22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Trophées Stars & Métiers : nos artisans ont un incroyable talent et un savoir-faire hors-pair

Pendant que La Croisette accueillait la Soirée d’ouverture du 76ème Festival de Cannes, le Château de la Tour de Vaucros à Sorgues organisait la 16ème édition du Prix « Stars & Métiers » co-décerné par la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Banque Populaire Méditerranée et la Socama (Société de Caution Mutuelle Artisanale Méditerrannée).

« Ca fait du bien une soirée pareille! On positive! On rend hommage à des entrepreneurs passionnés et compétents! Dans ce monde morose et agressif, enfin de la bienveillance, des applaudissements, ça fait chaud au coeur! » commente un participant.

Sabine Calba, Directrice Générale de la BPMED a évoqué le poids de l’artisanat en PACA (Provence Alpes Côte d’Azur) : « Nous sommes la 2ème région de France en densité (217 256 entreprises, 396 pour 10 000 habitants), 33% des entreprises sont artisanales. Nous partageons les mêmes valeurs : attachement au territoire, proximité, dynamisme, solidarité ». Lui succède à la tribune, une autre femme, Valérie Coissieux, Présidente de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de Vaucluse : « Il y a plus de 25 000 artisans dans notre département, une diversité de métiers (42% dans le bâtiment, 35% dans les services, 15% dans la production et 9% dans l’alimentation), avec l’explosion du coût de l’énergie, les boulangers, les pâtissiers, les patrons de pressings ont vu leur facture de gaz ou d’électricité multipliée par 3, 4 voire plus. Nous avons besoin de vous, les banques. Autre préoccupation en Vaucluse : d’ici 5 ans, 54 000 artisans vont partir à la retraite. Il faut absolument anticiper, organiser la transmission de leur atelier, de leur commerce, il faut aider les jeunes à les reprendre, sinon les rideaux resteront définitivement baissés. Ce n’est pas avec l’intelligence artificielle qu’on remplacera leur passion ».

Débute alors la remise des prix qui récompensent l’excellence, la persévérance, la pugnacité de ces chefs d’entreprises. Ils sont à la fois gestionnaires, designers, managers, producteurs, avec leurs équipes, ils allient tradition et modernité, savoir-faire d’hier et technicité de demain.

En présence de Sabine Calba et Philippe Henri, respectivement Directrice Générale et Président de Banque Populaire Méditerranée, les prix ont été remis par Pierre Brizi, Directeur du réseau de la Banque Populaire Méditerranée, Valérie Coissieux, Présidente de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de niveau départemental du Vaucluse, Sandra Saillio, Présidente de la Socama Méditerranée et Philippe Million, dirigeant de l’entreprise Everest Isolation et ancien lauréat des Stars et Métiers 2016.

« Le Grand Prix de l’Entrepreneur » a été décerné à Philippe Catinaud, le charismatique patron de MASFER au Thor. Cet ingénieur des Arts et Métiers qui a roulé sa bosse chez General Electric, Alstom, Saint-Gobain a repris en 2001 l’entreprise, alors installée à l’Isle-sur-La Sorgue et spécialisée dans la métallerie et ferronnerie. Il est passé de 5 à 30 salariés, d’1 MF à 3,6M€ de chiffre d’affaires en ajoutant d’autres cordes à son arc, comme la menuiserie aluminium, les ossatures légères, les fenêtres de 24m2 ouvertes sur le monde. Il a aussi contribué à préserver un lieu de mémoire : l’ancienne tuilerie des Milles, près d’Aix-en-Provence, un ancien camp de déportation, devenu « Site Mémorial », avec une passerelle en acier suspendue, une verrière, une charpente, toute l’huisserie, des portes et fenêtres vitrées pare-balles. Reconnu « Maître-artisan métallerie-serrurerie 2022 », il explique à l’assitance : « Innover, c’est notre challenge quotidien, avec mes artisans, nous réfléchissons ensemble à répondre aux normes par de la créativité. C’est du simple bon sens! Nous avons aussi engagé deux femmes dans notre équipe et comme la vie n’est pas finie à 58 ans, on a aussi embauché des quinquas! ».

Pour remettre « Le Prix de l’Innovation », c’est Sandra Saillio, Présidente de la Socama qui a pris la parole à la tribune. « Nous accompagnons les artisans toute leur vie, de la création de l’entreprise, son développement puis la transmission aux plus jeunes. Nous avons en commun la passion et l’ambition de nos rêves. En 2022, dans la Région Sud nous avons aidé 2 300 entrepreneurs en cautionnant 105M€ de crédits, le Vaucluse à lui seul en a capté 25%. Le lauréat qui a reçu cette distinction est Christian Taillefer, pour son entreprise de trottinettes électriques CT Concept installée à Saint-Didier. « Cet homme-là a réussi sa reconversion! As de VTT, 6 fois champion de France, médaillé en Europe, détenteur d’un record de vitesse de 212km/H en vélo sur neige sur le site du ‘Kilomètre lancé’ à Vars (05), il est devenu tourneur-fraiseur-ajusteur » dit-elle. A la demande de ses copains moniteurs de ski, Christian Taillefer s’est d’abord mis à dessiner une trottinette spéciale pour la neige. « J’ai pris une base de vélo, puis enlevé le dérailleur, les vitesses, gardé les grandes roues et mis une batterie électrique. Le modèle a évolué. Maintenant, on peut se promener dans le Ventoux en silence, faire des randonnées sans déranger les voisins, je travaille avec l’ONF (Office national des forêts) pour équiper leurs agents, comme ceux des polices municipales. J’ai aussi créé un prototype pour l’ancien champion paralympique de vélo, Tristan Mouric (amputé d’un bras et une jambe à la suite d’un accident), un modèle sur mesure. Depuis il est ravi d’aller et venir en toute liberté! »

