4 décembre 2024 |

Ecrit par le 4 décembre 2024

(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

C’est le 51ᵉ long-métrage tourné par le réalisateur qui a fêté ses 87 ans le 30 octobre dernier et qui est venu avec Kad Merad le présenter au Pontet, d’abord aux journalistes vauclusiens à l’Auberge de Cassagne, puis au public venu en foule au cinéma Capitole MyCinewest du Tronquet.

« Le cinéma, c’est mieux que la vie », martèle cette légende vivante du 7ᵉ art qui, depuis plus de 60 ans, observe, scrute le genre humain. « Il me fascine avec toutes ses contradictions, à la fois merveilleux et râleur », commente-t-il. Claude Lelouch qui a suivi à moto les coureurs du Tour de France en 1965, qui a décroché la Palme d’Or sur la Croisette à Cannes avec Un homme et une femme, qui a filmé les Jeux Olympiques de Grenoble en 1968 et les descentes victorieuses de Jean-Claude Killy, d’Annie Famose, des sœurs Goitschel, qui a réalisé les premiers clips (à l’époque on parlait de ‘Scopitone’) de Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Claude François, Dalida et Sheila.

Pour Finalement, une fable musicale avec une partition composée par le trompettiste Abrahim Maalouf et des chansons de Didier Barbelivien. « La musique parle à notre cœur, le scénario à notre cœur », précise le réalisateur. Le pitch du film ? Un avocat, Lino (toute ressemblance avec Lino Ventura ne serait pas fortuite), campé par Kad Merad, plaque tout à la suite d’un problème de santé, une forme de dégénérescence. Il lâche les amarres, jette à l’eau son portable, empoigne sa trompette et part tout seul avec son sac à dos dans une itinérance qui l’amène de Paris au Mont Saint-Michel, aux plages du débarquement, au Mans, dans les environs de Béziers et dans la multitude bigarrée d’Avignon, en plein festival. C’est là, au rythme de ses déambulations qu’il redécouvre les vraies valeurs, l’amour, l’amitié.

DR

Au fil des séquences, Claude Lelouch fait une série d’allusions, de références, de clins d’yeux à ses anciens films, comme si, au terme d’une vie tout entière vouée au cinéma, la boucle était bouclée. « Je veux remercier le public qui me suit depuis si longtemps, a-t-il confié dans les salons feutrés de l’Auberge de Cassagne. À 87 ans, je vais bientôt franchir la ligne d’arrivée, mais je suis un boulimique de la vie, peut-être ferai-je un autre film, le 52ᵉ ? Mais ça prend de l’énergie, du temps d’imaginer une histoire, un sénario, de tout écrire, de réunir les fonds, de faire le casting, de repérer les lieux, de tourner, de monter, de trouver un compositeur, de mixer la musique et les images. Je filme comme je respire, je me définis davantage comme un ‘metteur en vie qu’un metteur en scène’. »

Kad Merad l’avoue : « Grâce à la caméra de Claude Lelouch, je me trouve presque beau dans ce film et l’aventure a débuté par hasard. Au lendemain de mon mariage, en Bourgogne, dans le train qui me ramenait à Paris, j’ai rencontré sa femme (l’écrivain Valérie Perrin) et je lui ai confié que mon rêve était de tourner avec lui. Elle l’a appelée et grâce à elle, mon souhait s’est réalisé. D’ailleurs, je porte la veste de Claude dans le film ». Il poursuit : « Tourner avec lui, c’est être sur le qui-vive en permanence. Il faut être disponible, à l’écoute, en fonction de la lumière, du soleil, de la couleur du ciel. C’est un bonheur, c’est spontané, on ne sent pas la fatigue, c’est la fête, on est comme des gamins dans la cour de récréation. »

Claude Lelouch qui « en a gros sur la patate », pousse une gueulante contre tous les interdits de notre société : « On ne peut plus fumer, boire, conduire. Du coup dans mon film Kad-Lino, qui n’en peut plus des contraintes, des obligations, il veut se faire plaisir, briser les barrières, les tabous, les frontières en tous genres, il rencontre son rêve. »

Une des scènes du film tournées à Avignon.

Et son voyage l’amène à quitter sa femme (Elsa Zylberstein), sa maman (Françoise Fabian), son ami d’enfance (Michel Boujenah), ses enfants pour tomber sur une fermière (Françoise Gillard de la Comédie Française), son mari (interprété par Firmin Gruss, le fils d’Alexis qui vit à Piolenc), à découvrir qu’il a une sœur (Sandrine Bonnaire). 

« Finalement, tout ce qui nous arrive, c’est pour notre bien, insiste Claude Lelouch. Le mal est l’inventeur du bien, le chaos est un fertilisateur, le phénix renaît de ses cendres. Mes héros, que ce soit Ventura, Belmondo, Brel ou Trintignant n’ont jamais eu peur de rien. »

Pourquoi Avignon ? « Au départ, je voulais tourner à Venise pendant le carnaval, mais les gens que j’ai rencontrés sur place étaient tellement prétentieux et exigeants, que j’ai laissé tomber les gondoles. En revanche, souvent, je suis venu voir jouer ma fille Salomé qui fait du théâtre, en juillet. J’ai vu et partagé cette ferveur pendant le festival d’Avignon. Quand tout le monde vibre pour cette passion des mots, cette folie des sentiments, cette créativité, cette chaleur au sens propre comme au sens figuré, cette joie de vivre. Les comédiens sont des athlètes et je me dois de filmer leur beauté. On n’est pas au cinéma, on est dans la vraie vie, Rue de la République, Place de l’Horloge comme sur la Bartelasse. »

Scène du film durant laquelle on peut apercevoir le Rhône et le Pont Saint-Bénezet.

