22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

(Vidéo) 4e édition du Festival Lire sur la Sorgue du 8 au 11 mai

La 4e édition du festival Lire sur la Sorgue aura lieu du mercredi 8 au samedi 11 mai, à l’Isle sur la Sorgue, avec pour marraine la niortaise Catherine Meurisse, illustratrice et dessinatrice de presse, notamment chez Charlie Hebdo. Le Festival proposera des rencontres dans divers lieux avec 45 auteurs et artistes au fil d’interviews, de tables rondes, de conférences, d’ateliers, de projection de films, de petits déjeuners et déjeuners… Le tout mis en musique durant un an par une armée de 55 bénévoles. Parmi les guest stars : la comédienne Julie Gayet, le rabbin Delphine Horvilleur, le grand reporter Solène Chalvon-Fioriti, le philosophe William Marx, le gynécologue et obstétricien Israël Nisand, et l’ex-infirmier et conseiller départemental durant 25 ans, André Castelli.

«Lire sur la Sorgue n’est pas un salon du livre mais un festival, » prévient-on. En quoi cela diffère-t-il ? « On ne vient pas pour acheter des livres –quoi qu’on puisse le faire- mais surtout pour rencontrer la littérature sous la forme la plus contemporaine qui soit et via de nombreuses formules donnant surtout envie de rencontrer des auteurs et artistes vivants, même si, une fois le festival achevé, il sera temps de plonger dans les ouvrages de son choix.

Frédéric Dol, propriétaire avec son épouse Marie-Claude de la Maison sur la Sorgue,
Galerie d’art, Expositions, Concept store et Hôtel d’une demeure bourgeoise âgée de 400 ans

Pour en savoir plus
Rendez-vous à l’illustre Maison sur la Sorgue au creux de la galerie Retour de voyage, dans cette belle maison bourgeoise qui accueille également un hôtel, 6, rue Rose Gounard, à l’Isle sur la Sorgue. Nous sommes accueillis par Frédéric Dol propriétaire avec son épouse Marie-Claude, de ce vénérable établissement quatre fois centenaire. 

A la tête du festival
Marc Leclerc est président de Lire sur la Sorgue ; Humbert Mogenet dirige le Fonds de dotation nouveaux lecteurs, Maria Ferragu – à la tête de la librairie Le passeur de l’Isle- et Julie Gouaze, auteure, sont les vices-présidentes du Festival Lire sur la Sorgue. Chacun passant en revue la nouvelle mouture de ce festival pas comme les autres.

De gauche à droite, Julie Gouaze, Humbert Mogenet, Marc Leclerc, Séverine Rigo responsable des bénévoles et Maria Ferragu

55 bénévoles
«Je suis très fier de toute l’équipe et des 55 bénévoles qui font vivre Lire sur la Sorgue tout au long de l’année, a commencé Marc Leclerc. La manifestation regroupe de plus en plus de partenaires parmi lesquels la Ville, le Département et la Région qui nous offrent leur précieux soutien. Nous portons tous cette conviction qui permet au festival de rayonner bien au-delà du territoire de Vaucluse puisque nous parlerons de Santé culturelle, à l’Opéra Garnier de Paris, devant plus de 5 000 entreprises. Cette 4e édition marquera également un important moment qui nous permettra encore de grandir. Ce festival est un organisme vivant qui met en lien auteurs, publics et partenaires,» a conclu le président de la manifestation.

La programmation s’étoffe d’année en année
«Ce petit festival grandit avec des éditeurs qui nous sollicitent, proposant des duos ou trios  d’auteurs aux travaux complémentaires, relate Maria Ferragu. D’anciens auteurs invités reviennent aux nouvelles éditions avec force de propositions pour soulever de nouveaux thèmes. C’est le cas de ‘La guerre, et après ?’ (Vendredi 10 mai à 17h, Cour Campredon). Egalement, Lolita Séchan –fille de Renaud et auteure de livres pour enfants et de bandes dessinées-, la marraine de l’édition passée revient avec sa fille, Héloïse –dont le papa est le chanteur Renan Luce- à la demande de celle-ci. Les connexions se font entre auteurs et artistes donnant lieu à de nouvelles collaboration et parfois de nouveaux livres.»

Les petites histoires
«L’année dernière Catherine Meurisse a débarqué à Lire sur la Sorgue avec deux copines, se souvient Maria Ferruga. L’une d’elles était Hélène Honoré, la fille du dessinateur Philippe Honoré assassiné en janvier 2015 lors de l’attentat contre Charlie Hebdo. C’est elle qui nous a proposé l’exposition des œuvres de son père. Des bestiaires et rébus littéraires exposés à la Maison des aînés, Quai Lices Berthelot. »

Les graines que l’on sème
«Ce festival est à l’image de graines semées, de pierres posées bout à bout, imagine la libraire du Passeur de l’Isle. D’ailleurs, les bénévoles sont en train de préparer une surprise pour l’ouverture du festival, lâche-t-elle mystérieuse. J’attire votre attention sur le fait que nous proposons deux programmations : l’une officielle et l’autre alternative. Cette dernière propose de nombreuses innovations comme le retour de la Fabrique poétique qui se tient au Grenier numérique -entièrement géré- par des bénévoles avec des ateliers sans réservation. Le lieu a connu un vif succès l’an passé, accueillant plus de 500 personnes en 48h. En dehors des ateliers et expériences, les rencontres sont sans réservation, dans la limite des places disponibles. Mon conseil ? Venez en avance pour assister aux rencontres auxquelles vous tenez.»
Tout le programme ici.

Maria Ferragu

Les nouveautés et les temps forts
«Il y aura une soirée ‘Des livres et du vin’ lors de laquelle un sommelier, une libraire et un auteur, Gille Marchand pour ‘Le soldat désaccordé’ construiront des parallèles avec le vin, détaille Maria Ferragu. La soirée est déjà bien remplie. Je crois qu’elle plaît déjà aux futurs festivaliers.»
Vendredi 10 mai à 19h30. La chapelle sur la Sorgue, 10 rue du docteur Jean Roux. Réservation ici.

