22 juillet 2024 |

Ecrit par le 22 juillet 2024

Orano : les étudiants à la découverte de Tricastin

Le groupe Orano vient d’accueillir plus de 100 étudiants des établissements d’enseignement supérieur du Sud-est de la France sur son site de Tricastin. Ces derniers ont été accueillis à l’occasion de la semaine de l’industrie qui vient de se tenir du 22 au 28 novembre. Placée sous le thème de la transition écologique, l’économie circulaire et la mixité des métiers dans l’industrie, cette 10e édition baptisée ‘Inventer un avenir durable’ a permis à Orano de sensibiliser les jeunes aux enjeux de production et d’indépendance énergétique.
« A travers différentes actions sur notre site industriel, dans le territoire et en digital, cette mobilisation permet notamment de promouvoir les technologies développées dans nos usines, de favoriser les échanges avec nos équipes et de renforcer l’attractivité de nos métiers, explique le groupe regroupant près de 2 500 salariés sur les 650 hectares de la plate-forme industrielle de Tricastin qui a vu le jour en 1958. C’est l’occasion, aussi, d’incarner notre engagement dans un avenir durable et dans la production d’une énergie bas carbone. »
Dans ce cadre, des étudiants de l’École nationale supérieure d’arts et métiers d’Aix-en-Provence, de l’INSA de Lyon, de l’Université de Valence, de l’école d’ingénieurs Polytech Marseille et de l’école d’ingénieurs PHELMA de Grenoble ont ainsi pu découvrir les installations de hautes technologies ainsi que les différents métiers.

Sensibilisation dans les collèges et découverte à 360°
Par ailleurs, les collaborateurs d’Orano sont intervenus auprès de 160 élèves de la cité scolaire Gustave-Jaume de Pierrelatte. Les intervenants ont pu échanger avec des élèves de 3e qui effectueront dans les prochaines semaines leur premier stage ‘découverte en entreprise’ dans les sociétés du territoire. L’objectif était de partager avec les collégiens les codes de l’entreprise et les qualités recherchées par les employeurs, de les sensibiliser aux activités industrielles et aux métiers du site Orano Tricastin.
Pour faire également mieux découvrir ses activités, Orano a aussi développé un nouvel outil digital pour visiter virtuellement ses usines Tricastin. Le public a ainsi la possibilité de se déplacer de manière autonome au cœur de notre plateforme industrielle unique en Europe, de consulter des témoignages, de vivre de l’intérieur les principales activités du site. Ce nouvel outil immersif est accessible via le site internet Orano : www.orano.group/tricastin360

Orano a développé un nouvel outil digital immersif pour visiter virtuellement ses usines Tricastin via le site www.orano.group/tricastin360.

Orano : les étudiants à la découverte de Tricastin

Voilà une collaboration qui fait grand bruit. Ce mardi 16 novembre, il y avait foule au Laboratoire souterrain à bas bruit de Rustrel (LSBB). Ce site, au cœur de l’une des rares zones de grand calme électromagnétique en Europe, célébrait de nouvelles installations et coopérations.

Le site, ancien poste de commandement des missiles du plateau d’Albion, fédère aujourd’hui la recherche, l’industrie, les collectivités, et accueille « sans bruit » les plus grands chercheurs. Le labo est aujourd’hui à la pointe de la recherche sur la sismologie, la géomécanique, les ressources hydriques, la santé ou l’environnement.

L’occasion pour le CNRS (représenté par Antoine Petit) et Avignon Université, qui assurent la tutelle du site, de signer une convention avec l’entreprise pertuisienne ‘Winlight system’ (représenté par Philippe Godefroy), fournisseur de la NASA, leader mondial de la production d’optiques de haute performance. La journée était également l’occasion d’inaugurer les réalisations du projet LSBB 2020 (modernisation du site) et de la première section de l’Equipex MIGAZ.

« Nous abritons ici, en Vaucluse, au cœur du Pays d’Apt, un laboratoire remarquable et remarqué. Il rayonne à l’international, attire des talents, innove, réalise des performances, noue des partenariats et trouve des synergies : tout ça me parle, je crois dans le Vaucluse et son pouvoir d’attractivité », déclare Dominique Santoni, en présence du Préfet Bertrand Gaume, de Bernard Kleynhoff, président de la Commission développement économique de la Région Sud, de nombreux élus, partenaires industriels et institutionnels.

Au sujet de ‘Winlight system’ : Un peu de Pertuis sur le sol de Mars

Dominique Santoni, présidente du Conseil départemental de Vaucluse. Crédit photo: Conseil départemental de Vaucluse

Orano : les étudiants à la découverte de Tricastin

Après Chambéry et avant Toulouse, ‘le French fab tour – le village de l’industrie’ vient de faire étape aux allées de l’Oulle à Avignon. A cette occasion, durant toute une journée plus d’un millier de jeunes vauclusiens se sont pressés pour assister aux nombreuses animations proposées dans le cadre de cette tournée nationale itinérante en 13 étapes visant à promouvoir « l’excellence industrielle française, sensibiliser le jeune public à ses métiers, et ainsi co-construire l’industrie de demain ».
Au programme de cette manifestation organisée par l’UIMM et Bpi France  : démonstrateurs de technologies industrielles innovantes, échanges avec des industriels, conférences, Masterclass et job-dating pour les scolaires (collégiens,lycéens) ainsi que pour les étudiants en recherche d’alternance et les demandeurs d’emploi.

