22 juillet 2024 |

Ecrit par le 22 juillet 2024

Festival d’Avignon, Réguler le chaos…

Julien Gélas, co-directeur du Théâtre du Chêne noir à Avignon jette un pavé dans la marre. Pas question de se taire ni de laisser le Festival Off s’abîmer dans la médiocrité. Mais alors comment agir sur un marché dérégulé qui fait la part belle aux théâtres ‘rentiers’ qui louent leurs créneaux sans exigence de qualité ?

La recette ?  L’exigence de la qualité avec une sélection des spectacles ; une invitation collective des théâtres à s’engager dans la coréalisation (le partage de recette) et à un accompagnement appuyé des compagnies, pour leur communication et, enfin, donner une visibilité aux ‘vrais’ théâtres dans le catalogue du Off.  C’est en résumé ce que dévoile Julien Gélas dans ses propos.

De quelles dérives, selon vous, est victime le Festival d’Avignon ?

«Tout d’abord je souhaite remettre le sujet en perspective et dans son contexte. Je ne suis pas le festival. Mais j’ai grandi dans un autre festival que celui que l’on connaît aujourd’hui, qui avait un autre mode de fonctionnement et puis j’étais aux côtés de mon père qui est à son origine, qui, lui aussi a connu un autre mode de fonctionnement et une autre société. Donc, je reviens à qu’est-ce qui a fait l’identité et l’essence du festival d’Avignon Off autant que celui du In. Au début l’idée dominante était l’art et non pas l’activité économique, l’idée de la rentabilité.»

Un contexte marchand

«Evidemment, tout le monde a besoin de vivre, de gagner de l’argent mais le problème c’est qu’elles sont les priorités ? Qui sont les gens, les lieux et quels sont les fonctionnements qui font le festival d’Avignon ? Car le marché, l’économie ont totalement noyé et étouffé l’idée de l’art, de la qualité artistique.»

Mercantiles dérives

«Ces dérives-là sont dues au monde dans lequel nous vivons. C’est-à-dire un monde totalement dérégulé où il n’y a pas de règles, où chacun peut faire ce qu’il veut et comme il l’entend. Il est devenu banal de dire, maintenant, que le Festival d’Avignon est devenu un miroir aux alouettes avec des lieux qui louent des créneaux très chers à de jeunes compagnies. Il n’y a là aucune prise de risque de la part des théâtres et même pire, aucun risque artistique. Produire une compagnie dans son lieu est juste devenu un moyen de rente, une opération financière. Cette intention à elle seule pollue le festival d’Avignon. C’est contre cela que beaucoup de gens : artistes, compagnies, directeurs de théâtre, s’élèvent.»

Le moment du silence est le moment du changement

«Le moment du silence est le moment du changement et pour nous, celui d’acter certaines  évolutions. Le Chêne noir est un théâtre permanent et fait partie des 5 scènes d’Avignon conventionnées. A la différence des autres, nous sommes obligés de faire un festival réussi pour tenir toute l’année. Egalement nous faisons de la co-production, de la co-réalisation (partage des recettes) ce qui sous-entend de la prise de risque. On se bat pour que les compagnies soient remarquées, que les spectacles marchent. Ce sont également tous les changements auxquels aspire Pierre Beyfette président de AF&C (Avignon festival et compagnie) et avec lequel nous sommes sur la même ligne.»

L’urgence ?

«L’urgence ? Remettre l’éthique et l’artistique au centre des décisions car en demandant de la co-réalisation les directeurs de théâtre s’engagent à choisir un propos, un potentiel, un avenir avec des spectacles et des compagnies qui connaissent l’exigence de la qualité, de la profondeur du propos. En quelques mots : qu’est-ce que porte la scène ? Pourtant cette logique –qui devrait être celle de tout programmateur- est trop peu présente au festival d’Avignon. Le partage de risque engagerait le directeur du théâtre à concevoir un vrai travail de programmation.»

