22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

L’huile de lavande classée dangereuse ? Une « législation toxique » selon Dominique Santoni

La présidente du Conseil départemental de Vaucluse s’oppose aux « législations toxiques » et exprime sa vive inquiétude face à un projet de révision de réglementation de la filière de la lavande et du lavandin, par la Communauté européenne.

Après le député vauclusien Julien Aubert (LR) qui alerte le ministre de l’Agriculture, place à Dominique Santoni de s’emparer de la problématique. L’huile essentielle de la lavande, symbole de la Provence, pourrait être à l’avenir considérée comme un produit dangereux pour la santé au même titre que de nombreuses autres molécules chimiques et son usage pourrait en être restreint, voire interdit. « Le risque de voir classer l’huile essentielle de lavande, produit naturel aux nombreuses vertus, dans la liste des produits dangereux d’ici 2025 est une véritable menace pour l’ensemble de la filière lavandicole mais également, par ricochet, celle du tourisme », s’offusque Dominique Santoni.

De quelle législation parle-t-on ?

Dans le cadre du Pacte vert, un projet législatif permettant à l’Union européenne de respecter ses engagements pour lutter contre le réchauffement climatique, la Commission a publié une nouvelle stratégie dans le domaine des produits chimiques, vers un environnement sans substances toxiques.

D’ici fin 2022, l’exécutif européen doit présenter une révision du règlement relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des substances (CLP). Les huiles essentielles devraient alors être conformes à ces normes en tant que produits finis mis sur le marché mais aussi lorsqu’elles entrent dans la composition de produits cosmétiques.

Cette réglementation doit classer les molécules mises sur le marché et les répertorier comme allergènes, cancérigènes ou perturbateurs endocriniens, comme pour les produits chimiques. Surtout, les producteurs de lavande craignent qu’une mention obligatoire, indiquant que l’huile de lavande peut créer des allergies, dissuade les fabricants de cosmétiques d’utiliser ce produit. Selon les producteurs, l’huile est composée de centaines de molécules différentes et ne se résume pas à une unique composante. Une complexité à l’origine des maux provoqués par l’initiative européenne.

Lire aussi : Mise en péril des producteurs de lavande, le député Julien Aubert se mobilise

Monsieur le ministre de l’Agriculture ?

Dominique Santoni s’associe à la démarche portée par la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur et son Président, qui a adressé un courrier au ministre de l’Agriculture. Le Département de Vaucluse demande également que la Communauté Européenne revoit ses critères d’évaluation en prenant réellement en compte le caractère naturel avéré de la lavande et du lavandin. Il réfléchit par ailleurs à l’organisation des états généraux des plantes à parfum concernées par la nouvelle réglementation visée par l’Union Européenne. « Les élus du Département tiennent à exprimer leur soutien aux lavandiculteurs vauclusiens et à cette plante à parfum qui constitue un élément essentiel de notre patrimoine. »

Selon le député Julien Aubert, « la loi pousserait les producteurs à revoir la composition de ces huiles à tel point qu’au mieux, leurs propriétés s’en verraient altérées et au pire, compte tenu de l’inadaptabilité des méthodes d’évaluation pour ces produits particuliers, elles pourraient être considérées à tort comme trop dangereuses et donc interdites. »

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