25 novembre 2024 |

Ecrit par le 25 novembre 2024

De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

Avant de se produire sur les planches du Festival d’Avignon, l’humoriste Hélène Sido (Hélène Pelletier à la ville) a connu un parcours atypique. Directrice générale des services à la mairie du Thor, elle a mis de côté sa carrière dans la fonction publique territoriale pour se consacrer à sa passion de la scène en se lançant dans le grand bain de l’humour. Un pari réussi puisqu’elle entame son premier Festival d’Avignon après avoir déjà joué son premier spectacle plus de 80 fois à travers toute la France depuis un an maintenant.

Avec l’humoriste Hélène Sido, le moins que l’on puisse dire, c’est que le contraste est plus que saisissant entre son parcours professionnelle et son activité artistique actuelle. Un grand écart qui débute avec des études de droit. Après, cette juriste de formation enchaîne en passant les concours de la fonction publique pour obtenir le grade d’attachée territoriale. Normande d’origine, la jeune femme de 37 ans (ce mois-ci) va ensuite passer une dizaine d’année dans la fonction publique, dont une partie en Haute-Savoie, avant de devenir DGS (Directrice générale des services) de la commune du Thor à partir de 2018. Elle y restera jusqu’en 2023.
Entretemps, elle alliera sa passion de la scène, d’abords en amatrice, avant de tout lâcher en juillet 2023 pour tenter la grande aventure du stand-up et de la comédie.

« La scène c’est un endroit où je me sentais très bien.»

Une passion pour le théâtre
« En fait, j’ai toujours aimé le théâtre », explique celle qui a définitivement abandonné les tailleurs de l’administration locale pour enfiler le costume d’humoriste. « Enfant, je faisais le clown comme tous les gamins. A l’école, en primaire, on avait le spectacle de fin d’année et j’adorais déjà beaucoup ça. La scène c’est un endroit où je me sentais très bien, où j’avais envie d’aller tout le temps. Mais pour moi, ce n’était pas un vrai métier car on rigolait trop. »
Même constat pour ses parents qui ne sont pas du tout issus d’un milieu artistique – sa mère est fonctionnaire et son père ouvrier avant de devenir cadre. « Humoriste ce n’est pas un vrai métier ! », s’amuse-t-elle.
« Donc, voilà il fallait faire des études. Ça rassure les parents qui sont tous les mêmes. C’est le profil classique », reconnaît Hélène qui prend alors une voie plus conventionnelle. Des études studieuses, avoir une bonne situation, une maison, une famille… Mais une fois stabilisé, au mitan de la trentaine « on commence peut-être à se reposer des questions afin de savoir ce que l’on a vraiment envie de faire. »

« Cela a commencé à prendre beaucoup de place dans ma vie. »

Un épanouissement avant d’en faire un métier
Un cheminement vers les lumières de la scène qui va reprendre vie il y a près de 8 ans maintenant : « Je me suis dits ‘tiens, je vais faire quelque chose qui me plaisait quand j’étais gamine’, juste histoire de gratter un peu plus loin. Alors j’ai commencé à refaire du théâtre. Pour le plaisir et pour mon épanouissement. »
D’abords du théâtre d’improvisation, de la comédie, puis après des cours de théâtre, des pièces sur scène, un peu de théâtre à texte…
« On fait des personnages. On raconte des histoires. Ça m’a plu et cela a commencé à prendre beaucoup de place dans ma vie. Et après, j’ai eu envie d’écrire. », conclut celle qui n’envisageait pas encore d’en faire son métier.
Pourtant, Hélène commence à se prendre au jeu en participant à des concours d’humour dans les festivals où elle multiplie les distinctions. En tout près d’une quinzaine de prix*. « Cela a commencé à bien marcher alors pourquoi ne pas essayer d’aller plus loin en combinant sa passion avec sa vie professionnelle ? »

« La semaine, j’étais au travail, et le week-end, c’était festival. »

« La semaine, j’étais au travail, et le week-end, c’était festival. Et qui dit festival, veut dire bouger un peu quand même. Tout ça avec une vie de famille à gérer. » Hélène essaye de mener les deux de front mais avec une petite fille en garde alternée, il est inenvisageable pour elle d’arrêter son travail. Surtout avec un emploi dans la fonction publique territoriale qui est aux antipodes de celui d’artiste. « C’est cadré, reconnaît Hélène. Vous avez des horaires, vous avez un salaire fixe. Vous savez où est-ce que vous allez. » Avant de faire le grand saut, il faut donc que les conditions soient réunies. Une nouvelle rencontre personnelle, une petite fille qui a grandi et voilà qu’après une longue réflexion la fenêtre de tir se présente.
« J’ai rencontré quelqu’un qui m’a poussé à réaliser mon rêve car je pense que tout seul, on ne se lance pas aussi facilement. Il faut derrière des gens, la famille, les amis, les proches qui disent ‘mais si, c’est bon, tu peux’. »

Le maire du Thor comprend sa décision
Un changement de vie qu’il a fallu aussi annoncer à son ‘patron’ Yves Bayon de Noyer, maire du Thor depuis 2014.
« Au départ, il s’est inquiété pour moi en se disant ‘mais qu’est-ce qu’elle en train de faire ?’. Il faut dire qu’il ne m’imaginait pas du tout là-dedans car je suis plutôt quelqu’un de très réservé qui peut paraître très sérieuse. Mais c’est aussi quelqu’un de très humain et de très droit. C’est aussi un ancien entrepreneur qui sait ce que c’est d’avoir envie de monter son truc à soi. Au final, il a trouvé ça courageux. De mon côté, j’avais pris du temps pour mûrir ma décision et il n’y a donc pas eu de rupture. J’ai laissé du temps pour qu’on puisse trouver ma remplaçante. »
Ses anciens collègues sont aussi venus la voir, ainsi que sa remplaçante : « Ils étaient contents pour moi. »

