23 juillet 2024 |

Ecrit par le 23 juillet 2024

Ce qui nous attend… en attendant le OFF

Des avant-premières sont proposées depuis un mois dans plusieurs théâtres de la ville.

Sorties de résidence pour certains, répétition générales pour d’autres, visites logistiques: c’est sûr le 56ième festival Off aura bien lieu dans une forme olympique ( plus de 1500 spectacles dans 137 lieux) après 2 années tronquées dues à la crise sanitaire. Il commencera le 7 juillet, en même temps que le festival d’Avignon. A noter que le village du Off déménage non loin de la Scala ( ex Pandora, ex Capitole!).

Vu et apprécié en avant-première…
L’intérêt des avant-premières est le plaisir de découvrir sans avoir forcément choisi, de se laisser séduire sans à priori, de pouvoir plus tranquillement rencontrer les artistes…Bref de se préparer acteurs comme spectateurs dans la sérénité.

C’est ainsi que :
J’ai été sous le charme de «Mon petit cabaret» un spectacle musical qui met en scène pour la première fois ensemble, l’excellente comédienne Béatrice Agenin -Molière de la meilleure comédienne pour « Marie des Poules, gouvernante chez George Sand » – et sa musicienne de fille Émilie Bouchereau. C’est tendre et léger. Proust et Rimbaud ne sont jamais très loin et le spectacle se joue des conventions du cabaret pour nous offrir 1h15 de poésie. Ce spectacle se jouera au Théâtre Au coin de la Lune. Rue Buffon. Du 7 au 30 juillet.15h.

Dans un tout autre genre «Aimer tue», un spectacle écrit par Myriam Grelard et formidablement interprété par François Cracovy, nous plonge dans les méandres judiciaires d’un féminicide. Dès le début nous connaissons les faits mais pas la sentence, qui nous appartiendra à nous, spectateurs de décider à la fin du spectacle. La force de ce texte est de nous tenir en haleine,malgré la tragédie et de nous bousculer dans nos jugements. Le théâtre du Chapeau Rouge devient un prétoire oppressant où amour, justice et folie se bousculent. Belle découverte. «Aimer tue » . Théâtre du Chapeau Rouge. Rue du Chapeau Rouge.17h20.

Mon petit cabaret.

Les esprits chagrins diront qu’un spectacle de mentalisme tel « L’effet papillon » n’a pas sa place dans un festival de théâtre. Je m’y suis moi-même rendue par curiosité avec quelques a-priori. Et là, le choc ! Taha Mansour ne possède peut-être pas de pouvoirs para-normaux ( et encore le doute peut subsister) mais il est assurément un extraordinaire comédien doué de réparties, de bienveillance et de présence. Pendant plus d’une heure nous allons vivre des expériences qui nous interrogent encore, dont le fil rouge est le questionnement en 1972 du scientifique Edward Lorenz « Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? ». Soyez confiants, soyez curieux. Sham’s bar théâtre. Place Pie. D7 au 30 juillet. 11H30. Relâche le mardi.

A 13h, dans la chaude lumière des gradins extérieurs du Théâtre des Doms, la prestation sans artifice de Lylybeth Merle appelle émotion et respect. Il faut en effet du courage et du talent pour accompagner les spectateurs dans les méandres des transidentités. Lilith(s) , c’est une seule en scène qui nous renvoie codes et injonctions, mélange les genres et nous propose quand elle nous perd un moment d’échanges après la représentation. Lilith(s). Du 7 au 28 juillet. Relâche les 12, 18, 19 et 24 juillet. 13h. Les Doms/Garden Party.1 bis, Rue des Escaliers Saint-Anne. 04 90 14 07 99. www.lesdoms.eu

Les directeurs des scènes permanentes avignonnaises nous offrent également de belles créations que nous avons eu la chance de découvrir en exclusivité.

