Grand Delta Habitat organise, chaque année, une visite d’une partie de son patrimoine. Objectif ? Commenter les dernières réalisations d’un point de vue technique, architectural et des usages.Ce passage de revue nous a menés à Châteauneuf-de-Gadagne, Cavaillon, Cheval blanc, L’Isle-sur-la-Sorgue, Le Thor et Caumont-sur-Durance.
Xavier Sordelet, directeur général de Grand Delta Habitat, commente les réalisations que nous allons visiter
Départ de la rue Martin Luther King, siège de Grand Delta Habitat, près du pont de l’Europe, à Avignon. C’est tout un car, affrété pour l’occasion, qui se déplace avec, à son bord, des administrateurs, des membres du Codir –Comité de direction- de Grand Delta Habitat, des élus, des partenaires financiers et des agents territoriaux. Durant cette visite nous entrerons dans des appartements habités ou en cours de finition, irons au cœur des chantiers, avec, parfois, à la clef, les éclairages des architectes, le suivi de logements très attendus par des responsables de service des mairies concernées comme des directrices de CCAS (Centre communal d’action sociale) ou encore des adjoints délégués au logement social.
Michel Gontard, lors de la visite de maison individuelle en location au Nouveau Chai à Châteauneuf-de-Gadagne
Lors du trajet, Michel Gontard, président et Xavier Sordelet, directeur général de la coopérative HLM évoquent les caractéristiques des bâtiments érigés et les avancées techniques mises en place à titre expérimental car le logement social reste un fabuleux terrain de jeu pour améliorer l’habitat et prendre en compte les nouveaux usages apparus lors des transformations sociétales. Ils évoquent également leurs partenaires de construction ou de réhabilitation et signalent les enjeux, les réussites et les déconvenues vécues ainsi que les solutions mises en place pour faire face aux aléas.
Le Nouveau Chai à Châteauneuf-de-Gadagne
A l’arrivée du car, Parfois l’architecte, des adjoints au maire, un agent de proximité et des responsables de l’agence commerciale concernée égrainent les particularités des bâtiments : nombre de logements, état des lieux et font remonter les informations sur le ressenti des habitants, l’observation des usages, la praticité des lieux dont, le plus souvent, la proximité avec le cœur de ville, à pied et par les transports en commun, est particulièrement plébiscitée.
Le 110 à Cavaillon
L’autre fierté des aménageurs sociaux ? Construire, transformer ou encore réhabiliter des bâtiments si esthétiques et, parfois même si atypiques, qu’ils n’ont rien à envier au parc privé, avec –disent les concepteurs de ces logements- une exigence accrue en termes de qualité d’exécution et de confort d’habiter. Si la coopérative se distingue particulièrement dans le logement social, son ambition n’est pas de s’y cantonner pour offrir, également, du logement pour tous, de l’achat de terrain libre constructeur, des pavillons, la gestion de syndic, de l’aménagement du territoire, le remaniement de centres-villes avec la réappropriation de commerces en rez-de-chaussée et de logements en étages…
Le Bleu du ciel à Caumont-sur-Durance
C’est ainsi que nous avons visité Le Nouveau Chai à Châteauneuf-de-Gadagne –ancienne cave coopérative désaffectée où se mêlent terrains à bâtir, logements en accession et maisons individuelles à la location pour une opération avoisinant les 4,3M€ ; Le Petit Luberon, Résidence Alter Sénior®, à Cavaillon, proposant 20 maisons individuelles proches du centre-ville et de ses commerces pour les seniors autonomes pour une opération à plus de 3M€ ; La Résidence le 110 à Cavaillon pour 21 logements dans un bâtiment en R+3 pour une opération à presque 2,5M€ ; L’Ecureuil à Cheval-Blanc proposant 8 logements collectifs avec, en rez-de-chaussée, l’installation d’une boucherie, dont les locaux sont la propriété de la mairie, pour une opération à presque 1,5M€ ; La Résidence Les Iris, encore à l’état de chantier, où sont érigés 26 logements collectifs GDH dans un ensemble comprenant 72 logements en tout, répartis en collectifs et individuels, toujours à Cheval-Blanc pour une opération à presque 1,4M€ ; La Barthalière à l’Isle-sur-la-Sorgue, qui comprend 14 terrains vendus en libre choix constructeur, 12 villas en accession à la propriété livrées en novembre 2021 et la résidence Auréus qui proposera 38 logements collectifs pour la location pour un peu plus de 4,7M€ ; La résidence Le Lys au Thor qui propose 24 logements collectifs et 6 logements individuels pour près de 7,7M€ ; et, enfin, la Résidence Le Bleu du Ciel à Caumont-sur-Durance constituée de 36 logements, dont 9 proposés à la location pour un peu plus de 1,2M€.
