27 septembre 2024 |

Ecrit par le 27 septembre 2024

Vendanges mi-figue mi-raisin pour la Fédération des Vignerons Indépendants de Vaucluse

« Le bilan n’est pas très réjouissant ». Ainsi s’exprime Thierry Vaute, le président des Vignerons Indépendants de Vaucluse, par ailleurs vigneron à Beaumes-de-Venise, dans les nouveaux bureaux du Palais du Vin à Orange-Sud. « Il reflète l’ambiance de nos vignobles avec un volume en recul de -20% à – 30% selon les bassins du département. Le printemps a été arrosé, la pression phytosanitaire  conséquente, heureusement, l’été a été chaud et sec, du coup ça a bien rattrapé l’état sanitaire. Mais le millésime 2024 va battre un record historiquement bas, pire qu’en 2021 à cause du gel, du mildiou voire de la coulure sur le Grenache. Mais la qualité est bien présente. »

Céline Barnier, vice-présidente de la Fédération des Vignerons Indépendants de Vaucluse, en charge de l’œnotourisme, se félicite : « Nombre de domaines ont reçu nombre de visiteurs pour déguster les cuvées, savoir comment on travaille, de quoi est constitué le sous-sol, quels sont les cépages qui entrent dans l’assemblage de chaque couleur. Il y a eu des concerts, des food-trucks dans les vignes, des apéros. Bientôt un site en ligne au niveau national donnera le détail des animations. L’opération ‘Vendangeur d’un jour’ a bien marché, les amateurs ont vu que ce n’était pas une sinécure de tailler les grappes, sans parler du travail quand elles arrivent dans le caveau. »

Pierre Saysset, le directeur du Palais du Vin précise : « Sur 75 millions de touristes qui viennent en France, 12 visitent les caves, les vignobles. Nos paysages sont un facteur majeur de l’attractivité de Vaucluse, une manne financière. »

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Céline Barnier, Pierre Saysset et Thierry Vaute.

Thierry Vaute revient à la charge sur le climat socio-économique de cette rentrée d’automne : « Souvent on fait contre mauvaise fortune bon cœur, mais là notre bonhommie est impactée. Le modèle économique de l’agriculture se détériore, que ce soit pour les céréaliers, les éleveurs, les arboriculteurs et nous les vignerons. Ce n’est pas dans notre ADN de dire que ça va mal mais depuis 5 ans, on accumule les problématiques : les gilets jaunes, la Taxe Trump aux USA, le Covid et son cortège de fermetures des bars, restaurants et cavistes. Certains n’arrivent pas à rembourser les PGE. S’ajoutent à cela la tendance à la déconsommation globale du vin, en particulier du rouge, les aléas climatiques et on devient résilients. » D’ailleurs le 7 septembre dernier, Les Echos titraient sur le plongeon général de la production de vin , – 10%. « Le feu couve dans les campagnes, prévient-il. Depuis la crise de mars-avril, aucune réponse n’a été apportée à nos questions. Un ministre est parti, une autre arrive. Le ras-le-bol, les frustrations sont à leur comble, on ne compte plus les suicides de paysans, on a le moral dans les chaussettes. Ne vous étonnez pas si les tracteurs repartent à l’assaut des villes et bloquent tout. L’Etat doit absolument répondre présent rapidement. »

Néanmoins, Thiery Vaute veut rester optimiste et voir le verre à moitié plein… « Nous représentons 80% des vignerons de Vaucluse. Et notre filière est dans le top 3 de la balance commerciale, alors donnez nous de l’oxygène pour passer le cap. »

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