Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
Transactions immobilières en net recul, crédits accordés en chute libre, tensions sur l’offre locative… La crise du logement actuelle est sans précédent. À tel point que les entreprises, et notamment les PME (petites et moyennes entreprises) en région, ont de plus en plus de mal à recruter. Dans ce contexte inédit, les responsables politiques semblent miser sur une hypothétique baisse des taux des crédits immobiliers. Il existe pourtant des solutions concrètes et connues, parmi lesquelles un dispositif qui a fait ses preuves depuis vingt ans en accompagnant près de 40 000 salariés vers la propriété : le prêt subventionné par l’entreprise. Retour sur une solution facile à mettre en place.
L’acquisition de sa résidence principale, une priorité pour de nombreux Français
De plus en plus de Français ont du mal à se loger. Le site SeLoger indique une baisse de 36 % de l’offre locative en seulement deux ans. La hausse des taux d’intérêt repousse le projet d’achat des primo-accédants, qui ne libèrent pas leur location, et la demande grandissante entraîne mécaniquement une hausse des loyers. Si 57,2 % des Français sont aujourd’hui propriétaires de leur résidence principale (selon une étude publiée en mai 2022 par l’Insee), ils sont 90% à aspirer à devenir propriétaires de leur logement pour se constituer un capital et préparer leurs vieux jours (selon une étude d’OpinionWay), mais le chemin est semé d’embûches. La faute aux taux d’intérêts trop hauts et à la frilosité des banques à l’heure de débloquer les crédits. Pas étonnant que la crise du logement menace désormais le marché de l’emploi. D’ailleurs, une étude de la plateforme de recrutement HelloWork souligne que, faute de logement, les Français sont chaque jour plus nombreux à refuser un poste dans une autre région.
Le prêt subventionné par l’entreprise : un levier d’attractivité et de fidélisation
Depuis vingt ans, un dispositif a aidé de nombreux salariés à devenir propriétaires : le prêt subventionné par l’entreprise. Le mode de fonctionnement est simple, l’employeur prend en charge tout ou partie des intérêts d’un crédit pour la construction ou l’achat d’un logement neuf ou ancien, d’une durée allant habituellement de cinq à vingt-cinq ans.
Par exemple, pour un projet d’achat immobilier de 200 000€ comprenant un prêt subventionné de 100 000€. Si l’employeur prend en charge 2% du taux d’intérêt du prêt, le salarié économise plus de 28 000€ sur le coût global de son crédit sur une durée de 25 ans. De quoi faciliter l’accès au crédit des salariés, augmenter leur pouvoir d’achat ou réduire leurs mensualités. Et ce dispositif vient en complément du 1% logement et prêt PTZ pour les salariés éligibles. Une mesure concrète pour améliorer le pouvoir d’achat des Français pour se loger.
Le prêt subventionné par l’entreprise est un dispositif gagnant-gagnant, autant pour les salariés que pour l’entreprise. Cette dernière fait ainsi preuve de son implication dans une démarche citoyenne et RSE, en s’engageant concrètement pour ses salariés. Aujourd’hui, près de 40 000 travailleurs en ont déjà profité. Et l’on ne peut qu’imaginer combien ce dispositif pourrait soulager les PME qui n’arrivent plus à recruter et à fidéliser des collaborateurs trop éloignés de leur lieu de travail.
« En ces temps de crise du logement et de l’emploi, il est urgent que les pouvoirs publics passent à l’action et soutiennent un dispositif qui a fait ses preuves : le prêt subventionné par l’entreprise. Comment ? En exonérant de charges fiscales et sociales la prise en charge des intérêts d’un prêt immobilier par l’employeur. Au même titre que l’épargne salariale, avec les mêmes plafonds et les mêmes avantages. Pas plus, pas moins. Juste ce qu’il faut pour qu’un nombre croissant de Français puissent accéder à la propriété tout en renforçant les liens entre les salariés et les entreprises », conclut Laurent Permasse, président du directoire Sofiap, filiale de la Banque Postale et de la SNCF.
Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
Lors du Salon de l’agriculture la semaine dernière, le chef de l’État Emmanuel Macron avait démenti une citation qui lui avait été attribuée par le journal La Marseillaise : « Les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine », assurant n’avoir jamais employé « une formule comme celle-ci ». Mais il avait ajouté : « Le problème que nous avons dans notre pays aujourd’hui, c’est que la part du revenu que les Français allouent à l’alimentation, en trente ans, elle a baissé. C’est-à-dire que les gens, ils dépensent plus d’argent pour le logement, pour les abonnements téléphoniques, pour des voyages, pour la télévision. Le mode de vie a changé. » Une polémique qui a notamment valu au président français des accusations de « mépris de classe. »
Comme le révèlent les données de l’Insee, la part de l’alimentation dans le budget de consommation moyen des Français a en effet nettement diminué au cours des dernières décennies. La part des dépenses d’alimentation, boissons et tabac est ainsi passée de 31 % du budget au début des années 1960, à 18 % de nos jours. Néanmoins, elle reste le deuxième poste de dépenses devant les transports (près de 13 %). Ce n’est pas le seul type de dépenses à avoir drastiquement baissé : l’habillement et les chaussures, qui comptaient pour 12 % du budget moyen à l’époque, n’en représentent plus qu’environ 3 % de nos jours.
Parallèlement, comme le met en avant notre graphique, ce sont surtout les dépenses liées au logement — incluant chauffage, éclairage et équipement — qui ont pris le plus de poids dans le budget, avec une part qui est passée d’environ 20 % à 33 % des dépenses moyennes de consommation sur la période étudiée. En comparaison, le poste de dépenses des transports (+1,9 point de pourcentage), celui des communications, loisirs et culture (+2,2 points), celui de la santé (+1,8 point), ainsi que celui des autres biens et services (+3,8 points), affichent une hausse moyenne dans le budget nettement moins importante depuis les années 1960.