Des petits-déjeuners
«Nous avons aussi décidé de créer des petits-déjeuners et un déjeuner intimes avec des auteurs. Cela permettra aux festivaliers de découvrir des auteurs et des éditeurs dans un cadre différent,» relève la libraire.
Déjeuner avec Magyd Cherfi. Vendredi 10 mai. 12h30-14h30. 45€. Attention places limitées, nécessité de réserver au plus vite ici.

Ciné sur la Sorgue
«Nous assisterons à la projection d’un documentaire sur les femmes intitulé ‘Afghanes’ réalisé par le grand reporter spécialiste des terrains de guerre, Solène Chalvon-Fioriti, ajoute Maria Ferragu. La journaliste y a découvert un réseau clandestin de pratique de l’avortement par des femmes, pour sauver des femmes’ puis nous évoquerons son livre ‘La femme qui s’est éveillée’. Vendredi 10 mai, 19h, Ciné sur la Sorgue. Réservations ici.

Julie Gouaze

La médiation
«Le festival Lire sur la Sorgue c’est à la fois 3 jours de rencontres avec des auteurs et artistes et également un travail qui se prolonge toute l’année avec différents publics,» relate Julie Gouaze, auteure et animatrice de Lire sur la Sorgue.

Les canetons déchainés
«Un exemple ? J’anime une fois par mois une rencontre avec les 11 ‘Canetons déchainés’ jeunes journalistes –de la 6e à la 3e– du Collège Jean Bouin, ponctue Julie Gouaze. Nous rédigeons l’actualité liée au collège. Ils sont également formés à la prise de parole en public et seront les reporters officiels du festival lors duquel ils co-animeront la rencontre avec Delphine Horvilleur, rabbin et philosophe, et intervieweront un certain nombre d’auteurs.»
 
Création d’un spectacle
«Gilles Marchand, auteur et ami du festival anime, à l’année, des ateliers d’écriture dans différentes structures telles que les collège, lycée, foyer des traumatisés crâniens, structures pour personnes âgées ainsi qu’avec des jeunes de la Mission locale, développe Julie Gouaze. Il a ainsi collecté des bribes de textes pour nourrir le spectacle annuel du festival où joueront, avec lui, sur scène, quelques auteurs de ces écrits, accompagnés de son musicien Emmanuel Cross.
Cérémonie de clôture. Lecture musicale. ‘La 4 ou la 14, ballade pour un train’. Samedi 11 mai à 19h. Cour Campredon.

Travail avec la Mission locale
«Nous rencontrons, avec Maria, une fois par mois, une dizaine de jeunes de la Mission locale, relate Julie Gouaze. Ensemble, nous écrivons, nous partageons des moments de liberté où ils prennent confiance en eux, se sentent écoutés. Ces moments plein de richesse nous apportent beaucoup également.»

Des projets plein la tête
«Nous élaborons plein de projets. Le problème ? Nous avons besoin de gens pour apporter la lecture et l’écriture dans les lieux qui en sont le plus éloignés, observe Julie Gouaze. Nous avons déjà lancé des projets avec le Foyer d’accueil médicalisé, La maison d’arrêt pour femmes de Lyon-Corbas. Nous travaillons également avec l’IME, Institut médico-éducatif. Le projet a consisté à travailler avec Ambre Gaudet, jeune podcasteuse animalière. Elle a, avec les enfants et adolescents, enregistré 2 podcasts sur les animaux vivants dans le parc de l’IME. Nous allons créer un événement pour les enfants et adolescents qui ont participé à ces ateliers lors de l’année, une cérémonie d’ouverture du festival mardi 7 mai à 14h, au Grenier numérique, où seront visionnés les podcasts.» « Egalement, lundi 6 mai après-midi et mardi 7 mai le Grenier numérique sera ouvert offrant de découvrir l’exposition conçue par une des illustratrices du festival venue animer des ateliers avec les lycéens,» ajoute Maria Ferragu.

Humbert Mogenet

Une armée de 55 bénévoles
«Nous grandissons et, en même temps nous avons besoin de nous structurer, de nous professionnaliser tout en restant connectés à l’ensemble des acteurs locaux, analyse  Humbert Mogenet. Nous rêvons de pouvoir prendre, d’ici 12 à 24 mois, un salarié ‘couteau-suisse’ à mi-temps aux côtés des 55 bénévoles talentueux en communication, vidéo, organisation, logistique…»

Notre organisation
«Notre association est soutenue, à hauteur de 30% de son budget, par la Ville, le Département et la Région, détaille Humbert Mogenet et d’un fonds de dotation, qui permet, via des mécènes privés, d’abonder ce budget à hauteur de 70% pour un montant total d’environ 75 000€. Nous accueillons, cette année, 3 nouveaux partenaires parmi lesquels Allianz et Le Domaine de Léos. Nous avons conçu un partenariat avec les 300 Monoprix de France –qui annonceront le festival- dont une rencontre littéraire aura lieu au Monoprix d’Avignon ainsi que chez LogiSorgues du groupe Raja. Les deux rencontres seront animées par Maria Ferragu.»

RSE et Fondations d’entreprises
«Toutes nos actions vont en faveur, également, de la RSE Responsabilité sociale des entreprises, expose Humbert Mogenet. Là, nous activons d’autres leviers en lien avec les fondations d’entreprise. Nous pouvons désormais compter sur l’aide des collectivités territoriales, nos mécènes privés et la médiation culturelle la RSE des entreprises comme les Fondations du Crédit mutuel pour la lecture, de France télévision, Hachette, La poste. Nous travaillons avec Aprova 84 qui aide le monde associatif à se structurer et à organiser ses projections financières. Une fois encore, nous ne serions rien sans les restaurateurs, les chambres d’hôtes –qui hébergent les auteurs-, Campredon art & image… Par ailleurs, les services de l’environnement de la Ville nous ont gratifié d’un arbre : l’arbre de Lire sur la Sorgue qui, chaque année, arborera les dates et nom de la marraine ou du parrain de l’édition à venir. Je clôturerait mon intervention par cette citation de Victor Hugo qui a dit ‘Rien n’arrête une idée dont l’heure est venue’.»

