Barbentane lance une collecte de fonds pour la Montagnette
Près d’un an après l’incendie de la Montagnette, la commune de Barbentane lance une collecte de fonds pour mettre en place un réseau d’irrigation.
Les 14 et 18 juillet 2022, la Montagnette située sur la commune de Barbentane subissait un incendie détruisant des centaines d’hectares. « Cette catastrophe écologique a réduit en cendres plus de 5 000 oliviers, des centaines d’espèces végétales endémiques et des milliers d’animaux », explique Olivier Minne, présentateur télé et parrain de l’opération « On se lève pour la Montagnette ». Lancée ce 13 juin, l’opération vise à collecter un maximum de fonds qui serviront à mettre en place un réseau d’irrigation et à transformer la zone en pare-feu protecteur.
La collecte de fonds est accessible sur la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank. La municipalité de Barbentane invite chaque contributeur à donner la somme qu’il souhaite et espère récolter 100 000 €. Afin de toucher le plus grand nombre de personnes, la mairie rappelle que les dons sont déductibles des impôts et lance également un appel aux entreprises.
En parallèle de cette collecte, plusieurs évènements seront organisés au cours de l’été. Du 17 au 24 juillet, l’œuvre de Jean Giono, « Que ma joie demeure », sera interprétée sur la Montagnette à travers un spectacle mêlant jeu et marche. Le 18 juillet, date anniversaire de l’incendie, Barbentane accueillera le spectacle « L’addition » à l’espace Baron de Chabert. Enfin, le 6 août, une soirée d’humour, de chansons et de fêtes, animée par Olivier Minne et marrainée par Michèle Torr sera organisée sur l’esplanade du Séquier. Anne Roumanoff y jouera son spectacle « Tout va bien ! ».
Barbentane lance une collecte de fonds pour la Montagnette
Début juin, le gouvernement français a annoncé un plan pour mieux prévenir et combattre les incendies de forêt. Avec le réchauffement climatique, la saison des feux de forêt a tendance à être plus précoce et les surfaces concernées plus vastes. En 2022, 785 605 hectares avaient brûlé dans l’Union européenne (UE), soit plus du double de la moyenne annuelle partie en fumée au cours de la période 2006-2022. L’Espagne et le sud de la France avaient été particulièrement affectés.
De nombreuses régions d’Europe sont déjà en proie depuis des semaines à une forte sécheresse qui favorise les départs d’incendie. Selon les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS), la superficie totale de forêt détruite par les feux dans l’UE début juin était d’environ 119 000 hectares. Si ce chiffre est nettement inférieur aux quelque 250 000 hectares brûlés à la même date l’an dernier, il reste néanmoins supérieur à la moyenne des dix-sept dernières années.
À ce stade de l’année, deux pays concentrent les trois quarts des surfaces touchées dans l’UE : l’Espagne (66 000 hectares, soit 57 %), et la France (21 000 hectares, 18 %). Comme le suggèrent les courbes de notre graphique, le risque d’incendie devrait inévitablement augmenter dans les prochaines semaines, la saison des feux atteignant généralement son pic dans l’hémisphère nord entre fin juillet et début août. Ailleurs dans le monde, la saison des incendies bat des records de précocité au Canada. Les autorités ont annoncé que plus de 2,7 millions d’hectares avaient déjà brûlé dans le pays début juin, soit huit fois plus que la moyenne annuelle à la même date depuis 1990, comme le rapporte Le Monde.
Barbentane lance une collecte de fonds pour la Montagnette
Déjà fortement impacté par les contraintes liées aux risques naturels (inondation et incendie) ainsi qu’à la préservation des terres agricoles et des milieux naturels, le Vaucluse doit maintenant faire. face aux conséquences mal maîtrisées de la loi Zan (Zéro artificialisation nette). Autrement dit, comment sera-t-il possible de faire vivre un territoire quand il ne sera plus possible d’y faire grand-chose ?
« Le Vaucluse, c’est un département un tiers agricole, un tiers inondable et un tiers inflammable », avait asséné en 2017 le préfet d’alors devant des élus interloqués lors d’une l’assemblé générale des maires de Vaucluse. Pensez donc, l’État venait leur dire qu’ils ne pouvaient quasiment plus rien faire dans leur commune et que leur territoire n’avait plus d’avenir. Le contraste était d’autant plus saisissant que lors de la même AG, l’Aptésienne Brune Poirson, alors secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, était venue ensuite marteler que « c’est vous les maires, plus que personne, qui connaissez le Vaucluse. C’est vous, plus que personne, qui savez comment faire face aux situations de ce département. » Depuis, le préfet a été exfiltré sans ménagement 9 mois seulement après sa prise de fonction, mais l’État continue d’envoyer des messages contradictoires : il faut ainsi développer l’un des départements les plus pauvres de France mais il devient de plus en plus difficile d’étendre des zones d’activités. Il faut créer de l’emploi mais l’on ne veut pas accueillir les locaux des entreprises qui les génèrent. Il faut construire du logement social, mais le foncier n’est pas disponible…
■ Ombre de la loi Zan et exode urbain Pour ne rien arranger, avec la loi Zéro artificialisation nette (Zan), l’État veut maintenant interdire, d’ici 2050, toute consommation nouvelle de terre pour construire. Dans ce cadre, les collectivités locales doivent ainsi réduire de 50% le rythme d’artificialisation et de consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020. Objectif : mettre un coup d’arrêt à l’exode urbain, en faisant flamber le prix du foncier tout en imposant un modèle de construction de la ville sur la ville. Le tout en faisant plus de développement économique avec moins de foncier à disposition. Une vision très centralisée qui sur-métropolise la France, tout en pénalisant les petites communes de moins de 2 000 habitants (près des deux tiers des communes de Vaucluse) majoritairement responsables de cette artificialisation. Et tout cela, bien évidemment, sans proposer à ces dernières les solutions d’accompagnement en ingénierie pour les objectifs annoncés.
