Les éditions du chemin des crêtes nous proposent de partir à la découverte de paysages français et de domaines viticoles de qualité. L’un d’entre eux est implanté à Sarrians, dans le Vaucluse.
On ne le dira jamais assez : marcher, c’est bon pour la santé. Et déguster des produits locaux, ça ne peut faire que du bien. Après « Rando-bière en France », les éditions du chemin des crêtes ont publié l’ouvrage « Rando-vin en France ». Le concept est simple : découvrir à la fois des itinéraires de randonnées ainsi que des domaines viticoles de qualité situés à proximité.
« L’objectif de l’ouvrage est de faire découvrir des propriétés viticoles à taille humaine, qui cultivent leurs exploitations avec des pratiques respectueuses de l’environnement. Mais c’est aussi une invitation à randonner, à ouvrir les yeux sur des paysages grandioses, aux environs des vignobles. La visite de la cave, la dégustation des cuvées et la rencontre avec le vigneron, « récompensent » le marcheur à l’issue de sa promenade. Ce qui lui donne un supplément d’âme », explique volontiers l’auteure de l’ouvrage, la journaliste Romy Ducoulombier.
De nombreuses informations pratiques Au fil des pages, cette dernière emmène ainsi le lecteur aux quatre coins de France. L’auteure propose – bien évidemment – de faire halte dans les vignobles de la Vallée du Rhône et de Provence. Elle cite d’ailleurs le Domaine des Amouriers, situé à Sarrians, dans le Vaucluse. « Il produit des vins rouges concentrés, pleins de sève. La cave est simple, chaleureuse, à l’image du vigneron ! En plus, le vignoble est à deux pas des communes de Vacqueyras et de Gigondas, et de très sympathiques départs de randonnée. » Le livre, enrichi de belles photographies, recèle d’informations pratiques : présentation des domaines, des terroirs, description des randonnées, etc. Ne reste donc plus qu’à enfiler ses chaussures de marche… et choisir les cuvées à déguster.
Béatrice Lombard, vient d’écrire son premier ouvrage : ‘Va… Et vis ce que je n’ai pu vivre’ paru aux éditions La petite tartine. La villeneuvoise explique comment elle a pris la plume, tout d’abord en présentant son manuscrit à un concours, puis à un éditeur, jusqu’à des dédicaces où son premier ouvrage s’envole… vers le succès !
« J’ai commencé à écrire cet ouvrage fin 2014 pour l’achever fin 2015. Au départ ? Une envie terrible d’écrire. Je demande à mon mari, Marc, de me donner une idée… Il se fait tirer l’oreille… Je le harcèle… Il finit par lâcher : Tu aimes les histoires d’amour impossibles ? Alors écris-en-une ! J’ai dit ok ! Puis je me suis lâchée sur les touches du clavier de mon ordinateur. »
C’est parti
« En 4 mois j’en avais dressé le résumé. Chaque fois que je le relisais, j’en réécrivais des parties. Ma routine d’écrivain ? A chaque fois qu’il y avait un match de foot à la télé. Ma grande chance ? Je n’ai jamais connu la page blanche. L’écriture fusait dès que je me plongeais sur mon clavier. Alors je prenais l’habitude d’écrire dès que j’avais un moment de libre, même si ça n’était que quelques phrases. »
La trame de l’histoire ?
« Je l’avais en tête, sans, cependant en connaître la fin. Puis j’ai laissé reposer mon livre pendant 4 mois avant de le reprendre… 5 fois de suite ! J’étoffais le caractère, le vécu et les ressentis des personnages, les mises en perspective des situations. Pourquoi ces poses et reprises de texte ? Pour adopter la posture du lecteur, devenir mon propre critique, et le polir comme on le fait d’une pierre.»
La recherche documentaire
« J’ai beaucoup lu sur la guerre 14-18. J’ai compulsé les lettres des soldats, des livres d’histoire… Mes enfants, Marie et Vincent, m’offraient des livres sur le sujet pour mon anniversaire, c’est dire ! Les journaux de l’époque étaient censurés, la propagande faisait rage, on ne publiait pas la liste des morts, le gaz Sarin sévissait… Je surlignais les infos que je souhaitais exploiter. »
Des épisodes parfois vécus…
« Ce livre est une pure fiction. Cependant j’y ai inclus des situations vécues comme le paysan qui nous poursuivait dans le champ de cerisiers avec sa carabine à plomb, lorsqu’avec mes copains d’enfance, nous nous régalions des fruits sur l’arbre. Un autre épisode ? Oui, lorsqu’avec une amie, alors que sur un parking nous nous apprêtions à prendre une place, une voiture nous l’a soufflée. Nous avons tapissé le véhicule de farine et d’œufs, attendant pendant plusieurs heures, cachées après notre méfait, pour nous repaître des lamentations du propriétaire ! C’était aussi innocent que jubilatoire ! J’ai ensuite envoyé l’ouvrage à l’amie en question. Elle m’a dit ‘Non, tu l’as mis !’ Nous avons explosé de rire. »
Verdict
« Une fois terminé j’ai soumis le manuscrit à une de mes meilleures amies. Elle m’a dit : ‘Ce livre est un page-turner’. Je tombe des nues et lui demande ce que cela veut dire. Elle m’explique ‘qu’on ne peut pas poser le livre sans savoir ce qui arrive ensuite’. D’autres personnes m’ont dit la même chose. Mes copines me faisaient de super retours et témoignages mais le hic ? Je craignais qu’elles ne soient pas objectives. J’ai alors présenté mon roman au concours Femmes Actuelles 2020, organisé par Françoise Bourdin. J’ai obtenu la note de 8,5/10. Je me suis alors autorisée à envoyer mon manuscrit à 4 maisons d’édition. »
Des retours positifs
« J’ai reçu deux avis positifs. J’ai choisi la Petite tartine édition parce que le nom me parlait (sourire), je suis super gourmande ! Mon rituel de lecture s’accompagne souvent d’un thé ou d’un jus d’orange accompagné d’un petit truc à grignoter. J’ai envoyé mon manuscrit en janvier 2021, l’ouvrage était édité le 31 mai. J’ai fait une première dédicace à la Maison de la presse Joubert, rue de la République, à Villeneuve-lès-Avignon en juin dernier où les 25 exemplaires commandés ont tous été vendus dans la matinée. La prochaine aura lieu chez Cultura Le Pontet, le 27 novembre prochain, puis une autre à la Fnac République à Avignon. »
Et maintenant ?
