1 juillet 2024 |

Ecrit par le 1 juillet 2024

Châteauneuf-du-Pape : transmission en douceur des vignes du Domaine Saint Préfert

À un parterre d’invités venus de toute la France, Isabel Ferrando a officiellement présenté sa fille Guillemette Giraud Ferrando qui va progressivement lui succéder à la tête du domaine qu’elle a créé en 2000. À l’époque, elle avait quitté le monde de la banque pour s’installer au Chemin Saint Préfert avec son mari, Germain Giraud, et Guillemette, alors âgée de 5 ans. Et elle a étudié les galets roulés, safres, sables ocres qui font la richesse des 32 hectares du sous-sol de sa propriété à Châteauneuf, mais aussi la vinification, l’élevage des vins et la magie des assemblages.

Depuis, Isabel Ferrando a travaillé, elle s’est battue bec et ongles. Sa devise : « Ardet in hostem » (le combat accroît mon ardeur). Elle a su s’imposer dans ce monde d’hommes, elle est plébiscitée par la critique et collectionne les récompenses. Dès 2003, Robert Parker, l’auteur du dictionnaire éponyme titrait : « A star is born » et en 2007 il attribuait la note maximale de 100/100 pour l’un de ses vins. À l’automne dernier, la Revue des Vins de France la mettait à la une en la surnommant « La Papesse de Châteauneuf-du-Pape. »

Elle qui élève ses vins en amphores de terre cuite, foudres de chêne et cuves béton, qui a investi plus de 3M€ pour une superbe cave de vinification bleue et acier, exporte 75% de ses 60 000 bouteilles dans 48 pays, sait que la consommation évolue. « Nous nous adaptons avec des rouges moins rustiques, plus frais et plus fruités. Et comme le blanc connaît un réel engouement, nous avons sorti un vin de France à 13° très prisé par les jeunes notamment et qui s’arrache (plus de 10 000 bouteilles vendues). Il s’appelle « Stella ducit », qui est la devise de la commune du Thor, d’où était originaire le papa de Guillemette et qui signifie ‘L’étoile nous guide’ en latin. »

Guillemette Giraud Ferrando, née à Carpentras il y a 26 ans, a grandi entre barriques et tonneaux, mais au départ, elle n’avait pas vraiment envie d’y passer sa vie. Partie à Paris-Dauphine pour faire ses études, hypokhâgne et khâgne, elle enchaînera avec Londres et Berlin pour peaufiner un master en management, puis un BTS de viti-œnologie à Beaune, au cœur de la Bourgogne, au pays des Brouilly et Romanée-Conti. Bardée de diplômes, elle parfait ses connaissances chez les vignerons de la Napa Valley en Californie et en Afrique du Sud où nos cépages (Chardonnay, Pinot, Cabernet-Sauvignon, Merlot) font de magnifiques vins.

Avec la crise sanitaire, confinement oblige, Guillemette est revenue à la maison, à Saint Préfert, a donné un coup de main, s’est finalement prise au jeu et a décidé de travailler avec sa maman, ce qui a forcément ravi Isabel Ferrando.

Du coup, la transmission s’est organisée en douceur. « Isabel atteignait les sommets, Guillemette va tutoyer les étoiles », a écrit un critique. Bon sang ne saurait mentir. Lors de la présentation de sa fille aux dizaines d’invités triés sur le volet, Isabel Ferrando a parlé de ses cuvées, ‘Colombis’, ‘Collection Charles Giraud’, ‘Clos Beatus’, ‘Cuvée spéciale Vieilles Clairettes’, qui vont de 30€ la bouteille jusqu’à 600€ pour la ‘F 601’, du numéro de la parcelle où poussent des vignes 100% Cinsault. « Je sais, c’est fou, c’est indécent », reconnaît Isabel Ferrando. « Mais quand on aime, on ne compte pas », a répondu dans l’assistance un fan venu de Nîmes. Il explique : « Je m’intéresse au Saint Préfert depuis qu’elle a commencé. Elle travaille merveilleusement ses vins, j’ai toute sa série depuis 2007 et je suis emballé, totalement conquis », confie-t-il. Du coup, il est même prêt à acheter un jéroboam (soit x4 bouteilles) à 2 400€.

Contact : contact@famille-ferrando.com /cave@famille-ferrando.com / 04 90 83 75 03


Châteauneuf-du-Pape : transmission en douceur des vignes du Domaine Saint Préfert

« Famille Isabel Ferrando Saint-Préfert », le nouveau nom du Domaine s’affiche, couleur azur & argent sur la façade de la propriété. Et certains vignerons du coin, machos voire jaloux, s’étranglent quand ils voient Isabel Ferrando, à la une de la Revue des Vins de France de septembre 2023, surnommée « La papesse de Châteauneuf »…

Son histoire d’amour avec la vigne remonte aux années 2 000.
A l’époque, Isabel Ferrando quitte le monde de la banque pour poser ses valises en 2002 Chemin Saint-Préfert, au sud du village de Châteauneuf. Avec son mari (Germain Giraud, meunier et patron du moulin éponyme au Thor) et sa fille, Guillemette, 5 ans. Elle découvre alors ce monde nouveau, ce terroir, ces cépages, ces galets roulés et ces saffres.