Lire sur la Sorgue en chiffres
«Le budget 2024 est de 75 000€, dont 22 000€ pour la partie publique, relève Humbert Mogenet. Si l’on valorise toute l’aide immatérielle : prêt de salles, aides de la Ville, conception, impression et apposition des affiches ainsi que les heures de bénévolat, notre budget est doublé, soit 150 000€. Nous allons commencer à mesurer l’impact économique de Lire sur la Sorgue. Nous pensons que l’an passé le festival a déplacé 3 500 personnes.»

Le coût d’un auteur ?
«Si l’on quantifie le coût d’un auteur ? Interroge Humbert Mogenet. Bien qu’il nous rapporte bien plus encore en plaisir de le recevoir, et si l’on additionne les frais de déplacements, l’hébergement, la restauration, sa rémunération et le paiement des cotisations sociales sur les droits d’auteurs, nous atteignons un peu plus des 1 000€, multipliés par le nombre d’auteurs auquel on ajoute la logistique et la communication, on arrive au budget évoqué.»

4 500 festivaliers attendus
«Cette année nous espérons entre 4 000 à 4 500 festivaliers, espère Humbert Mogenet. Cette année, nous aurons peut-être la possibilité de prendre cette mesure –nommée Flux vision– via Orange business service. Egalement nous distribuerons des questionnaires pour savoir d’où viennent les festivaliers, leur âge, s’ils ont l’intention d’aller au restaurant et d’effectuer un achat plaisir dans une boutique. Pour mémoire 1€ investi dans la culture est ce qui rapporte le plus avec des retombées de 3 à 6 points. Nous pensons nous situer autour de 3.»

Quant aux L’islois ?
«Les collégiens, lycéens et jeunes de la Mission locale, qui ont participé toute l’année à des ateliers et animations de créativité, d’écriture, de lecture, d’arts se rapportant à Lire sur la Sorgue participeront aux rencontres et, en cela, seront acteurs de la manifestation, tandis que leurs familles seront présentes pour les soutenir,» précisent Maria Ferragu et Julie Gouaze.

Marc Leclerc

Un festival à l’inverse d’un salon du livre
«Dans un salon du livre l’auteur attend derrière une table pour rencontrer son public et dédicacer ses livres. Dans ce festival, c’est le public qui vient au-devant de l’auteur qui pourra s’exprimer seul ou avec un ou plusieurs autres auteurs et un modérateur lors d’une intervention face à public qui, également, interagira avec lui,» précisent Marc Leclerc et Maria Ferragu. 

Focus sur Catherine Meurisse
Catherine Meurisse est rédactrice à Charlie Hebdo de 2005 à 2016 où elle est la seule femme de l’équipe de dessinateurs permanents de Charlie Hebdo. Elue à l’Académie des Beaux-Arts en 2020, Catherine Meurisse est la première auteure de bande dessinée à devenir membre de l’Institut de France. Elle interviendra notamment vendredi 10 mai à 14h Cour Campredon dans ‘Carte blanche à la marraine et ses invitées BD’ avec Aurélia Aurita pour son livre ‘La vie gourmande’ paru chez Casterman et Florence Dupré Latour pour ‘Jumelle’ paru chez Dargaud. Catherine Meurisse proposera son livre ‘Le passage’ paru chez Barbier.

Ils étaient présents lors de la conférence de presse

Les lieux de Lire sur la Sorgue
La Cour Campredon, La Maison des ainés, le Clos des lavandes, 4rt Gallery, Ciné sur la Sorgue, Bastidon des Pescaïre. Toute la programmation alternative se déroulera au Grenier numérique, Place de la Liberté, réservations sur le site ici. Les réservations sont à faire au plus vite sur liresurlasorgue.com ici. Retrouvez également toutes les vidéos Lire sur la Sorgue sur youtube.com/@festivalLiresurlaSorgue


(Vidéo) 4e édition du Festival Lire sur la Sorgue du 8 au 11 mai

William Marx interviendra samedi 20 mai à 17h à l’Art Gallery, à l’Isle-sur-la-Sorgue sur le thème Littérature et philosophie. Il nous contera comment il a retrouvé des textes inédits de Paul Valéry (1871-1945). Lors de la conférence, donnée à l’occasion de Lire sur la Sorgue, William Marx interviendra aux côtés de Mazarine Pingeot.  Il y présentera les ‘Cours de poétique de Paul Valéry, tomes 1 et 2 chez Gallimard tandis que Mazarine Pingeot présentera ‘Et la mort continue’ collection Disputatio aux éditions Mialet-Barrault.

Vous venez présenter à Lire sur la Sorgue les deux volumes de Cours de poétique de Paul Valéry parus dans la bibliothèque des idées chez Galimard. L’ouvrage prend sa source au gré d’un travail documentaire et d’analyse de trois ans qui fait écho à une surprise d’envergure avec la mise au jour d’inédits du poète-auteur-philosophe.

Une entrée au Collège de France et un héritage à transmettre
Professeur au collège de France –tout comme vous qui y occupez la chaire de littératures comparées depuis 2019- Paul Valéry occupe la chaire de poétique de 1937 à 1945. Vous collectez une partie des feuillets et annotations ainsi que les transcriptions de la 1re et la dernière année de ses cours, soit plus de 2 500 feuillets analysés, qui dormaient depuis 50 ans à la bibliothèque de France.

Les inédits trouvés dans la bibliothèque littéraire de Jacques Doucet
Alors que vous êtes sur le point de remettre l’ouvrage aux éditons Gallimard, un doctorant évoque la bibliothèque littéraire de Jacques Doucet. Vous connaissez bien ce fonds et en avez feuilleté le catalogue électronique, sans rien n’y repérer, lorsque l’étudiant vous signale que celui-ci est très incomplet et recèle, en fait, des écrits inédits référencés dans le catalogue manuscrit, sur le sujet qui vous intéresse ‘la poétique’. Là gisent les 16 retranscriptions des dernières leçons données par Paul Valéry au Collège de France en 1945.