« J’écris deux livres de fiction. L’un est un peu grave mais son véritable sujet est l’importance que l’on oublie de porter aux belles choses, aux gens exceptionnels que l’on côtoie. C’est lorsque l’on est au pied du mur que l’on se rend compte de l’exceptionnelle beauté qui nous entoure. J’ai rédigé les 9 premiers chapitres de ce deuxième ouvrage pour lequel je continue mes recherches documentaires axé sur le milieu médical. Parallèlement j’écris mon troisième ouvrage sur l’histoire d’un homme à qui il arrive moult situations loufoques. Chaque chapitre est à mourir de rire… Est-ce que cet homme a vraiment existé ? Oui, vraiment et mon récit s’en inspira tout en s’en éloignant pour incarner sa propre vie.»
‘Va et vis… ce que je n’ai pu vivre’, le résumé
« Joanna est une jeune femme qui a bien réussi professionnellement mais qui, malheureusement, connaît une vie amoureuse plutôt médiocre par peur d’aimer. Avant de mourir, sa grand-mère Rose, lui demande de tenir une promesse en lui confiant une photo ancienne où apparait une magnifique propriété. Avec les années Joanna oublie cette promesse. Mais petit à petit, des rêves étranges et incessants sur cette maison la rappellent à l’ordre. Avec l’aide d’Anne, son amie d’enfance, elle finira par trouver celle qui hante ses nuits et en fera l’acquisition. Elle qui pensait que ses nuits redeviendraient paisibles, se trompe. C’est une femme cette fois-ci qui vient sans cesse dans ses songes. Elle lui parle, elle la voit, elle la sent. Qui est-elle ? Cette magnifique demeure qui peuplait ses nuits lui dévoilera l’histoire et le passé d’un de ses ancêtres pendant la Première Guerre Mondiale. La Grande Histoire et les secrets de famille vont permettre à Joanna de se remettre en question et vont chambouler sa vie de jeune femme moderne. »
Notre avis
Nous avons particulièrement aimé le destin de ces deux femmes qui s’interpellent à plus de 100 ans de distance. Entre quotidien et surnaturel, la nuit délivre ses messages affolant une Joanna adepte, jusque là, d’une vie en mode automatique. Pourtant c’est bien Hortense qui invitera Joanna à prendre les rênes de sa vie. Le dénouement ? Improbable, il nous a enthousiasmés ! La dernière page tournée on quitte à regret l’attachante Joanna, Ben son séduisant associé et alter égo, Anne l’amie de toujours et leurs destins croisés et chahutés où se mêlent tout autant les larmes que les rires. Va… Et vis ce que je n’ai pu vivre. Béatrice Lombard 497 pages. La petite tartine édition. 21,90€.
Des randonnées et des vins
Intitulée ‘Les faiseurs de notes : être musicien en Provence au siècle des Lumières’ la dernière publication des Editions universitaires d’Avignon propose de plonger dans la société du XVIIIe siècle.
Cet ouvrage, écrit par Aurélien Gras docteur en histoire moderne de l’université d’Avignon, s’attache à reconstituer une figure familière mais méconnue, celle du musicien provençal à l’époque moderne. En l’absence de tout moyen d’enregistrement sonore, l’animation musicale de n’importe quel événement requiert la présence en chair et en os de véritables musiciens au XVIIIe siècle. Par conséquent, ils se rencontrent à tous les niveaux de la société, chez les laïcs comme chez les ecclésiastiques, depuis les fêtes aristocratiques jusqu’aux noces des gens du peuple. Mais qui sont-ils ? Pour nous, il ne fait guère de doute aujourd’hui qu’il s’agit d’artistes. Cette reconnaissance n’allait néanmoins pas encore de soi au siècle des Lumières. Aussi étrange que cela puisse paraître, le faiseur de notes ordinaire n’est alors souvent vu que comme un simple artisan.
Une profession résolument protéiforme Bien entendu, les images des musiciens varient selon leur statut. Respectable organiste de cathédrale, frivole chanteuse d’opéra, martial tambour militaire ou encore obscur violoneux de quartier, toutes ces figures stéréotypées unies par la pratique musicale dessinent une profession résolument protéiforme. Car c’est bien la diversité qui domine la condition de musicien au XVIIIe siècle. Diversité non seulement professionnelle, mais aussi sociale, culturelle et même géographique. Chanter dans un chœur d’église urbaine à Avignon ne signifie pas la même chose que faire danser les jeunes bergers dans les villages montagneux de Haute-Provence, encore moins que battre la caisse en pleine bataille navale sur un navire marseillais ou toulonnais de la Marine royale.