« Cette initiative vise à la reconquête du cœur de l’industrie, précise Tomas Redondo, secrétaire général de l’UIMM Vaucluse. Car les débouchés sont assurés. Ce qui nous manque ce sont les jeunes. » En effet, si depuis 30 ans le solde de l’emploi est négatif dans l’industrie, la tendance  vient désormais de s’inverser depuis 3 ans maintenant dans un département où les secteurs de l’agro-alimentaire, la chimie et la plasturgie sont particulièrement présents.
Pour Gilbert Marcelli, président de l’UIMM 84, ce rendez-vous était aussi l’opportunité de montrer les savoir-faire des entreprises industrielles de Vaucluse puisque sur la trentaine d’exposants présents (ndlr : dans des stands aménagés dans des conteneurs conçus par la société Capsa du groupe avignonnais Dreyer dirigé par Pierre Pernias), un tiers était des ‘locaux’ (France Chimie Med, Aria Sud, Provenance Numérique, Avenir 84, EDF, Eurenco, Moscatelli, Quadient et l’UIMM 84.)

Bertrand Gaume, préfet de Vaucluse (au centre), avec les représentants de l’opération ‘French fab tour – le village de l’industrie’ dont Gilbert Marcelli, président de l’UIMM 84.

A organiser plus souvent
« Pour nous, ce type d’événement nous permet créer des partenariats ou de renforcer nos liens avec les acteurs de l’industrie comme ceux de l’énergie notamment, explique Alexandre Kormanyos, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques au campus des sciences et techniques aux lycées Philippe de Girard et Robert Schuman à Avignon. C’est aussi l’occasion de placer des stagiaires, de faire connaître nos offres de formations ou de vérifier que ces dernières soit bien en adéquation avec les attentes des potentiels employeurs. Dans tous les cas, ce type d’opération devrait être organisé plus souvent. »

Poursuivre le ‘choc’ de réindustrialisation
Après une première édition réussie en 2019, et dans un contexte de sortie de crise où la réindustrialisation et la relance sont au cœur des priorités du gouvernement, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, tient à saluer « l’organisation de cette nouvelle tournée itinérante du French Fab Tour. A l’heure de la reconquête industrielle, impulsée par le président de la République dès le début du quinquennat et accélérée depuis un an grâce à ‘France relance’, cet événement permet à la fois de casser les idées reçues sur l’industrie, de mieux faire connaître ses métiers et de valoriser ses fleurons auprès de nos concitoyens. Il rend aussi hommage aux entreprises industrielles de notre pays, aux femmes et aux hommes qui y travaillent, qui ont été au rendez-vous tout au long de la crise sanitaire. Nous leur devons beaucoup, et nous comptons sur leur engagement et leurs savoir-faire pour poursuivre le choc de réindustrialisation qui a été engagé par le Président de la République. »

« Faire progresser l’attractivité de nos métiers. »

Eric Trappier, président de l’UIMM

Même ‘enthousiasme’ pour Eric Trappier, président de l’UIMM : « La crise du Covid a démontré avec force que l’industrie est déterminante pour l’économie de notre pays. Nous devons faire progresser l’attractivité de nos métiers et la formation pour relever le défi demain d’une industrie moderne, innovante et d’excellence. C’est le sens du French Fab Tour et de son édition 2021 qui arrive à un moment clef, pour rendre hommage à nos industriels pour leur mobilisation inédite durant l’année écoulée et pour défendre et promouvoir une relance de l’industrie en France. »


Orano : les étudiants à la découverte de Tricastin

Près de 50 ans d’innovation ont conduit le groupe vauclusien à devenir en 2022 le premier acteur mondial de la viticulture numérique avec une offre améliorant l’art des vendanges, le commencement de la vinification et la conduite du vignoble. Retraçons le chemin parcouru jusqu’à ‘Pellenc connect’…

Il fût un temps où la conviction qu’un vin avait été récolté à la main ou à la machine hantait les décisions des dégustateurs professionnels du moindre concours de vin ou de vigneron. En cause, une nouvelle méthode fait école. Plutôt que de couper la grappe de raisin à l’aide d’un sécateur, une machine à vendanger secoue chaque pied de vigne afin de faire tomber les baies de raisin dans un collecteur. Le monde viticole, dans les années 90, se divise schématiquement entre deux catégories. Les petites propriétés, gardiennes du temple de la tradition d’exemplarité française. Et les grandes parcelles qui prennent beaucoup trop de temps à vendanger sans aide mécanique, inutilement exposées aux aléas climatiques. Ces mers de vignes, sans relief particulier assurent le passage des premiers ‘enjambeurs’ aux allures grotesques. Elles sont moquées pour la platitude de leur production, sans âme, trop acide.
Que de chemin parcouru : on estime aujourd’hui que 80% du vignoble français est vendangé à la machine, même dans les crus classés. Notre pays est le premier acheteur de ces engins dans le monde. Et le premier exportateur planétaire, puisque 99% des machines à vendanger sont produites par trois constructeurs ayant leurs ateliers de montage et leurs bureaux d’étude en France : Pellenc (Pertuis), New Holland (Coëx, Pays de la Loire) et Grégoire (Cognac, Nouvelle Aquitaine).

