22 juillet 2024 |

Ecrit par le 22 juillet 2024

L’ascenseur social est-il en panne ?

L’ascenseur social est-il en panne ? Alors que les inégalités de revenu se creusent depuis plusieurs décennies, la mobilité sociale marque le pas. Les personnes situées au bas de l’échelle ont en effet de plus en plus de difficultés à gravir les échelons, tandis que les plus grosses fortunes parviennent, de manière générale, à accroître leur richesse.

Une étude de l’OCDE s’est penchée sur le nombre moyen de générations nécessaires aux personnes nées dans les familles les plus modestes (parmi les 10 % les plus pauvres) pour atteindre le niveau de revenu moyen dans leur pays.

Avec 6 générations nécessaires, la France fait partie des mauvais élèves de l’OCDE – la moyenne des 30 pays analysés étant de 4,5 générations. L’Allemagne ne se distingue pas non plus pour sa mobilité sociale, tandis que l’ascension est en moyenne un peu plus rapide au Royaume-Uni, en Italie et en Suisse (5 générations), ainsi qu’en Espagne et en Belgique (4 générations).

Parmi les pays de l’OCDE étudiés, la palme de la mobilité sociale revient au Danemark, où 2 générations suffisent en moyenne pour qu’un individu issu d’un milieu modeste atteigne le niveau de revenu moyen. À l’inverse, c’est en Colombie qu’est mesurée la plus forte inertie (11 générations pour se hisser au revenu moyen), un pays qui offre comparativement peu de perspectives d’ascension sociale.

Tristan Gaudiaut, Statista.


L’ascenseur social est-il en panne ?

Les inégalités d’espérance de vie entre les groupes socioprofessionnels résultent d’un ensemble de facteurs. Comme le résume l’Observatoire des inégalités, « la qualité et l’accessibilité du système de soins jouent un rôle secondaire par rapport aux conditions et à la durée du travail, l’attention portée au corps, l’alimentation ou les modes de vie en général ». C’est ce qui explique en partie que l’espérance de vie des femmes est globalement plus élevée que celle des hommes.

Depuis les années 1970 en France, l’espérance de vie à l’âge de 35 ans a augmenté en moyenne de 5,5 ans pour les femmes et de 6,7 ans pour les hommes. Mais comme le révèlent les données de l’Insee présentées dans notre graphique, les inégalités sociales vis-à-vis de l’espérance de vie n’ont en revanche pas diminué. Ainsi, l’écart moyen d’espérance de vie à 35 ans des ouvriers par rapport aux cadres supérieurs est resté d’environ 6 ans au cours des cinq dernières décennies, et celui des ouvrières par rapport aux cadres supérieures d’environ 3 ans.

En d’autres termes, à 35 ans, un homme cadre peut espérer vivre jusqu’à 84 ans, contre près de 78 ans pour un ouvrier, comme le détaille un autre graphique (moyenne 2009-2013). Une femme cadre peut quant à elle espérer vivre jusqu’à 88 ans, contre un peu moins de 85 ans pour une ouvrière.

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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