25 novembre 2024 |

Ecrit par le 25 novembre 2024

Weber le magnifique à la Scala Provence

Elégant, courtois, un rien moqueur et plein d’humour
Après le prologue musical de ses 2 compagnons de scène, l’harmoniste Greg Ziap – eh oui, celui là même de Johnny Halliday – et l’accordéoniste Pascal Contet, Jacques Weber entre de suite dans le vif du sujet : le théâtre qu’il aime, qui l’accapare mais qu’il n’hésitera pas également à bousculer au cours de sa prestation.

Un spectacle autour des grands textes de la littérature et du théâtre, avec de la musique et des anecdotes
Il affectionne bien sûr particulièrement Cyrano de Bergerac joué plus de 500 fois dans le rôle titre de Cyrano et qui lui a valu en tant que De Guiche le César du meilleur second rôle dans le film de Rappeneau de 1990. Il nous propose ici la longue tirade des «  Non merci ». La sympathie du public est acquise, il peut continuer avec Ruy Blas de Victor Hugo ou Lamartine et oser la longue tirade articulée « Le nuage en pantalon » ( Maria) de Maïakowsky pas forcément facile ni à dire ni à entendre. Le fantôme de Louis Jouvet planera pendant tout le spectacle et quelques bons mots permettront sourires et respirations. Il y aura aussi le glaçant «  Le coupeur d’eau» de Marguerite Duras, la lettre de Frida Khalo et Rimbaud. Une diction et une présence qu’il mettra toujours au service de ces beaux textes que ce soit dans la tirade de Don Juan ,quand il grimace Louis de Funès ou dans ce fabuleux texte sur l’Auteur critique de Raymond Devos qu’il interprète avec malice.

Quand Jacques Weber , le breton d’adoption prend le large
Sur un texte qu’il a écrit « Le matin breton, le Ciel est à l’eau » le décor est planté :  mouette qui ressemble au corbeau, gueules burinées de marin, blanc sec à tribord, algues vertes et fest-noz. Il savoure son enfance, se souvient des chansons scout.

Même si Le Weber à vif se termine sur les mots du Pèse-nerfs d’Antonin Artaud on sent aussi quelqu’un qui a choisi de prendre son temps, de savourer l’existence, en compagnie du public et aussi d’amis choisis tels ces 2 compères musiciens qui mériteraient d’être mieux intégrés à cette création portant collective.

Weber à vif. Jusqu’au 29 juillet. Relâche les 17 et 24 juillet. 15h45. 12 et 17€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr


Weber le magnifique à la Scala Provence

« Comme il vous plaira », la pièce aux 4 Molières pour la fin de saison à la Scala Provence.

« Comme il vous plaira », une version pop allégée de la comédie délurée de Shakespeare , mis en scène par Léna Bréban

Le jeune Duc, après avoir banni son grand frère, le vieux Duc, décide de bannir sa nièce Rosalinde, la fille du vieux Duc. Mais Célia, la fille du jeune Duc se considère comme la sœur de Rosalinde, la fille du vieux Duc. Toutes les deux décident donc de s’enfuir dans la forêt, à la recherche du vieux Duc. Comme elles sont poursuivies par le jeune Duc, Rosalinde, la fille du vieux Duc, se déguise en homme, et Célia, la fille du jeune Duc, en bergère. Le vieux Duc, le jeune Duc, la fille du vieux Duc, la fille du jeune Duc, les amis du vieux Duc, les amis du jeune Duc, tout ce petit monde se retrouve donc dans la forêt des Ardennes , décor familier dans l’œuvre de Shakespeare.

Succès public et succès d’estime pour ce spectacle a reçu 4 Molières en 2022
Molière du théâtre privé  pour le Théâtre de la Pépinière,  Molière de la mise en scène d’un spectacle de théâtre privé pour Léna Bréban. Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé pour Barbara Schulz. Molière de la comédienne dans un second rôle pour Ariane Mourier.

