23 juillet 2024 |

Ecrit par le 23 juillet 2024

‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

Alexis HK et Benoit Dorémus nous invitent dans leur loge

On a l’habitude de voir ces deux chanteurs dans des salles beaucoup plus grandes. Ici, ils choisissent de nous raconter leur amitié en chansons en nous invitant dans leur loge. 

Ils sont assis de part et d’autre d’une table : fleurs, fruits, verres d’eau tels qu’on se l’imagine. Il y a le silence avant l’entrée en scène, les blagues potaches pour évacuer le stress, les questions saugrenues, les accords de guitare. Ils se vouvoient avec distinction pour mieux nous asséner une chute triviale ou lourdingue assumée. Ils jouent autant entre eux qu’avec leurs instruments. 

Des chansons qui ne devraient jamais sortir des loges

Il y a des pensées, des secrets qu’on ne dit qu’à un ami. Avec l’Ami, on peut se dire l’impensable, l’inavouable. Ainsi sont leurs confidences « so british », un brin dandy avec juste ce qu’il faut de dérision et d’humour pour en saisir le propos tout en riant de bon cœur : on se moque des survivalistes, on mélange I Can See Clearly Now de Jimmy Cliff avec Marche à l’ombre de Renaud, on fustige le racisme et la misogynie de Melissa de Julien Clerc alors même que l’on entonne volontiers « Ce que tu es belle quand j’ai bu » d’Alexis HK. Dino, la tractopelle de Michel Fourniret ne peut être chanté que pour le public averti que nous sommes. Quand ils parlent de leurs expériences de concert en appartement à Conflans-Saint-Honorine pour compléter des cachets d’intermittents, ça sent le vécu !

Une belle parenthèse dans « leur carrière » que cette pause festivalière

On les connaissait sur scène pour la plupart d’entre nous, on les découvre, fragiles dans leur loge. On comprend que l’idée de ce spectacle est un bonheur pour eux, une histoire d’amitié et de parcours du combattant dans le paysage impitoyable de la chanson à textes en France. L’air de rien, ils dévoilent avec dérision leurs talents d’acteurs, de compositeurs, de musiciens et ça fait un bien fou.

Jusqu’au 21 juillet (relâche le 17). 21h10. 14 et 20€. La Manufacture. 2 bis Rue des Ecoles. Avignon.


‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

Pour cette 9ème édition concoctée par les élus de la mairie en partenariat avec le Festival Off d’Avignon, les Jeunes Vignerons de l’appellation et la Distillerie A. Blachère « Châto ‘Off les Murs » se veut culturel, divers et accessible à tous et attire chaque été des milliers de spectateurs dans un cadre à couper le souffle.

Ce lundi 15 juillet, Caroline Vigneaux Véritas ©Emmanuel Chandelier

La sélection propose :
– le lundi 15 juillet, Caroline Vigneaux Véritas
– le mardi 16 juillet, « Bel Ami » d’après le roman éponyme de Guy de Maupassant.
– le mercredi 17 juillet, soirée dédiée aux enfants avec « Le loup en slip » et « La folle histoire de France »
– le jeudi 18 juillet « Le dîner de cons »
– le vendredi 19 juillet pour la dernière soirée, Léon le Magicien dans un « Magic best of ».

L’espace de petite restauration ce lundi 15 juillet ©Emmanuel Chandelier

Les représentations ont lieu à 21h 30, mais auparavant, tous les soirs, dès 19h, le public est invité pour l’apéro au Bar à vins des Jeunes vignerons du village, Bar à Sirops de la distillerie A. Blachère et à une petite restauration servie sur planches, charcuteries, fromages, tapenade, anchoïade et melon.

Une semaine conviviale, familiale, bon enfant avec vue sur les vignes de Châteauneuf-du-Pape, le Rhône et même à l’horizon, dans le lointain, le Palais des Papes. Tarifs : 5€ enfants de plus de 11 ans – 10€ adultes – gratuit mercredi.