« Dans la vie, il y a plus de héros anonymes que de gros dégueulasses, plus de résistants que de collaborateurs, plus de Jean Moulin que de Lacombe Lucien (film tourné en 1974 par Louis Malle dans le Lot et qui parle d’héroïsme et de lâcheté pendant l’occupation nazie) », conclut Claude Lelouch qui, à 87 ans, continue de croire en l’homme, son supplément d’âme et sa générosité.


(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

Suite au grand succès obtenu par l’œuvre-film ‘Hexagone’, diffusée en avant-première début juillet à la Collection Lambert à Avignon, cette dernière a décidé de programmer sa diffusion tout l’été. Il est donc encore possible de visionner ‘Hexagone’ tous les mercredis jusqu’au mercredi 25 septembre.

‘Hexagone’, c’est le fruit de deux ans d’engagement artistique intense du photographe avignonnais Jérôme Taub dont quatre mois d’itinérance à travers la France. Cette œuvre, qui prend la forme d’un récit documentaire, est un véritable voyage à travers l’espace et le temps, le long des routes qui, de l’Antiquité à nos jours, ont créé le lien social dans notre pays.

Au gré de son périple, l’Avignonnais a photographié divers moments de vie, sans aucune mise en scène, pour créer ‘Hexagone’, et a assemblé 100 photographies pour en faire un diaporama aux allures de film. « ‘Hexagone’ est un voyage visuel polymorphe nourri d’une photographie documentaire à partir de laquelle la réalité qui nous entoure est piratée pour convoquer un univers surréaliste, mélancolique et inquiétant dans lequel vivent des êtres ‘Mythiques’, explique le photographe. Héros du quotidien qui vacillent, toujours à la limite du misérable et du divin. »

Cette œuvre-film est projetée en continu tous les mercredis de 14h à 15h jusqu’au mercredi 25 septembre à l’auditorium de la Collection Lambert à Avignon.

Tous les mercredis jusqu’au mercredi 25 septembre. Collection Lambert. 5 Rue Violette. Avignon.


(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

L’école d’art SCAD Lacoste organise la 3e édition de son festival cinématographique du jeudi 27 au samedi 29 juin sur le site de la Maison Basse, située au cœur du Luberon.

Durant trois soirées, un programme éclectique de films sera proposé au public qui pourra assister aux projections qui seront suivies de l’éclairage de professionnels ayant participé à la réalisations des différents longs-métrages. Chaque soir se fera dans une ambiance musicale. Des food trucks et une buvette seront à disposition.

Programme

Le jeudi 27 juin :
– 16h : projection de Kansas City de Robert Altman (version anglaise sous-titrée en français) en présence de l’actrice aux deux Golden Globes Miranda Richardson.
– 19h : ambiance musicale.
– 20h30 : projection de Gladiator de Ridley Scott (version anglaise sous-titrée en français) en présence de la Chef Costumière oscarisée Janty Yates.

Le vendredi 28 juin :
– 14h : projection d’un épisode de la série d’Apple TV+ The New Look (version anglaise sous-titrée en français).
– 16h : projection du documentaire Truman & Tennessee: An intimate conversation (version anglaise) en présence de la réalisatrice Lisa Immordino Vreeland.
– 19h : ambiance musicale.
– 20h30 : projection de Back to Black (version anglaise sous-titrée en français) en présence de la réalisatrice Sam Taylor-Johnson.

Le samedi 29 juin :
– 14h : projection de Falbalas de Jacques Becker (version française sous-titrée en anglais), en complément de la visite de l’exposition Cinémode de Jean-Paul Gaultier.
– 19h : ambiance musicale
– 20h30 : projection du Fabuleux destin d’Amélie Poulain (version française sous-titrée en anglais) en présence du réalisateur Jean-Pierre Jeunet.

Pour réserver votre place, cliquez ici.
Du 27 au 29 juin. 10€ la séance. Maison Basse. SCAD. Lacoste.


(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

Cette rencontre, c’est à la réalisatrice avignonnaise Florine Clap que nous la devons. Elle nous propose trois courts métrages, trois portraits d’artistes hors norme ce samedi 13 avril au cinéma Utopia Manutention.

Florine fait partie de notre paysage avignonnais. Elle filme sa ville «  Sous le pont d’Avignon » en 2013 mais ce sont les gens qui l’intéressent et particulièrement les gens « invisibles » ou hors normes. Dans ses documentaires elle sait capter une parole, un visage, et nous livre toujours un portrait sensible de son personnage. 

L’origine de cette matinée de projections  ?

« En 2022 au Festival ‘Partie de Campagne’, j’ai rencontré Marianne Geslin, réalisatrice du film Fanny Viollet, le temps-fil. J ‘avais beaucoup aimé son film, on y découvre Fanny Viollet, une artiste étonnante et pleinement investie dans une pratique quotidienne de création, de détournement d’objets ou de déchets. Le film a fait écho à mon travail de documentariste, à mes films qui sont, eux aussi, des portraits intimes de personnages hors norme. Nous avons eu envie de présenter nos films ensemble, lors d’une projection commune avec une exposition – éphémère – des œuvres des artistes que nous filmons. Ainsi est née l’idée d’une projection commune qui réunirait nos films dédiés à des artistes. » 

Le titre L’Art dans la peau ?