Dès 2 003, Robert Parker, le redouté critique et dégustateur américain
qui a bouleversé la vie de nombre de vignerons, titre « A star is born » dans son dictionnaire des vins, en parlant d’Isabel Ferrando. Ce qui lui vaut instantanément une renommée mondiale. En 2007, elle obtient la note mythique de 100 / 100, et ça continue en 2020 avec Jeb Dunnuck, un autre critique américain qui la classe carrément dans son Top 10, devant le Champagne Louis Roederer (14ème)… Quant au meilleur sommelier du monde, Olivier Poussier, dans son « Guide des Meilleurs Vins de France 2024 » (à paraître le 24 août prochain), il classe parmi ses coups de cœur le Châteauneuf-du-Pape Blanc 2022 du Domaine de la Famille Ferrando, qui associe, dit-il « la maturité à la fraîcheur, qui est très aérien, avec des élevages poudrés, des arômes coincés entre la Roussanne bien mûre et juteuses et fruits jaunes et une dimension minérale qu’apporte la Clairette ».

Aujourd’hui Isabel Ferrando,
est à la tête de 24 hectares de vignes, 2/3 en appellation Châteauneuf, 1/3 en AOC Côtes-du-Rhône. Elle produit 60 000 bouteilles par an, dont 75% sont exportés surtout vers les Etats-Unis et la Communauté Européenne. Malgré la baisse de consommation de vin rouge, elle ne s’inquiète pas. « Nous nous adaptons à la demande, avec moins de rusticité, moins d’alcool, plus de fraîcheur et de fruité pour nos rouges. Quant aux blancs qui connaissent un véritable engouement, notamment auprès des jeunes, nous avons sorti un petit vin de France qui s’arrache, (10 000 bouteilles commercialisées), avec la cuvée 2022 à 13° « Stella ducit », qui était la devise du Thor (« L’étoile nous guide »), en hommage à Germain, le papa de Guillemette qui nous a quittées les 22 mai 2019. »

Au bout du Chemin Saint-Préfert,
les vendanges viennent de débuter tambour battant pour les blancs « Avec une équipe de 19 saisonniers colombiens et équatoriens extraordinaires » souligne Isabel Ferrando. « Il travaillent avec notre douzaine de salariés, dont pour moitié des femmes. 2024 sera un millésime magnifique, on a eu du soleil et de la chaleur quand il fallait, de la pluie fin juillet et le week-end dernier, pas de mildiou, c’est parfait ». Elle qui a investi 3M€ en 2009 dans une nouvelle cave de vinification, qui a rénové tout le matériel de pressage et de fermentation des grappes, élève 1/3 de ses vins en cuves béton, 1/3 en foudres de chêne et 1/3 en amphores de terre cuite.

Isabel Ferrando et sa fille, Guillemette

Cette année 2023 marque une date particulière pour Isabel Ferrando,
avec l’arrivée au domaine de sa fille, Guillemette, que rien au départ ne destinait au métier de la vigne. Elle l’explique elle-même : « Certes, j’ai grandi au milieu des raisins, des barriques et des tonneaux mais à 18 ans je suis partie à Paris où j’ai fait hypokhâgne et khâgne. A l’époque, je me suis dit « Jamais je ne ferai de vin. Avec la crise sanitaire et le confinement, j’ai suivi les cours de l’Université Dauphine par internet et passé ma licence d’économie appliquée en ligne, ici, à Châteauneuf. J’ai cherché un job d’été, mais comme les caveaux, les bars et les restaurants étaient fermés et qu’on avait du mal à trouver des saisonniers, j’ai donné un coup de main au domaine. Et j’ai adoré. Mais je n’ai rien dit à maman. J’ai alors poursuivi mes études à Londres, puis dans une école de commerce de Berlin, pour un master de management. Mais devenir consultante, derrière un bureau, ne me disait rien. »

« Je voulais du concret, sur le terrain.
J’ai eu l’idée de travailler sur un BTS viti-oenologie à Beaune, au coeur de la Bourgogne, avec comme maître de stage, Jean-Marc Roulot. Là, ça a fait tilt ! La révélation, que du bonheur. Ma décision était prise de rejoindre maman, mais auparavant, pour parfaire mes connaissances, je suis allée en Californie, dans un vignoble de la Napa Valley, la Mecque du vin USA, puis en Afrique du Sud et je m’apprête à passer 2 mois en Espagne. Après je m’installerai ici, où maman me transmettra son expérience et m’aidera pour la gestion du Domaine et moi, je m’occuperai plutôt de la production ».

En février dernier, le journaliste Roberto Petronio
classait les vins du domaine « Famille Isabel Ferrando Saint-Préfert » parmi l’élite des grenaches du monde. 70 cuvées avaient été sélectionnées et il avait donné une note de 98-99 / 100 à la Cuvée Châteauneuf-du-Pape Colombis. « En 20 ans, Saint-Préfert, entre les mains d’Isabel Ferrando, est devenu un domaine majeur. Elle est passée de vins plantureux à des vins fins et précis. Cette cuvée s’inscrit au sommet de notre classement par son raffinement et son toucher de bouche grâcieux, sans rien perdre de son âme méridionale ». Déjà seule, Isabel Ferrando atteignait des sommets. Ensemble, avec sa fille Guillemette, elles vont sans doute tutoyer les étoiles. Une nouvelle aventure commence. Un nouveau chapitre va s’écrire mais à quatre mains !

Foudres

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