Entretien téléphonique avec l’actrice Barbara Shulz avant sa venue à la Scala

C’est votre premier Shakespeare , donnez nous envie d’aller voir cette pièce !
« C’est un pièce qui plait à tous :  habitués ou pas des théâtres, enfants de 5 ans ! Ca a été une révélation pour plein de gens. J’ai participé il n’y a pas longtemps à une émission de TV avec les rappeurs Bigflo et Oli qui sont venus voir le spectacle et qui en étaient dingues, j’ai invité des chauffeurs de taxi qui me ramenaient après la pièce. Ils disaient « moi je n’aime pas le théâtre». Ils m’ont envoyé ensuite des messages en disant «mais c’est incroyable !»

Magique et incroyable
C’est une adaptation très fidèle, qu’en a fait Pierre-Alain Leleu et la mise en scène de Léna  Bréban est inventive, brillante, solaire, profonde et humble je pense. Il y a quelque chose de magique qui rencontre le public qui adore ce spectacle. Dans toutes les villes où on l’a joué les gens sont très émus, alors que c’est une pièce qui est très drôle. Mais au delà il y a quelque chose qui touche au cœur : il y est question de l’amour sous toute ses formes, de sororité, d’amour filial, d’amour pour les personnes âgées, de vie en communauté, de camaraderie. On est 9 dans la troupe, il paraît que ça se voit que l’on s’aime bien – je vous le confirme on s’aime beaucoup- on chante.Et ça crée quelque chose d’assez magique qui embarque les spectateurs.

Diriez vous que c’est une comédie musicale ?
Oui puisqu’à la base dans la pièce de Shakespeare il y a des chansons. Léna Bréban a mis des musiques plus modernes : Velvet Underground, Moustaki mais aussi Diane Tell, Radio Head. C ‘est très varié et ça plait.

Votre rencontre avec Léna Bréban et Shakespeare
Léna Bréban est une amie, on avait envie de faire quelque chose ensemble , qu’elle me mette en scène. On a cherché ensemble des projets et c’est la directrice du Théâtre de la Pépinière qui a eu l’idée de proposer à Léna un Shakespeare.

Votre personnage Rosalinde
Je joue une jeune princesse qui à l’époque bien sûr n’a pas vraiment droit à la parole, regarde les hommes avoir le pouvoir, tombe amoureuse, est bannie, va dans une forêt, retrouve d’autres gens pour qui la vie n’était plus supportable dans ce royaume, vivent en communauté, retrouve la nature.

Un shakespeare visionnaire écrit en 1599 ?
Je le répète, cette pièce est incroyable, puissante. Elle est intemporelle, en résonnance moderne avec les thèmes abordés tels l’écologie, le féminisme. Elle plait, elle parle à tout le monde. Et on rit beaucoup. C’est assez fou  ce succès»

Mercredi 3 mai. 19h30. 12 à 35€. La Scala Provence. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. Réservation ici. lascala-provence.fr


Weber le magnifique à la Scala Provence

Le Sirba Octet s’invite pour un soir à la Scala Provence
Créé en 2003, le Sirba Octet contribue à conserver la tradition musicale des communautés juives et tzigane d’Europe de l’Est. Tels les klezmorims et musiciens tziganes qui traversaient les villages pour animer fêtes et mariages, les membres du Sirba Octet nous font traverser les frontières entre la Roumanie, la Moldavie, la Russie et la Hongrie avec des envolées musicales virtuoses et dansantes.

Tantz ! Un florilège de titres marqués par les sonorités traditionnelles des Doina, Hora, Sirba et autres danses des musiques klezmer et tziganes
« Kolomishka », « Hora de Bessarabie »
« Fantaisie Roumaine », « Suite de Moldavie »
« Doina Ciobanului / Sirba », « Vu bistu geven / Der yid in Yerushalaim /
Batuta de la Sarata, Bessarabye »
« Hora Flacailor Ikh shtey unter a bokserboym,musique Chava Alberstein Coragheasca »
« Jalea Tiganilor / Opa Tsupa / Yom Shabes yom », « A Gute Vokh »
« Oyfn Veg Shteyt A Boym / Avreml der Marvikher », « Tumbalalaika / Roumania, Roumania »
« Hora de Mana Pe Batai / Di Mashke »
« Katioucha / Otchi Tchornia », « Hora de Bessarabie »