Autre oubli : la volonté d’un nombre croissant d’habitants qui ne veulent plus vivre dans des grandes villes, souvent durablement endettées, de plus en plus violentes et plus chères (taxes foncières, stationnement, interdiction de circuler…). Une sorte d’exode urbain, vers les communes ‘paisibles’, que le gouvernement veut donc arrêter à tout prix en fixant la richesse dans les grands pôles métropolitains. Un mouvement que l’engouement pour le télétravail ne devrait pas atténuer, bien au contraire, dans un département qui a fait le choix du développement à marche forcée pour le très haut débit numérique (ndlr : le Vaucluse est le département le plus avancé de la Région Sud dans ce domaine et l’un des plus en pointe au niveau national). Autre conséquence : une raréfaction du foncier qui fait monter les prix de l’immobilier pour des classes moyennes vauclusiennes frappées par un sentiment de déclassement de plus en plus difficile à supporter pour des ménages qui arrivent de moins en moins à se loger. Un tiers des Vauclusiens ne peut ainsi acheter un bien de plus de 90 000€ et la moitié ne peut acquérir un logement dont le prix est supérieur à 140 000€ dans un département où l’Insee prévoit une augmentation de la population de 15 000 personnes d’ici 2050 (2 fois plus que les Alpes-Maritimes) en raison d’un solde migratoire venant compenser un solde naturel qui deviendrait négatif dès la période 2030- 2040.
■ Consommation foncière effrénée Il faut dire qu’en matière de consommation du foncier le Vaucluse n’a pas été non plus l’un des meilleurs élèves de la classe. En effet, si la France est le pays européen qui a le plus artificialisé son sol depuis ces dernières décennies par rapport au nombre d’emplois qu’il a créés et par rapport au nombre d’habitants hébergés, la tendance est encore plus marquée en Vaucluse. Entre 1945 et 2010 la population du département a été multipliée par 2 alors que dans le même temps la surface urbanisée a été multipliée par 4. L’espace occupé par un Vauclusien est ainsi passé de 520 m2 en 1945 à 900 m2 65 ans plus tard. Principale victime de cette frénésie foncière : les terres agricoles qui ont diminué 3 fois plus rapidement en Vaucluse que la moyenne nationale sur cette période. Plus de la moitié de la consommation de ces espaces s’étant faite au bénéfice de formes urbaines peu denses favorisant l’étalement urbain et le ‘mitage’ des terres. Rien qu’entre 2001 et 2013, 2 900 ha d’espaces agricoles (90%) et naturels (10%) ont été artificialisés en Vaucluse, soit près de 1,9% de la surface du territoire. Cela correspond quasiment à la superficie de la commune d’Aurel, soit au rythme d’un terrain de football par jour !
Sur les 10 dernières années, 2 280 ha ont à nouveau été consommés dont 23% pour des activités et 70% pour l’habitat. Cela représente 16% de la consommation régionale pour 11% de la population. Cette artificialisation a été plus marquée dans la périphérie avignonnaise faisant de la cité des papes l’aire urbaine la plus étendue après Marseille, mais l’une des moins denses en termes de population de France. Cela a pour conséquence pour Avignon, dont l’étalement se poursuit plus que pour le reste de Provence-Alpes-Côte d’Azur, d’éloigner le coeur de la ville des espaces ruraux. Ainsi, pour Avignon, il fallait déjà en 2009 faire plus de 20 kilomètres depuis la ville centre pour rejoindre ces zones à caractère rural (soit sous le seuil de 68 habitants au km2 correspondant à la moyenne d’alors des couronnes périurbaines de la région). Quasiment autant qu’à Lyon (21 km), Saint-Étienne (20 km) mais davantage que Nîmes (18 kilomètres) et Montpellier (16 kilomètres). Une tendance à l’étalement qui, depuis, n’a fait que se renforcer dans un territoire où 82% des déplacements domicile-travail sont réalisés en voiture et où les surfaces économiques et commerciales représentent 22% des surfaces artificialisées contre 14% à l’échelle nationale.
■ Concilier sobriété foncière et développement économique Pour les élus, l’équation semble difficile à résoudre en essayant d’imaginer un nouveau modèle d’aménagement et de développement devant concilier sobriété foncière et développement économique. L’ensemble en préservant notre capital agricole, une des premières richesses du Vaucluse via sa biodiversité et sa capacité de souveraineté alimentaire, et naturel, un autre atout du département pour le tourisme notamment, tout en répondant aux besoins des entreprises et en intégrant la transition écologique et d’adaptation climatique.
Barbentane lance une collecte de fonds pour la Montagnette
Du 15 au 17 novembre 2022, à Paris – Porte de Versailles, 22 entreprises de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur présenteront leur activité et leurs nouveautés à l’occasion du salon Expoprotection, le salon international de la prévention et de la maîtrise des risques. Parmi ces 22 entreprises, 3 sont Vauclusiennes.
Rendez-vous n°1 en France, l’évènement prévoit d’accueillir près de 700 exposants nationaux et internationaux et 18 000 visiteurs dans ses deux univers complémentaires : risques professionnels & industriels et risques malveillance & incendie.
