Plus que 2 dates pour découvrir ‘L’Épreuve’ à la Scala Provence
Il ne vous reste que les mardi 9 et mercredi 10 juillet pour découvrir cet ovni réjouissant de théâtre contemporain : un entrelacs de La Dispute et de L’Épreuve de Marivaux à la sauce Robin Ormond, metteur en scène dramaturge à l’académie de la Comédie Française.
De la Dispute, le metteur en scène a retenu l’expérience machiavélique du Prince : quatre enfants, deux garçons et deux filles, sont élevés loin de tout, étrangers les uns aux autres… Ici, les personnages vivent en colocation dans un immeuble parisien. De L’Épreuve, on garde le stratagème élaboré par Lucidor afin de connaître la valeur de l’amour que lui voue Angélique. Ensuite, le spectateur est libre de se perdre ou pas, de se raccrocher à ces deux histoires ou de se laisser porter par cette adaptation très libre de Marivaux, servie par de jeunes comédiens inspirés.
Une histoire d’amour et de manipulation entre 2 temporalités et repères spatiaux
Création sonore venant des bas fonds, voile noir partageant la scène, costumes, débit rapide mais précis, tout concourt à entretenir un trouble et à nous placer, nous spectateurs, dans un entredeux pas forcément confortable, où on se perd un peu, mais n’est-ce pas voulu ? L’exercice est brillant, le montage original, les dialogues réjouissants (même si on en perd un peu tant le débit cher à Marivaux est rapide), un deux-en-un efficace malgré tout.
Mardi 9 juillet. Mercredi 10 juillet. 13h40. 17 et 25€.La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.
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Mais qui est Sam Karmann ?
Voici le récit passionnant d’une quête d’identité. Sam Karmann, on le (re)connaît de la série Navarro dans le rôle de l’inspecteur Barrada pour les plus âgés d’entre nous ou dans des rôles au cinéma plus récents : Les Couleurs de l’incendie (2022) ou Heureux gagnants (2024).
On sait moins qu’il s’est appelé tour à tour Samir, Dominique ou Sam. Il nous délivre ici le secret de famille qui l’a construit. « Et moi qui croyais que j’étais devenu comédien par hasard. »
Un « Monsieur tout le monde » qui cache bien son jeu
C’est une histoire qui va se construire sous nos yeux, patiemment, avec des rebondissements, des écarts temporels, des arbres généalogiques aux branches tortueuses, des déplacements d’Est en Ouest. Un thriller, une romance ? L’histoire de Sam Karmann, enfant de bourgeois égyptien ou fils de médecin juif ? Seule sa mère Colette lui dira. Ce spectacle lui rend aussi hommage avec pudeur.
Un objet, un son et tout est évoqué
Le montage de ce spectacle (co-auteur Denis Lachaud) est ingénieux : il est simple et en même temps, il suit des circonvolutions uniquement évoquées par un bruitage, un objet ou un subtil déplacement. Sam Karmann cherche son identité et son métier. À travers le théâtre et sa puissance d’évocation, à travers le magnifique portrait de sa mère, forte femme de l’époque, à travers l’amour caché de son père biologique qu’il n’a pas eu le temps d’appeler papa, il dévoile un secret de famille peu commun. Porté par la musique de Pierre Adenot, dans les éclairages de Pierre Mille, au centre de l’univers sonore de Steven Ghouti en guise de décors, ce seul en scène foisonne de personnalités passionnantes.
Jusqu’au 21 juillet. 12h25. 10 à 23 €. La Scala. 3 rue Pourquery de Boisserin. Avignon. 04 90 65 00 90.
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Dans l’intimité de la chapelle du Théâtre des Halles, l’heure est aux confidences
Issam nous accueille avec un large sourire : nous sommes déjà chez nous, avec lui, avec sa mère Malika, fil rouge de son premier spectacle. Lui ? Il s’appelle Issam et il est né à Cognac, en Charente. « Oui, mais avant, tu es d’où ? », lui demande-t-on sans cesse.
Issam Rachyq-Ahrad ne demande rien à la France
Il aime la France, le foot, il est comédien, il aime la langue de Molière assurément. Inutile de se poser des questions sur son identité ou son intégration même si on le lui rappelle souvent, on lui propose même de franciser son nom au moment de sa nationalisation.
Mais un événement national devient un violent déclencheur : le 11 octobre 2019, un élu du Rassemblement National prend violemment à partie une femme voilée — accompagnée de son fils de 10 ans — qui accompagne des élèves à une séance du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté justement pour les sensibiliser aux valeurs de la République.