Les vrais théâtres

«Assurément, toutes les salles ne sont pas des vrais théâtres comme les bars et les restaurants. Ca a fait la magie du festival un moment et ça l’a dégradé aussi. Pourquoi ? Parce que pour accompagner les compagnies il faut un minimum de compétences comme celle de l’accompagnement technique. Les vrais théâtres qui s’intéressent aux artistes, à l’art sont peu nombreux, pire, il y en a de moins en moins. Et ce n’est pas une question de taille car de petits théâtres pourraient choisir de co-réaliser de belles pépites et ainsi se faire mieux connaître…»

Soyons précis

«Soyons précis. Ce n’est pas le Festival d’Avignon off qui va choisir ses spectacles mais chaque théâtre. C’est le mode de fonctionnement qu’il est important de changer avec ‘Comment chaque théâtre va choisir ses spectacles’, si le spectacle ne fonctionne pas le théâtre ne gagnera pas d’argent.»

Notre théâtre

«Nous faisons beaucoup de coréalisation et nous soutenons nos compagnies, notamment, en terme de diffusion de la communication et bien en amont du festival, poste financier onéreux et lourd pour les compagnies s’il n’est pas partagé avec le théâtre. C’est d’ailleurs ainsi que les 5 scènes d’Avignon fonctionnent. Nous invitons les autres théâtres à utiliser les mêmes leviers que nous pour aider les compagnies, partager les risques et proposer un festival d’Avignon de qualité, mais il n’y aura pas que cela. Nous réfléchissons à mettre en place des critères…»

Les reproches

«Je vois sourdre les reproches : C’est facile pour les 5 scènes d’Avignon de dire ça parce qu’elles sont subventionnées. Je réponds à cela que ces subventions nous servent à fonctionner à l’année de septembre à juin (spectacles, programmation, salariés). Les subventions ne sont pas là pour le festival. Les autres théâtres n’ont pas les charges que nous avons à l’année puisqu’ils sont fermés.»

Comment s’assurer du changement de paradigme ?

«Je ne sais pas. Ça sera peut-être imposé par Avignon festival et compagnies ? Il y aura débat, échanges. Des règles seront mises en place et ceux qui ne les respecteront pas ne figureront peut-être pas dans le Festival, en tout cas pas dans le catalogue du Off.»

L’affichage

«Je vous avoue que je suis partagé. Je pense que la planète et la nature valent plus que tout. Ce que nous vivons, les crises que nous traversons, montrent que l’environnement et la nature sont le 1er enjeu devant la culture et l’économie. L’affichage devra être encadré, normé, équitable mais pas supprimé. Il sera peut-être question d’espaces d’affichage. Un peu comme ce qui se fait avec le festival de Théâtre d’Edimbourg (qui regroupe 4 festivals de danse, musique, opéra, théâtre, cinéma et festival militaire s’étendant sur 3 semaines, depuis 1947, et aussi jazz, comédie, art, contes… en Ecosse).» L’enjeu ? S’éviter des tonnes de déchets qui menacent la nature. Il y a aussi le tractage auquel nous ne voulons surtout pas toucher. Le problème est complexe parce que le Festival d’Avignon c’est aussi la pluralité, l’effervescence, mais c’est aussi ne pas en faire un grand ‘bordel’.»

Nous avons cru que nous pouvions fonctionner sans règles

«Nous avons cru que nous pouvions fonctionner sans règles, aller plus loin et mieux sans rien faire or, c’est une illusion. Le philosophe Emmanuel Kant disait : ‘La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l’air dont elle sent la résistance, pourrait s’imaginer qu’elle réussirait bien mieux encore dans le vide.’ Il nous faut retrouver des règles saines, justes et équitables. C’est l’intérêt pour l’art qui doit primer.»

Les seuls en scène

Les spectacles seuls en scène (comédie) ou le one man show (humour) sont devenus si nombreux que l’on s’est demandé s’ils ne détourneraient pas le festival de son essence, pour des raisons économiques car, après tout, produire une personne sur scène revenait à moins cher que de produire une troupe, qu’en pensez-vous ? «C’est le même problème que ce que je viens de dérouler dans mon propos. Une compagnie compte 15 000€ pour acheter son créneau et à nouveau 15 000€ pour se loger, se nourrir sur place et faire face à ses frais de communication tout en évaluant ses rentrées à peut-être, au mieux, 12 000€. Elle se dit ‘je vais perdre 18 000€’. A y regarder on se dit qu’en venant seul ça coûtera moins cher et finalement non, car comment remplir une salle avec une personne sur scène ? Ça n’est pas simple du tout !»

