Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
Après les deux grands sinistres de 1962 et de juillet 1982, plus d’un quart du massif forestier de la Montagnette a de nouveau été ravagé par le feu. De très importants moyens de lutte contre l’incendie ont dû être engagés pour préserver l’abbaye de Frigolet ainsi que de nombreuses habitations présentes dans ce massif 4 000 ha.
Débuté hier dans l’après-midi, l’incendie qui a ravagé 1 100 hectares de forêt du massif de la Montagnette a été stabilisé, sans être éteint complètement pour autant. Pour cela, il aura fallu mobiliser plus de 1 100 sapeurs-pompiers et 240 véhicules provenant des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Gard mais aussi de l’Ardèche, de la Drôme, des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, de l’Hérault et du Var alors qu’une partie des soldats du feu de ces départements étaient déjà sollicités afin de venir en renfort pour lutter contre les incendie qui ont aussi détruits plus de 7 500 ha en Gironde.
Eviter coûte que coûte la reprise du feu Placé sous le commandement du contrôleur général Grégory Allione, chef de Corps du Sdis 13 (Service départemental d’incendie et de secours des Bouches-du-Rhône), les pompiers restent cependant en alerte, notamment en raison d’un risque de reprise lié au vent dont le retour est annoncé aujourd’hui aux alentours de 55km/h. D’ailleurs, dès l’aube les rotations aériennes ont pu reprendre avec la lumière du jour afin d’essayer de noyer l’incendie, qui est en fait divisé en trois feux distincts.
Un train à l’origine du sinistre ? Hier, alors que le feu avait pris vers 16h15 à plusieurs endroits en bordure de la voie ferrée en raison d’étincelles provenant probablement du passage d’un train, l’incendie s’est très rapidement propagé. Le sinistre a menacé directement l’abbaye de Frigolet située au cœur de ce massif de 4 000 ha s’étendant sur les communes de Barbentane (1 330 ha), Boulbon (1 115 ha), Tarascon (1 090 ha) et Graveson (465 ha). Après de nombreux efforts, les pompiers ont pu préserver le monastère gothique du XIIe siècle ainsi que plusieurs maisons et écuries disséminées dans le massif. Pour y arriver, les pompiers ont pu bénéficier d’importants moyens aériens (2 Canadair, 3 Dash, 2 avions d’aéro-surveillance Horus13 et 1 hélicoptères bombardier d’eau Puma) qui ont été utilisé hier jusqu’à la tombée de la nuit.
Pas de victime à déplorer Au final, il n’y a fort heureusement aucune victime à déplorer (seul un pompier a été incommodé sans gravité par les fumées) même si plusieurs bâtiments ont été sérieusement endommagés (voir photo ci-dessous). Cependant, il a fallu procéder à l’évacuation de plusieurs habitants qui ont été accueilli à salle des fêtes pour la commune de Barbentane, au gymnase du collège pour Tarascon, à la salle Raoul-Bonjean à Graveson et la salle des fêtes à Boulbon. Le feu a aussi occasionné un important panache de fumée ainsi qu’une pluie de cendres sur l’agglomération d’Avignon. « Cependant aucun risque de propagation ni d’intoxication pour la population, expliquent les secours. Seule une gêne liée aux retombées des cendres peut engendrer des dépôts sans danger sur le mobilier et les biens. »
Coupures d’eau et d’électricité Autre conséquence, la rupture en approvisionnement en eau potable (les pompiers ayant utilisé les bornes d’incendie toute la nuit) à Barbentane ainsi que des coupures d’électricité par endroit. Les services de la commune organisent actuellement une distribution d’eau potable pour les habitants sur le haut et le bas du village. Il est toutefois recommandé de limiter au maximum sa consommation en eau. Le retour à la normale peut être envisagé au cours de la soirée selon l’utilisation du jour. Pour les lignes électriques, la remise en service est prévue dans l’après-midi.
