15 janvier 2025 |

Ecrit par le 15 janvier 2025

Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

La Fédération du bâtiment et des Travaux publics de Vaucluse a reçu plus de 160 élèves, professeurs, personnes en reconversion professionnelle et en recherche d’emploi lors des coulisses du bâtiment, à l’occasion de la construction d’un quartier aménagé par Grand Delta Habitat, la Zac des Oliviers, rue de Provence, à Morières-lès-Avignon.

De gauche à droite Joël Hayet architecte de l’agence Mach et Hayet ; Xavier Sordelet directeur général de GDH
et Daniel Léonard président de la Fédé BTP 84 Copyright MMH


Plus de 165 personnes se sont rendues aux Coulisses du BTP, jeudi 10 octobre, à l’occasion de l’opération nationale déployée dans l’hexagone sur 250 sites. Objectif ? Faire connaître les métiers du BTP au grand public, aux jeunes et aux adultes en reconversion, afin de susciter des vocations, proposer de rencontrer des professionnels des différentes filières ainsi qu’un accès aux études et formations pertinentes.

Dans le détail
C’est ainsi que les élèves et les enseignants des lycées des métiers Domaine d’Eguilles et le LEA (Lycée d’enseignement adapté) Paul Vincensini tous deux à Vedène, des métiers Maria Casarès d’Avignon, Alphonse Benoît de l’Isle-sur-la-Sorgue, le collège LPO (lycée professionnel – CFA) Philippe de Girard à Avignon, l’Agence France Travail Avignon Joly Jean et la Mission locale Grand Avignon se sont rendus Zac des Oliviers, rue de Provence à Morières-lès-Avignon.

Une balade instructive
La raison ? Visiter les chantiers de construction de 30 logements collectifs et 5 maisons individuelles imaginés par Grand Delta Habitat. Les visiteurs ont pu assister à une présentation des métiers du BTP, ont été sensibilisés à la prévention, à la santé et à la sécurité ainsi qu’au démontage d’une grue. L’Ecir, Ecole de la construction, des infrastructures et réseaux de Mallemort-de-Provence et l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) étaient partenaires de l’événement. Batri Diaz, entreprise Bollenoise de travaux de maçonnerie générale et de gros œuvre de bâtiment et Sud Bâtiment (également entreprise générale de travaux et de gros œuvres) étaient les deux entreprises adhérentes de la Fédé BTP présentes sur les chantiers.

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Le bâtiment en chiffres

En Vaucluse,
la Fédération a recensé 9 300 établissements dont 2 300 emploient entre un salarié et plus dans le secteur de la construction ce qui représente 12% du tissu économique. Sur le plan de la formation 1 200 jeunes accèdent aux métiers de la production dont 70% en apprentissage.
«Le BTP est un secteur d’avenir, a souligné Daniel Léonard, président de la Fédé BTP84, où chacun peut faire carrière du CAP (Certificat d’aptitude professionnelle) au diplôme d’ingénieur. Les enjeux de demain ? Des hommes et des femmes acteurs de la construction, de la rénovation des routes, des écoles, des hôpitaux et des maisons.»

La Fédé BTP84

Son histoire
La Fédération du bâtiment et des travaux publics existe depuis 120 ans, accompagnant ses adhérents sur les enjeux de la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises), de l’emploi, des énergies renouvelables, le développement du marché de la rénovation énergétique et de la construction neuve.

Aujourd’hui
La Fédé compte 400 entreprises adhérentes et 5 200 salariés dans tous les corps de métiers artisans, Pme (Petites et moyennes entreprises), gros œuvre, second œuvre, travaux publics, promoteurs, aménageurs, constructeurs de maisons individuelles, architectes, bureaux d’études, carriers, locatiers, industriels, avocats, banques, assurances…

Ses missions
Intervenir auprès des Pouvoirs publics pour tout ce qui concerne le marché des entreprises et les conditions d’exercice de la profession ; Apporter son expertise auprès de ses adhérents pour la défense et l’assistance aux entreprises ; Assurer la promotion de l’image de la profession, de ses métiers et de ses entreprises.

Au plan national,
Le BTP représente 215M€ de travaux ; 1,759 millions d’actifs salariés et 369 000 non-salariés et 104 000 intérimaires ; 181 000 entreprises et équivaut à la moitié du poids de l’industrie.

