22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Filière cerise : le sénateur de Vaucluse et des chercheurs de l’INRAE lâchent des parasitoïdes à Malaucène

Au début du mois de mai, le sénateur de Vaucluse Lucien Stanzione, qui milite pour sauver la filière cerise, a invité Frédéric Tenon, maire de Malaucène, Dominique Plancher, maire de Venasque et représentante de toutes les communes productrices de cerises, ainsi que Nicolas Borowiec et son équipe de chercheurs de l’INRAE de Sophia Antipolis à lâcher de parasitoïdes dans des cerisiers à Malaucène.

Depuis deux ans, Lucien Stanzione interpelle l’Etat, mais aussi la Région Sud et le Département de Vaucluse concernant l’avenir incertain de la filière cerise, qui est menacée par la Drosophila suzukii, aussi appelée « le moucheron asiatique », qui touche notamment la cerise de bouche et d’industrie. Des interpellations qui semblent commencer à porter leurs fruits puisque le sénateur de Vaucluse a pu rencontrer Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, l’année dernière pour lui faire part de ses inquiétudes.

Le 6 mai dernier, plusieurs chercheurs de l’INRAE, invités par Lucien Stanzione, se sont rendus à Malaucène afin de tester des parasitoïdes contre le moucheron asiatique. Les parasitoïdes locaux n’étant pas réellement efficace sur cet insecte, les chercheurs misent plutôt sur une stratégie d’acclimatation de parasitoïdes exotiques nommés « ‘Ganaspis cf. brasiliensis G1 (GbG1). » Les premiers lâchers de GbG1 ont pu débuter en 2023, dans le cadre du projet Ecophyto SUZoCARPO.

Nicolas Borowiec et Lucien Stanzione ©Lucien Stanzione

Accompagnés du sénateur de Vaucluse et des maires de Malaucène et de Venasque, les chercheurs ont lâché les 500 femelles GbG1 au sein de vergers de cerisiers abandonnés, à Malaucène, qui ne font l’objet d’aucun traitement et sont des réservoirs sauvages pour la Drosophila suzukii. Des suivis de terrain sont menés pour évaluer l’efficacité de cette stratégie et optimiser les méthodes d’introduction. A terme, l’objectif serait d’établir les GbG1 de manière permanente dans l’environnement pour contrôler les populations du moucheron asiatique de manière écologique, sans recours à des produits chimiques. D’autres lâcher de parasitoïdes sont prévus dans le Vaucluse dans les prochains mois.


Filière cerise : le sénateur de Vaucluse et des chercheurs de l’INRAE lâchent des parasitoïdes à Malaucène

Lucien Stanzione, sénateur de Vaucluse, a dressé le bilan de ses actions pour sauver les filières agricoles et industrielles de la cerise touchées par le moucheron asiatique ‘drosophila Suzukii’.

En effet, ce ravageur majeur, apparu en France en 2008, originaire du Japon et invasif en Amérique du Nord et en Europe, pond dans les petits fruits : cerise, fraise, framboise, myrtille, prune… Les larves éclosent et se développent à l’intérieur de celui-ci, le détruisant entièrement.

Des agriculteurs-producteurs très démunis
Les agriculteurs producteurs expliquent se trouver totalement démunis, même devant les mesures prophylactiques actuellement utilisées telles que la pose de mailles extrêmement serrées, l’utilisation de produits phytosanitaires autorisés et les pièges –à vinaigre- spécifiques qui ne semblent pas être efficaces. Il en résulte d’importantes pertes de récoltes.
«On est au bord de la catastrophe définitive… On casse une filière alors que les consommateurs sont là… Le filet n’est pas la solution,» ont affirmé les producteurs et maires présents.

Ce qu’il en résulte
«Nos échanges ont souligné la nécessité d’une intervention urgente pour obtenir une aide financière immédiate pour la cerise, a entamé Lucien Stanzione, mais aussi d’inscrire un vrai plan de recherche dans le cadre du Programme d’investissement France 2030, et enfin d’une démarche globale à conduire avec les départements de l’Ardèche, de la Drôme, des Bouches-du-Rhône, du Var et du Vaucluse…avant fin juillet.»

La proposition
Pour sensibiliser le monde politique et économique à la menace de la disparition de la filière agricole et industrielle de la cerise et demander un conséquent soutien financier, Lucien Stanzione prévoit de rencontrer le secrétaire général du Secrétariat pour l’Investissement d’autres sénateurs, députés, présidents de départements comme l’Ardèche, la Drôme, les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse, élus de chambres d’agriculture, des syndicats professionnels afin de faire remonter les informations de terrain au ministre de l’agriculture, Marc Fesneau ainsi qu’à la première ministre Elisabeth Borne.

la Drosophila Suzukii

Filière cerise : le sénateur de Vaucluse et des chercheurs de l’INRAE lâchent des parasitoïdes à Malaucène

Le Festival de la cerise des Monts de Venasque revient pour une 14ème édition ce dimanche 5 juin. L’occasion de déguster les premières cerises de la saison dans une ambiance conviviale.