Accès, desserte ferroviaire et plaintes contre la Sncf Par ailleurs, pour rappel certains axes restent coupés à la circulation à savoir : la D570N au niveau de Graveson, la D570 entre Tarascon et Graveson, la D81 entre la D570 et Frigolet, la D77b. Les secours vous invitent à ne pas vous rendre sur place afin de laisser l’accès libre aux véhicules d’intervention (voir carte ci-dessous). Côté desserte Sncf, l’incendie a provoqué des dommages aux installations ferroviaires. La circulation ne pourra pas reprendre aujourd’hui sur les axes Avignon Miramas et Avignon Nîmes. Les trains prévus de circuler sur ces axes sont détournés via Cavaillon en ce qui concerne l’axe Avignon – Miramas et via la Rive Droite en ce qui concerne l’axe Avignon – Nîmes et des cars sont mis en circulation entre Miramas et Avignon. En parallèle, les maires des communes impactées viennent de faire savoir qu’ils envisageaient de porter plainte contre la Sncf pour « faute humaine liée au contrôle technique du train ».
Fonds spécial régional et cellule d’appui de la CCI du Pays d’Arles Enfin Renaud Muselier, président du Conseil régional vient d’annoncer que « face aux dégâts de l’incendie, pour la reconstruction, le reboisement et l’investissement d’adaptation au réchauffement climatique, j’ai décidé d’activer le fonds régional spécial pour les communes de Barbentane, Graveson, Boulbon et Tarascon. »
Dans le même temps, la CCI du Pays d’Arles a activé sa cellule ‘Appui aux Entreprises’ pour accompagner les entreprises impactées par l’incendie :
Contact Commerçants : 04 90 99 08 12
Industries : 04 90 99 08 10
Mail : celluleappui@arles.cci.fr
1 930 ha déjà détruits en 1982 Principal espace naturel de loisirs du bassin de vie d’Avignon, le massif de la montagnette accueille plus de 300 000 visiteurs chaque année. A ce titre, il est fortement soumis aux aléas concernant le risque incendie. En 1829, le massif est recouvert de chênes Kermès et de broussailles. A cette époque, tous les fonds de vallons ainsi que certains versants aménagés en terrasses sont cultivés (oliviers, amandiers), le surplus est parcouru par les troupeaux. D’importants efforts de reboisement seront entrepris par l’administration des Eaux et Forêts entre 1864 et 1913. Ces boisements ont malheureusement été détruits en grandes parties par les feux de 1962 et de juillet 1982. Ce dernier incendie, parti du territoire communal de Barbentane, avait détruit une superficie de 1 930 ha.
Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
Nous ne sommes que mi-juillet mais le constat est déjà clair : l’année 2022 s’annonce brûlante pour l’Europe en matière d’incendies de forêt. Comme le mettent en avant les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS), la saison en cours est déjà exceptionnellement précoce, avec environ 250 000 hectares détruits par les flammes dans l’UE du 1er janvier au 9 juillet. Cette superficie de terres brûlées est environ trois fois plus importante que la moyenne mesurée à la même date entre 2008 et 2020.
Pour le moment, ce constat concerne principalement la France et l’Espagne, qui représentent ensemble autour de 40 % des terres parties en fumée dans l’UE au cours des six premiers mois de l’année. Début juillet, la surface cumulée de forêts détruites dans ces deux pays était déjà quatre fois plus élevée que la moyenne de référence sur la période 2008-2020. Comme le suggèrent les données de notre graphique, le risque d’incendie est malheureusement amené à s’aggraver dans les prochaines semaines en Europe, la saison des feux de forêt atteignant généralement son point culminant fin juillet/début août.
Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
La situation météorologique devient de plus en plus critique vis-à-vis des risques d’incendies et de la canicule dans le département. De nombreux départs de feu sont à craindre. Face à cette situation, Bertrand Gaume, préfet de Vaucluse, appelle à la plus grande vigilance.
La situation météorologique, avec l’absence de pluies au printemps, les fortes chaleurs et le vent, devient de plus en plus critique vis-à-vis des risques d’incendies. De nombreux départs de feu, pouvant se propager en forêt, sont à craindre. Face à cette situation, les services de l’Etat, le service départemental d’incendie et de secours et les comités communaux feux de forêt se mobilisent pour mettre en place des mesures préventives. Outre ces mesures mises en place par les pouvoirs publics, Bertrand Gaume, préfet de Vaucluse, rappelle que « chaque citoyen concourt par son comportement individuel à la sécurité et à la réduction des risques ».