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Ils ont dit

Daniel Léonard, président de la Fédé BTP84
«Grand Delta Habitat est, pour nous, le plus important donneur d’ordre de la construction et nous sommes fiers de présenter ses chantiers à nos futurs employés qui seront entre 10 et 15% à rejoindre nos rangs. Pour l’heure, ces jeunes ne sont pas prêts pour leur orientation cherchant leur place et leur formation. A ce propos nous sommes en difficulté car l’Etat a annoncé la suppression de l’aide à la formation qui passerait de 6 000 à 4 500€ et peut-être moins. Cela nous poussera à faire un choix entre maintenir nos employés par rapport à l’activité de la construction ou former des jeunes. Aujourd’hui, nous nous trouvons face à des personnes qui partent à la retraite et à des salariés âgés d’entre 35 à 40 ans qui quittent le métier. D’un autre côté il est difficile de faire venir des personnes de l’extérieur alors que l’on ne peut pas les loger. Alors, si nous n’arrivons pas à maintenir la formation des jeunes, à maintenir nos effectifs et à faire venir des personnes de l’extérieur ça va devenir compliqué. Si le BTP est un outil de production facile à défaire il est très difficile à relancer, notamment lorsque l’activité reprendra alors que le savoir-faire nous fera défaut. Au chapitre de l’économie où la crise du logement et de la construction demeurent, nous observons une baisse du recours à l’intérim. Les défaillances d’entreprises sont en augmentation. Enfin, désormais, les chefs d’entreprise ne cherchent plus à transmettre leur outil de travail. En cause ? Des candidats repreneurs dont ils ne seraient pas sûrs.»

Xavier Sordelet, directeur général de Grand Delta Habitat
«Nous avons souhaité accueillir les jeunes dans ce quartier de la Zac des Oliviers afin de leur montrer ce projet pour lequel nous avons concouru il y a plusieurs années. Ce programme propose du locatif social terminé, des bâtiments déjà sortis de terre : accession, maisons individuelles et bâtiments collectifs sur deux chantiers en cours. Nous sommes également engagés dans une politique forte d’intégration avec 21 contrats de professionnalisation et d’apprentissage. Ces jeunes sont la relève de ceux qui partent en retraite, qui se forment à la fois à l’école et chez nous, encouragés et encadrés par nos salariés qui accomplissent de l’excellent travail. Nous maintenons également l’aide à l’embauche. Grand Delta Habitat investi, par an, environ 125M€ qui vont passer à 50M€ sur la réhabilitation –notamment avec les opérations Anru (Agence nationale pour la rénovation urbain), et 75M€ en construction neuve.»

« La Zac des Oliviers
qui reçoit les Coulisses du bâtiment comprend actuellement 170 logements en individuels et collectifs en locatif et en accession à la propriété, des maison en PSLA (Prêt social location accession) et en BRS (Bail social solidaire), précisait Xavier Sordelet. Des parcelles de lotissement, dont un important lot en son centre est actuellement en pré-commercialisation avec 36 logements dont de l’accession est portée par Grand Delta Habitat. Une forêt comestible (verger) remplacera le projet de jardins solidaires. »

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Conjoncture
L’observatoire économique de la construction en Provence-Alpes-Côte d’Azur –Le Cerc Paca- vient de dévoiler les chiffres de la filière construction. En un an, les mises en chantier ont baissé de 12,9% ce qui correspond à 2 600 logements en moins tandis que les autorisations accusent un retrait de 40% soit 2 300 logements.

Le Bâtiment
La commercialisation de logements neufs est en berne avec un recul de presque 62% de mise en vente de logements (290), presque 50% de réservations en moins et un stock disponible affiché à -12,8%.

Les locaux neufs
Bâtiments agricoles, privés, industriels, commerces, bureaux, entrepôts, autres locaux accusent une baisse de mise en chantier de plus de 9% et un retrait des autorisations de presque 11%.

Les appels d’offre de la commande publique
Les appels d’offres travaux publiés sont en retrait de plus de 16% quand le montant des appels d’offre travaux publiés sont à presque +7% pour 690M€.

Industrie des matériaux
La production de béton prêt à l’emploi a augmenté de 3% ce qui représente 371 740m3.