Pendant 3 jours, Expoprotection proposera le must de l’expertise et de l’innovation pour permettre à ses visiteurs de comprendre les évolutions du marché, d’identifier les bons partenaires et de sélectionner les solutions adaptées à leurs besoins pour aujourd’hui et pour demain.
Parmi les 22 entreprises participantes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 3 sont Vauclusiennes : DPL, Mille SAS et Delta Plus.
DPL : créé en 1947, le groupe Rozenbal est depuis plus de 70 ans expert dans les articles de ménage et l’un des principaux intervenants en GSA, GSB, collectivités, grossistes… pour les gammes de brosserie de ménage, éponges et récurage, lavettes, serpillières, microfibres, gants de ménage, cintres et articles pour l’étendage et le rangement du linge.
Mille SAS : marque premium et spécialiste de la chaussure de sécurité, Gaston Mille pense, conçoit, teste et lance la fabrication de chaque modèle depuis plus de 100 ans dans l’usine familiale située à Courthézon. Grâce à son pôle recherche et développement, la marque bénéficie de toutes les innovations du marché tant au niveau technique qu’ergonomique.
Delta Plus : depuis plus de 40 ans, Delta Plus protège les femmes et les hommes au travail en concevant, fabriquant et commercialisant des solutions complètes de protection individuelle et collective pour les professionnels dans le monde entier. L’entreprise propose des solutions pour les 5 grandes familles d’EPI, permettant une protection efficace des utilisateurs, de la tête aux pieds.
L’entreprise ICARE ATM SAFETY, située à Bagnols-sur-Cèze et spécialisée dans la fabrication de lunettes de protection à verres correcteurs, participera également au salon.
Salon Expoprotection du 15 au 17 novembre à Paris – Porte de Versailles (Pavillon 1).
J.R.
Barbentane lance une collecte de fonds pour la Montagnette
Trois sapeurs-pompiers volontaires viennent d’obtenir la médaille de bronze de la sécurité intérieure pour leur dévouement exemplaire lors d’un terrible incendie qui a fêté son premier anniversaire hier. Dans la nuit du 17 août 2021, les flammes avaient ravagé les communes de Beaumes-de-Venise et de Saint-Hippolyte-le-Graveyron. Cet événement avait mobilisé plus de 300 pompiers.
Cette décoration civile et militaire a donc été attribuée à Jean Gondrand, caporal-chef des sapeurs-pompiers volontaires, à Vincent Mayan, sergent des sapeurs-pompiers volontaires, ainsi qu’à Jean-Pierre Surle, sergent-chef des sapeurs-pompiers volontaires. Cette médaille leur a été décernée au titre de l’agrafe ‘Sapeurs-pompiers’. « A travers eux, c’est à tous les sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, si durement éprouvés depuis le début de cet été, que je veux adresser mon profond respect et mes sincères remerciements », a déclaré le sénateur Jean-Baptiste Blanc.
V.A.
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Début août, le constat est déjà clair : 2022 est une année record sur le front des incendies de forêt en Europe. Selon les données du Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS), du 1er janvier au 30 juillet, 600 000 hectares sont partis en fumée dans l’Union européenne – dont plus de la moitié rien qu’au cours des deux derniers mois. Comme le met en avant notre graphique, la superficie de forêts brûlées dans la région est déjà deux fois plus importante que la moyenne mesurée sur une année entière entre 2008 et 2020.
Pour le moment, trois pays concentrent plus de la moitié des surfaces affectées : l’Espagne (38 %), le Portugal (9 %) et la France (8 %). Comme le suggèrent les données de notre graphique, le risque d’incendie reste élevé pour les prochaines semaines sur l’ensemble du continent, la saison des feux de forêt dans l’hémisphère nord ne touchant généralement à sa fin que vers l’arrivée de l’automne.
Barbentane lance une collecte de fonds pour la Montagnette
En raison des conditions météorologiques prévues aujourd’hui, le niveau de risque d’incendie de forêt est très élevé. Par conséquent, l’accès aux massifs des Monts de Vaucluse, du Luberon et de Basse Durance est uniquement possible de 5h à 12h.
A titre dérogatoire, les sites suivants seront ouverts de 5h à 20h :
Le colorado provençal à Rustrel, sur le site du sentier du Sahara ;
La cédraie du Petit Luberon sur la partie balisée (communes de Bonnieux et Lacoste) ;
Le vallon de l’Aiguebrun à Buoux.
En revanche, pour les massifs de Bollène-Uchaux, de Rasteau-Cairanne, des Dentelles de Montmirail et du Mont Ventoux, l’accès est libre toute la journée.
Pollution de l’air par l’ozone Dans le département de Vaucluse, la concentration d’ozone dans l’atmosphère a atteint le seuil d’information et de recommandation prévu par les procédures préfectorales en cas d’épisode de pollution de l’air.
Par délégation du préfet, AtmoSud, association agréée par l’Etat pour la surveillance de la qualité de l’air, informe la population et les collectivités territoriales de l’activation de la procédure préfectorale d’information et de recommandation, aujourd’hui mercredi 3 août.