Samedi 1er avril. 20h. 10 à 35€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr


Weber le magnifique à la Scala Provence

La reprise de saison a eu lieu en musique avec le violoniste Renaud Capuçon et continue ce vendredi avec la chanteuse Noémi Waysfeld

«Le temps de rêver» de Fauré à Gainsbourg,
La chanteuse inclassable Noémi Waysfeld nous convie à un voyage musical onirique et poétique. Elle a pioché pour cela parmi les plus beaux textes de la poésie française. Les arrangements du quatuor Dutilleux permettent à ce récital de trouver une cohérence et surtout de révéler les liens étroits entre la musique populaire et la musique « savante ».

Le quatuor Dutilleux ?
Au départ quatre artistes aux parcours similaires et complémentaires, quatre musiciens confirmés qui se retrouvent pour créer un quatuor à cordes. Ils se reconnaissent dans le monde raffiné d’invention du compositeur français Henri Dutilleux (1916-2013) et prennent avec humilité le nom du maître.

Au programme
Gabriel Fauré Chant d’automne ; Henri Duparc Invitation au voyage ; Henri Sauguet Le Chat ; Charles Trénet Chanson d’automne ; Ernest Chausso L’Albatros ; Gabriel Fauré Au bord de l’eau ; Charles Trénet L’Âme des poètes ; Joseph Kosma Fille d’acier ; Léo Ferré Est-ce ainsi que les hommes vivent ? ; Serge Gainsbourg Le Serpent qui danse ; Charles Trénet La Maison du poète par Noëmi Waysfeld, chant et le quatuor Dutilleux : Guillaume Chilemme, violon, Matthieu Handtschoewercker, violon, David Gaillard, alto et Thomas Durand, violoncelle.

Vendredi 24 mars. 20h. 10 à 23€. La Scala. 3, rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr


Weber le magnifique à la Scala Provence

Ceux qui ont du mal quelquefois à pousser la porte d’un club de jazz, se laisseront tenter par la salle de la Scala parfaitement adaptée à ce duo qui joue aussi bien la rencontre intime qu’explosive, le souffle et la percussion.

Il faut venir pour l’entendre encore – pour ma part inlassablement depuis plus de 40 ans -, pour découvrir peut-être pour la première fois cette légende vivante.

Figure majeure du free jazz en Europe dans les années 70, compositeur césarisé de musique de films ( Retour de Martin Guerre ou Cavaliers de l’orage), Victoire du jazz pour son dernier album MP85 aux Victoires du jazz 2021, le clarinettiste et saxophoniste Michel Portal s’illustre aussi dans la musique classique (Brahms, Mozart..) et la musique contemporaine ( Stockhausen, Berio, Boulez )

Virtuose, inclassable, indomptable, infatigable.
Infatigable car virtuose. Facétieux, toujours à la recherche d’un nouvel élan, de nouvelles sonorités , de nouvelles aventures avec des jeunes formations. Sa rencontre avec le pianiste Bojan Z (Bojan Zulfikarpašić) qui date de 1993 se joue toujours sur scène trente ans après avec le même enthousiasme et la même fraîcheur des débutants alors que l’un comme l’autre n’ont plus rien à prouver : juste le plaisir de la musique et de nous la faire entendre.

L’album MP85 et quelques autres…..
Ce MP85  fait référence au nombre de bougies de l’ anniversaire de ses 85 ans ( aujourd’hui 87!) “Je voulais une musique heureuse, vivante, explosive… Quelque chose qui soit ouvert à l’instant présent et qui renoue avec le plaisir du partage et du collectif après toutes ces semaines  d’emprisonnement et de solitude. (…) C’est une musique qui se moque des styles, qui choisit la vie, qui fait tomber les murs!” ».  Michel Portal 2020.

