22 juillet 2024 |

Ecrit par le 22 juillet 2024

Université d’Avignon : rencontre inédite autour de l’incroyable destin des Banatais

Les Editions universitaires d’Avignon proposent un nouveau livre intitulé ‘Des mémoires et des vies : le périple identitaire des Français du Banat’, écrit par l’historienne roumaine et anthropologue Smaranda Vultur. Le 21 octobre, dès 17h, se déroulera une rencontre exceptionnelle à l’université d’Avignon avec Smaranda Vultur, Bernard Dumas et Benjamin Landais.

Seront évoquées lors de cette rencontre les destinées de familles venues coloniser le Banat (une région d’Europe centrale partagée entre la Roumanie et la Serbie) au XVIIIe siècle, dont une partie des descendants, dans les années 1950, a repeuplé le village vauclusien de La Roque-sur-Pernes. Avec la projection du film de Bernard Dumas ‘D’ici et d’ailleurs‘, ce rendez-vous permettra d’écouter des témoignages forts et d’évoquer des thèmes d’une particulière actualité, autour de la mémoire collective, l’identité d’un peuple et les migrations.

Tout commence par la préparation d’une traduction du livre de Smaranda Vultur paru en Roumanie en 2012. Sous la direction scientifique de Benjamin Landais, enseignant-chercheur à Avignon Université, le livre prend une ampleur inattendue, avec l’apport de nouveaux documents d’archives, une préface et une postface inédites, et un grand soin apporté à la fluidité de la traduction.

Ce livre de près de 400 pages relate ainsi une histoire peu connue, qui brasse pourtant plusieurs siècles d’histoire européenne, depuis la migration de Français, essentiellement des Lorrains, aux XVIIIe siècle pour peupler le Banat, jusqu’au retour de leurs descendants après la seconde guerre mondiale, qui redonnent vie au village de La Roque-sur-Pernes.

Après une présentation des différents intervenants, une discussion libre avec le public permettra de croiser destins individuels et questionnements collectifs.

Rendez-vous le 21 octobre 2021 à 17h. Avignon Université – Campus Hannah Arendt (intramuros) – Bâtiment nord du site Sainte Marthe – Amphithéâtre 2E02. Entrée libre. Inscription obligatoire : eua@univ-avignon.fr

L.M.


Université d’Avignon : rencontre inédite autour de l’incroyable destin des Banatais

AVERTISSEMENT : CE DOCUMENT PROVIENT DES ACTUALITES PRODUITES ET CONTROLEES PAR LE REGIME NAZI ET LES AUTORITES VICHYSTES ENTRE 1940 ET 1944

Il y a 79 ans, jour pour jour, le maréchal Pétain venait en voyage officiel à Avignon. S’il existe de nombreuses photographies de cet événement il n’existait pas de d’images filmées de cette visite. Cependant, un reportage a bel et bien été filmé à cette occasion. Un document inédit que nous vous proposons de découvrir en exclusivité.

Le samedi 10 octobre 1942, le maréchal Philippe Pétain arrive en gare d’Avignon dans le cadre d’une visite officielle organisée initialement sur plusieurs jours avant finalement d’être réduite à une journée. Alors âgé de près de 87 ans, celui qui est encore le ‘vainqueur de Verdun’ n’a pas encore été condamné à l’indignité nationale.
Déjà venu une première fois, en décembre 1940 lors d’une halte de 2 heures dans la gare de la cité des papes, il est cette fois-ci accueilli sur le parvis de la gare. En tant que chef de l’Etat, il se voit remettre symboliquement les clefs de la ville avant d’assister à une prise d’armes. Il remonte ensuite la rue de la République dans une voiture décapotable sous les acclamations d’une foule particulièrement nombreuse.
« Ne pouvant pas pour cause de pénurie de véhicules, être acheminés vers Avignon par la route, les partisans et admirateurs du maréchal sont invités à utiliser le train, explique rail-en-Vaucluse, le site retraçant l’histoire du chemin de fer en Vaucluse. La SNCF met à leur disposition des voitures supplémentaires aux trains en provenance de Valence, Marseille ou Cavaillon et organise des trains spéciaux comme par exemple un convoi entre Vaison et Orange… »

AVERTISSEMENT : Ce document provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes entre 1940 et 1944. Ici, le maréchal et la délégation officielle quittent le palais des Papes lors de la visite de Pétain en octobre 1942. Cliquer sur l’image ci-dessus pour voir la vidéo.

