22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

La gauche avignonnaise se mobilise pour avoir un député de Vaucluse et pas d’ailleurs

Alors que les élections législatives se dérouleront les dimanches 30 juin et 7 juillet prochains, c’est entre la gauche et le RN que devrait se jouer la 1re circonscription de Vaucluse. Le choix par les appareils nationaux d’un candidat ‘parachuté’ pour mener la liste du nouveau Front populaire semble cependant loin de faire l’unanimité au sein des différents courants de gauches locaux qui craignent, qu’après l’erreur de casting de 2022, ce choix très controversé ne débouche, cette fois-ci, sur un ‘accident industriel’ en offrant le grand chelem au parti de Marine Le Pen dans toutes les circonscriptions du département.

« Nous avons souhaité que notre candidat à ces prochaines législatives connaisse le territoire et ses attentes. C’était un impératif », insiste Lucien Stanzione, sénateur socialiste de Vaucluse, afin d’évoquer le profil des postulants à la députation dans la 1re circonscription du département lors des élections des 30 juin et 7 juillet prochains.
Rappelons qu’auparavant, l’annonce du parachutage d’un candidat LFI (La France insoumise) lyonnais pour briguer ce siège de député pour Avignon, Le Pontet et Morières-lès-Avignon avait fait l’effet d’un véritable électrochoc au sein de la gauche avignonnaise.

Gauche de rupture
Il faut dire qu’avec Raphaël Arnault, ce choix imposé par les états-majors parisiens suscite de vives réactions. Co-fondateur en 2018 à Lyon de l’organisation antifasciste La Jeune garde, dont il a été aussi pendant longtemps le porte-parole, le militant d’extrême gauche de 29 ans, prône « une gauche de rupture ». Un activisme qui lui aura notamment valu d’être agressé en 2021 à la gare de Lyon à Paris par plusieurs militants des ‘Zouaves Paris’, groupuscule d’ultradroite dissout en 2022.
Pour ses détracteurs, le parcours de Raphaël Arnault suscite surtout des inquiétudes. De quoi d’ailleurs s’attirer les foudres des médias du groupe de Vincent Bolloré. Fiché S pour des faits de violences selon Europe 1 notamment, cet assistant d’éducation aurait eu aussi maille à partir avec la militante ‘féministe identitaire’ Alice Cordier, qui a déposé une main courante contre ce dernier pour avoir proféré de menaces de mort à son encontre. Jamais condamné, Raphaël Arnault a aussi été entendu tout récemment par la police nationale pour apologie du terrorisme suite aux attaques du Hamas en Israël le 7 octobre dernier. Une convocation « contre ceux qui défendent ardemment les droits des palestiniens » dénoncée par la Jeune garde.

Raphaël Arnault, co-fondateur à Lyon du mouvement anti-fasciste la Jeune garde,  et sa suppléante Mathilde Millat, militante du NPA sur Lyon également.

Candidat ‘antifa’ contre candidate ‘antifada’
Du pain béni pour Catherine Jaouen, députée RN sortante qui n’en demandait pas tant alors que son parti venait déjà de virer en tête sur Avignon lors des dernières européennes avec 28,67%, suivi par LFI (22,10%) et Raphaël Glucksmann (10,97%). La suppléante de Joris Hébrard – ce dernier ayant été élu à l’Assemblée en 2022 avant de lui céder sa place l’an dernier pour retrouver son fauteuil de maire du Pontet – voyait là l’occasion de jouer la carte de la modération en communiquant, sitôt l’investiture nationale de Raphaël Arnault connue, sur le fait que « la violence politique n’a pas sa place en Avignon. »
Une ‘victimisation’ qui permettait dans la foulée à l’élue vauclusienne de lancer un appel au rassemblement de « tous les partis de l’arc républicain et démocrate afin de dénoncer cette candidature et à se mobiliser pour faire barrage à l’extrémisme politique des LFI. »
La recette semble fonctionner à merveille. ‘L’épouvantail’ Raphaël Arnault mobilisant à 200% les sympathisants RN et finissant de convaincre une partie des électeurs de la droite républicaine locale de rejoindre le camp des pro-Bardella. Pire encore, l’effet repoussoir est tel que même certains militants de gauche excédés se déclaraient anonymement prêt à franchir le Rubicon du vote en faveur du parti de Marine Le Pen. Et les proches de la députée RN de jouer la carte d’une proximité pagnolesque par opposition à ce parachutage au parfum des Gones : « C’est peut-être le candidat antifa, mais nous c’est la candidate antifada. »

Réaction d’urgence
Ces retours du terrain de l’électorat vauclusiens seront tels qu’il ne faudra pas plus de 48 heures pour que les élus de gauche locaux prennent conscience des risques que fait peser cette candidature sur les résultats de la 1re circonscription de Vaucluse.
« L’électorat de gauche ne se reconnaît pas dans cette candidature aussi clivante prônant la violence dans la lutte contre l’extrême-droite, explique Cécile Helle, maire d’Avignon. Ce parachutage, c’est irrespectueux ! Il était donc inenvisageable que j’apporte mon soutien à une candidature qui est à l’inverse des valeurs que je défends. »
Même constat pour le sénateur Stanzione pour qui ce candidat « développe des idées qui ne correspondent pas à la vision et les attentes de notre territoire ».
Au final, dans sa très grande majorité, la gauche local a donc décidé de ne pas se soumettre aux insoumis tout en annonçant dans la foulée son soutien à une candidature alternative.