Paul Valéry DR

En remontant cette nouvelle piste
vous vous rendez compte que la correspondance entre le secrétaire de Paul Valéry et Gallimard fait également état d’un fonds d’archives chez ce même éditeur, pour lequel, d’ailleurs, vous êtes en train de finaliser l’ouvrage et dont certains éléments, mal référencés ont échappé à la vigilance de l’archiviste. Ce sont 12 nouveaux feuillets donnés la première année par Paul Valéry que vous découvrez avec stupeur –vous pensiez clore votre travail- et plaisir jubilatoire.

Finalement, vous retrouvez 28 leçons inédites
Deux volumes seront donc nécessaires aux ‘Cours de poétique, tome 1 Le corps et l’esprit (1937-1945) et Cours de poétique, tome II, le langage, la société, l’histoire de (1940 à 1945), les deux tomes étant parus le 5 janvier 2023, pour intégrer vos nouvelles trouvailles -400 à 500 pages dactylographiées- et, enfin, nourrir deux ouvrages de références sur Paul Valéry. ‘Un authentique monument de la pensée pour le 20e et 21e siècle’ dites-vous.

Des cours oui mais de poétique ? Pas si sûr !
Et puis, si vous évoquez tout comme le poète et auteur Paul Valéry, le terme de Cours de poétique, c’est d’autre chose dont il est véritablement question même si la poétique fait partie des deux ouvrages, le véritable sujet n’est pas la poésie mais la connaissance de soi. Car toute sa vie, Paul Valéry se sera observé pour mieux se connaître et appréhender le monde avec la vision la plus claire possible et surtout la conscience la plus fine.

Le véritable axe de travail de Paul Valéry
Nous découvrons la recherche existentielle de Paul Valéry, le véritable axe de recherche depuis ses 20 ans. Car oui, au gré de son travail de poète, il développe une pensée philosophique sur le fonctionnement de l’esprit, le rapport de l’esprit avec le corps et avec le monde. Paul Valéry a su s’observer, prendre de la distance avec lui-même, alors qu’il est en train de travailler, d’écrire. D’ailleurs, à l’orée de ses 50 ans, il reprend son travail de poésie : ‘La jeune Parque’, ‘Le cimetière marin’, ‘Le recueil Charme’… Il explique ‘qu’Ecrire une œuvre c’est transformer une matière pour transformer quelqu’un’. Vous, vous irez plus loin en complétant : ‘tandis que l’œuvre transforme le lecteur qui, pour y avoir accès, doit fournir un effort’. Ainsi, au cœur de son œuvre réside l’exigence intellectuelle.

L’observation de soi au travail
Le poète travaille à partir de l’ensemble des données qui lui viennent : sa sensibilité, la mémoire, les émotions, des idées, pour mettre tout cela, prioritairement, en langage, comme un sculpteur, un ingénieur. Il faut alors donner la confiance aux mots pour qu’ils portent l’initiative. Mais il va au-delà de l’anthropologie de la pensée en observant comment la société travaille, en étudiant le pouvoir du langage, comment faire pour que les paroles comptent. Il s’adresse, ainsi, à l’ensemble de l’humanité.

Paul Valéry est un méta écrivain
Il est celui que les écrivains lisent parce qu’il leur apprend à s’améliorer. Egalement, les scientifiques retrouvent Chez Paul Valéry des intuitions confirmées par les avancées de la science comme Jean-Pierre Changeux neurobiologiste, le plus grand neuroscientifique français et Olivier Oudé psychologue expérimental. Ce que porte Paul Valéry ? Un niveau d’exigence intellectuel, de rapport à la vérité et de confiance en la science, n’oublions pas qu’il était un grand ami d’Albert Einstein.

Le programme de Lire sur la sorgue ici

William Marx
Né à Villeneuve-lès-Avignon en 1966, William Marx fait ses études à Marseille au lycée Thiers avant d’intégrer l’École normale supérieure en 1986. Reçu premier à l’agrégation de lettres classiques en 1989, il soutient sa thèse de doctorat en 2000 à l’université Paris-Sorbonne et son habilitation à diriger des recherches en 2005 à l’université Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Il enseigne aux États-Unis et au Japon ainsi que dans plusieurs universités françaises avant d’être élu en 2019 professeur au Collège de France sur la chaire Littératures comparées.

Membre de l’Academia Europaea,
lauréat de l’Académie française (prix Montyon en 2010), membre honoraire de l’Institut universitaire de France, ancien fellow de l’Institut d’études avancées de Berlin, titulaire de la chaire International Francqui Professor, régulièrement invité dans les universités étrangères, éditeur des œuvres de Paul Valéry et T. S. Eliot, il travaille sur l’évolution, dans la longue durée, des systèmes esthétiques et du statut de la littérature depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours et sur leur variation selon les cultures, avec des recherches portant entre autres sur la tragédie grecque et sur le nô japonais comme sur le modernisme européen. Parmi ses ouvrages, parus pour la plupart aux Éditions de Minuit et traduits en une dizaine de langues, figurent Naissance de la critique moderne (2002), Les Arrière-gardes au XXe siècle (2004), L’Adieu à la littérature (2005), Vie du lettré (2009), Le Tombeau d’Œdipe (2012), La Haine de la littérature (2015), Un savoir gai (2018), Vivre dans la bibliothèque du monde (2020) et Des étoiles nouvelles (2021) et les deux volumes de Cours de poétique volumes 1 et 2 de Paul Valéry parus dans la bibliothèque des idées chez Galimard.

Le collège de France
Le Collège de France promeut et enseigne la recherche en train de se faire dans les sciences, les lettres et les arts. Cours, séminaires et colloques sont ouverts à tous et gratuits. En savoir plus ici.