Nos films nous avaient réunies Marianne et moi car nous nous sommes reconnues dans une même démarche. Nous avions les mêmes questionnements :  Comment filmer un artiste ? Comment rendre compte de ses gestes, de sa démarche ? Comment l’inscrire dans un temps long ? Quand nous avons réfléchi à ce qui les réunissait, l’évidence était là : ils avaient tous trois l’Art dans la Peau.

Les 3 films présentés

Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges, de Florine Clap
En 2019, suite à la commande de Messa Daniloffun, j’ai réalisé un film dédié à son mari artiste peintre, Boris Daniloff que j’avais rencontré et filmé pour mon premier film Sous le pont d’Avignon en 2013 dans le cadre de son exposition ‘Gens d’Avignon’ dédiée aux portraits de gens de la rue ou en marge de notre société. Boris est décédé brutalement en 2015 et sa femme a monté une exposition avec la totalité de son oeuvre au cloître St Louis en septembre 2019. Mon film Boris Daniloff, l’homme aux cheveux rouges y a été diffusé pendant 3 semaines. Il est monté à partir de rushs tournés en 2013, en 2015 et en 2019 et notamment d’une interview menée avec Boris autour de son travail enregistrée en 2013. La peinture de Boris est politique et sociale. Le peintre dénonce l’absurdité du monde, ses mécaniques économiques perverses qui génèrent les guerres, la misère et l’exploitation des hommes, femmes et enfants. Il met en scène dans des toiles allégoriques et figuratives, le cynisme de la classe politique. Boris peint aussi les hommes et les femmes de la rue et des associations sociales qu’il fréquente dans de grands formats, comme on peignait les rois et les papes autrefois. C’est une peinture qui n’a pas vocation à « plaire » ou à être achetée, c’est une peinture qui est là pour soulager son coeur de toutes ces injustices qui le rendent malade. C’est lui, l’artiste aux cheveux rouges, couleur de la colère et de la révolte.
Site de l’artiste: https://borisdaniloff.odexpo.com/default.asp?

Fanny Viollet, le temps-fil de Marianne Geslin
Fanny Viollet instaure les foisonnements des techniques tantôt humbles, tantôt savantes, tantôt traditionnelles, tantôt nouvelles. Elle est exubérante, passionnée, fougueuse, expansive, et elle est simultanément méthodique, décidée, réglée. Elle bricole ; elle enchevêtre ; elle combine. Elle trie ; elle sépare ; elle classe ; elle différencie. Elle choisit ; elle tresse ; elle trame. Elle noue et dénoue. 
Fanny est la glaneuse de la ville et de ses innombrables déchets. Elle serait une archéologue des vies quotidiennes et des gestes minuscules, une romancière de l’intime, de l’infime. Elle tricote le marginal, l’occulte, le discret, l’effacé. Elle coud le temps secret, les fils de couleur multiples. Aléatoire, subversive, elle invente les aiguilles, les fibres, les bobines. La machine à coudre est probablement l’instrument prédominant de Fanny. Gilbert Lascault extrait du livre Fanny Viollet ou la métamorphose du fil
Œuvres de l’artiste : https://www.espace-des-femmes.fr/wp-content/uploads/2022/10/fanny-viollet-exposition.pdf

Michel Gauthier, Autoportraits, de Florine Clap
L’autre film qui me tient à cœur, c’est un film documentaire sur Michel Gauthier, le « peintre d’Avignon ». Les avignonnais connaissent bien sa silhouette svelte, ses habits et son chapeau tachés de peinture, sa démarche nerveuse et chaloupée. Avec Michel c’est une longue histoire d’amitié. Je l’ai rencontré et filmé à l’occasion de Sous le pont d’Avignon (2013) et depuis, je le filme régulièrement dans son atelier (chez lui), dans les bistrots de la ville où il réalise quotidiennement son autoportrait, ou encore dans ses pérégrinations urbaines, une toile sous le bras et des couleurs dans les yeux. Michel c’est un poème à lui tout seul, un rapport au monde si singulier. Dans ses autoportraits, il cherche ses origines, lui l’enfant de la guerre trouvé au bord d’une route près du mont St Michel.
Les deux réalisatrices, Florine Clap et Marianne Geslin seront présentes lors de cette projection.

Samedi 13 avril. 11h. 5€. Cinéma Utopia Manutention. 4 Rue des Escaliers St Anne. Avignon. 04 90 82 65 36.

Exposition éphémère des œuvres des trois artistes
Le vernissage aura lieu le vendredi 12 avril à 18h30, à l’espace coworking. 73 rue Guillaume Puy. Avignon.
Exposition accessible également le samedi 13 avril de 14h à 18h. Entrée libre.


(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

Le jeudi 11 avril à partir de 18h30, le cinéma Pathé Cap Sud diffusera le film Un homme pressé de Hervé Mimran avec Fabrice Lucchini et Leila Bekhti sorti en 2018. L’occasion pour la structure d’organiser une soirée d’échanges après la diffusion du long-métrage sur la thématique du « workaholisme ». 

Ce terme qui désigne une forte addiction au travail peut avoir de grosses conséquences sur le salarié ou son entourage. Une problématique traitée par le réalisateur Hervé Mimran dans cette production qui dépeint le bouleversement connu par un homme addict à son travail qui, à la suite d’un accident cérébral, est contraint de réapprendre à parler et faire fonctionner sa mémoire. 

