnages hauts en couleur, ses dialogues grandiloquents et truculents le petit monde de Pagnol est unique. Il a même donné naissance au qualificatif de « pagnolesque ». Le plus bel hommage que notre langue pouvait lui rendre à part peut-être de le rebaptiser « Marseille Pagnol » !
Que reste-t-il de l’héritage de Marcel Pagnol ?
Deux cheffes d’entreprise vauclusiennes : Valérie Martin pour Surcyclum à l’Isle-sur-la-Sorgue et Elodie Sarfati pour People-In à Avignon ont été mises à l’honneur par Cote magazine et l’association des Femmes chefs d’entreprise lors de cette 3e édition des trophées des Femmes dirigeantes.
La revue Cote, magazine lifestyle présente à Marseille, Aix-en-Provence, Arles, Avignon, Alpilles, Luberon et Var, en partenariat avec l’association des Femmes chefs d’entreprise met à l’honneur, depuis 3 ans, les femmes dirigeantes du territoire Sud à l’occasion du Trophée Cote des femmes dirigeantes. Parmi les 9 femmes plébiscitées, deux vauclusiennes ont été distinguées.
Le château de la Buzine Ça se passait au Château de la Buzine début décembre à Marseille, au fameux ‘Château de ma mère’, dont Marcel Pagnol se porta acquéreur, avec ses 4 hectares en 1941, sans l’avoir au préalable visité, pour en faire sa ‘Cité du cinéma’. Il le revendra en 1973, juste avant sa mort, sans avoir pu accomplir son projet. L’édifice est la propriété de la Ville de Marseille, qui en a fait un lieu culturel avec des salles de cinéma, d’expositions et de spectacles.
Benjamin Perles, directeur de Cote magazine «Nous sommes là pour célébrer la femme cheffe d’entreprise, une femme qui ne lâche rien, qui aime son territoire et dont la région Sud compte le plus de représentantes,» remarquait Benjamin Perles, directeur de Cote magazine.
Claude-Henri Menu, président directeur-général de Cote magazine «Nous avions commencé ce partenariat en Cote d’Azur pour l’étendre en Provence, a re-situé Claude-Henri Menu, président directeur-général Région Sud Editions des éditions Cote magazine. Nos revues sont des magazines de territoires avec Cote Marseille-Provence et Cote, la revue d’Azur. Ils ont pour objectif de valoriser le territoire avec ses acteurs, ses entreprises et événements. Ces femmes cheffes d’entreprises font rayonner la Provence.»
Les lauréates cheffes d’entreprise
Anne-laure Leblanc, Valérie Martin et Sandra Vich
Valérie Martin Surcyclum à L’Isle-sur-la-Sorgue Prix Upcycling Après avoir fondé Bijouseat, mobilier de maison, il y a une dizaine d’années, Valérie Martin crée Surcyclum en 2020, des objets de maroquinerie faits mains à partir de morceaux de bâches de camion neuves et non-réutilisables et des chambres à air. Les accessoires de mode sont minutieusement doublés, toujours à la main, avec des tissus de grande qualité. Surcyclum se situe à l’Isle-sur-la-Sorgue. La direction est assurée par sa fondatrice Valérie Martin entourée d’Anne-Laure Leblanc pour la partie gestion et de Sandra Vich pour la communication digitale et commerciale. Valérie Martin travaille avec des couturières, des Esat (Etablissement et service d’aide par le travail) et les ateliers de confection de la prison de Salon-de-Provence. www.surcyclum.fr
Ce qu’elle a dit «Je suis très honorée de recevoir ce prix. Surcyclum est née d’une rencontre fortuite avec une industrielle de Lyon qui m’a proposé de faire quelque chose avec des morceaux de coupes restantes de bâches industrielles de camions. J’ai commencé à en faire des sacs multicolores, plus durables que le cuir et joliment patinés et assouplis avec le temps. Nous sommes désormais trois à être entrées dans l’aventure avec Anne-Laure Leblanc et Sandra Vich, afin de développer le projet avec divers objets de maroquinerie, de sacs et sacs à dos. Nous vendons au particulier via le site Internet. Nous fabriquons des objets promotionnels et publicitaires faits avec nos déchets où ceux des entreprises qui le souhaitent.»