De Tristan Gaudiaut pour Statista
Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
L’invitation était on ne peut plus réjouissante : « Béatrice et toute l’équipe de La Divine Comédie et du Complot vous invitent à fêter cette nouvelle année 2024 et le renouveau de ce lieu magique. »
Dans le plus grand jardin privé d’Avignon, à deux pas du Palais des Papes, au fond d’une impasse, un lieu caché se révèle au visiteur qui franchit une porte discrète. Ici pas de sonnette, mais une joyeuse clochette. Pas de code, mais une équipe souriante qui surgit pour nous accueillir.
À la Divine Comédie, vous êtes attendus et vous serez pris en charge immédiatement selon un programme que vous pourrez proposer ou au contraire, vous laisser portés par les propositions… car les propositions, il y en a : nuitées préparées par Irena, séminaires, visites guidées, événements privés sur mesure concoctés par Alexandrine, prestations à la carte, massage, yoga jusqu’à la plancha ‘terre et mer’, le bouquet de fleurs ou la bouteille de bon vin choisie par la directrice Dominique. Pas de restauration… les bonnes adresses de restaurants de proximité peuvent être communiquées par Dorian, mais des petits-déjeuners divins sont préparés dans la somptueuse cuisine. N’oublions pas Virginie, la gouvernante qui veille sur tout ce petit monde qui – vous l’avez compris — forme une équipe de passionnés autour de Béatrice, la nouvelle propriétaire depuis 2023.
Un peu d’histoire
Cette propriété tout à fait exceptionnelle se situe à l’emplacement de la Livrée du cardinal Amédée de Saluces au XIV°siècle, dans une impasse partant de la rue Sainte-Catherine. Elle s’étendait alors jusqu’à la place des Carmes. Après plusieurs usages très divers, elle devient au début des années 80 et durant une trentaine d’années, le Centre d’études linguistiques d’Avignon (C.E.L.A) qui accueillera de nombreux artistes et politiques célèbres durant le Festival (Jeanne Moreau, Michael Lonsdale et bien d’autres y feront des lectures…). France Culture également établira ses quartiers en juillet dans le jardin pour y réaliser ses émissions. L’Association, qui louait la propriété, transforme toutes les pièces en salle de cours. En fin d’année 2009, la propriété est vendue à Amaury de Villoutreys et Gilles Jauffret qui la transforment en maison d’hôtes après plus de sept années de restauration pour redonner à ce lieu ses lettres de noblesse. En juillet 2022, Béatrice, amie de Gilles et Amaury, tombe amoureuse des lieux et rachète la maison.
Béatrice, la nouvelle propriétaire, n’hésite pas à nous révéler les circonstances de son arrivée en Avignon et de son projet initial
« Je suis parisienne. Il y a 2 ans, je voulais développer des maisons inclusives pour permettre à des personnes en handicap mental de faire partie de notre vie et de vous les faire rencontrer. Je travaille autour de la fragilité, comment celle-ci peut être le lien dans une société qui est fracturée. Mon credo, c’est le ‘care’, prendre soin des autres, c’est de notre responsabilité de s’occuper de tous. J’ai cherché une maison dans le Sud, je voulais une grande maison, au cœur de la ville avec un jardin. J’ai découvert la Divine Comédie — propriété de mes amis, Gilles et Amaury depuis 2009 — qui était en vente. J’ai visité cette maison un soir, c’était magique. C’était donc déjà une maison d’hôte avec un bar ouvert au public, ‘Le Complot‘. Amaury de Villoutreys et Gilles Jauffret l’ont restaurée avec beaucoup de goût pendant 7 ans. J’ai décidé d’acheter ce lieu, mais mon projet de lieu de vie pour personnes en situation de handicap doit mûrir. Donc pour le moment, La Divine Comédie reste une maison d’hôte, avec quelques changements bien sûr dans la décoration (car c’est ma deuxième passion) dans son usage (l’activité bar ouvert au public du Complot est arrêtée) et avec une équipe formidable qui partage complètement ma philosophie du ‘care’. »
Là, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté.
C’est effectivement une invitation au voyage, selon Baudelaire. Le magnifique dromadaire Lawrence qui trône dans le salon nous le rappelle, mais c’est aussi une invitation à poser ses valises, à se pauser pour découvrir un patrimoine exceptionnel à l’intérieur de cette maison (tableaux, sculptures, boiseries, verrière, argenterie) et à l’extérieur dans la ville historique qu’est Avignon. La pause peut prendre aussi la forme d’un ‘temps pour soi’ avec toute une offre de prestations à la carte contribuant au bien-être. « Nous sommes là pour vous chouchouter », nous a répété avec gourmandise Béatrice, nouvelle propriétaire de ces lieux.
Quelques changements, mais la Charte éditée par les anciens propriétaires est toujours inscrite sur les murs du salon du Complot
Car ce sont bien des valeurs qui sous-tendent cette aventure : il y est question de bienveillance, de sincérité, de magie de la rencontre. « Nous voulons partager l’élégance, notre culture de l’art de vivre, l’art d’être. » Le jardin, joyau de cette maison et havre de paix, dicte toujours son rythme et les couleurs au fil des saisons.
La Divine Comédie, Le Complot et le 15
Le Complot garde sa splendeur voulue par les anciens propriétaires : cheminée XVIIIᵉ siècle, piano à queue, tableaux d’artistes contemporains, grandes verrières sur élégante terrasse à l’ombre des bambous géants. Le Complot sera un lieu qui s’adapte et ne sera pas un bar ouvert au public. Il pourra cependant se louer en petit comité pour cocktail dînatoire ou une retraite bien-être par exemple. Avec possibilité de louer tout le lieu avec ses trois belles suites au premier étage.