« Il n’y a pas de diplôme d’humoriste. Vous n’êtes pas catégorie B d’humour ou C ou A. »

Un saut dans l’inconnu mais pas à l’aveugle
En se jetant complètement dans le grand bain du stand-up Hélène Sido sait quand même un peu où elle met les pieds. En gagnant plusieurs concours d’humour elle a ainsi déjà été repérée par de nombreux théâtres mais aussi par le public.
« Il n’y a pas de diplôme d’humoriste pour se rassurer sur ses compétences dans ce domaine, s’amuse-t-elle. Vous n’êtes pas catégorie B d’humour ou C ou A. Alors oui, j’avais besoin d’un peu de légitimité que j’ai trouvé auprès des spectateurs dans les festivals. »
Les rencontres avec les professionnels se multiplient aussi, les passages dans les ‘comedy clubs’ également. « Ce n’est pas l’exercice le plus facile car on n’a que 5 ou 10 minutes. On ne fait que des extraits. C’est donc difficile de présenter un personnage surtout si vous proposez un univers qui est un peu cohérent. » Des petits passages où elle y rode ses sketchs en y touchant un public plus jeune. « Du coup, les gens m’identifient », constate-t-elle.
Les réseaux sociaux, Instagram et Tik Tok principalement, participent également à cette notoriété naissante, même si elle ne veut pas en être ‘l’esclave’. « Je me refuse d’être la salarié d’Instagram. »

Solilesse’ : entre le stand-up et le sketch
Celle qui n’a pas forcément de modèles mais avoue qu’elle aime notamment Haroun, Yacine Belhousse, Julien Santini, Alexandre Kominek ou bien encore Blanche Gardin a construit peu à peu son spectacle dans une sorte d’entre-deux. « C’est entre le stand-up et le sketch avec un personnage qui parle pendant une heure. Je m’adresse au public, mais je suis beaucoup dans ma tête, en fait. Derrière, il y a un fil conducteur, il y a une histoire. »
Elle s’y inspire subtilement du quotidien : « C’est surtout sur la communication entre les hommes et les femmes. Tous ces diktats, ‘il faut aller bien’, ‘il faut être heureux’, la bien-pensance, la bienveillance systématique… Je dis ce que je vois et comment je le vois. Mais sans dire ‘regardez comme moi’. »
Un premier spectacle nommé Solilesse, qu’elle a joué plus de 80 fois depuis un an, lui permet maintenant de monter sur les planches de la scène du théâtre de la Tache d’encre pour son premier festival d’Avignon (voir infos pratiques en fin d’article).

Solilesse, le premier spectacle d’Hélène Sido au théâtre de la Tache d’Encre à Avignon durant le Festival.

Docteur Pelletier ou misses Sido ?
« C’est vraiment le bon moment. L’année dernière, c’était impensable de faire le festival avec un spectacle qui avait été joué deux fois. Depuis, j’ai passé ma vie avec la SNCF », s’esclaffe celle qui était encore DGS du Thor l’été dernier et qui a fait de la scène son nouveau métier.
Une ‘pro’ qui travaille désormais avec Fabien Ramade productions, société basée à Beaumes-de-Venise qui produit de très nombreux artistes et spectacles, ainsi qu’Anaïs Gardenato, sa directrice de production également fondatrice du théâtre des Brunes à Avignon.
Et quand à savoir si Solilesse est tous publics ‘docteur Pelletier ou misses Sido’ lance : « ma fille regarde le spectacle et elle ne fait pas de psychanalyse. »

Le futur dure 3 ans
La jeune humoriste entame donc son premier marathon avignonnais (14 représentations en près de 2 semaines) avec la volonté de vivre intensément sa passion pendant tous le mois de juillet. Pour cela, elle assume les concessions matérielles qu’elle a du concéder par rapport à sa vie d’avant. « Je suis moins bien payé qu’avant mais j’ai suffisamment pour m’occuper correctement de ma fille. Certes, mon niveau de vie a diminué mais pourtant je vis mieux maintenant. »
Histoire de ne pas injurier l’avenir, Hélène c’est toutefois mise en disponibilité : « J’ai mon petit côté sécurité quand même. Humoriste, mais pas stupide non plus » dit-elle dans un clin d’oeil. Avec cette disponibilité, elle a donc 3 trois pour faire son trou et c’est plutôt bien parti avec plusieurs dates déjà programmée cette année ainsi qu’en 2025,

« Mon Dieu… Si je deviens une fonctionnaire de la vanne. J’arrête ! « 

La suite ? Hélène Sido souhaiterait enchaîner dans des salles plus grandes. « J’aimerais aussi faire un peu de radio. Cela me plairait beaucoup de développer d’autres choses dans des médias de parole. »
Sa crainte ? Retomber dans une certaine routine en devenant un stakhanoviste du rire, une forçat du stand-up et faire de l’humour comme on enchaîne les trois-huit. « Mon Dieu… Si je deviens une fonctionnaire de la vanne. J’arrête ! »
En attendant, Hélène veut profiter pleinement de cette nouvelle carrière qui s’offre à elle. En se rappelant les deux premières représentations de son premiers spectacle, il y a près d’un an. Une première scène en Normandie devant beaucoup de gens de sa famille et la suivante, à Marseille, dans une salle comble remplie d’inconnus. Déjà le grand écart.

Solilesse’ d’Hélène Sido au Festival d’Avignon. Du samedi 6 juillet au dimanche 21 juillet (relâche les mardis). 13h (durée : 1h). A partir de 11 ans. Théâtre de La Tache d’encre. Rue Tarasque. Avignon. Réservation en ligne.

