23 novembre 2024 |

Ecrit par le 23 novembre 2024

Avignon : 3ème édition de « Med’Agri », le plus grand salon professionnel de l’agriculture méditerranéenne à Agroparc

Après deux années de salon en visioconféfrence, retour au présentiel au parc des expositions de Châteaublanc. Avec un invité de marque : Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement (SGPI), chargé de déployer le dispositif « France 2030 » et venu rencontrer en Vaucluse les acteurs agricoles de l’innovation.

En présence de la préfète, Violaine Démaret, de la présidente du Conseil Départemental, Dominique Santoni, du président de la Région Sud, Renaud Muselier, du président de la chambre régionale d’agriculture, André Bernard, de la présidente départementale, Georgia Lambertin, de la maire d’Avignon, Cécile Helle, mais aussi de la conseillère régionale Bénédicte Martin, Bruno Bonnell a fait le tour des 350 exposants en machinisme agricole, en plants et semis, et des représentants des stations d’expérimentation, de l’INRAE, du Canal de Provence et de la CNR (Compagnie Nationale du Rhône).

D’emblée, André Bernard, qui a eu l’idée de ce salon, a mis l’accent sur « Une année difficile pour les paysans avec le gel, la sècheresse, l’inflation, l’explosion du coût des engrais, des semences, de l’énergie parfois multiplié par 3, 5 ou 10. C’est pourquoi nous devons revenir à une production locale, aux circuits courts. Nous avons une charge énorme sur les épaules : nourrir tout le monde. Déjà nous nous sommes adaptés au changement de climat, préserver l’espace, être plus sobres en eau grâce au goutte à goutte, nous avons réduit le phytosanitaire, nous développons le photovoltaïque, nous pratiquons le binage ».

La PDG de la Compagnie Nationale du Rhône, Laurence Borie-Bancel embraye : « Le monde agricole est touché de plein fouet par les crûes, les tempêtes, la canicule mais il doit assurer notre souveraineté alimentaire. Déjà cet été, les températures proches de 40° ont impacté la production hydro-électrique du Rhône de 25%, une baisse qui a des conséquences sur l’irrigation et la navigation fluviale. La concession e la CNR a été reconduite jusqu’à 2041, ce qui prolonge notre mission d’intérêt général pour accompagner les agriculteurs vauclusiens ».

Cécile Helle se dit « Heureuse d’ouvrir ce salon puisque l’agriculture fait partie de l’histoire, de la culture, de l’identité d’Avignon. A notre niveau, nous luttons contre l’artificialisation des sols. A l’occasion de la révision de notre PLU (Plan local d’urbanisme) nous augmenterons la superficie des terres arables, depuis des années, nous proposons aux écoliers avignonnais des fruits et légumes produits ici, souvent bio. Chaque semaine, nous participons à la distribution de fruits et légumes aux familles les plus démunies et dans les épiceries sociales. Tout le monde doit pouvoir bien manger. Et puis, je n’oublie pas qu’Avignon a des centaines de chercheurs à l’INRAE de Montfavet, le Pôle d’Agro-sciences à Agroparc et le Pôle de Compétitivité Alimentaire « Innov’Alliance ». Mc Cormick France (Herbes et poivres Ducros et aides à la pâtisserie Vahiné) a aussi son siège pour la France à Avignon!“

Violaine Démaret, Bruno Bonell, Renaud Muselier, Dominique Santoni, Cécile Helle et Laurence Borie-Bancel écoutant André Bernard. ©Andrée Brunetti

C’est au tour de la présidente de l’exécutif Dominique Santoni de prendre la parole pour se féliciter de l’existence de 2 évènements qui rythment la vie agricole de Vaucluse ‘Terroir en fête’ en juin à l’Arbousière, et ‘Med’AGri’ en octobre à Châteublanc. « Le département propose des interventions sur le thème de l’irrigation. Cet été nous avons pris conscience de la valeur eau, quand le puis est à sec comme le dit le dicton populaire, parfois il a fallu envoyer des camions-citernes pour approvisionner des villages. D’ailleurs j’organiserai des Etats Généraux de l’Eau avec la Région, l’Etat, les communautés de communes, les syndicats des eaux. Madame la Préfète et Monsieur le Président de la Région Sud m’ont déjà donné leur accord! L’accès à l’eau est absolument crucial pour la viabilité des exploitations, des vignobles, pour l’attractivité de notre territoire, pour la beauté de nos paysages ».

