23 juillet 2024 |

Ecrit par le 23 juillet 2024

Lobbying : les entreprises les plus actives à Bruxelles

Quelque 50 000 lobbyistes travaillent actuellement à Bruxelles pour le compte de plus de 12 000 organisations inscrites, selon les données du registre de transparence de l’Union européenne. Si l’on rapporte ce nombre aux 705 députés qui siègent au Parlement européen, cela donne un ratio de 70 lobbyistes par élu en moyenne. Des chiffres qui illustrent l’ampleur de ce phénomène dans le processus décisionnel au sein des institutions européennes. Mais quelles entreprises sont les plus actives en matière de lobbying auprès de l’UE ?

Comme le montre le suivi de LobbyFacts, qui compile les données du registre de transparence, parmi les acteurs les plus dépensiers en matière de lobbying auprès des institutions de l’UE, on trouve les géants technologiques américains (Meta, Microsoft, Apple et Google), des représentants de l’industrie chimique (Bayer et la fédération sectorielle européenne), ainsi que plusieurs agences de relations publiques qui défendent et promeuvent les intérêts de clients auprès de l’UE (Fleishman-Hillard, FTI Consulting, Burson Cohn & Wolfe, Kreab). En 2023, les acteurs cités ci-dessus ont respectivement déclaré des dépenses de lobbying à Bruxelles comprises entre 6 et 11 millions d’euros.

L’existence du registre de l’UE est souvent présentée comme un gage de transparence. Il s’accompagne de règles censées encadrer les activités de lobbying et les rapports des lobbyistes avec les députés européens. Des groupes d’influence sont toutefois régulièrement mis en cause et accusés d’ingérence. En février dernier, les lobbyistes du groupe Amazon ont fait parler d’eux en ayant vu leurs accréditations être retirées par le Parlement européen. Une décision prise pour sanctionner l’attitude de la multinationale, qui refusait de prendre part à des auditions sur les conditions de travail dans ses entrepôts de logistique.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Lobbying : les entreprises les plus actives à Bruxelles

Après les laves linges et les réfrigérateurs, la normalisation européenne s’est attaquée à la classification des produits alimentaires, avec le fameux nutri-score. Même si aujourd’hui l’alimentation est devenue une question de santé publique, fallait-il en passer par là et mettre au piloris nos produits du terroir jugés trop salés, trop sucrés ou trop caloriques ?

La mise en œuvre à l’échelle européenne du nutri-score, en 2017, visait d’abord les produits alimentaires transformés et pas forcément nos quelques 800 produits locaux classés en AOP / AOC ou IGP. Mais les mystères des algorithmes de cette classification nous donnent des résultats bien étonnants. Les céréales pour le petit-déjeuner, ultra-transformées, obtiennent une meilleure note que notre Roquefort national. Un comble ! Ces produits qui font toute la fierté et l’identité de nos terroirs se trouvent ainsi sur la sellette.

Les céréales pour le petit-déjeuner, ultra-transformées, obtiennent une meilleure note que notre Roquefort national.

Il n’en fallait pas plus pour agiter tout le landerneau des producteurs et des défenseurs des terroirs. Même Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, est montée au front. Totalement dans son rôle, elle a demandé que les fromages d’appellation d’origine ne soient pas soumis aux normes nutritionnelles des produits industriels transformés. Il faut savoir quand même séparer le bon grain de l’ivraie.

Certains ayatollahs du nutri-score sont même allés sur le terrain politique en n’en faisant une question de lutte des classes. Avec d’un côté le bourgeois terroir, décomplexé et de l’autre les prolétaires condamnés à la malbouffe. Ainsi, au nom de l’égalité tous les produits doivent être soumis au même traitement, à la même classification. Il fallait oser.

Notre fameux melon de Cavaillon pourrait être jugé trop sucré

A vouloir trop de normes de classification on frise parfois le ridicule (voir chronique de la semaine passée). Ainsi notre fameux melon de Cavaillon, toujours en attente de sa classification IGP, pourrait être jugé trop sucré, alors que c’est justement cela qui le distingue (entre autres). Je ne vous parle même pas des cerises du Ventoux ou de Saint-Didier. Rien que d’en parler j’en salive. Non, on ne pas mettre tous ces productions uniques et issues des terroirs dans le même sac, avec de vulgaires paquets de chips industrielles ou des lasagnes congelés, fabriqués avec des lingots de viande à la provenance douteuse.

Certes l’étiquetage du nutri-score n’est pas obligatoire et reste encore volontaire. Mais jusqu’à quand ? Les lobby industriels sont à la manœuvre. Et les partisans de son obligation sont nombreux. Même si le discours officiel est de dire qu’il ne s’agit pas de proscrire ces aliments mais d’inciter à la modération, avons-nous besoin là encore qu’on nous tienne la main ?

Le Roquefort existait bien avant que le nombre d’obèses et le nombre d’accidents cardio-vasculaires n’explosent. Non ? Une époque formidable disais-je !


Lobbying : les entreprises les plus actives à Bruxelles

Un nouveau rapport du groupe de réflexion InfluenceMap dévoile les multinationales qui exercent l’influence la plus négative à l’encontre des politiques climatiques dans le monde. L’étude conclut que ces organisations utilisent des méthodes de lobbying « prolifiques et très sophistiquées » afin d’influencer les gouvernements sur leurs actions en matière de climat.

En tête de liste, on retrouve les géants américains de l’énergie ExxonMobil et Chevron qui, sur la base de l’analyse de plusieurs milliers d’éléments de preuve concernant plus de 350 firmes – dont des commentaires sur des consultations, messages de PDG, rapports financiers, comptes-rendus de médias et liens avec des associations – sont les entreprises qui feraient le plus d’entraves à la mise en place de politiques climatiques. Le constructeur automobile Toyota, qui a fait campagne contre les lois proposées pour remplacer progressivement les véhicules à combustion thermique en faveur de l’électrique, se classe au troisième rang, suivi par deux entreprises américaines du secteur des services énergétiques.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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