Outre les recommandations sanitaires et comportementales diffusées auprès de la population, en particulier pour les personnes sensibles, le préfet de Vaucluse, décide le renforcement :
Des contrôles du respect des vitesses réglementaires sur la voie publique par les forces de police et de gendarmerie ;
Des contrôles antipollution des véhicules circulant sur la voie publique par les services concernés ;
De la vérification des contrôles techniques obligatoires des véhicules circulant sur la voie publique par les forces de police et de gendarmerie ;
Des contrôles de présence de matériels de débridage sur les cyclomoteurs ;
Contrôles du respect des prescriptions relatives aux installations classées protection de l’environnement (ICPE) ;
Des contrôles du respect des interdictions de brûlage de déchets verts à l’air libre.
En fonction de l’évolution de l’épisode de pollution, des mesures complémentaires pourraient être déclenchées.
Aggravation de la sécheresse Depuis le début de l’année, le département de Vaucluse, comme l’ensemble de la région Paca, connaît un déficit pluviométrique exceptionnel. Ce dernier est le plus grave observé sur la région d’Avignon depuis les premiers relevés en 1871. Avec seulement 2 mm de pluie, le mois de juillet est extrêmement sec.
Dans un contexte estival d’augmentation significative des besoins en eau pour l’irrigation et l’eau potable, la situation de sécheresse est fortement aggravée par une longue période de températures supérieures aux normales.
Malgré les mesures de restriction de l’usage de l’eau appliquées depuis le 20 avril, de fortes tensions sont observées avec, en particulier, des difficultés d’approvisionnement en eau potable sur les communes du plateau de Sault, une généralisation des cours d’eau en assec et une dégradation ponctuelle de la qualité des eaux de baignade.
En conséquence, après consultation des comités ‘ressources en eau’ du 25 juillet, le préfet de Vaucluse a décidé de renforcer les mesures de restriction de l’usage de l’eau en plaçant en situation de crise les bassins du Lez Provençal-Lauzon, de l’Eygues et de la Nesque.
En situation de crise, les arrêtés-cadres ‘sécheresse’ prévoient, les mesures de restriction de l’usage de l’eau suivantes :
Pour les collectivités publiques (indépendamment de l’origine de l’eau) :
L’interdiction d’arroser les pelouses, les espaces verts et les ronds-points ;
L’interdiction d’arroser les stades et les espaces sportifs ;
L’interdiction de laver à l’eau les voiries, terrasses et façades ;
La fermeture des fontaines sauf celles fonctionnant en circuit fermé ;
L’interdiction de vidange des piscines collectives.
Pour les particuliers (indépendamment de l’origine de l’eau) :
L’interdiction d’arroser les pelouses et jardin potager ;
L’interdiction de remplir et de remettre à niveau les piscines ;
L’interdiction de laver les véhicules chez les particuliers et dans les stations de lavage professionnelles sauf impératif sanitaire.
Pour les entreprises :
L’interdiction de laver à l’eau, les voiries, terrasses et façades ;
L’interdiction d’arroser les golfs, y compris les greens ;
L’application des mesures de restriction d’eau prévues dans les arrêtés préfectoraux d’autorisation des installations classées (ICPE) ;
En cas de nécessité, l’interdiction de prélever peut-être décidée par le préfet.
Pour les exploitants agricoles :
L’interdiction d’alimenter les canaux gravitaires sauf pour les prélèvements collectifs réalisés à partir de la Durance ;
L’irrigation des cultures est interdite même par des systèmes d’irrigation localisée (goutte à goutte, micro-aspersion, par exemple) sauf pour l’irrigation des cultures suivantes de 19h à 9h : semences, horticulture, maraîchage, culture légumières, pépinières agricoles, jeunes plants de moins de 1 an pour les cultures pérennes.
Par ailleurs, le bassin de la Durance est placé en situation d’alerte renforcée au même niveau de restriction que les bassins des Sorgues, du Sud-Luberon, du Calavon-médian, du Calavon-amont et du Sud-Ouest du Mont Ventoux. Le bassin de Meyne est placé en situation d’alerte. Seul le bassin du Rhône est maintenu en situation de vigilance.
Les différents niveaux d’alerte sécheresse en Vaucluse sont définis ci-dessous.
Le préfet fait appel à la vigilance et au civisme de chacune et de chacun pour appliquer toutes les mesures de restriction. D’une manière générale, il demande aux collectivités, aux entreprises, aux particuliers et plus généralement à l’ensemble des usagers, d’adopter un comportement quotidien solidaire de la ressource en eau en réduisant au maximum sa consommation d’eau.
Afin de s’assurer du respect des mesures de restriction, les contrôles effectués par les services de l’Etat, déjà en vigueur depuis plusieurs semaines, seront renforcés. Ils concerneront tous les usagers, professionnels et particuliers. Tout contrevenant aux restrictions prévues par les arrêtés préfectoraux ‘sécheresse’ s’expose à une contravention de 5e classe, jusqu’à 1 500 € d’amende.
Barbentane lance une collecte de fonds pour la Montagnette
Jean-Christophe Daudet, le maire de Barbentane a convoqué un Conseil municipal extraordinaire mercredi 27 juillet en soirée. Objectif : Obtenir l’accord du Conseil municipal pour porter plainte contre X suite aux 1 400 hectares de la Montagnette ravagés par le feu causé par les étincelles des freins d’un train. Le maire, les pompiers, les professionnels de l’ONF (Office national des forêts) ont fait le point sur la situation.
Autour de la table, de nombreux conseillers municipaux, le maire Jean-Christophe Daudet, deux sapeurs-pompiers du 13 et trois membres de l’ONF (Office national des forêts) sont venus témoigner. Après que l’ensemble de la salle se soit levée pour rendre hommage à l’adjudant-chef Martial Morin, pompier, décédé le 25 juillet suite à son intervention dans l’incendie de la Montagnette, Nicolas Rabouin Chef du centre de secours Principal d’Arles- SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) 13 Arles, Provence-Alpes-Côte d’Azur témoigne de ce qui s’est passé.