Arrestations préventives arbitraires
A noter que dans les jours précédant cette venue, par craintes d’incidents ou même d’attentats, les autorités locales procèderont à des arrestations arbitraires provisoires. Communistes, gaullistes, espagnols fraichement naturalisés Français, ‘inscrit à la liste S’ (déjà !) sont donc arrêtés préventivement avant d’être relâchés une fois Pétain parti.
Mais avant cela, le maréchal se rendra ensuite à l’hôtel de ville, à la préfecture, aux palais des papes puis au rocher des Doms pour y rencontrer de nombreux représentants officiels. Diverses cérémonies sont organisées tout au long de la journée avant qu’il ne rejoigne la gare, en début de soirée, pour rallier Vichy en train. Ce dernier aurait déclaré lors d’un de ses discours en terre vauclusienne « Je ne sais pas bien où je vous conduirai mais ce sera dur. » Un mois plus tard exactement, en violation du traité d’armistice de 1940 signé par Pétain alors perçu par un grand nombre de Français comme ultime recours, les Allemands envahiront la zone entrainant notamment le sabordage de la flotte française dans la rade de Toulon ainsi que la mainmise du régime nazi sur l’administration de Vichy.

« Je ne sais pas bien où je vous conduirai mais ce sera dur. »

Philippe Pétain, le 10 octobre 1942 à Avignon.

AVERTISSEMENT : Ce document provient des actualités produites et contrôlées par le régime nazi et les autorités vichystes entre 1940 et 1944. Ici, le maréchal Pétain et la délégation officielle quittent le palais des Papes lors de la visite de Pétain en octobre 1942.

De nombreuses photographies témoignent de cette visite. Un grand nombre est répertorié sur le portail national des archives France archives. Cependant, s’il existe dans les archives de l’Ina des films sur les voyages de Philippe Pétain en Provence (notamment à Arles, Marseille et Toulon en 1940), il n’y en avait pas de l’étape vauclusienne du dirigeant collaborationniste.
Toutefois, le site américain Criticalpast, dont l’essentiel des archives sont tirées des sources gouvernementales américaines provenant des collections de séquences de guerres de l’US Army, possède un tel document. Dans un reportage de 45 secondes, de ce qui semble être les actualités portugaises ou brésiliennes de l’époque, on découvre le film de cette visite.
Les images de la liesse provoquée par la venue du maréchal Pétain contrastent singulièrement avec les images des rues vides d’Avignon que nous vous avions fait découvrir en février dernier avec une autre archive de Criticalpast montrant une partie des dégâts des bombardements américains sur Avignon en août 1944 ainsi que des premiers résistants à prendre le contrôle des rues dessertes de la cité des papes.
Il est cependant facile de juger près de 80 ans plus tard, après la plus longue période de paix qu’ait connu le continent européen, dans quelle image nous aurions pu nous trouver. Espérons seulement que nous n’ayons jamais à faire de tel choix.

Octobre 1942, les Vauclusiens se massent sur la place de l’Horloge pour acclamer le maréchal Pétain. Août 1944, seule une jeune femme ose emprunter les rues dessertes longeant le square Agricol Perdiguier sous le regard des résistants prenant le contrôle de la cité des papes après le départ des Allemands et l’arrivée des troupes Franco-Américaines. Il est cependant facile de juger près 80 ans plus tard, après la plus longue période de paix qu’ait connu le continent européen, dans quelle image nous aurions pu nous trouver.

Université d’Avignon : rencontre inédite autour de l’incroyable destin des Banatais

Rendez-vous les 18 et 19 septembre prochains pour une nouvelle édition des Journées européennes du Patrimoine. La Cove célèbrera la réouverture des établissements patrimoniaux et offrira à tous une occasion de se rassembler au travers d’animations et de découvertes.

Le thème de cette 38e édition : ‘Patrimoine pour tous’. Partout en Comtat Venaissin, les propriétaires publics et privés de monuments historiques, les associations de sauvegarde et de valorisation du patrimoine, les artistes et les professionnels du patrimoine : restaurateurs, conservateurs, médiateurs et architectes, se mobilisent pour vous accueillir dans le respect des gestes barrière en vigueur, vous proposer de nombreuses animations, vous ouvrir les portes de lieux inédits, parfois fermés le restant de l’année et vous partager leurs passions et leurs savoirs. Par ailleurs, à cette occasion, le réseau Trans’cove fera voyager gratuitement pour (re)découvrir le patrimoine de la région.

Le programme complet est à découvrir en cliquant ici.

L.M.


Université d’Avignon : rencontre inédite autour de l’incroyable destin des Banatais

A l’occasion de la Journée mondiale de l’immunologie, qui se tient le 29 avril, nous revenons sur les grandes dates de l’histoire de la vaccination, qui constitue une discipline centrale de cette branche de la biologie qui traite de l’étude du système immunitaire.

La première pierre de l’histoire de l’immunologie et des vaccins a été posée il y a plus de deux siècles. Le 14 mai 1796, le médecin anglais Edward Jenner réalisait la première vaccination sur un jeune garçon avec du pus de variole des vaches (ou vaccine), ce qui l’immunisa contre la maladie. Il est le premier médecin à avoir introduit et étudié de façon scientifique le vaccin contre la variole, mais les hommes connaissaient déjà le concept et l’utilisaient de façon empirique bien avant cette date. Des écrits chinois du XVI siècle mentionnent ainsi la pratique de l’inoculation, qui consistait à injecter volontairement la variole prélevée sur un patient faiblement malade pour immuniser d’autres individus. Il se pourrait donc que les origines de cette pratique remontent au Moyen-Âge.