L’interview

Quand et comment avez-vous rencontré la littérature ?
«Mon grand-père maternel, Jean Marx qui était médecin à Avignon, et son cabinet se situait en face du nouveau Conservatoire de musique. Il était aussi musicien et poète à ses heures perdues dans sa demeure de Villeneuve-lès-Avignon. Ainsi, j’ai toujours été entouré de livres. De plus, j’avais bourse ouverte auprès de mes parents lorsqu’il s’agissait d’acheter des livres. J’habitais à la Cité radieuse à Marseille et allais tous les samedis à la librairie, mais je n’avais personne pour me conseiller d’acheter des livres. A 10 ans, j’ai commencé à lire le Discours de la méthode de Descartes, le Banquet de Platon. Je ne suis pas sûr d’avoir vraiment saisi de quoi il retournait… Aussi les traductions d’Horace le poète latin. Et puis, à un moment, mon voisin qui était professeur de lettres, également mon professeur de grec et aussi le père d’une de mes copines d’école, m’a orienté. C’était un environnement favorable, car nous étions poussés à lire et j’ai lu, tout de suite, de la grande littérature.»

Pourquoi vous être intéressé à Paul Valéry ?
«C’est aussi une histoire d’adolescence. J’avais ma propre radio dans ma chambre et j’écoutais France culture. J’ai possiblement abordé Paul Valéry par une ‘dramatique’ car l’auteur avait écrit des dialogues inspirés de Platon et Socrate dans une mise en onde –magistralement interprétée par la Comédie française- d’Eupalinos ou l’architecte’, l’un des plus beaux textes de Paul Valéry. Il est d’une poésie folle, d’une profondeur de pensée… J’étais à l’âge de 9 ou 10 ans passionnément intéressé par l’antiquité classique. C’est donc par là que je suis ‘entré’ dans l’oeuvre de Paul Valéry.»

Quels sont les écrits qui vous ont le plus marqué, inspiré, bouleversé chez lui et pourquoi ?
«J’ai lu ‘la soirée avec monsieur Teste’, un texte étonnant, très court mais d’un esprit plongeant en lui-même. J’étais un enfant introverti et donc fasciné par cette puissance de la langue et de la pensée. Paul Valéry est pour moi un amour d’adolescence qui est resté. Sa poésie, évidemment avec ‘Charme’, ‘La jeune Parque’. Ce qui me frappe c’est l’intelligence absolue de cet auteur, de cet écrivain. Il était considéré, par tous les gens qui l’ont fréquenté, comme un homme hors du commun avec une capacité de se regarder par lui-même et à théoriser tout ce qui était autour de lui. Personne ne l’avait fait avant et de cette manière : Pouvoir formuler en termes exacts et très précis des pensées très complexes. Aujourd’hui les hommes politiques, les penseurs continuent de puiser des citations dans les écrits de Paul Valéry, parce que ces citations nous portent, nous font penser encore maintenant.»

Monsieur Teste

Si vous n’aviez été ni professeur, ni auteur, qu’auriez-vous aimé être ?
«J’ai longtemps voulu ‘faire’ des neurosciences, travailler sur le cerveau. J’avais un oncle psychiatre et psychanalyste. Je n’aurais pas voulu être psychanalyste mais travailler sur le cerveau m’aurait bien plu. J’ai la chance, au Collège de France, de pouvoir fréquenter des collègues qui éclairent sur cette matière comme Jean-Pierre Changeux avec lequel j’animerai un colloque en juin.»

Quelles sont les personnalités qui vous touchent le plus et pourquoi ?
«Les compositeurs de musique et les écrivains comme Orhan Pamuk que j’accueille au Collège de France, prix Nobel de littérature, un des plus grands romanciers vivants et aussi Philippe Sollers qui vient de nous quitter. Tous les écrivains que je connais ont une connaissance de la littérature de l’intérieur, du fonctionnement des choses. Il n’y a pas de grand écrivain qui ne soit en même temps un penseur et un lecteur de la littérature. Ils ont à apporter des choses aux autres, aux savants des lettres. Les discussions avec eux sont tout à fait fascinantes.»

Côté musique ?
«J’ai deux amours dans la vie : la littérature et la musique classique. Un jour j’aimerais écrire sur Schubert, mon compositeur préféré avec Bach et la musique française avec De Bussy et Ravel. Schubert est mort à 30 ans, en laissant une œuvre extraordinaire écrite la dernière année de sa vie. Qu’est-ce qu’il aurait encore pu écrire s’il était resté ?»

Schubert

Quelle analyse faites-vous de la littérature d’aujourd’hui ? Comment percevez vous les lecteurs ?
«Ce qui m’inquiète ? Les jeunes lisent de moins en moins. Il y a un véritable enjeu à faire redécouvrir l’effort de la lecture. C’est vrai qu’il y a beaucoup de concurrence avec les écrans, les video-games, les réseaux sociaux, les séries télévisées qui happent même mes collègues universitaires. Ces séries sont addictives pour tout le monde. J’ai trouvé cela passionnant, mais j’ai arrêté car si je les regarde, je ne lis plus. Que peut faire la littérature face à cette énorme attraction ? Comment faire comprendre à la jeunesse que lire en soi c’est absorber pour former ses propres images ? C’est ne pas être passif. La lecture c’est poursuivre un effort. Nous sommes dans un monde qui adore les sportifs –les footballeurs- mais pourtant, je vois les jeunes en trottinette électrique… »

Pourquoi arrêter l’effort ?
« Car c’est la même chose pour le corps et l’esprit. Nous sommes là pour entraîner notre esprit. Paul Valéry voyait déjà dans les années 1920, 1930, notre esprit accaparé par tous les moyens de communication comme le cinéma et la radio et déjà, s’inquiétait du futur de la littérature. La littérature est un sport intellectuel, un outil de développement personnel qui nous maintient en vie. Qui nous octroie une capacité de penser, d’imaginer, de verbaliser. En même temps je suis fasciné par les réseaux sociaux. Les influenceuses, les jeunes-filles dans les banlieues, les femmes qui décrivent leur vie, avec leurs mots. Elles n’ont pas accès à l’édition et, pourtant, sont lues par des milliers de personnes. Ces productions de la jeunesse existent. Il faut tirer parti de cela, mais rien ne remplacera le contact direct d’une personne avec un texte sur du papier.»