Pellenc trace le sillon du numérique
Pour aboutir à ce résultat, les fabricants ont d’abord travaillé d’arrache-pied pour développer des systèmes de tri embarqué, car nul ne fait de bons vins avec des grains qui ne sont pas sains et mûrs : les machines livrent au chai près de 100% de raisins sains et mûrs et peuvent opérer jour et nuit avec précision : le chauffeur n’a même plus à corriger la position de sa machine grâce aux capteurs embarqués.
L’avantage de la vendange manuelle s’est réduit. Un tri optimal n’est pas envisageable si, comme souvent, la main d’œuvre est seulement payée au poids collecté : il faut disposer de vendangeurs expérimentés, bien rémunérés et fidélisés pour garantir une qualité remarquable.
« Les machines ont aussi simplifié la logistique de la récolte », ajoute Mathieu Hamel, le spécialiste ‘Agriculture numérique et précision viticulture’ de Pellenc.
« Il n’y a pas de perte de temps. A chaque instant, le chauffeur connaît la masse de raisin présente dans la benne avec précision, même sur un sol en pente qui en fausse légèrement la mesure (5%). Les apports en cave sont donc maîtrisés au moyen d’une alerte, lorsque le plein est fait ou que le quota journalier est atteint ».

La pesée en continu et en temps réel a d’autres vertus, aujourd’hui explorées par les technologies numériques :

– l’ordinateur de bord, couplé à un GPS, va calculer puis établir une carte des rendements au sein de la parcelle – elles peuvent varier considérablement (5 tonnes à 12 tonnes/ha) – au cours du trajet de la machine.

– un capteur ‘visio’ enregistrant le nombre et le diamètre de chaque sarment réalise une cartographie de vigueur de la vigne.

‘Pellenc connect’ : la cave dans la foulée de la vendange
L’ensemble de ces données agronomiques collectées pendant le travail visualise avec grande précision le vignoble pour en faciliter la conduite. « Il s’agit de mettre des chiffres sur les intuitions des viticulteurs. De vérifier des hypothèses, de revoir les travaux de l’année à venir ou de modifier sa technique par des actions fines sur la taille, la fertilisation, l’irrigation, ou l’éclaircissage », précise Philippe Astoin, directeur de la ‘business unit’» Agri-Machines de Pellenc.
La grande nouveauté présentée par l’entreprise vauclusienne est issue de trois ans de recherche au sein d’une partie du bureau d’étude de 170 personnes et d’une entreprise qui consacre près de 6% de son chiffre d’affaires à la recherche et au développement. « Pellenc Connect », plateforme numérique, permet de suivre à distance et en direct depuis un ordinateur, téléphone ou tablette, le déroulement de la récolte, les opérations de pressurage, le remplissage des cuves, les températures de fermentation et la production de froid. « Nous serons les seuls à proposer un service aussi complet de la vigne à la cave ». Il sera disponible en 2022 sur tous les marchés.

Innover pour répondre à des attentes
L’autre avantage spécifique de Pellenc connect est de disposer, en cas de panne, d’une localisation et d’un diagnostic précis communiqué par la machine échouée dans les vignes, réduisant les temps d’intervention humains. « On estime qu’un tiers des déplacements pourraient être évités, ce qui n’est pas négligeable en pleine vendange. Il est aussi possible de faire des réglages à distance pour corriger certains dysfonctionnements », ajoute Philippe Astoin.
Ces engins équipés de capteurs et de boîtiers connectés transmettent des paquets de données qui sont encryptés sur la plateforme et rendus anonymes. Les données agronomiques et les cartographies ne sont accessibles qu’au propriétaire. « Nos solutions numériques bénéficient d’une grande sécurité pour en assurer la confidentialité. Mais nous ne les proposons pas dans une offre standard. Parce que nous savons qu’une partie de notre clientèle est réfractaire au numérique et à la connexion des données. D’autre sont très demandeurs, à telle enseigne que nous pensons que 20 à 25% vont s’équiper dès la première année. Nous espérons franchir le cap de 50% de machines en offre connectée d’ici 5 ans. Mais cette innovation n’a de sens que parce qu’elle nous oblige à être très bons et plus ouverts à la demande de service et de conseil à nos clients. Pellenc pourra donc accompagner ses clients y compris sur des projets d’optimisation de sites, de création de vignobles ou de caves sur-mesure », grâce à cette transition numérique qui ouvre une nouvelle voie pour mieux « comprendre et expliciter l’impact des différentes actions dans le vignoble ».

Un industriel face à la réalité des conséquences du Covid
S’il n’est pas inquiet pour l’avenir bien prépare avec une un avantage concurrentiel certain et une politique d’innovation permanente, Pellenc a des doutes sur l’activité future du secteur ‘grosses machines’.
Les vigoureux taux de croissance aujourd’hui claironnés en France laissent perplexe quant à leurs véritables dynamiques dans l’industrie. Passons sur la hausse de l’énergie et des taux de fret maritime mettant le conteneur à plus de 2000 dollars en provenance de Chine contre 500 avant la crise sanitaire. « Le prix de l’inox a bondi de 50% en un an ; de 100% pour l’acier, à 1700 dollars la tonne. Les composants que nous importons ont flambé, certains ont vu leur prix multiplié par 50, faute de disponibilité. Nous avons choisi répercuter cette inflation des coûts par une petite hausse en juillet. La situation reste aujourd’hui préoccupante parce que nos clients connaissent eux-mêmes une situation difficile pour investir », déclare Philippe Astoin. Il faudra donc faire le dos rond – comme tout bon vendangeur – en attendant un retour à meilleure fortune… Jusqu’ici, la croissance du groupe avait atteint un taux de 11% par an en moyenne depuis 2012, son effectif multiplié par deux (1800 salariés pour 280 M€ en 2020).