Le modèle artistique

«Dans l’art il y a une prise de risque. C’est inhérent à nos métiers, à la création. Lorsque nous préparons un spectacle nous ne savons pas s’il rencontrera son public, s’il va réussir. Si nous allons à la rencontre du succès ou de l’échec. C’est vrai pour le propos choisi et c’est aussi la beauté de l’art. Nous sommes passés d’un festival d’Avignon conçu et réalisé par de vrais artistes qui prenaient des risques, il y a plus de 50 ans, à un marché où l’idée d’art est passée au second plan, pas par les compagnies mais par les lieux qui les accueillent.»

Après le Covid-19 la récession économique ?

«Beaucoup de gens nous soutiennent et disent qu’ils seront là, avec nous, dans nos salles, dès que cela sera possible mais il faudra du temps pour que la confiance se réinstaure. Des personnes auront, pendant cette crise du Covid-19, perdu de l’argent et feront peut-être d’autres choix que la culture. Nous nous attendons à des dégâts. Mais on sait aussi que la culture, si elle nous fait vivre, fait aussi battre notre cœur. C’est là que vivent nos émotions. Tout le monde en a besoin. J’espère que la rentrée de septembre nous sera favorable avec, bien entendu l’installation des mesures adéquates pour recevoir le public.»

Les chiffres 2019

Le Festival d’Avignon Off 2019 : 1 592 spectacles ; 1 134 productions présentées pour la 1ère fois ; 29 000 représentations ; 5 920 artistes.

 


Festival d’Avignon, Réguler le chaos…

Il sera parti comme il est arrivé il y a 18 ans en Avignon, discrètement. Philippe Grombeer, fondateur  et  ex-directeur de 2002 à 2011 du Théâtre des Doms à Avignon s’est éteint loin de nous, dans son pays natal, la Belgique, terrassé par le Covid-19

Nous ne pourrons pas exprimer notre peine ensemble. Tout a été évoqué très justement et unanimement sur les réseaux sociaux lors de l’annonce de sa disparition : générosité, bienveillance, curiosité, professionnalisme, formidable défricheur artistique, sens inné des réseaux, passeur hors pair, tisseur de partenariats. Son parcours professionnel sans faute – d’une Maison de jeunes alternative La Ferme, aux Halles de Schaerbeek à Bruxelles puis le Théâtre des Doms en passant par la coordination du réseau TransEuropeHalles ou la présidence de La Friche à Marseille –  force l’admiration. 

Et nous Avignonnais

Et nous avignonnais, amis-spectateurs avons envie de nous souvenir plus particulièrement de son passage au Théâtre des Doms et de la marque qu’il y a laissée avec Isabelle Jans et Xavier Yerles, la première équipe. Alors on se souvient de ‘Cité Nez Clown’ en partenariat avec les étudiants de l’université, de Festo Pitcho  pour les publics jeunes, de ‘Et Doc !’, de ‘jolis Courts de Mai’ au Cinéma Utopia, de ‘drôle de Hip Hop’, des soirées double jazz avec l’Ajmi club de jazz, des Nomades avec la Garance de Cavaillon, des apéro-jazz lors du Tremplin jazz, des résidences de création pour épauler les artistes belges émergents. Et puis, aussi, de la Fête de la musique, immanquable dans la cour des Doms, lieu festif quoique paisible. Toute l’année, Philippe Grombeer a su « Prendre position, prendre son temps, prendre-parfois-ses distances, prendre son pied….prendre et beaucoup donner ! ». Voilà ses propres mots dans un article paru lors du Xième anniversaire du théâtre, avant sa retraite bien méritée et pour la revue « Théâtre des Doms 2001-2011, voyage d’une décennie*.

