22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Le français serait-il devenu réfractaire par nature ? 

Il est parfois des contradictions difficiles à porter. En France, comme ailleurs, nous sommes engagé dans l’électrification de nos voitures. Mais derrière la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique, il y a un vrai enjeu industriel, celui de l’approvisionnement en lithium. En France, nous avons des ressources importantes de ce métal indispensable à la confection des batteries, mais une partie des écologistes s’opposent à leur extraction.

Depuis quelques temps les esprits s’échauffent du côté d’Échassières, une paisible commune de l’Allier de 400 habitants, située aux abords des premiers contreforts du Massif Central. La multinationale Française IMERYS, a en projet d’y ouvrir, à l’horizon 2028, un site d’extraction et de traitement de ce précieux métal. Soutenu par l’exécutif ce projet permettrait de produire chaque année 34 000 tonnes de lithium, équipant ainsi en « batteries made in France » 700 000 voitures. Il s’agit d’un enjeu industriel de dimension nationale. Mais pour les écologistes et en particulier ceux qui vivent à proximité des futurs sites d’extraction et de transformation, il n’est pas question de laisser faire, malgré les promesses d’une exploitation minière la plus propre possible ou de la création de centaines d’emplois.

L’intérêt personnel avant le sens du commun

On veut des voitures électriques mais on ne veut pas des éventuels inconvénients, quitte à brader notre souveraineté industrielle et à donner encore plus le champs à des pays comme la Chine. Pays, dont on dénonce par ailleurs, qu’en tant qu’usine du monde, elle est responsable d’une part importante des émissions de CO2 de la planète. En fait, on veut des projets verts mais surtout pas à côté de chez soi. On a le sentiment que nous français, nous sommes devenus aujourd’hui réfractaire par nature, par réflexe. L’intérêt personnel avant le sens du commun. Échaudés par les oppositions rencontrées à certains de leurs projets, des élus les ont dénommés les « PUMA ». Acronyme signifiant “Peut-Être Utile, Mais Ailleurs“. En tous cas, et ces élus vous le confirmeront, le PUMA n’est pas une race en voie d’extinction, bien au contraire.


Le français serait-il devenu réfractaire par nature ? 

La startup Geolith lève 1,5M€ et se rapproche du groupe Eurodia basé à Pertuis, pour le développement industriel de sa technologie écoresponsable de production de lithium.

La startup Geolith, née au cœur de Paris Saclay, avec son implantation industrielle dans le Grand Est, finance le développement du procédé d’extraction Li-capt auprès du groupe Eurodia, spécialiste mondial des solutions industrielles de purification liquide. Une levée de fonds de 1,2M€ complétée par les ‘Business angels’, investisseurs historiques, à hauteur de 315 000€.

Geolith ambitionne de s’imposer sur le marché international du lithium aux côtés d’Eurodia. Établi à Pertuis, le groupe Eurodia innove, conçoit, développe et installe ses solutions partout dans le monde, pour l’industrie agro-alimentaire (secteur laitier/fromager, sucrier et vinicole) et les industries de transition éco-énergétique (biomasse, lithium, water reuse).

70% de la production mondiale de Lactosérum déminéralisé à 90%. Photo: Eurodia

Li-capt, une innovation en phase pilote

Le procédé d’extraction Li-capt est un ‘enabler’ technologique écoresponsable pour les acteurs de la géothermie, du pétrole et des mines qui souhaitent pouvoir exploiter les réserves de lithium afin de répondre aux enjeux de la mobilité électrique. Après quatre ans de Recherche et développement avec les équipes de Paris Saclay, largement soutenue par les dispositifs nationaux à l’innovation et à l’environnement, les performances du procédé technologique Li-capt ont été validées avec des pilotes préindustrielles aussi bien pour des sources géothermiques (France et Royaume Uni) que sur des sources minières et pétrolières (Chili).

Du lithium ‘propre’ en Europe

D’ici 2030, la demande en lithium sera multipliée par 10 à minima d’après les experts. Face à cette forte croissance portée par le marché de la mobilité électrique et ses besoins en batteries, le monde industriel doit relever un gros challenge. Grâce à Li-capt, qui s’adapte à tout type de saumure lithinifère (eaux salées contenant du lithium), Geolith s’apprête à proposer un défi aux industriels du secteur. Celui de produire en Europe du ‘lithium propre’ à partir d’eau salée issue de la géothermie.

Photo: Incub Alliance, Paris Sarclay.

Partenariat stratégique

Pour Mathieu Bailly, président d’Eurodia, « Nous choisissons de participer au développement de Geolith en pleine cohérence avec notre vision : le futur de l’industrie, c’est de faire des pas de géants en réduisant toujours plus son empreinte sur l’environnement. L’extraction éco-responsable de Li-capt associé à la purification éco- efficiente de nos procédés va nous permettre de proposer des installations complètes, de la saumure brute au produit commercial, l’hydroxyde de lithium utilisé dans la fabrication des batteries, avec une qualité maximale et des performances environnementales garanties. »

Pour Jean-Philippe Gibaud, Directeur général de Geolith, « Le partenariat va apporter de très nombreuses synergies pour accélérer le développement, à travers l’apport d’expertise dans la conception d’installations de traitement de fluides, la capacité à construire ces installations d’extraction de lithium à travers le monde, et la fourniture du ‘next-step’ : le raffinage grâce à leur procédé innovant d’électrodialyse. »

https://echodumardi.com/tag/lithium/   1/1