Dimanche 22 janvier 2023. 16h. 5 à 30€.La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr


Weber le magnifique à la Scala Provence

La machine de Turing : la pièce aux 4 Molières sur le plateau de la Scala Provence ce mardi. La Machine de Turing est une pièce de théâtre de Benoit Solès créée en 2018 au festival Off d’Avignon La pièce remporte 4 Molières en 2019 et depuis le succès n’a jamais été démenti : Molière du Théâtre privé (Théâtre Actuel que nous retrouvons rue Guillaume Puy pendant le festival Off), Molière du meilleur comédien d’un théâtre privé et Molière de l’Auteur francophone vivant, pour Benoit Solès, Molière pour le metteur en scène Tristan Petitgirard.

Manchester, hiver 1952
Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Turing porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, il n’est d’abord pas pris au sérieux par le sergent Ross. Mais sa présence n’échappe pas aux Services Secrets. Et pour cause, Alan Turing est un homme détenant de nombreux secrets… De son incroyable acharnement pour briser « l’Enigma», à sa course irrépressible pour comprendre le «code» de la nature, nous découvrons un homme atypique et attachant, inventeur d’une «machine pensante», véritable genèse de l’intelligence artificielle et des ordinateurs…Voici le destin hors du commun d’un génie injustement resté dans l’ombre et broyé par la «machine» bien-pensante de l’Angleterre des années 1950. Un homme qui a changé le monde !

Pourquoi un tel succès ? Tout est dit dans les Molières attribués 
La pièce écrite par Benoit Solès s’intéresse à la vie hors du commun du mathématicien Alan Türing dont les travaux scientifiques sont à l’origine de l’intelligence artificielle, et plus communément de l’informatique et de l’ordinateur. Selon plusieurs historiens le travail de Turing pour déchiffrer le code des transmissions allemandes permit de raccourcir la Seconde Guerre mondiale de deux ans. Excusez du peu ! Le thème, qui travaille à la réhabilitation de ce génie ignoré ne pouvait que faire mouche. Il y a ensuite la mise en scène de Tristan Petitgirard ingénieuse et dynamique et un duo d’acteurs attachants avec un Benoit Solès au mieux de sa forme, sensible et complexe.

L’avant et l’après spectacle
Une heure avant et une heure après chaque représentation, le restaurant La Scala Provence accueille les spectateurs pour un verre ou un repas cuisiné avec soin. Le hall se transforme alors en lieu de vie et la convivialité est de rigueur.

Mardi 17 janvier 2023. 19h30. 12 à 35€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90. lascala-provence.fr


Weber le magnifique à la Scala Provence

Après un trimestre de fonctionnement en saison, la Scala Provence confirme sa place dans le paysage avignonnais et son succès. Ouverte au public le 7 juillet 2022 pour le festival Off d’Avignon,  inaugurée en octobre pour la saison 2022-2023, La Scala Provence, pendant Sud de la Scala Paris, a trouvé son rythme de croisière mais surtout son public. Lors de l’inauguration,  les fondateurs Mélanie et Frédéric Biessy avaient intitulé leur édito « Emerveillés ». Nous avons voulu savoir si cet émerveillement dure encore et quel est le bilan d’un premier trimestre dense, en rencontrant Mr Frédéric Biessy lors d’une conversation téléphonique.

Etes-vous toujours émerveillé ?
Oui plus que jamais. Ce qui arrive est génial, inouï. Le public a répondu présent, les séances sont pleines pour des artistes connus comme pour des artistes émergents. Le public nous remercie, a envie de rester, de prolonger le moment du spectacle. Tout est gratifiant, on sait pourquoi on a fait ce projet, on ne s’y est pas trompé.

Après trois mois de fonctionnement, qu’est-ce-qui vous a le plus surpris ?
Je ne m’y attendais pas,  je ne savais pas que cette ville avait  un tel désir de théâtre l’hiver. Je pensais qu’avec l’offre déjà incroyable de théâtres permanents le succès serait plus long à venir. Mais c’est incroyable , cette ville « est shootée aux spectacles ». Ce n’est décidément pas une ville normale… Je suis très excité par l’idée que le public est là, le public se partage et, en tant qu’ancien joueur de tennis, c’est sûr, j’aime qu’on me renvoie la balle ! L’énergie qui se profilait déjà au Off 2022 se confirme et ça j’en raffole. Il ne suffisait pas d’avoir une grande salle (600 places) avec un grand plateau.

