Musée Angladon : ‘le jukebox de Matisse’ un concert de François Moschetta
François Moschetta se produira vendredi 30 septembre, à 19h30, dans le jardin du Musée Angladon à Avignon. Le pianiste interprétera des œuvres de Debussy, Mozart, Chopin et Scriabine piochées au hasard par les spectateurs et en résonance avec les interprétations de Matisse.
Henri Matisse, Jacques Doucet. Deux personnages-clés des avant-gardes se regardent, s’admirent, se rêvent… et s’écoutent avec le pianiste François Moschetta, vendredi 30 septembre à 19h30, dans le jardin du Musée Angladon. Au programme de ce concert, présenté dans le cadre de l’exposition ‘Le désir de la ligne. Henri Matisse dans les collections Doucet’ : Debussy, Mozart, Chopin et Scriabine.
François Moschetta a à cœur de partager avec le spectateur-auditeur son regard de pianiste sur l’exposition ‘Le désir de la ligne’. En déambulant dans l’exposition, il a relevé citations et particularités du travail de Matisse qui font écho à l’art qu’il pratique : le piano. Les spectateurs tireront au hasard des phrases et François Moschetta interprétera une des œuvres de Debussy, Mozart, Chopin ou Scriabine.
‘Habituellement, dans un jukebox, on met une pièce et ça déclenche le morceau qu’on a sélectionné. Aujourd’hui, je vais jouer le rôle du jukebox ! Explique François Moschetta, à partir des citations de Matisse piochées par le public, je vais choisir un morceau, parler des compositeurs, parler de mon instrument et expliquer pourquoi ce morceau résonne avec le travail de Matisse. On est très loin d’une conférence’.
‘Le désir de la ligne’
A travers l’étude des œuvres de Matisse acquises par Doucet, l’exposition ‘Le désir de la ligne’ tend à expliquer les liens entre le couturier, collectionneur et mécène Jacques Doucet (1853-1929) et l’artiste Henri Matisse (1869-1954). En confrontant les œuvres de Matisse à celles d’autres artistes, également collectionnées par Doucet, une nouvelle vision du parcours de l’un des représentants majeurs de l’art du XXe siècle est proposée.
Vendredi 30 septembre à 19h30, Jardin du Musée Angladon, Avignon. Tarif : 12€ plein tarif / 6€ tarif réduit. ‘Le désir de la ligne. Henri Matisse dans les collections Doucet’, du 2 juin au 9 octobre.
J.R.
Musée Angladon : ‘le jukebox de Matisse’ un concert de François Moschetta
Henri Matisse (1869-1954) peintre, sculpteur, graveur, céramiste… a révolutionné la seconde partie du XXe siècle. Comment ? Par sa recherche de la simplification, de la stylisation et l’audacieuse utilisation de fortes couleurs : le fauvisme. Pourtant, au départ, il travaillait comme clerc de notaire. Pour en savoir plus sur l’homme et ses œuvres ? Foncez au Musée Angladon qui y dévoile de nombreuses œuvres acquises par le couturier Jacques Doucet.
Jacques Doucet, le grand couturier Jacques Doucet (1853 à Paris -1929 à Neuilly-sur-Scène) ? C’était un grand couturier et aussi un collectionneur et mécène des plus raffinés. Il collectionne très tôt des œuvres de Matisse : dès 1910, il acquiert Le Géranium, un tableau de la même année, à un moment où le peintre n’est pas encore véritablement reconnu. Doucet confie à son conseiller André Suarès : «En quittant le XVIIIe siècle, j’ai sauté sur Matisse».