Il y a en effet quelques pépites à ne pas rater et à promouvoir auprès de nos amis festivaliers de passage. Le magistral « Jeu du président » de Julien Gelas,directeur du théâtre du Chêne Noir rejoint non sans humour la réalité du pouvoir et des crises politiques que nous traversons. Au théâtre des Doms, Salim Djaferi s’empare des mots et de la « Koulounisation » en enquêtant surnotre proche histoire coloniale. La création d’Alain Timar au Théâtre des Halles « L’installation de la peur » saura nous réjouir-malgré le titre- et nous entraîner dans un huis clos grinçant. Le « Petit boulot pour vieux clown » joué au Théâtre du Balcon, dernière création de Matei Visniec sur une mise en scène de Virginie Lemoine, consacre trois formidables comédiens : Pierre Forest (Molière 2017 – Edmond), Serge Barbuscia et Richard Martin. Il y aura aussi la reprise de « Le parfum de femme » de Gérard Vantaggioli au théâtre du Chien qui Fume, truculente comédie italienne.

La parade d’ouverture du festival Off Avignon fait son grand retour pour cette 56e édition ! Elle se tiendra le mercredi 6 juillet à 17h à la place des Carmes pour un départ à 17h30 et une arrivée à 19h00 au Village du festival Off .

Festival Avignon Off. du 7 au 30 juillet. Village du Off. 6 rue Pourquery Boisserin. Avignon.


Ce qui nous attend… en attendant le OFF

Après avoir été assemblée par une équipe de 6 techniciens, la boutique-billetterie du Festival d’Avignon vient d’ouvrir ses portes sur la place de l’horloge de la cité des papes. Celle-ci a été entièrement repensée avec des matériaux durables pour être plus respectueuse de l’environnement, moins énergivore et plus accueillante. L’endroit propose aussi des produits issus de fournisseurs responsables et locaux pour la grande majorité des produits dérivés (tote bags, t-shirts, mugs…) en vente à la boutique à l’occasion de cette 76e édition.

Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h jusqu’au 30 juin puis tous les jours de 11h à 20h30 jusqu’au 28 juillet.


Ce qui nous attend… en attendant le OFF

Ce week-end, Châteaurenard organise la 1re édition du ‘Castle geek festival’ : deux jours d’évènement consacrés à l’univers de la pop culture et en présence de stars des années 80.

Trois salles, 80 exposants et plus de 3 000 m2 dédiés à l’univers de la pop culture. Ce week-end, Châteaurenard organise la première édition du ‘Castle geek festival’ : un festival de deux jours dédiés à l’univers geek.
Pour cette première édition, Bernard Minet, idole d’une génération et parrain de l’association ‘Castle geek’, sera présent tout le week-end pour des dédicaces et un concert. Les visiteurs pourront également rencontrer Magalie Madison, Annette de ‘Premiers baisers’, Philippe Vasseur, José de ‘Hélène et les Garçons’, et Cyril Aubin, Johnny de ‘Le Miel et les abeilles’.
De nombreuses animations seront accessibles gratuitement : bornes d’arcade, consoles rétro et récentes, stands rétrogaming, karaoké, blind-test avec DJ, animation ‘Just Dance’ et bien d’autres. Un concours de cosplay (déguisement en personnage de fiction), avec défilé et parade sur scène, sera organisé avec des lots et un trophée à gagner.
Enfin, Chris Keller, le chanteur du groupe ‘G-squad’, sera présent le dimanche pour un concert et des dédicaces.

J.R.

Informations pratiques 
Samedi 25 et dimanche 26 juin au Complexe Pierre de Coubertin, 31 avenue Jean Bouin, Châteaurenard – Informations à retrouver sur la page Facebook de l’événement – Billetterie.
Un évènement de l’association Castle Geek, en partenariat avec la ville de Châteaurenard.


Ce qui nous attend… en attendant le OFF

Une 76e édition ‘normale’ bien que la dernière pour Olivier Py en tant que directeur.

Le festival durera 20 jours, offrira 46 spectacles, 180 propositions artistiques, 270 levers de rideau , 2 expositions, 30 lectures, 70 débats et rencontres, 32 projections. Il s’installera dans 40 lieux du Vaucluse, Bouches du Rhône et Gard. On retrouvera avec plaisir l’Opéra du Grand Avignon rénové. On se surprendra à déambuler dans le Cloître du cimetière de la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon pour la ‘Mastication des Morts’ de Patrick Kermann. On regrette cependant l’absence du grand feuilleton populaire dans la cour de la Bibliothèque Ceccano.

