22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Les sapeurs-pompiers de Vaucluse à l’affût de tout départ de feu

Le Service départemental d’incendie et de secours de Vaucluse (SDIS 84) travaille sur l’installation de 13 caméras visant à détecter le départ de feux de forêt. Une initiative qui vient s’ajouter aux dispositifs estivaux de prévention et de lutte déjà déployés dans le département.

Le SDIS 84 est en train de déployer des caméras sur des point hauts du département judicieusement étudiés afin d’avoir la meilleure vision possible d’un sinistre. Déjà cinq sont en place depuis la fin du mois de juillet. Huit autres caméras seront installées avant la fin de l’année sur sept autres sites, garantissant une couverture optimale du territoire.

Ces installations ont plusieurs objectifs tels que : surveiller mes forêts 24h/24 toute l’année, localiser les feux par triangulation lorsque cela est possible, visualiser la situation en temps réel depuis le Centre Opérationnel Départemental d’Incendie et de secours (CODIS), enregistrer le flux vidéo, adapter l’engagement des moyens en fonction des observations, améliorer la formation et le retour d’expérience grâce à l’exploitation postérieure des images.

Au titre du Fonds vert, une subvention de 100 000 € a été octroyée par l’État pour l’acquisition des caméras, ainsi qu’une subvention de 70 000 € de la Région Sud. Le SDIS 84, quant à lui, a financé les caméras à hauteur de 184 000 €.

Exemple de caméra (à droite) installé au sein du département. ©SDIS 84

150 000 hectares de forêt en Vaucluse

Ces caméras vont permettre de compléter les dispositifs estivaux de prévention et de lutte déjà déployés en Vaucluse. Le département compte plus de 150 000 hectares de forêt, ce qui représente 43% de sa surface. Les massifs étant très fréquentés, notamment l’été, couplé aux températures élevées et à la sécheresse, ils présentent une grande vulnérabilité et nécessitent une vigilance particulière concernant les départs de feu.

Si le sud du département était jusqu’ici considéré comme étant le plus sensible, les feux des étés 2020 à 2022 à Faucon, Beaumes-de-Venise et Piolenc ont démontré que la totalité du département est désormais menacée par le risque d’incendie de forêt. C’est pourquoi les moyens de prévention et de lutte contre ces feux ont été renforcés.

Un plan départemental contre les incendies

Le préfet de Vaucluse a arrêté, le 26 novembre 2015, le deuxième plan départemental de protection des forêts contre les incendies de Vaucluse, pour la période 2015-2024, dans le but de diminuer le nombre de feux de forêt et les superficies brûlées, mais également de mieux les prévenir pour limiter leurs conséquences sur les personnes, les biens, les activités économiques et les milieux naturels.

Ce plan rassemble les actions de plusieurs partenaires :

  • Les services de l’État,
  • Le SDIS,
  • Les collectivités : le Conseil départemental, les communes, le Syndicat mixte de défense et de valorisation forestière (SMDVF), les parcs naturels régionaux du Luberon et du Mont-Ventoux,
  • Les établissements publics forestiers — l’Office national des forêts et Centre national de la propriété forestière,
  • Les bénévoles des comités communaux feux de forêt.

Un plan en quatre axes

Ce plan 2015-2024 définit la politique départementale de défense des forêts contre l’incendie selon quatre points. Le premier regroupe les dispositifs réglementaires préventifs, à savoir la réglementation de l’accès aux massifs forestiers, notamment entre le 15 juin et le 15 septembre, la réglementation relative à l’emploi du feu, la réglementation relative à l’usage des feux d’artifice, des jets de pétards et des objets en ignition (lanternes thaïlandaises, célestes, volantes, etc.) à trajectoire non maîtrisée, mais aussi la limitation de l’urbanisation en forêt et les obligations légales de débroussaillement.