Le Petit Luberon à Cavaillon, résidence Seniors pour personnes autonomes
Grand Delta Habitat, le goût du beau patrimoine
La 3e édition de Lire-sur-la-Sorgue aura lieu le week-end de l’Ascension, de mercredi 17 au samedi 20 mai, comme son nom l’indique à L’Isle-sur-la-Sorgue avec pour marraine Lolita Séchan. Au programme : des conférences, des rencontres et des animations.
En avant pour l’Isle-sur-la-Sorgue, ses jolies rambardes en fer forgé qui rythment la sorgue, ses canards et ses poissons, le beau temps, les restos pimpants, le parking de l’escargot où l’on s’insère avec précaution et bonheur car nous voici arrivés dans l’une des plus belles villes de Vaucluse baignée de verdure, de la Sorgue, de coquets commerces et maisons.
Direction la Place de la Liberté Direction les roues à aube, la place de la Liberté avec la Collégiale Notre dame des anges, la libraire Le passeur de l’Isle, où l’on adore se perdre au gré des livres et trainer au premier étage pour y dénicher d’insolites objets.
Un pot au café de France ? On irait bien prendre un pot en terrasse du Café de France, sous les platanes où l’on imagine instantanément s’engouffrer dans une faille temporelle. Ce sera pour une autre fois car nos pas nous emportent derechef à la Maison sur la Sorgue, la boutique hôtel et sa galerie Retour de voyage où, précisément, nous avons rendez-vous.
Ambiance retrouvailles Déjà du monde, des chuchotis, des sourires, le bonheur des retrouvailles. Au bout de la pièce, un confortable canapé et des chaises venues de tous les horizons invitent à s’installer et à écouter. Au mur les œuvres photographiques de Hans Silvester. Face à nous, glissés sur leurs chaises hautes, des petites tables et des veilleuses à la lumière dorée Maria Ferragu, Humbert Mogenet et Marc Leclerc, les trois pilotes de ligne de la manifestation portée par une précieuse cinquantaine de bénévoles. Ensemble, ils vont dérouler la belle initiative de Lire sur la Sorgue qui réunit toute l’année les personnes les plus éloignées de la lecture, tous ceux qui aiment lire, ouvrir des bandes dessinées, jusqu’au cœur des entreprises où l’on fait alliance grâce à ces pages que l’on tourne ensemble. Bref, on y œuvre à ce qu’il y a de plus compliqué et de plus beau : faire société.
Faire société «Si les livres peuvent changer une vie, ils peuvent aussi changer une ville…» indique le programme. C’est bien là la première ambition de Lire sur la Sorgue, faire société, qui que l’on soit et d’où que l’on se trouve. C’est le ciment qui les unit. C’est aussi vrai pour ceux qui n’aiment pas lire, qui ne savent pas lire, qui ont envie d’écrire où pas du tout, ceux qui savent tout mais qui veulent, en premier, s’ouvrir aux autres parce que les autres… C’est finalement nous et qu’une ville, dans son quotidien n’omet aucun de ses habitants.
Lire sur la Sorgue C’est un festival littéraire, un rendez-vous festif, un moment lisible par tous qui indique, en vérité, tout ce qui se passe aussi toute l’année, un peu partout dans la ville, auprès des plus démunis comme au cœur des entreprises, où le livre est l’objet de toutes les rencontres. Évidemment, les trois jours sont orientés lecture contemporaine afin de faire la rencontre des auteurs, de les approcher et même de leur parler. Mais pas que, puisqu’il y aura aussi des conférences et des animations pour les grands comme les petits.