Des œuvres et des artistes venues d’ailleurs
L’iranien Amir Reza Koohestani approche les déplacements de population et de migration ‘En Transit’. Le projet ‘Shaeirat’ nous fera découvrir des voix féminines de la poésie arabe contemporaine , l’italien Alessandro Serra s’attaque à la Tempête de Shakespeare. Après La Maison de thé ( 2019) le chinois Meng Jinghui chemine parmi les morts pour ‘Le septième jour’ et le libanais Ali Chahrour nous fait un portrait de famille ‘Du temps où ma mère racontait’ tout en musique et en mouvement.
Il était une fois, un fil rouge autour des thématiques des femmes, des contes, de l’identité et de la résilience.
Le choix de l’affiche officielle témoigne d’un hommage à la réfugiée afghane Kubra Khademi à l’heure où l’école est interdite aux filles par les talibans. Elle nous propose également une exposition à la collection Lambert ‘First but not last time in America’.

Anne Thérond et Tiago Rodrigues explorent le ‘Cri intérieur’ d’Iphigénie, le palestinien Bashar Murkus questionne les corps des femmes marqués par nos tragédies contemporaines. La chorégraphe sud-africaine Dada Masilo questionne la danse rituelle tswana avec ‘Le Sacrifice’. Avec ‘Jogging’ la libanaise Hanane Hajj Ali osera un seul en scène non dénué d’humour malgré la gravité de ses propos. Des femmes hors du commun telles Angélique Kidjo et les ukrainiennes Dakh Daughers s’inviteront au cabaret de Miss Knife, double d’Olivier Py.

Dans la Cour d’Honneur
Pas de surprise avec un choix assumé depuis quelques années de 3 spectacles : une grande pièce du répertoire, de la danse et une soirée unique. Le russe dissident Kirill Serebrennikov nous propose une pièce chorale méconnue de Tchekhov ‘Le Moine Noir’. Le chorégraphe flamand Jan Martens revient en habitué avec un ‘Futur proche’ bouleversé par un clavecin. La poétesse Kae Tempest aura l’honneur de clôturer ce festival en invitant la multi-instrumentiste Hinako Omori pour un récital poétique.

Toujours un spectacle en itinérance
A l’Orée du Bois de Pierre-Yves Chapalain questionne le retour à la terre, le dialogue et l’adaption à la nature, la difficulté à s’installer pour des citadins. Au cours de sa tournée dans 15 communes l’auteur souhaite inviter les habitants à constituer un ‘choeur’ pour intégrer brièvement le spectacle.

Iphigénie.

Deux spectacles fleuves
‘La jeunesse exaltée’ d’Olivier Py (10h) renouera avec le spectacle épique en réunissant les anciens collaborateurs de la ‘Servante’ crée en 1995 dans ce même lieu du gymnase Aubanel. Un parti pris assumé de continuer l’aventure théâtrale tout en partant de la direction d’Avignon.
Simon Falguières est un jeune homme qui depuis plus de 6 ans travaille à l’écriture du «Nid de cendres» qu’il nous proposera à la Fabrika (13h). L’histoire en 7 parties croise 2 niveaux narratifs, l’univers des contes et l’univers contemporain avec un héros nommé Gabriel et 16 comédiens.
Et toujours des débats, des entretiens, des rencontres, colloques, Ateliers de la pensée, lectures à la Maison Jean Vilar, fictions de France Culture dans la Cour du Musée Calvet , et des Vive le sujet!que nous annoncerons et rendrons compte dans les prochaines éditions.

Côté pratique
Après les rushs plus ou moins heureux sur internet , les billets peuvent désormais s’acheter au guichet du Cloître Saint-Louis et bien sûr toujours par téléphone au 04 90 14 14 14. Renseignement aussi sur le site internet du festival.