Ce lundi 15 juillet, le discours de présentation devant plus de 500 personnes de Yannick FERAUD, Conseiller Municipal en charge de l’Urbanisme – Aménagement, Circulation – Sécurité, Grands Evènements, Environnement, Cadre de Vie et Tourisme, Histoire et Patrimoine ©Emmanuel Chandelier

Du Lundi 15 au Vendredi 19 juillet 2024.
Cour de l’Ecole Camus – Av. Baron Leroy

Dès 19h00 :
Bar à vin des Jeunes Vignerons de l’AOC
Petite Restauration
Bar à sirops de la Distillerie A. Blachère
Ambiance musicale live

21h30 Représentation théâtrale

Office de Tourisme
04 90 83 71 08
accueil.chateauneufdupape@paysdorange.com


‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

Pas besoin de passeport pour se rendre dans ces territoires de la République qu’on dit souvent « perdus. » En fait, il s’agit d’un « seul en scène » de Xavier Berlioz, né en 1969 à Villeurbane et consacré à la 1ʳᵉ cité dynamitée en France en 1982, la « Barre Olivier de Serres. » Comme l’a été en 2001 à Avignon, La Tour Apollinaire avec ses 430 appartements, sur la Rocade.

À l’époque, Xavier Berlioz a 13 ans quand il assiste à l’effondrement de cette tour, dans un nuage de poussières de béton, de verre et de ferraille, dans un fracas qui brise son cœur et fait voler en éclats son enfance. C’est pour lui l’occasion d’évoquer sa jeunesse, son quartier, son copain dans l’immeuble d’en face, les petites gens, les Pieds-Noirs, les Harkis, le racisme, voire d’ostracisme.

Tour à tour, il évoque les stars de l’époque, Mireille Darc et Mireille Mathieu, Carlos, Marie Myriam, les émissions de Guy Lux, le feuilleton de la seule chaîne en noir et blanc de l’ORTF, Thierry La Fronde. Les déménagements de bric et de broc avec des sacs tricolores empilés et mal ficelés sur le toit des Ami 8 Citroën et des 405 Peugeot, le marchand de glaces qui klaxonnait au pied de la tour, l’été, et qu’on attendait avec impatience. Les vautours qui venaient chercher leur loyer en cash. Le berger rebelle du djebel aux mains tachées par le henné et les doigts jaunis par le tabac. « Tous les habitants vivaient là, dans ce melting pot, Monsieur Zaouche, l’épicier ouvert tous les jours et tard le soir et Monsieur Durant qui n’aimait pas beaucoup les étrangers ». Les riverains qui constataient « On n’est plus chez nous » après la Guerre d’Algérie, les Accords d’Evian et les bâteaux en provenance d’Alger qui larguaient sur la Joliette, à Marseille, leur cargaison humaine et exilée à jamais, de 800 000 Pieds-Noirs et 41 000 Harkis avec sur les murs des tags tracés au bitume : « La valise ou le cercueil » en guise de messages d’accueil…

Au bout de décennies de cohabitation chaotique, de ghettoïsation, de trafics en tous genres, de pauvreté, la mairie de Villeurbane a promis de « raser gratis » tous ces immeubles pour un lendemain meilleur. « La vermine » comme l’appelaient certains, était assiégée. Les fenêtres murées, les locataires chassés, parfois relogés loin, très loin. Le terrain, entre bitume et béton, était « de plus en plus vague » explique Xavier Berlioz, la vie a disparu à petit feu, la mémoire non. Cet « holocauste urbanistique » a été effacé, rayé de la carte pour faire place nette. De lieu de vie pour des centaines de familles, il est devenu no man’s land. 

En une heure, nous passons du rire aux larmes, de l’insouciance de l’enfance au drame. « La cité j’y retourne quand je veux », conclut l’auteur-interprète de ce « Voyage en territoires perdus ». Une « Symphonie Fantastique » de mots, d’émotions, de tendresse, de nostalgie signée Berlioz. Pas Hector, mais Xavier Berlioz, en collaboration avec Sabrina Delarue. À voir absolument jusqu’à dimanche 21 juillet à 10h50.

Xavier Berlioz, auteur, comédien et metteur en chène de ‘Voyage en territoires perdus’.

Contact : Théâtre des Béliers – 53 Rue du Portail Magnanen – Avignon


‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

Le groupe Merci se joue des contes de Charles Perrault

Le groupe Merci, qui nous vient de Toulouse, aime maintenir dans ses choix artistiques « des îlots pour s’exposer aux questions qui maintiennent éveillés et pour creuser nos inquiétudes. Des îlots pour dire avec drôlerie nos catastrophes, nos colères, nos inquiétudes sans chercher la fin réconciliatrice. » Il aime les sujets tabous : dans le In en 2022 à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon, il dialoguait volontiers avec les morts. Dans la charmante cour du Musée Angladon, il s’empare des contes de Charles Perrault réécrits par l’auteur contemporain Emmanuel Adely. 