Place ensuite à Renaud Muselier d’intervenir, d’abord pour saluer la nouvelle préfète de Vaucluse. « On se connaît tous les deux puisque vous étiez auparavant en poste dans les Alpes de Haute-Provence, vous connaissez à fond les dossiers agricoles, notamment la lavandiculture. Avec vous on va gagner du temps, d’ailleurs je vous annonce que la Première ministre Elisabeth Borne viendra à la Convention des Maires le 14 novembre. Med’Agri, c’est une rencontre avec un profession noble, les paysans, ils ont un travail exigeant, difficile mais enthousiasmant. Ils doivent faire face à une hausse exponentielle des prix, des charges énergétiques, un climat changeant. Ils représentent 25% de la superficie de Provence-Alpes-Côte d’Azur, 21 000 exploitations, un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros et ils totalisent 284 labels (pour les vins AOC de la Vallée du Rhône, de Cassis et Bandol, le Muscat de Beaumes de Venise, l’agneau de Sisteron, les foins de la Crau, les huiles essentielles de lavande en Haute-Provence, l’huile d’olive des Baux, la truffe du Tricastin…). Nous avons structuré les filières, nous avons augementé le budget de l ‘irrigation de 20%, nous sommes allés réclamer des subventions à Bruxelles. Ici on produit et on consomme responsable. Le paysans doit pouvoir vivre dignement de son travail. Avec la réforme de la PAC (Politique agricole commune) ce sont 115M€ qui seront investis en 5 ans pour une véritable transition énergétique. Les Romains avaient inventé les aqueducs, les ingénieurs du XXème siècle les barrages et le Canal de Provence, Pagnol a écrit sur les oeillets des Soubeyran dans Manon des sources, à Dubaï, en plein désert, on arrive faire pousser des plantes grâce au goutte à goutte… Il n’y a pas de raison que nous ne soyons pas innovants mais un plan de 800M€ sera nécessaire. » Le président de la Région Sud conclut :  » Grâce au Canal de Provence, nous irriguons 47 000 hectares mais un petit coup de pouce serait le bienvenu » à l’attention de Bruno Bonnell venu annoncer que sur les 54 milliards d’euros du plan « France 2030 », 3 seraient conscarés à la revitalisation de l’agriculture.

Le secrétaire général pour l’investissement le rassurera « 3 milliards seront bel et bien flêchés pour l’agro-alimentaire, les métiers d’avenir de l’agriculture. Je fais le tour de France pour inciter chacun à lancer des projets, nous en manquons, osez en déposer. Nous ne voulons pas construire une Muraille de Chine de papier, nous voulons être pragmatiques, concrets, donc simplifier les démarches, l’accès aux dossiers. Il faut faire comme au loto où tous les gagnants ont forcément tenté leur chance ».

Quant à Violaine Démaret, arrivée en Vaucluse le 23 août, elle participait pour la 1ère fois à l’inauguration de Med’Agri.  » Je suis heureuse d’être restée en Provence » dit la préfète, « Je vais être brève, 3 mots suffisent à traduire mon état d’esprit : soyez fiers de votre agriculture et de ce que vous faites, ayez confiance en vous, innovez et notre avenir sera assuré ».

Bénédicte Martin avec la médaille de l’ordre national du Mérite Agricole remis par Renaud Muselier. ©Andrée Brunetti

Parallèlement à cette inauguration a eu lieu une cérémonie de remise de l’Ordre National du Mérite Agricole à la conseillère régionale Bénédicte Martin qui se bat depuis des décennies, bec et ongles, pour les paysans. Renaud Muselier dira d’elle : « Vous êtes une femme droite, honnête, généreuse, pétillante, attentive, toujours au service des autres. Petite-fille, fille, soeur d’agriculteurs, vous vous dévouez depuis toujours à ce territoire, à ce terroir. Vraie vauclusienne, vous vous êtes engagée aux côtés de Jacques Chirac, votre mentor, en collant des affiches à 16 ans. Après être passée par Sciences-Po, vous vous êtes lancée en politique. Elue à Malaucène, puis conseillère régionale Provence Alpes Côte d’Azur, vous êtes en charge de l’agriculture, la viticulture, la ruralité et le terroir, vous vous êtes démenée pour la création du Parc Naturel Régional du Ventoux. Vous aimez et respectez les agriculteurs, vous êtes discrète, exemplaire, jamais vous ne renoncez malgré l’adversité ».