Témoignage du commandant Nicolas Rabouin, sapeur-pompier «Vous le verrez avec l’Hérault, l’Ardèche, dès que l’on a des feux multiples, tout devient compliqué, entame le commandant Nicolas Rabouin. Dès que l’on a un feu, on dépêche, sur place, un engin qui évalue la situation, demande des renforts et rend compte au Codis (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours). C’est le capitaine Pascal Chauvet qui, étant sur place, prendra le Commandement des opérations de secours (Cos). Nous étions sur plus de 60 jours sans pluie et un dessèchement des végétaux qui correspond à une végétation de fin août.»
Une défense sur 3 principes «Nous défendons en priorité les personnes, les biens puis l’environnement. C’est ce que nous avons fait. Tous les engins ont donc été d’abord absorbés par la défense des maisons avec les problèmes d’accès, de manque d’eau pour, ensuite, pouvoir de lutter contre l’incendie. Lorsque le débroussaillement avait été fait un seul camion de pompier était nécessaire pour défendre la maison mais lorsque celui-ci n’avait pas été fait, alors trois camions de pompier étaient nécessaires, empêchant d’autres maisons d’être plus vite protégées, » détaille Nicolas Rabouin.
Un feu explosif «La zone qui a brûlé n’avait jamais été, auparavant, atteinte. Nous étions sur des plantations matures, des grands arbres, des massifs non débroussaillés -ce qui convient à la nature-, c’est là que le feu a pris sa vitesse avec plus de 2,5km/h, car le feu génère son propre vent, sa propre énergie. Il possède des sautes -des braises- projetées à plus de 400m. Les Bouisses, Saint-Roch, le Mas de la Dame, le mas Ferrier, la route des carrières étaient les enjeux à protéger.»
Les points chauds «Le 15 juillet au matin les lisières -périphéries du feu entre la zone verte et la zone brûlée- n’étaient toujours pas stabilisées. Les points chauds, comme les souches d’arbres, peuvent le demeurer plus de 10 jours, même si la zone est noyée sous l’eau. L’incendie a repris le 18 juillet avec un vent de Mistral en direction de Graveson. Les champs d’oliviers de 200 pieds réputés pour être résistants, ont été anéantis. Nous avons du tout recommencer, sécuriser à nouveau les biens, confiner ou évacuer, mettre en sécurité les randonneurs…»
Témoignage de Pascal Chauvet, chef de centre de la Montagnette «Le 14 juillet, lorsque j’arrive, détaille le Capitaine des pompiers Pascal Chauvet, chef de centre de la Montagnette, le feu s’était déclaré de part et d’autre de la voie SNCF, sur la route de Graveson. Le feu arrive à Graveson où se tiennent les maisons. Ma préoccupation ? La sécurité des personnes et des biens. Je vois un Dash (canadair) dans le ciel et un hélicoptère en renfort, -l’équivalent d’un pélican (canadair)- qui vient renforcer notre dispositif. Le feu monte le long du Massif de la Montagnette et prend la direction de Saint Michel de Frigolet. Je crains que le feu aille sur les carrières, arrive au quartier qui comprend l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), la Raphaëlle. Je m’entretiens avec le maire. Je lui dis que le feu arrive route de la gare et va atteindre Saint-Joseph. Nous procédons à l’évacuation totale du quartier.»
Préparation aux scénarii-catastrophes «Chaque année nous travaillons à des scénarii catastrophes pour être rodés à ces types de feux explosifs, alimentés par la sécheresse et dotés de vitesses de propagation antérieurement peu vues resitue Pascal Chauvet. J’ai 42 ans de métiers et je n’avais auparavant pas été confronté à de telles vitesses. Alors que je roulais à plus de 80 km/h le feu était déjà là.»
Témoignage de Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane «Nous avons eu à faire à des hommes et des femmes exceptionnels, a entamé Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane. J’ai vu des choses hallucinantes : organisation, efficacité, implication. C’est grâce aux pompiers si le village a été sauvé. Vous avez notre reconnaissance éternelle. » Toute la salle, très émue, applaudit les pompiers.
Des habitants actifs et solidaires «Tout ce que vous avez fait, dans les quartiers, pour nous sapeurs-pompiers, on ne l’a jamais eu, reprend, la voix troublée, le Capitaine Pascal Chauvet. Nous donner à manger, à boire. Les pompiers des Bouches-du-Rhône n’avaient jamais vécu un tel soutien. Je tiens, de la part de tous les pompiers, à tous vous remercier. »
Vite, répondre à toutes les demandes A l’issue de la séance du Conseil municipal, une élue révèle à quel point tous les habitants ont été solidaires apportant leur soutien entre eux et surtout aux acteurs de la lutte contre l’incendie en apportant des boissons fraîches et chaudes, de la nourriture, des aides de toute nature afin de les soutenir dans leur combat contre les flammes, la chaleur et une extrême fatigue, confie-telle dans un discret sourire. «Tout ce qu’ils nous demandaient, on le faisait, ne réclamant rien à personne, allant chercher chacun dans nos maisons, ce que nous avions pour le leur donner. C’est normal parce qu’ils étaient en train de nous sauver.»