La Divine Comédie propose un voyage dans le temps et l’espace avec cinq suites qui allient confort et élégance. Le jardin attenant est un véritable écrin de verdure avec plus de 100 essences différentes et bambous géants. Le bassin de nage de 15 mètres de long, le jacuzzi et le spa complètent une offre de détente à l’abri des regards, mais avec une magnifique vue sur le Palais des Papes.
Les Confidences ou le 15, une maison d’hôte rue des Saluces qui offre également cinq chambres, une piscine et une conciergerie gérée par Valérie et Jean-Luc.
Les changements, les nouveautés
« J’ai une vision théâtrale de l’objet. Quand j’aime un objet, au hasard de visites chez des antiquaires ou magasins, il faut que je trouve sa place dans la maison, l’endroit où il va raconter une histoire même s’il n’est pas dans une ‘ligne déco’. J’aime rester fidèle à ce que j’aime. » On trouvera ainsi une liste à la Prévert : argenterie, cactus géant, porte-manteau, petits oursons, puzzles (mis à disposition), chameau automate, une vache suspendue… Tout ce qui est nécessaire pour être enchantés et surpris, bref, heureux !
La décoration est un mélange d’ancien et moderne avec des œuvres religieuses qui côtoient une lampe méduse pipistrello, des lustres achetés à Vox Populi à Avignon, une lanterne du Maroc, un buste de Saint-Louis de Gonzagues et plus de 200 tableaux et gravures. La décoration des chambres a été aussi revue avec de nouvelles acquisitions de tableaux et des petits plus de modernisation : coffre-fort, produits toilette, wifi.
« On est tout de même dans le XXI siècle », s’empresse d’ajouter malicieusement Béatrice.
Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
Comme le révèle le dernier rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre, qui se base sur les enquêtes nationales les plus récentes, 4,2 millions de Français souffrent de mal-logement ou d’absence de logement personnel. Le rapport souligne « une aggravation alarmante de la crise du logement » et constate que « si l’accès à l’hébergement s’est dégradé si fortement en quelques années, c’est aussi parce que l’accès au logement social a lui aussi connu une chute brutale ».
Comme l’indique notre graphique, au cours de la décennie écoulée, le nombre de ménages demandeurs de logements sociaux (HLM) a grimpé de plus d’un million en France, le chiffre étant passé de 1,41 million en 2013 à 2,42 millions en 2022. Dans le même temps, l’offre HLM disponible est globalement restée à un niveau similaire, avec 425 000 logements disponibles recensés en 2022 contre 433 000 neuf ans plus tôt. Le ratio entre l’offre et la demande s’est ainsi fortement dégradé, passant de 34 % en 2013 à 18 % en 2022. En conséquence, les délais d’attente avant qu’une demande de logement social soit acceptée sont en constante hausse : 520 jours en moyenne en 2022 (soit 16 jours de plus par rapport à 2021).
De Tristan Gaudiaut pour Statista
Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
Ouverte à tous, cette balade thermique a pour objectif de mieux comprendre les déperditions de chaleur dans les logements. Les participants pourront observer quelques maisons à travers une caméra thermique et visualiser concrètement les zones à traiter en priorité lorsque l’on souhaite s’engager dans un projet de rénovation énergétique. Ce rendez-vous sera également l’occasion de recueillir des conseils pour améliorer le confort thermique de son logement.
Jeudi 14 décembre. 20h. Parking de la salle des fêtes de Caromb.
V.A.
Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
Cette année, le gouvernement français a intensifié la chasse aux passoires thermiques, ces logements extrêmement énergivores faute d’isolation ou de chauffage adapté. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023, dans le cadre de la loi climat et résilience de 2021, les logements classés G+ au diagnostic de performance énergétique (ceux dont la consommation d’énergie dépasse 450 kWh par mètre carré et par an) sont interdits à la location. Le gouvernement prévoit que les autres biens immobiliers de classe G seront concernés en 2025, puis ceux de classe F en 2028.
Selon les statistiques du ministère de l’Écologie, il y avait un peu plus de 5 millions de logements classés F ou G sur les 30 millions de résidences principales en France en 2022. Cela représente environ 17 % du parc. La répartition géographique des passoires énergétiques est cependant très inégale sur le territoire, comme le montre notre carte.
Le long de la côte méditerranéenne et de la façade atlantique, où le climat est plus doux et les besoins en chauffage sont moins importants, la part de logements énergivores dans le parc immobilier est nettement inférieure à la moyenne nationale. À l’inverse, ces derniers ont tendance à être plus nombreux dans les départements situés dans les zones rurales de l’intérieur des terres et de montagne, ainsi que là où l’habitat est le plus ancien (plus du tiers des logements construits avant 1970 sont des passoires thermiques).
C’est dans la Creuse et à Paris que l’on trouve le plus de résidences principales classées F ou G en matière de performance énergétique (35 %), suivis du Cantal et de la Nièvre (32 %), puis de l’Orne (29 %). Les territoires où elles sont le plus rare sont la Corse (5 %), ainsi que le Var et l’Hérault (6 %).
De Tristan Gaudiaut pour Statista
Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
La cour administrative d’appel de Marseille vient de définitivement valider le projet de création de 152 logements au quartier des Cèdres à Saint-Rémy-de-Provence. Cette décision fait suite au jugement du tribunal administratif de Marseille du 22 septembre 2022 qui validait déjà ce projet dont la conformité du permis avait été accordée en novembre 2020.