Elodie Sarfati People In à Avignon Prix management Après un cursus de journaliste, de communicante, d’organisatrice de conduite du changement, Elodie Sarfati a imaginé des méthodes de recrutement à partir de tests de compétences. Le cœur de métier ? Répondre aux besoins exprimés par les entreprises en sélectionnant les candidats par rapport à leurs capacités réelles, en mode inclusif, en faisant de leur parcours atypique, de leur envie de reconversion, une forte dynamique d’adaptation. Les résultats sont au rendez-vous avec 95% des périodes d’essai validées par la solution informatique proposée. People In a été créée en août 2017 sous la forme d’une plateforme de détection des talents sans curriculum vitae. La structure accueille 10 salariés.
Ce qu’elle a dit «People in est une plateforme en ligne qui aide les entreprises à détecter les talents grâce à des cas pratiques reliés à des offres d’emploi, détaille Elodie Sarfati, fondatrice de People in. L’objectif est de repérer les compétences transférables et transverses. Un bon management commence par un bon recrutement avec le repérage, au préalable, des bonnes compétences pour chaque entreprise en misant non pas sur un parcours ou un diplôme type, mais des compétences pouvant être utiles à tous. Je remercie Cote magazine et les Femmes chefs d’entreprise pour ce prix.»
Nadia Esposito, Présidente des FCE Vaucluse «Je suis ravie d’avoir mis à l’honneur deux femmes Vauclusiennes a apprécié Nadia Esposito, présidente des FCE Vaucluse. Elodie Sarfati pour People in et Valérie Martin pour Surcyclum. Je souhaitais rappeler les valeurs FCE, Femmes chefs d’entreprise dont l’association existe depuis 1945, en France et dans le monde, comme l’a rappelé récemment le congrès mondial des FCE. Ces valeurs sont l’amitié, la solidarité et le partage d’expérience. Les FCE accompagnent l’évolution et le développement des femmes professionnellement et personnellement. Nous sommes réunies, ce soir, pour porter ces valeurs et les femmes dans les instances économiques locales. Le magazine Cote nous permet, ce soir, de valoriser et de mettre à l’honneur toutes ces femmes autour de ces valeurs.»
Nadia Esposito, présidente des FCE Vaucluse, entourée par d’autres délégations de l’association des Femmes chefs d’entreprise
Emmanuelle Baude Domaine Tour Campanets au Puy-Sainte-Réparade Prix Nouvel élan Emmanuelle Baude était, auparavant, notaire à Aix-en-Provence avant de tomber amoureuse du Domaine de la Tour Campanets. Après une formation à l’Université du vin à Suze-la-Rousse, elle reprend la propriété vinicole, réhabilite le vignoble et relance la production du domaine de 36 hectares où elle produit, aujourd’hui, 150 000 cols (bouteilles). Le domaine Tour Campanets a vu le jour au 13e siècle pour devenir le domaine que l’on connaît en 1994. Il abrite désormais les activités de gîtes de groupes et de particuliers, d’œnotourisme, en plus du travail de la vigne et du vin. Six collaborateurs y travaillent.
Isabelle Brémond Comité départemental du tourisme des Bouches-du-Rhône Prix engagement Directrice générale du Comité départemental du tourisme des Bouches-du-Rhône, structure créée en 1970, Isabelle Brémond œuvre ‘pour un tourisme durable, l’équilibre entre habitants et visiteurs, à la qualité du cadre de vie et au mieux vivre ensemble, ainsi qu’au jeu collectif du tourisme mêlant institutionnels et acteurs privés’. La structure, association Loi de 1901 a été créée en 1970 et accueille 45 salariés.