La candidature Philippe Pascal
C’est donc Philippe Pascal, un ancien LFI aujourd’hui militant au sein de la Gauche démocratique et sociale (GDS), qui partira à la conquête de cette 1re circonscription. Suppléé par Annie Rosenblatt, élue au conseil municipal d’Avignon sous l’étiquette Les écologistes-EELV, c’est ensemble qu’ils porteront les couleurs du ‘Front populaire de Vaucluse’.
Si elle est considérée comme dissidente par LFI, cette démarche est toutefois soutenue au niveau départemental par le parti socialiste, les Ecologistes, GDS, Génération.s et Place publique dont les logos apparaissent sur les tracts officiels de ce Front Populaire ‘made in Vaucluse’. Le PCF 84 ainsi que le PRG 84 ont aussi depuis annoncé leur ralliement.

« D’inspecteur voyou, je suis passé à Robins des bois de l’Urssaf. »

Philippe Pascal

Face au profil antifa de Raphaël Arnault, Philippe Pascal présente un parcours qui a également tout pour séduire les ‘purs’ du peuple de gauche. Âgé de 67 ans, ce natif de la Croix des Oiseaux, habitant aujourd’hui aux Rotondes, est un ancien inspecteur de l’Urssaf. A ce titre, c’est lui qui, missionné en 2010 par le Codaf (Comité opérationnel départemental anti-fraude), contrôlera le restaurant les Agassins au Pontet. Une affaire qui débouchera ensuite sur une très longue procédure qui l’opposera à François Mariani, propriétaire des lieux et alors aussi président de la CCI de Vaucluse. « J’ai gagné 3 procès contre lui et d’inspecteur voyou je suis passé à Robins des bois de l’Urssaf. »

Engagement humanitaire de longue date à Gaza
Militant au MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) dès 1974, ce diplômé des sapeurs-pompiers est aussi un infatigable humanitaire. Présent au Niger, il a également fait partie de la première mission mondiale qui est entrée dans Gaza en 2009, au lendemain du cesser le feu suite à l’opération militaire israélienne ‘Plomb Durci’. Président de l’association ‘Un pont pour la paix’ il retournera à Gaza « en passant par des tunnels » en 2011 puis en 2013. En février dernier, il tentera à nouveau vainement d’apporter son aide mais le passage vers Gaza sera finalement jugé trop dangereux. Il restera alors bloqué côté égyptien, à Port-Saïd, où il travaillera avec le Croissant Rouge ainsi que dans plusieurs hôpitaux du secteur.

« Côte à côte comme un symbole : un militant pro-palestinien et une militante juive contre l’extrême-droite. »

De son côté, sa suppléante rappelle aussi son engagement : « Dès que le RN dérape, je suis toujours en face que ce soit au conseil municipal ou au Grand Avignon où je suis aussi conseillère communautaire. »
« Je suis en phase avec les idées que défend Philippe Pascal, poursuit Annie Rosenblatt. J’apporte une touche écologiste en étant mobilisée sur des sujets comme la Zac d’Entraigues, l’aéroport, la LEO… mais surtout, nous sommes aux côtés des gens pour entendre leurs souffrances et leurs espoirs. »
« C’est important que nous nous trouvions côte à côte, insiste Philippe Pascal. Comme un symbole : un militant pro-palestinien et une militante juive contre l’extrême-droite. »
« Cette candidature, c’est une gauche de combat contre les inégalités », martèle Cécile Helle.

Règlement de compte chez les LFI ?
Avec un tel ADN ayant toutes les chances de fédérer les électeurs de gauche, on peut légitimement s’interroger sur les raisons qui ont empêché ce binôme d’obtenir l’investiture nationale du Front populaire.
« Quand j’étais chez LFI, j’ai eu des discussions musclées avec Manuel Bompard (ndlr : coordinateur national des Insoumis). Depuis, il ne me porte pas dans son cœur », avance Philippe Pascal pour expliquer ce court-circuitage. Il poursuit : « nous avions le soutien de nombreuses familles politiques de la gauche vauclusiennes, nous avions le soutien des élus locaux de gauche, nous avions le soutien de François Ruffin ou bien encore de Raphaël Glucksmann, mais ‘monsieur’ Bompard a choisi la candidature de la dissidence. Ce parachutage a été décidé pour que je ne sois pas élu. »

« Il y avait donc nécessité d’agir rapidement car nous prenions le risque de perdre alors que nous avons la légitimité du fruit de notre travail que nous réalisons à Avignon depuis 10 ans, justifie la maire de la cité des papes. Si nous ne l’avions pas fait, on nous l’aurait reproché. »
Seul hic, en arrivant en tête des partis de gauche à Avignon aux élections européennes, la direction nationale de LFI estime que c’est à elle seule de décider qui doit être partir sur Avignon. Quitte à investir Raphaël Arnault qui n’avait pas hésité à se lancer face à la Nupes dans la 2e circonscription du Rhône aux législatives de 2022 (6,81% au 1er tour). Une circonscription aujourd’hui conservée par les écologistes. C’est donc en Vaucluse que le jeune antifa lyonnais, qui a été auditionné à l’Assemblée nationale sous le nom de Raphaël Archenault dans le cadre d’un débat sur la lutte contre le terrorisme d’extrême droite, sera candidat avec sa suppléante Mathilde Millat, une militante du NPA de 26 ans travaillant dans le milieu associatif sur Lyon.