Après la mise au point d’un protocole scientifique de vaccination par Jenner, le français Louis Pasteur apportera lui aussi une contribution importante à cette science en mettant au point le vaccin contre la rage en 1885. Il s’agit du tout premier vaccin à virus atténué, c’est à dire avec un degré de virulence affaibli grâce à une série de manipulations. Bien que Pasteur connaissait l’existence des micro-organismes, il est intéressant de noter que le tout premier virus n’a véritablement été découvert qu’à partir de 1892, soit environ dix ans après la conduite de ses travaux sur la rage.

Avec les progrès de la science au XXe siècle (microscopie et biotechnologie), le développement des vaccins s’accélère. On assiste ainsi à la création de nombreux vaccins importants au cours des années 1920 : tuberculose, diphtérie, tétanos, coqueluche. Les premiers vaccins combinés (comme le DTP) sont ensuite mis au point dans les années 1950, avant que l’avènement du génie génétique permette la création des vaccins à ADN recombinant à partir des années 1980. Si des controverses sont apparues sur le rapport bénéfice/risque de certains vaccins à partir des années 1990, l’efficacité de la vaccination pour éradiquer certaines maladies infectieuses n’est en revanche plus à prouver. On peut notamment citer la variole, dont le dernier cas naturel a été recensé en Somalie en 1977 et la poliomyélite, pour laquelle on ne dénombrait plus que 33 cas dans le monde en 2018, soit une réduction de 99,9 % par rapport aux 350 000 nouveaux cas annuels recensés vingt ans plus tôt.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Université d’Avignon : rencontre inédite autour de l’incroyable destin des Banatais

Tiré de sources gouvernementales américaines dont les collections de séquences de guerres de l’US Army, le site américain Criticalpast dispose d’image d’époque d’une partie des dégâts des bombardements américains sur Avignon en août 1944.

Dans ces archives de 26 secondes, on peut y voir des vues de la gare d’Avignon ainsi que celles des installations ferroviaires en partie détruites et des locomotives ensevelies sous des gravats.

Durant ce court extrait filmé par les GI’s ayant débarqué sur le sol de Provence le 15 août lors de l’opération ‘Dragoon’ pendant la seconde guerre mondiale, on découvre également les dégâts provoqués par les bombes sur l’ouvrage suspendu franchissant le Rhône à la place, peu ou prou, de l’actuel pont Daladier qui lui succèdera en 1961.

Du 27 mai au 15 août 1944, Avignon va subir 37 bombardements alliés plus ou moins importants qui visaient les ponts, les infrastructures ferroviaires et les postes de commandement allemands. En tout, on dénombrera près de 600 morts dont 525 pour la seule journée du 27 mai.

Enfin, ce document montre une partie de la rue des Lices désertée par ses habitants ainsi que des FFI (Forces françaises de l’intérieur) postés rue Jean-Henri-Fabre en attendant l’arrivée des premières troupes américaines et françaises.


Université d’Avignon : rencontre inédite autour de l’incroyable destin des Banatais

Les élèves de 3e du collège André Malraux de Mazan viennent de participer à une rencontre avec Ginette Kolinka à la salle de la Boiserie. Cette ancienne déportée du camp d’Auschwitz-Birkenau est venue témoigner et partager ses souvenirs auprès de la jeune génération de ses conditions de vie dans le plus grand complexe concentrationnaire du troisième Reich.
Créé en 1940 par Heinrich Himmler, ce camp situé en Pologne a vu mourir plus d’1,1 million d’hommes, femmes et enfants, majoritairement juifs. Y furent également déportés et tués des Polonais, des Tziganes, des prisonniers de guerre russes et des homosexuels.

Dénoncée à Avignon en 1944
Très émue par ce moment, la rescapée a largement échangé avec les collégiens présents lors de cette initiative proposée par les professeurs d’histoire géographie de l’établissement vauclusien avec le soutien de la ville de Mazan.
Arrêté sur dénonciation en 1944 au 72 rue Joseph-Vernet à Avignon avec une partie de sa famille, Ginette Kolinka rejoindra Auschwitz-Birkenau dans le même train que Simone Veil. Dès l’arrivée du train, son père ainsi que son frère sont gazés alors qu’elle est sélectionnée pour le travail et rejoint le camp des femmes. Si pendant 50 ans, elle n’a pas souhaité évoquer son histoire, à l’orée des années 2000, elle a commencé partager ses souvenirs. Depuis, elle a multiplié les rencontres avec les lycéens et les collégiens de France.
S’adressant aux jeunes élèves mazannais, elle leur a d’ailleurs rappelé en conclusion qu’elle les faisait dorénavant ‘passeurs de mémoire’.

https://echodumardi.com/tag/histoire/page/3/   1/1