*Prix du public et prix du jury Festival de Saint Raphaël, Prix du jury cave de Lugny Festival des vendanges de l’humour à Macon. Prix du public au Pacbo d’Orchies. Prix du Jury aux Marées d’humour de Crotoy. Prix du Gala du Printemps du Rire de Toulouse. Prix du Public et du Jury aux Sommets du Rire à Arêches Beaufort. Prix du Public et Prix Jeunesse du Mondeville sur Rire. Prix du Jury à Vervins. Prix du Jury au Cartel de l’humour à Genève. Prix du Jury aux Lions du Rire à Lyon.


De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

Chez les Donzé, on a les mêmes initiales « JFD » pour Jean-François le père et Jean-Frédéric le fils, on a aussi le même sens de la fidélité et de la fiabilité. Avec une cascade d’anniversaires en ce mois de juin, les 80 ans du papa, les 53 du fiston et les 40 ans de l’entreprise.

Une société qui a 3 agences, à l’Isle-sur-La Sorgue, Saint-Rémy et Châteaurenard et plus de 300 clients dans le secteur professionnel des foires, salons, séminaires, conventions, lancements de produits, mais aussi dans le secteur privé, mariages et anniversaires…

« C’est mon père qui a créé « JFD » en juin 84, avec des évènements de taille comme « Cheval Passion, » « Avignon Motor Passion« , il a aussi initié le Club des VIP, des Partenaires et moi j’était toujours dans ses guêtres » explique Jean-Frédéric Donzé. C’est au Mas de Cure-Bourse entre les Vignères et Velorgue que notre aventure d’organisateurs en tous genres a commencé. Un hôtel *** de charme installé dans un ancien relais de poste du XVIIème avec restaurant gastronomique, piscine et salle de réception. » Ensuite j’ai fait des études de commerce à Paris, j’ai bourlingué à New-York, Tokyo, Singapour dans le secteur de la finance et de la communication et je suis revenu dans le Luberon en 2012 et j’ai développé l’entreprise avec papa. Nous avons été partenaires du Festival d’Avignon, du « Off » quand Greg Germain le présidait, nous avons aussi tenu Le Bar du « In » au Collège Viala à Avignon ».

Spécialiste de l’évènementiel depuis juin 1984, « JFD Organisation » s’occupe de tout pour tout le monde avec des prestations sur mesure et livre des solutions clé en main. Qu’il s’agisse de la location de structures (chapiteaux, barnums, estrades, studios), de chaises, tables, canapés, mange-tout debout), du son, de la lumière, du service traiteur, de l’accueil (hôtesses, gardiennage), de navettes, de chauffeurs ou de l’animation musicale (ambiances électro, pop-rock, bréslienne, gipsy ou cabaret).

« Nous avons plus de 300 clients, des chefs d’entreprises, des industriels, des collectionneurs de voitures de collection, nous avons des clients aussi en dehors du Vaucluse auxquels nous proposons une conciergerie haut de gamme, une régie son & lumière, un accompagnement de A à Z pour leurs évènements de prestige, leurs coktails huppés ou leurs congrès » ajoute Jean-Frédéric Donzé.

Avec la crise sanitaire, tout le monde a vécu au ralenti. Depuis 2022, l’économie est lentement repartie, mais l’inflation aussi. Du coup, certains évènements ont été repoussés, d’autres revus à la baisse et JFD Organisation a du rattraper le temps perdu. « Nous avons bénéficié des mesures de chômage partiel, nous nous sommes adaptés aux nouvelles attentes de nos clients, nous sommes restés en contact avec eux et c’est reparti puisque le chiffre d’affaires a grimpé de + 25% depuis 2 ans. Heureusement, parce que nous faisons travailler environ 80 personnes entre les techniciens pour la musique, la sono et la lumière, les extras, les intermittents, les hôtesses. »

En plus des 3 anniversaires familiaux prévus en juin, Jean-Frédéric Donzé et son équipe vont gérer la sécurité lors du passage de la Flamme Olympique en Vaucluse et le concert de Bob Sinclar le 19 juin, à deux pas du Pont d’Avignon. « Tout va bien, on nous fait confiance, notre seul problème c’est qu’on ne peut pas dire oui à tout le monde, il nous manque des week-ends dans l’année pour les mariages et on constate qu’il y a de plus en plus de couples qui se marient en semaine. » Quant aux tarifs ils peuvent atteindre des sommets comme ces Australiens qui ont réclamé une organisation de folie avec des prestations hors-norme à Oppède-le-Vieux l ‘an dernier. La facture a grimpé à 400 000€, mais c’est exceptionnel » conclut-il. L’addition peut rester très accessible malgré l’utilisation de drônes pour filmer la beauté des sites et des paysages qui environnent les évènements organisés par « JFD ».


De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

La salle de la FabricA était comme à l’accoutumé comble, le public avignonnais impatient de découvrir la programmation de la 78ème édition du Festival d’Avignon dévoilée par son directeur Tiago Rodrigues, festival qui aurait pu être sacrifié pour cause de Jeux Olympiques mais qui finalement aura lieu avec une semaine d’avance, du 29 juin au 21 juillet soit 2 jours de plus qu’en 2023

Tiago Rodrigues ne nous a pas surpris en commençant encore son allocution par: » Bonjour je m’appelle Tiago Rodrigues et je travaille au Festival d’Avignon » une manière pour lui de rappeler qu’il est Un parmi les 750 salariés employés en Juillet mais que le Festival se travaille toute l’année car il faut du temps et des moyens humains pour préparer une fête, la fête de l’Art vivant.