“N’oublions jamais qu’il faut des employeurs pour créer des emplois!“

Philippe Henri, Président de la BPMED

3ème lauréat, Stéphane Roucheton de Art et Rénovation qui a reçu “le Grand Prix Responsable » pour sa capacité à intégrer les préoccupations sociétales et environnementales dans sa société « Art et Rénovation » qui restaure du bâti ancien avec des pierres sèches trouvées sur place et de la chaux pour enduire les murs. Il se définit comme un « maçon du terroir » : « Je n’utilise ni ciment, ni béton, seulement du mortier, comme les Grecs et les Romains. Evidemment, s’il fait trop chaud ou trop froid ou si le mistral souffle à 100km/h comme en ce moment, il m’est impossible de badigeonner les murs. Les calades, je les aménage avec des pierres que les paysans enlèvent de leurs champs. C’est un métier rude et il est difficile de trouver du personnel » confie-t-il, avec regret. Malgré les difficultés, il a à son actif la restauration de sites archéologiques, d’églises, du Fort de Buoux ou des remparts d’Oppède.

Enfin, remise du « Coup de coeur » à un ébéniste qui a passé son CAP à 16 ans et demi, Gilles Tournillon de Sainte-Cécile-les-Vignes. Aujourd’hui son entreprise Atelier Tournillon, créée en 1993, emploie 9 salariés et a reçu en 2018 le label « Entreprise du Patrimoine Vivant ». Mais surtout, il a l’agrément de la Direction des Musées de France et des Monuments Historiques pour son expertise. A ce titre, il est l’un des 3 spécialistes au monde à pouvoir tenir dans ses mains « La Joconde »! Si, si! L’oeuvre-maîtresse de Leonard de Vinci, l’incontournable trésor du Musée du Louvre que des millions de touristes du monde entier vont voir depuis des décennies au terme de longues heures d’attente.
« C’est une peinture sur bois, du peuplier. Sa conservation est surveillée notamment par des spécialistes du Louvre, de l’Université de Florence, du Centre d’imagerie scientifique du CNRS de Poitiers, du Laboratoire de recherche mécanique du bois de Montpellier. Tout le monde veille sur elle, un protocole précis de check-up annuel a été rédigé qu’il faut respecter scrupuleusement. Jamais à 16 ans, je n’aurais imaginer en arriver là ! A l’arrière du tableau, sur le chassis, sont fixés des palpeurs-capteurs pour mesurer les éventuels changements de température, d’hydrométrie, à 1° près. Si nécessaire, une alarme se déclencherait et les spécialistes débouleraient immédiatement. »
Gilles Tournillon qui a eu une formation d’artisan ébéniste, l’a élargie au fil des ans, des opportunités et des rencontres au scientifique et il a passé l’habilitation des Musées de France. « Je vis ma passion » résume-t-il, modestement.

Le président de BPMED, Philippe Henri a conclu la cérémonie : « Nous sommes ici en famille, avec les artisans, puisque depuis le XIXème siècle, la Banque Populaire les accompagne. C’est notre fierté, notre ADN, le ferment de notre activité, au service des hommes et de la vitalité des territoires. N’oublions jamais qu’il faut des employeurs pour créer des emplois! »

Contacts :
www.cmar-paca.fr
www.bpmed.fr
www.socama.com


Trophées Stars & Métiers : nos artisans ont un incroyable talent et un savoir-faire hors-pair

La manufacture Brun de Vian-Tiran a reçu le Prix de ‘La plus belle entreprise familiale du monde’. Il a été décerné par une association de 12 entreprises familiales européennes de tradition et d’excellence, ‘Primum Familiae Vini’, dont l’histoire remonte parfois à la Renaissance. L’an dernier, les mêmes acteurs avaient décernés à la famille d’entrepreneurs islois le prix ‘Family is sustainability’ (La famille s’inscrit dans la durabilité), pour l’excellence des produits, la transmission intergénérationnelle et la responsabilité sociale.

Attirant des candidatures de tous horizons et continents, le prix repose, outre la dimension familiale, sur la démonstration d’une transmission de savoir-faire d’exception, sur une grande exigence d’éthique et d’éco-responsabilité, et sur une démarche constante d’innovation.

