25 novembre 2024 |

Ecrit par le 25 novembre 2024

Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Alors que le Festival d’Avignon s’est tenu du 29 juin au 21 juillet et que le Off s’est déroulé du mercredi 3 au dimanche 21 juillet, la Chambre de Commerce et d’industrie de Vaucluse relaie la demande de mise en place par le Syndicat national des entrepreneurs de spectacles d’une indemnisation afin de compenser les pertes de billetterie des Festivals d’Avignon du samedi 29 juin au lundi 8 juillet, des compagnies et des structures de production présentes en Avignon.

Durée réduite des festivals, fin de l’année scolaire tardive et organisation puis résultats des élections, les festivals d’Avignon –In et Off- ont été impactés par des événements extérieurs qui auront amoindri les billetteries jusqu’à 50% du dernier week-end de juin à la fin de la première semaine de juillet.

C’est en tout cas le son de cloche porté par les professionnels du spectacle 
qu’ils soient les représentants de structures de production, compagnies ou lieux de spectacles auprès du Syndicat national des entrepreneurs de spectacles.

L’indemnisation
Cette indemnisation, à hauteur de 50 %, pourrait être calculée soit comparativement à 2023, soit en fonction de la jauge, précise le syndicat.

60M€ de retombées
La CCI de Vaucluse rappelle que le spectacle vivant et notamment le festival d’Avignon rayonne sur l’ensemble du territoire et constitue un gisement de 60M€ de retombées –l’impact économique du Off est estimé à 40,2M€. Ainsi, les deux festivals sont les plus grandes manifestations économiques du Vaucluse et également de la région Sud-Paca.
MMH


Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Un peu d’histoire

On connaît Napoléon Bonaparte, officier, général, premier Consul puis Empereur des français en 1804. S’il fut pour beaucoup l’artisan du redressement de la France après la Révolution, il reste associé ensuite à une France en état de guerre permanent, contre le Royaume-Uni,  la Russie, la Prusse, l’Autriche, et aux victoires d’Austerlitz, Iéna ou défaites telles Trafalgar ou Leipzig. On connaît moins le général Jean-Victor Moreau qui combattra aux côtés de Napoléon avant d’être incarcéré par celui-ci, accusé de conspiration.

Un peu de fiction

Ces deux hommes hors du commun méritaient de se rencontrer ailleurs que sur un champ de bataille. Ainsi en a décidé Soizik Moreau, universitaire et femme de lettres qui a imaginé une rencontre, plutôt une confrontation dans la prison du Temple. Nous assistons alors à une joute verbale extrêmement crédible, car nourrie de faits historiques avérés, dits par des personnalités exceptionnelles à leur manière. On s’attache au début à l’histoire des conquêtes guerrières que l’on connaît mal, aux diverses conspirations, aux faits reprochés à l’un et à l’autre. Soudain, comme une évidence, on est ailleurs : aussi près des révolutions, des guerres actuelles que de nos récentes élections législatives en France. Tout fait sens : la lutte pour garder le pouvoir, les stratégies employées, les trahisons débusquées, les personnalités qui émergent, le sens du devoir face aux valeurs de la République… ou le contraire.

Beaucoup de théâtre

Il fallait beaucoup de talents pour que cette fiction historique puisse nous tenir en haleine. Or, bien que connaissant l’issue, la confrontation est passionnante. Au-delà d’un texte extrêmement précis et rigoureux, l’interprétation de Jean-Louis Cassarino et Arnaud Arbessier est brillante, car juste de sobriété. Ils ont su à la fois s’effacer devant le texte tout en donnant de la chair à leur personnage. La mise en scène est surtout rythée par le ton de la rencontre qui varie entre le tutoiement et le vouvoiement, l’admiration ou pas réciproque, la familiarité qui surgit quelquefois. 

Un beau moment d’histoire qui présente deux visions du monde et qui devient ainsi universel.

Jusqu’au 21 juillet. 13h30. 12 à 20€. Théâtre des Corps Saints. 76 Place des Corps Saints. 04 84 51 25 75.


Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Jamais la Cour d’Honneur n’avait aussi bien porté son nom. Pendant près de 4h, elle honore une vie fictive dans une mise en scène sublime aux dispositifs scéniques grandioses servie par des acteurs d’une grande virtuosité.

Pourtant, les gradins se vident à chaque représentation, dès la première heure ou à l’entracte qui intervient au bout de deux heures. 

Mais qui a peur d’Elizabeth Costello ?

Sous ce nom se cache un personnage créé par l’écrivain sud-africain JM Coetzee, Prix Nobel de littérature 2003. Un personnage complexe, fantasque, volubile, borderline qui parcourt le monde de conférences en conférences, en « sept leçons et cinq contes moraux. » À tel point qu’il ne faudra pas moins de cinq comédiennes et un comédien pour l’incarner.

Une réalité augmentée, des fantasmes assumés

Bien plus qu’une mise en abyme, le spectacle créé par le polonais Krzysztof Warlikowski est conçu en tableaux, comme des instantanés de vie, quelquefois déroutants, mais qui prennent sens dans la continuité du spectacle qui devient dans sa deuxième partie plus intime avec une Elizabeth Costello vieillissante, plus apaisée, mais néanmoins toujours aussi outrecuidante dans sa méditation sur la mort, la vieillesse, la famille, la sexualité.  

Ne pas confondre lassitude avec ennui

Alors oui, nous arrivons en retard quelquefois pendant ce voyage qui va de l’Antarctique en Pennsylvanie, les paroles se perdent, les prises de position excessives envers la cause animale peuvent agacer, les thèmes récurrents, solitude, liberté, place de l’artiste etc… nous interpellent.

La lassitude n’est pas l’ennui, c’est juste l’envie de quitter le personnage, mais pas le spectacle. Le fil d’Ariane autour de ce personnage s’use, s’effiloche ou est carrément perdu selon le puzzle de sa vie. Qu’importe, le spectacle reste magnifique, à la fragilité vieillissante de l’héroïne répond la beauté de la scénographie de Malgorzata Szczesniak. On entre peu à peu dans la complexité de l’âme humaine, un processus effectivement qui se mérite. 

Le vent, l’heure tardive, le sujet qui se mérite, la gymnastique pour lire les sous-titres selon votre placement, la fatigue de fin de festival peuvent peut-être expliquer le manque d’unanimité pour cette création qui reste cependant exceptionnelle.

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Jusqu’au 21 juillet. 22h. De 10 à 45€. Palais des Papes. Cloître Saint-Louis, 20 rue du Portail Boquier, Avignon. 04 90 27 66 50. festival-avignon.com 


Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Le Club de la Presse du Grand Avignon et du Vaucluse a organisé la 18ᵉ édition de ses Coups de Cœur du Festival Off ce jeudi 18 juillet. Sur les dix pièces présélectionnées, trois ont reçu un prix :

  • J’aurais voulu être Jeff Bezos, du Collectif P4 au 11.Avignon, a obtenu une récompense de 500 € financée par les adhérents du Club de la Presse. Une satire déjantée de la société consumériste et de son empereur Jeff Bezos. La pièce a été récompensée pour la créativité de sa mise en scène et le jeu des acteurs.
  • Le Repas des Gens, de la compagnie L’Entreprise au Théâtre des Halles, délivre un véritable hommage au théâtre. Un directeur de théâtre invite Robert et sa femme à dîner. Mais le couple, qui n’est jamais allé au théâtre, ignore que le repas va se dérouler sur la scène, devant les spectateurs…
  • Sur le cœur, de la compagnie Le Théâtre du Baldaquin au Théâtre du Train Bleu, raconte l’histoire de femmes qui, un jour, perdent subitement la parole. Que se passe-t-il ? Cette étrange maladie préoccupe le monde scientifique. Cette pièce a été appréciée pour le talent des comédiens et l’originalité de la mise en scène.

Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Commençons par un lieu commun  

En toute simplicité, pour ne pas dire banalité, la dernière création de Baptiste Amann : Lieux communs est d’une terrible limpidité et efficacité, bref, on l’aime ! Découvert lors Des Territoires en 2021, Baptiste Amann n’a pas son pareil pour nous raconter à sa manière une histoire chorale autour de faits divers fictifs, mais néanmoins crédibles. Ici point de jugements ou de points de vue, juste trouver les bons filtres et la mise en scène pour travailler sa propre incertitude et trouver comment faire monde commun. 

Continuons avec Lieux communs

Le spectacle s’articule autour de quatre situations qui gravitent autour d’un fait divers fictif : la mort en 2007 par défenestration de Martine Dussolier, fille d’une personnalité d’extrême droite. Ces quatre situations vont évoluer dans quatre lieux différents, mais néanmoins toujours visibles sur le plateau par un jeu de superposition, étagement, transparence ou opacité. La mise en scène et en espace de Florent Jacob participe pleinement à la continuité narrative tel un long plan séquence alors que les propos des huit interprètes sont ancrés dans des situations immédiatement identifiables : coulisses du théâtre avant représentation, salle d’un commissariat, loge d’une chaîne de télévision ou atelier d’un peintre. 

Rencontre avec Baptiste Amann au lendemain de la représentation

Travailler la friction entre réel et fiction

« Je connais certains comédiens depuis plus de 20 ans. J’aime travailler avec eux la friction entre réel et fiction. Par exemple, quand j’ai construit le personnage d’Indra, réalisatrice corse par son père et gitane par sa mère, je cherchais qu’est-ce qui pouvait la relier à son père. Je voulais qu’elle soit d’une base ouvrière et je cherchais quelle activité industrielle existait en Corse. La comédienne elle-même corse m’a fait découvrir l’histoire de cette mine d’amiante en Haute-Corse, ‘l’enfer blanc de Canari’. Pour la scène de l’interrogatoire musclé dans le commissariat, chaque acteur a avancé ses pions par rapport à ce qu’il connaît de cette situation. Pour le conservateur du Musée Soulages à Rodez, il ne s’agissait pas pour moi de stigmatiser le personnage, mais d’être dans une fiction caricaturale choisie, dans le registre de théâtralité du bouffon. Avec les acteurs, je m’autorise sur les limites que chacun et chacune peut mettre de soi et comment moi, je peux distiller ça dans l’écriture. J’ai besoin que la fiction soit inscrite dans le réel. »

Chaque personnage est construit

Mon temps d’écriture est énorme. Je fais une sorte de biographie de chaque personnage. Chacun a un passé, présent et futur. Ensuite mon propos n’est pas de raconter l’argument de l’un ou de l’autre, mais de raconter ce qui se manifeste — lors d’une dispute par exemple — comment parfois, on est pris dans des situations qui nous coincent dans des stéréotypes. En cherchant à échapper à la caricature, on l’augmente dans les yeux de l’autre, d’où la situation d’incommunicabilité. 

Mettre de la fraîcheur dans la pensée, avoir une forme de sincérité qui avance avec pudeur, avec humour

Ma recherche de complexité dans les pièces que j’écris est nourrie par le fait d’avoir connu, navigué dans plusieurs mondes et milieux. Je peux être ainsi en empathie avec des catégories de gens que j’ai eu la chance de rencontrer. J’ai moins de jugement moral, car quelquefois, on décrypte des choses à travers un filtre qui n’est pas forcément le bon.


Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Chaque année depuis 18 ans, le Club de la Presse Grand Avignon-Vaucluse choisit quelques spectacles du Festival Off qui ont fait l’unanimité pour leur texte, leur créativité, leur qualité scénique, l’implication et le talent des artistes pour élire ses Coups de Cœur. Pour cette édition 2024, 10 pièces sont en finale.

Les 10 pièces sélectionnées par le jury du Club de la Presse Grand Avignon-Vaucluse, composé de professionnels de la presse et de la communication, ont été choisies selon plusieurs critères tels que : le fait qu’elles soient jouées pour la 1ʳᵉ fois à Avignon en 2024, écrites par des auteurs contemporains, interprétées par au moins deux comédiens sur scène pendant au moins une heure, à l’affiche pendant toute la durée du festival (du 3 au 21 juillet), tous publics. Ces spectacles ne peuvent pas être des spectacles de marionnettes, de mime, de musique, de cirque, de danse et des one man shows.