« Il y a déjà eu un candidat LFI. Il a échoué. »

Cécile Helle, maire d’Avignon

« Il y a déjà eu un candidat LFI. Il a échoué, rappelle Cécile Helle. Pourtant, quand on voit le profil de cette circonscription, nous devrions déjà avoir un député de gauche depuis 2022. »
La maire d’Avignon fait ainsi clairement référence aux précédentes législatives où le choix du candidat Insoumis Farid Faryssy (sous la bannière Nupes), un proche de Manuel Bompard, n’avait pas permis de mobiliser pleinement dans cette circonscription pourtant constituée d’un solide socle d’électeurs de gauche. Certains reprochant à l’avocat avignonnais d’être une ‘erreur de casting’ en ayant permis l’élection d’un député RN à 656 voix près.
Ne voulant pas renouveler cette erreur et ainsi éviter cette fois-ci ‘un accident industriel’ en permettant au RN de réaliser un potentiel grand chelem dans les 5 circonscriptions de Vaucluse, la quasi-totalité de la gauche vauclusienne semble déterminée à mener ce combat jusqu’à son terme.
« J’ai besoin d’avoir un député de gauche, persiste la maire d’Avignon. Un député de combat qui puisse accompagner, défendre et comprendre ce territoire. Et je sais de quoi je parle puisque j’ai été députée de cette circonscription. »

« On gagnera avec ou sans lui. »

Philippe Pascal, candidat du Front populaire Vaucluse

Place à une campagne éclair
« Nous irons jusqu’au bout, prévient dans la foulée Cécile Helle. On fera campagne, on se mobilisera. Toutes les voix vont compter. Le seul barrage au RN c’est Philippe Pascal et Annie Rosenblatt et cela dès le 30 juin. »
« Nous avons déjà fait barrage au RN. On sait faire et on a l’expérience des campagnes », assure David Fournier, adjoint au maire d’Avignon qui promet une mobilisation sans faille sur le terrain durant les quelques jours que durera cette courte campagne électorale.
« Soit on laissait faire et on avait la certitude d’aller à l’échec, soit on se donnait une chance de gagner alors que l’on en avait aucune », résume Eric Deshayes, adjoint au maire d’Avignon (membre exécutif de Génération.s) et directeur de campagne de Philippe Pascal et Annie Rosenblatt.
« On gagnera avec ou sans lui », prévient Philippe Pascal qui espère cependant encore que Raphaël Arnault jettera l’éponge d’ici l’élection. Une demande partagée par Fabien Roussel, secrétaire national du parti communiste français, qui aussi réclamé ce retrait.
« Il y a la lutte contre le RN, mais il y a surtout la lutte pour les Français », rappelle le sénateur Lucien Stanzione qui a peut-être compris que l’enjeu était davantage d’élire un député pour le Vaucluse que pour Rafah…


La gauche avignonnaise se mobilise pour avoir un député de Vaucluse et pas d’ailleurs

Après la dissolution surprise de l’Assemblée, se dirige-t-on vers un grand chelem RN/Reconquête aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet prochains en Vaucluse ? Pas si sûr, car si la 5e circonscription est prenable, rien n’est jouée dans celle d’Avignon.

Débâcle, déconfiture, déroute, débandade, désastre, désaveu, déculottée, défaite, les synonymes ne manquent pas pour définir la Bérézina du parti présidentiel aux Européennes.
La fusée Bardella bénéficie ainsi de 30 élus RN à Bruxelles pendant que la candidate macronienne Valérie Hayet en a 13, tout comme le candidat PS Raphaël Glucksmann, LFI avec Manon Aubry 9, le LR François-Xavier Bellamy 6, Marion Maréchal avec Reconquête 5, tout comme l’écologiste Marie Toussaint. En plus, le seul député macroniste de Vaucluse Jean-François Lovisolo, ancien secrétaire de la Fédération PS du département, annonce qu’il passe son tour pour se recentrer sur les prochaines municipales à La Tour d’Aigues.

Après l’annonce des résultats des élections européennes , le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Cette dissolution, prévue par l’article 12 de la Constitution, met fin de manière anticipée au mandat des députés de l’Assemblée. Les élections législatives, qui devaient avoir lieu en 2027, auront ainsi lieu le 30 juin et 7 juillet. Comme le détaille cette infographie, basée sur les données de Légifrance, c’est la 6e fois qu’un président prend la décision de dissoudre l’Assemblée nationale sous la Ve République. ©Valentine Fourreau-Statista

Coup de poker ou coup de folie ?
Emmanuel Macron qui répète à l’envi « C’est moi ou le chaos », qui a encore déclaré le 16 mai dans un entretien exclusif à l’Express : « On garde notre cap, notre stratégie est la bonne », le ‘Mozart de la finance’ qui affiche 3100Mds€ de dette pour un déficit public de 5,5% du PIB subit donc une déconvenue magistrale.
Et dans un geste désespéré, il renverse la table, décide ‘tout à trac’ de dissoudre. Pari dangereux? Coup de poker ? Quitte ou double ? Saut dans l’inconnu ? Suicide collectif ? Coup de génie politique ? L’avenir le dira.
Depuis des décennies en Vaucluse, l’ancrage du Rassemblement National de Marine Le Pen, après celui du Front national de Jean-Marie Le Pen, se consolide à chaque scrutin, il creuse son sillon, conforte son socle. En plus, il bénéficie d’une publicité plein feux avec un président qui installe le match depuis qu’il est élu, faisant de lui son principal opposant en surjouant la dramatisation. Cette fois, le piège qu’il a tendu aux lepénistes se referme sur lui.