Une politique tarifaire attractive : on peut multiplier les commandes et conserver le tarif réduit tout au long du festival grâce à la carte festival des 3 clés. Après avoir acheté la carte lors de la 1re commande, si on ne trouve pas de billets pour certains spectacles, on peut revenir régulièrement sur le site, et bénéficier du tarif réduit au fur et à mesure des achats .

Vous venez à plusieurs ?
Vous pouvez acheter plusieurs cartes et vos billets dans la même commande pour être placés côte à côte.

Prix de la carte sans réduction: 20€. Demandeur d’emploi : 1€ .Moins de 26 ans, étudiant ou minimas sociaux . 1€. Une nouveauté pour les professionnels Carte. 15€.

Festival d’Avignon du 7 au 26 juillet 2022.
Jusqu’au 30 juin. Du mardi au samedi de 11h à 19h. 04 90 14 14 14. et de 14h à 19h au guichet du cloître Saint-Louis. Avignon.
Du 1er au 26 juillet, tous les jours de 10h à 19h. 04 90 14 14 14 et au guichet du cloître Saint-Louis. Avignon.


Ce qui nous attend… en attendant le OFF

La 17ème édition des Rencontres Festives de l’Epicycle se déroulera le week-end du 25 et 26 juin au Parc des Libertés à Avignon.

Le festival de musiques du monde est de retour. Organisé sur l’île de la Barthelasse, en pleine nature, l’événement se veut être un espace privilégié pour les musiques d’ici et d’ailleurs avec des artistes venant de tous les horizons : locaux, nationaux et internationaux. Le festival propose une programmation éclectique où les univers s’entrecroisent et se mêlent le temps d’un week-end.

Au programme : des stages de percussions, de danse Africaine et de N’Goni (ndlr : harpe africaine), des animations, un spectacle de danse de l’association Arc-en-Terre et des concerts. Des stands d’artisans et d’associations solidaires seront présents durant tout le week-end pour présenter leurs projets et leurs créations : de l’artisanat africain en passant par les bijoux, les sacs, les vêtements, les vitraux… Une buvette et un coin restauration seront mis en place.

Seront présents lors de ce festival : Morenica, Arawaks, Yélé, Mariaa Siga, FouFouta Fanfare.

Informations pratiques

Samedi 25 juin de 10h30 à 1h et dimanche 26 juin de 10h30 à 19h au Parc des Libertés, île de la Barthelasse, Avignon. Entrée gratuite. Stages payants. Informations et contact au 06 72 21 35 63 ou par mail à l’adresse crreasud@gmx.fr

Plus d’informations sur www.crreasud.com

J.R.


Ce qui nous attend… en attendant le OFF

En préambule de la fête de la musique, plusieurs groupes vont se produire en concert au centre de loisirs de l’île de la Barthelasse, le vendredi 17 juin à partir de 18h30.

Les Two Fingers (in the noise) ouvriront les festivités avec un son pop rock aux textes sensibles et des reprises rock. Suivront les bluesmen de Silver Balls, puis le trio rock Caravan Motor prendra place sur scène. La soirée s’achèvera avec le groupe avignonnais SSB Sloane Square Band et son univers rock progressif inspiré de Pink Floyd, de Genesis et des Who.

Le festival Rock in Avignon est gratuit et a pour but de récolter des fonds pour le comité de Vaucluse de la ligue contre le cancer.

Entrée libre. Possibilité de se restaurer sur place.

J.R.


Ce qui nous attend… en attendant le OFF

Le Festival de la cerise des Monts de Venasque revient pour une 14ème édition ce dimanche 5 juin. L’occasion de déguster les premières cerises de la saison dans une ambiance conviviale.

Créé en 2006 à l’initiative de la Confrérie de la cerise des Monts de Venasque, aujourd’hui présidée par Francis Favier, le festival accueille chaque année entre 6000 et 10 000 visiteurs. Pour sa 14ème édition, l’événement mettra la cerise des Monts de Venasque en lumière à travers diverses animations.

Au programme : dégustation des premiers fruits de la saison, concours de clafoutis, ateliers pour enfants, ou encore démonstrations et recettes préparées face au public par les chefs restaurateurs des Disciples d’Escoffier. Le fruit rouge sera présenté sous toutes ses formes tout au long de la journée.

