22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Gordes : des diamants de New-York aux bories, Jean-Christophe Rosier aime la pierre dans tous ses états

Avant lui, son grand-père Joseph, architecte à Marseille, fait construire une maison de famille dans le village perché de Gordes, refuge des peintres Chagall et Vasarely. Puis son père, notaire, Christian-Jacques y crée la 1ère agence immobilière. Et en 2008 Jean-Christophe Rosier et son frère Jean-Marc reprennent le flambeau.

Avant d’en arriver là, Jean-Christophe, grandit dans le Vaucluse, va au lycée de Carpentras, puis décroche un diplôme de l’Ecole de commerce d’Aix-en-Provence, un « B.A. » (Bachelor of Arts) en Grande Bretagne et s’envole pour l’Amérique. Il travaille pour le prêt à porter (Guess) en Californie puis se tourne vers le métier de diamataire à New-York, « la capitale du monde » dit-il avec un large sourire.

Entre les attentats des tours jumelles du World Trade Center à Manhattan le 11 septembre 2001 et les affaires de bio-terrorisme à l’anthrax, des enveloppes contaminées au bacille de charbon, ses parents prennent peur et demandent à Jean-Christophe de rentrer en France. Après quelques années passés aux côtés de son père, il prend les commandes (avec son frère Jean-Marc comme associé) et l’agence « Gordes Immobilier », au pied du château, devient sobrement « Rosier ». Sous-titre : Immobilier de qualité depuis 1970 dans le Luberon, le Ventoux, les Alpilles, le Grand Avignon et le Pays d’Aix.

“Rosier, c’est d’abord une histoire d’amour entre une famille et une région“

Jean-Christophe Rosier

« Rosier, c’est d’abord une histoire d’amour entre une famille et une région » dit Jean-Christophe Rosier. « Après plus de 6 ans passés aux Etats-Unis, avec en poche un master en marketing et commerce international de l’Université de New-York, je suis rentré chez moi. Notre richesse, ici, c’est notre patrimoine provençal, le climat, la lumière, les villages perchés, les restanques de pierre sèche, la lavande, les vergers et les vignobles, les forêts de cèdres, les chênes truffiers et l’huile d’olive. »

Sa 1ère vente : en février 2002, une petite maison à Murs, puis un mas à Gordes (2M€). « Mais la transaction dont je suis le plus fier, c’est « La Bastide de Gordes », devenue un palace 5 étoiles, avec 34 chambres et 6 suites, spa, espace bien-être, terrasses et jardins suspendus ». Les biens qu’il a dans son porte-feuille se retrouvent régulièrement à la une de revues de déco internationales sur papier glacé et dans Côté Sud. Lui qui, au départ voulait devenir pilote de course a gardé cet esprit de compétition, cette rage de vaincre, cette envie de foncer.

Des biens de rêve sont entre ses mains, bastides, châteaux, demeures de prestige, maisons de maîtres, fermes rénovées, bâtisses historiques. A Bonnieux, Ménerbes, Lacoste, Goult, Roussillon, Lourmarin et bien sûr Gordes, élu « plus beau village du monde » par un journal américain, ce qui attire des centaines de milliers de touristes supplémentaires au pays des bories.

“Fini l’achat plaisir, c’est plutôt la financiérisation qui s’est imposée, la spéculation malsaine“

Jean-Christophe Rosier

« Depuis la crise sanitaire et les confinements, les clients ont changé. Ils sont descendus dans le sud, à la campagne, pour respirer l’air frais, ils se sont rués sur les biens dont le prix a grimpé en flêche. Fini l’achat plaisir, c’est plutôt la financiérisation qui s’est imposée, la spéculation malsaine » regrette Jean-Christophe Rosier. « Les prix aussi, on a les mêmes chiffres, mais avant c’étaient des francs, maintenant ce sont des euros ».

ll poursuit : « En 2019, j’avais 585 biens à la vente, cette année, une centaine en portefeuille. On est passé de l’euphorie, de la frénésie au normal, tout cela est une question de cycles. En 1973, sous Giscard, on a eu la crise du pétrole, en 1981 l’arrivée de la gauche au pouvoir avec Mitterrand, en 91 la Guerre du Golfe, en 2001, les tours jumelles de New-York qui s’effondrent, en 2007 les subprimes et la chute de la banque Lehmann Brothers. Chaque fois, un monde disparaît, un autre naît, l’approche est différente » commente Jean-Christophe Rosier, on d’adapte.

Une Commanderie des Templiers du XIIème siècle au-dessus de Joucas à la vente à 12 750 000 €

Dans son agence, figure en ce moment un bien hors du commun, une propriété emblématique : une Commanderie des Templiers du XIIème siècle au-dessus de Joucas. Entièrement rénovée au terme de 4 années de travaux pharaoniques, avec 650m2 sur 3 niveaux, ascenseur, air-conditionné, 8 chambres en suites, chapelle, cave, piscine chauffée à débordement (15 x 5m), vision à 360° sur la vallée sans vis-à-vis, entourée de 5 000m2 de végétation arborée. Prix : 12 750 000€.