Ainsi, malgré les recours déposés par 5 particuliers et 3 associations ce programme prévoyant la réalisation de 8 T1, 49 T2, 52 T3, 43 T4, comprend 114 logements privés (dont 35 à prix maîtrisés pour les primo-accédants locaux afin de leur proposer des prix inférieurs à ceux du marché et leur permettre d’accéder à la propriété dans leur commune d’origine) et 38 en locatif social (toujours à destination des Saint-Rémois principalement). Par ailleurs, 40 seront réservés aux seniors (sur le parc locatif social et sur le parc en accession libre).
L’ensemble intègre également 283 places de stationnement réservées aux riverains (principalement en sous-sol), 152 places pour les deux-roues. Le tout dans un cadre disposant de 6 940 m2 d’espaces verts.
Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
Alors que la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics du Vaucluse réunira à la fin du mois la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Vaucluse, la chambre de l’immobilier du Vaucluse FNAIM84, la Fédération des promoteurs immobiliers de Provence et le Pôle Habitat FFB de Provence-Alpes Côte d’Azur et Corse, sur le thème ‘La rentrée politique et économique du logement et de l’habitat en Vaucluse’, les professionnels de la construction n’ont jamais été aussi inquiets sur l’avenir de leur activité. Pour eux, le secteur va droit dans le mur.
« Nous traversons une crise, la récession, le ralentissement sont visibles ». C’est le président de la Fédération nationale du BTP, Olivier Salleron qui le disait sur Europe 1 ce lundi matin. Même son de cloche du côté de la Fédération de Vaucluse avec Emmanuel Méli, secrétaire général : « Nous partageons ce même constat. Chute de -30% des demandes permis de construire accordées, 1 dossier sur 2 de jeunes couples primo-accédants à la propriétés barré, taux de prêt en hausse, le PTZ (prêt à taux zéro) s’arrête net à la fin de cette année, quant à la Loi Pinel qui permettait aux propriétaires d’alléger leurs impôts, elle ne survivra pas à 2024. Et la construction de logements neufs a reculé de 30%, impactant toute la filière de l’acte de bâtir, de l’architecte aux artisans ». Bref, la maison BTP se lézarde.
Et ce n’est pas tout : le coût des matières premières a grimpé de +12%, le coût à la production aussi (+9,4%), le prix du gas-oil a doublé depuis 2020, passant de 1,16€ le litre à 2€ aujourd’hui et comme un engin de chantier avale 400l de fuel chaque jour, vous devinez l’explosion de la facture. Les matériaux aussi ont renchéri, les tuiles, comme le ciment, l’acier ou le verre.
Tout n’est pas si noir en Vaucluse Pourtant, le tableau n’est pas totalement noir. Malgré ce climat morose de ralentissement, les tensions générées par la loi sur l’allongement de la durée de cotisations pour bénéficier d’une retraite à taux plein, l’inflation galopante et le pouvoir d’achat des français moyens en berne, quelques opérations lancées en 2022 donnent un peu d’oxygène aux 5 300 salariés du BTP en Vaucluse et à leurs patrons : le chantier du carrefour de Bonpas à Avignon Sud, la déviation d’Orange, la suppression du passage à niveau accidentogène de Petit-Palais, la rénovation de collèges, la construction du nouveau centre départemental des archives ‘Memento’ à Agroparc.
« La demande de logements, de crèches est là. Elle pourrait permettre de maintenir les emplois. Pareil pour la rénovation thermique pour que les appartements ne soient plus des passoires. Elle devrait donner des millions d’heures de travail aux salariés du BTP aux entrepreneurs, sauf que la matière première se fait rare, son prix grimpe et qu’entre le devis proposé et la facture quelques mois plus tard, le prix est souvent multiplié par 2 et que le propriétaire ou le bailleur n’entend pas mettre la main à la poche » ajoute le secrétaire général. La loi Zan (Zéro artificialisation nette) en rajoute une couche mais, les entrepreneurs sont conscients de la présence sur le territoire de friches et de ‘dents creuses’ qui pourraient permettre de densifier le bâti existant sans grignoter trop de foncier.
Le report de la 2e tranche du tramway inquiète Dans le non-résidentiel neuf, l’inquiétude est de mise quand on regarde les statistiques : -14% de surfaces pour des commerces, bâtiments agricoles et industriels même si on constate +7% de construction de bureaux et locaux administratifs. « Ce qui nous inquiète, c’est qu’on est à mi-mandat pour les maires. D’habitude, à cette période, les commandes publiques affluent, là ce n’est pas le cas, en plus le projet de ligne 2 du tramway d’Avignon est reporté » regrette Emmanuel Méli.
Pour faire le point sur la situation et envisager les mois qui viennent, la Fédération du BTP 84 et son président Daniel Léonard, avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, la FNAIM (les promoteurs immobiliers) et les notaires se rencontrent le 29 septembre prochain pour cette ‘Rentrée économique 2023’ et espèrent, sans doute, trouver des solutions pour chacun. Puisque le logement ce n’est pas que de l’économie et un toit sur la tête, c’est aussi du social, du vivre ensemble.
Le prêt subventionné : un dispositif efficace pour lutter contre la crise du logement et de l’emploi
Plus de 20 ans après la mise en service de la gare TGV d’Avignon, le quartier de Courtine devrait enfin connaîtrele développement que lui confère sa position stratégique pour l’ensemble du bassin de vie. L’opération, confiée aux aménageurs Icade et Primosud prévoit la réalisation de plus de 43 000m2 de logements, de commerces et de locaux d’activités et de services. De la réussite de ce programme, dont les premiers coups de pioche devraient avoir lieu courant 2025, pourrait dépendre l’avenir du dynamisme économique de l’ensemble du bassin de vie. Pour ce projet urbain sans précédent les défis de la mobilité et de l’accessibilité seront vitaux.