Pourquoi faire cette fête au milieu du chaos du monde ?
Pourquoi faire encore et encore ce festival depuis 1947, geste fondateur de Jean Vilar ?
La réponse est dans le titre de l’éditorial du programme «  Chercher les mots » , il est tout simplement emprunté à la réponse d’une spectatrice venant pour la première fois au Festival d’ Avignon et à qui on demandait de définir cette expérience. L’équipe de Tiago Rodrigues s’est emparée de cette réponse «je cherche les mots » pour affirmer le soutien aux artistes « qui cherchent les mots, les sons, les gestes et les images pour dire et habiter le monde ». Pourquoi ce festival ? pour chercher ensemble les mots pour parler « d’un monde menacé par la guerre, les inégalités, les extrémismes et l’urgence climatique »

Un festival de promesses et de créations
Plus de jours et moins d ‘oeuvres présentées marquent une évolution du modèle : il s’agit de soutenir et d’accompagner les artistes en production, d’offrir plus de représentations donc plus de jauge. La moyenne des places par spectacle était de 2800 en 2023, elle sera de 3500 en 2024.

Le festival c’est :
23 jours
21 lieux dans Avignon
15 communes
37 projets artistiques dont 35 spectacles et 2 expositions
Plus de 300 rencontres : cinéma ; débat, expositions, lecture, concerts, formation
219 représentations
121 500 places en vente
83% de créations avec plus de la moitié en première mondiale
La parité absolue entre artistes
70% produit ou co-produit avec le Festival d’Avignon
51% théâtre, 49% de danse, cirque , musique
et une affiche d’ocre et de lumière qui invite à la découverte sous la chaleur du Sud.

L’artiste complice, le chorégraphe Boris Charmatz sera présent tout au long de cette édition
Il présentera 3 projets : une restitution d’ateliers «  Cercles » avec le défi de faire danser en cercle , amateurs ou professionnels, sur l’herbe du Stade Bagatelle de l’Ile de la Barthelasse à Avignon. Dans ce même lieu il proposera également «  Liberté Cathédrale » dansée et chantée par le Tanztheater Wuppertal Pinau Baush ( dont il est le directeur depuis 2022) et les danseurs de Terrain. Il sera également à La FabricA avec Forever d’après la pièce emblématique Café Muller de Pinau Baush. La pièce à l’origine dure 40min , elle est ici proposée dans une version de 7h vue comme une répétition jouée en boucle sur du Purcell afin de créer un autre rapport au temps et à l’espace. Boris Charmatz ajoute malicieusement que le temps nécessaire à cette immersion serait idéalement de 2h pour le spectateur…avant qu’il ne parte…s’il le souhaite.

Portrait de Boris Charmatz © César Vayssié

La Cour d’honneur accueillera 3 spectacles
L’ouverture de la 78e édition à la Cour d’honneur est confiée à la performeuse espagnole Angélica Liddell qui s’inspire dans «  Dämon, el funeral de Bergman » des funérailles du cinéaste Bergman.La metteuse en scène polonaise Marta Gornicka nous avait proposé en 2023 , dans la cour du musée Calvet, une lecture annonciatrice de son Mothers, A Song for a Wartime qui réunira un choeur de femmes d’Ukraine, de Pologne et de Biellorussie pour raconter la guerre. Le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski est également très attendu avec sa création « Elisabeth Costello, Septs leçons et cinq contes moraux » qui installera un débat théâtral sur des questions inconfortables.

Portrait de Marta Górnicka © Esra Rotthoff

La Carrière de Boulbon recevra La Comédie Française dans «  Hécube, pas hécube » écrit et mis en scène par Tiago Rodrigues
Tiago Rodrigues s’empare du texte d’Euripide pour offrir à la troupe de la Comédie Française une adaptation moderne de cette tragédie : l’histoire d’Hécube vient percuter la vie personnelle de la comédienne qui l’incarne : Elsa Lepoivre.

La langue espagnole est la langue invitée
« Choisir une langue et non pas un pays permet de connecter le monde et non pas de le diviser par des frontières. »On voyagera donc en Argentine avec « Une ombre vorace » de Mariano Pensotti qui est le spectacle itinérant du Festival dans plus de 12 communes. L’argentin Tiziano Cruz interrogera le colonialisme et le triomphe du néo-libéralisme. Gabriel Calderon nous soumettra une variation singulière de Richard III ( Historia senglar..), la péruvienne Chela de Ferrari met en scène des mal-voyants d’après la Mouette de Tchekhov, le metteur en scène chilien Malicho Vaca Valenzuela nous propose une cartographie intime de Santiago. Il y aura aussi de la danse avec La Ribot qui évoquera Jeanne 1ère de Castille, du chant avec Silvia Pérez Cruz et du cirque avec “Qui som ?”de Baro d’evel.

Des retrouvailles , des découvertes et des inattendus
Retrouvaille avec le metteur en scène Gwenael Morin qui pendant 4 ans propose une création autour de la langue invitée. En 2024 il s’attaque à Cervantes avec un Quichotte qu’il va jouer pratiquement tous les jours en nocturne dans les jardins de la Maison Jean Vilar.
Retrouvaille avec Caroline Guiela Nguyen qui retrouve après Saïgon (2017) le plateau du gymnase Aubanel pour Lacrima : secrets et savoir-faire autour de la confection d’une robe de mariée. L’actuelle directrice de la Comédie de Gebève est également très attendue avec Absalon, Absalon d’après William Faulkner, une première mondiale aux promesses électrisantes autour de la guerre de Sécession.“La Vie secrète des vieux”de Mohamed El Khatib sera présenté à la Chartreuse de Villeneuve-les-Avignon.

La soirée unique de clôture de cette 78ième édition sera cette année à l’Opéra Grand Avignon
C’est la chanteuse espagnole Silvia Pérez Cruz qui aura l’honneur de distiller à 23h59 les premières notes de son récital Toda la vida, un dia. Cette soirée est en partenariat avec Les Sud à Arles.Programme complet notamment pour les Territoires cinématographiques d’Utopia, les Fictions de France Culture, les expositions, les lectures, les débats etc….sur le site du Festival.