Le RN creuse inexorablement son sillon
Hervé de Lépinau, député RN salue se félicite de cette « motion de censure en grandeur réelle des électeurs ». Et il ne mâche pas ses mots, « Le président Macron n’aime ni la France, ni les Français. Il gouverne à coups de 49-3 à l’assemblée et méprise les parlementaires, il joue les va-t-en guerre en Ukraine, sa politique est un échec sur toute la ligne. Il fracture la société, met ses concitoyens en difficulté, que ce soient les agriculteurs qui croulent sous les normes et ne vivent pas décemment de leur travail, que ce soient les ménages qui vont encore subir une hausse de 11% du gaz dès le 1er juillet en plus de l’inflation galopante depuis des mois. » Evidemment, Hervé de Lépinau va se représenter aux législatives à Carpentras, après une campagne-éclair, les 30 juin et 7 juillet prochains « Une nouvelle génération, plus jeune, va régénérer le Palais Bourbon, mener une autre politique pour améliorer la vie des Français » conclut-il.

Du côté de Reconquête, Yann Bompard, le maire d’Orange qui était sur la liste de Marion Maréchal, salue cette percée sur la droite de l’échiquier. « Avec mon père (ancien maire, conseiller régional et député d’Orange et ma mère (ancienne maire et conseillère départementale de Bollène), nous appelons à l’union des droites depuis des décennies, tant mieux si Marion tend la main au RN, ensemble on sera plus fort ».

« Une campagne-éclair de 3 semaines, c’est bien trop court ! »

Julien Aubert

Julien Aubert qui n’avait pas pu briguer un 3e mandat LR en 2022, éliminé dès le 1er tour, ne cache pas sa colère, lui qui était dans la même promotion qu’Emmanuel Macron à l’ENA : « Avec cette dissolution, Il confie les clés du camion au RN pour qu’il échoue, c’est dangereux. Une campagne-éclair de 3 semaines, c’est bien trop court, il se moque des Français. En 2017, en même temps, il avait tué en même temps la gauche et la droite. Là, il crée une confusion extrême et joue les pompiers pyromanes ».

De son côté, Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse rappelle qu’elle n’entend pas céder aux chants des sirènes : « Je suis issue d’une famille gaulliste. Du RPR jusqu’aux Républicains, j’ai toujours appartenu à cette même famille : une droite indépendante et singulière. Certains aujourd’hui sont tentés de suivre le RN, je ne les suivrai pas. Certains, hier, ont rejoint Emmanuel Macron, je ne les ai pas ralliés et ne les rallierai pas. Et, pour les élections législatives à venir, je réaffirme haut et fort que Les Républicains doivent partir sous leurs propres couleurs et rester indépendants, tant du Rassemblement national que de la Majorité présidentielle. Et si, demain, Les Républicains devaient disparaître, je serai une élue vauclusienne divers droite, tout aussi indépendante et ferme sur ses convictions. »

Le PPE (Parti populaire européen), dans lequel siègent notamment les élus LR français, conserve la majorité lors de ces élections européennes. Un scrutin marqué par une importante poussée de l’extrême droite : le groupe Conservateurs et réformistes, ainsi que le groupe Identité et démocratie. Pour sa part, la majorité présidentielle française siège au sein du groupe centriste Renew. © Valentine Fourreau-Statista

Une gauche unie comme seule alternative ?
A gauche, le sénateur PS Lucien Stanzione minimise le succès du RN puisque l’abstention est de 45,88%, donc grosso modo, selon lui, un vauclusien sur deux n’a pas voté. Et il affirme que la gauche unie est la seule alternative possible contre la montée de l’extrême droite, « Il nous faut un Front Populaire fort pour la contrer ».

« Un président ne devrait pas jouer à la roulette russe quand le canon tonne aux portes de l’Europe » a ironisé un observateur du landerneau politique. Le RN avait déjà raflé 4 circonscriptions sur 5 en Vaucluse en 2022 avec Joris Hébrard (remplacé depuis par sa suppléante Catherine Jaouen), Bénédicte Auzanot, Marie-France Lorho, et Hervé de Lépinau. Là, avec la main que leur tend Marion Maréchal de Reconquête pour une union des droites, au soir du 7 juillet ils pourraient ensemble faire le grand chelem si la gauche ne se ressaisit pas. « Arrêtons les conneries, jouons collectifs » a vertement conseillé le LFI François Ruffin aux socialistes, communistes et écologistes.