Orano : les étudiants à la découverte de Tricastin

En ce mois de rentrée, Agnès Zwaenepoel a rejoint l’activité formation continue de l’Isema (Ecole supérieure de commerce des industries alimentaires, bio-industrie du vivant et de l’environnement) en tant que conseillère en formation.

Titulaire d’un Bachelor en marketing et management, d’un diplôme de management hôtelier ainsi qu’un master 1 en ressources humaines spécialisé dans la formation, Agnès a occupé diverses fonctions dans la relation client, le commercial et la formation un peu partout dans le monde : Espagne, Angleterre, Etats-Unis et Australie. De retour en terre provençale et forte de ces expériences, elle a choisi d’orienter sa carrière vers l’accompagnement RH et la formation. Elle s’est naturellement dirigée vers le métier de consultante en évolution professionnelle et formation qu’elle exerce désormais.

Ses missions principales : promouvoir le catalogue de formation continue de l’Isema, recenser les besoins en développement de compétences des entreprises et leur proposer des offres adaptées. Agnès est également membre et Présidente 2020 de l’association de la Jeune Chambre Economique du Grand Avignon, et engagée sur son territoire.

L.M.


Orano : les étudiants à la découverte de Tricastin

L’agence Vaucluse Provence attractivité était présente il y a quelques jours au salon Global industrie à Eurexpo Lyon. Elle y a rencontré quatre entreprises en rendez-vous professionnels qualifiés programmés en amont et en a profité pour prendre des contacts directs avec des entrepreneurs et porteurs de projets. L’occasion également de se tenir informé des dernières tendances et innovations.

Global industrie : the ‘place to be

En tout juste deux éditions, Global Industrie s’est imposé comme l’un des tout premiers salons mondiaux consacrés à l’industrie. Son positionnement orienté à la fois vers l’industrie du futur et l’international explique le succès rencontré dès ses débuts à Paris et qui n’a fait que s’amplifier à Lyon. Le salon rassemble à la fois tout son écosystème (start-ups, grands groupes, sous-traitants, fabricants d’équipements ou de solutions industrielles, pôles de compétitivité, centres de recherche, incubateurs), toute sa chaîne de valeur (R&D, conception, production, maintenance, services, formation), mais également tous ses marchés utilisateurs (transports, énergie, agroalimentaire, chimie, cosmétologie & pharmacie, mécanique).

L’ensemble des acteurs de l’industrie sont ainsi assurés d’y rencontrer leurs actuels et nouveaux partenaires et d’y trouver le produit, l’équipement, le savoir-faire ou la solution qu’ils recherchent, réalisant au passage un gain de temps, d’investissement et d’efficacité important.

Crédit photo: Global industrie, édition 2021.

L.M.


Orano : les étudiants à la découverte de Tricastin

Le fabricant vauclusien de machines de tri optique a imaginé il y a 10 ans comment faire des centres de traitement des déchets de véritables acteurs de l’économie circulaire. Son nouveau site de production (10M€ d’investissement) se met en place et se prépare à doubler son activité grâce à une vision ‘locale’ de valorisation des gisements de matières.

 « Boîte noire et gants blancs ». On dirait un spectacle de prestidigitation. Toutes ces merveilles de technologie ébahissant nos esprits n’ont plus rien de commun avec les outils dont nous avions autrefois la maîtrise. Au moindre caprice, à plus petite panne, il faudra attendre, bras ballants, les mains expertes et gantées de techniciens spécialisés. « C’est exactement ce qu’on ne veut pas faire et ce qui rend notre approche si différente dans notre métier », pose Jean Hénin, le jeune président de Pellenc selective technologies (ST).
Ce métier – le tri industriel des déchets – confronté à la difficulté de l’organisation des filières, sort encore des limbes. Il était plus simple de remplir des incinérateurs en surcapacité et des centres de stockage de déchets que de les acheminer vers des centres de tri trop petits, trop chers. C’est ainsi qu’en 2015, trois quarts des déchets n’étaient donc toujours pas recyclés en France parce que la plupart des centres de tri ne pouvaient pas traiter plus de 10 000 tonnes par an. Et à un prix exorbitant, 40% plus chers que leurs homologues européens.

Des solutions de tri crédibles
Depuis lors, de gros progrès ont été accomplis pour améliorer la disponibilité (temps effectif de fonctionnement) et les performances des machines, face à la nécessité – imposée par voie d’arsenal législatif – de traiter une plus grande fraction des gisements de déchet.
« La qualité du produit sortant doit être la plus parfaite possible pour que les industriels puissent l’utiliser sans trop de contraintes. C’est là que ça se joue », précise Jean Hénin. Il faut obtenir une matière plus pure, en moins de temps, pour créer des filières compétitives.
Dotés des dernières générations de capteurs, les convoyeurs de tri circulant à la vitesse de 2 à 4 mètres par seconde peuvent désormais détecter et isoler une seule et même matière avec un taux de pureté variant de 90 à 98%, contre 85% hier. Ces matières, comme le plastique, devenues plus facilement recyclables intéressent largement les industriels.
Pellenc ST n’a cessé de progresser depuis ces 6 dernières années, affichant une croissance annuelle de plus de 10% sur le marché des machines de tri optique dont elle est aujourd’hui le numéro deux mondial face à un Norvégien. Sa part de marché en France est de 50% et de 20% à l’étranger.