Les mesures de prudence suivantes sont donc de mise : limiter ses activités en forêt durant les après-midi ; réaliser les travaux dans les massifs et à leur proximité, uniquement les matins ; renforcer les capacités d’extinction, pour les entreprises ou les particuliers qui doivent réaliser des travaux proches des massifs boisés ; respecter les interdictions de fumer ou d’apporter du feu en forêt et à moins de 200 m de celle-ci. Il est nécessaire que chacun soit particulièrement attentif durant les prochains jours alors qu’un épisode caniculaire touche le territoire et vient accentuer les risques.
Alerte canicule ! Face à la montée précoce des températures, le préfet de Vaucluse rappelle également qu’ « il appartient à chacune et à chacun d’être vigilants face à ces conditions météorologiques extrêmes. L’apparition des effets sanitaires liés à la chaleur ne se limite pas aux phénomènes extrêmes. Ils se manifestent en première instance chez certaines populations, plus vulnérables à la chaleur ». Il s’agit des personnes fragiles comme les personnes âgées, les femmes enceintes, les enfants de moins de six ans… et des populations surexposées du fait de leurs conditions de vie ou de travail, de leur comportement ou de l’environnement. En cas de fortes chaleurs, il convient d’appliquer les recommandations suivantes : boire régulièrement et fréquemment de l’eau sans attendre d’avoir soif, manger normalement et limiter sa consommation d’alcool. Pour les personnes âgées, il est conseillé de boire à minima 1,5 L d’eau par jour. Se rafraîchir et se mouiller le corps plusieurs fois par jour. Maintenir son logement frais. Passer si possible 2 à 3 heures par jour dans un lieu frais. Eviter de sortir aux heures les plus chaudes et pratiquer une activité physique. Donner régulièrement des nouvelles à ses proches et si nécessaire, demander de l’aide. En cas d’urgence, contactez le 15.
Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
Suite à la visite du Préfet de Vaucluse, se tenait ce mercredi 8 septembre le premier comité technique « d’après feu » qui a ravagé près de 240 hectares entre Dentelles et Graveyron.
Les maires des communes concernés, accompagnés par le Parc naturel régional du Mont-Ventoux, ont réaffirmé leur solidarité avec les propriétaires touchés. L’Etat, la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Conseil départemental de Vaucluse ont également confirmé leur soutien face aux besoins de mener des travaux d’urgence et de préparer la reconstruction de ce massif.
L’expertise forestières (ONF, CNPF, DDT) est mobilisée pour agir rapidement, tout en s’assurant de préserver à la fois les intérêts des propriétaires ainsi que ce qui fait la beauté de ces lieux. Mandat a été donné au Parc naturel régional du Mont-Ventoux de s’engager dans ce travail de planification avec pour rôle de : coordonner l’action des institutions, établir un bilan des dispositifs et aides possibles (Région Sud, Conseil départemental de Vaucluse, État, …), étudier les opportunités de reboisement, favoriser les démarches scientifique. « Le monde agricole, vignerons et oléiculteurs également affectés par cet incendie, n’est pas oublié avec les dispositifs d’intervention qui seront présents », précise le comité.
L.M.
Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique s’est rendue le 26 août à Saint-Hippolyte-le-Graveyron. Objectif ? Une rencontre sur le terrain avec Didier François, sous-préfet de Carpentras et les services de l’État mobilisés dans la lutte contre l’incendie qui a ravagé près de 260 hectares entre le mardi 17 août et le jeudi 19 août.
L’occasion également de faire le point sur l’étendue des dégâts occasionnés par cet incendie sur les parcelles cultivées et le milieu naturel. La ministre La Ministre a échangé avec les élus et également avec les sapeurs-pompiers mobilisés pendant plusieurs jours sur le terrain lors du sinistre.
« Elle a pu ressentir la vive émotion qui transpire encore dans les propos du maire de Saint-Hippolyte, André Aiello, lorsqu’il évoque rétrospectivement la nuit du début de l’incendie. Les maires des communes limitrophes (Caromb, Saint-Pierre de Vassols, Modène) ont fait l’objet de vifs remerciements pour leur mobilisation dans l’important réseau de solidarité et d’aide aux sinistrés. Jacqueline Bouyac, Présidente du Parc a fait valoir l’importance des actions de prévention déployées par le Parc par la présence tout l’été de l’équipe des Ecogardes financée par la Région Sud. Elle a indiqué que, comme pour le feu de Faucon en août 2020, le Parc naturel régional du Mont-Ventoux s’impliquera dans la mobilisation des acteurs et personnes sinistrées pour gérer l’après-feu. Une réunion de calage des institutions est en cours de préparation en partenariat avec la Région Sud et sa Vice-Présidente Bénédicte Martin, en charge de l’Agriculture », détaille la communication du Parc naturel régional du Mont Ventoux.
Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
Un été éprouvant pour les soldats du feu. Plus de 250 hectares ravagés dans le secteur de Beaumes-de-venise, deux décès dans le Var et 4000 hectares partis en fumée. Le Lieutenant-colonel Philippe Chaussinand, chef du groupement opération au sein du SDIS 84, a ouvert ses portes à L’Echo du mardi avant que les dramatiques incendies ne foudroient nos paysages provençaux. Objectif ? Expliquer, sensibiliser et mettre en lumière une mobilisation de tout instant.
Depuis le début de l’année, les pompiers du Vaucluse sont intervenus pour 549 feux de broussaille et 18 feux de forêt. Le Lieutenant-colonel Philippe Chaussinand, c’est l’homme clé des situations périlleuses. Il évalue le risque, élabore un plan d’action, échange avec la préfecture et les élus, supervise les hommes sur le terrain… Tel est le cas pour les pompiers envoyés en Grèce, sur l’île d’Eubée, où de nouveaux incendies ont sévit le 23 août. Plus de 50 000 hectares avaient déjà été ravagés par les flammes dans le nord de l’île.
La technique du ‘contre-feu’
Deux détachements séparés ont eu lieu en Grèce. Un 1er détachement de 4 personnes du SDIS 84 spécialisées dans l’intervention pour les feux tactiques a été déployé. « La technique du contre-feu ? On brûle tout une zone délimitée, de manière à ce que lorsque le feu se propage et atteint cette zone brûlée, il s’arrête automatiquement car plus aucune matière combustible n’existe. Ce sont des allumeurs, ils font un peu comme faisaient nos anciens en brûlant les mauvaises herbes. » Cette méthode est réalisée en toute sécurité, les zones brulées sont choisies stratégiquement et délimitées avec rigueur.
« C’est une spécialité vauclusienne mise en œuvre par des pompiers aguerris. En faisant cela, on économise de l’eau, nos hommes et nos moyens. Le contre-feu est préférable, plutôt que de lutter contre des flammes de 40m de haut avec de l’eau. La difficulté en Grèce, c’était justement de trouver de l’eau. » La technique de la lutte contre le feu naissant est tout autre. « A tout départ de feu, on envoie des hommes armés d’eau, au détriment d’autres zones où les incendies sont peut-être plus importants. » L’année dernière, la cellule ‘feux tactique’ a engagé une action déterminante pour éteindre les feux dans la commune de Faucon. L‘incendie avait parcouru plus de 130 hectares et nécessité 480 sapeurs-pompiers. La cellule ‘feux tactiques’ est opérationnelle depuis 2019 en Vaucluse. Elle compte 24 équipiers brûleurs, 2 cadres brûlages dirigés, et 1 cadre feu tactique, expert au Sdis et travaillant par ailleurs à l’ONF.
