22 janvier 2025 |

Ecrit par le 22 janvier 2025

‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Auteur, adaptateur, interprète, metteur en scène, Président des Scènes d’Avignon, membre du comité stratégique Avignon Terre de Culture 2025, le marathonien Serge Barbuscia s’exerce au pas de course.

Ne nous y trompons pas ! La dernière création de Serge Barbuscia «  Au pas de course » n’a pas été conçue au pas de course et le directeur du Théâtre du Balcon, malgré ses diverses casquettes n’a pas encore couru un marathon. Mais cet homme de théâtre au parcours impressionnant – depuis qu’il a créé sa Compagnie en 1983 au Théâtre du Balcon à Avignon – aime saisir l’inspiration et la création et même se laisser porter par elle. Point de précipitation donc dans cette dernière proposition mais au contraire le travail d’un long mûrissement grâce aux rencontres faites dans les Centres Sociaux du Grand Avignon, les échanges lors d’ateliers menés avec les habitantes dans le cadre de la Politique de la ville, et ce depuis 2017.

Genèse de la création de ‘Au pas de course’
Ce texte a trouvé son inspiration à partir des ateliers organisés dans les quartiers et les centres sociaux d’Avignon depuis janvier 2024 et regroupant les artistes complices Aïni Iften, Jean-Baptiste Barbuscia, Fabrice Lebert, Gilbert Scotti. Avec la participation, sous forme d’enregistrement sonore, d’élèves de la classe de 3° option théâtre du collège La Salle : Lyna, Elora, Juliette, Emmy, Elena, Charlotte, Aziliz, Elsa, Mélissa, Baptiste, Suzanne, Julie, Cloé, Loris, Waël, Louise, Léa, Amine et Noanne.

De Farida Abaroge à Camille Carraz en passant par Djamila, Sophie, Garance, Emilie, Franscesca : 7 instantanées de femmes abordant 7 grandes thématiques

• Les réseaux sociaux, lien ou solitude ?
• La vision humanitaire des Jeux Olympiques.
• La pulsion de violence et le terrorisme dans la société civilisée.
• L’obligation d’excellence dans nos sociétés modernes et volonté de puissance.
• Violence conjugale ou l’amour qui détruit.
• Le harcèlement.
• La place de l’humain dans le cosmos.

L’extraordinaire destin de Farida Abaroge, l’athlète éthiopienne de ‘Au pas de course’
Originaire d’Éthiopie, Farida Abaroge a fui son pays en 2016, demandé l’asile en France, obtenu son statut de réfugié en 2017 et s’installe à Strasbourg. Elle avait toujours rêvé de participer à des Jeux Olympiques étant très sportive dans son pays mais ne pratiquait pas du tout l’athlétisme. Elle sera pourtant sélectionnée en mai 2024 pour courir les 1500m au sein de l’Equipe Olympique des Réfugiés (EOR) lors des Jeux olympiques de Paris. Un travail écharné, un solide mental et une volonté hors du commun lui a permis de réaliser ce rêve fou. Lors d’une lecture, ce récit a ému aux larmes Djamila, une des habitantes d’un quartier d’Avignon. Farida est devenue Djamila sous la plume de Barbuscia.

Serge Barbuscia. DR

Rencontre avec Serge Barbuscia à quelques jours de la première

Ateliers dans les quartiers de l’extra-muros
« En janvier 2024, nous avons entamé des ateliers dans les quartiers extra-muros d’Avignon en posant la question – année d’olympisme oblige – «  Qu’est-ce que le sport dans nos vies ». Une petite forme théâtrale a pu voir le jour avec une sortie de résidence au théâtre du Balcon dans le cadre du Festival Tous Artistes en juin 2024. Fort de cela, j’ai eu envie d’écrire des textes abordant des thèmes plus larges témoignant du monde actuel.

Décryptage d’une création
« Le travail dans les quartiers a été pour moi un lieu d’inspiration pour les 7 thématiques qui vont être présentées à travers 7 personnages féminins. J’ai pu poser des mots sur tous ces échanges, ces rêves, ces anecdotes que m’ont livrés ces femmes. J’ai voulu parler de toutes les femmes à travers le prisme d’une seule comédienne. Mon souci est donc que les spectateurs la reconnaissent dans sa simplicité et son universalité. Nadia (Camille Carraz) vient pour interpréter une femme, évoquer une rencontre avec très peu d’accessoires. Ce n’est pas un stand-up, juste un instantané sensible d’une situation.