Les dispositifs de l’Etat
Le Prêt à taux zéro+ (PTZ+), distribué dans le neuf a augmenté de plus de 28% ce qui correspond à 50 prêts. Le PTZ+ permet de bénéficier d’un prêt à taux zéro de 30 000€ maximum pour financer les travaux d’éco-rénovation. Il s’adresse aux propriétaires ou à ceux qui mettent en location. Le volume de travaux réalisé est de 2,33M€.

L’emploi salarié et intérimaire
L’emploi salarié et intérimaire accuse un retrait de presque 4% ce qui représente 13 565 salariés, même chose pour les intérimaires de la construction avec un recul de 2,5% ce qui correspond à 1 242 équivalents temps plein. Sans surprise les demandes d’emploi reculent de 5,2%.

Les défaillances d’entreprises
atteignent les presque 26% par rapport à l’an passé, ce qui a concerné 477 salariés.

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Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

Entre récession, ralentissement, reflux et résilience…. Plutôt morose la situation économique du Vaucluse en septembre. Après la parenthèse enchantée des Jeux Olympiques, la Banque de France, la Chambre de métiers et de l’artisanat, la fédération du BTP 84, la direction départementale des Finances publiques ou bien encore la CPME 84 se sont réunis à la chapelle Saint-Praxède à Avignon, siège de la Chambre des métiers pour évoquer la rentrée économique en Vaucluse.

C’est d’abord Christine Gord, la directrice de la banque de France de Vaucluse qui a longuement pris la parole de cette réunion de rentrée placée sous le thème ‘Entre attentisme et incertitudes’ : « L’environnement économique s’éclaircit, mais des zones d’ombre persistent. Même si la croissance du PIB en France est un peu plus soutenue que prévue (+1,1%) et que l’inflation ralentit (+2,1% en juin 2024). Mais elle atteint quand même +6% pour l’énergie, +5% pour les services, +3,7% pour les produits manufacturés et +2,5% pour l’alimentation ».

« Même s’ils ont plus progressé que l’inflation, les salaires n’ont pas compensé les pertes cumulées en 2022 et 2023. »

Christine Gord, directrice de la banque de France de Vaucluse

Elle poursuit : « Les taux de la BCE (Banque centrale européenne) sont en légère diminution (3,5%) et nous devons éviter la spirale infernale taux/salaires, d’autant plus que même s’ils ont plus progressé que l’inflation, les salaires n’ont pas compensé les pertes cumulées en 2022 et 2023. »

Avec une France cumulant 3 600 milliards d’euros de dettes, les Français ont préféré l’épargne à la consommation. Elle est ainsi passée de 17,08% au premier trimestre à 17,90% en septembre. Par ailleurs, le surendettement des ménages grimpe de 20% en Vaucluse (664 dossiers déposés en août 2023, 799, un an plus tard). Résultat : le secteur de la construction est sous tension. Daniel Léonard, le Président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse y reviendra un peu plus tard, à la tribune.

Procédures de défaillances en Vaucluse.

La directrice départementale de la Banque de France, évoquera également le chiffre d’affaires de la Région Sud, 127Mds€ pour 525 702 effectifs, avec en tête le commerce (34%), puis les services (30%), l’industrie (24%) et la construction (12%). Et pour les effectifs, ce sont les services qui cumulent le plus d’emplois (58%), suivis du commerce (16%), de l’industrie (15%) et du BTP (11%). Elle a aussi précisé que c’est chez nous dans la Région Sud (+12,9 jours de retard), comme en Ile-de-France (+17,4 jours) et dans les Hauts-de-France (+12,6 jours) que la trésorerie des entreprises est la plus tendue à cause des retards de paiement de qui les pénalise. Mais elle a conclu que, « Globalement, selon un questionnaire auquel ont répondu des centaines de chefs d’entreprises, ils restent plutôt confiants en l’avenir et optimistes, avec des perspectives étonnamment encourageantes ».