Le plan ‘ST 2025’ concrétise une vision
C’est en apportant de la compétitivité à ses clients et des solutions de valorisation crédibles un peu partout dans le monde (30 pays) – nous allons voir comment – que l’entreprise vauclusienne a dégagé une nouvelle vision de son métier.
« Nous avons imaginé l’avenir à 10 ans, en tenant compte des deux évolutions majeures que sont la transformation énergétique et la nouvelle révolution industrielle. Dès 2015, nous avons donc cherché à fabriquer des machines intelligentes et connectées qui puissent répondre aux attentes spécifiques de chaque client, optimiser l’exploitation des sites et s’adapter à l’extension des consignes de tri. »
Le plan ‘Pellenc ST 2025’, se déploie aujourd’hui autour d’un projet d’aménagement et de modernisation du site de Pertuis qui frôle le doublement de sa surface grâce à un investissement de 10M€, dont 500 000€ apporté par la plan France Relance. Le tout ressemblera davantage à un campus qu’à un ensemble de hangars perdus dans une zone d’activité. Cette année, le centre d’innovation (1 350m2) ouvre ses portes ; en 2022 le centre de production et de logistique (2 200m2) permettra d’augmenter les capacités pour sortir 250 à 300 machines par an. Puis un centre de test et de formation accueillera, à partir de 2023, les clients et les publics extérieurs. Cet espace spécifique (900m2), vitrine industrielle française, servira à faire vivre la communication de la marque par des démonstrations auprès des clients, éco-organismes, écoles, exploitants de sites, etc.

L’économie circulaire est un travail de haute couture
Jérôme Bellavigna (Crossover Technologies, Pertuis), spécialiste de la gestion de données, explique le savoir-faire construit avec Pellenc ST depuis le lancement du plan. « Les machines peuvent prévenir les opérateurs avant une panne technique, jusqu’à 3 heures à l’avance, grâce à l’analyse des données de tri. Un algorithme prédictif prévient les casses, les bourrages, les usures à partir des données de tri archivées et des cas d’usage spécifiques à chaque machine ». Il devient même possible de connaître, en détail, la composition et la répartition du flux de déchet qui circule sur les convoyeurs. Et ce, dans chaque pays et dans chaque ville.
L’économie circulaire est un travail de haute couture, car « le déchet reste bien un produit local » confirme Jean Hénin et une question de proximité. « Nous connaissons bien nos clients, 60% ont un contrat de service qui permet de nous contacter H24 pour les aider à résoudre les problèmes de production. Nous sommes en appui de leur intervention, mais nous n’en sommes jamais le fil rouge ». Les opérateurs – formés par Pellenc ST – peuvent donc intervenir facilement et cibler leurs actions pour maintenir un fonctionnement fluide et optimisé de leur machine de tri (gamme Mistral+).
Sur un marché en croissance de 10 à 15% par an, s’ouvrant au recyclage des textiles, Pellenc ST a déjà prévu de créer 75 emplois d’ici 2024 après avoir embauché 40 personnes l’an dernier. Son chiffre d’affaire de 45M€ en 2020 devrait doubler d’ici 2025.
L’histoire des déchets, étudiée par la rudologie, nous enseignera peut-être un jour que l’intelligence artificielle a rendu possible le recyclage à une bien plus grande échelle que ne le faisaient nos valeureux chiffonniers de jadis. Avec un avantage spécifique à la technologie : « plus on récupère de matière, plus on s’améliore ». Et c’est moins pénible pour les gens.


Orano : les étudiants à la découverte de Tricastin

Porté à la présidence de l’UIMM (Union des industries et métiers et de la métallurgie) le 15 avril 2021, Éric Trappier succède à Philippe Darmayan, qui était arrivé au terme de son mandat de 3 ans. La Métallurgie lui confie la responsabilité d’engager ses entreprises dans une dynamique de rebond, après la longue année d’incertitude engendrée par la crise sanitaire. Lui-même confronté au défi d’une économie mondiale bousculée par la covid, le patron de Dassault Aviation, de passage à Lyon, appelle ses troupes à l’optimisme sans relâcher les efforts pour autant.

Certes la crise sanitaire n’est pas terminée et la métallurgie rassemble une très grande diversité d’entreprises, mais globalement comment se porte-t-elle aujourd’hui ?
« Elle va plutôt bien. L’activité redémarre fortement dans quasiment toutes les filières. Et même celles qui nous inquiétaient tout particulièrement, à commencer par l’automobile et l’aéronautique, semblent sur la bonne voie. La première doit cependant gérer un problème d’approvisionnement en composants électroniques, qui bride un peu la production. Elle doit aussi composer avec la transition environnementale. On ne passe pas d’un moteur thermique à un moteur électrique en un claquement de doigts et cela inquiète naturellement une partie de nos adhérents, qui sont majoritairement des sociétés investies dans le moteur thermique. »

Le cas de la filière aéronautique, que vous connaissez parfaitement, est encore différent ?
« La filière aéronautique a en effet été lourdement touchée par cette crise, avec une chute de son activité de l’ordre de 30 à 40 %. Le coup est rude, mais nous avons quelques signaux de reprise. C’est notamment le cas pour les A320 dans la famille Airbus, pour les business Jet de Dassault Aviation… J’ajoute que l’aviation militaire s’est plutôt bien portée pendant cette période. Pour toutes ces raisons, j’ai tendance à penser que nous avons laissé derrière nous la période la plus complexe. »