La projection, qui aura lieu à 18h30, sera suivi par un temps d’échange entre les participants et des intervenants professionnels. Les spectateurs pourront en effet débattre et partager leurs expériences avec Amandine Baudy, médecin du travail à l’AIST 84 et Cédric Julien, médecin du travail au CHU de Montpellier et spécialiste du workaholisme. La soirée se terminera par le traditionnel cocktail dinatoire. 

Infos pratiques : 5 édition du « cinéma anime le débat » avec une soirée d’échange autour du workaholisme. Jeudi 11 avril à partir de 18h30. Cinéma Pathé Cap Sud, 175 rue Pierre Seghers, Avignon. Inscription en cliquant ici.


(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

À l’occasion du festival cinématographique Les Rencontres du Sud, la ville d’Avignon s’est transformée en carrefour du cinéma et capitale du 7ᵉ art du lundi 18 au samedi 23 mars. Réservé aux professionnels, cet événement s’est ouvert ensuite aux étudiants s’orientant vers les métiers du cinéma, puis partiellement au public, notamment avec le ciné pitchoun pour les enfants.

Jusqu’au bout du monde

Viggo Mortensen, artiste à la renommée internationale avec des rôles marquants, était de passage à Avignon à l’occasion des Rencontres du Sud pour présenter et faire la promotion de son film Jusqu’au bout du monde, un western qui sort dans les salles le 1ᵉʳ mai 2024. Acteur à la filmographie impressionnante, réalisateur, scénariste, producteur, musicien, photographe, peintre et poète, l’américano-danois de 65 ans né à New York s’est notamment révélé au monde entier dans le rôle de d’Aragom dans Le Seigneur des Anneaux, la trilogie de Peter Jackson.

C’est la première fois qu’il venait à Avignon, mais était déjà allé à Lourmarin dans le Vaucluse sur les pas d’Albert Camus. L’homme aux multiples récompenses a été nominé plusieurs fois aux Oscars en tant qu’acteur. Dans ce long métrage de 2h09 qu’il a écrit et dont il a créé la musique, il est à la fois réalisateur et acteur principal aux côtés de Vicky Krieps dans le rôle de Vivienne Le Coudy. Son premier film derrière la caméra Falling l’a encouragé à renouveler l’expérience.  

À la question de savoir si le personnage de Holger Olsen qu’il incarne est à son image, il sourit. « Je ne sais pas. Je mets mon corps, ma voix, mes sentiments, mais l’idée au départ ce n’était pas de jouer le rôle. Je voulais vraiment avoir Vicky Krieps, et avec elle un autre acteur. Cela a traîné cinq mois, mais ce dernier a décidé de faire autre chose. J’en ai contacté deux autres, mais impossible, ils n’étaient pas disponibles ou il fallait que j’attende. J’ai décidé de jouer le rôle moi-même. Avec un personnage plus vieux que celui que j’avais écrit, ce qui nous a amenés à changer certaines choses. Vicky est formidable dans ce rôle de femme forte au centre de l’histoire. Son jeu est toujours vrai, communique même dans le silence. Elle a une chose qu’on ne peut pas expliquer. Je n’aurais pas imaginé une autre actrice. »

S’il se lance dans un western, c’est qu’il a toujours aimé les westerns classiques même s’il avoue que certains ne sont pas toujours en lien avec l’époque. « Pour moi, c’est important de s’approcher de la réalité historique aussi bien avec les vêtements, les objets, la manière d’être, le vocabulaire, les paysages. J’ai grandi avec les chevaux, c’est un avantage. C’est étrange quand on voit qu’un acteur ne monte pas bien. Mais voir comment un acteur s’approche du cheval, c’est plus important que le galop. La façon d’être avec le cheval est primordiale. Il faut que cela soit simple, naturel, efficace. »

Là, l’action se passe aux États-Unis entre les années 1861 et 1865. Le tournage s’est effectué au Mexique et au Canada. Dans son film, le réalisateur fractionne et explore le temps, utilise des flashbacks comme c’est fréquent dans la littérature.

« Quand j’ai commencé à écrire, la première image qui m’est venue, c’est une petite fille qui jouait et qui rêvait dans une forêt d’érables. Et je me suis demandé ce que cet enfant allait devenir. C’est inspiré par ce que je sais de l’enfance de ma mère et les paysages où elle a grandi. J’ai pensé que cela pourrait être intéressant d’essayer de commencer avec les faits avant de montrer les causes. On débute avec Vivienne adulte à la fin de sa vie et ensuite, on montre comment elle est arrivée là », analyse l’artiste qui a dédié le film à sa mère.

Ce qui intéresse Viggo Mortensen dans la réalisation, c’est un travail collectif pour faire du cinéma. Les bons films sont toujours le résultat d’un travail d’équipe. Pour lui, c’est important de rester ouvert aux idées, aux suggestions des équipes techniques, des comédiens. C’est, dit-il, ce qu’il a appris des bons réalisateurs.

Dans son film, il met en lumière une femme indépendante, libre, courageuse dans une époque et dans un endroit où la frontière était ouverte physiquement et dans une société hors la loi avec des hommes qui dominent les autres. Cette femme va rencontrer un homme de la même trempe, progressiste et ouvert. « Chacun va apprendre de l’autre et ce qui est important savoir pardonner.

Les êtres humains sont capables de faire beaucoup de mal. Il faut éduquer chaque génération et c’est ce que ce père va faire avec ce petit garçon. On vit dans l’espoir », conclut l’humaniste et citoyen du monde qui parle français. Un western aux sensations fortes et un drame romantique.