15 hommes envoyés en Grèce
Un second détachement a suivi, avec cette fois-ci 11 pompiers munis d’engins de feu de forêt. « Ils ont roulé jusqu’à Angone en Italie, puis ont pris le bateau pour arriver en Grèce. Parmi eux, des brûleurs et des pompiers engagés avec une colonne classique de feu de forêt. Ce sont des missions qui se décident au jour le jour. Au total, 5 engins ont été réquisitionnés, 3 engins incendie et deux véhicules de commande 4X4. Nous protégeons les personnes en priorité, les biens, puis ensuite l’environnement. Si un feu démarre dans un massif et que les engins manquent, les personnes sont protégées en premier lieu. Evidemment, si les forces sont conséquentes, tout est mis en œuvre pour sauver la totalité. »
« Les saisons estivales se prolongent »
« Un élément feu laisse place à une inondation. Les saisons ne sont pas marquées comme elles l’étaient auparavant. Le Rhône est passé en crue à 4m20 fin juin. lls inondent alors les allée de l’Oulle de manière à ce qu’il n’y ait pas de rupture de digue. Il y a quelques années, on mettait une chaine de commandement, et on renforçait cet effectif en été de 11 officiers supplémentaires. Depuis 3 ans, cela se poursuit jusqu’à fin octobre en raison des feux de forêt car la saison s’éternise. Auparavant, les inondations intervenaient en septembre et octobre. Aujourd’hui, on a des inondations jusqu’à fin mars. »
En Grèce, la semaine tournait aux alentours de 42 degrés, voir 45 degrés dans certaines zones. Des températures arides qui rappellent au colonel Chaussinand celles du Vaucluse. « Il y a 3 ans, il faisait 45 degrés à Carpentras. Sur trois journées de plus de 40 degrés, nous avions vécu des phénomènes d’inflammation rapide d’arbres. Je l’ai vu en direct sur un feu à proximité de Cavaillon. Un peuplier blanc s’est embrasé sous mes yeux alors qu’il avait les pieds dans l’eau. La chaleur était tellement intense que tout s’embrasait. En Grèce, la sècheresse, les températures élevées, plus le feu qui génère son propre vent ont rendu l’exercice extrêmement pénible. » Autant d’éléments qui nous poussent à y réfléchir à deux fois avant de jeter un quelconque mégot qui pourrait embraser la terre entière. « Un simple mégot qui part de la bande centrale de la route, termine son voyage dans la végétation, aidé par une bourrasque de vent. » Et le cataclysme se produit.
« Un des feux qui m’a le plus marqué ? Un incendie dans les Bouches-du-Rhône, notamment en raison de l’état de sècheresse et de l’inflammabilité des végétaux. Les plantes essentielles sont hautement inflammables, comme le ciste cotonneux. Le romarin, sous la chaleur, diffuse dans l’air une essence, la propagation est redoutablement rapide. »
Flotte aérienne conséquente
Le Coz, le Centre opérationnel de zone est supérieur au Codis (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours) de chaque département. Le Coz affecte les moyens en fonction des besoins de la situation. « Pour les feux de forêts, nous avons l’appui d’une flotte d’avions bombardiers d’eau et de Canadairs. Nous avons un hélicoptère bombardier d’eau depuis 2 ans, une chance qu’il soit à Avignon. Cet hélicoptère est dédié à tout le sud de la France. »
« Nous avons une flotte aérienne conséquente, 12 canadairs et 5 Dash. » Le Dash (gros porteur blanc) est un bombardier d’eau de grande capacité, 10 tonnes d’eau contre 6 maximum pour un Canadair. Sa vitesse lui permet de couvrir l’ensemble de la zone sud-ouest : le Dash peut relier Nîmes-Bordeaux en une heure, contre deux pour le Canadair. Lors des opérations d’écopage, lorsque l’avion effectue un vol au ras de la surface de l’eau pour procéder au remplissage de ses soutes, il est strictement interdit de s’approcher des appareils sous peine d’une amende. C’est une opération délicate pour le pilote. « Le canadair prend son eau dans le Rhône. L’avion peut larguer de l’eau nature ou additionnée de ‘retardant’, un produit coloré (rouge) qui revêt la végétation d’une pellicule ignifuge. »
« Sur des périodes à risque (mistral, sècheresse), des hélicoptères font des rondes pour détecter des fumerolles. Ils éteignent les feux naissants, et sont complétés par l’envoi de pompiers au sol. C’est un travail complémentaire, on ne peut pas imaginer des pompiers seul avec leur lance. » Outre l’aérien, le SDIS possède près de 700 engins et véhicules, dont : 73 véhicules de secours à personne, 101 camions feux de forêt, 35 engins incendie urbain, 10 motopompes, 50 embarcations et 9 échelles pivotantes séquentielles.