La cerise des Monts de Venasque

Les cerises des Monts de Venasque sont récoltées chaque année à partir du 15 mai, jusqu’à mi-juillet. Aussi appelée le ‘diamant rouge de Provence’, la cerise des Monts de Venasque est la première marque française de cerises. Elle regroupe plusieurs variétés dont les quatre principales sont la Burlat, précoce et première née de la saison, suivie par la Folfer, la Summit, et la Belge des Monts de Venasque, plus tardive, qui clôt la saison.

La cerise des Monts de Venasque, par ses choix variétaux, le soin apporté aux vergers, les techniques de taille des arbres, la sélection des fruits récoltés, garantit un fruit plus gros que la moyenne avec un calibre moyen minimum de 24mm, contre 20mm pour un diamètre standard. La cinquantaine de producteurs de ce fruit, répartis sur 21 communes du Vaucluse, de Beaumont-du-Ventoux à Lioux en passant par Saint-Didier ou encore Flassan, en produit entre 800 à 1200 tonnes par an. Ils observent l’indice colorimétrique qui détermine la maturité optimale de chaque variété avant la cueillette, ce qui en fait une cerise haut de gamme à l’aspect charnu et aux qualités gustatives exceptionnelles.

Dimanche 5 juin. De 9h à 19h. Gratuit. Place des Tours. Venasque.

V.A.


Ce qui nous attend… en attendant le OFF

Cette semaine, Didier Bailleux* nous propose un retour en Vaucluse et plus précisément à Avignon afin d’évoquer les enjeux économique vitaux que représente le Festival.

Le 7 juillet prochain débutera la 76e édition du festival d’Avignon. Après, une annulation pure et simple en 2020,  et  une dernière semaine torpillée avec la mise en œuvre du passe sanitaire en 2021… on croise les doigts pour 2022. Qualifié de la plus grande scène francophone du monde, le festival d’Avignon est aussi un grand marché du théâtre et un important booster économique pour la ville.

L’héritage de Jean Vilar
Si tout va bien, la cité papale s’attend à vivre dans les prochaines semaines sa période la plus importante de l’année. Plus de 100 000 festivaliers sont attendus sur 3 semaines (plus que la population de la ville) avec des retombées économiques estimées à plus de 50M€. Il s’agit donc cette année de ne pas se rater.
Dans le Vaucluse, entre 2019 et 2020, la fréquentation des hébergements a reculé de plus de 50% et celle des sites culturels et patrimoniaux de 60% (Source Le Vaucluse en chiffres 2021– L’Echo du Mardi).
Sachant que 81% des dépenses des festivaliers sont effectuées dans les commerces, la ville pourrait difficilement encaisser (ou plutôt pour le coup ne pas encaisser) une nouvelle déconvenue. Une étude de la CCI de Vaucluse enfonce un peu plus le clou en montrant que « 93 % des festivaliers extérieurs ne seraient pas venus sans le festival ». On voit ici tout le caractère vital de cet événement pour la ville.
Avoir su capitaliser et développer l’œuvre de Jean Vilar était plus que pertinent, mais n’avoir qu’un seul atout dans sa manche, n’est-ce pas un peu trop risqué ? Ne pourrait-on pas profiter de cette renommée et de cette image pour aller plus loin ?

Pour un festival élargi ?
Sur les 139 lieux de spectacles du festival Off, une quinzaine accueille du public à un autre moment. Et seulement cinq sont ouverts de manière permanente. En 2015, la CCI du département par la voix de son président, lançait un appel à tous les institutionnels et acteurs culturels et économiques pour que soit défini « un vrai projet avec une durée plus longue », estimant que les retombées économiques n’étaient pas à la hauteur de la notoriété mondiale de l’événement. Mais calmons-nous sur la vocation internationale de l’événement. A la différence d’un festival musical, il faut pour assister à celui d’Avignon maitriser à minima la langue de Molière. Ce qui limite un tant soit peu le caractère mondial et universel du festival.
S’ouvrir à d’autres disciplines artistiques et à d’autres moments de l’année pourrait également apporter ce surplus d’activité attendu. Cela permettrait d’utiliser toutes les infrastructures existantes qui pour la plus part du temps sont fermées 11 mois sur 12. Certains y travaillent et c’est une bonne chose.
La culture peut être un puissant facteur d’attractivité pour un territoire, bien au-delà d’un événement éphémère fût-il emblématique et le plus connu de tous…