Juillet 2002

Il y a aussi la claque prise dès juillet 2002 avec un In dans le Off comme disent certains : une  programmation collective, de qualité, engagée. Que du bonheur ! Et puis le principe des  générales, la veille de l’ouverture du festival où nous, avignonnais nous nous sentions insolemment chez nous, dans cette maison d’hôtes comme il aimait à le dire. C’était une évidence, presque une exigence de passer la journée aux Doms,  de voir les 6 spectacles avant ‘les parisiens et les touristes’. Et  Philippe qui nous attendait nonchalamment  à la sortie… avec son regard pétillant, nous laissant lentement parler en premier de nos impressions. Car il programmait sûrement par goût personnel mais aussi  parce qu’il était important, pour lui, de le faire pour des spectateurs curieux, éclectiques et exigeants. Il avait le goût du public autant que de l’œuvre. Alors merci Philippe car ton engagement et ton travail n’ont pas été vains. Beaucoup de ces évènements perdurent encore avec les formidables équipes successives d’Isabelle Jans et, depuis 5 ans, d’Alain Cofino-Gomez.

Le festival n’aura pas lieu, la cour des Doms ne sera pas animée en ce juillet 2020. Mais c’est toi l’artiste qui nous manquera le plus.                                   

Michèle Périn

*Théâtre des Doms. 1 rue des Escaliers Sainte-Anne. Avignon. 04 90 14 07 99. info@lesdoms.eu

 


Festival d’Avignon, Réguler le chaos…

Cécile Helle, Maire d’Avignon, vient d’adresser un courrier au ministre de la Culture pour lui demander la création par le gouvernement d’un fonds solidaire de soutien aux festivals, artistes, compagnies et acteurs culturels. Rappelant notamment l’annulation du festival d’Avignon et de son corollaire, le Off, dans la foulée, l’élue de la cité des papes explique que ces décisions, « si elles apparaissent de sagesse et de responsabilité, constituent un véritable cataclysme pour Avignon, tant d’un point de vue économique, touristique et culturel. »

« De nombreux acteurs du secteur touristique – je pense en particulier aux hôteliers, propriétaires de chambres d’hôte, restaurateurs, cafetiers – mais également tous les commerces de proximité qui participent à l’animation et au rayonnement de notre ville et de son centre historique, vont se trouver confrontés à de grande difficultés qui appelleront une solidarité de tous, Etat bien sûr mais également collectivités au premier rang desquelles la Ville d’Avignon assumera toute sa part. »

“un véritable cataclysme pour Avignon, tant d’un point de vue économique, touristique et culturel“

 

Solidarité due au monde culturel et artistique

Si un certain nombre de dispositifs ont déjà été mis en place (recours facilités au chômage partiel pour leur salariés, mobilisation de fonds de solidarité abondés par les Régions, prêts garantis par l’Etat…), la municipalité d’Avignon insiste sur le rôle essentiel que cette période estivale joue dans l’équilibre financier de très nombreux acteurs locaux, tant culturel, qu’économique ou associatifs qui se retrouvent extrêmement fragilisés par cette double annulation.

Mettant notamment en avant les acteurs culturels (artistes, compagnies, lieux…) « qui ont fait le choix de créer et de vivre à l’année sur Avignon » mais qui ont « bien du mal à se projeter dans leur saison artistique 2020/2021 car n’ayant aucune perspective sur la date éventuelle de leur réouverture possible », le maire d’Avignon demande donc au gouvernement d’être en première ligne de la solidarité due au monde culturel et artistique.

Afin de montrer la bonne volonté de la Ville, Cécile Helle rappelle que l’ensemble des collectivités territoriales ont maintenu leurs subventions partenariales 2020 au festival d’Avignon à hauteur de celles de 2019. Mieux, elles ont anticipé le versement des aides à l’ensemble des associations culturelles conventionnées afin de pérenniser leur activité.

700 000 € de perte de recettes pour le palais des papes

Et pour la Ville il y a urgence à lancer ce fonds solidaire, car à ce jour rien que la perte des recettes liées à l’absence de visiteurs depuis la fermeture du palais des papes et du pont Saint-Bénézet s’élève à 700 000 € depuis la fermeture des deux monuments le 17 mars dernier.