A Neuilly-sur-scène Cinq tableaux de Matisse rejoindront le célèbre Studio Art déco de la rue Saint-James à Neuilly-sur-Seine, où Jacques Doucet rassemble sa collection personnelle. Poissons rouges et palette (1914, New York, MoMA) y côtoie les œuvres majeures de l’avant-garde artistique du tournant du siècle : Pablo Picasso, Georges Braque, Constantin Brancusi…
Des tableaux et des estampes Parallèlement, Doucet fait l’acquisition de plusieurs dessins d’Henri Matisse et surtout de plusieurs dizaines de ses estampes. Il veut créer une bibliothèque spécialisée rassemblant des livres, des fonds d’images et des archives qui rendent compte de la création et de sa critique. Ce sera la Bibliothèque d’Art et d’Archéologie, un outil de travail pour les historiens de l’art. L’État français déploiera par la suite ce legs précieux en en faisant l’Institut national d’histoire de l’art. C’est de ce fonds, ainsi que de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, que proviennent la plupart des œuvres composant l’exposition ‘Le désir de la ligne’.
Déambulation dans l’exposition L’exposition s’articule en 4 parties. La première de 1900 à 1910 révèle les expérimentations de Matisse avec une série de nus et d’autoportraits. La deuxième, à partir de 1910, donne à voir son travail de l’estampe au gré de portraits alors que la guerre fait rage en 1914. Matisse propose en souscription ses estampes, dont l’argent collecté est offert aux familles des soldats mobilisés. La 3e partie, évoquant les années 1920, est dévolue au bonheur retrouvé à Nice où l’artiste vient de s’installer. Il y fait naître ses odalisques inspirées de ses voyages au Maghreb et de celle qui devint sa muse Lydia Délectorshaya. C’est une sibérienne de Tomsk. Orpheline mais fille de bonne famille, elle est embauchée chez les Matisse comme assistante, intendante puis secrétaire et devient le modèle du peintre, notamment pour le nu rose. Elle contribuera au succès de l’artiste en Russie en remettant à l’Ermitage et au musée Pouchkine plus de 300 objets liés à Matisse. La 4e partie évoque les années 1930-1940 s’ouvrant sur les tensions internationales et la guerre. En avril 1944 Amélie, la femme d’Henri Matisse et en avril, sa fille Marguerite –dite Jeannette-, seront arrêtées et emprisonnées par la Gestapo. Marguerite qui appartient à plusieurs réseaux de la résistance sera torturée et son visage défiguré. Henri Matisse peindra de nombreux portrait de sa fille. Puis il se met à dessiner avec ses ciseaux composant des collages de papiers découpés. Il est alité –il souffre d’un cancer des intestins- et ne peut plus peindre. Picasso lui rendra visite à Nice, en 1946. Car les deux artistes -qui se disaient eux-mêmes rivaux- nourrissaient l’un pour l’autre respect, considération et s’inspiraient mutuellement.
Matisse aimait les artistes Et se nourrit de leurs œuvres de William Turner lors d’un voyage à Londres –pendant son voyage de noce-, André Derain,Paul Gauguin, Auguste Renoir, Georges Braque, Pablo Picasso –qu’il rencontre lors de l’hiver 1906 grâce à l’américaine Gertrude Stein écrivain et collectionneuse d’art -. Vous voulez une anecdote ? Les demoiselles d’Avignon qui représentent des prostituées, peinture culte de Picasso s’inspire de la Danse de Matisse ! Également, Henri Matisse apprécie tant Paul Cézanne qu’il achètera en 1900 ‘Les trois baigneuses’ qu’il conservera très longtemps toujours auprès de lui, avant d’offrir la toile, en 1936, au musée du Petit Palais à Paris.
En savoir plus C’est parce qu’à 20 ans, immobilisé par une crise appendicite il garde le lit durant de longues semaine qu’Henri Matisse se met à peindre sur les conseils avisés de son voisin, Léon Bouvier, lui-même peintre amateur. Piqué par cette nouvelle passion, il prend des cours de dessin appliqués au textile de l’industrie locale, puis s’inscrit officieusement à l’atelier de Gustave Moreau. Sa décision est prise : il deviendra peintre.
Les infos pratiques Exposition Le désir de la ligne. Henri Matisse dans les collections de Jacques Doucet. Jusqu’à dimanche 9 octobre 2022. 5, rue du Laboureur à Avignon. 04 90 82 29 03. Le Musée Angladon est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite. Horaires : Du 1er avril au 31 octobre, du mardi au dimanche de 13h à 18h et fermé tout le mois de janvier. Tarif plein 8€.