Un appel entendu par Cécile Helle, maire d’Avignon qui souhaite « reconquérir une circonscription qui n’aurait jamais dû échapper au camp des républicains en 2022 ».
« Les élections européennes qui se sont déroulées hier ont placé à Avignon, comme quasiment partout en France, le RN en tête des suffrages, s’inquiète-t-elle. Toutefois, j’ai la satisfaction de constater qu’une nouvelle fois, Avignon la Républicaine est la plus résistante des villes de la région face aux populismes puisque le résultat de la liste du RN est inférieur de 5 points aux résultats nationaux. »

Composition du nouveau Parlement européen. © Valentine Fourreau-Statista

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Joris Hébrard devrait être sur le point de donner sa démission de l’Assemblée Nationale, révèle, ce matin, notre confrère Le point, via les confidences de Marine Le Pen, présidente du Rassemblement National. Une information cependant démentie par le principal intéressé, selon nos confrères de France-Bleu Vaucluse. N’empêche, Patrick Suisse, le maire du Pontet et ancien premier adjoint de Joris Hébrard aurait bien, lui, donné sa démission ce matin. Politiciennes Manœuvres ?

En cause ?
Possiblement la participation de Joris Hébrard à l’inauguration de la plus grande mosquée franco-turque du Vaucluse au Pontet le 17 mars dernier, qui avait fait grincer des dents la présidente du Rassemblement National, Marine le Pen ainsi que Jordan Bardella, le président du parti. En conséquence de quoi, le 24 mars dernier, Joris Hébard avait essuyé un blâme émanant du bureau exécutif du parti.  

On ne fait pas dans la dentelle au Rassemblement National
Elu en juin 2022, Joris Hébrard n’aura finalement que peu goûté à l’exercice de la députation et devrait retrouver son écharpe de maire du Pontet –acquise en 2014- prêtée, à son départ pour le Palais Bourbon, à son premier adjoint, Patrick Suisse. Le Rassemblement National n’aura finalement pas laissé le député œuvrer longuement à la Commission des Affaires étrangères ni à la vice-présidence du groupe d’amitié France-Turquie, dont la communauté est très importante en Vaucluse et particulièrement au Pontet, un détail de poids pour les urnes.

Jeu de chaises musicales
Quant à la place laissée vacante, elle devrait échoir à sa suppléante, l’avocate Catherine Jaouen, qui rejoindrait ainsi les 87 autres députés du Rassemblement National. Mais pour l’heure, rien n’est dit. Pourquoi ? Parce qu’en ne démissionnant pas tout de suite de la députation et son ancien adjoint, Patrick Suisse, ayant démissionné de son fauteuil de maire, Joris Hébrard cumule à nouveau deux mandats : celui de député (le plus ancien) et de maire (le plus récent s’il est élu suite à la démission de Patrick Suisse).

Un cumul des mandats pour éviter les élections partielles au Parlement
Or, de nouveau touché par le cumul des mandats, Joris Hébard peut reconquérir son fauteuil de maire sans que des élections partielles ne soient provoquées, à l’Assemblée Nationale, par la prise de fonction de son binôme, Catherine Jaouen. Tout le monde est content : Marine Le Pen a annoncé la démission d’un de ses députés mais le remplace par sa suppléante et Joris Hébrard retrouve son fauteuil de maire.
MH


La gauche avignonnaise se mobilise pour avoir un député de Vaucluse et pas d’ailleurs

Joris Hébrard, député de la 1re circonscription de Vaucluse et ancien maire du Pontet, vient d’inaugurer vendredi dernier la mosquée Fatih du Grand Avignon située 396 rue Albert-Camus au Pontet.

Aux côtés du parlementaire lors de cette inauguration : Arda Ulutaş, consul général de Turquie à Marseille, Bayram Demirtaş, président des affaires sociales et religieuses de Ditib France, Bahtiyar Kargioğlu, président des affaires sociales à Ditib-Lyon, Olivier Baudry de Vaux, président de l’association Afuva (Association franco-ukrainienne Vaucluse) ainsi que les présidents des associations Franco-Turque du sud de la France.
Pour rappel, Joris Hébrard, vice-président du groupe d’amitié France-Turquie à l’Assemblée nationale, avait déjà participé à la cérémonie de pose de la première pierre en 2014 avec l’ensemble de son conseil municipal d’alors.

Initiée en 2010, ce projet d’édifice religieux porté par l’Association Culturelle Franco-Turque d’Avignon et sa Région permet désormais à la communauté musulmane locale de disposer d’un centre culturel et cultuel d’une superficie d’environ 1 500m² sur un terrain de 6 900m².

Ce projet a été porté par l’Association Culturelle Franco-Turque d’Avignon et sa Région qui a assuré l’animation lors l’inauguration officielle de la plus grande mosquée de Vaucluse.

Le site comprend notamment un rez-de-chaussée de 946m² accueillant un patio, une salle de prière pour hommes, un funérarium, un salon de thé, des locaux techniques, un bureau… Pour sa part, l’étage de 546m² abrite une salle de prières pour femmes, 2 salle classe (soutien scolaire, cours,..), une bibliothèque, une salle de lecture, un bureau. En tout, le lieu de culte musulman pourra accueillir jusqu’à 2 700 personnes.

En 2014, Joris Hébrard, alors maire du Pontet, avait participé à la pose de la première pierre de la nouvelle mosquée Fatih.

Parmi la trentaine de mosquées recensées dans le département, dont une vingtaine sont représentées par le Conseil départemental du culte musulman (CDCM) du Vaucluse, la nouvelle mosquée du Pontet sera la seule à disposer d’un dôme et d’un minaret. Elle est aussi la plus grande du Vaucluse.