Solidarité entre les départements
Des colonnes de renfort préventif regroupant des pompiers du Service départemental d’incendie et de secours de la Drôme et Sapeurs-Pompiers de l’Ardèche, sous le commandement des pompiers 84, ont effectué une mission de 4 jours dans l’Aude. Il y a quelques années, à la demande du Centre opérationnel de zone (Coz), des groupes de sapeurs-pompiers vauclusiens ont été envoyés dans l’Aude (62 pompiers – mission de 48 heures) et en Corse (25 pompiers – mission de 15 jours) pour lutter contre des feux de forêt. « Pour les renforts de proximité, on fait appel à la cellule la plus proche. Pour un feu qui prendrait en bordure de Durance, à côté du Luberon, on fera appel aux pompiers des Bouches-du-Rhône, sur la base d’une convention départementale. »
Le SDIS 84, une affaire d’équipe
Le SDIS 84 compte plus de 130 PATS (personnels administratifs, techniques et spécialisés). Ces personnels travaillent principalement dans les différents groupements et services du siège de l’établissement. « Nous sommes au total 2 000 au sein du SDIS 84. Il n’y a pas que les sapeurs-pompiers, il y a les employés en communication, en finance, en ressources humaines. Tout ce microcosme nous donne une force de frappe considérable. Impossible de travailler l’un sans l’autre. Un pompier seul avec sa lance mais sans back office ne sert à rien. Un exemple concret, si les engins ne sont pas révisés, si des mécaniciens n’interviennent pas, notre performance est largement impactée. »
Convention avec les entreprises
« Nous avons besoin des sapeurs-pompiers bénévoles. Il faut expliquer aux chefs d’entreprise que des partenariats peuvent être mis en place avec le SDIS 84 pour fixer les modalités et permettre aux salariés d’être réquisitionnés en cas de besoin sur le terrain », explique Audrey Rousset, cheffe de service communication. Le volontariat chez les sapeurs-pompiers constitue un enjeu majeur de notre société. Ils sont des acteurs indispensables dans la sécurité civile et démontrent leur impérieuse nécessité pour soulager les professionnels éreintés par les graves incendies. Afin de pouvoir fiabiliser la réponse opérationnelle, notamment pendant les heures ouvrables, le SDIS a la possibilité de conclure une convention avec les employeurs (article L.723-11 du Code de la sécurité intérieure). Elle précisera les modalités de la disponibilité opérationnelle et de la disponibilité pour la formation des sapeurs-pompiers volontaires en fonction des nécessités du fonctionnement de l’entreprise.
500 sapeurs-pompiers professionnels
Le SDIS 84 compte près de 500 sapeurs-pompiers professionnels. Les sapeurs-pompiers professionnels sont répartis dans les centres de secours principaux et les centres de secours du département, mais également dans certains groupements et services du siège de l’établissement. Ces centres sont appelés centres mixtes car ils sont composés de sapeurs-pompiers professionnels et volontaires. Les 4 Centres de secours principaux (SPV) se situent à Avignon, Carpentras, Cavaillon et Orange. Les 9 centres de secours se trouvent à L’Isle-sur-la-Sorgue, Sorgues, Bollène, Monteux, Vaison-la-Romaine, Valréas, Apt, Cadenet et Pertuis. Ces SPV sont répartis dans les 3 types de centres, à savoir les centres de secours principaux (CSP), les centres de secours (CS) et les centres de première intervention (CPI).
376 000 appels reçus, plus de 40 000 interventions
Plusieurs SDIS ont fait le choix de ce type de plateforme 15, 18, 112, mais le SDIS 84 reste un précurseur car son CTAU – CODIS a été le premier à travailler avec un outil de gestion de l’alerte commun. Ainsi, des Assistants de régulation médicale (ARM) du SAMU réceptionnent les appels vers le 15, tandis que les sapeurs-pompiers répondent quant à eux aux appels vers le 18 et 112. Chaque opérateur interroge son interlocuteur afin d’obtenir le maximum de précisions pour déclencher les moyens adaptés à la situation. Les médecins régulateurs, sous l’autorité du SAMU , déterminent quant à eux le degré d’urgence et orientent les victimes vers les différents centres hospitaliers, en fonction des pathologies. En 2020, 376 000 appels ont été reçus pour plus de 40 000 interventions enregistrées.
Stop aux appels abusifs
Les appels malveillants ou les fausses alertes sont des fléaux auxquels sont confrontées toutes les plates-formes qui reçoivent des appels d’urgence. La sollicitation inutile est le cas où le requérant appelle les sapeurs-pompiers pour un motif qui ne le justifie pas. L’article 322-14 du Code pénal punit de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende la personne qui communique ou divulgue une fausse information faisant croire à un sinistre et de nature à provoquer l’intervention inutile des secours. Le Code pénal réprime, également les appels malveillants. L’article 222-16 punit d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende ces appels lorsqu’ils sont réitérés et destinés à nuire. Ainsi, une personne qui submerge le standard du CTA d’appels voués uniquement à en perturber le fonctionnement commet l’infraction.