Un théâtre d’intervention
Ce spectacle m’a dépassé. Au départ je comptais créer quelques personnages qui iraient dans les classes pour aborder des thèmes et parler avec cette jeunesse que je trouve un peu dans l’impasse. Il me semble que les jeunes d’aujourd’hui ont l’impression que l’on est à la fin de quelque chose, ils n’espèrent plus rien. Nous, on n’avait rien mais on espérait tout ! La jeunesse actuelle c’est l’inverse. J’ai eu envie de créer ces personnages pour créer du théâtre d’intervention, qu’un débat émerge après les textes. La salle de classe va devenir espace scénique, le spectacle durera 30 minutes et sera suivi d’un temps d’échange et de débat d’une durée de 25 minutes.

A pas de course
Les textes ont pris peu à peu de l’importance et cette idée de chaussures m’a fait trouver le lien. Nadia est la maîtresse de cérémonie qui est obsédée par les chaussures : pantoufles, talon haut, vernis rouge, bottes. Chacune de ces figures féminines trouvera chaussure à son pied. Les chaussures étaient aussi très présentes dans le thème du sport avec le personnage de Djamila qui évoque la vie de Farida Abaroge, l’athlète éthiopienne dont nous avions lu le récit ‘ au pas de course » dans les quartiers.

Sébastien Benedetto et Camille Carraz. DR

De Malher à Sébastien Bénedetto
Il y aura du Malher mais aussi du Sébastien Benedetto ! On connaît bien le visage avenant et sympathique de Sébastien Benedetto, directeur du Théâtre des Carmes depuis 2014. On connaît peut-être moins le musicien, DJ et producteur de musique électronique et ses tournées de Benedetto & Farina. « Cela fait longtemps que je voulais travailler avec Sébastien car on s’aime beaucoup et j’ai trouvé que Sébastien était une évidence dans ce spectacle. Je lui ai donné les textes qui l’ont inspiré. Il a fait des propositions musicales qui apportent beaucoup. Elles apportent la jeunesse à des textes classiquement très écrits et très joués. La lumière aussi apportera cet éclat de jeunesse avec les éclairages laser de Sébastien Lebert qui me fascinent.

La comédienne Camille Carraz comme une évidence
« Il est important d’exister là où on habite. On ne peut pas se proclamer capitale de la culture si on fait tout venir de l’extérieur sinon ça voudrait dire que Avignon est une ville colonisée. Or Avignon a des ressources locales avec des gens exceptionnels dont la comédienne avignonnaise Camille Carraz que je connais bien , qui joue dans «  Pompiers » que j’ai mis en scène et plus récemment dans «  J’entrerai dans ton silence »adaptation à partir des livres de Françoise Lefèvre et Hugo Horiot. Je suis ouvert au monde, mais je voulais donner la parole aux gens qui sont ici. Les gens d’ici ont besoin de travailler, pas seulement d’un point de vue économique mais parce que quand tu travailles, tu grandis. »

Côté pratique

En ouverture du festival Fest’hiver qui a lieu du 18 janvier au 2 février 2025
La pièce « Au pas de course » est à l’affiche du Théâtre du Balcon les samedi 18 et dimanche 19 janvier à 17h en format intégral.

Dans le cadre des « Nuits de la lecture 2025 »
Dans le cadre des « Nuits de la lecture 2025 »,la bibliothèque Renaud-Barrault, à Avignon, accueillera aussi ce spectacle en entrée libre le Jeudi 23 janvier. 20h. Bibliothèque Renaud-Barrault Réservation conseillée. 04 90 85 00 80. contact@theatredubalcon.org

Exposition photographique
Le photographe Gilbert Scotti a suivi, boîtier en main, l’évolution de ce projet « Au pas de course » de décembre 2023 à décembre 2024. Ses clichés seront exposés à partir du 23 janvier à la bibliothèque Renaud-Barrault pour les Nuits de la Lecture 2025. L’occasion de découvrir, en image, le travail de la compagnie Serge Barbuscia autour de la création de ce nouveau spectacle.