Découvrir en vidéo l’intérieur du bâtiment (DR)


La gauche avignonnaise se mobilise pour avoir un député de Vaucluse et pas d’ailleurs

Concerné par le non-cumul des mandats, Joris Hébrard, le nouveau député RN (Rassemblement national) de la 1re circonscription de Vaucluse laisse son fauteuil de maire du Pontet à Patrick Suisse, son ex-1er adjoint à la mairie. Il reste cependant conseiller municipal.

A 65 ans, Patrick Suisse vient d’être élu maire du Pontet avec 27 voix sur 33 membres du conseil municipal. Aujourd’hui à la retraite, il a été tourneur, fraiseur, ajusteur, puis commercial et surtout passionné de sport comme président de l’USP Athlétisme.
« Quand Joris a remporté les Législatives en juin dernier (ndlr : avec 51,14% des suffrages au second tour face au Nupes Farid Farissy), il m’a demandé si j’accepterais de lui succéder. Cela m’a agréablement surpris, j’ai réfléchi, j’ai interrogé les autres élus du conseil municipal pour savoir s’ils étaient d’accord, du coup j’ai accepté. Je me dois de continuer son programme de campagne et réaliser les promesses qu’il a faites aux citoyens du Pontet. Je suis un combattant de la 1re heure avec lui. Ensemble, nous avons gagné la mairie en 2014 après une campagne difficile avec 7 voix d’avance. Un recours a été déposé, du coup, une autre élection a été organisée, nous sommes repartis, nous nous sommes battus et nous avons à nouveau remporté le scrutin. »

« La tâche de maire n’est pas facile. »

Patrick Suisse, nouveau maire du Pontet

Il poursuit : « La tâche de maire n’est pas facile, ce qui me guidera dans les 3 années de mandat qui restent c’est l’intérêt général. Je poursuivrai le désendettement du Pontet, je conforterai la stabilité fiscale, je ferai en sorte d’assurer la sécurité des habitants de cette ville, comme Joris Hébrard l’a fait depuis 8 ans ».
Quant à Joris Hébrard, qui retournera à l’Assemblée le 13 septembre avec Xavier Magnin son ancien directeur de cabinet devenu attaché parlementaire, il a tenu à préciser qu’il restait « élu du Pontet, ma ville de cœur, celle où l’ai grandi, où j’ai installé mon cabinet de kiné, où j’ai été élu. Je continuerai à me battre dans l’intérêt général, si Patrick me demande un coup de main, un conseil, je le ferai, le métier de maire n’est pas facile, je l’aiderai. Vive Le Pontet, vive La France. »

Huit adjoints ont été élus à la suite du nouveau maire. L’équipe a été reconduite avec un nouveau venu, Patrick Ebrard. Un Hébrard peut donc en cacher un autre, sans H. Premier conseil municipal présidé par Patrick Suisse, le successeur de Joris Hébrard, le 22 septembre.

Joris Hébrard (à gauche sur la photo) cède son fauteuil de maire du Pontet à Patrick Suisse.

La gauche avignonnaise se mobilise pour avoir un député de Vaucluse et pas d’ailleurs

Mais avant toute chose, Dominique Santoni, la présidente de l’exécutif vauclusien s’est adressée aux élus, en particulier aux 3 conseillers du département devenus députés, au terme des dernières élections législatives. « J’adresse mes félicitations à nos collègues Joris Hébrard, Hervé de Lépineau et Jean-François Lovisolo. Vous voilà élus de la Nation, je sais que par-delà les étiquettes et les idées qui vous animent, vous aurez à cœur demain, de défendre à Paris les intérêts de notre département et de tous les Vauclusiens. Je suis une femme de droite, une droite républicaine qui ne transige ni sur les valeurs, ni sur le respect de l’ordre. C’est cette droite-là, que de ma modeste place d’élue locale, je soutiendrai. Mais hors de cet hémicycle, car ici, nous ne sommes pas des élus des partis mais des élus des Vauclusiens » a précisé Dominique Santoni.

Une gestion de ‘mère’ de famille
Plat de consistance de cette session, l’exécution du Budget 2021, un rapport de 605 pages. Le montant des dépenses s’élève à 758,4M€ et celui des recettes à 776,2M€, soit un excédent de 17,8M€, ce qui est plutôt sain et signe d’une bonne gestion de ‘mère’ de famille.
Dans le détail, l’aide sociale représente la plus grosse part des dépenses départementales : 196M€ (+5%) et la gestion du personnel 132M€ (+3,3%). Pour cette dernière, cette hausse s’explique d’abord par l’impact de la crise sanitaire et l’aide apportée en particulier aux plus fragiles, les personnes âgées et handicapées et ensuite par l’effet mécanique du GTV, Glissement-Vieillesse-Technicité c’est à dire la revalorisation des salaires des agents du département.