Portrait-type du faiseur de notes ordinaire Derrière les instruments se cachent surtout des hommes et des femmes, que ce livre tâche de révéler. A la jonction d’environnements sociaux très différents dans le quotidien de leur métier, d’où viennent les musiciens eux-mêmes ? Qui fréquentent-ils ? Où habitent-ils ? Comment sont-ils parvenus à la musique, par quelle formation ? Autant d’interrogations qui permettent de brosser un portrait-type du faiseur de notes ordinaire des Lumières. Un portrait sans cesse changeant d’individus qui se déplacent volontiers de ville en ville, voire de pays en pays, pour exercer leur profession. La mobilité spatiale les caractérise autant que leur diversité sociale. A travers cet ouvrage, l’auteur, ancien boursier de l’Ecole française de Rome, invite à plonger ensemble dans cet univers bigarré plein de couleurs, ce kaléidoscope bouillonnant de vies humaines. Pour, simplement, toucher du doigt autant que de l’oreille ces animateurs du décor sonore du monde d’autrefois.
‘Les faiseurs de notes : être musicien en Provence au siècle des Lumières’. Aurélien Gras. Collection Enjeux. 384 pages-Illustrations, cartes, bibliographie. 28€. Editions universitaires d’Avignon
Des randonnées et des vins
Après un ouvrage sur l’intelligence artificielle, les Editions universitaires d’Avignon proposent un nouveau livre intitulé ‘Des mémoires et des vies : le périple identitaire des Français du Banat’. Ecrit par Smaranda Vultur, anthropologue et historienne roumaine associé à l’université de Timişoara, ce livre de près de 400 pages relate une histoire peu connue, qui brasse pourtant plusieurs siècles d’histoire européenne, depuis la migration de Français, essentiellement des Lorrains, aux XVIIIe siècle pour peupler le Banat (une région d’Europe centrale partagée entre la Roumanie et la Serbie), jusqu’au retour de leurs descendants après la seconde guerre mondiale, qui redonnent vie au village de La Roque-sur-Pernes.
Sauvetage d’un village en train de disparaître En effet, au milieu du XXe siècle le petit village vauclusien est en train de disparaître. « C’est un village qui se vide, qui perd sa force de travail » écrit en 1951 Edouard Delebecque, maire de La Roque-sur-Pernes depuis 1947. En compagnie de Jean Lamesfeld, un Banatais d’origine lorraine, ce dernier favorisera la ‘colonisation’ du village entre 1950 et 1963 avec la venue de près d’une centaine de familles banataises. De quoi permettre au village de totaliser jusqu’450 personnes alors qu’il comptait moins de 90 habitants au sortir de la guerre 39-45. Edouard Delebecque considère les habitants du Banat arrivés en France comme des « colons incomparables », « une main-d’œuvre incomparable, mise au service d’une volonté de fer ».
Un récit ponctué de témoignages bouleversants La nouvelle publication des Editions universitaires d’Avignon comprend aussi de nombreux témoignages bouleversants au cœur de l’Histoire de la seconde guerre mondiale notamment. Beaucoup d’images provenant d’archives familiales font découvrir des destinées et des trajectoires inouïes. « Au fil de ses pages, se dessinent des destinées incroyables qui construisent une mémoire partagée et un récit commun, explique le texte de présentation du livre. Référence essentielle pour cette histoire unique, ce livre est aussi appelé à devenir un classique pour quiconque s’interroge sur la création de mythes mémoriels, sur la production de discours rassembleurs, bref sur la définition même de toute identité collective. »
LG
‘Des mémoires et des vies : le périple identitaire des Français du Banat’. Collection Passion du patrimoine. 376 pages-Nombreuses illustrations, bibliographie. 28€. Editions universitaires d’Avignon
Des randonnées et des vins
En raison du contexte sanitaire, Gérard Daudet, Président de Lubéron Mont Ventoux Agglomération, a choisi de fermer les médiathèques pour au moins 4 semaines. Il a souhaité profiter de cette période de fermeture pour anticiper le démarrage des travaux de la médiathèque de Cavaillon, initialement prévus à compter du mois de juin et pour une durée 3 mois.
« Afin de réduire au maximum les périodes de fermeture de la médiathèque, j’ai souhaité mettre cette période de fermeture quasi obligatoire à profit en demandant aux services de l’agglomération d’anticiper le démarrage du chantier. Mon but est de pouvoir rouvrir le site dans des conditions optimales dès le mois de juillet, soit deux mois plus tôt que prévu. Je remercie également les entreprises pour leur réactivité », indique Gérard Daudet.
Réorganisation de l’espace
Le chantier concerne la réorganisation de la quasi-totalité des espaces afin de les rendre plus modernes et fonctionnels. L’espace jeunesse, actuellement situé au 1er étage, déménage au rez-de-chaussée à la place de l’espace documentaire. Cela permettra aux classes qui le fréquentent régulièrement ainsi qu’aux familles parfois équipées de poussettes d’y accéder plus facilement. Les sols, les peintures et le mobilier seront entièrement remplacés. Un nouvel accès sera créé et l’installation électrique reprise.
L’espace documentaire se déplace au 1er étage, où des travaux similaires seront réalisés (sols, peintures, électricité, mobilier). Les collections jeunesse (9 ans et +) et adulte y seront regroupées. L’espace presse, actuellement situé au rez-de-chaussée, sera déplacé au 1er étage au sein de l’espace numérique. Enfin, un espace de travail collectif sera créé au 1er étage. Des tables permettant de brancher téléphones, ordinateurs et tablettes, ainsi que des sièges confortables, seront installés. Le Wifi sera toujours disponible gratuitement dans toute la médiathèque, comme c’est le cas depuis plusieurs années dans toutes les médiathèques du réseau.
L’emballage des 115 000 volumes par les agents de la médiathèque aura lieu jusqu’au 24 avril. Les travaux prendront le relai du 26 avril jusqu’au 25 juin. Du 28 juin à mi-juillet, place à l’emménagement et la réinstallation des collections dans les espaces, par les bibliothécaires. La réouverture au public est annoncée pour la mi-juillet 2021.