Une défaillance pour 4 créations
Après elle, c’est Olivier Borel qui, représentant Tribunal de commerce d’Avignon, a pris la parole pour évoquer les chiffres du. « En gros, on recense une défaillance pour 4 créations d’entreprises. L’an dernier, en Provence-Alpes-Côte d’Azur il y a eu 25 840 sociétés nouvelles pour 5 828 radiations. Dès que des difficultés apparaissent, il faut absolument que les patrons se rapprochent de nous. Plus ils attendent, plus leur situation risque de s’aggraver. Nous sommes là pour les aider, les accompagner, les protéger, les sortir de l’impasse. C’est gratuit, on les écoute et on les oriente si possible vers des procédures amiables. »
En 2023, 23% des défaillances ont concerné le BTP, 21% le commerce et la réparation automobile et 15% l’hébergement et la restauration. Il y a eu +22% de procédures en Vaucluse (38 403) dont 43% ont débouché sur un redressement judiciaire et 17% sur une liquidation. Mais le taux de conciliation lui, a été de 81%.

Michel Laffitte, le Directeur départemental des Finances Publiques de Vaucluse est intervenu brièvement mais fermement pour déclarer : « La situation n’est pas bonne sur les 12 derniers mois. Le chiffre d’affaires a progressé de +1,3 en France, a reculé de – 2,4 en Provence-Alpes-Côte d’Azur et de 0,9 en Vaucluse. » Par secteur, ce sont surtout les arts et spectacles avec les festivals (6%), qui nous sauvent, l’information et la communication (5,6%), le tourisme avec l’hébergement et la restauration (5,3%), et l’agriculture, en particulier le négoce du vin (1%). Alors que la santé et l’action sociale plongent à -5,4% et le transport et l’entreposage à -1,9%.

Le BTP veut garder l’espoir
C’est alors que Daniel Léonard, le président de la Fédération du BTP 84 a conclu la séance avec une série de chiffres en baisse : -12,9% de construction de logements neufs, -6% d’activité dans les travaux publics, – 16% d’appels d’offres. Mais « Il faut garder l’espoir, le moral. Les prêts à taux zéro ont progressé de 28%, la production de béton prêt à l’emploi a augmenté de 3% (371 740m3), le montant des appels d’offres travaux a grimpé de +6,9% (soit 690M€). Donc ne baissons pas les bras, continuons à former des jeunes, à transmettre nos métiers. Nous réhabilitons des logements anciens, nous faisons de la rénovation thermique pour que les appartements et les maisons ne soient plus des passoires, nous travaillons aussi sur les conduites et canalisations d’eau avec les grands donneurs d’ordres (Veolia, Suez) pour qu’il y ait moins de fuites. En ce moment il y a le chantier de la future prison d’Entraigues, de la déviation de la Nationale 7 à Orange, du réaménagement du carrefour de Bonpas. Que les élus des mairies, des communautés de communes et du département de Vaucluse continuent à nous faire confiance. Nos concitoyens ont besoin d’un toit, de crèches, d’écoles, de collèges, de lycées pour leurs enfants, de commerces, de lieux de culture et de loisirs, de routes. Nous n’avons pas le droit d’être pessimistes ».

La CPME martèle son appel à la confiance
Même volonté d’optimisme pour Bernard Vergier, le président de la CPME de Vaucluse qui, à l’image de la rentrée de la première confédération patronale du département, martèle son message d’appel à la confiance : « Nous souhaitons que la nomination du premier ministre puisse amener de la stabilité et de la visibilité pour nos entreprises afin de faire face à leurs inquiétudes grandissantes, à des carnets de commande en baisse, des investissements suspendus, des défaillances d’entreprise en hausse ou bien au dérapage incontrôlé des finances publiques. »
Et fort de son millier d’adhérents, Bernard Vergier appelle ainsi de ses vœux « une plus grande simplification administrative, une réforme de l’action publique et un soutien à la croissance économique. »


Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

La Fédé BTP 84 ne l’avait peut-être pas anticipé lorsque fut vendu son siège fin 2022, mais la construction de sa nouvelle maison à Agroparc fait déjà l’effet d’un phare dans la nuit. Et c’est tout un symbole pour la profession et son environnement.

Copyright Cabinet d’architectes Cavaillonnais Avant-propos.
Le siège se situe à Agroparc à l’angle de la Route de l’aérodrome et de la rue Jean Dausset à Avignon.

Alors que la conjoncture continue d’être plus que morose pour le bâtiment et peut-être un peu moins pour les Travaux publics, la Fédération du Bâtiment de Vaucluse vient de poser la première pierre de son nouveau siège à Agroparc, au croisement de la rue Jean Dausset et de la route de l’aérodrome, à Avignon. Objectif ? La réalisation d’un bâtiment vitrine en bois, acier, verre et béton déployant 800m2 en R+1 sur 2 000m2 de terrain.