La culture victime d’un Covid long ?
Les lieux culturels ont particulièrement souffert pendant la crise sanitaire. Dans le Vaucluse, entre 2019 et 2020 la fréquentation des salles de cinéma a chuté de 65% et celles des spectacles vivants de 45 % (Source Le Vaucluse en chiffres 2021– L’Echo du Mardi). Si de nombreuses secteurs marchands ont retrouvé aujourd’hui leurs niveaux d’activité d’avant Covid ce n’est malheureusement pas le cas pour nombre de lieux culturels. Entre le passe sanitaire, la peur d’être contaminé, encore très présente, et aujourd’hui le recul du pouvoir d’achat, la culture (en tout cas dans ses pratiques extérieures) est mise à rude épreuve. Mais au-delà de ces phénomènes qui pourraient n’être que conjoncturels la crise pourrait avoir modifié de manière durable les usages. Une étude commandée par le Ministère de la Culture fin 2021 montrait que parmi les personnes déclarant aller moins dans les lieux culturels 26% d’entre elles disent s’être habituées à la consommation numérique. Ce n’est pas un hasard si les grandes plateformes d’e-commerce se lancent également dans le divertissement et la culture. Si elles permettent d’accéder à des œuvres culturelles plus facilement pourquoi pas, mais quelle place réserveront ces géants mondiaux aux créations émergeantes, plus ambitieuses ou moins connues ? Il y a sans aucun doute  un risque de se voir imposer une culture ‘mainstream’, comme c’est un peu le cas aujourd’hui avec la musique. Et où sera le plaisir de se rencontrer et de partager ? C’est pour cela qu’Avignon et son festival doivent, plus que jamais, être défendus et soutenus. Et rêvons même à une cité papale qui devienne aussi celle de tous les arts vivants… Versus les numériques.   

Didier Bailleux

*Ancien directeur général et directeur de la rédaction de Mirabelle TV (télévision régionale en Lorraine), Didier Bailleux a été auparavant consultant dans l’audiovisuel et à travaillé sur plusieurs projets : TNT, SVOD, services en ligne, création de TV locales. En tant que directeur marketing, il a participé, dans les années 1990 et 2000, à la création de plusieurs chaînes thématiques : Canal J, Voyage et Pathé-Sport. Aujourd’hui, il vit en Vaucluse et travaille sur la production de documentaires consacrés aux terroirs.


Ce qui nous attend… en attendant le OFF

La 18ème édition du Festival du polar, qui aura lieu à Villeneuve-lès-Avignon du mercredi 9 au dimanche 13 novembre prochains, cherche des lecteurs passionnés du genre pour rejoindre le jury qui décernera le prix des lecteurs 2022. Toute personne qui possède un attrait pour la lecture et un esprit critique est invitée à déposer sa candidature.

Pour ce faire, il suffit de rédiger une lettre de motivation détaillant vos centres d’intérêt, votre parcours professionnel, votre âge, vos goûts littéraires et vos coordonnées personnelles (adresse, téléphone et mail). Un courrier qu’il faut adresser par mail à Corinne Tonelli, à l’adresse pole-culturel@villeneuvelezavignon.com avec pour objet ‘Candidature Jury Polar’, et ce, avant le dimanche 29 mai prochain.

Les 9 membres qui composeront ce jury de lecteurs devront lire 6 ou 7 romans choisis par le comité du festival entre les mois de juillet
et octobre prochains et participeront à un débat pour départager les œuvres. En revanche, aucun des membres ne doit avoir fait partie du jury du prix des lecteurs 2021.

V.A.

https://echodumardi.com/tag/festival/page/12/   1/1