De l’importance des contes de fées

On a beaucoup écrit sur les contes, leur utilité, leur rôle de médiation, capables de guérir, soigner ou aider à grandir selon Bruno Bettelheim ou Françoise Dolto. Ici point de circonvolutions psychanalytiques : le constat est dur et brut. Nos « héros » d’hier sont encore ceux d’aujourd’hui. Seule la langue a opéré un déplacement. Les riches en yacht n’ont rien à envier aux rois et reines d’antan. Les princesses d’hier sont les népo baby d’aujourd’hui. Les questions d’inceste, de domination, de pauvreté sont toujours des réalités. #MeToo a pris le relais pour nous conter des histoires qui n’ont rien de fictif. 

En guise d’introduction

L’entrée en scène sur un drôle d’engin à chenilles des deux comédiens donne le ton : on rira, mais on n’éludera rien. Campés sur un terrain de golf, ils entament un dialogue ping-pong, jouent du contre point, et plantent le décor d’un monde résolument moderne de réseaux sociaux, jets et soirées privées, avec des hommes riches, laids et vieux et des femmes idiotes, jeunes et belles. Mais ça n’existe que dans les contes de fées n’est-ce pas ? Il était une fois… mais ça se répète tout le temps.

Trois contes et quelques

Au cours du spectacle, trois contes seront totalement identifiés et racontés : Peau d’âne, Le Petit Chaperon rouge et Barbe Bleue. Mais la pomme lancée par un club de golf ou les cailloux semés en interlude nous incitent, même longtemps après le spectacle, à revisiter dans notre tête tous les contes de notre enfance et on ne peut que frémir devant la pertinence et la modernité malheureuse de ces histoires. 

Un ressort comique, une langue incisive, des comédiens qui ne s’en laissent pas conter

Il y a bien sûr le récit, qui est transposé dans un monde «  altermondialiste, écologique et anticapitaliste » avec des zadistes, des clodos, des accros, des influenceuses… Mais le rire vient aussi de la construction des histoires qui cochent tous les codes et invariants du conte : univers merveilleux avec des personnages hors du commun qui vont connaître des aventures flamboyantes etc. Les détails de rêve sont conservés, le principe d’énumération aussi.  Et les comédiens évoluent précisément, mais librement dans cet entre-deux spatio-temporel. 

Quand l’enfant devient une proie, le rire s’éteint

La première partie du spectacle nous a mis en confiance et permis de rire de tous les travers de notre société moderne. Quand Lou — fille ou garçon — entre dans l’antre de Mère Grand qui peut être « un professeur, un journaliste, un homme politique, un universitaire, un écrivain… » même les cigales se taisent. On ne peut s’empêcher de se tourner vers Charles Perrault, dignement installé au premier rang, un peu gêné, arborant une moue suffisante… et le gazon extirpe les cadavres de plusieurs siècles de silence. 

Il était une fois…..une fois de trop quelquefois. 

Jusqu’au 21 juillet. Relâche le 17. 10h30. 14 et 20€. Musée Angladon. 5 rue Laboureur. Avignon. Billetterie sur place ou www.lamanufacture.org


‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

La Compagnie basque Hecho en casa a planté le décor cette année dans la grande salle du gymnase de Présence Pasteur. Le public est installé sur des gradins de part et d’autres d’une grande table de ferme qui servira de plateau pour nous servir… l’histoire d’une vie peu commune. 

Née en 1922, Blanche est une petite vieille espiègle et fort sympathique même si quelquefois son sourire cache des grimaces équivoques. Elle nous invite au grand banquet de sa vie. Cette fiction librement inspirée par la propre épopée familiale de l’autrice et comédienne Mélanie Vinolo nous touche immédiatement tant son appétit de vivre et de jouer est communicatif. 