Portrait de Sílvia Pérez Cruz © Alex Rademakers

Une politique tarifaire attractive : on peut multiplier les commandes et conserver le tarif réduit tout au long du festival grâce à la carte festival ou la carte 3 clés. Après avoir acheté la carte lors de la 1ère commande, si on ne trouve pas de billets pour certains spectacles,on peut revenir régulièrement sur le site, et bénéficier du tarif réduit au fur et à mesure des achats .

Infos pratiques :
Carte Festival.
25€. Demandeur d’emploi. 1€. Professionnel du spectacle vivant. 20€.
Carte 3 Clés. 1€. réservée au moins de 25 ans. Ou étudiant. Bénéficiaire des minima sociaux.
Billetterie ouverte depuis le 6 avril
Site Internet : festival-avignon.com
Prévente chez Fnac Avignon-République et Le Pontet de 13h à 18h (adhérents uniquement) Site fnacspectacles.com
À partir du 22 mai par téléphone 04 90 14 14 14, du mercredi au samedi de 13h à 19h
Festival d’Avignon.Cloître Saint-Louis, 20 rue du Portail Boquier, Avignon.04 90 27 66 50.


De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

Pour la 17e édition, le Club de la Presse Grand Avignon-Vaucluse a remis ses prix Coups de Cœur #Off2023.

« L’homme et le pêcheur », à Pierre de Lune/Quartier Luna par la Compagnie Teatro Picaro (19h15).
Sur un ponton au bord d’un étang, un désespéré, dûment équipé d’une grosse pierre au bout de la corde pendue à son cou, s’apprête à se suicider. Un pêcheur imperturbable, sur ce même ponton, strictement vêtu d’un costume noir et doté de petites lunettes rondes, tient soigneusement sa canne… dépourvue de fil. Le désespéré tente d’entamer la conversation, à quoi le pêcheur résiste. Renouvelant le duo clown blanc / Auguste, les deux protagonistes entrent pourtant dans un échange tantôt surréaliste, tantôt – très souvent même – cocasse mais largement ouvert sur les mondes intérieurs, les peurs et les regrets d’un bilan de vie, dans un rapport poétique au monde. De coup de théâtre en coup de théâtre, en passant par la matérialisation en quelques traits astucieux de ce dont le désespéré est porteur, la rencontre revêt une dimension profonde, existentielle, que la chute rend dans toute sa dimension tragique après tant d’éclats de rire.
Comme avec les mots, les accessoires et les costumes, le duo joue avec le quatrième mur, incluant ainsi le spectateur dans son propos. Par la grâce de la mise en scène très visuelle et enjouée, différents niveaux de compréhension et de réflexion font de cette pièce un spectacle tout public.

« Arrête avec tes mensonges », au Théâtre du Rempart par la Compagnie Velours & Macadam (22h40).
Adaptée du roman autobiographique de Philippe BESSON paru en 2017 et mise en scène par Valentin NERDENNE, cette pièce relate une grande histoire d’amour qui se déroule en 1984 sur un fond d’homosexualité. Désirs interdits mais aussi un rêve : aimer sans retour, sans condition. Une mise en scène et 4 comédiens talentueux, une jolie surprise pour exprimer le « soi intérieur » de la joie, de la poésie, un rythme disco et des paillettes sur fond d’une dramaturgie tragique. Cette mise en scène, la chorégraphie, la scénographie, les costumes et la musique subliment le livre poétique de Philippe BESSON et nous transmet un message fort sur l’acceptation de soi, de la différence, de la transmission tout en favorisant un moment « hors du temps », de rêve, de poésie. Les scènes de la rencontre amoureuse sont teintées de respect, et nous touchent par l’intimité qu’elles dégagent. Nous sortons de cette pièce pétillante sur un sujet grave avec la joie au coeur.

« Nos histoires », au Théâtre le Cabestan par la Compagnie Glapion (12h35).
Création réalisée par deux femmes pour les femmes mais aussi pour tout être humain vivant une relation d’emprise. Elles démontent avec réalisme le processus de cette relation allant de la joie à la dévalorisation de l’être mental et physique. Le décor, les lumières, la musique et la chorégraphie soulignent avec justesse les violences et la toxicité de l’emprise où les maux se traduisent par le corps et l’ambiance anxiogène plutôt que par les mots. L’originalité de cette pièce réside dans le choix de l’interprétation par deux talentueux comédiens des quatre personnages. Une pièce émouvante par l’actualité de son sujet, par l’originalité de sa mise en scène et la magnifique interprétation des comédiens. La prise de conscience de l’emprise n’est pas toujours facile mais lorsqu’une main bienveillante est tendue l’espoir et la reconstruction d’une autre vie sont possibles. Cette touchante pièce nous le démontre avec subtilité.


De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

Dans le cadre du festival d’Avignon, la Factory – théâtre de l’Oulle accueillera Solomiya Chubaï pour un concert de chants ukrainien, ce lundi 17 juillet à 16h30.

Initié par Kseniya Kravtsova, artiste plasticienne ukrainienne installée en France depuis 20 ans, et Laurent Rochut, directeur de la Factory, le concert devait initialement avoir lieu en même temps que la soirée hommage au poète Grégory Chubaï, en mars dernier. Après un report et un tas de péripéties, le concert aura finalement lieu ce lundi 17 juillet à 16h30 à la Factory.