La culture à l’heure du numérique
« Le temps des travaux, nous avons souhaité que les bibliothécaires puissent proposer toujours plus de contenus culturels numériques aux usagers », commente Claire Aragones, vice-Présidente de LMV déléguée aux médiathèques et aux musiques actuelles. Ainsi, les équipes seront encore plus actives sur les réseaux sociaux sur lesquels elles proposeront davantage de contenus culturels numériques inédits et toujours gratuits. Les abonnés des médiathèques peuvent toujours profiter de des services numériques gratuits ‘Vivre connectés’ (livres, films, expositions virtuelles, presse en ligne, etc.). »
Quid des abonnés
La cotisation sera prolongée de trois mois pour tous les abonnés des médiathèques LMV. Il est demandé aux usagers de conserver leurs documents jusqu’à la réouverture. Les abonnés voient leurs prêts prolongés jusqu’à la réouverture de la médiathèque. Ils sont invités à fréquenter les médiathèques les plus proches de chez eux à compter de leur réouverture dont la date sera communiquée ultérieurement, en fonction de l’évolution du contexte sanitaire.
Des randonnées et des vins
In my kitchen a museum
«Confinement jour 1 : Le radis noir a roulé sur le plan de travail de ma cuisine quand le sac de légumes s’est renversé, indique Marc Solal. L’idée de le transformer en colonne de Buren s’est immédiatement imposée à moi. C’est ainsi qu’a commencé cette série qui rend hommage aux plus grands artistes en reproduisant leurs œuvres avec les moyens du bord le plus souvent trouvés dans ma cuisine à raison d’une image par jour. J’ai occupé ce deuxième confinement à la réalisation d’un livre qui retrace ce travail initié le 17 mars et terminé le 11 mai 2020 à minuit ». Dans ce livre d’art, In my kitchen a museum, Marc Solal rend hommage à plus de 50 artistes contemporains. Il est actuellement en vente à la Librairie de la Collection Lambert à Avignon, en commande en librairies et sur Internet.
Still fripon
S’il n’y avait pas eu de 3e confinement Marc Solal aurait animé ‘Still fripon’, à la Collection Lambert : des ateliers pour jeune public (6-12 ans) lors desquels un artiste propose d’expérimenter ‘A la manière de …’, un protocole sous la forme d’une performance photo, dessin, sculpture ou installation. Confinement oblige Marc Solal a écrit un mot aux enfants pour qu’à leur tour, ils s’approprient l’art moderne. Et après ? Les artistes en herbe sont invités à lui envoyer des nouvelles de leurs œuvres. Une initiative née du 1er confinement lorsque les rencontres au musée ont été reportées. stillfripon@collectionlambert.com
Et hop c’est parti pour un 3e confinement
«Voilà, je suis coincé à Paris. Je voulais descendre pour animer des ateliers d’enfants comme je l’ai chaque fois fait avec mes livres mais ça ne sera pas possible. J’habite dans le cœur historique de Paris entre le Marais et Bastille. Le 1er confinement, je n’ose pas le dire mais il a plutôt été salutaire. Sans doute beaucoup de gens l’ont vécu dans de difficiles conditions. Moi, j’ai pu mieux travailler que d’habitude parce que j’étais libéré de toutes les contraintes domestiques. Et puis il y a eu la découverte de Paris sans touriste, sans personne, sans voiture, avec une Seine redevenue transparente, le chant des merles au petit matin… C’était historique, magnifique ! Je sais que je ne reverrai plus jamais la ville ainsi.»
Le temps suspendu
«Je n’avais pas prévu qu’In my kitchen a museum soit un succès, notamment auprès de la Fondation d’Antoine de Galbert (espace d’exposition d’art contemporain). J’ai été flatté que des personnes très inscrites dans le milieu de l’art et aussi des personnes qui n’y connaissaient rien s’intéressent à ce travail. J’ai conçu ce travail dans la fluidité, dans l’évidence. Dedans ? Il y a de la poésie, de l’humour, de la pédagogie, puisque je donne les clefs de l’art contemporain. Je n’ai pas voulu faire de l’imitation, c’est passé par le prisme que j’aime chez l’artiste. Van Gogh disait : ‘Je veux être artiste parce que je faire partie de leur famille’. Moi c’est un peu ça. Mon plaisir ? Partager.»
Etre artiste
«Avant il fallait choisir une discipline : peintre, sculpteur et si c’était sculpteur sur bois ? Sur marbre… Aujourd’hui en étant plasticien l’on choisit le medium qui se prête le mieux à exprimer son idée : vidéo, installation, action urbaine, sculpture… Notre éventail des possibles s’ouvre encore plus avec le numérique. C’est ma fille qui m’a initié à Instagram devenue une vitrine. Des gens y exposent leur travail et je trouve cela sensationnel, même si écrire sur Instragram c’est comme écrire sur du sable. Au 1er coup de vent, à la 1ère vague, la phrase disparaît. Je ne voulais pas et donc je reste très attaché au papier. J’aime l’idée que des années après l’on garde en main cet objet que l’on appelle un livre, qui fait que l’on a plaisir à tourner les pages.»
Numérique versus papier ?
«Quant au numérique ? Le smart phone a eu raison de l’album photos, pourtant le papier a fait ses preuves avec les manuscrits de la Mer morte ! Le numérique aura-t-il une durée de vie aussi longue que le papier lui-même ? Le livre est un objet noble dont je pense qu’il existera toujours. Une œuvre numérique, un NFT (Non fugible token) de l’artiste américain Beeple, s’est vendue aux enchères plus de 69 millions de dollars, je pense que ça va devenir une espèce de mode et d’engouement, pourquoi pas… Je laisse cela à la génération future.»