Le fil conducteur de ce spectacle est la recette du bonheur

Sa vie n’a pas toujours été facile : le travail à la ferme avec les corvées, le départ pour la guerre de son frère adoré, sa mère sévère face à une tante plus magnanime, ses lectures de Boris Vian ou de Lorca, l’émotion du premier baiser, le départ vers la capitale. Sa mémoire vacille, les fantômes du passé surgissent de l’armoire quand ce n’est pas l’infirmier de la maison de retraite où elle vit désormais qui la ramène à une réalité dont elle veut s’évader : l’heure est venue en effet de tirer sa révérence, mais Blanche veut nous faire un dernier cadeau et soigner son départ. En cuisinant une improbable soupe aux légumes, elle compte bien nous donner une ultime recette de vie. De l’action surgit un souvenir, d’un regard une anecdote fuse, et en un tour de cuillère à pot, entre farine, neige ou plumes, l’histoire d’un siècle est reconstituée avec tendresse. 

Une mise en scène intuitive qui reconstitue le puzzle d’une mémoire vacillante 

La grande table sert de lieu d’ancrage. On y mange, on y danse, on y dort, c’est un quai de gare ou le toit de la grange. Elle conduit vers la grande armoire qui recèle tous les secrets d’une vie et dont les portes libèrent la mémoire de Blanche. Les trois autres comédiens qui jouent plusieurs rôles excellents dans des registres très divers. Une soirée pimentée, mais néanmoins poétique. 

Jusqu’au 21 juillet. Relâche le 15. 22h. 8 à 19€. Présence Pasteur. 13 rue du Pont de Trouca. Avignon. 04 32 74 18 54.


‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

Audrey Baldassare est l’étoile montante de la Télé en participant à la saison 1 de Comedy class sur Prime vidéo, également à l’émission 69 de Kyan Khojandi sur Canal +, dans Génération Paname à la Cigale sur France TV et dans Pride show sur Comédie +. Là ? Elle est à Avignon !

Avignon intramuros, sous un soleil de plomb, dehors. Dedans ? La pénombre règne dans la salle du Roi René. Audrey commence son show dans le noir parce qu’elle est timide… Ou pas. Ou si, juste au début.

Parce qu’elle a un fort caractère la demoiselle en salopette.
Normal, elle a gagné déjà de nombreux combats en affrontant le monde, ou, parfois, en le câlinant, c’est selon, avec courage et détermination. Elle possède aussi ce que peu d’entre nous ont : du courage en toutes circonstances et la résolution d’être juste, partout dans sa vie. Juste avec elle-même, avec son entourage, dans la cabine d’un camion de pompier avec des accidentés. Ben oui, elle a été pompier. Ou en plein bivouac de nuit à l’armée, Famas –fusil d’assaut- à la main, parce qu’elle a aussi goûté à l’uniforme. Elle est vraie en toute circonstance et cela lui a valu pas mal de savoureux passages, qu’elle nous livre parfaitement décrits ici.

Son secret ?
Une première vie passée dans un village de montagne où elle a beaucoup observé les êtres humains et les chamois, qui, en passant, sont complètement défoncés lorsqu’ils sautent comme des cabris au bord du précipice parce qu’ils ont brouté de la beuh, véridique et scientifiquement prouvé !

On salue la performance de l’écriture,
de la posture, sa façon inimitable de conter les aventures d’une vie si richement dévoilée, son courage d’être elle-même et aussi de dire l’indicible ce qui, l’air de rien, dédouanera à n’en pas douter filles et garçons. Dans la salle pleine à craquer, un fan club sans cesse renouvelé hurle, se lève et applaudit. Un vent de fraîcheur et de modernité souffle sur les tentures anciennes de cet ancien lieu sacré. Quel bonheur cette jeunesse !

Les infos pratiques
Théâtre du Roi René. Audrey Baldassare ‘Hors piste’. 13h35. Durée 1h. De 14,5 à 21€. A partir de 12 ans. Jusqu’au 21 juillet 2024. Relâche le 15. 4 bis, rue Grivolas, Avignon. 04 13 68 06 59. www.theatreduroirene.com


‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

La compagnie Circus I love you vous attend sous son chapiteau pour un spectacle familial de qualité. Dès l’entrée nous sommes accueillis en fanfare et le swing en live ne nous quittera pas.

Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont  passionnés et élégants dans l’effort. Ils représentent et perpétuent les valeurs du cirque traditionnel tout en le renouvelant : solidarité, amour du groupe, de la famille, du partenaire, de la musique et du public. Ils ? Ce sont les artistes, musiciens, acrobates de la Compagnie suédoise Circus I love you et ça tombe bien car leur spectacle n’est qu’Amour.

