16 juillet 2024 |

Ecrit par le 16 juillet 2024

Pablito Zago arborise la maison de Fogasses

Artiste avignonnais, Pablito Zago a contribué à embellir la ville et à y apporter des couleurs par de nombreuses œuvres. En juin 2023, il a créé une fresque pour la caisse primaire d’assurance maladie afin de célébrer ses valeurs humaines. Il a également décoré des jeux pour enfants, collaboré avec Subway pour la réalisation de gourdes, et réalisé de nombreuses fresques dans la ville, notamment sur le bâtiment de la CAF, à Avignon Confluences, vers la gare TGV.

Entre juillet et septembre, sa série « The Walking Trees » est exposée à la Maison de Fogasses dans le centre historique d’Avignon. Cette exposition, plus conceptuelle et philosophique que ses autres œuvres, aborde la thématique de la disparition de l’eau, où les végétaux se placent au-dessus de l’homme et se déplacent pour trouver cette source vitale plutôt que de rester fixes. La série véhicule un message d’espoir. Habituellement focalisé sur la représentation humaine, les visages et les ponts entre l’Homme et l’Animal à travers les masques, l’artiste explore ici une nouvelle direction.

Création de la série
La série The walking trees a été créée sur une durée d’environ 6 mois et Pablito Zago prévoit de la continuer dans le temps. L’artiste tire son inspiration d’un voyage au Sénégal puis d’un séjour à la Réunion, où il a été fasciné par le banian, surnommé “l’arbre qui marche” et très touché par la poésie qui s’en dégageait. C’est à cet instant précis qu’il a décidé d’en faire une œuvre. Le nom de cette série se trouve dans la version anglophone du terme “ the walking trees”. “Et du coup, en traduisant arbre qui marche, j’ai pensé à walking tree. Et en opposition, ça m’a fait penser à The walking dead, mort-vivant. » « Selon moi, l’arbre est plus intelligent que l’homme, alors que l’homme, en ce moment, a plutôt tendance à marcher à reculons et à subir une rétrogradation.” analyse l’artiste.

La représentation de cette série :
No (more) Water / The Walking Trees explore une toute autre perspective : une représentation du monde où l’Homme a disparu, laissant place uniquement aux végétaux. Cette œuvre reflète un constat poignant des bouleversements climatiques.

Le rapport aux couleurs :
Comme l’intégralité des œuvres de Pablito Zago, les œuvres sont très colorées. « Les choix de couleurs, c’est quelque chose d’inexplicable pour moi. J’adore les turquoises et le rose, ça a toujours fait partie de mon travail. Depuis 3-4 ans, le jaune est un peu plus rentré dans mon travail.” Cette digigraphie est différente des autres œuvres de la série par la présence d’un homme perdu au milieu de ces banians. “Alors, quand je fais des affiches, j’aime bien trouver un truc pour que ça ne soit jamais la même chose que ce que je conçois sur une toile. J’ai ainsi fait entrer un personnage, que j’ai nommé ‘le touriste’, et dont j’imagine qu’il s’est trompé de vol, arrivant dans une destination inconnue. Alors il se retrouve perdu, dans ce nouveau monde, loin de sa valise à roulettes. Il s’agit de replacer l’homme dans un contexte, sans pour autant le mettre en valeur, » relate Pablito Zago.

Technique des coulures :
L’esthétique du tableau offre une impression de lianes tombant d’une certaine hauteur, rappelant les coulures du graffiti. “On dirait vraiment des coulures. C’est un élément qui a résonné dans ma tête au moment où j’exécutais mon tableau. Comme lorsque l’on superpose plein de couleurs, et qu’au-dessus de la toile, il y a cette cette peinture qui coule et se fait lianes. ”

Sarah Ripert

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