Le concert sera précédé d’une performance interactive présentée par Kseniya Kravtsova et Noam Cadestin autour de la mémoire et de sa fragilité : « Ukraine, les cinq sens en exil ». Suivront des témoignages d’Ukrainiens vivant en France qui partageront leurs souvenirs du pays à travers leurs sensations : « Raconte-moi, comment c’est chez toi… »

Enfin, Solomiya Chubaï, chanteuse, compositrice et fille du poète Grégory Chubaï, rendra hommage à son père disparu à la suite des répressions soviétiques. Ses compositions jazz et rock donneront voix à la poésie ukrainienne.

Lundi 17 juillet à 16h30 au Théâtre de l’Oulle, 19 place Grillon, Avignon. Billetterie en cliquant ici.


De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

C’est en 1982 que Gérard Vantagiolli a ouvert ce théâtre dans la rue iconique des Teinturiers, ses roues à aubes, ses platanes et ses calades. Avec sa femme Danielle qui le dirige, ils ont tissé depuis 41 ans des liens avec les plus grands, Annie Girardot, Judith Magre, Jean-Louis Trintignant, Michaël Lonsdale.

Jusqu’au 29 juillet, ils proposent une quinzaine de pièces, en alternance au Chien qui fume et dans la salle plus intime du Petit chien, à quelques mètres de là, Rue Guillaume-Puy.

Au « Chien qui fume », la journée s’ouvre à 10h30 par « Une opérette à Ravensbrück » pour défier le mal par le rire, écrite par la résistante Germaine Tillion, elle-même déportée, qui précisait : « Même dans les situations les plus tragiques, le rire est un élément revivifiant. On peut rire jusqu’à la dernière minute ». Légèreté et gravité, horreur et grotesque se côtoient dans une mise en scène de Claudine Van Beneden.

12h35 : « Le voyage de Molière », 8 comédiens déchaînés sur scène, la vie d’une troupe, d’un groupe fou de théâtre avec le Grenier de Babouchka. Un peu plus tard, à 15h, Corinne Touzet, a quitté son uniforme de gendarme dans « Une femme d’honneur » pour interpréter « Europeana, une brève histoire du 20ème siècle », deux guerres, la contraception, mai 68, voyage sur la lune, dans une mise en scène de Virginie Lemoine.

Virginie Lemoine (à gauche) met en scène Corinne Touzet (à droite) © Andrée Brunetti

A 17h, « Dernière histoire d’amour » qui se déroule en 1943 à Paris sous l’occupation, une reprise de l’an dernier signée Gérard Vantaggioli. Suivra à 19h15 Clémentine Célarié, habituée du lieu, qui se met en scène dans « Je suis la maman du bourreau » ou comment, une mère qui chérit son fils découvre qu’elle a enfanté un monstre. Sous l’armure d’une femme sévère éclate le cœur en miettes d’une maman. Le roman éponyme de David Lelait-Helo avait obtenu le Prix Claude Chabrol en 2022. Enfin à 21h15 : « Colorature » de Stephen Temperley, l’histoire d’une soprano américaine qui chantait faux et massacrait les plus grands airs de Puccini, Verdi ou Donizetti. Une castafiore interprétée par Agnès Bove accompagnée au piano par Grégori Baquet.

Voilà pour « Le chien qui fume ». Côté « Petit chien », le déroulé de la programmation débute à 10h30 par « Gregor Samsa », sorte de « Métamorphose » de Kafka, douce et ironique, avec un humour grinçant mâtiné de tendresse, dans une adaptation de Sarkis Tcheumlekdjian. Les jours impairs, le même metteur en scène propose « La dernière allumette », quand la petite marchande d’Andersen survit grâce à un petit Gavroche.

Olivier Lejeune jouera Sacha Guitry © Andrée Brunetti

A 12h15 : « Le temps retrouvé » de Marcel Proust avec Xavier Marchand seul en scène. A 13h45 : « 60 jours de prison » de Sacha Guitry. En août 44, le dramaturge, soupçonné de crime de collaboration avec les nazis, se retrouve derrière les barreaux. Jour après jour, il raconte cette expérience carcérale, l’absurdité de la situation, la cohabitation avec ses codétenus, les geôliers. C’est Olivier Lejeune, qu’on a vu dans le film  « Les aventures de Rabbi Jacob » ou au théâtre dans « Mémoires d’un tricheur » qui campe le rôle de cet auteur prolifique pendant 1h20.

Toujours au « Petit chien » à 15h45 : « Pannonica, baronne du jazz », jouée par Natacha Régnier qui interprète cette femme née Rothschild qui quitte Paris et son mari pour New-York, vit une passion  avec le pianiste Thelonious Monk, devient mécène de jazzmen noirs. Itinéraire méconnu d’une femme d’exception. 17h40 : « Dissident, il va sans dire » de Michel Vinaver. Une mère et son fils, dans les années 70, aux prises avec les transformations de l’époque.

De retour sur la scène du « Petit Chien » à 19h30, Myriam Boyer qui ne chante pas, mais dit les paroles de chansons de Carco, Cocteau, Queneau, Mouloudji. Tout en nostalgie. « J’avais tous ces textes en moi, les voix de Fréhel ou de Damia, j’ai juste voulu me faire plaisir » a-t-elle confié. Enfin à 21h15 : « Les vilaines », une reprise de l’été dernier avec des meneuses de revues. Mais au-delà des paillettes, des plumes et du satin, des coups de griffes en coulisses. Une mise en scène d’Elsa Bontempelli à partir d’œuvres de son papa, l’inoubliable auteur-compositeur-interprète de « Quand je vois passer un bateau », Guy Bontempelli.

Contacts : www.chienquifume.com 


De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

Le festival Villeneuve en Scène revient pour sa 26ème édition qui aura lieu du 10 au 22 juillet. L’inauguration aura lieu ce samedi à 17h à la plaine de l’abbaye.