Viggo Mortensen. ©Jean-Dominique Réga

Frères

Lundi 18 mars, le réalisateur Olivier Casas a présenté en avant-première Frères, film avec Mathieu Kassovitz et Yvan Attal qui sortira dans les salles le 24 avril 2024. Il était accompagné de Michel de Robert qui a vécu cette histoire qu’il a très longtemps tenue secrète sans même la révéler à ses proches.

Le film raconte l’histoire vraie de deux frères de 5 ans et 7 ans. Abandonnés par leur mère en 1948, ils se sont réfugiés dans la forêt où ils ont vécu seuls pendant sept années. Une aventure qui les unira pour toujours dans un lien indéfectible. Des décennies plus tard, alors que chacun a fait sa vie, les deux frères quittent tout pour se rejoindre dans une forêt au fin fond du Canada…

« J’ai été frappé par ce lien, cet amour infini entre deux frères. Personne ne les cherchait. Leur survie n’a tenu que par cette symbiose. Malgré tout, dans cette forêt, ils ont vécu un certain niveau de bonheur », explique le réalisateur Olivier Casas.

« Olivier me l’a extirpé de ma mémoire, bout par bout. À l’époque, il y avait des enfants dans les rues à Paris et dans les campagnes qui allaient de village en village, et personne ne leur demandait rien. Nous mangions ce que nous trouvions dans la nature ou ce qui nous chapardions. Ce n’est pas la faim qui a été le plus dur, même si plus tard des carences ont été constatées dues à la malnutrition. La plus grosse difficulté, c’était le froid et la pluie. Je me suis complètement revu dans ce film », conclut Michel de Robert.

Olivier Casas et Michel de Robert. ©Jean-Dominique Réga

Pendant ce temps-là sur terre

Pendant ce temps-là sur terre, film de Jérémy Clapin, genre drame, fantastique. Sortie le 3 juillet 2024.

Elsa, 23 ans, a toujours été très proche de son frère aîné Franck, spationaute disparu mystérieusement trois ans plus tôt au cours d’une mission spatiale. Un jour, elle est contactée depuis l’espace par une forme de vie inconnue qui prétend pouvoir ramener son frère sur terre…

« Tout est parti de ma fascination pour l’espace, pour ce territoire que la plupart d’entre nous ne visiterons jamais. Ce territoire infini que nous observons depuis la Terre autant qu’il nous observe. Je mets des choses personnelles dans mes films. L’imaginaire est influencé par la réalité. Je n’ai pas représenté les extra-terrestres, on ne les voit pas. Là, on va à l’intérieur du personnage principal, Elsa, et à travers elle le spectateur suit un dialogue entre deux univers différents. C’est un film de prise d’otage. Elsa est une femme coincée entre deux mondes, entre espoir et résignation, entre Terre et espace », explique le réalisateur. La fin est coincée entre deux réalités, mais reste ouverte.

Le film a principalement été tourné dans le Puy-de-Dôme.

Jérémy Clapin. ©Jean-Dominique Réga

Les trois fantastiques

Les trois fantastiques de Michaël Dichter avec Raphaël Quenard, Emmanuelle Bercot, Diégo Murgia. Sortie le 15 mai 2024

Max, Vivian et Tom ont 13 ans et sont inséparables depuis toujours. Ce début d’été est plein de bouleversements : la dernière usine de leur petite ville des Ardennes va fermer, Vivian va déménager, et Seb, le grand frère de Max, sort de prison. Il va entraîner peu à peu Max dans ses combines, et toutes ces épreuves vont mettre à mal le lien qui les unit.

Michaël Dichter est un jeune réalisateur qui a réalisé trois courts-métrages et joué dans deux longs-métrages. Il s’inspire dans les trois fantastiques de son propre vécu. « À l’époque, nous étions les cinq copains de 13-14 ans, inséparables et il nous est arrivé une histoire où on retrouve la famille, l’amitié, la loyauté, la trahison. Là, je me sens un peu des trois mais pas un en particulier. Tom est un enfant. Vivian qui a parfois le rôle d’ange-gardien envers ses amis se prend pour un adulte. Max est comme un adulte qui se prend pour un enfant. Il cherche l’amour de sa mère et de son frère. C’est le personnage qui vit le plus de conflits. Mais parfois, on arrive de façon mauvaise à faire le bien… », analyse le réalisateur d’une œuvre avec de la tension dramaturgique et du suspense, qui sort le lendemain de l’ouverture du Festival de Cannes.

Michaël Dichter. ©Jean-Dominique Réga

Une affaire de principe

Une affaire de principe est une adaptation cinématographique du livre paru en 2015 Hold-up à Bruxelles, les lobbies au cœur de l’Europe, écrit par José Bové avec Gilles Luneau. Ce film de 1h30 dont la sortie est prévue le 1er mai 2024 est un thriller dramatique dont l’action se déroule à Bruxelles en 2012.

L’histoire débute avec le limogeage soudain du commissaire à la santé, un événement qui suscite des questions. Le député européen José Bové accompagné de ses assistants parlementaires, se lance alors dans une enquête pour élucider cette affaire.

Antoine Raimbault le réalisateur était présent à Avignon avec son assistant réalisateur et José Bové pour faire la promotion du film qui explore les dynamiques du pouvoir et les influences cachées de certains lobbies comme celui du tabac.

« Le Parlement européen a laissé rentrer le cinéma dans l’institution. Ils se sont laissés pénétrer par la fiction. Les gens ont une méconnaissance complète de ce qui s’y passe C’est un film qui montre les dysfonctionnements des institutions et le travail des parlementaires. L’incarnation du contre-pouvoir c’est ce qui me plaît dans la figure de Bové », explique le réalisateur. 