Et là, tout remonte, telle une madeleine marocaine ! : les regards, humiliations, petites phrases et le silence de sa mère Malika, toujours digne, qu’il va tenter de briser. Ce spectacle lui donne la parole.
Un spectacle salutaire à laisser infuser comme ce rafraîchissant thé à la menthe servi à la fin du spectacle et à diffuser sans modération
Issam nous fait fondre : son sourire, sa tendresse envers sa mère, sa naïveté, son incompréhension, sa résignation quelquefois qui est en fait de la sagesse devant la bêtise humaine. Il est Issam, il est Malika, il est tous ces immigrés qui ont besoin de se justifier sans cesse et de prouver plus que d’autres leur amour de la République. Sans haine ni diatribes, mais avec un humour ravageur, il dresse aussi un portrait glaçant d’un versant de notre République.
Jusqu’au 21 juillet. 14h. 10 à 22€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51.
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On retrouve avec un immense plaisir la grande et très discrète Myriam Boyer. Cheveux en cascade, vêtue de noir, un immense sac à la main, la comédienne revisite son passé, empruntant la plume des grands, en résonnance avec son temps : Cocteau, Queneau, Trenet, Vian, Mouloudji…
La vie et l’amour Parfois, ses amants apparaissent, -excellent Philippe Vincent- subrepticement sortis de l’ombre, empreints d’une élégante et cruelle distance où les volutes de leurs cigarettes signifient en réalité, plus que leur présence. Si ce n’est, peut-être, cette tessiture de la voix, à la fois grave et onctueuse qui confère à ces hommes qui passent, cet habit de mystère.
L’appel des planches Myriam Boyer occupe la scène avec ravissement, pénétrée de ses retrouvailles avec le public dans cette ambiance si propre au Festival d’Avignon. Son visage qui a conservé les contours de l’enfance, l’éclat de ses yeux, et sa voix aussi gracile que forte offrent autant de profondeur que de légèreté aux poèmes choisis des grands artistes qui ont emmaillé une époque, la sienne, la nôtre.
Enfin, le final, plein de tendresse finit d’emporter le public tout près du cœur de Myriam Boyer. La présence de la comédienne et de Philipe Vincent ainsi que la mise en scène raffinée de Gérard Vantaggioli sans oublier le méticuleux travail des lumières de F. Michalet, opèrent du tout début du spectacle jusqu’à la dernière note. Myriam est le rayon de soleil et la tranquille rebelle essentiels au festival d’Avignon. Le public en est sorti conquis.
Les infos pratiques ‘Juste un souvenir’. Myriam Boyer et Philippe Vincent. Jusqu’au 21 juillet. 19h30. Durée 1h10. Tout public à partir de 12 ans. Relâche les 9 et 16 juillet 2024. Théâtre Le petit chien. Tarifs 23€ et 16€.76, rue Guillaume Puy à Avignon. 04 84 51 07 48.
Philippe Vincent et Myriam Boyer Copyright MMH
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Un décor à faire frémir
Imaginez : vous entrez dans la salle et vous êtes en réalité à plus de 300 mètres de profondeur. Dans le noir, des bruits, et une voix off qui nous rappelle en quelques minutes l’histoire des corons, des houillères. La reconstitution de la mine est hallucinante et angoissante. Bennes, rails, soutènements, charbon…..soudain, un bruit, la lampe vacille, un survivant apparaît. Nous venons de vivre le drame en direct et pénétrons pendant une heure dans un huis clos dont nous ne sortirons pas indemnes.
Un hommage à ces travailleurs de l’ombre
Parler de la mine, des conditions ouvrières de cette époque, c’est parler aussi d’une région, le Nord-Pas-de-Calais, bassin minier par excellence. Une région qui a accueilli des ouvriers de pays et de religions divers. : près de 29 nationalités. Les deux auteurs de la pièce Kader Nemer – qui joue aussi le rôle d’Ahmed – et Hugues Duquesne ont souhaité rendre hommage à leurs aïeux, respectivement algérien et polonais.
Une leçon de vie
Nous les retrouvons sur le plateau, bloqué dans une poche d’air. Les frontières s’estompent, la hiérarchie aussi. Il ne reste que deux hommes, un algérien et un polonais, qui vont s’épauler afin de ne pas sombrer. Les souvenirs remontent, les regrets aussi. L’espoir renaît quelquefois – on entend des souris, donc il y a de l’oxygène – et si on n’entend pas de canaris, qu’importe, il suffit d’avoir de l’imagination ! On fait des promesses de se revoir au pays, on invente un banquet polonais ou des plats arabes, on s’apprend mutuellement quelques mots de son pays.
De cet espace angoissant et oh combien claustrophobe va surgir des étincelles de vie et de fraternité.