Matériel/Immatériel
«En 1990 j’avais fait un travail appelé homochromie blanche imprimé sur très grand format. Je photographiais des objets blancs : verre de lait, bougie, ou des choses que je peignais. Je prenais la photo dans l’obscurité avec un très très long temps de pose. A un moment on voyait apparaître l’objet tandis qu’à un autre moment il disparaissait. J’ai toujours travaillé d’une façon très instinctive, naturelle, et ce n’est que des années plus tard que je comprenais la raison qui me poussait à faire ce travail. Je crois que c’était déjà ce que je racontais dans ce travail. J’ai dit à la graphiste avec laquelle je travaillais : ‘Tu verras, un jour on rentrera chez soi et l’on choisira la version que l’on veut de la Flute enchantée de Mozart interprétée par Karajan ou un autre et l’on pourra écouter cette œuvre sans disque, sans chaîne, parce que la musique sortira des murs’. En fin de compte, on se rapproche tout à fait de ça.»
Les visions de l’artiste
«Les artistes ont plus de temps que les autres, ainsi, ils sont plus observateurs et sont visionnaires parce qu’ils voient l’avenir se dessiner. De grandes entreprises, lorsqu’elles doivent négocier d’importants virages pour leur évolution, invitent les artistes à venir leur parler du futur qu’ils entrevoient, de ce qui serait désirable pour l’homme dans le futur. Je fais partie de ces laboratoires d’idées organisés par d’importantes sociétés.»
L’art dans la ville
«Avec ‘In my kitchen a museum’ vous avez reconstruit l’art dans votre cuisine. L’art vous manquait ? Pourtant, en France, en dehors de l’architecture, l’art est peu présent dans la rue.» «Je me souviens être allé à Rome et l’on m’avait indiqué un Caravage dans une église. Je rentre dans celle-ci, la visite et ressors dépité parce que je ne l’ai pas vu. Je redemande et l’on me dit qu’il est juste à l’entrée. En fin de compte le tableau était à l’entrée de l’église, pas spécialement protégé : il n’était pas à l’abri d’un plexiglass. Je me souviens même qu’il fallait mettre une pièce pour éclairer et donc découvrir le tableau. Un jour, à Naples, je rentre dans une banque et au 1er étage de celle-ci était exposé un Caravage. Oui, l’art est plus exposé en Italie qu’en France.»
Petites merveilles du quotidien
«Avec ce travail homochrome, que j’avais déjà en tête il y a 12 ans, je voulais désacraliser l’art. J’ai d’ailleurs écrit à ce propos, dans une nouvelle intitulée ‘Tout est beau’ chez Hachette littératures. Je crois que lorsqu’on est dans la nécessité de créer et que l’on dispose de peu de choses, même un grain de riz suffit à faire de l’art. Tout est dans le regard de l’artiste. Je crois que In my kitchen a museum invite à porter un autre regard sur le quotidien. Qui n’a pas été interpellé par l’eau rubis de la betterave que l’on passe sous l’eau ou le vert émeraude de l’eau de cuisson des asperges ? Ou la goutte de lait qui tombe dans l’eau créant un nuage ? On a tellement enregistré ces images qu’elles sont devenues invisibles. Si l’on conserve, en soi, cette part d’émerveillement et de surprise sur les choses du quotidien, l’on vit une autre vie. J’aime que chaque instant soi unique.»
Un artiste complet
«Photographe, plasticien, illustrateur, écrivain, vous êtes un artiste complet ?» «Un artiste fait du tricot : une maille à l’envers, une maille à l’endroit. J’ai fait de la peinture qui m’a amené à la sculpture et celle-ci à la photographie et celle-là encore à écrire et puis, un jour, des livres pour enfants à la naissance de mon fils, en 1998. Il avait 3 ans et je le prenais sur les genoux pour voir s’il reconnaissait dans les nuages des formes que j’avais prises en photo et légèrement modifiées par des ombres portées. Ce livre ‘La tête dans les nuages’ fut mon 1er bestseller.»
Les livres
«Dans le recueil de nouvelles ‘Tout est beau’, il est question de 26 artistes avec leurs œuvres, leur famille, leur galerie. Les sculptures que j’évoque étaient impossibles à réaliser, soit physiquement soit financièrement et comme je ne pouvais pas les mettre au jour, je les écrivais. L’écriture est aussi un medium pour raconter parfois, même, une sculpture. Je me rappelle un artiste qui écrivait sur les murs : ‘ici, il y avait telle ou telle chose et qui racontait l’histoire des objets qu’il décrivait. Le matériel était conté par l’immatériel…»
Collection Yvon Lambert
«J’ai été découvert par la Collection Lambert sur Instagram à propos de la sortie de mon livre In my kitchen a museum. Suite à la sortie du livre je devais animer ‘Still fripon’ (Ndlr : toujours fripon). Je voulais inviter les enfants à s’amuser à partir d’une œuvre d’un artiste qu’ils aiment, ou, au contraire, de travailler à partir d’un objet du quotidien pour en faire une petite œuvre d’art. A l’issue de cet atelier je devais mener une conférence sur l’art contemporain et répondre aux questions des familles…»
L’art contemporain
«L’art contemporain me tient très à cœur car je l’ai découvert très jeune. Aujourd’hui, tout le monde en a peur parce que tout s’est affolé. Sur les murs de l’école des Beaux-arts est inscrit : ‘On dit que les gens ne s’intéressent pas à l’art contemporain, mais l’art contemporain s’intéresse-t-il aux gens ?’ L’art contemporain est devenu très hermétique pour beaucoup de gens. Si vous n’avez pas le mode d’emploi, vous êtes en droit de vous demander si l’artiste se fout de votre gueule ou pas. C’est normal car c’est très déroutant. L’histoire de l’art c’est comme un escalier, si vous enlevez une marche ça ne fonctionne pas. Chaque étape de l’art est vitale pour l’histoire de l’art. Mais si vous n’avez pas la culture de l’histoire de l’art vous pouvez rester en dehors.»