Le SDIS 84 travaille en étroite collaboration avec la DDT (Direction départementale des territoires), l’ONF (Office national des forêts) et les comités communaux. « C’est assez historique, on a toujours très bien travaillé avec eux. Ils nous donnent l’alerte lors de leur patrouille dans les massifs, et pour certains commencent à éteindre des début d’incendie. Ce n’est pas toujours le cas dans d’autres départements. C’est un peu notre cocorico vauclusien. »
Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
En raison du niveau de sècheresse persistant et du renforcement du vent attendu dans les prochains jours, le risque d’incendie de forêt reste élevé sur l’ensemble des massifs forestiers du Vaucluse. L’arrêté interdisant l’accès jusqu’au 25 août est donc prolongé par la préfecture jusqu’au 29 août 2021, minuit inclus.
Cette interdiction ne s’applique pas :
aux résidents dont le domicile est situé à l’intérieur des massifs concernés
aux usagers des campings, hôtels, gîtes, dont l’hébergement est situé à l’intérieur des massifs concernés, sous réserve d’emprunter l’itinéraire le plus court
aux usagers du sentier du Sahara du Colorado provençal à Rustrel
aux usagers de la partie balisée de la cédraie du petit Luberon sur les communes de Lacoste et Bonnieux
aux usagers du vallon de l’Aiguebrun à Buoux
aux activités et sites touristiques et sportifs encadrés par un professionnel
Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
Suite aux incendies ayant ravagé plus de 250 hectares sur le secteur Beaumes-de-Venise, un bel élan de solidarité a pris vie en plein cœur de la tourmente. La présidente de la Banque Alimentaire de Vaucluse, Stéphanie Sergeant s’est rendue à la salle polyvalente de Caromb. A ses côtés, le responsable des transports, Jean Luc Voitelier, un responsable des associations, Jean Philipe Leroy, et le chauffeur poids lourds Moustafa. Objectif ? Apporter des produits de première nécessité aux sinistrés des incendies et aux pompiers. Un camion de la Banque alimentaire avait été affrété à cet effet.
A la demande de l’association ‘La table de Malte’ et grâce à l’intervention du curé de Carpentras, le Père Gabriel Picard d’Estelan, de l’eau, du lait, des céréales, du café mais aussi des plats cuisinés ont été distribués aux familles de sinistrés hébergées dans la salle des fêtes de Caromb. Les denrées ont également été distribuées aux quelques 120 pompiers restés sur place. Les produits alimentaires restants seront redistribués plus largement à la population sinistrée.
« Ce bel élan de solidarité s’est organisé autour de Mme le maire de Caromb, Valérie Michelier, très réactive depuis le début des incendies, le CCAS de Caromb et le Lions Club. Bravo à la Table de Malte qui a su réagir rapidement aux conséquences des incendies en faisant appel à la Banque Alimentaire, lui permettant de remplir pleinement son objectif d’aide aux personnes en difficultés », déclare la Banque alimentaire de Vaucluse.
L.M.
Incendie : 1 000 pompiers pour sauver la Montagnette
Suez tient à rassurer les habitants des communes concernées par l’incendie secteur Beaumes-de-Venise, sur la qualité de l’eau distribuée.
« L’Agence régionale de santé Paca et Suez France informent qu’à la suite des incendies sur les communes de Beaumes-de-Venise, Lafare, La Roque Alric, Saint-Hippolyte-le-Graveyron et Le Barroux, les forts besoins en eau et les sollicitations sur le réseau d’eau potable, avec de forts différentiels de pression, peuvent parfois provoquer des colorations de l’eau. C’est pour prévenir une éventuelle apparition de coloration temporaire qu’a été diffusé hier un message de prévention invitant à ne pas consommer l’eau, mais uniquement si celle-ci apparaissait colorée au robinet. »
Suez France qui avait par ailleurs renforcé ses contrôles, a enregistré moins d’une dizaine d’appels d’usagers, dont la plupart ne concernait qu’une simple demande d’information. « Suez confirme donc que l’apparition d’eau colorée n’est pas avérée à cette heure et n’a aucune raison de l’être davantage dans le futur. L’eau est tout à fait propre à la consommation. »
Dernier point de situation à retrouver sur le site de Préfet de Vaucluse : www.vaucluse.gouv.fr