Jusqu’au 21 juillet (relâche les lundis). 19h25. 16 à 22,50€. Théâtre du Roi René. 4 bis, rue Grivolas. Avignon. 04 13 68 06 59.
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Inlassablement, depuis 27 ans qu’il est installé Rue des Lices, Greg Germain, l’ancien président du Off d’Avignon, directeur du Théâtre de La Chapelle du Verbe Incarné, se bat pour donner une visibilité à la culture des départements et territoires de ce petit bout de France d’outre-mer.
Greg Germain prône l’égalité des chances, il insuffle un nouvel élan à la création, il met en perspectives toutes les identités culturelles, les imaginaires qu’elles incarnent, que l’on soit guadeloupéen, martiniquais, mahorais, polynésien ou réunionnais. « Le 1ᵉʳ enjeu de cette aventure humaine est de faire en sorte que l’originalité et l’identité d’Outre-Mer soient reconnues comme des éléments de la richesse culturelle de la France d’aujourd’hui. »
Un métissage qui favorise les rencontres et les échanges avec les autres metteurs en scène, comédiens et créateurs de l’Hexagone. Un brassage qui fait émerger une culture différente, avec une trentaine de compagnies invitées du 5 au 21 juillet à Avignon. « Entre les 2 tours des élections, je n’ai pas trop le goût de la fête », précise-t-il lors de la conférence de présentation du programme 2024. « Cette déferlante extrême m’interroge. Qu’avons-nous fait de mal pour en arriver là ? Cette vague nous parle de repli sur soi, d’exclusion, de peur de l’autre. Or, Aimé Césaire nous a appris à nous ouvrir aux autres. Aucun métissage n’a donné de dégénérescence, les musiques créoles ou brésiliennes apportent plutôt du bonheur et de la jubilation. »
Il a ensuite laissé le micro à la codirectrice de la Chapelle du Verbe Incarné, Marie-Pierre Bousquet, pour décliner le programme. Elle a d’abord rappelé l’existence d’un « PASSTOMA » à 25€ pour assister à tous les spectacles, même quand on a peu de revenus. « Pour que la culture soit accessible au plus grand nombre comme l’avait souhaité Jean Vilar. »
Un temps fort, le jeudi 18 juillet à 10h, la venue de l’ancienne ministre de la Justice, sociologue, Christine Taubira, qui a donné son nom à une loi qui reconnaît la traite et l’esclavage en tant que crimes contre l’humanité. Auteure notamment d’Egalité pour les exclus : le politique face à l’histoire et la mémoire coloniales, elle lira des pages de l’afro-américain d’origine jamaïcaine Claude McKay, qui a inspiré le concept de « négritude ».
Tous les jours sauf les lundis 8 et 15 juillet, l’affiche propose six spectacles : ‘Kal’, ‘Elles avant nous’, ‘Moi, Kadhafi’, ‘Olympe’ (sur Olympe de Gouges, autrice de La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, qui sera interprétée par Firmine Richard), ‘Cette guerre que nous n’avons pas faite’, et enfin, ‘La supplication’ (Évocation, après la catastrophe de Tchnernobyl, avec des témoignages bouleversants de journalistes, chercheurs, paysans, enseignants, qui nous amènent à nous interroger sur ce qu’est le sens de la vie). Du mercredi 10 au dimanche 14 à 11h45 sera joué ‘Tropique du Képone’ et du mercredi 17 au dimanche 21 à la même heure ‘Maïwenn, 16 ans et demi’. Il sera aussi question le 12 juillet à 15h avec l’Université d’été de La Nouvelle Sorbonne de ‘Scène et créolisation des arts’.
En tout, une quinzaine de rendez-vous (théâtre, rencontres, tables rondes, conférences, lectures…) ont été concoctés par Marie-Pierre Bousquet et Greg Germain.
Contact : 21G Rue des Lices Avignon. reservation@verbeincarne.fr / 04 90 14 07 49
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Des inquiétudes pour la tenue du Festival Off d’Avignon ?
Nenni, pour preuve, des avant-premières qui ont démarré dès le mois de mai pour le plus grand bonheur de la presse locale et des Avignonnais. Preuve s’il en est que certains théâtres ne se contentent pas de louer des créneaux, mais permettent la promotion des spectacles bien en amont. Les compagnies peuvent ainsi s’installer et aborder le festival tranquillement et nous, locaux, savourer des spectacles – pour la plupart des créations — dans des conditions plus sereines.