Le théâtre s’invite dans la classe
Ce spectacle brise les codes de la « boite noire » habituelle pour aller s’inscrire dans des lieux concrets tels que des salles de classe. A partir du 13 janvier « Au pas de course » sera joué devant plusieurs classes du Collège La Salle d’Avignon, du Collège Alphonse Silve de Monteux et du Lycée professionnel Robert Schuman d’Avignon. Il y aura 3 des thématiques jouées – vraisemblablement celles abordant les réseaux sociaux, le sport et le cosmos – avec comme seul plateau la salle de classe. Un temps d’échange sera ensuite proposé avec les élèves.

Samedi 18 janvier. 17h. Dimanche 19 janvier. 17h. 8 à 12€. Théâtre du Balcon. Cie Serge Barbuscia. Scène d’Avignon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon.
04 90 85 00 80 – contact@theatredubalcon.org


‘Au pas de course’ dernière création de Serge Barbuscia en ouverture de Fest’hiver ce week-end

Créé en 2006 à l’initiative de quelques théâtres permanents d’Avignon, Fest’hiver s’impose au fil des ans comme le rendez-vous du théâtre en hiver. Il s’agissait d’affirmer que le théâtre à Avignon, c’est toute l’année !

Jusqu’au vendredi 2 février, le Théâtre des Carmes, du Balcon, du Chêne Noir, du Chien qui Fume, des Halles ainsi que le Transversal et L’Entrepot ouvrent leurs plateaux à des Compagnies qui n’ont pas forcément de lieux dédiés. Ils nous proposent des spectacles dont ils ont organisé ou suivi les résidences, manière de faire connaître la foisonnante création régionale. C’est un moment privilégié pour un public local de (re)découvrir les Scènes d’Avignon dans un entre-deux hivernal. Cette programmation commune permet une déambulation théâtrale dans la cité : les jours et horaires ne se chevauchent pas et des réductions sont accordées pour plusieurs spectacles. C’est ainsi une belle occasion pour les théâtres avignonnais de travailler, partager et réfléchir ensemble loin de la précipitation estivale. 

Le Fest’hiver est un évènement que nous attendons toujours avec joie. Pour cette édition, huit spectacles et une lecture, l’autrice Catherine Monin mise à l’honneur grâce au midi sandwich en partenariat avec la Médiathèque Ceccano et un débat autour de l’avenir souhaité pour le Festival d’été.

Table ronde / débat : le futur désirable du festival à Avignon

Cette table ronde, organisée en partenariat avec le Festival d’Avignon permettra d’échanger et de débattre sur l’avenir des Festivals à Avignon et des publics. En présence annoncée de : Serge Barbuscia (directeur du Théâtre du Balcon et président des Scènes d’Avignon), Michel Bissière (conseiller régional délégué à la vie artistique et culturelle, représentant de Monsieur Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur), Cécile Helle (Maire d’Avignon), Bénédicte Lefeuvre (directrice de la DRAC PACA), Laetitia Mazzoleni (directrice du Théâtre Transversal), Tiago Rodrigues (directeur du Festival d’Avignon), Jean Viard (sociologue).
Samedi 27 janvier. 16h. Cloître Saint Louis.

Midi sandwichs : Lecture de textes de Catherine Monin

Les directrices et directeurs des Scènes d’Avignon, liront des textes de cette autrice, en sa présence. Son écriture porte un regard étonné sur le monde et la société et questionne notre incapacité à goûter pleinement la vie. Tous les portraits de ses personnes sont en quelque sorte des anti-héros, des contre-modèles à la performance, une résistance à la productivité afin de retrouver l’essence de l’Être.
Vendredi 2 février.12h30. Bibliothèque Ceccano.

Au programme des théâtres

BD théâtre, concert spectacle, marionnette, théâtre d’objets, classique mode burlesque, seul en scène, conte contemplatif ou satire clownesque, il y en aura pour tous les goûts et tous les âges.