Le deuxième axe du plan concerne l’aménagement et l’entretien des équipements de prévention et de lutte contre les incendies de forêt. Le Vaucluse est couvert par 600 km de pistes de défense des forêts contre l’incendie (DFCI), comprend 225 citernes d’eau de 60 à 120 m³ et 2 800 hectares de surfaces débroussaillées dans les massifs en bordure de pistes, permettant aux pompiers d’assurer une lutte efficace contre les incendies de forêt. Ces équipements sont gérés par le Syndicat Mixte de Défense et de Valorisation Forestière (SMDVF) qui regroupe le Conseil départemental et la majeure partie des communes du département.

Le troisième point comprend une surveillance estivale renforcée et coordonnée des massifs forestiers afin de limiter les départs de feu et de favoriser les interventions rapides des acteurs sur les feux naissants. De nombreux acteurs participent à cette surveillance tels que la Direction départementale des territoires (DDT), l’Office national des forêts (ONF), l’Office français de la biodiversité (OFB), l’Association départementale des comités communaux feux de forêt (ADCCFF), le Groupement de Gendarmerie Départementale de Vaucluse, et le SDIS 84.

Enfin, le quatrième point du plan départemental désigne une campagne d’information dédiée à la sensibilisation et à l’information régulière des usagers de la forêt. Cette communication passe notamment par la préfecture de Vaucluse qui informe sur les conditions d’accès en forêt (actualisées chaque jour), mais aussi par des panneaux informatifs présents dans plusieurs sites du département. Le public peut également consulter la Météo des forêts, conçue pour informer et sensibiliser le public au risque de feux de forêts et de végétation.


Les sapeurs-pompiers de Vaucluse à l’affût de tout départ de feu

Jacques Pitoux, inventeur originaire de Salon-de-Provence, a créé une boule à déclenchement automatique qui éteint les incendies. Après 5 ans de recherches et de travail en collaboration avec le Sdis 13 (Service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône), le Block’fire sera en vente dès cet été. D’ores et déjà commandé par les forces d’incendie et de secours, il sera très prochainement accessible aux entreprises et particuliers. Le block’fire figurera d’ailleurs début septembre, dans les rayons d’une enseigne de bricolage.

«L’idée du Block’fire est venue lorsque nous travaillions, avec mon associé, sur un drone-pompier, alors que nous collaborions avec le Sdis 13. Nous étions partis sur des drones de ma société ‘Fly control’ qui est devenue ‘Block’fire international’. Ce premier drone avait été présenté au congrès national des sapeurs-pompiers à Ajaccio et avait remporté un vif succès.»

«Car la première difficulté
des pompiers est de pouvoir atteindre la zone incendie, afin que le feu se propage le moins possible avant leur intervention. Suite à cette présentation, nous avons participé au Concours Lépine à Paris, où nous avons remporté plusieurs prix, ce qui nous a permis de continuer notre collaboration avec le Sdis 13 et de procéder aux premiers essais officiels à Velaux, le centre de formation des pompiers qui se situe à côté de Marseille.»

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«Lors de ces essais,
on s’est aperçu que sur 10 petits feux, la boule n’en éteignait que deux. Pourquoi ? Parce qu’il fallait le temps que la mèche se consume pour ouvrir la boule. Ce jour-là, le commandant Eric Rodriguez, du Sids 13 a dit : «Ça a le mérite d’exister, c’est très bien, il faut continuer, mais pourquoi la boule n’éclate-t-elle pas lors de l’impact au sol ? Ce sont les pompiers des Bouches-du-Rhône qui m’ont soufflé l’idée de travailler sur une boule extinctrice qui éclaterait à l’impact, devenant un extincteur autonome.»

La boule extinctrice,
Ce sont deux demi-coques en polystyrène. Au centre de la boule ? Une charge pyrotechnique de 2 grammes de poudre noir, soit un pétard. La charge est enveloppée dans de la poudre, du phosphate de monoammonium. C’est une poudre sèche, complètement inoffensive pour les humains comme les animaux et également un fertilisant, fréquemment employée dans les extincteurs.»

Le Block’fire face à la concurrence
« Le Block’Fire représente en efficacité l’équivalent d’un extincteur de 2,5 kilos, alors que la boule ne pèse qu’1,3kg pour 15cm de diamètre. La boule extinctrice est munie d’une languette de sécurité que l’on retire et que l’on lance à proximité ou dans le feu, où elle éclatera à l’impact et éteindra le feu. Elle ne nécessite pas d’entretien ni de vérification comme c’est le cas pour les autres extincteurs. Au terme de 5-6 ans, alors que la durée de vie des extincteurs est de deux ans, vous ouvrez votre boule et vous fertilisez votre jardin, votre potager ou vos bacs de jardinerie avec son contenu.»