« Ces pertes sont en réalité bien supérieurs à ce chiffre important, puisque ce sont toutes les activités annexes – accueil de congrès ou manifestations dans le palais – qui sont totalement en sommeil. Des pertes qui ne feront que s’accroitre avec le prolongement de la fermeture des monuments, alors même que nous entrons dans une période habituellement à haute fréquentation touristique », conclut Cécile Helle.

 


Festival d’Avignon, Réguler le chaos…

France bleu Vaucluse organise ce mardi 21 Avril, entre 6h et 9h, une matinale spéciale sur le thème : ‘Un été sans festival’. En effet, pour la première fois depuis 70 ans, le département connaitra un été sans aucun festival en raison notamment des annulations consécutives du Festival d’Avignon, du Festival Off, des Chorégies d’Orange et de bien d’autres événements culturels. Quels impacts sur l’économie, la vie sociale, la vie culturelle et le tourisme ?

« A Avignon, le mois de juillet est celui de l’effervescence, avec 688 000 visiteurs durant trois semaines l’an dernier dans une cité des papes, capitale européenne du théâtre et du spectacle, expliquent nos confrères de la première radio du département. Dans le Vaucluse, le mois de juillet est un moment clé pour nombre de commerçants et professionnels locaux mais aussi pour les artistes, techniciens et saisonniers. »

Nombreux invités et parole aux auditeurs

Dans ce cadre, France bleu Vaucluse ouvre donc son antenne pendant 3h aux directeurs de théâtres, institutionnels, associations de commerçants, élus et auditeurs au 04 90 14 04 04. A cette occasion, Olivier Py, directeur du festival d’Avignon, Pierre Beffeyte, directeur du festival Off d’Avignon, Jean-Louis Grinda, directeur des Chorégies d’Orange, Renaud Muselier, président de la Région Sud, Cécile Helle, maire d’Avignon et l’acteur Jacques Weber figurent notamment parmi les invités de cette matinale exceptionnelle.

Matinale spéciale ‘Un été sans festival’. Mardi 21 Avril. Entre 6h et 9h. 101.4 FM Vaucluse. 98.8 FM Avignon. www.francebleu.fr. 04 90 14 04 04.

 


Festival d’Avignon, Réguler le chaos…


Festival d’Avignon, Réguler le chaos…

«Les conditions ne sont plus réunies, aujourd’hui, pour que se déroule la 74e édition qui devait se dérouler du 3 au 23 juillet prochains.» Cette phrase, extraite du communiqué rédigé par Olivier Py, directeur du Festival d’Avignon depuis 2013, Paul Rondin directeur délégué et les équipes du Festival d’Avignon, fait suite aux déclarations du Président de la République de lundi 13 avril prolongeant le confinement jusqu’au 10 mai inclus.

«Nous avons partagé l’espoir aussi longtemps que cela était permis mais la situation impose un autre scénario. Notre devoir est désormais de préserver et d’inventer l’avenir du Festival d’Avignon. En conséquence de quoi le Festival d’Avignon soumettra un plan d’annulation à l’approbation du Conseil d’administration de l’Association de gestion du Festival d’Avignon le 20 avril prochain.»

Mais qu’en sera-t-il du Off ?

Dernièrement les Scènes d’Avignon avaient communiqué, dont voici de courts extraits : «Dans ce contexte de crise sanitaire internationale les Scènes d’Avignon : Théâtres du Balcon, des Carmes, du Chêne noir, du Chien qui fume, des Halles, le monde de l’art et du spectacle vivant nous nous retrouvons en suspens (…) L’annulation du festival représente des mois d’efforts, de travail et de créativité réduits à néant (…) Cette éventualité signifierait, outre de grandes pertes économiques mettant en danger nos structures, un véritable déchirement pour nous artistes et nos publics (…) Le théâtre étant un lieu d’expression privilégié de la pensée et des sentiments humains, d’ouverture au monde, il nous paraît inconcevable d’imaginer un public masqué et apeuré  -par la crainte d’un virus qui continue à se propager- parcourir nos théâtres et la Cité des papes. Le courage est bien souvent dans la prudence, parfois dans le renoncement (…) En fonction de l’évolution de la situation nous ne manquerons pas de prendre nos responsabilités en nous concertant et en envisageant les réponses artistiques et solidaires qui s’imposent.»