Décerné à Brun de Vian Tiran,
ce prix vient récompenser 215 années d’efforts, tout particulièrement la persévérance de nos prédécesseurs dans le contexte des dernières décennies si difficiles pour le secteur industriel en France : pas seulement les 8 générations de la famille dirigeante mais aussi tout l’écosystème durable qui entoure la manufacture, des éleveurs aux designers et des manufacturiers aux clients fidèles qui se transmettent nos étoffes de parents à enfants. Il est accompagné d’une récompense de 100 000€. Le prix a été remis à l’issue de la visite de l’usine.

En savoir plus
Brun de Vian-Tiran est toujours un fabricant intégré. Aujourd’hui, progrès techniques des machines et gestes ancestraux se complètent et s’enrichissent pour que le produit soit noble et beau. Bien que certaines étapes de fabrication aient été mécanisées au fil du temps, l’Homme et son savoir-faire restent les éléments clés de la manufacture. Les machines les plus modernes de l’industrie textile viennent simplement le seconder dans sa quête de perfection.

Le prix La plus belle entreprise familiale du monde

Les chiffres clés
8 générations se succèdent depuis 1808 ; 45 salariés ; 15 : le nombre moyen d’étapes de la fabrication d’une couverture Brun de Vian-Tiran : assemblage, ensimage, teinture, cardage, filature, bobinage, ourdissage, tissage, rentrayage, foulage, lavage, lainage, rame, tondage et bordage ; Plus de 20 pays différents fournissent les laines et les fibres lainières travaillées par 
Brun de Vian-Tiran ; Les produits sont stockés en permanence et livrables sans délai.

Primum Familiæ Vini,
désignation latine pour Premières Familles du Vin (PFV), est une association de vignerons prestigieux, propriétaires de caves et de domaines historiques. Ses membres, à travers le monde, sont limités à douze familles ou établissements vinicoles, 6 français, 2 italiens, 2 espagnols, un allemand et un portugais.

L’association a été créée en 1993 
par Miguel Torres et Robert Drouhin. Le but était de réunir quelques-unes des plus grandes familles vigneronnes du monde afin de faciliter échanges et communications entre elles. Tous les membres sont propriétaires d’un domaine viticole prestigieux et qui jouit d’une grande réputation internationale. Les nouveaux membres ne sont cooptés que par décision unanime.

En 2021, l’association met aux enchères une caisse contenant une bouteille premium de chacune des maisons membres ainsi qu’une invitation à visiter leurs domaines respectifs.

En 2018, l’association regroupe douze membres : Marchesi Antinori SrlToscane ; Château Mouton RothschildBordeaux (Pauillac) ; Maison Joseph DrouhinBourgogne (Beaune) ; Weingut Egon Müller ScharzhofbergMoselle (Sarre) ; Hugel et filsAlsace ; Champagne Pol RogerChampagne ; Perrin et filsChâteau de BeaucastelVallée du Rhône, depuis 2006 ; Symington Family EstatesPorto ; Tenuta San Guido, Toscane ; Bodegas TorresCatalogne ; Bodegas Vega SiciliaRibera del Duero ; Domaine Clarence DillonBordeaux, depuis 2018.

Les anciens membres
Plusieurs membres ont quitté les PFV car n’étant plus propriétaires de caves familiales :
Château Cos d’Estournel, Bordeaux (Saint-Estèphe), en 1998 ; Mondavi, Californie (Napa Valley), en 2005 ; Paul Jaboulet aîné, Vallée du Rhône, en 20063.

Modèle d’étole

Le musée sensoriel et boutique de la manufacture Brun de Vian Tiran
Le Musée invite les visiteurs à découvrir les 15 étapes de la fabrication d’une étoffe dans un Musée Sensoriel à l’Isle-sur-la-Sorgue.

Après plus de deux siècles,
Pierre et Jean-Louis Brun, respectivement 7ème et 8ème générations de cette entreprise familiale, vous proposent de partager leur passion pour les plus belles laines du monde et pour le métier de manufacturier. Dans une aile de la manufacturele bâtiment présente 460 m² sur deux niveaux qui vous permettront de vous immerger dans l’univers d’une manufacture unique, témoin de l’activité textile qui est à l’origine de la ville de l’Isle-sur-la-Sorgue.

Au rez-de-chaussée, accédez à la Boutique de la Manufacture et découvrez nos étoffes dans trois univers : la mode, la nuit et la décoration.

À l’étage, assistez à la transformation de la fibre en l’étoffe lors d’un parcours immersif et interactif d’1h30 : le marché aux laines, le cinéma de fils Mohair, le labyrinthe de la fabrication et le laboratoire de l’innovation et du design. Les plus jeunes peuvent mener une enquête guidée par Edgar le petit mouton. Une expérience au cœur des plus belles laines du monde à vivre seul, entre amis ou en famille.

Pierre et Jean-Louis Brun

https://echodumardi.com/tag/la-plus-belle-entreprise-familiale-du-monde/   1/1