Le dynamisme immobilier en Vaucluse profite au Département
L’épargne brute s’envole de +38%, passant de 93,8M€ en 2020 à 129,4M€ en 2021, grâce à la progression des DMTO (Droits de mutation à titre onéreux) qui témoignent du dynamisme soutenu du marché immobilier dans le Vaucluse.
Le montant des allocations RSA (Revenu de solidarité active) versées s’élève à 109,8M€. Il est insuffisamment compensé par la TICPE (Taxe intérieure sur la consommation énergétique de 58,3M€, soit un différentiel de plus de 51M€. Ce qui signifie, que d’année en année, les contribuables vauclusiens assument le coût exponentiel du RSA alors que cette charge (47M€) devrait incomber à la solidarité nationale.

Reprise des routes nationales
A noter aussi 47,6M€ pour l’entretien de la voirie entre Lourmarin et Apt, sur la départementale 974 entre Bédoin et le sommet du Ventoux, à Sarrians (RD 221), entre la Tour d’Aigues et la départementale 120, à Entraigues, entre la Bastidonne et Mirabeau… Le département de Vaucluse consent un effort significatif pour sécuriser le réseau routier (2 400km de routes et véloroutes). A travers la ‘Loi 3DS’ (Différenciation, déconcentration, simplification) l’Etat offre la possibilité aux collectivités locales d’achever la décentralisation du réseau routier en lui transférant les dernières sections qu’il gère encore sur le territoire. Le département souhaite s’inscrire dans ce mouvement pour qu’il y ait un seul gestionnaire, ce qui simplifie les procédures et permet de répondre aux attentes des usagers locaux. Dans cette optique Dominique Santoni affirme sa volonté de gérer 44km de routes nationales présentes en Vaucluse. Ce qui concerne la RN 86 entre Bollène et Pont Saint-Esprit, la RN 129 Avignon – Sud, accès au péage, la RN 7 de Lapalud à l’échangeur d’Orange et la RN 7 entre l’échangeur de Bonpas et le carrefour de l’Amandier.

Faire sauter le bouchon perpétuel de Bonpas
Justement, en ce qui concerne le ‘nœud gordien’ de Bonpas traversé par l’autoroute A7, la nationale 7, les départementales 900 et 907 et où transitent 65 000 véhicules par jour, dont nombre de poids-lourds, le chantier se poursuit. Pour faire sauter ce « bouchon perpétuel » et baisser le nombre d’accidents (55 constatés en 10 ans, 2007-2017 sur la départementale 900), le projet de réaménagement envisage de limiter la congestion routière, sécuriser les carrefours et fiabiliser la liaison cyclable Avignon / Cavaillon / Vaucluse / Bouches du Rhône. L’Etat, la région Sud et le département de Vaucluse travaillent main dans la main pour financer ce chantier de 25M€ qui devrait démarrer en 2024 pour s’achever en 2027.
S’ajoutent les frais induits par la réhabilitation ou la construction des collèges, soit 85M€ à destination des collèges du Thor, Sorgues, Vedène et Valréas. Les subventions pour le monde culturel et sportif représentent 7,2M€ (600 000€ pour l’Orchestre National Avignon Provence et le Festival d’Avignon, 300 000€ pour les Chorégies d’Orange, 200 000€ pour l’Opéra-Théâtre du Grand Avignon et la Garance, Scène Nationale de Cavaillon et enfin 1,2M€ pour les associations sportives.


La gauche avignonnaise se mobilise pour avoir un député de Vaucluse et pas d’ailleurs

Législatives en Vaucluse : le RN arrache 4 circonscriptions sur 5, déroute pour le parti présidentiel qui n’en obtient qu’une. Déception pour la Nupes sur Avignon.

La République en panne. Alors qu’En marche comptait 2 sièges en 2017 (Jean-François Césarini et Brune Poirson), il n’en détient plus qu’un avec l’ancien patron du PS, Jean-François Lovisolo devenu macroniste, et élu hier avec 589 voix d’avance (50,81%) sur la RN Marie Thomas de Malleville (49,19%) dans la 5e où précédemment était élu le LR Julien Aubert, éliminé dès le 1er tour le 12 juin dernier.

L’abstention, 1er parti de Vaucluse
La première force de Vaucluse reste l’abstention : 223 582 électeurs sur 413 316 inscrits se sont abstenus, soit 54,09%, c’est dire le degré de défiance et de rejet du système politique.
Dans la 1re circonscription, le maire RN du Pontet, Joris Hébrard devient député, grâce à sa courte victoire (656 voix) sur le représentant de la Nupes Farid Faryssy, avec 51,14% des suffrages contre 48,86%. Celui-ci arrive en tête à Avignon (54,76%), mais Joris Hébrard totalise 67% dans sa commune comme à Morières. « La gauche s’effondre sous le poids de ses contradictions » a déclaré Joris Hébrard, au soir de sa victoire. « Je me battrai pour le pouvoir d’achat, la sécurité, le service public de l’hôpital, la LEO et la pollution que subissent les riverains de la Rocade Charles de Gaulle mais aussi contre la brutalité de la politique d’Emmanuel Macron ». Son challenger a reconnu « Avoir perdu la bataille ce dimanche, mais continuera à la mener ».

