22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Bilan du Festival Off, une année record avec presque 2 millions d’entrées

AF&C, association qui porte l’organisation du Festival Off d’Avignon, a dévoilé le bilan de cette 57e édition avec possiblement un record de 2 millions de billets vendus à la fin de cette semaine.

Quant aux autres chiffres, ils donnent enfin le poids de ce que le festival off représente : 40,2M€ d’impact économique, 300 000 festivaliers, 25 000 levers de rideaux, 1 491 spectacles, 1 270 compagnies dans 141 lieux.

C’est en déambulant dans les rues d’Avignon
que le pouls a été pris dès la première semaine du festival. Il y avait du monde, beaucoup de monde, sans attendre la deuxième semaine comme ça avait souvent été le cas, antérieurement. Les salles se sont remplies très vite et les listes d’attente ont même fleuries, car oui, les festivaliers –dont près de 40% sont issus de la Région Sud- ont leurs théâtres fétiches, chaque lieu tendant vers une coloration de sa programmation qui saura tisser de solides liens avec ses festivaliers.

Si Harold David, le co-président d’AF&C avait coutume de dire que 2019
avait été l’année record du Festival Off, 2023 aura signé le retour en fanfare des festivaliers dans la cité papale, frôlant les 2 millions de billets d’entrée émis contre 1,7 million l’année avant Covid.

Théâtre des Carmes, Après coup, Copyright MH

Harold David et Laurent Domingos, les deux présidents d’AF&C,
qui se sont donnés pour feuille de route d’organiser le plus important festival de théâtre du monde, sont en passe de réussir leur pari, tout en foisonnant d’idées.
Ainsi l’on se renseigne opportunément avec Le programme du Village du Off, qui tête bêche propose le programme Forum pro pour évoquer des conférences, des tables rondes, et des rencontres –dont notamment avec 40 auteurs- ;

Y est inclus, Le son du off
au gré de 19 concerts ;

Un nouveau lieu destiné aux Pros et porteurs de cartes d’abonnement du Off à l’espace Jeanne Laurent, en partenariat avec Avignon Tourisme rythmé de showcases, d’ateliers, d’espaces de convivialité.

Le Tadamm
, guide jeune public du Festival off d’Avignon spécial enfant ;

La librairie du Off
ouverte tout le temps du festival ;

Les deux journées Pitchoun
ponctuées d’ateliers artistiques les 17 et 24 juillet pour les enfants de centre aérés afin de présager Un futur Village du Off familles et enfants en 2024 ;

et Le prix Cultura
qui aura récompensé une pièce du Off, lui offrant1 000€.

L’épineuse question des dates 2024
L’arrivée des Jeux Olympiques en France rebat les cartes en termes de manifestations festives, d’accueil du public et de sécurité. Ainsi, le Festival d’Avignon et le Festival Off débuteront le 29 juin pour prendre fin le 21 juillet au soir.

Ce qui pose plusieurs problèmes 
Comme l’organisation de la fin de l’année scolaire pour les enfants ; L’installation précoce des festivals, la réservation des matériels, la venue des professionnels du spectacle déjà pris par ailleurs, la location des hébergements… Les organisateurs vont devoir anticiper les pénuries de toutes sortes…

Théâtre du Chêne noir, La Belle et la Bête Copyright MH

Les chiffres clef 2023
25 000 levers de rideaux ont eu lieu ; 1 491 spectacles ont été donnés par 1 270 compagnies françaises et 125 compagnies étrangères, pour 466 créations, 177 spectacles jeune public, dans 141 lieux complétés par 124 événements. Quant au nombre moyen d’artistes au plateau ils étaient 75% à être plus de 4 au plateau et 55% au maximum à deux.

Les chiffres du ticket Off 2023
165 349 Tickets’Off ont été vendus –contre 99 861 places vendues en 2019- permettant de financer le Fonds de soutien à l’émergence et à la création à hauteur de 125 500€ HT -contre un peu moins de 75 000€ en 2019 – plus précisément 74 895€-. 1 417 spectacles –sur 1 491- soit 86%, y étaient représentés contre 1 364 spectacles en 2019.

