3 juillet 2024 |

Ecrit par le 3 juillet 2024

La vraie théorie du grand remplacement

Si la théorie du grand remplacement, qui consiste à considérer que notre civilisation occidentale va être anéantie par la venue massive de populations non européennes, peut être sujette à controverse, celle qui consiste à remplacer les hommes par des machines, est par contre totalement fondée. Mais la bataille engagée n’est peut-être pas totalement perdue….

Il y a quelques semaines, j’accompagnais un ami pour une radiographie dans un centre d’imagerie médicale à Pertuis. Au lieu d’être accueilli par un hôte ou une hôtesse, c’est à une machine que les patients ont aujourd’hui à faire. Tapez votre nom, introduisez votre carte vital, scannez votre ordonnance… Et en sort un ticket avec un numéro d’ordre qui vous précise également la salle d’attente où vous rendre. Formidable, c’est le progrès. Tant pis pour tous ceux qui ne maîtrisant pas ce genre de machines : personnes âgées ou atteints de handicaps, étrangers… En fait, c’est la double fracture, à celle du poignet1 pour laquelle vous venez faire une radio s’ajoute celle du numérique !

On ne va pas dans ce genre d’endroit par plaisir

Mais au-delà de cette « nouvelle fracture » c’est surtout la déshumanisation des services qui est à déplorer. C’est d’autant plus dommage de la part d’un centre médical où le service et la prise en charge des patients sont peut-être plus importants qu’ailleurs. On ne va pas dans ce genre d’endroit par plaisir.

Si c’est pour faire une économie de personnel c’est raté, car il faut toujours quelqu’un pour pallier aux éventuels bugs de la machine, remédier à des absences de documents demandés, corriger les fausses manipulations, ou simplement aider ceux qui n’y arrivent pas… En d’autres termes, les hôtes et hôtesses qui étaient au service des patients le sont aujourd’hui à celui de la machine. Cool le progrès !

Dans les grandes surfaces on transforme les caissières ou caissiers en surveillantes ou surveillants

Toujours à la pointe du progrès les grandes surfaces ont transformés, il y a maintenant quelques années certaines de leurs traditionnelles caisses en des systèmes totalement automatisés. Vous y scannez vous-même vos produits et procédez au règlement. Les caissièr(e)s sont alors devenu(e)s des surveillant(e)s et pas uniquement pour pallier aux dysfonctionnements techniques de la machine. Ils doivent surveiller ceux qui oublient de scanner certains produits ou changent les étiquettes… Traquer les fraudeurs ça veut dire gérer des conflits souvent difficiles. C’est un stress important pour des personnels dont ce n’est pas le métier que de fliquer les gens.

Beaucoup regrettent la fin du contact humain

En France, aujourd’hui, 30 % des caisses des hypermarchés sont automatisées, mais elles ne représentent que 10 % du CA. Les consommateurs les boudent. Beaucoup regrettent la fin du contact humain. Nombre d’enseignes font machine arrière ou n’iront pas plus loin dans l’équipement en caisses automatiques. Découverte incroyable on vient de se rendre compte que nous aurions besoin de contacts humains.

1 : exemple pris pour la démonstration, s’agissant d’une des fractures les plus courantes

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