16 juillet 2024 |

Ecrit par le 16 juillet 2024

Des histoires de ponts et des idées pour l’été

Il n’a plus aucune utilité pratique mais pourtant il fait l’objet de toutes les attentions. Le pont aqueduc de la Canaou, qui enjambe le Coulon à hauteur de Cavaillon, est un ouvrage d’art unique au monde. Sa restauration, en voie d’achèvement, offrira au territoire un atout touristique supplémentaire et peu banal. Certes ce n’est pas le pont du Gard, mais sa découverte vaut le détour comme on dit. L’occasion de faire un petit tour d’horizon des ponts remarquables du département. Visite guidée…

Les ponts sont bien plus que des constructions qui permettent aux hommes et aux marchandises de circuler. Ils font souvent appel à des procédés techniques ingénieux et souvent audacieux. Dans le département de Vaucluse les amateurs de ce type de constructions seront servis. Il y a d’abord le pont Saint Julien qui franchit le lit du Cavalon entre Bonnieux et Apt, sa date de construction remonte à l’an 3 avant J.C. Aujourd’hui, il est emprunté par les cyclistes de la véloroute du Cavalon. Dans un état remarquable il est à lui seul un objet de visite. Toujours sur la même période vous pourrez vous rendre à Vaison-la-Romaine pour découvrir un autre pont romain. Celui qui a gaillardement résisté à la crue meurtrière de l’Ouvèze en 1992. Fait d’une arche unique il est ancré dans la roche et culmine à plus de 12 mètres au-dessus de l’Ouvèze qu’il enjambe. A découvrir absolument avec l’incontournable théâtre antique de la même ville. On notera que nombre de ponts antiques sont encore debout et en fonction. Pas sûr que nos constructions actuelles aient une durée de vie aussi longue.

Son tablier est à deux pentes comme les anciens ponts génois

Toujours sur l’Ouvèze vous pourrez faire un crochet jusqu’à Bedarrides pour y admirer un très joli pont à 3 arches datant du 17ème siècle. Son tablier est à deux pentes comme les anciens ponts génois. Ce qui lui donne un équilibre magnifique.

Du côté de Carpentras, vous pourrez découvrir un magnifique aqueduc, long de 729 mètres, datant du 18ème siècle. Lui aussi classé monument historique, il a remplacé un aqueduc enterré datant du moyen âge. Franchissant la rivière Auzon cette construction, due à l’architecte montpelliérain Jean de Clapier, servait à alimenter la ville de Carpentras en eau.

Le pont de Mallemort ©DR

Le pont de Mallemort, l’ancêtre en quelque sortede celui de Tancarville
Autre incontournable, le pont de Mallemort franchissant la Durance à hauteur de Mérindol. Également classé monument historique ce pont, construit en 1844, appartient à la première génération des ponts suspendus à faisceaux de fils de fer. L’ancêtre de celui de Tancarville en quelque sorte. Auparavant, on utilisait des chaînes en fer forgé. Cette technologie a été développée par l’ingénieur et entrepreneur français Marc Seguin. Ce pont présente également la particularité d’avoir un tablier en bois. La classe ! Il est aujourd’hui fermé à la circulation et dans son jus. Il attend avec impatience sa restauration prévue de longue date et qui tarde vraiment à venir. Quel dommage ! Il est prévu qu’il soit ouvert à la circulation des piétons et des cyclistes, ces derniers prenant beaucoup de risques en empruntant le pont moderne qui l’a remplacé. Aucune voie n’a été prévue pour les vélos…

Reconstruction en 3D du Pont d’Avignon ©DR

Le pont Saint Bénezet à Avignon, sans doute le pont le plus célèbre au monde
Le tour d’horizon ne serait pas complet si on omettait de citer le pont Saint Bénezet à Avignon. Sans doute le pont le plus célèbre au monde. Celui où l’on y danse et pas toujours en rond. Un pont à l’histoire particulièrement riche et mouvementée. Ce pont classé au patrimoine mondial de l’UNESCO accueille chaque année 400 000 visiteurs.

Le pont aqueduc de la Canaou un pont unique

Inauguré en 1537 par le roi François 1er, ce pont-aqueduc, qui enjambe le Coulon à Cavaillon, est un ouvrage unique au monde. Sa conception, dite en double arche, serait inspiré d’un dessin de Léonard de Vinci. Celui-ci ayant été chargé, en 1502, par le sultan ottoman Bajazet II de réaliser un pont sur le Bosphore. Cet ouvrage devait être capable de résister à des secousses sismiques et à des vents violents. Léonard de Vinci a alors imaginé ces doubles arches qui viennent comme des jambes de forces latérales consolider le pont. Cet ouvrage d’art ne fût jamais construit mais les dessins du peintre architecte n’auraient visiblement pas été inutiles… En effet, quand il fut question de construire un pont sur le Coulon, dont les crues pouvaient être violentes et dévastatrices, la technique de la double arche s’est avérée payante. Ce pont a été utilisé pendant près de 5 siècles avant de prendre sa retraite définitive en 1920.

Ce pont présente la particularité d’être aussi un aqueduc

Le pont de la Canaou présente la particularité d’être aussi un aqueduc permettant au canal de Saint Julien de traverser le Coulon. Sur les aqueducs traditionnels l’eau circule sur le tablier le plus en hauteur (comme sur le pont du Gard). Mais sur le pont de la Canaou, le canal emprunté par l’eau est fixé en dessous de la voie utilisée par les piétons et les charrettes. Et ce canal est construit en bois de chêne et de mélèze. Ainsi, en cas de forte crue il est emporté par les eaux et le pont reste intact. Une fois le Coulon revenu à son niveau normal il suffisait de reconstruire le canal fait en bois. C’était rapide et peu couteux.

Propriété de l’ASA du Canal Saint-Julien, sa restauration en cours devrait être achevée à l’automne 2024. Un parcours de l’eau intégrant le canal Saint Julien et ce pont est en cours d’élaboration par l’office de tourisme de l’agglomération de Cavaillon. A suivre…

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