La billetterie
Le chiffre d’affaires de la billetterie devrait avoisiner les 27M€ -contre 12M€ en 2019- ! Ce chiffre se décline en presque 1,955 000 billets vendus dont 51% au tarif abonné, 34% en tarif plein et 15% en invitation (pros et proches). Le prix moyen du billet plein tarif est de 19,5€ et abonné de 14€.

Les cartes du Off
64 382 cartes d’abonnement ont été vendues contre 66 597 en 2019 dont 24 185 en ligne et 40 197 en direct des points d’accueil et vente Fnac.

Théâtre Chapelle des Antonins, Dans la solitude des champs de coton, DR

Bilan du Festival Off, une année record avec presque 2 millions d’entrées

Ce vendredi 22 juillet, La Cour des notaires, 23 bis rue Thiers à Avignon, propose à tous de venir assister à une bande annonce des spectacles du Festival Off. Le concept ? A partir de 19h, entre 8 à 10 troupes de comédiens ou musiciens offrent 10 minutes de spectacle devant un parterre de 100 à 150 personnes. Objectif ? Booster le bouche à oreille afin de remplir les salles des théâtres. Et à la Chambre des notaires de Vaucluse on a plutôt l’habitude puisque les Éclats de scène fêtent leur 17e édition sous l’actuelle présidence de Doris Nunez, notaire à l’Isle-sur-la-Sorgue. La dernière soirée aura lieu ce lundi 25 juillet à partir de 19h. Réservation pour les deux soirées ici.

L’idée de départ ? C’était de permettre aux troupes, en un seul lieu, de pouvoir être vues et écoutées dans les meilleures conditions, c’est-à-dire, sur une scène éclairée de projecteurs devant un public assis. Aux manettes ? Évidemment tout le staff de la Chambre des notaires partenaire depuis plus de 17 ans du Festival Off d’Avignon et les programmatrices et organisatrices des soirées Anne-Marie Constantin et Marie Morier, la première étant journaliste -elle a longtemps officié chez Vaucluse Matin-, musicienne et professeur de musique tandis que la seconde, également musicienne – elle est entre autres saxophoniste-, est la directrice de l’école Côté musique. C’est ainsi que lors des sept soirées de ce mois de juillet plus de 60 compagnies et 600 spectateurs auront pu se rencontrer et se donner l’envie les uns -sur les planches- et les autres -dans la salle-, de se retrouver.

Une soirée partenaire
Ce soir, la Cour des notaires recevra son partenaire de toujours, le cabinet Coutot Roehrig, à l’initiative de Pascal Vergnas, généalogiste et responsable Vaucluse. Ce nom-marque vous dit quelque chose ? Oui, il s’agit bien de la célèbre maison de recherche d’héritiers et de généalogie créée en 1894 dont l’aventure familiale et entrepreneuriale a été relatée, il y a peu, à la télévision. Il faut dire que Coutot-Roehrig est la 1re société européenne de recherche d’héritiers totalisant plus de 125 ans d’expérience, essaimant, dans le monde 46 succursales et forte de 300 collaborateurs, essentiellement des généalogistes, historiens et juristes.

La Maison Coutot-Roehrig
Leur mission ? Rechercher les héritiers dans le cadre d’une succession. L’objet de leur pérégrination ? Les biens vacants et sans maître ; la vérification de dévolution, de compte bancaire ou assurance-vie en déshérence ; la localisation d’ayants droit ; l’établissement de droits de propriété… Ils sont ceux qui reconstituent le puzzle de l’histoire familiale. Dans leurs tiroirs anciens, dans les méandres de leurs ordinateurs ? Plus d’un milliard de données sous les formes les plus diverses : les états civils, les recensements de population, les registres matricules pour les appelés. Qui fait appel à eux ? Les notaires bien sûr et aussi les avocats, les banquiers, les assureurs, les administrateurs judiciaires, les mairies, les copropriétaires et les particuliers.