Le héros d’aujourd’hui ?
« Volodymyr Zelensky. Le parcours de cet homme est sidérant. J’ai une immense admiration pour lui. Je ne pense pas être le seul à le penser. Nous sommes tous touchés par ce qui se passe en Ukraine. Cet acteur dont Poutine ne donnait pas cher, et qu’il pensait être un simple clown, gère son pays avec un sens de la communication incroyable. Il n’avait pas un parcours tracé d’avance. La chaîne télévisuelle Arte a diffusé des épisodes de sa série ‘Serviteur du peuple’. Je l’ai regardée. »

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans notre monde, ce qui vous effraie aussi ?
«Ce que j’aime le plus au monde ? C’est de vivre, exister. Ce qui m’angoisse ?  Le changement climatique mais ce qui m’inquiète le plus c’est la folie humaine. C’est Poutine qui attaque l’Ukraine sans aucune obligation. Toute notre attention… Beaucoup d’argent est focalisé sur l’armement alors que nous aurions beaucoup d’autres choses à faire pour sauver la planète. Je trouve cette situation monstrueuse et criminelle. Ces grands criminels à la tête des états, c’est monstrueux. »

Volodymyr Zelensky

(Vidéo) 4e édition du Festival Lire sur la Sorgue du 8 au 11 mai

La 3e édition de Lire-sur-la-Sorgue aura lieu le week-end de l’Ascension, de mercredi 17 au samedi 20 mai, comme son nom l’indique à L’Isle-sur-la-Sorgue avec pour marraine Lolita Séchan. Au programme : des conférences, des rencontres et des animations.

En avant pour l’Isle-sur-la-Sorgue, ses jolies rambardes en fer forgé qui rythment la sorgue, ses canards et ses poissons, le beau temps, les restos pimpants, le parking de l’escargot où l’on s’insère avec précaution et bonheur car nous voici arrivés dans l’une des plus belles villes de Vaucluse baignée de verdure, de la Sorgue, de coquets commerces et maisons.

Direction la Place de la Liberté
Direction les roues à aube, la place de la Liberté avec la Collégiale Notre dame des anges, la libraire Le passeur de l’Isle, où l’on adore se perdre au gré des livres et trainer au premier étage pour y dénicher d’insolites objets.

Un pot au café de France ?
On irait bien prendre un pot en terrasse du Café de France, sous les platanes où l’on imagine instantanément s’engouffrer dans une faille temporelle. Ce sera pour une autre fois car nos pas nous emportent derechef à la Maison sur la Sorgue, la boutique hôtel et sa galerie Retour de voyage où, précisément, nous avons rendez-vous.

De gauche à droite Marc Leclerc président de Lire sur la Sorgue, Humbert Mogenet, président du Fonds de dotation Nouveaux lecteurs et Maria Ferragu, co-fondatrice de l’événement lors de la conférence de presse du festival Littéraire

Ambiance retrouvailles
Déjà du monde, des chuchotis, des sourires, le bonheur des retrouvailles. Au bout de la pièce, un confortable canapé et des chaises venues de tous les horizons invitent à s’installer et à écouter. Au mur les œuvres photographiques de Hans Silvester. Face à nous, glissés sur leurs chaises hautes, des petites tables et des veilleuses à la lumière dorée Maria Ferragu, Humbert Mogenet et Marc Leclerc, les trois pilotes de ligne de la manifestation portée par une précieuse cinquantaine de bénévoles. Ensemble, ils vont dérouler la belle initiative de Lire sur la Sorgue qui réunit toute l’année les personnes les plus éloignées de la lecture, tous ceux qui aiment lire, ouvrir des bandes dessinées, jusqu’au cœur des entreprises où l’on fait alliance grâce à ces pages que l’on tourne ensemble. Bref, on y œuvre à ce qu’il y a de plus compliqué et de plus beau : faire société.

Au mur, les œuvres de l’immense photographe Hans Silvester

Faire société
«Si les livres peuvent changer une vie, ils peuvent aussi changer une ville…» indique le programme. C’est bien là la première ambition de Lire sur la Sorgue, faire société, qui que l’on soit et d’où que l’on se trouve. C’est le ciment qui les unit. C’est aussi vrai pour ceux qui n’aiment pas lire, qui ne savent pas lire, qui ont envie d’écrire où pas du tout, ceux qui savent tout mais qui veulent, en premier, s’ouvrir aux autres parce que les autres… C’est finalement nous et qu’une ville, dans son quotidien n’omet aucun de ses habitants.

Lire sur la Sorgue
C’est un festival littéraire, un rendez-vous festif, un moment lisible par tous qui indique, en vérité, tout ce qui se passe aussi toute l’année, un peu partout dans la ville, auprès des plus démunis comme au cœur des entreprises, où le livre est l’objet de toutes les rencontres. Évidemment, les trois jours sont orientés lecture contemporaine afin de faire la rencontre des auteurs, de les approcher et même de leur parler. Mais pas que, puisqu’il y aura aussi des conférences et des animations pour les grands comme les petits.

De gauche à droite, Frédéric Dol, propriétaire avec Marie-Claude Marseille de Retour De Voyage Galerie d’Art et Boutique Hôtel, Humbert Mogenet et Marc Leclerc

Ce qu’ils ont dit
« Je suis arrivé dans la région il y a 4 ans, relate Marc Leclerc, président de Lire sur la Sorgue. Sensible aux risques sociaux dans les entreprises -je travaille au sein d’un cabinet et conseille des groupes sur la protection sociale de leurs collaborateurs – je pense que la culture en général, et la littérature en particulier, peuvent vraiment apaiser les collaborateurs et les gens. »
« Au printemps 2021, rien n’existait, se remémore Humbert Mogenet, mesurez le chemin parcouru depuis ! »
« Nous venons de recevoir le label Aide tremplin du Centre national du livre, révèle Maria Ferragu. Cela veut dire que nous serons accompagnés et soutenus durant trois ans, même si la subvention, plutôt symbolique financièrement, est surtout une façon de dire que ce festival, dans trois ans, aura une portée nationale. » Les éléments indispensables à ce festival que je remercie solennellement ? Les 50 bénévoles qui gravitent autour de ce projet. C’est tout un écosystème qui se nourrit et existe. »
« Quant au CNL ? Reprend Humbert Mogenet. Ils ont reçu 150 dossiers, en ont retenu 32 pour en soutenir 12, dont Lire sur la Sorgue, le dossier a été monté par Maria Ferragu, c’est donc une vraie satisfaction. »