« Les faits rapportés sont rigoureusement exacts. Le cadre est important et ça renforce la crédibilité. Il y a plein de choses dans lesquelles je me retrouve. Ma rencontre avec Bouli Lanners (l’acteur qui l’incarne) a été sympathique. On s’est bien entendu », renchérit José Bové. 

«Comme on le voit dans le film, ma jeune stagiaire veut la justice. Le droit ce n’est pas la justice… Là l’enjeu c’était que le président de la Commission Européenne respecte le droit », conclut le syndicaliste et homme politique qui fume toujours la pipe.

Antoine Raimbault, José Bové et l’assistant réalisateur. ©Jean-Dominique Réga

N’avoue jamais

La nouvelle comédie d’Ivan Calbérac avec André Dussollier, Sabine Azéma, Thierry Lhermitte, sort dans les salles de cinéma le 24 avril 2024.

Après 50 ans de mariage, François général à la retraite est encore fou amoureux d’Annie, sa femme. Lorsqu’il découvre qu’elle l’a trompé 40 ans plus tôt, son sang ne fait qu’un tour. Afin de laver son honneur, une seule solution : la quitter et partir manu militari retrouver Boris, l’ancien amant, pour lui casser la figure. Mais à son âge, l’affaire n’est pas si simple… 

« Ce fait divers en Italie m’a bien fait rire, et m’a donné l’idée de faire un film léger dans une époque un peu anxiogène où on pourra oublier tous nos problèmes. L’histoire montre qu’à n’importe quel âge on peut être amoureux, blessé, jaloux. Les enfants aussi sont touchés. Cela montre que même vieux on peut évoluer », explique le réalisateur heureux de revenir à Avignon à l’occasion des Rencontres du Sud.

Il se marre : « D’habitude c’est les maris qui trompent leur conjointe. Là c’est les femmes ».

Chaque personnage a un secret. « Il y a des gens qui gardent chez eux des choses qui peuvent être compromettantes. Quand on a aimé, c’est difficile de jeter des lettres d’amour », lâche Yvan Calbérac, qui a écrit le scénario et a réuni des acteurs qui étaient heureux de se retrouver. 

Un film ludique, divertissant, et un véritable parcours initiatique.

Yvan Calbérac. ©Jean-Dominique Réga

Le tableau volé

Pascal Bonitzer, 78 ans, critique de cinéma, écrivain, scénariste, réalisateur, était présent aux Rencontres du Sud à Avignon pour présenter son dernier film Le tableau volé. Un long-métrage de 1h31 qui sort le 1er mai 2024, avec pour interprètes Alex Lutz, Léa Drucker, Nora Hamzawi, Alain Chamfort, Louise Chevillotte. 

L’histoire d’un chef-d’œuvre d’Egon Schiele disparu depuis 1939, spolié par les nazis, qui réapparaît des décennies plus tard à Mulhouse, découverte chez un jeune ouvrier par un spécialiste d’art moderne d’une grande maison d’art internationale. Une histoire qui va confronter des personnages issus de milieux socialement différents et amener le spectateur dans le monde des commissaires-priseurs et des salles des ventes.

Pascal Bonitzer a cherché à montrer non pas l’univers d’un peintre mais celui de ceux qui en tirent profit, à savoir le monde marchand. « Le monde de l’art est vraiment fascinant, mais pas celui du profit et de l’argent. Mensonge, bluff, trahison, quand il est question de fric tout est possible. Je me suis inspiré d’une histoire vraie de 2006. J’ai rencontré des commissaires-priseurs dont la personne qui a trouvé le tableau. Quand on fait la découverte d’un tel chef d’oeuvre on est un peu Indiana Jones… J’ai imaginé le personnage de la stagiaire qui est une personne de pure fantaisie. C’est une femme qui est un peu dans ce monde des commissaires-priseurs et maîtres du marché de l’art, et en même temps en dehors comme pour donner accès au public à un univers un peu secret.  Dans le coup, je mets des fausses pistes », explique le réalisateur.

« Les gens qui croient que leur destin va basculer parce qu’ils touchent beaucoup d’argent, cela risque de se retourner contre eux », conclut-il.

Pascal Bonitzer. ©Jean-Dominique Réga

Amal, un esprit libre

Amal, un esprit libre de Jawad Rhalib. Drame, 1h51 avec notamment Lubna Azabal, Fabrizio Rongione, Catherine Salée. Sortie le 17 avril 2024.

L’histoire d’une enseignante enthousiaste d’un lycée de Bruxelles, qui avec son amour du métier et ses méthodes pédagogiques audacieuses, encourage ses élèves à cultiver leur goût de la lecture et la liberté d’expression, même lorsque cela peut s’avérer dangereux. Peu à peu la menace va se préciser…

«Je refuse de n’être qu’un spectateur du monde. Je préfère prendre un part active. Cela fait des années que je fais des films sensibles. J’ai parlé des saisonniers exploités en Espagne, des petits pêcheurs marocains à l’arrêt pendant que les gros chalutiers étrangers équipés de sonars raflaient les poissons, des paysans boliviens victimes des mafias et des politiques. Là je fais un film à l’image de ce que je vois. Les gens qui ont peur subissent la censure des islamistes qui distillent la peur et la haine. Pour moi les écoles doivent rester des sanctuaires. La minorité qui menace, les prêcheurs qui peuvent dire n’importe quoi, ne doivent pas avoir gain de cause. Après les drames survenus, il y a une urgence », explique le réalisateur musulman qui défend l’islam. «Je respecte la foi et la croyance des gens, et je fais partie de ceux qui défendent le vrai islam », conclut Jawad Rhalib. 