Rare espace du festival d’Avignon hors les murs, porté par la ville de Villeneuve les Avignon, financé par l’Etat, les collectivités territoriales et des partenaires privés, Villeneuve en Scène est le festival des théâtres itinérants. Il a lieu à la plaine de l’Abbaye et dans le centre historique de la ville. Son inauguration aura lieu ce samedi 8 juillet à 17h à la plaine de l’Abbaye pour un début des festivités lundi 10 juillet.

Cette année encore le festival sera accessible à tous les publics avec des spectacles pour toute la famille comme celui de théâtre équestre « Avant la Nuit d’après » de la Cie Equinote, le spectacle « Passage du Nord-Ouest » du Groupe Tonne ou « Le Cabaret Renversé » de la compagnie La Faux Populaire. Les plus jeunes pourront assister à « Vrai » de la Cie Sacekripa ou à la très visuelle « Valse à Newto » de la compagnie Le Grande Jeté ! et leur mobile au cœur du Cloître de la Collégiale.

Dans une démarche « d’inclusions des populations », les tarifs d’entrée aux spectacles font partie des plus bas du festival d’Avignon. L’offre de billetterie s’adapte à chacun, en proposant notamment un Pass Agglo pour les habitants du Grand Avignon, un tarif réduit pour les publics se rendant au festival en bus et bien d’autres tarifs réduits.

Le festival est également affilié au Collectif des festivals éco-responsables et solidaires en Région Sud (Cofees). De la gestion du site à l’accueil des publics en passant par la restauration et l’accueil des compagnies, la démarche environnementale du festival se fait en concertation avec plusieurs partenaires.

En 2023, le Festival Villeneuve en Scène c’est…

  • 26ème édition
  • 150 représentations
  • 12 compagnies itinérantes
  • 13 spectacles
  • 13 jours de festival
  • Des spectacles Plaine de l’Abbaye et dans le centre historique de Villeneuve Lez Avignon

© Festival Villeneuve en Scène

Programmation

Anatomie du désir – Les choses de rien : 22h – Clos de l’Abbaye (Sous Chapiteau)
Du 10 au 22 juillet (Relâche le 16 juillet) – 1h20

Continent – Komplex Kapharnaüm : 22h – École Montolivet (Plein air)
Du 10 au 20 juillet (Relâche le 16 juillet) – 1h

Avant la nuit d’après – Equinote : 21h – Verger (Sous Chapiteau)
Du 10 au 22 juillet (Relâche le 16 juillet) – 1h15

Le cabaret renversé – La faux populaire : 20h30 – Clos de l’Abbaye (Sous Chapiteau)
Du 10 au 22 juillet (Relâches les 13, 16 et 20 juillet) – 1h20

Passage du nord-ouest – Groupe tonne : 19h – Verger (Plein air)
Du 10 au 22 juillet (Relâche le 16 juillet) – 1h20

La boîte de pandore – CIE betterland : 20h45 – La Chartreuse (Centre ville)
Du 10 au 20 juillet (Relâches les 14 et 18 juillet) – 1h

Valse à newton – Le grand jeté ! : 20h – Cloître de la collégiale (Plein air)
Du 10 au 22 juillet (Relâches les 14 et 16 juillet) – 45 min

Skolstrejk – CDN Nancy Lorraine : 18h – Salle des conférences (Centre ville)
Du 10 au 22 juillet (Relâches les 14 et 16 juillet) – 50 min

Autrement qu’ainsi – CIE Yann Lheureux : 19h – Placé du Cloître (Plein air)
Du 10 au 19 juillet (Relâches les 14 et 16 juillet) – 40 min

Vrai – Sacékripa : 18h – École Montolivet (Centre Ville)
Du 10 au 22 juillet (Relâche le 16 juillet) – 1h

Short People – CIE Vilcanota : 18h – Clos de l’Abbaye (Plein air)
Du 10 au 22 juillet (Relâche le 16 juillet) – 35 min

Rire de tous les mots – CIE tsf : 18h30 – Médiathèque Saint-Pons (Centre ville)
Du 10 au 22 juillet (Relâche le 16 juillet) – 1h15

Dissolution – CDN Nancy Lorraine : 16h – Salle des conférences (Centre ville)
Du 10 au 22 juillet (Relâche le 16 juillet) – 50 min

www.festivalvilleneuveenscene.com

J.R.


De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

Jusqu’au 25 juillet, une triple exposition se tient à la Maison Jean Vilar en hommage à la Cour d’honneur, à la comédienne Catherine Sellers et au graphiste Marcel Jacno.

Acte 1 du Festival d’Avignon 2023 : le pèlerinage à la Maison Jean Vilar, ce mercredi 5 juillet, où les citations se succèdent. D’abord Jean Bellorini, l’actuel directeur du TNP (Théâtre National Populaire) déclare : « Ne rien effacer, prolonger ». Françoise Nyssen, ancienne ministre de la Culture et présidente du Festival : « La mémoire est l’avenir ». Enfin Tiago Rodrigues, le nouveau directeur du festival : « La pensée et l’action de Jean Vilar nous inspirent et nous guident. Nous devons conserver cette mémoire de la culture. Je suis chez moi chez Jean Vilar ».

Avant eux, la maire d’Avignon n’avait pas caché son émotion dans « Ce temple du théâtre, de la culture populaire. » Cécile Helle qui a salué le retour d’Hortense Archambault, co-directrice du festival avec Vincent Baudriller (2004-2013) désormais présidente de cette glorieuse Maison Jean Vilar. « Cette ville est complexe, pleine de contrastes, notre défi est de faire tomber les barrières entre l’intra et l’extra-muros pour que tous les Avignonnais se sentent ici chez eux, y compris ceux qui vivent au-delà des remparts. Et que tout le monde ensemble réfléchisse aux mots et aux maux de notre temps ».