“Après 2 années de folie où nous avons doublé notre chiffre d’affaires, retour au calme et à la normale.“

Jean-Christophe Rosier

« Mon slogan c’est ‘L’art de vivre’ avec des annonces sèrieuses, fiables, un immobilier de qualité au coeur du Luberon qui rayonne sur plus d’une centaine de km alentour. J’ai tissé un réseau international aux USA, en Suisse, au Benelux. Après 2 années de folie où nous avons doublé notre chiffre d’affaires, retour au calme et à la normale avec des biens à partir de 500 000 euros ».

Avec son frère et associé, Jean-Christophe Rosier met un point d’honneur à rester indépendant. « Nous avons grandi ici, nous sommes allés à l’école communale de Gordes, notre ancrage local est irremplaçable dans une entreprise familiale avec une équipe soudée et à taille humaine ».

Contact :
www.rosier.pro


Gordes : des diamants de New-York aux bories, Jean-Christophe Rosier aime la pierre dans tous ses états

Emile Garcin propriétés ? C’est l’immobilier de luxe qui est né à Saint-Rémy-de-Provence. Dans le groupe, les biens partent de 400 000€ à plusieurs dizaines de millions d’euros. Et quand Emile Garcin ne vend pas, il loue des demeures d’exception. Pour l’occasion, Emmanuel Garcin, pur avignonnais et fils du fondateur, nous livre son analyse du marché immobilier. Ce qu’on peut en retenir ? Les biens, dont les prix sont plutôt à la hausse, s’arrachent et les stocks à vendre diminuent drastiquement. Pourtant les ventes se feront quand-même. Pourquoi ? Parce que la vie s’écoule. Les personnes âgées vendent pour gagner en confort et en aide. Les jeunes familles cherchent un nid douillet et verdoyant pour voir grandir leurs progénitures et projettent de continuer le télétravail quelques jours par semaine ce qui dispense de vivre en métropole. Alors oui, on peut rêver de province et, encore mieux de Provence, pour vivre mieux tout en restant actif. En détail ? C’est tout de suite.

Emmanuel Garcin est co-président –avec sa sœur Nathalie- du groupe Emile Garcin où il a en charge l’ensemble du Sud-est de la France.
«L’année 2019 a été pour nous une année de consolidation de la reprise démarrée en 2017. Quant à 2020 l’année aura été inattendue puisqu’à partir du 17 mars le confinement a été déclaré dirigeant vers nous de nombreux clients pressés de gagner la campagne. Le Vaucluse, le Gard, Aix-en-Provence, Avignon, les ventes immobilières se sont envolées. Le marché a été très actif. Entre 2019 et 2020 nous avons réalisé une progression de 20%, entre 2020 et 2021 elle a été de 45%. Cela s’explique par une demande encore plus soutenue qu’en 2020 particulièrement pour la campagne et la Provence. 2021 a, quant à elle, marqué une période dynamique et une pénurie de biens.»

L’effet Covid
«Nous avons vécu les déplacements des habitants des grands centres urbains vers le milieu rural. La campagne a repris le poste d’honneur par rapport à la ville. La clientèle, friande de la campagne depuis 2021, est celle qui aimait passer ses vacances au bout du monde. Avec le confinement cette clientèle s’est orientée vers la campagne, autour de Paris ou en Provence. Elle a ainsi redécouvert une qualité de vie rurale à la française. Le Covid ? Il nous aura rappelé l’importance du logement, du nid protecteur et cette tendance se confirme chaque fois face aux incertitudes quelles qu’elles soient : chute des bourses mondiales, inflation, hausse des taux, guerre… La pierre reste une protection face à la menace.»

Les volumes de vente du groupe
«A l’échelle du groupe, en 2020, nous avons vendu 245 biens puis 320 en 2021 cependant la pénurie de biens intervenue fin 2020, fait que la hausse des volumes a atteint 25% tandis que notre chiffre d’affaires a augmenté de 45%. Pourquoi ? Parce que les gens ont été obligés d’augmenter leur budget afin d’accéder  au bien de leur choix. Chez Emile Garcin la fourchette de vente des biens anciens et de caractère, va de 400 000€ à 20M€. Dans cette fourchette 80% de notre chiffre d’affaires se situe entre 1 et 2M€. Au fur et à mesure que la pénurie croissait, le nombre de biens sous le million d’€ disparaissait.»

Les volumes de vente de la Provence
«En 2020, 120 biens ont été vendus en Provence par Emile Garcin propriétés, en 2021 ils sont passés à 160. Ces chiffres peuvent paraître modestes, pourtant ils sont le reflet de notre activité qui ne s’inscrit pas dans la quantité mais dans la qualité, pourquoi ? Parce que nous sommes très sélectifs sur ce que nous prenons ou pas à la vente. Ce que l’on regarde ? La qualité architecturale de l’immeuble, l’appartement lui-même. Lorsque l’on est en campagne, le bien, le mas, ou le hameau avec la question prégnante de l’environnement. Les gens ne viennent pas à la campagne pour subir les inconvénients d’une ville, d’une route, de vis-à-vis et de lignes électriques.»