Cécile Helle salue la sagesse d’annuler la 74e édition du festival d’Avignon

Cécile Helle salue la sagesse d’annuler la 74e édition du festival d’Avignon, demande de l’aide aux collectivités territoriales et à l’Etat pour soutenir l’économie et la culture et propose un fonds de soutien pour le festival et les artistes. Voici quelques extraits de sa déclaration «Comme en 2003 (…), c’est un coup dur pour notre ville (…) je mesure ce que cette annulation signifie (…) pour les hôteliers, gérants de résidences hôtelières, campings, propriétaires de chambres d’hôte, pour les cafés, bars, restaurants et commerces (…), les acteurs, compagnies, intermittents et techniciens du spectacles, lieux de théâtre pour qui juillet à Avignon constitue chaque année le rendez-vous incontournable des saisons culturelles à venir en France, en Europe et dans le monde (…) Il faut que l’État prenne ses responsabilités face à la crise sanitaire et à la situation exceptionnelle que nous connaissons et propose un fonds de soutien aux festivals et aux acteurs culturels à l’image de celui qu’il a déjà mis en place pour les entreprises et certains secteurs d’activités économiques. » 

Bâtir demain

«Je souhaite aussi que des perspectives soient lancées pour nous permettre d’évoquer déjà les contours de la 75e  édition prévue en juillet 2021. Je vais intensifier dès les prochains jours, les discussions, que j’ai entamées depuis le début de cette crise, avec toutes les forces vives de notre ville (chambres consulaires, organisations socio-professionnelles : fédération et associations de commerçants, Umih…) afin de bâtir ensemble un plan de relance solidaire pour nous permettre collectivement de rebondir. La ville d’Avignon ne pourra pas affronter seule cette épreuve. C’est pourquoi dès aujourd’hui j’en appelle solennellement à l’aide exceptionnelle de l’État et des collectivités territoriales – Région Sud-Paca, Département de Vaucluse et Agglomération du Grand Avignon- pour en solidarité accompagner et soutenir notre ville, ses acteurs économiques et culturels.»

Plus rien ne sera comme avant

«Le Président de la République a clairement rappelé hier la réalité dramatique de la pandémie qui frappe durement notre pays depuis la fin février, son actualité toujours prégnante entraînant la prolongation sur 4 nouvelles semaines du confinement, ses incidences aussi qui seront durables sur nos comportements de vie sociale et collective,» a conclu le maire d’Avignon.

Retour sur le festival d’Avignon

1947, le festival est né d’une initiative de Jean Vilar avec l’aide de Jean Rouvet, conseiller culturel qui promeut la décentralisation culturelle et sur la suggestion du marchand de tableaux Christian Zervos qui organise ‘Une semaine d’art en Avignon’ du 4 au 10 septembre 1947. Le comédien et metteur-en-scène présente deux ‘régies’ personnelles : La Tragédie du roi Richard II, de Shakespeare dans la cour d’honneur du palais des Papes, qui reçoit un premier aménagement rudimentaire, et La Terrasse de midi, de Maurice Clavel au Théâtre municipal. Quant à Tobie et Sara, de Paul Claudel (mise en scène de Maurice Cazeneuve), la pièce est représentée dans le verger d’Urbain V. En 1948, la manifestation prend le nom de Festival d’Avignon. 2003, pour la 1ère fois, le festival n’aura pas lieu. En cause ? La grève des intermittents du spectacle acteurs, techniciens qui protestent contre la réforme des régimes d’idemnisation Assedic. 2020, Le Coronavirus-Covid 19 fait son apparition en Chine décimant des hommes et des femmes dans le monde entier. Le confinement est décrété en France à partir du mardi 10 mars au soir. Les regroupements de personnes sont interdits afin de ralentir la propagation du virus et surtout de ne pas engorger les hôpitaux qui ne possèdent pas suffisamment de lits de réanimation pour faire face au nombre de personnes infectées et, notamment, en détresse respiratoire. Dans ces conditions la plupart des festivals ou manifestations culturelles dans le monde sont annulées. Olivier Py, directeur du Festival d’Avignon et son équipe décident d’annuler la 74e édition de la manifestation.