Des duos sensibles et maîtrisés

Trapèze, jonglage, roue cyr, funambule, acrobaties, voltiges, cerceaux, les duos se succèdent et on comprend peu à peu que les accolades données en début ou en fin de prestations ne sont pas factices : c’est réellement sous les feux de l’amour  et de la confiance entre eux et avec le public que ces prouesses ont pu se réaliser. Ils se réconfortent, se félicitent et ces moments de tendresse nous permettent de reprendre notre souffle.

Ajoutons que la générosité qu’ils nous ont témoignée va au -delà du spectacle : ils ont distribué plus de 500 places à Culture du Cœur afin de rendre accessible à tous pendant la durée du festival, le cirque , art populaire par excellence. Il est prudent de réserver.

Jusqu’au 19 juillet. Relâche les 11 et 18. 21h. 10 à 15€. Kabarouf. Chemin des canotiers. Ile de la Barthelasse. Avignon. 06 31 38 39 56


‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

Il ne vous reste que les mardi 9 et mercredi 10 juillet pour découvrir cet ovni réjouissant de théâtre contemporain : un entrelacs de La Dispute et de L’Épreuve de Marivaux à la sauce Robin Ormond, metteur en scène dramaturge à l’académie de la Comédie Française.

De la Dispute, le metteur en scène a retenu l’expérience machiavélique du Prince : quatre enfants, deux garçons et deux filles, sont élevés loin de tout, étrangers les uns aux autres… Ici, les personnages vivent en colocation dans un immeuble parisien. De L’Épreuve, on garde le stratagème élaboré par Lucidor afin de connaître la valeur de l’amour que lui voue Angélique. Ensuite, le spectateur est libre de se perdre ou pas, de se raccrocher à ces deux histoires ou de se laisser porter par cette adaptation très libre de Marivaux, servie par de jeunes comédiens inspirés. 

Une histoire d’amour et de manipulation entre 2 temporalités et repères spatiaux

Création sonore venant des bas fonds, voile noir partageant la scène, costumes, débit rapide mais précis, tout concourt à entretenir un trouble et à nous placer, nous spectateurs, dans un entredeux pas forcément confortable, où on se perd un peu, mais n’est-ce pas voulu ? L’exercice est brillant, le montage original, les dialogues réjouissants (même si on en perd un peu tant le débit cher à Marivaux est rapide), un deux-en-un efficace malgré tout. 

Mardi 9 juillet. Mercredi 10 juillet. 13h40. 17 et 25€. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.


‘Inavouable’, un duo de chant et de charme à la Manufacture

Mais qui est Sam Karmann ?

Voici le récit passionnant d’une quête d’identité. Sam Karmann, on le (re)connaît de la série Navarro dans le rôle de l’inspecteur Barrada pour les plus âgés d’entre nous ou dans des rôles au cinéma plus récents : Les Couleurs de l’incendie (2022)  ou Heureux gagnants (2024). 

On sait moins qu’il s’est appelé tour à tour Samir, Dominique ou Sam. Il nous délivre ici le secret de famille qui l’a construit. « Et moi qui croyais que j’étais devenu comédien par hasard. »

Un « Monsieur tout le monde » qui cache bien son jeu

C’est une histoire qui va se construire sous nos yeux, patiemment, avec des rebondissements, des écarts temporels, des arbres généalogiques aux branches tortueuses, des déplacements d’Est en Ouest. Un thriller, une romance ? L’histoire de Sam Karmann, enfant de bourgeois égyptien ou fils de médecin juif ? Seule sa mère Colette lui dira. Ce spectacle lui rend aussi hommage avec pudeur. 

Un objet, un son et tout est évoqué

Le montage de ce spectacle (co-auteur Denis Lachaud) est ingénieux : il est simple et en même temps, il suit des circonvolutions uniquement évoquées par un bruitage, un objet ou un subtil déplacement. Sam Karmann cherche son identité et son métier. À travers le théâtre et sa puissance d’évocation, à travers le magnifique portrait de sa mère, forte femme de l’époque, à travers l’amour caché de son père biologique qu’il n’a pas eu le temps d’appeler papa, il dévoile un secret de famille peu commun. Porté par la musique de Pierre Adenot, dans les éclairages de Pierre Mille, au centre de l’univers sonore de Steven Ghouti en guise de décors, ce seul en scène foisonne de personnalités passionnantes. 

Jusqu’au 21 juillet. 12h25. 10 à 23 €. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.

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