Révolutionnaire urinoir
«Un exemple ? L’urinoir de Marcel Duchamp conçu comme une œuvre d’art en 1917 et appelé ‘La fontaine’ de Richard Mutt ! C’était comme une bombe dans un musée pour faire tout péter, comme un anarchiste ! Nous sortions de la 1re guerre mondiale et étions empêtrés dans des conventions, des codes très anciens … L’Académie de l’époque était l’Académie royale de peinture et de sculpture. On se remémore Ingres qui se voit refuser un tableau parce que sa baigneuse Valpinçon arbore une vertèbre de trop ! Marcel Duchamp, lui, se sert du règlement intérieur de l’exposition de la Société des artistes indépendants de New York qui dit que toute œuvre envoyée sera exposée. Il envoie son œuvre à un autre nom ‘Richard Mutt’ et le jury dit ‘Non, on ne peut pas accepter cela’ Il dit ‘Pourquoi ? Si l’artiste nous l’a envoyé c’est qu’il considère que c’est une œuvre d’art, il faut l’exposer.»
La révolution
«Le jury refuse et il donne son congé à ce jury. Sans le savoir il a inventé le concept que tout objet du quotidien peut devenir art si on le met dans une certaine condition et qu’on le regarde d’une certaine façon. Il a également inventé la 1re sculpture sans socle, l’œuvre posée à même le sol. Ça a été une onde révolutionnaire. Il est le père de l’art contemporain. Il a créé l’idée conceptuelle : développer une idée pour expliquer telle ou telle œuvre. Il a donné le droit aux artistes d’être intelligents, alors qu’auparavant ils n’étaient que sensibles.»
Appréhender l’art post contemporain
«Ce qui me fait mal au cœur ? Voir les gens passer à côté d’une œuvre parce qu’on leur a pas donné les codes. Depuis le XIXe siècle l’art contemporain est aussi un outil financier. Celui qui l’a bien compris ? Jeff Koons, qui, s’il n’est pas du tout dénué de talent, venait du ‘stock market’, la Bourse. Ainsi, il sait comment fonctionne un marché : Créer un produit qu’il assume bien vendre. Et bien vendre est un art. Mais un art partagé par beaucoup trop d’artistes qui font trop de ‘sous Jeff Koons’ et n’ont pas le même talent, c’est un peu le résultat de la mondialisation car l’art est toujours le reflet de l’époque qu’il traverse.»
Jeff Koons
«Ce qu’a compris Jeff Koons ? C’est que le monde est empli de cultures différentes et que la mondialisation allait se faire. Or, aujourd’hui, la culture s’est mondialisée, ainsi, globalement, un chinois, un brésilien, un français partagent la même. L’art post-contemporain est, désormais, devenu essentiellement figuratif pour être compris par tout le monde, quelle que soit son origine. Ainsi, un très riche brésilien, indien, américain et français, s’ils voient le homard suspendu de Jeff Koons vous diront tous la même chose : un homard suspendu rose fushia. Ce ne sera pas comme un Mark Rothko où chacun interprète différemment ses œuvres. Là, on vous imposera des crocodiles ou des gorilles de couleurs différentes. Ce petit appauvrissement dit peut-être : ‘On n’a plus le temps de prendre du temps’… L’abstraction demande le temps de s’arrêter pour comprendre, examiner ce que l’on ressent.»
Paf, la Covid-19 !
«Et dans ce monde d’agitation, justement, la Covid-19 met un coup d’arrêt. Ce que ça veut dire ? Même s’il y a eu et s’il y aura des conséquences dramatiques que l’on finira par surmonter, il y a eu et il y a un temps de conscience. On peut travailler de chez soi sans que cela change grand-chose à la vie de l’entreprise. On a compris que l’on pouvait être respectueux de certaines distances ; mettre en place une solidarité commune puisque jeunes, vieux, riches, pauvres, nous tous sommes confrontés à la même maladie, à la mort. La pandémie peut avoir réuni les gens.»
La part de l’ombre ?
«Voir le beau dans le laid ou se raccrocher à trouver des merveilles dans le quotidien fait écho à des heures sombres ? » « Oui et non. Dans la 1re partie de ma vie, pour faire plaisir à mes parents, après une maîtrise d’économie, j’ai ouvert une agence immobilière en Seine et Marne spécialisée dans la vente de locaux commerciaux. J’ai bien gagné ma vie tout en étant très triste. Je remplissais des cases de tout ce qu’il faut avoir, socialement, pour être heureux ; une décapotable, un appartement avec terrasse à Neuilly-sur-Seine, mais j’étais un célibataire sans aucune vie. J’étais tellement mal que j’ai fait un travail analytique pendant des années pour, enfin, m’autoriser à faire ce que j’aimais. J’ai commencé à faire ce travail d’artiste à 35 ans, en autodidacte. Maintenant, à bientôt 69 ans, je suis fier. Même si en une trentaine d’années je n’ai gagné en un an que ce que je gagnais en un mois. Je me sens quatre fois plus riche qu’avant et, surtout, à ma place partout. C’est un peu le thème du livre qui sort à la fin de ce mois d’avril qui s’intitule ‘Qui s’attache aux tâches ?’ Ce qu’il dit, en substance ? ‘On ne peut pas trouver le bonheur si on n’a pas trouvé sa place.’»