Le festival off

Le  Festival Off est grand marché du théâtre où les programmateurs de tous pays viennent faire leur sélection. Il a été créé par André Benedetto durant le festival d’Avignon en 1966 lors de l’ouverture du théâtre des Carmes pour la présentation de sa pièce ‘Statues’. Jean Vilar riposte à cette rébellion en décidant, l’année suivante d’investir, le Cloître des Carmes, tout proche du théâtre d’André Benedetto. En 1967, en réaction à la guerre du Vietnam, l’ancien instituteur amoureux du théâtre, auteur, poète et comédien présente ‘Napalm’. Il est rejoint par d’autres compagnies. Le festival (alternatif) Off est né. En 2008 est instituée La grande parade du Off. En 2010, Le village du Off est créé. Lieu d’accueil et de vente des cartes du Off il propose également des rencontres et des débats entre public, professionnels et artistes. Pour la 1ère fois en 2016, un directeur du Festival d’Avignon, Olivier Py, assiste à la conférence de presse du Festival off. En 2020 le festival Off proposait de se tenir du 3 au 26 juillet, mais qu’en sera-t-il ?

 


Festival d’Avignon, Réguler le chaos…

‘Les Sentinelles’, Fédération de compagnies professionnelles du spectacle vivant, interpellent le ministre de la culture Franck Riester, dans une lettre ouverte afin que l’Etat français et les pouvoirs publics prennent d’urgence position sur la tenue du prochain festival d’Avignon.

«Si l’annulation du Festival d’Avignon (In et Off) serait dramatique pour tous ceux que le festival fait vivre (et ils sont nombreux, au niveau national comme à l’échelon local), l’attente dans laquelle nous nous trouvons actuellement est économiquement mortifère pour les compagnies professionnelles que nous représentons.» 

Lire la lettre ouvertes ICI

 


Festival d’Avignon, Réguler le chaos…

Renouant avec la célébration de remise des diplômes, l’université d’Avignon vient d’organiser une cérémonie d’obtention des doctorats des promotions 2018 et 2019.

L’ université d’Avignon vient d’accueillir près d’une quarantaine de docteurs à l’occasion d’une cérémonie de remise de diplômes des promotions 2018 et 2019. Cet événement symbolique s’est tenue dans les locaux du campus Hannah-Arendt, sur le site de Sainte-Marthe dans l’intra-muros de la cité des papes. Pour l’université, cette initiative vise également à remettre au goût du jour ce moment solennel. « Dans le sillage des grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs, mais aussi des universités anglo-saxonnes, la cérémonie de remise des diplômes de doctorat, marque son retour dans les universités françaises, confirme Philippe Ellerkamp, qui vient d’être réélu à la présidence d’Avignon Université pour un second mandat. C’est un honneur pour Avignon Université de célébrer nos jeunes docteurs et, avec eux, les valeurs de l’université dont le doctorat est l’une des manifestations les plus exemplaires. Le but de cette cérémonie est clair : tout d’abord fêter ce succès ainsi que le travail accompli pour accéder au prestigieux grade de docteur. Ensuite nous réjouir de ce passage dans la vie active. Mais cette cérémonie a une autre importance ; nous voulons par elle contribuer à renforcer une culture d’établissement, une identité collective dont les docteurs ainsi honorés pourront tirer une légitime fierté. Notre université rayonne chaque jour un peu plus, notamment grâce à eux, et à la hauteur de la qualité de nos équipes de recherche. Par l’obtention de ce diplôme, symbolisé par cette cérémonie, nos docteurs deviennent les ambassadeurs d’Avignon Université, mais aussi les ambassadeurs d’une diffusion des connaissances et de l’excellence de la recherche française. »

https://echodumardi.com/tag/festival-avignon/page/5/   1/1