Les enfants du Diable de Clémentine Baron
Les enfants du Diable, ce sont ces enfants nés sous le règne terrible du couple Ceausescu en Roumanie, qui étaient enlevés et séquestrés dans des « pouponnières » dans des conditions inimaginables. L’autrice et comédienne Clémence Baron replace avec justesse sa propre histoire (sa sœur adoptée roumaine) en créant une fiction émouvante (la rencontre d’une fratrie) sur fond d’images d’archives qui dès le début du spectacle nous éclairent sur ce drame qu’a connu la Roumanie. Le texte est percutant, la mise en scène nerveuse et les comédiens bouleversants. Jusqu’au 21 juillet (relâche les lundis 8 et 15). 11h30. 15 à 22€. Théâtre de l’Oriflamme. 3-5 Portail Matheron. 04 88 61 17 75.
Elle ne m’a rien dit de Hakim Djaziri
Elle, c’est Ahlam Sehili, victime d’un féminicide en 2010. Quand sa sœur Hager rencontre l’auteur et metteur en scène Hakim Djaziri, ce sont ses premiers mots « Elle ne m’a rien dit. » Dans cette phrase, on sent la culpabilité bien sûr, la sidération, la peine, mais on comprend que le combat qu’elle va mener ensuite sera une manière de dire, de le raconter et d’être entendu. Le spectacle est découpé en quatre tableaux, de l’enfance d’Ahlam à sa mort et ensuite le parcours judiciaire mené et gagné par Hager. La mise en scène est maîtrisée et porte ce sujet oh combien douloureux avec justesse. Les comédiens qui jouent plusieurs protagonistes rendent crédible et surtout accessible à notre entendement ce fait divers. Jusqu’au 21 juillet (relâche les mardis 9 et 16). 12 à 22€. Théâtre de l’Oulle. 18 Place Crillon. 09 74 74 64 90.
Faire Commune
Une reprise salutaire que ce théâtre citoyen : retracer en 1h30, 150 ans de l’histoire du mouvement ouvrier français avec humour et en musique. Ce voyage historique passe également par la création de la ville de Malakoff dont l’histoire est passionnante et est aussi le fil rouge du spectacle. Ça chante, ça danse, ça crie et au final « Aujourd’hui, on fait quoi ? », se demandent nos cinq comédiens et comédiennes qui élaborent en direct ce spectacle, une sorte de mise en abyme lors de répétitions avec pauses et interrogations. Jusqu’au 21 juillet. Relâche 8 et 15. 5 à 15€. Bourse du Travail. 8 rue de la Campane. 06 08 88 56 00.
Vieilles
On avait beaucoup aimé leur spectacle de rue, Les Mamées, joué au Kabarouf au Off 2022. Il était déjà question de femmes, de vieilles révoltées et leur humour avait fait mouche. Dans cette nouvelle création, nous les retrouvons dans un Ehpad, 3 centenaires qui ne veulent rien lâcher. Vieilles est né d’une écriture du réel fondée sur les interviews de vieilles femmes (connues ou non, en institution ou pas…). On aborde les conditions de vie, la sexualité, le corps qui fout le camp. Tout est juste, quelquefois cruel, quelquefois tendre. Les 3 – jeunes — comédiennes ont souhaité révéler leurs invisibilités et leur rendre ainsi hommage. Un spectacle nécessaire. Jusqu’au 21 juillet. Relâche 8 et 15. 6 à 17€. La Scierie. 15 Bd du Quai Saint Lazare. 04 84 51 09 11.
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Un son et lumière digne de Queen
Queen ? Ce groupe de rock britannique, originaire de Londres, formé en 1970 par Freddie Mercury, Brian May et Roger Taylor. Vous ne connaissez pas bien ? Qu’importe, car le sujet est ailleurs. Bien sûr, les fans de Freddie Mercury reconnaîtront les tubes, les époques et les shows s’ils ont eu la chance de le voir à l’époque. Pour les autres, c’est un seul en scène musical énergique. C’est réglé, digne d’un Olympia, musique, lumière, déplacements : pas de temps morts, un vrai show et on en a plein les mirettes.
Une performance d’acteur pour un sujet sensible
Le comédien Thierry Margot l’admet : bien sûr, il aimait Queen, il était également fasciné par l’histoire des sosies, mais il avait aussi un compte à régler avec son père. La difficulté de l’exercice était d’en faire une fiction où Freddie Mercury devenait un père de substitution pour un enfant peu valorisé à défaut d’être aimé. Ce spectacle punchy laisse aussi la place à des moments plus intimes où le comédien Thierry Margot se confie avec sincérité.