La délégation vauclusienne de gauche à droite Elodie Sarfati, Nadia Esposito, Valérie Martin, Anne-Laure Leblanc, Sandra Vich et Isabelle Rimbaud
Laura Jonneskindt Studio Cerise Prix Art et entreprise Laura Jonneskindt s’est installée à Arles il y a une quinzaine d’années et a créé son activité de photographe en 2008 puis s’est spécialisée dans la photo culinaire, avec Studio Cerise, en 2014.Elle a réalisé de nombreux dossiers pour Marmiton et conçu un ouvrage pour la Nougaterie des fumades dans le Gard. Laura Jonneskindt travaille régulièrement avec des producteurs, dont notamment des vignerons, pour lesquels elle réalise des reportages ainsi que des entreprises éco-responsables. En plus de l’art photographique, elle maîtrise la scénographie, le stylisme, chine et créé de la vaisselle céramique et a exposé dans le cadre de Art et vin au château de la Margillière. Studio Cerise Arles, Paca, Occitanie, France.
Claude-Henri Menu, président directeur-général Région Sud Editions des éditions Cote magazine et Benjamin perles, directeur, qui a animé la soirée
Gat Artiste plasticienne de la Ciotat Prix Spécial Gat, l’artiste Agata Aka est peintre, plasticienne, modèle et comédienne. Elle exposera ses œuvres mêlant photographie et peinture à New-York en 2024 et travaille déjà à la Ciotat, Monaco et Saint-Tropez. C’est elle qui a conçu les trophées de cette 3e édition. Sa galerie Gat-Art est située 76, rue des poilus à la Ciotat (13 600) 06 11 70 42 05 Insta Gat_art – www.gat-art.com Elle a reçu le prix coup de cœur
Marlène Ginouvier Maison de couture Bazélie à Aix-en-Provence Prix Coup de cœur Ancienne éducatrice spécialisée, Marlène Ginouvier oriente sa carrière vers le stylisme et la confection de vêtements enfants de 3 à 8 ans en créant sa marque ‘Bazélie’, en Avril 2022, après avoir été formée par la styliste lyonnaise Audrey Richaud. Elle collabore avec plus de 20 partenaires. Sa spécificité ? Marlène Ginouvier s’inscrit dans une démarche éco-responsable de revalorisation des tissus ‘dormants’ inutilisés chez les fabricants, les usines, les ateliers de confection, les marques de prêt à porter ou de haute couture.
Sandrine Motte et Marie Borni Société des eaux de Marseille Prix environnement Le duo dirige la Société des eaux de Marseille (Sem) – qui a fêté ses 80 ans et accueille 1 200 salariés- où Sandrine Motte est directrice générale et Marie Borni directrice générale déléguée. Leur priorité : ‘Responsabiliser et digitaliser à tous les niveaux pour protéger les ressources en eau’ détaille Sandrine Motte. ‘Les Alpes sont le château d’eau de la Sem et on ne peut plus ignorer aujourd’hui qu’il y aura moins d’eau dans les années à venir, que cela pourrait générer un problème sur la ressource Durance,’ rapporte Marie Borni dans les colonnes de nos confrères de Cote magazine. Le siège de la Société des eaux de Marseille est située 78 Boulevard Lazer à Marseille (13010). Elle a été créée en 1943 pour l’eau et l’assainissement. Son capital social est de 7,133M€.
Kelly Saez et Sandrine Ricciardo-Manzoni Performance Business School (PBS) à Sanary-sur-Mer Prix éducation Kelly Saez est la fondatrice de Performance Business Scholl, école supérieure de commerce proposant BTS, bachelors et Masters en commerce. Elle intervient sur les systèmes et la stratégie commerciale de l’école tandis que Sandrine Ricciardo-Manzoni, cofondatrice de l’entreprise œuvre au plan de formation. Leur atout ? Proposer, depuis juin 2022, un enseignement hors des grandes agglomérations tout en répondant aux demandes et besoins des entreprises locales. Kelly Saez et Sandrine Ricciardo-Manzoni dirigent et enseignent dans leur propre établissement qui accueille 4 collaborateurs et 17 formateurs indépendants. PBS se situe à Sanary-sur-Mer.
De nombreux partenaires soutenaient cette soirée dont la Table de Charlotte traiteur à Aix-en Provence qui a régalé de ses mets les plus fins et raffinés une assistance de plus de 250 personnes venues assister à la 3e édition de la remise des Trophées des Femmes chefs d’entreprise Cote magazine. Article précédent ici.