Un film engagé, courageux qui aborde de façon frontale les difficultés du monde scolaire face à l’extrémisme. Après les assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard et la pression des islamistes radicaux sur les établissements scolaires, il résonne fortement. Lubna Azabal y est magistrale. 

Jawad Rhalib. ©Jean-Dominique Réga

La cérémonie des Victoires du cinéma

Jeudi 21 mars au cinéma le Vox à Avignon devant une salle remplie de professionnels venus de toute la France, le prix du jury des Montreurs d’images a été décerné au film Un amor d’Isabel Coixet. Le jury des lycéens a récompensé le film Notre Monde de Luàna Bajrami. La cérémonie des Victoires a mis à l’honneur François Thiriot qui a reçu l’hommage de ses pairs.

François Thiriot. ©Jean-Dominique Réga

Dossier élaboré par Jean-Dominique Réga


(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

Avec la sortie du long métrage ‘Chien et Chat à l’affiche des cinémas depuis une semaine, focus sur le studio La Station Animation, spécialisé dans la fabrication et la création de films d’animation pour la télévision et le cinéma est installé à Avignon depuis plus de trois ans. À l’origine de ce projet, Michel Cortey, fondateur et directeur de production a réussi le pari d’implanter un véritable écosystème dans le domaine de l’animation au sein du Vaucluse.

Mercredi 14 février est sorti le dernier film de Reem Kherici ‘Chien et Chat’ avec Franck Dubosc et Philippe Lacheau. Une comédie qui mêle images réalistes et animation 3D. Ce projet colossal qui est distribué à plus de 500 copies dans tous les cinémas de France n’aurait pu voir le jour sans le travail du studio La Station Animation à Avignon. La société de production a eu la lourde tâche de créer et de rendre vivants les animaux du film, qui tiennent une place prépondérante dans l’intrigue de ce long métrage.

Un studio qui crée et qui produit
Si La station animation s’est si bien imposée dans le paysage du cinéma français, c’est aussi grâce à sa double voir triple casquette : producteur délégué, fabriquant et parfois seulement prestataire. Contrairement à certains de leurs concurrents qui se contentent d’assurer le simple travail d’animation sur un projet externe, le studio vauclusien produit des séries et des longs métrages en démarchant les réalisateurs, scénaristes, écrivains qui sont les fers de lance des projets télévisuels.

Mêlant véritables images et animation 3D, la comédie ‘Chien et chat’ a été distribuée à plus de 500 copies dans les cinémas de France. ©DR

La société a été conçue pour pouvoir assurer toute la chaine de conception d’un film ou d’une série d’animation comme le souligne Michel Cortey, le directeur de production du studio à Avignon « nos capacités de production nous permettent de nous engager et de développer aussi bien la partie créative que sur la chaine de production en 3D et de plus en plus en 2D (…) nous avons un droit de regard sur tout en tant que producteur délégué et parfois exécutif ».

Un modèle économique basé sur la production
Selon Bpifrance, aujourd’hui en France, le secteur de l’industrie culturelle et créative (ICC) génère 110 milliards d’euros. La Station animation y participe à travers son modèle économique fondé en globalité sur la production des projets montés. Depuis son commencement, le studio cherche à être au cœur du système, à monter des plans de financements pour dégager la somme correspondant au coût d’un film ou d’une série « une série en moyenne c’est entre 5 et 8M€ pour un format de 52 épisodes de 11 ou 13 minutes, un film en France c’est entre 15 et 20M€ » précise Michel Cortey.

Un modèle qui permet au studio de production d’assurer un chiffre d’affaires de 5M€ par an. Pour mener à bien ces projets de production, il n’est pas rare que le studio demande la participation des Régions, des chaines télé ou le Centre national du cinéma et de l’image animé.
Comme pour Sahara, un film animé produit et travaillé par la Station animation qui a rencontré un succès important avec plus d’un million d’entrées en 2017, le studio est aussi producteur sur le film de Reem Kherici. Michel Cortey et l’ensemble de la direction du studio seront donc particulièrement attentifs au succès de cette nouvelle sortie.  

Le long métrage d’animation Sahara est sorti en 2017. ©DR

« C’est un film produit par Gaumont et Mandarin Production avec comme partenaires TF1 et Netflix. Le travail d’animation nous a pris deux ans, on produit ce projet donc on a intéressement financier, si on fait 1,5 millions d’entrées voir 2 millions, ça serait fantastique » explique Michel Cortey. « C’est ambitieux mais on croit énormément en ce film, il sort pendant les vacances scolaires donc on croise les doigts. L’objectif c’est d’avoir « Un chien et Chat 2 » qui nous assurerait du travail pour les prochaines années. » conclut-il.

La Station Animation et le sud, une histoire de 15 ans
La naissance de ce studio d’animation dont la mission première est de faire et concevoir des films et des séries d’animation pour la télévision (France TV, Canal +, M6…) s’est faite à Paris il y a un peu plus de vingt ans « on a commencé par des pubs, des jingles pour la télé, on s’est fait connaitre comme ça » se souvient Michel Cortey. Le siège social se trouve d’ailleurs toujours dans la capitale, Michel et toute son équipe sont en contacts permanents et mènent les projets conjointement avec ce studio consœur. Puis ce passionné du 7e art est venu installer le premier studio animation dans le sud « Je suis venu rapidement m’installer à Saint Rémy de Provence avec la volonté de créer un deuxième studio ici en Région Paca car il y avait énormément d’étudiants qui se formaient dans des écoles du territoire ».