Le budget
Si Maria Ferragu travaille particulièrement avec les maisons d’édition et les auteurs, elle n’omet pas de remercier la Mairie, la Région, tous les institutionnels et les entreprises pour leurs précieuses aides et subventions. Quant à Humbert Mogenet ? Il se penche plutôt sur les finances, tandis que le président de Lire sur la Sorgue, Marc Leclerc, travaille sur les partenariats avec les entreprises : « Le budget est de l’ordre d’entre 62 et 70 000€, précise Humbert Mogenet, pour une année d’actions, 32 000€ la première année, 62 000€ pour la deuxième et nous espérons atteindre les 70 000€ cette année. »
« L’idée est que tout le monde soit concerné : particulier, entreprises, fondations, notamment avec la RSE, Responsabilité sociétale et environnementale des entreprises », ajoute Marc Leclerc.

A l’initiative de cette 3e édition
Maria Ferragu chef d’entreprise amoureuse des livres à la tête de la librairie Le passeur de l’Isle. Humbert Mogenet l’ancien directeur de la 1ère agence de la Caixa banque à Avignon, qui œuvre à remplir d’honnêtes euros le fonds de dotation et Marc Leclerc, président de l’association Lire sur la Sorgue et aussi directeur au sein du courtier d’assurance Henner, très impliqué dans la prévention et la qualité de vie au travail. Une femme, deux hommes, trois marches pour que Lire sur la Sorgue prenne de la hauteur chaque année, au profit de tous, avec une vraie exigence de qualité et de rencontres bien ficelées. » Les retombées économiques sur la ville ? Nous y travaillons, relève Humbert Mogenet, mais si nous n’avons pas d’études spécifiques à ce sujet, au plan national, les enquêtes pointent que c’est le meilleur rendement ‘avec X8’. 1€ investi dans la culture aurait le meilleur effet de levier d’irrigation économique d’un bassin d ‘activité. »

Lire sur la Sorgue du 17 au 20 mai 2023, pour la littérature en partage. Ici Marc Leclerc, Humbert Mogenet et Maria Ferragu entourés de bénévoles

Ce qu’il faut savoir ?
Ces amoureux de la culture pour tous sont très respectueux du cadre, ainsi, les écrivains et artistes invités sont donc pris en charge et rémunérés. «Nous mettons un point d’honneur à ce que tous les artistes soient payés pour leur prestation, souligne Humbert Mogenet, au tarif recommandé par la CNL (Centre national du livre ainsi que la société des gens de lettres, SGDL), cotisations sociales incluses. Car nous considérons que venir présenter ses œuvres et participer aux rencontres fait partie intégrante du travail des écrivains.»

Les auteurs qui seront présents
Marraine du festival, Lolita Séchan. Les auteurs invités : Didier Atlani, Catherine Bardon, Elise Costa, Grégoire Delacourt, Aurélien Delsaux, Cyril Dion, Amélie Jackowski, Camille Jourdy, Gilles Kepel, Renan Luce, Ian Manook, William Marx, Catherine Meurisse, Noëlle Michel, Marc-Alexandre Oho Bambe, Katherine Pancol, Patrick Pelloux, Mazarine Pingeot, Gilles Rochier, Laurine Roux, Fanny Saintenoy, Alexia Stresi, Didier Van Cauwelaert, Daphné Vanel, Sigolène Vinson et Annette Wieviorka. L’ensemble du programme, les artistes, les lieux et les horaires ici.

Lolita Séchan, la marraine
Après Michel Field en 2021 (Agrégé de philosophie, journaliste et producteur à la radio et à la télévision), Sigolène Vinson en 2022 (ancienne avocate, comédienne au théâtre, actrice au cinéma, romancière, chroniqueuse judiciaire pour Charlie Hebdo et une des survivantes de la tuerie du magazine satirique), c’est Lolita Séchan, écrivain et illustratrice qui présidera, en qualité de marraine, cette très attendue édition. Si son nom de famille vous semble familier c’est que oui, elle est la fille ainée du chanteur Renaud qui habite à l’Isle-sur-la-Sorgue et c’est aussi l’ancienne épouse du chanteur Renan Luce, qui sera d’ailleurs présent. Tout le programme du festival du livre ici.

Les lieux de Lire sur la Sorgue
Les principaux événements se dérouleront au Centre d’art Campredon 20, rue du docteur Tallet ; à l’4rt gallery 15, rue Danton ; à la Fabrique poétique, le Grenier poétique place de la Liberté et le point infos au Passeur de l’Isle 6 et 7 place de la Liberté, à l’Isle sur la Sorgue.

Entretien avec Julie Gouazé
Lors de la présentation du festival, nous rencontrons Julie Gouazé, ça tombe bien puisque l’auteure, qui anime des cours d’écriture, s’est aussi rendue à la Maison d’arrêt pour les femmes de Corbas, dans le Rhône près de Lyon. Là, elle reste impressionnée par les foisonnants écrits des détenues.

Faire taire la tête au profit de son soi profond, de ses tripes
Julie Gouazé mène aussi des ateliers d’écritures en musique avec le Foyer d’accueil médicalisé (FAM) «Ces ateliers d’écritures sont aussi menés par les éducateurs. Je m’occupe du premier et dernier atelier d’écriture. La technique ? Nous écoutons de la musique très fort pour essayer de faire taire notre jugement intérieur afin que les mots ne soient plus réfléchis par la tête, mais sortis par le ventre.»

Eminem et la colère
«Le premier atelier s’est déroulé il y a peu sur des musiques d’Eminem et sur le thème de la colère. Cela a donné des textes forts qui apparaîtront, c’est sûr, sous une forme encore à définir. C’est aussi le principe de cet atelier d’écriture intensif qui aura lieu à la Maison d’arrêt pour femmes de Corbas, où nous nous livrerons à des jeux d’écriture tout d’abord pour faire connaissance et se libérer un peu, pour écrire.»