Emue, (et elle n’était pas la seule), entourée de sa maman, de son frère et de ses amis, dont Georgia Lambertin, la présidente de la Chambre d’Agriculture de Vaucluse et André Bernard pour la Chambre Régionale, Bénédicte Martin prend la parole. « Je suis partagée entre plaisir et pudeur. J’ai un amour infini pour ma terre, mon Vaucluse, ma région où vivent des gens sincères, intelligents qui savent s’adapter. Quand j’étais petite, je passais l’été dans les champs quand les autres partaient en vacances. Le monde rural c’est mon ADN, le travail ma religion. J’ai envie de vous dire ce que j’ai écrit le 26 mars 2020 quand le gel a frappé notre exploitation : « J’ai mal pour ceux qui doivent courber l’échine, la peur au ventre, qui scrutent le ciel et en l’espace d’une nuit voient réduit à néant le travail de toute une année. J’ai lu cette angoisse dans les yeux de mes parents, mais, chaque fois, ils ont su se relever, ils posaient des bougies dans les vergers pour limiter le gel avec l’énergie du désespoir. Nourrir les autres, c’est toute leur vie ».

www.med-agri.com


Avignon : 3ème édition de « Med’Agri », le plus grand salon professionnel de l’agriculture méditerranéenne à Agroparc

Tecnoconverting engineering, notamment installé à Châteaurenard, développe un système pour empêcher les macro-déchets solides de terminer leur course dans nos rivières et nos mers. Un dispositif d’autant plus urgent pour la préserve des eaux que l’expédition de la fondation Tara Océan ‘Micro-plastiques 2019’, notamment réalisée dans le Rhône, a montré que 100% des fleuves sont pollués par les plastiques.

La CNR (Compagnie nationale du Rhône), concessionnaire unique du Rhône et l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse ont lancé le 1er avril dernier, ‘Plastic-Rhône’ la première étude mondiale sur les mécanismes de pollution par le plastique dans un fleuve. La majorité des plastiques retrouvés est déjà sous forme de micro-plastiques impossibles à collecter, véritables ‘éponges à polluants’ avec un effet délétère sur la faune des grands fleuves et des océans. L’adoption d’actions concrètes en faveur de l’environnement demeure au cœur des préoccupations. Une étude publiée dans la revue Science montre qu’en suivant la trajectoire actuelle, le déversement des déchets plastiques dans les océans devrait atteindre 29 millions de tonnes en 2040, soit trois fois plus qu’aujourd’hui.

Filet de captage Tecno-Grabber : mode d’emploi

Le système proposé par Tecnoconverting Engineering est un système simple et peu coûteux, qui s’installe dans des collecteurs d’eaux usées et d’eaux pluviales, sur les bassins d’eaux pluviaux ou sur tous déversoirs (même naturels). Il s’agit d’un filet tubulaire à mailles, intégré aux collecteurs, facile à installer. Le principe est simple : retenir les déchets solides pour les empêcher d’atteindre les cours d’eau ou la mer. Cette solution illustre l’engagement environnemental de TecnoConverting Engineering, société dont la maison mère est en Espagne avec une agence locale sur Avignon, asseyant sa présence sur le marché français.

3 à 5 tonnes de déchets

Tecno-Grabber est un système déjà testé dans certaines villes avec des résultats positifs. « Les premiers résultats sur nos équipements mis en place permettent d’observer qu’à chaque point où ce système est installé, il est retenu entre 3 et 5 tonnes par an de plastiques et autres macro-déchets », précise un des membres de l’équipe. Les communes disposant d’un réseau pluvial (indépendant ou unitaire) ou même de bassin d’orage peuvent envisager ce produit comme une solution à la collecte des macro-déchets. L’eau est amenée à travers le filet de sécurité évitant ainsi de possibles débordements et une contamination du milieu récepteur.