Black Boy. Compagnie Le Théâtre du Mantois  : ce «  concert spectacle dessiné » propose une “vibration” sensible du roman de Richard Wright aussi mythique que bouleversant, qui mêle sur scène un comédien, un musicien et un illustrateur de bande dessinée.

Les Frustrées. Compagnie sortie 23 : Les Frustrées est une adaptation de la page que signait Claire Bretécher dans le Nouvel Observateur de 1973 à 1981. Le duo d’actrices donne chair au dessin et propose une plongée hilarante et tendre dans nos manies et nos ridicules.
Vendredi 26 janvier. 20h. 5 à 22€. Théâtre des Halles. Rue du Roi René. 04 32 76 24 51. www.theatredeshalles.com

L’effet Goldberg. Compagnie Divine Quincaillerie : L’Effet Goldberg est une petite forme performative inspirée des machines de R. Goldberg : Des dispositifs farfelus qui réalisent une tâche simple, voire futile, de manière délibérément complexe, le plus souvent au moyen d’une réaction en chaîne.
Samedi 27 janvier.19h. Lundi 29 janvier.20h. 5 à 20€. Théâtre Transversal. 10 rue d’Amphoux. Avignon. 04 90 86 17 12. theatretransversal.com

EFGH L’abécédaire des classiques (2). Compagnie le Bruit de la Rouille : Deux comédiennes sur scène, Mélaine Catuogno et Claire Lestien, interprètent tour à tour tous les rôles et proposent une mise en scène ludique et participative rendant accessible de grands classiques théâtraux. 
Dimanche 28 janvier.15h. 5 à 23€. Théâtre du Balcon. 38 rue Guillaume Puy. Avignon. 04 90 85 00 80. contact@theatredubalcon.org

Pendant ce temps, à Montréal. Compagnie Bromios : suite à un accident de voiture Nina, actrice, et Sam, son petit frère, se perdent dans une forêt. Désorientés et séparés l’un de l’autre, ils font la rencontre de personnages étranges qui semblent hanter ces lieux.
Dimanche 28 janvier. 17h. 5 à 23€. Théâtre du Chien qui Fume. / Cie Gérard Vantaggioli. 75 Rue des Teinturiers. Avignon  04 90 85 25 87.  www.chienquifume.com

Le dernier jour de Pierre. Compagnie Deraïdenz : Le dernier jour de Pierre raconte la fin tragique d’un homme, dans un cadre onirique, doux, étrange. C’est un conte contemplatif sans texte, exposé par une vingtaine de marionnettes à fils et décors.
Mardi 30 janvier.20h. Mercredi 31 janvier.20h. 5 à 25€. Théâtre du Chêne Noir. 8 bis, rue Sainte-Catherine.Avignon. 04 90 86 74 87. contact@chenenoir.f 

J’attends la foudre. Compagnie La timidité des Cimes : lecture poétique qui est un hymne au vivant qui déploie, autour du retour d’une femme dans sa maison d’enfance, et à l’aide d’une langue imagée et constamment connectée à la nature, des questions essentielles : Que faire de ce qui nous constitue, nous fonde ?
Jeudi 01 février. 19h. Entrée libre. Théâtre Transversal. 10 rue d’Amphoux. Avignon. 04 90 86 17 12. theatretransversal.com

Turbulences. Collectif Animale : Le spectacle interroge le rapport au temps, à l’efficacité et à la pression du résultat. On flirte avec l’invisible, l’extérieur envahit l’intérieur de la radio jusqu’à renverser notre imaginaire.
Jeudi 01 février.20h30. 5 à 14€. Théâtre des Carmes. 6 place des Carmes. 04 90 82 20 47. theatredescarmes.com

Crache ! (Physiologie d’une langue encombrée). Compagnie Rhizome : Valérie Paüs imagine un voyage retour en avion à l’île de la Réunion où elle est née. Un voyage qui la ramène à son passé, aux épisodes clés qui ont contribué à la couper d’une partie de son identité depuis toujours étouffée, la langue créole.
Vendredi 02 février.19h. 6 et 12€. L’Entrepôt. 1 ter boulevard Champfleury. Avignon. 04 90 86 30 37. reservations@miseenscene.com

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