L’horizon s’est donc dégagé ?
« Oui, mais il faut rester prudent. La très forte demande qui s’exerce sur les matériaux en raison de la reprise, notamment aux États-Unis, mais aussi sur les composants électroniques, constitue un sujet de préoccupation. La question de l’emploi est un autre point sur lequel nous devons rester attentifs. C’est un paradoxe : nous manquons de bras pour travailler dans nos entreprises, alors que la France compte encore 2,5 millions de chômeurs. »

« Un travail de pédagogie auprès des jeunes. »

Le manque d’attractivité de l’industrie vous inquiète ?
« Il m’interpelle en tout cas. Nous avons un gros travail d’information à réaliser en direction des jeunes, des parents et des enseignants. Il est incompréhensible que, pour le plus grand nombre, ils pensent encore les métiers de l’industrie réservés aux élèves en échec. Ce n’est pas le cas. Il y a de formidables parcours à réaliser dans l’industrie. Et pour s’engager dans cette voie, l’apprentissage et l’alternance sont des véhicules essentiels. L’UIMM est depuis très longtemps mobilisée sur la formation. Le centre de formation que j’ai visité ce matin dans le 8ème arrondissement de Lyon symbolise la démarche que nous portons pour accompagner la mutation de nos métiers. Je rappelle que plus de 90 % des jeunes qui passent par-là auront un emploi en sortant de formation ; ce n’est pas anodin. »  

Inflation, difficultés de recrutement, des sujets d’inquiétude pour les entreprises, auxquels s’ajoutera à un moment donné celui du remboursement des aides gouvernementales. N’est-ce pas le principal défi qui les attend ?
« Il faut en effet être vigilant. Le “quoi qu’il en coûte” a été salvateur au plus fort de la crise, mais il est logique de revenir maintenant à des aides plus ciblées. Pour le moment, le remboursement des PGE a été étalé et c’est une très bonne chose. Mais plusieurs facteurs de tension vont se conjuguer à l’avenir. Les remboursements des PGE tout d’abord. Mais aussi les investissements que beaucoup d’entreprises ont engagé, notamment dans le numérique, en bénéficiant des programmes de modernisation mis en place par l’État, mais aussi en les autofinançant en partie. Enfin, la reprise qui s’exerce et qu’il va falloir financer également. Car c’est au moment où la production redémarre qu’il y a un besoin de fonds de roulement. Ceci étant dit, il faut vraiment prendre cette sortie de crise comme une opportunité et s’adosser sur cet élan pour faire rebondir l’industrie. »

« On ne passe pas d’un moteur thermique à un moteur électrique en un claquement de doigts. »

Justement quelles sont les clés pour favoriser ce rebond industriel ?
« Nous pouvons avoir une industrie forte grâce à l’innovation. Notre tissu industriel est dense, innovant et propose des produits à forte valeur ajoutée. C’est vrai dans l’automobile, dans l’aéronautique… C’est pour cela qu’il est essentiel de conserver des aides en faveur de l’innovation dans certains secteurs. De la même manière, si nous voulons que la production suive, il faudra aussi des aides à l’investissement. Sur tous ces points, l’UIMM, en collaboration avec France Industrie et le Medef, fera des propositions. Une année électorale se profile en 2022 et les différents candidats devront se positionner sur le futur en matière de compétitivité, de fiscalité, de charges sociales, d’aides à l’investissement… »

Certains parlent d’un nouveau plan de relance ; vous semble-t-il nécessaire ?
« Nous sommes à la fin du “quoi qu’il en coûte”, qui a généré une grosse dette, mais je crois qu’il fallait le faire pour éviter que nos entreprises perdent des compétences. En fait c’est presque un plan de sauvetage qui a été mis en place, même si le mot n’a pas été utilisé. Demain, il faudra continuer à accorder des aides, qu’elles s’appellent plan de relance ou pas, mais de manière plus ciblée. Par exemple pour prolonger la transformation numérique de nos entreprises, ou bien pour favoriser la transition énergétique, qui constitue un énorme défi, car il va falloir accompagner la décarbonation de notre industrie, qui est préconisée pour arriver à tenir les ambitions de la stratégie bas carbone française ou du green deal européen. »

C’est d’ailleurs l’un des programmes majeurs du plan d’investissement d’avenir. Que vous inspire ce PIA ?
« Sa mise en place a été une très bonne initiative, mais il a été construit avant la crise. Il doit donc évoluer pour faire face à la période post-crise. Il faut notamment l’améliorer et le simplifier. Trop de règles compliquées, trop de contraintes administratives empêchent les entreprises de s’en saisir. Notamment les PME. C’est un sujet central et l’UIMM jouera son rôle, pour s’assurer qu’elles sont en mesure d’accéder facilement à ces programmes, que ce soit au sein des filières ou en direct. Il doit en aller de même pour la numérisation. L’industrie 4.0 va coûter cher, mais il faut absolument s’engager dans cette voie. Enfin, quoi qu’en disent certains, il faut absolument préserver le Crédit d’Impôt Recherche. »

« Il y a de formidables parcours à réaliser dans l’industrie. »

En cas de rebond de la crise sanitaire, que certaines annoncent pour septembre, faudra-t-il en arriver à la vaccination obligatoire pour que l’économie nationale ne manque pas la reprise ?
« L’éventualité d’une nouvelle vague épidémique nous inquiète en effet. Ceci étant dit, la France est en train de beaucoup vacciner et c’est une bonne nouvelle. Pour le reste, ce n’est pas à nous mais au gouvernement de décider s’il faut ou non, obliger les gens à se vacciner. Pour ma part, j’encourage fortement ceux qui ne le sont pas encore à le faire. C’est que nos entreprises pourront retrouver leurs clients et leurs sous-traitants un peu partout dans le monde. »

