4 décembre 2024 |

Ecrit par le 4 décembre 2024

«L’art est une fenêtre vers un autre mode de pensée,» François Cance, président d’Artothèque

François Cance, ancien professionnel de la banque et de la finance est le président de l’association culturelle et de loisirs Artothèque à Cabrières d’Avignon. Depuis 25 ans, il organise des rencontres entre les artistes et les publics afin que l’art entre dans le quotidien de chacun et aussi « parce que c’est dans mon ADN et que très jeune, j’ai baigné dans les antiquités et donc l’art’ ».

«Dans le secteur bancaire, comme dans tout secteur, de fortes pressions s’exercent. Pour m’en extraire, et parce que je ne jouais pas au golf, je me baladais au gré des rues parisiennes bordées de galeries, repérant des œuvres. Evidemment celles-ci me donnaient envie d’entrer en relation avec les artistes, ce que j’ai fait pour mon propre plaisir en menant ma petite enquête, puis en poussant les portes des ateliers. C’est ainsi que j’ai rencontré le sculpteur Dominique Pollès qui, fait rarissime, fond lui-même ses œuvres. J’ai assisté à plusieurs fusions en bronze, c’était exceptionnel… Il y a 20 ans, j’ai organisé l’exposition de Pollès et Poliakoff au centre d’art Campredon dont la cour accueille une sculpture de Pollès à l’initiative du maire de l’époque, Xavier Battini. J’ai la chance d’être entouré d’amis qui ont du talent et qui souhaitent partager leur univers artistique autour de la peinture, de la sculpture et de la photographie. C’est ainsi qu’artistes, élus, chefs d’entreprise nous allons, ensemble, rencontrer de grands créateurs installés dans la région et organisons des expositions, souvent installées en plein air, dans de grandes propriétés ouvertes, pour l’occasion, au public.

Ainsi le grand photographe, Hans Silvester, a exposé ses ‘poules heureuses’ dans les jardins d’Edouard Loubet au domaine de Capelongue à Bonnieux puis ‘Et ta beauté me foudroie’, toujours de Hans, sur le thème des femmes Hamer d’Ethiopie à la mairie – visible jusqu’à la fin du mois d’octobre- Delphine Creps souhaitant apporter cette touche artistique dès son entrée à la mairie dont elle est devenue le 1er magistrat. J’aime organiser des pique-niques au cœur même des ateliers d’artistes, chacun apportant son panier, installant de fait, déjà cette convivialité qui nous rapproche. Je trouvais qu’il était important de découvrir l’artiste dans l’antre où il créé : son univers, la lumière de son atelier, ses outils. C’est chaleureux et moins sévère que les vernissages dans la mesure où la période que nous traversons avec la Covid-19, nous avions également du mal à les organiser. Il fallait trouver la possibilité de faire vernir 10 à 20 personnes dans un jardin ou un atelier et créer un événement à la fois festif et amical avec un artiste et un créateur.

Ce que je ferai en 2021 sera sans doute dans le même esprit. Quatre à cinq rencontres interviendront entre avril et septembre. Pourquoi ne pas concevoir une galerie numérique avec tout ce portefeuille d’artistes ? Non, car je pense et travaille comme un artisan. Il y a de très belles galeries qui se sont emparées de cette technologie. Je crois en la rencontre, en l’enveloppement d’une atmosphère.»


«L’art est une fenêtre vers un autre mode de pensée,» François Cance, président d’Artothèque

Lauren Laz, directrice du Musée Angladon-Collection Jacques Doucet, détaille avec impatience la rentrée du bel hôtel particulier avec trois temps forts : la saison Degas, la participation aux Journées du patrimoine, la semaine italienne et le festival ‘C’est pas du luxe’. Elle  invite à retrouver, avant leur départ, ‘la Dame aux bijoux’ de Courbet et l’exposition ‘Choses’. 

«La pandémie du Coronovirus nous a tous bousculés et l’ensemble des événements annulés ont été reportés, relate Lauren Laz, directrice du Musée Angladon-Collection Jacques Doucet. Le prochain événement est la venue d’Anne Pingeot, la conservatrice honoraire du musée d’Orsay qui est une femme éblouissante, généreuse offrant une analyse fine du monde de l’art. Elle promet une rencontre extraordinaire autour d’une conférence spectacle le 17 septembre avec : ‘L’impossible interview de Degas’.

Pourquoi ?

Parce que Degas détestait la presse et les journalistes. Alors, Anne Pingeot s’est mise dans la peau d’une journaliste relevant dans les correspondances et les écrits de Degas, de ses éditeurs et amis artistes ses propos, reconstituant ainsi les réponses du grand peintre, graveur, sculpteur, photographe, naturaliste et impressionniste français (juillet 1834-septembre 1917). C’est enthousiasmant parce qu’Anne Pingeot connaît remarquablement la vie de l’artiste et l’incroyable histoire de la petite danseuse qui a marqué l’histoire de la sculpture. Il est également très surprenant que cette grande dame endosse la posture de comédienne pour interpréter l’histoire de l’art face à la posture habituelle de donner une conférence. Un rendez-vous, qui devait avoir lieu en mars dernier et qui avait détonné dans le paysage avignonnais car, à peine l’annonce faite de sa venue, toutes les places avaient été retenues dans l’après-midi même. Nous proposerons également une projection : ‘Degas à l’Opéra’, le 14 octobre, documentaire  réalisé par l’Avignonnaise Blandine Armand –qui sera présente lors de la projection- et Vincent Trisoli, travail issu d’une commande du Ministère de la Culture, du musée d’Orsay et de l’Opéra de Paris. A l’occasion de la Nuit des musées qui a d’habitude lieu en mai mais qui a été reportée le 14 novembre, nous proposons une performance de danse de la chorégraphe Balkis Moustashar avec ‘Les soli, attitudes habillées’  compagnie marseillaise conseillée par les Hivernales. Une danseuse va ainsi déambuler dans la collection, au gré de 6 scènes de danse.

Le lien entre la chorégraphe et le musée ?

L’intérêt de l’artiste pour le vêtement de la femme -puisqu’ici nous sommes chez les héritiers du couturier Jacques Doucet- et cette problématique : ‘Comment du vêtement de la femme irradient beauté, statut social, enfermement, libération… Le19 septembre, en association avec le festival ‘C’est pas du luxe’ porté par la fondation Abbé Pierre, nous proposons une visite contée suivie d’un atelier dédié aux acteurs du festival. Pour la semaine italienne nous entamerons une visite guidée des majoliques (faïence) et des arts de la table entre la Provence et l’Italie.» 

Musée Angladon-Collection Jacques Doucet, 5, rue Laboureur à Avignon 04 90 82 29 03. Angladon.com

https://echodumardi.com/tag/lauren-laz/   1/1