Enfin, la Préfète, Violaine Démaret a évoqué « Le tic-tac du compte à rebours. Le jour-J. On y est. Depuis des mois (elle est arrivée dans le Vaucluse le 23 août dernier), je travaille avec mes équipes et tous les services de l’Etat pour que tout se passe bien dans Avignon, cette ville-monde, cette capitale du théâtre ». Et de conclure : « Le monstre sacré n’est pas sur scène, c’est le public qui vit son rêve éveillé ».

3 expositions à voir jusqu’au 25 juillet :

  • « L’œil présent continue », des coulisses aux représentations, Christophe Raynaud de Lage photographie les spectacles depuis 18 ans. Cour d’honneur, Carrière de Boulbon, vent et pluie sont à la fois cadres et personnages.
  • Catherine Sellers, 50 ans de théâtre avec les photos, affiches, costumes de cette comédienne qui a joué Racine, Claudel, Tchekhov, Handke, Camus. Elle fut aussi l’égérie de Marguerite Duras (« Détruire, dit-elle », « Jaune le soleil », « La femme du Gange »).
  • Oh Jacno ! Un hommage graphique à Marcel Jacno (1904-1989), dessinateur d’alphabets qui ont fait les beaux jours des pubs pour les paquets de Gauloises bleues (1946), du logo du TNP de Jean Vilar (1951), du Festival d’Avignon avec ses 3 clés, de parfums de Guerlain et Chanel.

Une promenade photographique de Jean Vilar à Avignon est toujours proposée au-dessus de la Cour d’honneur, en montant au Jardin des Doms. Depuis 2021, déjà 500 000 visiteurs l’ont vue en déambulant, au détour d’un bosquet ou d’une allée et découvert en noir et blanc Gérard Philipe, Maria Casarès, Philippe Noiret, François Chaumette, Silvia Montfort, Georges Wilson, Maurice Béjart en pull marin et Jean Vilar en salopette.

Contacts : 8, Rue de Mons – Avignon accueil@maison jeanvilar.org         


De la mairie du Thor à la scène du Festival d’Avignon

Une mise en scène sobre pour un homme prolixe
Deux hommes sur le grand plateau de la FabricA: L’animateur et blogueur culturel Michel Flandrin et Tiago Rodrigues, directeur du festival d’Avignon depuis septembre 2022. Une table basse, 2 verres d’eau. Le décor est posé, la salle de 600 places est pleine à craquer. Les avignonnais sont venus en nombre pour rencontrer le nouveau directeur du Festival d’Avignon qui a occupé la scène pendant près de 2h avec humour ,décontraction ,générosité….et diplomatie.

Inventer et interpréter le Festival d’Avignon comme une partition
Il l’a dit à plusieurs reprises auparavant et le répète ce soir : le festival d’Avignon a déjà été écrit – brillamment – par ses prédécesseurs. Il s’agit maintenant de continuer à interpréter cette partition en mettant en relief, en soulignant , variant, révélant…et quelquefois ajouter des notes ?
Il résume son projet comme l’improbable mariage entre pluralité artistique et accès le plus simple au plus grand nombre : « rendre facile l’accès à ce qui est complexe »

A questions pertinentes, réponses flamboyantes
Michel Flandrin a posé les bonnes questions , celles que tout le monde attendait…mais le suspense reste entier. Pourquoi avoir postulé à la direction du festival ? Une idée de la programmation ? De nouveaux lieux ? Des artistes associés ? Un pays invité ? Des clefs d’interprétation ?
Celles et ceux qui étaient venus pour commencer à « étudier » leur programmation en seront pour leurs frais. Les seules indiscrétions – maîtrisées- sont : les artistes ne seront pas associés mais complices, pas de pays mais une langue invitée ( l’anglais), de nouveaux lieux apparemment végétaux ( forêt, parc?) un festival de poche itinérant confié à un artiste qui se prolongerait au delà du festival.

Merci Tiago Rodrigues pour tout ce mystère
Merci de ne pas nous avoir placés en consommateurs effrénés de culture, de spectacles,. Nous sommes venus pour rencontrer l’homme, l’artiste pas pour avoir déjà un catalogue de propositions.
Merci de nous avoir cependant dévoilé l’indicible : le plaisir de la rencontre, de l’inattendu, de l’imprévu, qu’il y aura « des histoires formidables en juillet 2023 » et que chaque édition aura des déçus différents !
Diplomate quand on lui demande sa position vis à vis des propos du Ministre de l’Intérieur quant à la difficulté de maintenir certains festivals au nom de la sécurité en 2024 ( Jeux Olympiques,) botteur en touche ( à juste titre car solution difficile) quand à l’accès difficile aux spectacles gratuits, clairvoyant quand à la réduction rapide de l’impact carbone. La dramaturgie de la partition reste intacte.

Au service des angoisses collectives et non pas de mes inquiétudes individuelles
Voilà tout est dit ! pendant son mandat- 4 ans – nous ne verrons pas de spectacles de Tiago Rodrigues au festival. Dommage ? On a eu l’occasion de le rencontrer plusieurs fois au Festival d’ Avignon : Dès 2015 avec Antoine et Cléopâtre ( révélation et choc artistique) puis Sopro pour ce qui est de ses créations, Iphigénie ou la Cerisaie pour la mise en scène. Pas plus tard que la veille de cette rencontre et même le jour même , une de ses pièces «  Le Choeur des Amants » était jouée à la Garance de Cavaillon, le lendemain au théâtre d’Arles. On espère donc voir ses créations ou reprise tout au long de l’année programmée dans notre région.
Car le théâtre, c’est toute l’année ! Et l’univers de Tiago Rodrigues nous est maintenant indispensable.

Possibilité de visionner l’entretien en entier du Mardi 8 novembre 2022 à la FabricA sur le site : festival-avignon.com

https://echodumardi.com/tag/festival-avignon/   1/1