« Ça y est ! Le quartier d’Avignon Confluences démarre très concrètement ». Cécile Helle, maire d’Avignon, ne cachait pas sa satisfaction lors de la présentation, ce mardi 12 septembre, du projet d’aménagement du premier macro-lot situé dans la zone de Courtine, juste à côté de la gare TGV de la cité des papes. Il faut dire que depuis 20 ans l’impatience avait peu à peu laissé la place à une inexorable résilience. Pensez donc ! Le 7 Juin 2001, soit 12 ans après les premières études, le président de la République, Jacques Chirac, inaugurait en grande pompe la gare TGV d’Avignon-Courtine ainsi que l’ouvrage d’art le plus cher de cette nouvelle ligne à grande vitesse TGV-Méditerranée : les 1,5km du viaduc sur le Rhône (140M€). Désormais reliée à Paris en moins de 3h par cette gare (47M€), qui a failli voir le jour à Pujaut puis sur le plateau des Angles, tout le monde pense alors à ce moment que la confluence du Rhône et de la Durance va connaitre un essor sans précédent. Mais si l’effet TGV fonctionne à plein pour les Alpilles, le Luberon, une partie d’Avignon ainsi que le Vaucluse, le Gard rhodanien et le Nord des Bouches-du-Rhône, rien ne semble vouloir émerger durablement à proximité immédiate de cette gare. Pourtant, à travers toute la France, les autres gares TGV, qui disposent de bien moins d’atouts que celle de la cité des papes, voient des zones d’activités fleurir comme des champignons.
Une zone qui a tout pour réussir Incompréhensible, alors que la nouvelle gare avignonnaise a tout pour réussir : désignée plusieurs fois gare préférée des français, elle a franchi le cap des 4,1 millions de passagers en 2019. Un objectif qui, selon la SNCF, ne devrait pas être atteint avant 2030. Située à moins de 2,5 kilomètres de l’intra-muros, la gare dispose également de la plus importante offre de stationnement (5 000 places) pour une gare TGV en France. Malgré tout cela, rien ne se passe autour, ou pas grand-chose. Et ce n’est pas faire injure aux quelques immeubles de bureaux, aux hôtels, aux résidences ou bien encore à l’implantation de l’Hôtel des ventes (opérationnel depuis 2009) de dire que l’aménagement de la zone ne connaît pas d’impulsion déterminante.
Les projets n’ont pourtant pas manqué : programme City Sud, déplacement du ciné Pathé depuis Cap Sud, Cité de la formation, parc d’attractions, golf, port de plaisance, balnéothérapie, hôtel de luxe, centre de séminaire, complexe touristique saisonnier… (voir encadré ‘Avignon Confluences : les grandes dates de Courtine’ en fin d’article). Autant de dossiers qui, malgré les bonnes volontés n’ont jamais vu le jour. Ou plutôt n’ont jamais sorti la tête de l’eau. La faute, tout particulièrement, à un PPRI (Plan de prévention des risques d’inondations) appliqué de manière draconienne par les services de l’Etat en bloquant inexorablement l’aménagement de cette zone.
Il faut dire qu’en guise de cadeau d’adieu, beaucoup pointent du doigt en ‘off’ une ministre, aussi rancunière que malheureuse après des élections municipales perdue à Avignon en 2001, d’avoir eu ‘la bonne idée d’œuvrer’ à ce que l’évaluation des risques d’inondation ne soit plus estimée par rapport à une crue centennale mais par rapport à une crue millénale. Et histoire de bien verrouiller l’affaire, outre le Rhône, ce risque avait été aussi étendu à la Durance. Pas étonnant dans ces conditions que les programmes apparaissent au compte-gouttes et qu’il soit difficile de réaliser des projets d’envergures comprenant notamment un geste architectural emblématique.
Une vitrine pour Courtine ? Aujourd’hui, en entrant dans sa phase opérationnelle, ce nouveau projet semble lever ces obstacles qui, espérons-le désormais, devraient enfin faire partie du passé. Quelques indices pouvaient déjà cependant laisser subodorer ce frémissement. Le nouveau siège de la Caf (Caisse d’allocation familiale) de Vaucluse qui centralise depuis quelques mois les agences d’Avignon-siège, Cavaillon et Carpentras. Baptisé Confluence Park : ce bâtiment constitue déjà ce fameux édifice signature. Juste à côté, la pérennisation de l’ancien Opéra-Confluence par des entrepreneurs locaux donne aussi un signal fort sur la vitalité de la zone et de son avenir, notamment en termes d’animations culturelles. Auparavant, le projet ‘Bart’ lancé en 2021, sur 5 étages et plus de 6 000m2, devrait proposer commerces, logements privés et espaces de coliving, services, bar et restaurant sur le toit-terrasse avec vue sur 360° et le palais des papes. La livraison est prévue en 2025.
Du logement et de l’activité économique sur 43 000m2 Ce premier macro-îlot représente un programme d’environ 43 000m². Il intègre 463 logements pour 25 285m² de surface de plancher, comprenant des logements en accession libre à la propriété (environ 300 logements) ainsi que logements accompagnés (163 logements types résidence mobilité, résidence d’hôtel hospitalier, colocation pour personnes en situation de handicap…). Ces logements pourront être des appartements ou même des petites maisons. Ils seront conçus pour être traversant pour mieux les aérer en soirée. Ils intégreront au maximum des grandes terrasses ou des balcons très profonds.