La présence de l’école d’animation Supinfocom devenu aujourd’hui l’école Mopa a finalement poussé la Station animation à s’implanter à Arles pendant 10 ans avant que le producteur-associé de la société ne souhaite changer de cap « j’ai senti que l’énergie et la volonté de se développer serait plutôt à Avignon avec l’idée de redynamiser notre projet dans ce territoire de culture » affirme-t-il.

Inspecteur Croquette © La Station Animation

La Station animation, véritable dynamiseur du tissu local
Si la décision de s’implanter dans la cité papale a été prise par Michel Cortey, elle est surtout née d’une rencontre entre le directeur de production et l’ex-chef de projet digital et économie créative de l’agence de développement Vaucluse Provence Attractivité, Loïc Etienne.
Une rencontre qui comme un clin d’œil du destin se fait au festival d’Annecy « il était dans le même état d’esprit que nous, c’est-à-dire développer le potentiel numérique et culturel du Vaucluse. On voulait créer un véritable écosystème autour du tissu local ». 

Plus qu’un soutien, Loïc Etienne accompagnera le studio Station animation dans toutes les démarches jusqu’au choix des locaux. Installé dans des locaux de 150 mètres carré au cœur du centre-ville, la société dispose de tous les aménagements pour accueillir la quinzaine de modeleurs, ‘textureurs’ et quelques ‘setupeurs’ qui travaillent au quotidien pour le studio.

Partie de Campagne © La Station Animation

Des employés qui sont en majorité issus de l’Ecole des nouvelles images créé par Julien Deparis en 2017, situé avenue des sources à Avignon. Guidé par le désir de s’ancrer toujours plus sur et pour le territoire, le studio a noué un partenariat avec l’établissement vauclusien pour accueillir des élèves que ce soit pour des stages comme pour des contrats en sortie d’école « notre idée est clairement de favoriser le dynamisme et le savoir-faire du territoire vauclusien. L’école des nouvelles images est une des meilleures écoles du monde qui a permis l’émergence de très bons réalisateurs et animateurs d’image, tout le monde est gagnant ». 

Comme d’autres camarades à lui, Pierre Étienne Mazet, récemment diplômé de l’école des nouvelles images en tant que modeleur 3D, a pu signer un contrat de 6 mois avec la station animation pour travailler sur le prochain projet de série commandé par TF1. Une véritable chance pour ce jeune d’apprendre et de poursuivre sa formation dans un studio reconnu et près de chez lui.

« Nous avons l’espoir que l’humain reste prépondérant à nos métiers ».

Le Petit Nicolas © La Station Animation

L’avenir entre agrandissement et virage numérique
Si l’actualité la plus importante dans l’immédiat reste la sortie de « Chien et Chat » pour le studio, « station animation » pense à poursuivre son développement, notamment avec la prolifération de projets qui arrive.
Pour y faire face, Michel Cortey pense à déménager pour accueillir des équipes plus importantes et accélérer le rythme de travail « l’idée ça serait de trouver de nouveaux locaux d’ici deux ans, toujours à Avignon pour passer d’un accueil maximal de 30 employés à 50 ».

Face à l’avènement et la démocratisation de l’intelligence artificielle dans le secteur du numérique, le directeur de la production de la société reste attentif « nous avons eu déjà plusieurs réunions sur ce sujet, on sait que certaines tâches d’automatisation vont disparaitre mais nous avons l’espoir que l’humain reste prépondérant à nos métiers ».

Griott & Mungo © La Station Animation

(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

Ce mercredi 11 octobre, Skye, Stella, Chase, ou encore Rocky vous donnent rendez-vous au cinéma Capitole MyCinewest au Pontet. Si ces noms ne vous disent rien, peut-être que vos enfants pourront vous en dire plus puisqu’il s’agit des personnages de la célèbre Pat’ Patrouille qui fait l’objet d’un film ‘La Pat’ Patrouille : La Super Patrouille Le Film’.

En plus de la projection, les enfants pourront profiter de diverses animations, notamment d’un stand vente de ballons à l’effigie des personnages ou encore d’un photocall avec Stella et Chase. Plein de cadeaux seront également à gagner dans l’après-midi.

Mercredi 11 octobre. 15h. Cinéma Capitole MyCinewest. 161 Avenue de Saint-Tronquet. Le Pontet.

V.A.


(Vidéo) ‘Finalement’, le dernier film de Claude Lelouch sort le 13 novembre

Jeudi 17 août à 00h25, France 3 propose une rediffusion de Don Giovanni [Le Film], réalisé à l’Opéra Grand Avignon en 2021 et mis en scène par Frédéric Roels.

Don Giovanni [Le Film] est une réalisation filmée sur scène, mais aussi dans les coulisses, coursives, loges et dessous de scène de l’Opéra Grand Avignon en 2021. Mise en scène par Frédéric Roels, d’après l’œuvre de Mozart.

Durant cette soirée, les spectateurs vivront les aventures du libertin, séducteur et prédateur Don Giovanni, en quête de proie féminine à l’Opéra Grand Avignon. La distribution réunit Charles Rice, Tomislav Lavoie, Gabrielle Philiponet, Federica Lombardi, Lianghua Gong, Eduarda Melo, Aimery Lefèbre et Wojtek Smilek, l’Orchestre National Avignon-Provence et le Chœur de l’Opéra Grand Avignon.

Don Giovanni [Le Film], jeudi 17 août à 00h25 sur France 3.

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