Bilan du Festival Off, une année record avec presque 2 millions d’entrées

Le premier ouvrage de Delphine de ViganJours sans faim’ a été adapté en pièce de théâtre par Violaine Brébion et mis en scène par Xavier Clion. La pièce actuellement jouée au Festival off d’Avignon est sensible, intelligente, truffée d’humour et merveilleusement rendue au public. Une gageüre tant le sujet, l’anorexie mentale, plonge dans l’horreur. Et pourtant c’est bien, ici, un cheminement au cœur de l’être qui propose de nous grandir tous. Jours sans faim c’est actuellement au Théâtre des trois soleils à 14h50, relâche le 26 juillet, à Avignon.

On se rappelle l’incroyable roman ‘Rien ne s’oppose à la nuit’ de Delphine de Vigan qui aura accompagné la vie de plus d’un million de lecteurs. Pourtant, avant, il y eut «Jours sans faim» publié en 2001 sous le pseudonyme de Lou Delvig relatant le combat mi-fiction-mi-autobiographie d’une jeune-fille de 20 ans se battant contre l’anorexie. C’est justement le sujet dont s’est emparé Violaine Brébion, interprétant Laure, cette jeune-fille fragile qui ne pèse plus que 36 kilos frappant ainsi aux portes de la mort tandis que Xavier Clion, le médecin de l’hôpital, lui demande, inlassablement, de choisir la vie plutôt que la mort.

«L’anorexie mentale est une maladie très complexe. Une maladie de l’hypersensibilité et de l’appétit de vivre, un appétit si encombrant qu’il se retourne contre soi», explique l’écrivain Delphine de Vigan qui en a souffert de 17 ans à 20 ans et qui fut hospitalisée durant 6 mois, à 20 ans, à l’hôpital Bichat à Paris.

Delphine de Vigan, Violaine Brébion et Xavier Clion

L’interview

Delphine de Vigan
«J’ai porté ce texte très longtemps en moi, écrivant beaucoup à l’hôpital. Le médecin, qui me voyait rédiger sur mes petits carnets, me disait : ‘Alors, à quand le roman paru chez Stock ?’ C’était un peu comme un caillou resté dans ma chaussure.» A 35 ans, soit 15 ans après l’événement, jaillira ce texte.  «Je ne voulais pas que ce soit seulement un témoignage sur l’anorexie mais un matériel littéraire au même titre que l’amour, le deuil, la séparation. Le temps de l’écriture puis l’usage de la 3e personne du singulier m’ont permis de travailler l’humour, les personnages secondaires, la dramaturgie. Je voulais qu’il y ait une vraie sobriété, une tenue, dans ce texte.»   

Une pièce de théâtre pour aider les jeunes, les adolescents ?
«C’est plus un texte sur l’entrée dans l’âge adulte, presque un roman d’apprentissage, que seulement un roman sur l’anorexie, précise Delphine de Vigan. La maladie étant un symptôme à un moment de cette souffrance. Cela pourra, peut-être, éclairer quelque chose en eux. De nombreuses jeunes-filles m’écrivent me disant avoir lu le livre et en avoir été aidées. Certaines me disent avoir arrêté, le livre leur ayant fait peur, d’autres expliquent avoir été accompagnées par l’ouvrage lors de moments de guérison ou de reconstruction.»