Le public ?
C’est un phénomène extrêmement agréable : les gens viennent à pied ou en vélo, non stressés. Ils semblent déjà captifs, ils ne sont pas sortis d’un métro en courant ou d’un taxi bloqué par des embouteillages. Ils viennent volontiers dans le hall avant ou après le spectacle pour un verre ou un plat concocté par le restaurant. Le hall devient alors un forum, une agora.

Quels partenariats avez vous déjà tissés ?
Nous avons inauguré un partenariat avec le Chœur et le Ballet de  l’Opéra du Grand Avignon, dans le cadre d’apér’opéra. Ils se sont produits début janvier à la Scala et se renouvelleront pendant le Off 2023 avec un créneau spécifique. Des invitations sont lancées à d’autres lieux culturels de la ville. Peut-être quelques rapprochements avec le In. Mais le but n’est pas de faire pour faire. Laissons le temps. La balle est dans leur camp, tout est envisageable.

Vos perspectives ?
Mon rêve serait effectivement d’avoir une programmation quasi-quotidienne. Que ce lieu qui nous émerveille toujours par son emplacement et son architecture devienne une maison d’accueil de tous les arts et de tous les artistes, ouvert hiver comme été, un véritable lieu de vie. C’est d’ailleurs le projet initial. La programmation est indispensable certes, mais ce qui m’intéresse le plus ce sont les résidences d’artistes, les perspectives de découvrir des artistes émergents notamment dans le cadre de notre Label Scala Music. Avec le pari de l’éclectisme et ses 4 salles, la Scala Provence peut être habitée toute la journée par des résidences et vibrer jusqu’au soir.

L’avenir proche ?
Le théâtre va  fermer pendant le mois de février pour finir des travaux, peaufiner tout ça, refaire la façade pour une réouverture le 4 mars.

Quelques indiscrétions pour le festival Off 2023 ?
Plutôt que de vous dévoiler la programmation, je vais vous livrer quelques noms : Alain Françon, Georges Lavaudant, Yoann Bourgeois, Elodie Menant, Jacques Weber…

La Scala Provence DR

Weber le magnifique à la Scala Provence

Qualifié pour la finale de l’émission ‘La France a un incroyable talent’, la troupe guinéenne Circus Baobab est de passage à Avignon pour deux représentations uniques.

Avec leur spectacle ‘Yé ! (l’eau)’, 13 acrobates et danseurs s’apprêtent à voltiger au-dessus de la scène de La Scala-Provence dans la cité des papes. La troupe guinéenne Circus Baobab, actuellement en finale de l’émission de M6 ‘La France a un incroyable talent’ après avoir obtenu un golden buzzer’ de la part d’Eric Antoine, propose deux représentations uniques à la Scala-Provence (retrouvez ici l’intégralité de la vidéo de la prestation de Circus Baobab lors de l’émission du 8 novembre dernier de ‘La France a un incroyable talent’). L’occasion ou jamais de découvrir l’univers de ces circassiens poussant toujours plus loin les limites de l’équilibre et de la transgression, tout en se frottant aux grandes questions environnementales.

© DR

Un périple aux nombreux défis environnementaux
Raconter la capacité de l’Homme à insister, à recommencer, à inventer. Et si les recoins d’un monde en ruine, devenaient le décor d’une renaissance ? Une autre fin du monde est possible.  Voilà ce que disent ces corps.
Puisant à la source de la créativité, les artistes acrobates et danseurs emmènent le spectateur, au fil de l’eau, dans un périple aux nombreux défis environnementaux. De la terre à l’envol, au-delà de la raison, ces oiseaux acrobates nous transportent et nous interrogent sur l’urgence climatique, la perte de repères, la remise en question de la réalité. Chaque existence est tiraillée entre le désir de s’élever et la peur de tomber.

L.G.