A cela s’ajoute 13 460m² d’activités tertiaires dont 5 100m² de bureaux, 4 100m² de co-working, 2 600m² d’espaces formations numérique et créative (voir encadré en fin de paragraphe) et 1 660m² d’espaces de formation et de production (manuelle ou artisanale). A ce jour, 50% des surfaces de bureaux seraient déjà louées selon les promoteurs.
Enfin, le projet intègre 4 300m² d’activités commerciales : 1 500m² de marché alimentaire et restauration avec une halle gourmande, 1 700m² de commerces de proximité, 500m² de restauration et bar, 300m² pour une salle de sport et une crèche de 300m². Une aire de jeux, un jardin partagé ou bien encore un auditorium sont également prévus. Les premiers travaux sont annoncés courant 2025 pour des premières livraisons fin 2026. Le chantier devrait débuter par les secteurs les plus près de la gare et le bâtiment ‘totem’ notamment.
Développement d’une économie créative et numérique Le projet prévoit l’implantation de ‘La plateforme’, une école du numérique qui devrait s’installer à Avignon au sein du bâtiment ‘totem’ emblématique de ce programme. Ce campus des métiers du numérique ouvert à tous propose des formations diplômante de bac+2 à bac+5 sans frais de scolarité et sans conditions de diplôme au préalable. Autre acteur annoncé au sein de projet : Make ici, un réseau français de manufactures collaboratives dédiées à l’artisanat d’art, au design et à la fabrication numérique qui pourrait notamment développer un lieu de création scénique autour des décors de théâtre ou de cinéma.
S’intégrer au mieux dans la nature qui l’entoure Le tout ambitionne d’intégrer au mieux les paysages et les éléments naturels présents. Ainsi, l’actuel mas Guigue est conservé en constituant même la pierre angulaire autour de laquelle a été imaginé le projet de l’architecte et urbaniste François Leclerc. Un recensement de la végétation a aussi été réalisé afin de conserver les arbres de grandes tailles pour préserver le maximum de verdure pour un meilleur confort thermique. Situés tout autour, les bâtiments auront aussi pour rôle de protéger le parc central du bruit. Les constructions positionnées au Nord devraient servir également à freiner le vent. Le programme se fixe pour objectif d’approcher un taux d’énergies renouvelables du réseau de l’ordre de 100%. Pour cela, 4 330m2 de panneaux solaires photovoltaïques seront installés sur certaines toitures du projet. Le chauffage et le rafraîchissement des locaux vont s’appuyer sur une boucle tempérée géothermique, dont le potentiel est avéré sur site. Des études sur les possibilités de réaliser des bâtiments à énergie positive, pour réinjecter dans le réseau de la ville sont également en cours.
L’idée est d’atteindre les seuils de la RE 2025 en base et ceux de la RE 2028 pour le bâtiment ‘Totem’ emblématique du programme ainsi que d’appliquer les labels les plus ambitieux en matière de construction vertueuse (BDM, BBCA, biodivercity, WELL, BREAM et NF HQE…). Le but pour les concepteurs du projet étant de répondre à deux enjeux fondamentaux : offrir un confort thermique à l’épreuve du réchauffement climatique et préserver le cœur de l’îlot du mistral tout en favorisant l’ensoleillement en hiver.
Les voitures autour, les vélos dedans « Il n’y aura pas de voitures sur le site, complète François Leclerc. Elles seront en périphérie. » Un parking silo d’une capacité maximale de 420 places servira au stationnement afin de limiter l’emprise de l’automobile tout en proposant un roulement des places entre les différents usagers (salariés et résidents qui n’utilisent pas le parking aux mêmes moments). Situé au Sud du projet, la réversibilité du silo a été anticipée si le développement des transports en commun et le rapport à la voiture nécessite une nouvelle destination d’usage. Des stationnements, en rez-de-chaussée, sont également intégrés sous les terrasses pour plus de discrétions.Des vélos partagés viendront compléter l’offre des Vélopop alors que programme prévoit la présence d’ateliers de réparation et d’entretien de vélos.
Imaginer l’Avignon de 2050 « Il ne s’agit pas d’une simple extension urbaine comme à Agroparc ou Joly-Jean, insiste Cécile Helle. Ce nouveau quartier d’Avignon-Confluences doit être un quartier qui n’existe pas encore sur Avignon. Un quartier à dimension métropolitaine, symbole de la ville du futur tout en tenant compte de l’existant et notamment le patrimoine végétal et naturel très riche dans cet espace anciennement agricole. Ce qui va se construire ici ce n’est pas l’Avignon de 2030, mais bien celui de 2050. C’est pour cela que nous avons ce niveau d’exigence de qualité urbaine, paysagère et fonctionnelle. » « Il s’agit d’un projet urbain sans précédent à l’échelle de l’agglomération prenant notamment en compte la sobriété foncière, confirme Joël Guin, président du Grand Avignon. Car n’oublions pas que ce programme doit servir d’exemple puisqu’il s’agit d’un macro-lot démonstrateur. » En effet, l’ensemble du projet urbain est composé de 16 macro-îlots.
De la réussite de ce premier programme ‘témoin’ dépend une grande partie de l’avenir de toute cette zone qui s’étend sur 270 ha, dont 100 hectares sont en cours d’aménagement autour de la gare TGV. « Nous avons d’ailleurs signé un partenariat avec l’EPF Paca (Etablissement public foncier de Provence-Alpes-Côte d’Azur), afin d’avoir la maîtrise totale sur l’aménagement de cette zone », annonce le président du Grand Avignon. Dans tous les cas, pour l’urbaniste catalan Joan Busquets (voir encadré ci-dessous en 2017), il est impératif « de relier cette zone au cœur historique, sinon cela ne vas pas marcher. L’enjeu étant de créer une complémentarité et non concurrence entre ces quartiers. » Pour cela, celui qui a supervisé les aménagements urbains des JO de Barcelone en 1992 préconise notamment une transformation de la rocade en boulevard urbain afin de créer une continuité entre la gare TGV et le centre-ville, le futur quartier et la zone d’activités de Courtine.