Expertise et expérience de l’ONF pour reconstruire la Montagnette «Heureusement que nous pouvons compter sur les compétences des professionnels de l’ONF (Office national des forêts), souligne le maire Jean-Christophe Daudet, malheureusement, vous êtes de moins en moins nombreux. C’est politique. Alors que les moyens de l’ONF devraient être de plus en plus importants, particulièrement à l’heure où l’on veut sauver nos forêts, protéger notre planète et nos espaces arborés. Vos moyens se réduisent à la portion congrue alors que l’on a besoin de vos expertises et expériences. Nous nous appuierons sur vous et le Pidaf (Plan intercommunal de débroussaillement et d’aménagement forestier) pour procéder à la reconstruction de la Montagnette. Pouvez-vous nous dire comment reconstruire, régénérer cette Montagnette ? »
Jean-Marc Lagarrigue, responsable de l’Unité territoriale Alpilles Collines Provençales «L’ONF est gestionnaire des forêts communales de Barbentane, intervient en assistance technique du Pidaf, en amont et en prévention. L’été, nous intervenons auprès des pompiers sous l’autorité du préfet, en matière de patrouille de surveillance et de mission de police judiciaire auprès des gendarmes et les pompiers.»
Les chiffres Verdict ? «1 400 hectares de forêt brûlés sur le massif de la Montagnette qui en compte 3 800. Sur la forêt communale de Barbentane qui se déploie sur 638 ha, 358 ha ont brûlé. C’est catastrophique et cela aura un impact particulier sur la commune et l’ensemble de la forêt. Notre rôle ? Accompagner la commune dans la suite. Le premier principe ? Sécuriser. Procéder aux abattages des arbres sur la route de Frigolet. Remettre à niveau les obligations légales de débroussaillement le long des routes. Notre rôle est aussi de donner des éléments de décision au maire. Nous allons faire un diagnostic général de l’impact en matière de sécurité, de risques naturels induits : crues et coulées de boue, érosion, mouvements de terrain (les racines des arbres ne retenant plus la terre), de chute de blocs. Il nous faudra sécuriser les axes principaux puis secondaires. C’est la raison pour laquelle le massif est fermé au public, car les arbres brûlés peuvent tomber à tout moment.»
La restauration ? Résultat dans 30 à 40 ans ! «Ensuite nous précèderons à la restauration de l’espace incendié avec l’abattage et l’enlèvement des bois brûlés. Notre intérêt sera aussi d’observer la nature pour voir ce qu’elle donnera et l’accompagner. Le pin d’Alep aura semé ses graines, c’est une espèce pionnière bien adaptée aux feux. Il sera le premier à reconstituer la forêt pour que les autres espèces de feuillus s’installent à la suite. Nous sommes dans des cycles longs et c’est dans 30 à 40 ans que l’on verra le résultat.»
Retour d’expérience incendie Luc Vénot, coordinateur DFCI à L’ONF «Notre rôle est d’éviter la catastrophe dans la catastrophe avance Luc Vénot, coordinateur DFCI (Défense des forêts contre les incendies) à L’ONF. On ne se rend pas compte des services que nous rend la forêt. En région méditerranéenne où il pleut rarement, la forêt joue le rôle d’éponge absorbant une pluie courte, drue et très abondante qui tombe violemment pour en restituer, ensuite, l’eau doucement. Là, malheureusement, les sols ont perdu cette protection végétale. Il faudra diagnostiquer des points de faiblesse. Les arbres commenceront à tomber au bout d’un an, un an et demi. Les risques d’érosion pourront menacer des secteurs d’habitation ou des voies très fréquentées. Le massif ne pourra pas rester éternellement fermé car il répond à un besoin social, nous devrons sécuriser les chemins de randonnées, les pistes les plus fréquentées, protéger les sols des espaces les plus pentus. Dans les mois qui viennent nous vivront une prolifération des insectes xylophages, attirés par les bois brûlés qui pourront gravement fragiliser les arbres blessés.»
Gabriel Chauvet, conseiller municipal délégué à la sécurité civile et aux risques majeurs «Les pics d’incendies se sont déroulés les 14 avec le départ de feu et 18 juillet avec la reprise qui menaçait, relate Gabriel Chauvet, conseiller municipal délégué à la sécurité civile et aux risques majeurs. Nous avons mis en place et actualisé le plan communal de sauvegarde. Ce document identifie les risques et les crises, détient des fiches techniques et la mise en œuvre du poste de commandement communal à la mairie. Les actions se sont révélées plutôt positives parce que le document était à jour.»
Le poste de commandement de la mairie «Le poste de commandement a été activé le 14 juillet 1h30 environ après le début de l’incendie et jusqu’à la reprise de celui-ci le 18 juillet. La présence d’un officier de liaison du Sdis à nos côtés a été fort appréciée pour la circulation de l’information. Depuis 2018, nous avons l’habitude de communiquer sur les alertes météo ; les conditions d’accès au massif forestier, ce qui nous a permis de communiquer des messages d’alerte aux populations dès les premiers départs de feu, sur l’évolution du sinistre, les consignes à tenir et donner à voir des photos illustratives. La population avait besoin de savoir où se déroulait l’incendie et quel était son niveau d’évolution. Nous avons touché de 10 à 111 000 personnes. Nous nous sommes mis sur des pages thématiques comme face book 13 et Feux de forêts afin qu’ils soient nos ambassadeurs en cas de communication de crise.»