À l’issue de cette première étape, une liste de 10 spectacles ont été sélectionnés :

  • Poids des fourmis à la Manufacture
  • Prodiges à Présence Pasteur
  • J’aurai voulu être Jeff Bezos au 11.avignon
  • Séraphine au Théâtre de l’Etincelle
  • Et si c’était elle ? au Palace
  • Vieilles à La Scierie
  • La cantatrice chauve au Verbe Fou
  • Le Repas des gens au Théâtre des Halles
  • Sur le cœur au Théâtre du Train Bleu
  • Elle ne m’a rien dit à La Factory – Théâtre de l’Oulle

Les Coups de Cœur du Off seront délivrés ce jeudi 18 juillet à 18h30 au Village du Off.


Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Léviathan est le 3ᵉ volet d’un cycle de travail précédent — La vie invisible et Un sacre — de la jeune metteuse en scène Lorraine de Sagazan et de Guillaume Poix qui se sont immergés au cœur de notre système pénal afin d’en comprendre et en dénoncer les rouages

Le titre «  Léviathan » emprunté au nom biblique d’un monstre marin ou «  toute chose gigantesque et puissante »  annonce forcément le parti pris de ce théâtre documentaire. Parti pris sans appel, vu les faits et les chiffres attestés : surpopulation des prisons, peines sans effet dissuasif, récidives etc. Ce Léviathan, c’est notre justice qui nous submerge et nous broie. Ce spectacle veut proposer une alternative à la pensée dominante :  police, tribunal, prison.

Un spectacle pensé pour démontrer la violence et l’absurdité de la comparution immédiate

En cela, c’est une réussite. À travers trois affaires très mineures (vol, insultes ou défaut de permis) le traitement de ces affaires en pratiquement durée réelle est d’une violence, d’une absurdité, que l’on en rirait presque si les prévenus ne recevaient pas en quelques minutes quatre à six mois de prison ferme.

Cette évocation est merveilleusement montrée avec la gestuelle réglée au métronome des avocats, juges ou procureurs sous d’effroyables masques blancs face à la confusion physique et mentale des accusés écrasés et impuissants sous des bas déformant leurs traits.

Les accusés participent plus à une comédie humaine qu’à un procès

D’ailleurs, nous ne sommes pas dans un tribunal. Les personnages évoluent dans un chapiteau ? Un castelet ? Une arène ? Le voile tendu au-dessus plateau semble plus menaçant que protecteur. Le rouge des codes civils et des dossiers évoque un abattoir. Les chants, bruitage et bande son participent à la cacophonie ambiante.  Le spectacle tourne à la comédie musicale, les propos chantés s’élèvent dans des sphères inaccessibles pour l’accusé, il n’est pas dans le même registre de parole.  

Y a-t-il une vie en prison, après la prison ? Non, mais il y avait une vie avant

Certes une petite vie, une vie de petites délinquances, de petits méfaits insignifiants (chapardage, insultes). Or cette vie est niée, peu entendue et comprise pendant les quelques minutes de la comparution immédiate. Face à des avalanches de questions où les réponses ne sont pas attendues, où le flot chanté par l’accusation est ininterrompu ; le regard derrière un masque, l’accusé ne peut intervenir. Non seulement il n’a pas les codes, mais il n’existe pas. Les condamnations à de la prison ferme ne vont pas améliorer cette vie à la sortie. On reste quant à nous avec nos questions et nos doutes. 

16 minutes 43 secondes

C’est le temps qu’on nous laisse pour réfléchir à ce simulacre de justice, proposer des réponses, envisager une justice réparatrice ? Des peines de substitution ? Aucune réponse ne sera donnée, mais le spectacle a eu le mérite au moins de poser le problème, même s’il l’a fait d’une manière très /(trop ?) esthétisante.