RN des villes contre ‘bobo’ des villages
Dans la 2e circonscription, celle de Cavaillon, détenue par le LR Jean-Claude Bouchet qui ne se représentait pas, c’est la frontiste Bénédicte Auzanot qui est élue avec 52,18% face à la macroniste Sylvie Viala (47,82%). Sylvie Viala totalise 73% des suffrages à Buoux (76 votants), 60% à Lacoste (150 exprimés), mais la RN Béatrice Auzanot arrive en tête dans les communes plus importantes (57,59% à Caumont, 54% à Saint-Saturnin-lès-Avignon, 53% à Mérindol et aux Taillades). La nouvelle députée « a hâte de se mettre au travail pour défendre les citoyens, face au pouvoir d’achat, à la sécurité, à la défense des services publics ». Quant à Sylvie Vialat elle reconnaît « payer la politique d’Emmanuel Macron, le rejet de sa personne ».

Hervé de Lépineau sans se forcer
Dans la 3e, le frontiste Hervé de Lépineau qui avait perdu de 423 voix face à Brune Poirson en 2017 s’est largement imposé : 59,22% face à Adrien Morénas, le sortant (40,78%). L’ancien suppléant de Marion Maréchal en 2012 obtient 68,77% à Bédarrides, 64,57% à Sorgues, 62,55% à Monteux, 61,74% à Entraigues, 59,22% à Pernes, 58,30% à Vedène et 56,52% à Carpentras. Adrien Morénas arrive en tête à Venasque (61,83%), au Beaucet (59,69%). Ils sont à égalité (104 voix chacun à La Roque sur Pernes).

Marie-France Lorho poursuit son mandat
Du côté de la 4e circonscription, la ‘bompardiste’ Marie-France Lorho, en duo avec le maire RN de Camaret (Philippe de Beauregard) est réélue avec 56,96% des suffrages, contre 43,04% pour la macroniste Violaine Richard. Elle obtient ses meilleurs scores à Piolenc (63,41%), Sérignan (61,34%), Mornas (61, 28%), Bollène (60,78%), Jonquières (60, 16%), Valréas (55,85%), Cairanne (54, 57%), Malaucène (53,52%). Quant à Violaine Richard, elle totalise 70% à Saint-Léger du Ventoux, 63% à Suzette et Villedieu, et de bons chiffres dans les villages viti-vinicoles de Gigondas (64,3%) Rasteau (59,86%) Sablet (59,78%). En revanche, les 2 candidates sont à égalité absolue avec 50% chacune à Chateauneuf du Pape (385 voix) et Savoillan (25 suffrages).

Jean-François Lovisolo sauve l’honneur
Enfin dans la 5e, la majorité présidentielle sauve l’honneur avec l’ex-socialiste Jean-François Lovisolo qui devance d’une poignée de voix (589) la frontiste Marie Thomas de Maleville (50,81% contre 49,19%). Le maire de La Tour d’Aigues est carrément plébiscité (95,65% des suffrages) à Auribeau (22 voix), une seule s’est portée sur son adversaire. Il affiche 61% à Goult, 60% à Sannes, 59% à Roussillon, 58,75% à Peypin d’Aigues, 58,54% à Gordes. La RN est en tête à Méthamis (62,26%), Lagarde d’Apt (60,87%), Saint-Christol (60,58%), Gargas (60,09%), Aubignan (57,22%), Mormoiron (53,42%). Ils n’ont qu’une voix d’écart à Saint-Pantaléon : 36 pour Jean-François Lovisolo, 35 pour Marie Thomas de Maleville. Le nouveau député de la majorité présidentielle qui se dit « Inquiet et préoccupé par la vague de contestation qui traverse le pays. Le vrai vainqueur de ces législatives dans le Vaucluse, c’est le RN, qui étend son ancrage et l’emporte très nettement ».

Du ‘Tout sauf Macron’ à la débâcle présidentielle
« Quand le peuple vote, le peuple gagne » martelait Marine Le Pen lors de la campagne pour la Présidentielle. Cela s’est vérifié hier où le ‘Tout sauf Macron’ a fait le bonheur du RN puisqu’il aura autour de 90 députés à l’Assemblée, un chiffre historique. En revanche, de 313 députés ‘En marche’ dans la précédente mandature, le parti du président a rétréci à 245 environ ce matin, loin des 289 qui lui auraient conféré une majorité absolue. Il va devoir composer avec ses oppositions. Jean-Luc Mélenchon parle de « déroute » et de « débâcle » présidentielle.
Quelles marges de manœuvres pour la 1re Ministre, Elisabeth Borne ? Malgré les soutiens du Modem et d’Horizons, le Président Macron ne pourra compter ni sur François Bayrou ni sur Edouard Philippe pour soutenir sa politique sur les bancs du Palais Bourbon puisqu’ils ne se sont pas présentés aux législatives. Pendant que dans l’opposition, les ténors du RN et de la Nupes s’égosilleront à la tribune et déposeront des milliers d’amendements pour contrer la réforme des retraites et défendre le pouvoir d’achat des Français.

« L’Assemblée Nationale n’est ni un squat, ni une ZAD » (zone à défendre) déclarait le président ad interim du RN, Jordan Bardella hier soir. Reste à savoir comment et pendant combien de temps la démocratie va pouvoir fonctionner au cœur de l’Assemblée Nationale dans les mois qui viennent et si Elisabeth Borne restera à Matignon. Autre question : avec quel gouvernement après la défaite cuisante de chefs de file macronistes comme Richard Ferrand (ancien Président de l’Assemblée Nationale) ou Christophe Castaner (ancien Ministre de l’Intérieur et Président du groupe En Marche) battu à Forcalquier.

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