Ce qu’ils ont dit « Je suis arrivé dans la région il y a 4 ans, relate Marc Leclerc, président de Lire sur la Sorgue. Sensible aux risques sociaux dans les entreprises -je travaille au sein d’un cabinet et conseille des groupes sur la protection sociale de leurs collaborateurs – je pense que la culture en général, et la littérature en particulier, peuvent vraiment apaiser les collaborateurs et les gens. » « Au printemps 2021, rien n’existait, se remémore Humbert Mogenet, mesurez le chemin parcouru depuis ! » « Nous venons de recevoir le label Aide tremplin du Centre national du livre, révèle Maria Ferragu. Cela veut dire que nous serons accompagnés et soutenus durant trois ans, même si la subvention, plutôt symbolique financièrement, est surtout une façon de dire que ce festival, dans trois ans, aura une portée nationale. » Les éléments indispensables à ce festival que je remercie solennellement ? Les 50 bénévoles qui gravitent autour de ce projet. C’est tout un écosystème qui se nourrit et existe. » « Quant au CNL ? Reprend Humbert Mogenet. Ils ont reçu 150 dossiers, en ont retenu 32 pour en soutenir 12, dont Lire sur la Sorgue, le dossier a été monté par Maria Ferragu, c’est donc une vraie satisfaction. »
Le budget Si Maria Ferragu travaille particulièrement avec les maisons d’édition et les auteurs, elle n’omet pas de remercier la Mairie, la Région, tous les institutionnels et les entreprises pour leurs précieuses aides et subventions. Quant à Humbert Mogenet ? Il se penche plutôt sur les finances, tandis que le président de Lire sur la Sorgue, Marc Leclerc, travaille sur les partenariats avec les entreprises : « Le budget est de l’ordre d’entre 62 et 70 000€, précise Humbert Mogenet, pour une année d’actions, 32 000€ la première année, 62 000€ pour la deuxième et nous espérons atteindre les 70 000€ cette année. » « L’idée est que tout le monde soit concerné : particulier, entreprises, fondations, notamment avec la RSE, Responsabilité sociétale et environnementale des entreprises », ajoute Marc Leclerc.
A l’initiative de cette 3e édition Maria Ferragu chef d’entreprise amoureuse des livres à la tête de la librairie Le passeur de l’Isle. Humbert Mogenet l’ancien directeur de la 1ère agence de la Caixa banque à Avignon, qui œuvre à remplir d’honnêtes euros le fonds de dotation et Marc Leclerc, président de l’association Lire sur la Sorgue et aussi directeur au sein du courtier d’assurance Henner, très impliqué dans la prévention et la qualité de vie au travail. Une femme, deux hommes, trois marches pour que Lire sur la Sorgue prenne de la hauteur chaque année, au profit de tous, avec une vraie exigence de qualité et de rencontres bien ficelées. » Les retombées économiques sur la ville ? Nous y travaillons, relève Humbert Mogenet, mais si nous n’avons pas d’études spécifiques à ce sujet, au plan national, les enquêtes pointent que c’est le meilleur rendement ‘avec X8’. 1€ investi dans la culture aurait le meilleur effet de levier d’irrigation économique d’un bassin d ‘activité. »
Ce qu’il faut savoir ? Ces amoureux de la culture pour tous sont très respectueux du cadre, ainsi, les écrivains et artistes invités sont donc pris en charge et rémunérés. «Nous mettons un point d’honneur à ce que tous les artistes soient payés pour leur prestation, souligne Humbert Mogenet, au tarif recommandé par la CNL (Centre national du livre ainsi que la société des gens de lettres, SGDL), cotisations sociales incluses. Car nous considérons que venir présenter ses œuvres et participer aux rencontres fait partie intégrante du travail des écrivains.»
Lolita Séchan, la marraine Après Michel Field en 2021 (Agrégé de philosophie, journaliste et producteur à la radio et à la télévision), Sigolène Vinson en 2022 (ancienne avocate, comédienne au théâtre, actrice au cinéma, romancière, chroniqueuse judiciaire pour Charlie Hebdo et une des survivantes de la tuerie du magazine satirique), c’est Lolita Séchan, écrivain et illustratrice qui présidera, en qualité de marraine, cette très attendue édition. Si son nom de famille vous semble familier c’est que oui, elle est la fille ainée du chanteur Renaud qui habite à l’Isle-sur-la-Sorgue et c’est aussi l’ancienne épouse du chanteur Renan Luce, qui sera d’ailleurs présent. Tout le programme du festival du livre ici.
Les lieux de Lire sur la Sorgue Les principaux événements se dérouleront au Centre d’art Campredon 20, rue du docteur Tallet ; à l’4rt gallery 15, rue Danton ; à la Fabrique poétique, le Grenier poétique place de la Liberté et le point infos au Passeur de l’Isle 6 et 7 place de la Liberté, à l’Isle sur la Sorgue.