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Jusqu’au 21 juillet. 18h. 10 à 30€. Gymnase du Lycée Aubanel. Rue Aubanel. Billetterie ici. Cloître Saint-Louis, 20 rue du Portail Boquier, Avignon. 04 90 27 66 50. 


Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Si on vous dit Coline Serreau ? On répond immédiatement Trois hommes et un couffin

Mais connaissez vous Coline Serreau la trapéziste ? La dénicheuse de talent hip hop, la metteuse en scène d’Opéras à Bayreuth, la présidente de l’académie Fratellini, bien sûr la réalisatrice de Trois Hommes et un Couffin mais aussi de La Crise avec Maria Pacôme.

Une seule en scène radieuse et décapante

Elle n’a pas changé : toujours son beau sourire et sa chevelure de lionne. Elle va nous raconter sans chichi sa « belle histoire », histoire d’une vie bien remplie avec de belles rencontres, des anecdotes cocasses et des dessous de tournages hilarants. Des documents d’archives sont projetés judicieusement pour permettre  de découvrir des pépites telles que l’Opéra « la Chauve Souris» monté en hip hop , André Dussolier s’essayant x fois à une réplique dans Trois Hommes et un couffin ou Maria Pacôme en tournage à l’abri d’une borie. On rentre aussi dans l’intimité familiale avec l’arrivée de la télévision, le branchement de la machine à laver , la recherche d’argent de poche. Bref un spectacle comme on les aime où à travers un personnage familier on (re)découvre une époque, des souvenirs qui ressurgissent, des pensées qui se rejoignent.

Il n’y avait que deux dates pour Coline Serreau à la Scala Provence correspondant aux deux lundis de relâche. Le spectacle peut se voir en automne 2024 au Théâtre Michel à Paris.


Perte de billetterie des Festivals d’Avignon et demande d’indemnisation

Alexis HK et Benoit Dorémus nous invitent dans leur loge

On a l’habitude de voir ces deux chanteurs dans des salles beaucoup plus grandes. Ici, ils choisissent de nous raconter leur amitié en chansons en nous invitant dans leur loge. 

Ils sont assis de part et d’autre d’une table : fleurs, fruits, verres d’eau tels qu’on se l’imagine. Il y a le silence avant l’entrée en scène, les blagues potaches pour évacuer le stress, les questions saugrenues, les accords de guitare. Ils se vouvoient avec distinction pour mieux nous asséner une chute triviale ou lourdingue assumée. Ils jouent autant entre eux qu’avec leurs instruments. 

Des chansons qui ne devraient jamais sortir des loges

Il y a des pensées, des secrets qu’on ne dit qu’à un ami. Avec l’Ami, on peut se dire l’impensable, l’inavouable. Ainsi sont leurs confidences « so british », un brin dandy avec juste ce qu’il faut de dérision et d’humour pour en saisir le propos tout en riant de bon cœur : on se moque des survivalistes, on mélange I Can See Clearly Now de Jimmy Cliff avec Marche à l’ombre de Renaud, on fustige le racisme et la misogynie de Melissa de Julien Clerc alors même que l’on entonne volontiers « Ce que tu es belle quand j’ai bu » d’Alexis HK. Dino, la tractopelle de Michel Fourniret ne peut être chanté que pour le public averti que nous sommes. Quand ils parlent de leurs expériences de concert en appartement à Conflans-Saint-Honorine pour compléter des cachets d’intermittents, ça sent le vécu !

Une belle parenthèse dans « leur carrière » que cette pause festivalière

On les connaissait sur scène pour la plupart d’entre nous, on les découvre, fragiles dans leur loge. On comprend que l’idée de ce spectacle est un bonheur pour eux, une histoire d’amitié et de parcours du combattant dans le paysage impitoyable de la chanson à textes en France. L’air de rien, ils dévoilent avec dérision leurs talents d’acteurs, de compositeurs, de musiciens et ça fait un bien fou.

Jusqu’au 21 juillet (relâche le 17). 21h10. 14 et 20€. La Manufacture. 2 bis Rue des Ecoles. Avignon.

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