Un logiciel d’alerte «Nous avons utilisé, pour la 1re fois, notre service d’alerte hébergé acquis en 2017 qui nous permet d’envoyer des sms et messages d’alerte vocaux aux personnes qui n’utilisent pas les réseaux sociaux. 2 000 personnes ont été touchées par les messages vocaux et 600 par sms. Nous ferons très prochainement le point avec les Barbentanais pour qu’ils puissent s’inscrire sur le face book de la Ville. Le post sur la reprise de feu le 18 juillet a été vu par 60 000 personnes. La salle des fêtes a été ouverte en permanence après le 14 juillet pour l’accueil des pompiers et deux fois en tant que centre d’accueil et de regroupement.»
La Croix rouge «Nous avons fait appel à la Croix rouge française pour les lits et leurs bénévoles. Ils ont été d’une aide très précieuse et l’ensemble des personnes accueillies a salué leur bienveillance et professionnalisme, se rappelle le conseiller municipal. Nous réitèrerons notre convention de partenariat avec elle. Ce temps de crise nous a montré à quel point le village entier s’est fédéré. Nous avons observé une très forte mobilisation de notre réserve communale, police municipale et services techniques qui ont accompagné les pompiers avec 4 à 6 hommes sur le terrain de 11h à minuit tous les jours, 2 500 km ont été parcourus par nos véhicules à sillonner le massif, à traiter les souches, à guider les pompiers, à participer aux évacuations des MFR (Maisons familiales et rurales) et des habitations, à passer des messages d’alerte.»
Des crises dans la crise, la rupture d’eau «Le 15 juillet à 3h du matin nous nous sommes aperçu qu’il n’y avait plus d’eau dans le village. Le réservoir de 500m3 avec une réalimentation à 50m3/h ne pouvait plus faire face. Nous avions vécu pour la 1re fois un sinistre de grande ampleur et l’incendie n’était pas encore fixé. Nous avons organisé deux points de ravitaillement en eau et distribué des bouteilles. Nous nous sommes mis en relation avec la Saur (société de gestion d’eau) et avec le commandant des opérations de secours pour qu’il puisse limiter la consommation d’eau sur les poteaux incendie, chaque poteau représentant une consommation de 60m3/h, l’alimentation dans le château d’eau étant de 53m3/h. Hors les pics des 14 et 18 juillet, nous avons pu avoir accès à l’eau. Nous intègrerons ce problème de rupture d’eau dans le plan de sauvegarde et allons revoir notre réseau d’eau. Nous devrons également travailler sur les ruptures électriques -2 lignes hautes tensions RTE coupées-, les quartiers qui n’ont pas d’autre eau que leur forage pouvant être impactés par les ruptures électriques.»
Un travail de tous les services «Cette problématique est récurrente lors de gros incendie, précise le commandant des pompiers Nicolas Rabouin. Ces importantes opérations sont aussi celles de l’interservices avec les réserves communales dont certaines viennent de loin, les services municipaux, sans oublier les sociétés d’eau, EDF, Enedis, la SNCF, qui sont toujours présentes dès que l’on arrive sur des réseaux, la Police, la police municipale, la gendarmerie, l’ONF qui participe à la lutte, la direction des routes. Les PC (Postes de commandements) sont en temps de crise de vraies ruches.»
Risque de ruissellement et obligation de débroussaillage «Nous avons identifié des zones de ruissellement dans le massif et sur le pourtour du village, reprend Gabriel Chauvet. Nous avons des zones plus vulnérables qui peuvent donner lieu à des coulées de boue, à des mouvements de terrain en centre-ville, à Voulongue, aux carrières, au Petit Castel… Nous entamons un plan pluriannuel de gestion des obligations légales de débroussaillement. Dans un premier temps, avec une cartographie et une identification des risques, puis via des réunions d’information, des courriers, des visites de diagnostique et de contrôle afin que les propriétaires puissent mettre en place ces OLD (Obligations légales de débroussaillage). Le feu s’arrête aux portes des maisons lorsque le terrain est bien débroussaillé.»
Plainte contre X Le Conseil municipal a donné son accord pour que le maire de Barbentane, Jean-Christophe Daudet puisse ester en justice et porter plainte contre X. Dans son allocution le maire a expliqué «qu’une information judiciaire sera ouverte et un magistrat instructeur nommé. L’édile enjoint les habitants et particuliers qui ont vu leur habitation détruite ou atteinte par le feu, mais également à celles qui sont propriétaires de parcelles de pins, chênes, ou oliviers incendiés dans la colline à également porter plainte contre X et à se constituer partie civile s’ils ont subi un préjudice personnel et direct.»
Témoignage de Jean-Christophe Daudet «Nous étions le 14 juillet et j’ai été pris dans une spirale infernale. Pascal Chauvet chef de centre de la Montagnette m’appelle à 16h20. Il me dit qu’il y a un départ de feu autour de la voie ferrée. Je m’y rends et vois l’étendue des dégâts. Je n’arrive plus à le joindre parce qu’il est dans des zones où le téléphone ne passe pas. J’arrive au poste de commandement et là je suis emporté par quelque chose qui me dépasse. Il faut garder son sang-froid, l’équilibre, prendre des décisions. Le préfet n’a pas pris le commandement des opérations, alors chacun des maires concernés -de Barbentane, Graveson et Boulbon- prend la direction des opérations.»