La ‘relocalisation’ est devenu le maitre mot du discours politique depuis quelques années ; est-ce aussi votre priorité ?
« Je suis de ceux qui pensent que l’on doit aider en premier lieu ceux qui sont déjà “localisés”. Ceux qui ont investi en France depuis des décennies, ceux qui croient à la production française, ceux qui sont fidèles à ce pays. Ensuite, il faut bien entendu favoriser la relocalisation de l’innovation et de la production. Mais relocaliser des secteurs dits stratégiques dans le cadre d’une politique industrielle décidée par l’État n’a de sens que si c’est durable. Et surtout, j’insiste, il ne faut pas que cela se fasse au détriment de ceux qui sont déjà en France et qui se battent tous les jours dans une compétition mondiale pour prolonger leur développement et poursuivre leurs investissements. »

Pour que la France reste une grande puissance industrielle ? L’est-elle encore d’ailleurs ?
« Je vais vous répondre d’une façon détournée, en affirmant qu’il est nécessaire que la France reste une puissance industrielle. Notre pays ne peut pas être simplement celui du tourisme. La France ne se conçoit pas sans industrie. De l’aéronautique à l’automobile, en passant par le nucléaire, le ferroviaire et la santé, nous avons des fleurons mondiaux. Il serait totalement absurde de croire que le déclin de l’industrie est inéluctable. Il faut absolument renverser la vapeur et pour cela l’industrie doit être une priorité nationale. »

Propos recueillis par Jacques Donnay pour ResoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

© Marine Agathe Gonard

Dates
1983 : Diplôme d’ingénieur Télécom Sud Paris
1984 : Rejoint Dassault Aviation, dont il devient le plus jeune PDG 29 ans plus tard
2017 : Élu président Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (Gifas)
2021 : Élu président de l’UIMM

Entre nous
– Son rituel du matin : petit-déjeuner en lisant la presse du matin, puis une revue de presse spécialisée aéronautique.
– Ses lectures : j’alterne livres d’histoires et romans. En ce moment je lis « Le Régent » d’Alexandre Dupilet et « L’Homme de Césarée » de Françoise Chandernagor.
– Sa source d’inspiration : me promener en forêt ou en bord de mer et observer les éléments.
– Son lieu de prédilection : le bord de mer en Gironde, lieu de regroupement de la famille. Golf, vélo et repos, sans oublier terroir avec le vin en facteur de convivialité.


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Le Premier ministre a confié à Jean-Noël Barrot, député des Yvelines et vice-président de la commission des finances, une mission visant à recueillir les remontées de terrain des acteurs économiques, afin de réfléchir à des mesures pouvant favoriser le rebond économique des territoires. Le Vaucluse clôturait la tournée des régions de France, une visite durant laquelle le député est allé à la rencontre de deux entreprises industrielles phares du secteur : Borghino à Avignon et Keramis à Cavaillon.

Le plan de relance risque-t-il de laisser certains territoires en situation de décrochage ? Les aides octroyées ont-elles été suffisamment orientées vers les acteurs fragiles des régions pauvres ? Faudra-t-il des dispositifs complémentaires ? C’est ce que Jean-Noël Barrot a été chargé de vérifier au cours d’une mission de 6 mois qui touche à sa fin. Interview.

Quels sont les objectifs de votre mission ?

L’idée de départ est que certains territoires, en fonction de leurs spécificités industrielles et de la nature de leur tissu économique, peuvent être plus durement éprouvés que d’autres. L’objectif est qu’aucun territoire ne décroche en sortie de crise. Le Premier ministre m’a demandé d’établir une cartographie fine de la vulnérabilité induite par la crise, et de la croiser avec la cartographie des vulnérabilités préexistantes. Le pays a été traversé par des fractures importantes qui préexistaient avant la crise. Le gouvernement voulait s’assurer à travers cette mission que les fractures anciennes ne s’accroissent pas et éviter l’apparition de nouvelles.

Quelle méthode utilisez-vous pour établir ce diagnostic ?

Pour réaliser cette mission, nous avons entrepris un tour de France, en passant par chacune des 13 régions métropolitaines. Nous avons ciblé des bassins d’emploi soit fragiles, soit particulièrement touchés par la crise actuelle. Nous allons croiser les données disponibles avec des remontées de terrain, à travers une large consultation des élus et des responsables locaux et des déplacements de terrain tout au long du semestre. La cartographie servira de point de départ à la formulation de propositions éventuelles pour faciliter le rebond économique. Nous nous appuyons également sur les données de l’Insee, un énorme effort a été entrepris afin de mettre à disposition des décideurs des données actualisées. Nous sommes allés à la rencontre des élus, des présidents de fédérations professionnelles, de chambres consulaires, de chefs d’entreprise…

Pourquoi avoir tenu à visiter les industries Borghino et Keramis ?

Pour la dernière étape de notre tour de France, nous avons souhaité nous rendre dans le département du Vaucluse. Nous sommes partis du constat que le Vaucluse présentait des fragilités importantes, c’est le 5e ou 6e département le plus pauvre de France. En région Paca, le Vaucluse subit de plein fouet la pauvreté avec un taux de chômage très élevé. Le département a été affecté par la crise que nous traversons, je pense notamment aux zones industrielles situées dans le nord de Valréas et Bollène qui ont subi une baisse d’activité très forte. Les secteurs de Cavaillon, Orange et Avignon ont toutefois été moins affectés, même si l’activité du festival a été durement bousculé. Borghino et Keramis sont deux entreprises industrielles familiales et territorialement implantées.