Ouvrages
Marc Solal a écrit : ‘Qui s’attache aux tâches ?’ texte de Marc Solal et illustrations de Mathieu Sauvat chez Motus en 2021 ; ‘In my kitchen a museum’ en 2020 ; ‘Petites faims’ chez Hachette Littératures en 2009 ; ‘Tout est beau’ chez Hachette Littératures en 2008 ; ‘L’enfant de la neige’ de François David et Marc Solal chez Motus en 2008 ; ‘Le petit roi’ aux éditions Motus en 2007 ; ‘Ma bien-aimée’ de François David et Marc Solal chez Motus en 2006 ; ‘Jamais’ aux éditions Motus en 2005 ; ‘Doubles vies’ au Point du jour en 2004 ; ‘Ami où es-tu ?’ chez Motus en 2 000. ‘La tête dans les nuages’ de François David et Marc Solal chez Motus en 1999.
Des randonnées et des vins
Les éditions universitaires d’Avignon viennent d’éditer ‘La boîte translucide : un éclairage sur l’intelligence artificielle’. L’ouvrage, écrit par Pierre Jourlin, a vu le jour dans le cadre de la collection Midisciences. Cette dernière entend proposer une photographie des connaissances scientifiques actuelles en s’appuyant sur la diversité des disciplines étudiées par les laboratoires de recherche d’Avignon Université. Destinée au grand public ainsi qu’aux lycéens et étudiants, cette collection permet aussi de poursuivre la dynamique initiée par le succès des conférences tout public ‘Midisciences’ proposées par l’Université de la cité des papes depuis 2013.
Quelles limites pour l’intelligence artificielle ? « Le terme intelligence artificielle désigne des technologies complexes, souvent opaques, de plus en plus présentes dans les outils numériques que nous utilisons au quotidien, présente l’éditeur universitaire. L’auteur explique comment on procède depuis plus d’un demi-siècle pour transférer aux ordinateurs une partie de la connaissance et de la pensée humaine, puis comment on a pu concevoir des machines capables d’apprendre elles-mêmes ces représentations. En s’appuyant sur un bon nombre d’exemples, relatifs aux langages informatiques, aux langages humains et à leurs différences, l’auteur donne à un large public des clefs pour comprendre les principes généraux sur lesquels se fondent ces innovations. »
Faciliter le travail pluridisciplinaire « Ce livre vise ainsi un double objectif : constituer une introduction relativement brève, mais suffisamment large pour des personnes désirant se lancer dans des études en informatique ; faciliter le travail pluridisciplinaire pour des équipes de chercheuses et de chercheurs spécialisés dans d’autres domaines, mais concernés par les évolutions de la société dite numérique », complète Pierre Jourlin.
Après ‘Avignon la noire’ et ‘Confession d’un crime parfait’, André Morel, comédien, metteur-en-scène, auteur avignonnais livre son 3e roman, un policier, Mort programmée à Limès-les-forts’.
Comment avez-vous écrit ce roman ?
«C’est la 1re fois que l’idée de ce roman provient non pas d’une situation ou d’un personnage mais d’un paysage. Ce paysage est le creuset d’un village, la Condamine-Châtelard qui se situe au nord de Barcelonnette, dans les Alpes de Haute-Provence.»
Trois forts reliés par un souterrain
«Echelonnés dans la montagne s’y trouvent trois forts superposés appelés l’ensemble fortifié de Tournoux –érigé entre 1847 et 1862-pour défendre la vallée de l’Ubaye à une armée ennemie. Ils ont la grande particularité d’être reliés, entre eux, par un souterrain.»
Une construction abandonnée
«Ce qui m’a interpellé ? Que les trois forts soient abandonnés et surtout qu’ils soient inaccessibles au commun des mortels* Cela créait un mystère, une atmosphère, une géographie particulière propice au décor d’une histoire.»
Le silence et l’invasion de la nature
«Ce qui m’a touché ? Ce silence, l’invasion de la nature, cet espace de solitude qui font de cet endroit un cadre idyllique. Evidemment cela ne fait pas encore l’histoire. A partir de cette vision, j’ai choisi de créer un village fictif ; Limès-les-forts, c’est-à-dire ‘la ville de la frontière’. Là, je touchais au passé prolifique de ces villages en bordure d’un autre pays où foisonnent les histoires de contrebandes et de passages clandestins.»
Le château
«Dans ce village, se trouve également une bâtisse appelée par les habitants ‘le château’ même s’il s’agit d’une demeure bourgeoise qui détonne par rapport aux reconstructions d’après-guerre puisque l’endroit avait été copieusement pilonné, pendant la dernière guerre, du fait de sa proximité avec l’Italie.»
Le prétexte
«Le prétexte de l’histoire pour découvrir ces trois forts superposés ? Trois ados en vadrouille partis explorer cet ouvrage défensif comme on le fait à 15 ans avec l’excitation de l’inconnu et les réminiscences de l’œuvre de Jules Verne. Ils sont dans un âge charnière entre l’enfance et le devenir des hommes qui s’accomplira.»
Les personnages
«Le lecteur ne les approche que par leur surnom : ‘Cogito’, le maire, gestionnaire scrupuleux et joueur d’échec ; ‘Fouille’, le plus civilisé des rebelles et le rebelle le plus civilisé’ et il y a Vaucanson, le fils du château qui vit dans l’immense bâtisse seul avec son grand-père, car il est orphelin.»
On va les suivre
«On va suivre ces trois personnages de 15 à 38 ans où commence le roman et où il s’achève par la mort de Vaucanson. Celui-ci est un passionné de technologies nouvelles, de transhumanisme, rêve d’immortalité et travaille dans la robotique à la Silicon valley.»
Smart city
«Il veut faire de cette petite bourgade reculée la ville la plus connectée du monde. Richissime, il revient dans son village rêvant d’un autre futur pour celui-ci, souhaitant étendre les zones constructibles. Il commence à déranger, bouleverser le quotidien des paisibles habitants, commerçants, bergers…»
Un chercheur
«Vaucanson est également un chercheur très réputé aux Etats-Unis, brassant, dans le plus grand secret, moult affaires dont rien ne filtre, ni même auprès de ses amis d’enfance. Seule ‘The family’, une escouade de professionnels américains dédiés aux activités de son ‘business’, l’épaulent dans ce cercle hermétique.»