Créé en 2006 à l’initiative de la Confrérie de la cerise des Monts de Venasque, aujourd’hui présidée par Francis Favier, le festival accueille chaque année entre 6000 et 10 000 visiteurs. Pour sa 14ème édition, l’événement mettra la cerise des Monts de Venasque en lumière à travers diverses animations.

Au programme : dégustation des premiers fruits de la saison, concours de clafoutis, ateliers pour enfants, ou encore démonstrations et recettes préparées face au public par les chefs restaurateurs des Disciples d’Escoffier. Le fruit rouge sera présenté sous toutes ses formes tout au long de la journée.

La cerise des Monts de Venasque

Les cerises des Monts de Venasque sont récoltées chaque année à partir du 15 mai, jusqu’à mi-juillet. Aussi appelée le ‘diamant rouge de Provence’, la cerise des Monts de Venasque est la première marque française de cerises. Elle regroupe plusieurs variétés dont les quatre principales sont la Burlat, précoce et première née de la saison, suivie par la Folfer, la Summit, et la Belge des Monts de Venasque, plus tardive, qui clôt la saison.

La cerise des Monts de Venasque, par ses choix variétaux, le soin apporté aux vergers, les techniques de taille des arbres, la sélection des fruits récoltés, garantit un fruit plus gros que la moyenne avec un calibre moyen minimum de 24mm, contre 20mm pour un diamètre standard. La cinquantaine de producteurs de ce fruit, répartis sur 21 communes du Vaucluse, de Beaumont-du-Ventoux à Lioux en passant par Saint-Didier ou encore Flassan, en produit entre 800 à 1200 tonnes par an. Ils observent l’indice colorimétrique qui détermine la maturité optimale de chaque variété avant la cueillette, ce qui en fait une cerise haut de gamme à l’aspect charnu et aux qualités gustatives exceptionnelles.

Dimanche 5 juin. De 9h à 19h. Gratuit. Place des Tours. Venasque.

V.A.


Filière cerise : le sénateur de Vaucluse et des chercheurs de l’INRAE lâchent des parasitoïdes à Malaucène

Afin de sauver la filière cerise (cerise de bouche et cerise industrie) fortement menacée par la drosophile suzukii et le réchauffement climatique, la présidente de la Chambre d’agriculture de Vaucluse Georgia Lambertin ainsi que les représentants de l’AOP se sont rendus au Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation 1re semaine d’avril, pour échanger avec Julien Denormandie sur l’avenir de la production française.

Le réchauffement climatique

En effet, la filière cerise se bat depuis plusieurs années contre drosophile suzukii, ravageur très virulent pouvant entraîner une perte totale de récolte si aucune mesure de lutte dédiée n’est mise en place. S’ajoute à cela les effets néfastes du réchauffement climatique sur ces fruits particulièrement fragiles tels que des flétrissements, brûlures, défoliations précoces, déformations ou encore le phénomène de fruits doubles.

Quelle solution de rechange face au diméthoate ?
Si des expérimentations ont été mises en place rapidement par l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), le CNRS (Centre national de la recherche scientifique), la recherche privée, le Ctifl (Centre technique au service de la filière fruits et légumes)et la Chambre d’agriculture de Vaucluse pour protéger les vergers (piégeage massif, lâchers d’insectes stérile, lutte biologique, filets de protection,…), la situation reste très complexe à gérer. La protection phytosanitaire via le diméthoate qui apportait un niveau d’efficacité correct est interdite depuis 2016.

Les filets, un coût élevé
Testée depuis 2008 dans le Vaucluse contre la mouche de la cerise, les filets sont encore à ce jour la seule solution efficace contre la drosophile suzukii, mais le coût élevé de cette technique et l’adaptation partiellement possible sur le verger limitent fortement son développement. La cerise représente toute une économie territoriale impliquant plus de 2500 personnes dans le Vaucluse et le Gard.

la drosophile asiatique Suzukii

Répondre aux exigences
«La filière n’existera que si elle répond aux exigences commerciales du produit, a relevé Georgia Lambertin qui, pour l’occasion représentait la Chambre régionale de l’agriculture Paca, homogénéité du calibre et la couleur, fermeté, brillance et fraicheur tout en proposant un prix compétitif alors que les coûts de production pour les agriculteurs restent très élevés avec la main d’œuvre, les matières premières, les systèmes de production…»

Rester pro-actif
«Nous devons Sécuriser la production a précisé Georgia Lambertin ; Renforcer la performance des vergers ; Moderniser la gamme variétale ; Amplifier les travaux de recherche appliquée sur les autres pistes de lutte contre la drosophila suzukii ; Garantir la fraicheur de la cerise ; Développer les démarches qualité ; Séduire de nouveaux consommateurs et pour cela nous aurons besoin d’un accompagnement financier des pouvoirs publics, technique et technico-économique individualisé.»

Ils étaient là
Georgia Lambertin était, dans sa démarche, accompagnée par les représentants de l’AOP (Appellation d’origine protégée) Cerises René Reynard et Jean-Christophe Neyron, la Présidente de la FDSEA 84 (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) Sophie Vache, aussi membre de la Chambre d’agriculture de Vaucluse, et le Député Adrien Morénas.
MH

Les cerises de Vaucluse

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