Un mas en Provence

Mes prévisions pour 2022 ?
«La demande reste très dynamique avec des difficultés à réapprovisionner le portefeuille de biens. D’ailleurs j’en appelle à tous les propriétaires de biens à la vente car nous avons beaucoup de demandes. Cette demande 2021 et 2022 redevient, qui plus est, internationale. Les clients américains, anglais, d’Europe du nord, très attirés par la Provence, reviennent de plus en plus fortement depuis l’automne 2021. La pénurie de biens exerce-t-elle une hausse des prix ? Oui, indéniablement, le marché a dû prendre 10% en 2020 et environ 15% en 2021. En mars 2022 nous avons déjà réalisé en compromis et actes pratiquement 50% du chiffre d’affaires de 2021.»

La bourse ou la pierre ?
«Comme dans toute période troublée : confinement en 2020 du au Covid-19 ; invasion de la Russie en Ukraine le 24 février 2022, les bourses dévissent et les produits financiers aussi. Dans ce climat anxiogène ce qui est de nature à rassurer les gens reste la pierre, valeur refuge par définition. Une partie de la clientèle a alors investi ses économies, ses placements, dans un nouveau lieu. La différence ? La pierre est un investissement dont l’on peut profiter, c’est le plus convivial des placements. On achète dans l’euphorie mais aussi dans l’incertitude.»

Une anecdote
«Depuis 18 mois c’est le manque de biens qui nous freine, tout comme à la location. Une anecdote ? Lorsque toute l’Europe a été confinée en mars 2020 beaucoup sont venus dans le sud, nos 200 maisons ont été louées dans un temps record et pour le temps du confinement. Si nous en avions eu le double ou le triple, toutes seraient parties dans l’instant. Les personnes qui sont venues louer ont, par la suite, acheté des maisons dans les environs parce qu’elles ont été conquises par la qualité de vie à la campagne, en Provence.» 

Décrue des prix dans les métropoles ?
«Je ne pense pas qu’il y ait une décrue des prix mais plutôt une stabilisation dans les métropoles. Les villes moyennes comme Aix-en-Provence, Avignon ont aussi bénéficié de l’effet Covid de personnes venant, justement, des métropoles et grandes métropoles comme Paris, Lyon, Bordeaux qui, après avoir vécu une forte dynamique due au TGV resteront des villes très convoitées par les habitants et la clientèle internationale.»

Un parc pour le calme au creux de la nature

Les banques sont-elles tatillonnes ?
«Depuis 6, 8 mois les banques durcissent leur conditions de crédit cependant les candidats à l’achat restent très motivés. Traditionnellement nos clients ne souscrivent pas de prêts et n’en font pas une clause suspensive car ils restent très motivés par leur projet immobilier. Ce qui permet d’ailleurs au marché d’être si dynamique. Le crédit a aussi pour avantage de permettre une fiscalité intéressante.»

Le Diagnostic de performance énergétique (DPE) freine-t-il les achats ?
«En tout cas les gens y sont de plus en plus sensibles même s’il est difficile d’apposer une étiquette sur un appartement ou une maison ancienne, alors les propriétaires tentent de se rapprocher des normes. L’acquéreur sait dans tous les cas que l’ancien ne peut pas, totalement, répondre aux normes. C’est accepté, acté, particulièrement lorsque l’on est sensible à des architectures typiques. Ça ne décourage pas les vendeurs qui peuvent tenter une négociation de prix, qui en ce moment, n’a que peu de chance d’aboutir parce que nous vivons une pénurie de biens.»

Un attentisme des vendeurs ?
«La prospection, le bouche à oreille prend 80% de notre temps actuellement. Il m’est arrivé de passer des années devant des maisons et d’y entrer pour dire au propriétaire : J’adore votre maison, vous ne voudriez pas la vendre ? Je le répète, l’ancien est synonyme de patrimoine familial, ce sont des biens dont le temps de détention est plus long qu’ailleurs, nous vendons des maisons de famille creuset de parfois 5 générations, qui ont respecté l’identité et la nature des demeures.»

En savoir plus
« ‘Emile Garcin propriétés’ est né en 1963 à Saint-Rémy-de-Provence à l’initiative de mon père, souligne Emmanuel Garcin. D’ailleurs nous fêterons les 60 ans du groupe l’an prochain avec nos clients et partenaire, Son idée de génie ? Se focaliser sur les demeures anciennes de caractère pour deux raisons : la première par amour des vieilles pierres, et pour l’émotion qu’elles lui procuraient. A cette époque, à Saint-Rémy-de-Provence, il n’y avait pas de neuf mais de vieilles maisons en pierre, les politiques d’immeubles et d’ensemble neufs aux alentours étant initiées lors de l’après-guerre dans les années 1950 et dans les années 1970 pour les rapatriés d’Algérie revenus en masse en France à partir de mars 1962. »

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