Entretien avec Julie Gouazé Lors de la présentation du festival, nous rencontrons Julie Gouazé, ça tombe bien puisque l’auteure, qui anime des cours d’écriture, s’est aussi rendue à la Maison d’arrêt pour les femmes de Corbas, dans le Rhône près de Lyon. Là, elle reste impressionnée par les foisonnants écrits des détenues.
Faire taire la tête au profit de son soi profond, de ses tripes Julie Gouazé mène aussi des ateliers d’écritures en musique avec le Foyer d’accueil médicalisé (FAM) «Ces ateliers d’écritures sont aussi menés par les éducateurs. Je m’occupe du premier et dernier atelier d’écriture. La technique ? Nous écoutons de la musique très fort pour essayer de faire taire notre jugement intérieur afin que les mots ne soient plus réfléchis par la tête, mais sortis par le ventre.»
Eminem et la colère «Le premier atelier s’est déroulé il y a peu sur des musiques d’Eminem et sur le thème de la colère. Cela a donné des textes forts qui apparaîtront, c’est sûr, sous une forme encore à définir. C’est aussi le principe de cet atelier d’écriture intensif qui aura lieu à la Maison d’arrêt pour femmes de Corbas, où nous nous livrerons à des jeux d’écriture tout d’abord pour faire connaissance et se libérer un peu, pour écrire.»
Comment tout a commencé ? «Je suis allée à la prison de femmes pour y présenter mon premier roman, Louise. Ma porte d’entrée ? Des personnes qui y travaillaient. J’animais des ateliers d’écriture à la médiathèque, et là j’ai eu envie de retourner à Corbas. Quand vous animez des ateliers en musique, les textes qui surgissent sont formidables… Alors je me suis dit, pourquoi pas essayer avec elles ?»
Quand Julie et Estelle ouvrent une brèche vers la liberté «On a monté le projet à deux : j’animerai les ateliers d’écriture tandis qu’Estelle Conil filmera des détenues qui liront leurs textes. C’est ce film-là qui sera présenté au festival. Ensuite ? On y retournera.»
Mon histoire ? «Je suis lyonnaise, j’ai vécu une autre vie à Paris très longtemps avant d’arriver dans la région lors du confinement, avec mes enfants et, ensuite… Nous ne sommes jamais repartis. Il fallait, maintenant qu’ils étaient devenus ados, qu’ils puissent aller à pied au collège ou au lycée, il y avait tout cela ici.»
Sa bio Née en 1977 à Lyon, Julie Gouazé vivait auparavant à Paris. Après un DEA (Diplôme d’études approfondies) d’histoire contemporaine et un DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées) en communication politique, elle a travaillé dans la communication puis est devenue journaliste pour la télévision.
Lire sur la Sorgue ? «Je suis bénévole depuis la 1re édition où j’ai été auteure invitée et animatrice», reprend Julie Gouazé qui interviendra après la conférence dérangée avec Annette Foëx, Christine et Louis Perego ‘autour de la prison et de l’enfermement’ avec la diffusion et la présentation d’un film témoignage d’ateliers d’écriture réalisés à la maison d’arrêt pour femmes de Corbas.
Ses ouvrages Julie Gouazé a écrit Louise, un premier roman paru en 2014 aux éditions Léo Scheer ; Les corps de Lola en 2016 aux éditions Belfond ainsi que Quand on parle de Lou en 2018 ; Elle est aussi l’auteure de livres pour enfants : Zeus, Mythologie nordique ; La mythologie grecque , Hermès le messager des dieux ; et d’ouvrages collectifs dévolus à La littérature racontée aux enfants avec le Tour du monde en 80 jours, Le Comte de Monté-Cristo, Frankestein, Roméo et Juliette, Moby-Dick, Olivier Twist, L’étrange cas du docteur Jekyll et M. Hyde, La machine à explorer le temps, Le portrait de Dorian Gray, Les quatre filles du docteur March, Notre Dame de Paris, Paris l’histoire de ses monuments, Les gaulois sur la trace de nos ancêtres, Le monstre du Loch Ness, Les mystères de l’histoire l’intégrale, Les mousquetaires, Apollo 11, Versailles, Les légendes de Bretagne, Mythe et légendes, Nelson Mandela, Les samouraïs, La fée Viviane la dame du Lac, La Toison d’or, Le Minotaure…
Les articles précédents sur ce même sujet : Lire-sur-la-Sorgue ? Une idée géniale autour des livres et surtout des hommes ici (Avril 2022). Lire sur la Sorgue, c’est encore tout ce week-end ici (mai 2022).