L’enquête policière
«L’enquête policière sera menée par un policier marseillais aux antipodes de ce que l’on attend d’un méditerranéen : il n’aime pas l’OM, ni le Pastis et est blanc comme un linge. Il est dépeint comme une longue asperge. Il est une anomalie ! (rires). Tandis que dans l’ombre, un corbeau, très bien renseigné, nourrira l’enquête de pistes aussi réelles qu’imaginaires.»
Qui regarde qui ?
«Qui regarde qui ? Dans cette petite ville, un peu excentrée et isolée l’hiver, la rumeur publique enfle, s’infiltrant partout… Un historien, Charpenel, compile les informations. Il est à la fois le garant de la mémoire mais aussi de l’immobilisme…»
In situ ?
«Au tout début ? J’aillais juste me balader. Puis, l’idée germant, je suis allé sur les lieux à plusieurs reprises, me documentant le plus possible sur la géographie des lieux, compulsant textes et photos émanant de plusieurs sources dont une société savante. Je me suis également largement renseigné sur les technologies nouvelles, le transhumanisme, même si cela ne représente qu’une partie du livre.
Mon écriture ?
«Je n’écris jamais d’un jet. Je ne passe à la phrase suivante que lorsque la précédente me convient parfaitement. Je peux travailler huit heures par jour, je me réveille la nuit, pour écrire trois mots. Parfois l’angoisse m’étreint : je me demande si la trame du roman est logique … Il y a une sorte d’imprégnation durant laquelle on vit avec son roman, ses personnages… Je l’ai écrit dans l’ordre, mon plan étant établi avant de rédiger, mes personnages étant bien campés physiquement et moralement. L’écriture de ce roman s’est réalisée sur trois ans.»
Un dernier mot ?
«Oui, peut-être, qui est de ne pas courir tout de suite à la révélation de l’intrigue mais de s’imprégner des personnages et des phrases anodines qui pourraient donner au lecteur la clef de l’énigme, car celui qui est pressé ne pourra pas trouver…»
*Un projet de restauration sera financé par La Fondation du Patrimoine.
Les infos pratiques
Mon roman Mort programmée à Limès-les-Forts n’a pas reçu le Prix Goncourt (publié trop tard pour la sélection !). Qu’importe !Rien ne vous empêche de le commander pour vous ou pour un de vos proches àlavoixoblique@orange.frIl sera envoyé de votre part à l’adresse de votre choix, dédicacé si vous le désirez.Prix 20€ TTC (frais de port offerts). Il est également disponible, à Avignon, aux librairies Les Genêts d’or et à la Mémoire du monde. André Morel ab-morel@orange.fr 04 90 22 37 58 et 06 44 05 55 26
Des randonnées et des vins
Il est ici question d’un gorille, un gorille de pierre, un gorille du pape ! Alexandre Brétinière, photographe, a suivi toutes les étapes de la création de la sculpture «Coeur de primate» de Matthieu Faury. Celle-ci ressuscite pour l’été, l’ancienne ménagerie des papes en s’exposant à Avignon, dans le jardin du palais nouvellement réhabilité. Ce livre raconte cette histoire et montre les photos N/B qui en sont issues. L’historien de l’art Paul Ardenne a été invité à nous parler de la figure du gorille dans l’art contemporain, et c’est passionnant !
Les grands singes sont un thème récurrent dans le travail de Matthieu Faury. Leur morphologie, leur comportement, leur humanité, le fascinent. Ils interrogent notre propre identité, mélange d’humanité proclamée et d’animalité refoulée, ainsi que la responsabilité collective des humains dans les atteintes innombrables à la biodiversité.
Les différents angles de la sculpture montrent les différentes facettes de la personnalité de ce ‘dos argenté’ : puissant, intimidant, prêt à bondir, ou encore rassurant, calme et sensuel.
Cette sculpture, taillée dans une pierre marbrière appelée ‘Bleu de Tavel’, provenant d’une carrière située à une quinzaine de kilomètres d’Avignon, a été exposée dans le jardin du Palais des Papes de juin à août 2020, pour faire revivre symboliquement l’ancienne ménagerie des papes qui, durant la période pontificale, fut occupée par diverses espèces d’animaux et d’oiseaux exotiques.
Matthieu Faury est un artiste plasticien principalement connu pour ses sculptures, dessins et installations. Il a réalisé de nombreuses expositions dans le sud de la France, notamment au Pont-du-Gard en 2010, à Tarascon lors de l’exposition ‘Si les châteaux m’étaient contés en 2015’ et à Avignon ‘Cœur de primate, dans le jardin du Palais des papes en 2020’.
Alexandre Brétinière est photographe. Il est l’auteur de deux livres de photos, Avignon, mon amour édité en 2018 aux éditions du Chassel et ‘Douces cadences’ paru en 2019, éditions Marion Charlet.
Paul Ardenne est écrivain et historien de l’art. Il est notamment l’auteur de ‘Art, le présent’ paru en 2009 aux éditions Regard et de ‘Un Art écologique’ en 2018, chez BDL. Il a été le commissaire de l’exposition ‘Humanimalismes’, en 2020 à Paris. https://www.franceculture.fr/personne-paul-ardenne.html
Ecce gorilla de Mathieu Faury et Alexandre Brétinière. Texte de l’historien de l’art Paul Ardenne. 25€. 24,5x22cm. 120 pages brochées. Photos noir et blanc. Editions Marions Charlet. Ouvrage sorti en juillet 2020.