Le Block’Fire en situation réelle.

«Où la boule extinctrice est-elle fabriquée ?
Nous visons, avec mon associé, une fabrication 100% française mais pour y arriver le chemin est long et complexe. Alors pour des raisons règlementaires et administratives  -utilisation de poudre pyrotechnique, sécurisation du lieu de stockage, personnel dument formé et certifié- nous avons choisi de faire fabriquer la partie électronique dans une usine à côté de Hong Kong, tandis que la conception et la fabrication de la boule sont faites en Turquie. Nous allons prendre le temps pour entamer les démarches qui sont longues et rigoureuses pour, comme je vous l’ai dit, fabriquer en France.»

Autre chose dans les cartons ?
«Nous venons de finaliser un nouveau drone, de grande dimension, avec une nacelle permettant de transporter le nouveau Block’fire équipé d’un système de télémétrie et de radar, qui pourra éclater à une altitude précise comme, par exemple, à la cime des arbres, où à mi-parcours entre la cime et le sol ou, encore, plus proche du sol, sur les indications de l’opérateur de largage.»

Les outils recherchés par les pompiers ?
«Ils ont actuellement besoin de deux outils : un drone à caméra thermique pour surveiller la zone incendie après l’extinction des feux et préciser les coordonnées GPS afin de vérifier et d’intervenir sur les points chauds, car cette problématique requiert beaucoup de personnel pour arpenter le terrain et intervenir sur les possibles reprises de feux. L’autre outil est de fabriquer des Block’fire de dimensions plus importantes pour travailler sur les zones incendie inaccessibles.»

Pourquoi les feux prennent-ils autant de proportion ?
«Lorsque la zone de feu est accessible, les pompiers peuvent intervenir rapidement mais lorsque, justement, les zones sont inaccessibles aux pompiers, alors ceux-ci sont obligés de traiter le feu lorsqu’il arrive à eux, même si bien évidemment, les canadairs ont démontré leur efficacité. Les block’Fire interviendront désormais dans ce cadre, à distance, en surveillance, délivrant des informations précises et également en larguant leur système d’extinction.»

Un extincteur nouvelle génération qui s’adresse aussi aux particuliers
«Pourquoi ? Depuis 2015 -les statistiques ne bougent pas- la France compte 300 000 cas d’incendies de maisons ce qui équivaut à une intervention de pompier toutes les deux minutes en moyenne. Ils sont la cause de 10 000 blessés et brûlés victime des flammes et de 460 décès. Un français sur trois est victime d’un incendie au cours de sa vie. Depuis 2008, l’installation de détecteurs de fumée est obligatoire dans les logements mais pas les extincteurs. Or, plus de la moitié de ces incendies n’auraient pas lieu si les gens en étaient équipés, comme cela se fait au Canada où ils ont divisé par deux les interventions des pompiers pour des incendies domestiques.»

Un modèle économique différent
«Nous avons choisi un nouveau modèle économique qui ne vise pas que les professionnels –avec le drone- mais aussi le marché du particulier qui est mondial et donc colossal. Nous proposerons là, dès le 1er juillet sur notre site Internet, le Block’fire à 99€, dans sa nacelle, à fixer au-dessus du tableau ou compteur électrique, dans une cuisine, partout où le risque incendie peut se déclencher dans la maison. Que l’on soit au domicile ou pas, la boule se déclenchera qu’il s’agisse d’un feu ou d’une étincelle électrique et éteindra le feu.»
Retrouvez toutes les informations ici.

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La Block’Fire devrait être présentée prochainement en présence du maire de Salon-de-Provence, du député Jean-Marc Zulesi, des représentatns du SDIS 13 et du préfet des Bouches-du-Rhône. La date, qui devrait avoir lieu fin juin, et le lieu restent à confirmer.

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