La musique peut sauver
C’est le message universel qui est délivré également dans ce spectacle qui peut sembler léger, mais qui fonctionne, car nous avons tous besoin de nous construire en dehors d’un modèle familial quel qu’il soit. Les moments de shows nous permettent de faire notre propre introspection pour découvrir que l’Art est salutaire et l’Amour indispensable dans une vie.
Jusqu’au 21 juillet (relâche les lundis 8 et 15 juillet). 22h20. 10 à 18€. Théâtre les Lucioles. 10, rue du Rempart St-Lazare. Avignon.
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En 2022, Danielle et Gérard fêtaient les 40 ans de leur théâtre avec comme ADN, l’esprit de troupe, le verbe, le partage, la joie et l’amour. En 2024, ils continuent quelle que soit l’actualité. Du 29 juin au 21 juillet, ils proposent 6 spectacles au « Chien qui fume » rue des Teinturiers et 7 au « Petit Chien », en face Rue Guillaume Puy.
Pour une fois, Clémentine Célarié ne sera pas là. En revanche, tous leurs amis, toutes les liens de fidélité qu’ils ont tissés au fil des ans seront visibles. A commencer par Le Grenier de Babouchka qui propose « Cyrano de Bergerac » avec une dizaine de comédiens survoltés mis en scène par Jean-Philippe Daguerre.
« La chienne de ma vie », un texte du journaliste littéraire du Figaro, Claude Duneton avec Alain Reibel accompagné sur scène par l’accordéoniste Michel Glasko. « Rita, la chienne de mes parents, était un peu ma petite soeur, moi qui étais fils unique » explique l’auteur.
« Mr & Mme Dieu » ou faut-il tout détruire pour tout recommencer? C’est le propos de Jeff Baron, avec notamment Jean-Pierre Bouvier dans la distribution. « Du charbon dans les veines », c’est une fois encore une création de Jean-Philippe Daguerre. Il montre la grandeur des petites gens, des mineurs de fond, ces gueules noires des corons chers Pierre Bachelet. Ces ch’tis souvent immigrés, qui se reconnaissent à travers le football et leur idole de l’époque, Raymond Kopa, le 1er français à avoir reçu le Ballon d’or en 1958.
A l’affiche également « L’odeur des azalées » avec deux comédiennes, Anne Canovas et Kim Schwarck deux femmes que tout oppose mais qui vivront une solide amitié. Dans « Les valises bleues », un texte et une mise en scène du patron du Chien qui fume, Gérard Vantaggioli. Où comment les histoires d’amour finissent toujours mal, de la passion à la désagrégation avec Stéphanie Lanier et Jean-Marc Catella.
« L’os à moëlle », le journal loufoque de Pierre Dac publié entre 1938 et 1940 mis en scène par Anne-Marie Lazarini pour 4 acteurs qui font vivre ce journalisme militant, rebelle, résistant qui fait cruellement défaut aujourd’hui. Autre spectacle à l’affiche : « Je ne veux pas sortir », un huis-clos carcéral avec un détenu qui ne veut pas quitter la prison. Ecrit et mis en scène par Jamel Khada.
« Le lavoir » ou paroles de femmes en 1914 créé en 1986 à Avignon, joué dans le monde entier. La mémoire de ces lavandières assignées à leur lavoir, entre lessive et brosse qui lavent le linge sale des bourgeois, « C’est l’âme de nos grands-mères qui pousse à l’esprit de sororité » explique Frédérique Lazarini qui met en scène, en alternance, pas moins de 16 comédiennes. Myriam Boyer revient avec « Juste un souvenir », des textes de chansons des années 30 à 70, écrits par Cocteau, Carco, Mouloudji, Vian et Trénet. Enfin « Amor à mort », sous-titré « Jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Blessures amoureuses, cruauté de la nature humaine, humour noir avec deux comédiens de « Plus belle la vie », Anne Décis et Avy Marciano.
En prime, des photos de notre confrère Bernard Sorbier sont exposées sur les murs du « Petit chien ». Celles qu’il avait prises en 1994 quand il avait couvert le Festival de Cannes avec Quentin Tarrentino, Jeanne Moreau, Bruce Willis, John Travolta, John Malkovitch et Christin Scott-Thomas sur la Croisette. Il avait alors 30 ans et le journal s’appelait « Le Provençal ».
Avant de passer à l’apéro, la rituelle soupe au pistou et la séelction de « Cotes-du-Rhône – Rive Droite » du vigneron Pierre Pappalardo, Gérard Vantaggioli a rendu hommage à ceux qui nous ont quittés trop tôt , Richard Martin, le pugnace directeur pendant 1/2 siècle du Théâtre Toursky, dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai à Marseille, le comédien Jacques Hansen et enfin l’auteur compositeur interprète avignonnais Guy Bonnet.