« Si, dans une ville de taille moyenne, il y avait entre 150 et 200 points sur le réseau d’égouts pouvant être équipés de ce système, les volumes de macro-déchets ainsi captés seraient compris entre 500 et 1000 tonnes par an et par commune. Les filets sont faciles à installer avec un prix abordable par rapport à d’autres systèmes alternatifs qui ont jusqu’à présent été moins efficaces. De plus, une stratégie de réutilisation du filet est possible. »

Tecno-Grabber est fabriqué avec une matière plastique résistante, une maille tressée, sous la forme d’un tube de 2 mètres de long, capable de supporter une grande quantité de matière sans se casser. Le système peut généralement être installé en quelques heures et est opérationnel pour fonctionner dès le premier épisode pluvieux. L’installation est dimensionnée pour qu’elle parvienne à retenir le plus grand volume de solides sans provoquer de bouchons dans le réseau concerné. 


Avignon : 3ème édition de « Med’Agri », le plus grand salon professionnel de l’agriculture méditerranéenne à Agroparc

«Les fleuves sont les grands absents des alertes sur le changement climatique et les grands oubliés des réflexions politiques. Pourtant, ils structurent nos pays et nos paysages, ils nous abreuvent et nous nourrissent, ils nous transportent parfois. Ils peuvent aussi nous rendre malades, ne plus avoir assez d’eau pour nous nourrir, ou en avoir trop et nous noyer. Nous sommes donc tous concernés par ces chemins d’eau, qu’ils soient proches ou lointains, mais nous ne nous en préoccupons pas assez.»

Le changement climatique
« C’est ce que nous rappelle Élisabeth Ayrault dans ce vibrant plaidoyer pour les fleuves, à travers notamment l’exemple du Rhône qu’elle connaît particulièrement bien, puisqu’elle préside la Compagnie nationale du Rhône (CNR). »

Le Rhône et les hommes
« Depuis plus de quatre-vingts ans, le Rhône fait l’objet d’une gestion intégrée qui est un modèle d’aménagement du territoire. La CNR veille sur lui et le considère comme un tout indivisible. Les recettes de l’hydroélectricité financent les trois missions solidaires entre elles – énergie, irrigation et navigation – mais aussi les actions liées à l’environnement et aux territoires traversés par le Rhône. »

Un modèle pour d’autres pays ?
« La CNR, entreprise privée responsable à caractère public, garantit l’équilibre du fleuve qui reste un bien commun. Ce faisant, elle réconcilie profit et intérêt général, et permet une redistribution équitable entre toutes les parties prenantes liées au Rhône. À notre époque où l’eau devient rare et encore plus précieuse, il serait pertinent de généraliser ce modèle à d’autres fleuves à travers le monde. »

L’intelligence de l’écosystème
« Au-delà d’un plaidoyer pour les fleuves, ce livre est aussi le récit d’un parcours exceptionnel, celui d’une femme engagée, autant sur un plan professionnel que personnel, et convaincue qu’aucune solution à nos problèmes ne peut fonctionner sans prise en compte de l’écosystème dans lequel nous vivons. »

Le fleuve est une entité
« De l’architecture aux fleuves, en passant par l’urbanisme, les services à l’énergie et les déchets, elle a montré qu’il est possible de réconcilier écologie et économie, et que les entreprises ont un rôle essentiel à jouer dans la transition énergétique pour qu’enfin les choses changent vraiment. »

L’auteure
Architecte de formation, Élisabeth Ayrault a occupé des postes de direction au sein des groupes Suez, Elyo ou Sita France, avant d’être nommée en 2013 présidente de la CNR, où elle accompagne la transformation de l’entreprise et accélère son développement au service de la transition énergétique. En tant que présidente de la CNR, elle a fondé les Initiatives pour l’avenir des grands fleuves, un espace d’échanges pluridisciplinaires qui défend une gestion intégrée des fleuves et agit pour leur avenir, présidé par Erik Orsenna.

Les leçons du Rhône. Que serions-nous sans les fleuves ?’ 20€. 14,99€ en numérique. 256 pages. Préface d’Erik Orsenna. D’Elisabeth Ayrault. Chez Actes Sud.

Exceptionnelle exposition photo
‘Visages du Rhône,le fleuve-roi’ , Exposition photographique de Camille Moirenc du 13 mars au 14 juillet 2021. Grilles du Jardin du Luxembourg – Paris Accès libre au public. visagesdurhone.com

https://echodumardi.com/tag/la-cnr/   1/1