Borghino est lié au secteur de l’aéronautique et, pour autant, a réussi à maintenir son activité l’année dernière, du fait du positionnement sur un créneau d’excellence. L’entreprise va bénéficier du soutien de l’état dans le cadre du plan France relance pour leur permettre d’investir dans une stratégie de numérisation en un an et demi, alors qu’elle aurait attendu 6 ou 7 ans sans cette aide. Il est intéressant de constater comment ce plan de relance permet d’accélérer la réindustrialisation du pays en donnant de nouvelles forces à ces PME familiales qui se développent.

Pour ce qui est de Keramis, la société touche à un sujet fondamental : la souveraineté alimentaire et la transition vers de nouveau modes de consommation. La société est pleinement engagée dans la transformation des productions biologiques. C’est un maillon fondamental, il nous faut à la fois développer l’agriculture biologique et trouver un moyen de transformer ces productions. Keramis témoigne d’une vraie culture de Responsabilité sociale et environnementale, en portant une attention particulière au bien-être de ses salariés et de ses parties prenantes. Grace au soutien du plan France relance, elle continuera son développement. Le Vaucluse recèle de quelques pépites industrielles, mais est caractérisé par un taux de chômages très élevé. L’objectif est de faire reculer ce taux de manière durable.

Mi-mars, 24 dossiers industriels de notre région avaient été retenus dans le dans le programme ‘Territoire d’industrie’ pour un montant de subvention de l’Etat de 13M€. Tomas Redondo, secrétaire général de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) en Vaucluse, regrettait alors la lenteur du traitement des dossiers. Certains dossiers ayant fait quelques fois l’objet de refus non motivés. Quelles solutions pour accélérer le procédé ?

Il y a un certain nombre d’appels à projets très populaires, celui-ci en fait partie. Nous avons observé sur certains territoires la mise en place au niveau régional d’une ‘cellule d’accélération’ dans laquelle siègent tous les services instructeurs de France. L’objectif de ces cellules est de trouver une solution aux entreprises qui ne sont pas lauréates afin de les orienter vers d’autres aides de financement. Il s’agit alors de recycler des dossiers pour les rendre éligibles à d’autres accompagnements. Ce dispositif résulte d’une coordination entre les collectivités et les services instructeurs. Il existe une cellule en Corse et en Centre-Val de Loire.

Existe-t-il une cellule similaire en Vaucluse ou en Région Sud ?

A ma connaissance, il n’existe pas de cellule de ce type dans le Vaucluse, mais cela ne signifie pas que des moyens ne sont pas mis en œuvre pour l’accompagnement des entreprises. La finalité est en effet d’envisager ce genre de recommandation à terme et d’orienter les efforts vers le suivi des dossiers dans chaque région.

Beaucoup de chefs d’entreprise se heurtent au manque de foncier en Vaucluse. Ils déplorent notamment des aides et un accompagnement non adaptés aux spécificités du territoire. Qu’en pensez-vous ?

La rareté du foncier peut s’avérer être un bon signe. Cela signifie que l’attractivité du territoire est telle que les entreprises souhaitent s’y implanter et développer leur activité. Toutefois, il convient de souligner qu’un des objectifs du pays est de ne pas sur-artificialiser les terres agricoles. J’ai personnellement plaidé afin que le ‘Fonds friches‘ soit renforcé, il est en effet passé de 350M€ à 650M€. Ce fonds servira à reprendre des sites industriels. Le Vaucluse regorge de terres agricoles qu’il faut préserver et valoriser, un équilibre est à trouver. Nous avons du foncier déjà artificialisé, nous allons l’utiliser pleinement pour le mettre à disposition de porteurs de projets.

Quelles mesures complémentaires pourriez-vous proposer en plus de celles prévues dans le cadre du plan de relance ?

Il faut savoir que le plan est encore en cours de déploiement à travers une enveloppe de 100 milliards d’euros. La première étape est de s’assurer que ces fonds arrivent bien aux entreprises et collectivités pour que les projets sortent de terre. Le président de la République a témoigné à plusieurs reprise sa volonté, il a très clairement dit aux français et aux entrepreneurs qu’il les soutiendrait quoi qu’il en coûte. Cela s’est traduit par plusieurs augmentations des enveloppes d’aides. La semaine prochaine, nous votons un projet de loi de finance rectificative destiné à l’activité partielle pour les mois à venir. Les deux entreprises et l’agence de l’attractivité ont unanimement salué les mesures de soutien telles que le Prêt garanti par l’Etat, le Fonds de solidarité, l’activité partielle ou le report d’échéances sociales. Peut-être faudra-t-il aller plus loin dans le cadre du plan de relance, mais il faudra le faire de manière coordonnée sur le plan européen. Les résultats du diagnostic seront présentés jeudi prochain.

Propos recueillis par Linda Mansouri

Depuis 1981, les ateliers BORGHINO habillent, décorent, garnissent les intérieurs d’avions et d’hélicoptères, avec une expertise reconnue sur les segments « Business » et « VIP ». Photo: Préfecture de Vaucluse.
Le vice-président était accompagné de Julien Fraysse, sous-préfet à la relance, de Christian Guyard, sous-préfet de l’arrondissement d’Avignon, de Christine Hacques, sous-préfète de l’arrondissement d’Apt, des élus locaux et des partenaires économiques et sociaux du territoire. Photo: Préfecture de Vaucluse.

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