L’écriture
«L’écriture de Delphine de Vigan m’a happée immédiatement, se remémore Violaine Brébion qui a rencontré Delphine de Vigan lors d’une signature dans une librairie. J’ai commencé par lire un livre, puis deux, puis trois, après je me suis dit qu’il fallait tous les lire parce qu’il y avait quelque chose. Je les ai lus dans l’ordre. Jours sans faim était donc le premier. L’évidence ? En le lisant, je me voyais déjà le dire, parler comme cela assez naturellement. Je voulais évoquer l’adolescence, ce difficile passage à l’âge adulte, ces moments compliqués que l’on vit à 15 ans. Ce texte m’est aussi personnel. Le porter avec Xavier Clion, avec qui je travaille régulièrement dans une immense confiance, en a fait cette pièce. Je désirais présenter ce travail aux scolaires, à des jeunes-gens à partir de la 3e, pour partager cette parole avec les premiers concernés. Au départ ? Ils ont longuement travaillé le texte de Delphine de Vigan avec leur professeur avant de le voir théâtralisé. J’ai ressenti de leur part de la distance, de l’assentiment ou parfois du rejet, avant qu’ils n’avouent connaître eux aussi des difficultés… Il y a comme un besoin de maturation chez eux, puis de libération de la parole.»

Le symptôme
«L’anorexie ? Elle a commencé pour moi lorsque j’ai eu le sentiment d’être trop tôt projetée dans le monde adulte, de ne pas avoir le matériel pour affronter cette période, se remémore Delphine de Vigan. Il y a des raisons, des faisceaux de cause qui s’additionnent pour provoquer ce symptôme. L’anorexie est avant tout une maladie de l’appétit de vivre, qui rend prisonnier de sa vie. Elle rend insensible, au sens physiologique premier du terme, au fond, on ne ressent plus grand-chose de ce qui se passe à l’extérieur. C’est d’ailleurs une manière de se protéger qui va se retourner contre soi. Le retour à la vie ? C’est retrouver l’autre. C’est lorsque Laure éprouve une passion. Et c’est ce que raconte le spectacle.»

Violaine Brébion interprète Laure et de multiples personnages dans Jours sans faim

Ce que j’aimerais dire
«Si le sujet peut faire un petit peu peur, à juste titre d’ailleurs, c’est surtout l’histoire d’une guérison, souligne Delphine de Vigan à propos de ‘Jours sans faim’, Violaine et Xavier se sont emparés du texte qui va vers la lumière, emmenés par les personnages secondaires au gré d’une adaptation fidèle au roman.»

Mon avis
Le texte de Delphine de Vigan, bien qu’adapté pour le théâtre, reste une fantastique ode à la vie. Celle de Laure malmenée par les circonstances qui aimerait bien vivre mais n’arrive plus à se nourrir. Pour autant, la pièce n’est ni triste, ni lente, au contraire, elle est puissamment rythmée, truffée de sourires, de rires, d’humour et d’impertinence. Cette jeune-fille bienveillante fait naître autour d’elle de nombreux personnages : des membres de sa famille, des amis, des compagnes d’infortunes qui libèrent çà et là les indices précieux de leur mal être. On est frappé par la bonté discrète, la retenue du personnel soignant, le texte écornant au passage les jugements à l’emporte-pièce d’une société livrée au 1er degré.
Ce que l’on a aimé ? La délicatesse et l’élégance du texte, le travail et la lumière de chaque saynète, tableau, apportant un éclairage différent sur les situations explorées, suggérées en filigrane, la richesse des liens qui se tissent entre les personnages et notamment avec le médecin qui, précautionneusement, amène Laure à préférer la vie plutôt que la mort. Dans la vraie vie, ce médecin deviendra d’ailleurs le plus grand spécialiste de l’anorexie mentale en France. Le jeu des acteurs dynamique, subtil et la mise en scène, pleine de trouvailles, sont d’une magnifique précision et vérité. Alors que le plateau plonge dans la pénombre et que l’aura des personnages s’évanouit, nous voici plus armés et éclairés sur le sujet. Jours sans faim nous pousse à être plus délicat avec l’autre et c’est déjà miraculeux.

Les infos pratiques
Jours sans faim. 14h50. Jusqu’au 30 juillet. Théâtre des 3 soleils. 4,rue Buffon à Avignon. 04 90 88 27 33. Réservation ici.

https://echodumardi.com/tag/festival-off-davignon-2/   1/1