Après l’attractivité, l’enjeu de l’accessibilité sera l’autre défi à relever Cependant, la situation d’Avignon-Confluences ne présente pas que des avantages : « c’est une position qui n’est pas des plus simple car cette zone est aussi ‘au bout du bout’ », reconnaît la maire de la cité des papes. Le défi de l’attractivité étant en passe d’être relevé, restera celui de l’accessibilité et des mobilités. L’axe civique de 3 kilomètres prôné par Joan Busquets souhaite faire la part belle aux mobilités et aux déplacements doux (piétons, vélos et transports en commun) afin de rejoindre le centre historique. De son côté, Cécile Helle imagine des solutions innovantes comme le téléphérique urbain en prenant modèle sur la réussite de Toulouse. Pour sa part, Joël Guin rappelle son attachement à des projets de développement connexe comme le port trimodal sur le Rhône. Encore faudra-il convaincre la SNCF, qui traîne des pieds, sur ce dossier de 80M€ mené en partenariat avec les Voies navigables de France (VNF).
Les camions pour la rocade, les vélos pour Confluence Toujours est-il, que pour désenclaver ce territoire de confluence, le serpent de mer de la Leo devrait immanquablement ressurgir. Plus particulièrement la 3e tranche, avec le franchissement du Rhône qui constitue le principal intérêt de cet équipement initié il y a 30 ans ! Miser sur l’essoufflement de la dépendance à une l’automobile ‘carboné’ semble constituer un pari risqué, voir déconnecté, car quand la mobilité sera 100% électrique et que les véhicules seront plus petits, il faudra tout de même les faire circuler quelque part. La problématique restera d’ailleurs identique pour les modes doux et les transports en commun. Se posera aussi les questions de l’approvisionnement de ce nouveau quartier ‘cul-de-sac’. Les livraisons des commandes Amazon, si appréciés de ces futurs avignonnais, bien plus enclin à se mettre au vélo plutôt qu’à renoncer à leur achat en ligne, ainsi que les imprimantes 3D, ne résoudront pas les problèmes de fournitures alimentaire par exemple. Avignon-Confluences pourrait constituer l’opportunité de corriger un autre handicap du bassin de vie : ces infrastructures routières. Il est illusoire de croire cependant que l’agglomération a les moyens financiers de supporter cette charge. Pour autant, est-ce au Grand Avignon d’accueillir sur son territoire le seul pont gratuit en 2×2 voies (le pont de l’Europe) sur le Rhône entre Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie. Un ouvrage, qui malgré sa ‘réparation’ réalisée entre 2011 et 2013, est en limite structurel de capacité d’absorption du trafic, notamment celui des poids lourds. Un cordon ombilical entre l’Italie et l’Espagne bien trop lourd à porter pour les épaules d’Avignon alors que ce serait à l’Etat et aux Régions de prendre le relais. Un 3e pont avignonnais sur le Rhône, c’est aussi la possibilité de pouvoir libérer les habitants de la rocade des nuisances d’un trafic qu’ils endurent quotidiennement avec 30 000 à 40 000 véhicules/jour, dont 11% à 13% de camions. Pour eux 2050, c’est dans une éternité. Les camions pour la rocade, les vélos pour Confluence ?
Laurent Garcia
Avignon Confluences : les grandes dates de Courtine
1972: Création de la zone d’activités Création de la zone d’activité de Courtine. Aujourd’hui présidée par Dominique Taddei, l’association regroupe près de 350 entreprises totalisant plus de 5 000 salariés.
1997 : 2 projets de parcs d’attractions Après un projet de parc d’attraction ‘Spyland’ sur le thème de l’espionnage, ce sont les Danois de ‘Tivoli’, l’un des parcs les plus anciens au monde, qui envisagent de s’implanter en Courtine.
2001: Inauguration de la gare Inauguration de la gare TGV par Jacques Chirac, président de la République (voir début de l’article).
2003 : DUP pour la Leo Déclaration d’utilité publique (DUP) pour la Leo (Liaison Est-Ouest) suite à un arrêté ministériel de 1999. Ce projet vieux de plus de 30 ans prévoit la réalisation d’un contournement routier de l’agglomération en créant une voie nouvelle de 15 km destinée à fluidifier les trafics de la ville (notamment la rocade Charles de Gaulle) et de l’agglomération ainsi que le Nord des Bouches-du-Rhône. L’infrastructure est constituée de 3 tranches dont la première de 5,2 km a été mise en service en 2010 entre Rognonas et Courtine via un franchissement de la Durance (147M€). La 2e tranche (5,8km) prévoit également un nouveau pont sur la Durance après avoir longée la rivière vers Châteaurenard. Enfin, la 3e tranche (3,7km) doit relier la pointe de Courtine au rond-point de Grand Angles, via un franchissement du Rhône en amont du viaduc TGV. Si la tranche 2, la moins utile, semble un peu plus avancée, la tranche 3, la plus importante, est au point mort.
2004 : Courtine s’affiche au Mipim La Ville d’Avignon participe au salon international de l’aménagement et de l’immobilier du Mipim à Cannes. Elle y présente un projet de cité de la formation, d’un centre de séminaire de 1 500 places ainsi qu’une pédagothèque destinée à la formation des entreprises.