Samedi 10 décembre à 20h et dimanche 11 décembre à 16h. De 12€ à 30€. La Scala-Provence. 3, rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 65 00 00 90. https://lascala-provence.fr/

Directeur artistique : Kerfalla Bakala Camara
Metteur en cirque et compositeur : Yann Ecauvre
La troupe de 13 acrobates-danseurs : Bangoura Hamidou, Bangoura Momo, Camara Amara Den Wock, Camara Bangaly, Camara Ibrahima Sory, Camara Moussa, Camara Sekou, Keita Aïcha, Sylla Bangaly, Sylla Fode Kaba, Sylla M’Mahawa, Youla Mamadouba, Camara Facinet.


Weber le magnifique à la Scala Provence

« On n’a pas connu Martha Argerich (icône du clavier née en 1941) à ses débuts, mais là on vient d’assister en direct à l’envol d’une grande concertiste! » confie, ravie, une avignonnaise qui était présente, ce dimanche après-midi, lors du 1er récital de piano donné dans la Salle de la Scala Provence.

Une révélation, avec une musicienne née dans l’Ain en 1992 et récompensée au Conservatoire Régional de Lyon. A moins de 20 ans, elle part déjà en tournée en France et à l’étranger. En 2019, elle est invitée en Suède alors que débutent la pandémie et le confinement. Elle en profite pendant deux ans pour explorer le Grand Nord, la nature, le froid, les massifs enneigés. Et lors de ses randonnées, elle s’oxygène mentalement, recherche un autre univers musical et compose dans sa tête le programme d’un CD qui serait un florilège de « Paradis perdus » entre deux mondes. Elle défriche d’autres territoires, de nouvelles écritures pianistiques au-delà de Chopin, Mozart, Beethoven ou Rachmaninov, qui permettent de mettre en valeur l’amplitude du piano, jusqu’au fortissimo en passant par le sotto voce et révéler ainsi la nature dans tous ses états.

Jodyline Gaillardin sur la scène de la Scala Provence.

Pour ce 1er concert donné sur la scène de la Scala Provence, Jodyline a concocté un itinéraire inclassable et poétique. D’abord une partition de Henry Cowell sur la création du monde, puis « 5 trees – Opus 75 » de Jean Sibelius sur 5 essences de bois, une oeuvre de la compositrice américaine Amy Beach, un lied de Schubert revisité par Liszt, une « Goyesca » de Granados, complainte entre une jeune fille et un rossignol et enfin « La valse » de Ravel. Un voyage initiatique entre vent et vagues, un univers unique où, tour à tour, la jeune pianiste cogne avec son coude gauche sur le clavier puis effleure les touches d’ivoire et d’ébène du quart de queue Yamaha de sa main droite, alterne puissance et flamboyance, accords acrobatiques et fluidité, virtuosité et finesse, crescendo et diminuendo, touchers punchy et caresses.

Jodyline Gaillardin en pleine dédicace. ©André Brunetti

« Le Monde » l’a sélectionnée parmi les albums à écouter absolument, la revue « Classica » lui a décerné son « Choc du mois » pour son 1er CD « Lost Paradises » édité par le Label Scala Music grâce à son directeur de la musique, Rodolphe Bruneau-Boulmier. Jodyline Gaillardin a signé quelques autographes à l’issue du concert. « C’est une chance d’avoir un label qui a accepté que j’enregistre ce programme, qui m’a laissée libre de mes choix musicaux » explique-t-elle, « Merci pour votre émotion et votre puisssance » répondra une spectatrice sous le charme, « Ca fait du bien de changer un peu », répondra la concertiste à peine trentenaire, « La musique c’est un puits sans fond, il suffit d’être curieux pour découvrir grâce à internet de nouveaux compositeurs, des territoires musicaux différents, des partitions innovantes. C’est comme la cuisine, moi j’adore les crêpes, toutes les crêpes, sucrées ou salées! Mais je viens de donner des concerts au Brésil et là-bas, j’ai découvert d’autres mets, d’autres recettes, des goûts différents, des épices, des saveurs qui s’ajoutent à ce que j’aime ».

Retenez bien son nom, Jodyline Gallavardin! Cette étoile du piano va briller longtemps au firmament de la musique!

Contact : www.scalamusic.fr

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