En hélico «2h30 après je me retrouve dans un hélicoptère avec Grégory Allione, le grand patron du Sdis 13, survolant la Montagnette avec, autour, la fumée, les canadairs, les hélicos détaille Jean-Christophe Daudet. Je crains à ce moment-là que l’abbaye de Frigolet ne brûle. Même les pompiers ne le savent pas. Nous sommes très attachés au monument qui fait partie de notre culture. Et puis on vous dit qu’il va y avoir le feu à l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées). Vous pensez aux 55 résidents qui y vivent ainsi qu’au personnel. On prévient le directeur, les gens, les habitants, on leur demande de se tenir prêts à partir. On rassemble les résidents de l’Ehpad sur la grand place du village. Chacun porte un bracelet avec son nom et son prénom de crainte qu’il ne soit perdu lors de l’évacuation.»
Le bon réflexe «Il faut savoir que le bon réflexe quand le feu arrive est de bien rester confiné, reprend l’édile. De fermer volets, portes et fenêtres et d’humidifier des linges roulés au sol contre les accès pour faire barrage aux fumées et appeler le 18. Généralement l’incendie n’atteint pas la maison. A Barbentane, 4 maisons ont brûlé. Par rapport à l’ampleur de l’incendie qui s’est déroulé cela reste minime. Les pompiers ont accompli un travail extraordinaire. Ils ont sauvé l’abbaye de Frigolet, les mas qui étaient autour, les Bouisses qui est un quartier de Boulbon. Ce matin j’ai reçu une personne dont la maison a brûlé, elle a tout perdu ! Retrouver une maison va mettre du temps 12 voire 18 mois !»
Vous avez l’impression d’être projeté dans un film de science-fiction «En même temps je me suis vraiment senti épaulé par les services de la mairie, les élus relate le maire de Barbentane. Vous n’avez pas le droit de vous tromper. Vous vous sentez seul avec votre conscience bien que tous les spécialistes vous donnent des infos. Eux-mêmes doivent diriger leurs troupes, donner leurs ordres et n’ont pas le temps de vous expliquer les choses.»
Tenir jour après jour «Alors que les membres du Cos et du Sdis changent toutes les 24h, vous vous êtes debout tous les jours et lorsque l’incendie reprend le 18 juillet c’est la grosse frayeur car l’incendie arrive sur le village. Pascal Chauvet s’installe sur la Rebutte, me demande si je suis d’accord pour allumer un contre-feu qui doit étouffer le feu initial. Ça marche. Tout au long de cette épreuve je suis resté concentré parce que je n’avais qu’un seul objectif, sauver des vies, des gens, des quartiers. On est dans l’action. On cherche à être efficace. La vie du village dépendait de notre efficacité à tous,» conclut Jean-Christophe Daudet.
Hommage à l’adjudant-chef Martial Morin du poste de secours de Tain l’Hermitage. L’adjudant Martial Morin était membre du service départemental d’incendie et de secours de la Drôme (SDIS 26). Son décès a été annoncé mercredi 27 juillet dans un communiqué des pompiers de la Drôme. L’homme de 54 ans est mort lundi 25 juillet, après plusieurs jours d’hospitalisation en soins intensifs à l’hôpital d’Avignon à la suite d’un malaise pendant son temps de repos, après avoir lutté, le 14 juillet, contre l’incendie de la Montagnette. Il était pompier volontaire depuis 24 ans et père de deux enfants de 30 et 31 ans. Il est décédé d’un malaise cardiaque suite à une inflammation de l’épiglotte. Une cérémonie d’hommage national lui a été rendue, ce jour –vendredi 29 juillet- au parc du Chayla à Tain-l’Hermitage, en fin de matinée, présidée par Claire Cayeux, ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales en présence de plus de 300 collègues pompiers et de Jean-Christophe Daudet, maire de Barbentane.
Barbentane lance une collecte de fonds pour la Montagnette
Suite au jugement de la cour administrative d’appel de Marseille à propos de la commune de Murs aboutissant à lui laisser la charge des dépenses d’équipement et d’entretien en points d’eau contre l’incendie sur son territoire, le sénateur vauclusien Jean-Baptiste Blanc a tenu à réagir à cette jurisprudence défavorable à une meilleure lutte contre les feux de forêts. « Que la loi puisse être dure ne doit pas, bien au contraire, l’empêcher d’être sage, explique le parlementaire cavare. Lorsque ses conséquences sont aberrantes, il est urgent de la corriger ou de l’adapter, surtout dans un domaine touchant aussi étroitement à la sécurité des personnes et des biens que la lutte contre l’incendie. » Dans ce cadre, Jean-Baptiste Blanc a donc proposé, aux 151 maires du Vaucluse de co-écrire, avec lui, un amendement sur ce sujet qu’il défendra, au Sénat, à partir du 1er août, à l’occasion du projet de loi de Finances rectificatives pour 2022.
Cet amendement prévoit d’instaurer, par un prélèvement sur les recettes de l’État, une dotation de soutien à la défense contre les incendies dans les territoires ruraux. Cette dotation prendrait en charge 75% des dépenses d’équipement en points d’eau contre l’incendie et des dépenses consacrées à leur entretien. Compte tenu de la diminution du risque de sinistre par feu qu’entraîne mécaniquement l’installation d’un point d’eau, il est proposé que le prélèvement sur les recettes de l’État soit en partie compensé par un prélèvement sur les primes d’assurance collectées au titre de la garantie du risque incendie. « Je crois à l’intelligence collective et à la démocratie participative lorsqu’elle permet de corriger ou d’adapter la loi aux réalités de notre territoire, insiste le sénateur. Cet amendement est un premier pas… il en appelle d’autres puisque nous travaillons déjà collectivement à un autre amendement sur le risque inondation. »