2006 : City Sud débarque Le promoteur Pitch promotion annonce la réalisation de ‘City Sud’, un complexe immobilier à vocation tertiaire d’une superficie de 50 000m2 de locaux dont 27 500m2 de bureaux et 22 500 m2 de commerces, de loisirs et culture. L’ensemble devait notamment accueillir le multiplexe Pathé, finalement resté à Cap Sud. Devant être inauguré avant 2012 au plus tard, le programme a été abandonné depuis.
2008 : Le Château recalé La SARL Château de Courtine dépose un permis de construire pour le réaménagement des 673 400m2 du domaine de Courtine à Avignon. Le projet prévoit la réalisation, pour 2009, de 108 appartements ainsi qu’un centre de balnéothérapie dans les quatre corps de bâtiment du Château de Courtine. Dans le même temps, la société Sasco obtient de l’Etat et de la CNR (Compagnie nationale du Rhône) la concession d’un terrain de 12 hectares à la pointe de Courtine pour y édifier un port de plaisance de 400 places ainsi qu’un complexe d’habitat touristique saisonnier de 150 logements sur 7 hectares. Au final, bien que relancés en 2012, en intégrant un golf notamment, aucun des 2 projets n’a vu le jour.
2010 : Vous prendrez bien une tranche de Leo ? Inauguration de la tranche 2 de la Leo (voir aussi plus haut en 2003).
2014 : Objectif ? Relancer Courtine Cécile Helle, maire d’Avignon, et Jean-Marc Roubaud alors président du Grand Avignon et maire de Villeneuve-lès-Avignon lancent un atelier territorial sur le thème ‘Avignon Courtine-confluence : construire ensemble la ville de demain’. Objectif : relancer, d’ici 10 ans, l’aménagement de ce quartier dénommé désormais Courtine-Confluence.
2014 :Une virgule, pour quoi faire ? Réseau ferré de France (RFF) et la SNCF inaugurent la ‘virgule’. Cette liaison entre Avignon-TGV et Avignon-Centre permet de relier les deux gares en 5 minutes. Entre retard et annulation,ce gadget ferroviaire de 37,25M€ représente alors l’équivalent de près de 4 kilomètres de tramway et presque 20% de la 3e tranche de la Leo.
2016 :Champion du stationnement Avec l’inauguration du parking P7, la gare TGV d’Avignon franchi le seuil des 4 000 places de parking, devenant ainsi la gare française disposant de la plus grande capacité de stationnement.
2017 : Les grandes lignes d’Avignon Confluences dévoilées La ville et l’agglomération présentent les grandes lignes du futur quartier ‘Avignon confluences’ dont le projet urbain est confié à l’architecte catalan Joan Busquets. Ce dernier, internationalement reconnu suite à sa supervision des aménagements urbains des jeux olympiques de Barcelone de 1992, a été retenu suite à un appel à concours européen parmi 18 candidatures. « La gare TGV d’Avignon constitue la grande porte de l’agglomération, expliquait alors cet architecte également professeur à la Harvard graduate school of design de l’université d’Harvard dans le Massachussetts aux Etats-Unis lors de sa première présentation en 2018. L’enjeu est ensuite de relier cette porte à l’intra-muros, aux autres quartiers de la cité des papes ainsi qu’aux autres villes alentours. »
2018 : Premier parc photovoltaïque au sol pour Avignon La CNR (Compagnie nationale du Rhône) inaugure son nouveau parc photovoltaïque à Avignon. Pour la Cité des papes, il s’agit du premier parc solaire au sol à voir le jour sur son territoire. Implanté le long du Rhône sur le site industriel et portuaire de Courtine, ce projet de 10 ha a été initié en 2015 en devenant lauréat du 3e appel d’offres national pour les installations photovoltaïques de grande taille. Les travaux ont ensuite commencé en février 2017 et se sont achevés en avril 2018 avec l’installation de 18 500 panneaux photovoltaïques.
2019 : Plus de 10 ans d’avance sur les prévisions La gare TGV franchit le seuil des 4,1 millions de passagers. Un chiffre qu’elle ne devait pas atteindre avant 2030 selon la SNCF.
2021 : Bart lance la dynamique Lancement du projet Bart. Un immeuble de 5 étages de 6 000m2 alliant bureaux (1 900m2), espaces co-living (1 600m2), coworking (1 500m2), bar-restaurant, commerces ou encore mur d’escalade et un toit-terrasse avec vue sur 360°. La livraison est prévue en 2025.
2023 : Installation de la Caf Après 2 ans de travaux, la Caf (Caisse d’allocations familiales) emménage dans son nouveau siège vauclusien. Le bâtiment de 7 333m2 accueille les 280 agents de la CAF 84 des agences d’Avignon-siège, Cavaillon et Carpentras. Ces derniers seront répartis dans un espace de 6 182m2 qui s’étend sur 3 étages dont 400m2 en rez-de-chaussée destinés à l’accueil des 250 allocataires reçus chaque jour. Baptisé ‘Confluence Park’ ce nouvel édifice en R+3 comprendra également une offre de 1 100m2 de bureaux modulables, une terrasse privative de 140 m2, 129 places de stationnement pour la Caf et 47 places de parking supplémentaires pour les utilisateurs des bureaux. Labellisé HQE (Haute qualité environnementale) bâtiment durable afin de répondre aux normes environnementales en matière d’économie d’énergie et de performances thermiques, le bâtiment orienté est-ouest dispose en son centre d’un îlot verdoyant entouré de larges terrasses.
2024 : Premier concert pour Confluence spectacles Ouverture de la nouvelle salle de spectacle ‘Confluence spectacles’ prévue le 15 février avec un concert de Christophe Willem.
2025 : Premiers coups de pioche pour le macro-lot démonstrateur Les travaux du premier macro-lot sont annoncés courant 2025 pour des premières livraisons fin 2026.