Comment tout a commencé ?
«Je suis allée à la prison de femmes pour y présenter mon premier roman, Louise. Ma porte d’entrée ? Des personnes qui y travaillaient. J’animais des ateliers d’écriture à la médiathèque, et là j’ai eu envie de retourner à Corbas. Quand vous animez des ateliers en musique, les textes qui surgissent sont formidables… Alors je me suis dit, pourquoi pas essayer avec elles ?» 

Quand Julie et Estelle ouvrent une brèche vers la liberté
«On a monté le projet à deux : j’animerai les ateliers d’écriture tandis qu’Estelle Conil filmera des détenues qui liront leurs textes. C’est ce film-là qui sera présenté au festival. Ensuite ? On y retournera.»

Mon histoire ?
«Je suis lyonnaise, j’ai vécu une autre vie à Paris très longtemps avant d’arriver dans la région lors du confinement, avec mes enfants et, ensuite… Nous ne sommes jamais repartis. Il fallait, maintenant qu’ils étaient devenus ados, qu’ils puissent aller à pied au collège ou au lycée, il y avait tout cela ici.»

Sa bio
Née en 1977 à Lyon, Julie Gouazé vivait auparavant à Paris. Après un DEA (Diplôme d’études approfondies) d’histoire contemporaine et un DESS (Diplôme d’études supérieures spécialisées) en communication politique, elle a travaillé dans la communication puis est devenue journaliste pour la télévision.

Fresque dans une rue de l’Isle sur la Sorgue

Lire sur la Sorgue ?
«Je suis bénévole depuis la 1re édition où j’ai été auteure invitée et animatrice», reprend Julie Gouazé qui interviendra après la conférence dérangée avec Annette Foëx, Christine et Louis Perego ‘autour de la prison et de l’enfermement’ avec la diffusion et la présentation d’un film témoignage d’ateliers d’écriture réalisés à la maison d’arrêt pour femmes de Corbas.

Ses ouvrages
Julie Gouazé a écrit Louise, un premier roman paru en 2014 aux éditions Léo Scheer ; Les corps de Lola en 2016 aux éditions Belfond ainsi que Quand on parle de Lou  en 2018 ; 
Elle est aussi l’auteure de livres pour enfants :  Zeus, Mythologie nordique ; La mythologie grecque , Hermès le messager des dieux ; et d’ouvrages collectifs dévolus à La littérature racontée aux enfants avec le Tour du monde en 80 jours, Le Comte de Monté-Cristo, Frankestein, Roméo et Juliette, Moby-Dick, Olivier Twist, L’étrange cas du docteur Jekyll et M. Hyde, La machine à explorer le temps, Le portrait de Dorian Gray, Les quatre filles du docteur March, Notre Dame de Paris,  Paris l’histoire de ses monuments, Les gaulois sur la trace de nos ancêtres, Le monstre du Loch Ness, Les mystères de l’histoire l’intégrale, Les mousquetaires, Apollo 11, Versailles, Les légendes de Bretagne, Mythe et légendes, Nelson Mandela, Les samouraïs, La fée Viviane la dame du Lac, La Toison d’or, Le Minotaure…  

Les articles précédents sur ce même sujet : Lire-sur-la-Sorgue ? Une idée géniale autour des livres et surtout des hommes ici (Avril 2022).  Lire sur la Sorgue, c’est encore tout ce week-end ici (mai 2022).


(Vidéo) 4e édition du Festival Lire sur la Sorgue du 8 au 11 mai

Vous en rêviez, ils l’ont fait. Quoi ? Un festival du livre à l’Isle-sur-la-Sorgue. C’est même la 2e édition. Le propos ? Se retrouver autour de la lecture et de conférences dans tous les lieux imaginables et possibles. Tout le monde s’y retrouve : le milieu littéraire avec des auteurs et des maisons d’édition, des associations, des acteurs sociaux, des scolaires, des acteurs économiques, les commerçants, les artisans et monsieur et madame tout le monde autour d’un seul mot d’ordre : le partage.

Aux manettes ?
Gilbert Conil, philosophe et amoureux des livres à condition qu’ils soient mis dans les mains du plus grand nombre. Maria Ferragu, à la tête de la librairie Le passeur de l’Isle, parce que depuis toute petite elle ne peut se détacher des trouvailles qu’elle met au jour au gré des pages et, enfin, le financier de l’étape, lui aussi grand lecteur et amoureux des grands auteurs, Humbert Mogenet.

Ensemble on est plus fort
Alors, pour réunir le plus grand nombre, c’est-à-dire les publics les plus divers et variés, soutenus par une armada de gentils bénévoles, ils ont réussi à porter cette deuxième édition du festival Lire sur la Sorgue, qui est le point d’orgue du printemps. Cependant l’ambition est plus vaste et universelle puisque toute l’année, l’association propose des lectures, des découvertes, à tous et pour tous, dans divers lieux s’immisçant avec bonheur au creux des entreprises, des musées, de l’espace public, car pour eux, les actes les plus signifiants de la vie sont la rencontre. Celle que l’on fait avec tout le monde, sans a priori, abolissant les strates de la société et même avec ceux qui ne lisent pas, parce qu’il faut bien un début à tout et peut-être apprendre à s’apprivoiser…

Ce samedi 21 et dimanche 22 mai
Les festivités débutées mardi, continuent de plus belle avec des lectures, des conférences, des enquêtes archéologiques, des infos sur l’antiquité, des rencontres avec des auteurs qui présentent leurs nouveaux livres, des déambulations musicales, l’enfance racontée, des lectures-concert, … Retrouvez le programme ici et laissez vous aller au bonheur car celui-ci, en plus d’être riche de futurs amitiés à naître est gratuit. Et le trio, qui aime à la folie sa ville, y tient. La culture ? Elle est essentielle à faire avancer le monde.

Les infos pratiques
Lire sur la Sorgue. Jusqu’au 22 mai. A l’Isle-sur-la-Sorgue. Tout le programme ici. www.liresurlasorgue.com
Pour tout savoir sur Lire sur la Sorgue, article précédent ici.

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