Auparavant, la Fédération du BTP 84
s’était établie lors de sa création en 1902 dans ce bel hôtel particulier des Isnards, 3 rue de la petite Fusterie à Avignon. Problème, difficile voir impossible pour les adhérents de rallier le centre-ville en fin d’après midi pour assister aux réunions et tout aussi impensable de se garer aux alentours.

C’est donc Christian Pons, président de la Fédération BTP 84
(de septembre 2019 à septembre 2022) qui mena le projet de vente de l’emblématique lieu, avec l’assentiment du Conseil d’administration, en 2022 et mena les discussions d’un nouveau siège, tandis que l’actuel président, Daniel Léonard entérinait et signait les deux projets. C’est ainsi qu’en février 2023, la Fédé s’installait Chemin de Fontanille, dans les anciens locaux de l’UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), à Agroparc, en attendant d’intégrer son futur siège.

L’ancien Hôtel particulier des Isnards où la Fédération du Bâtiment et des Travaux publics s’était installée lors de sa création en 1902,
3 rue Petite Fusterie dans l’intramuros d’Avignon Copyright MMH

Quant au nouveau siège ?
Les travaux débutent en ce mois de septembre pour s’étendre sur un an. L’opération verra naître un bâtiment ‘sobre et élégant’ mêlant béton, bois et verre’ comme aime à le préciser Thomas Wallon, architecte du cabinet Avant-propos en charge du projet. Les visuels du cabinet cavaillonnais évoquent un bâtiment horizontal en R+1 –deux fois 400m2- flanqué de larges baies vitrées –avec parties fixes et des ouvrants- enchâssées dans l’alu et rythmées par des panneaux de bois et d’acier galvanisé, les deux niveaux étant coiffés d’une casquette en béton. L’ensemble promeut un édifice moderne, de facture classique, en réponse à la demande de la Fédération BTP 84 qui souhaitait une vitrine renouvelée du savoir-faire des artisans et des entreprises du cru friandes de sobriété et de nouvelles solutions constructives et isolantes.

A l’intérieur ?
Au rez-de-de-chaussée un hall spacieux, tel un forum, accueillera les visiteurs et se muera, ponctuellement, en un espace de réception lors des événements de la profession, des salles de formation et de réunion ponctueront ce premier espace. Un escalier tout en courbe y prend naissance pour gagner, à l’étage, les bureaux des collaborateurs et du président, distribués à partir d’une coursive, favorisant les échanges entre collègues, tandis qu’une passerelle en béton, telle une poutre, reliera les deux principales façades.

L’aménagement paysager
jouera un rôle très attendu dans l’intégration de l’édifice avec son environnement puisque les nombreuses baies proposent un esprit dedans-dehors très en demande depuis le confinement. Un parvis et un environnement végétal soignés offriront une nouvelle respiration à la maison de la profession.

Daniel Léonard Président de la Fédé BTP84 Copyright MMH

Ils ont dit

Daniel Léonard, président de la Fédération BTP84
«Les travaux débutent dès maintenant, fruit du travail des deux années passées. La maison du BTP de Vaucluse devait être plus accessible, plus sobre en énergie, plus représentative de nos métiers, un lieu incontournable pour parler de notre secteur. Cette nouvelle maison représente un investissement de 3M€, pour une surface totale de 800m2 en R+1. Le bâtiment est à l’image de nos métiers, parfois brut de décoffrage, mais fort de nos savoirs faire et de technicités. En prenant la casquette de maître d’ouvrage, notre fédération veut faire la preuve par l’exemple.»

«Nous démontrons qu’avec de la volonté,
de l’audace et de la combativité, les projets sont possibles. A ceux qui pensent que ça n’est pas le moment, en raison d’une conjoncture difficile et incertaine, nous répondons par l’action, le regard fixé sur l’avenir. Ce projet a pu voir le jour grâce au patrimoine acquis par nos prédécesseurs et dont la vente a permis de financer la nouvelle maison du BTP, et à la transmission des savoirs grâce à l’excellence des centres de formation. La Fédération Française du Bâtiment et la Fédération des Travaux Publics y auront toujours un point d’ancrage départemental.»

«Je remercie tous les élus
et particulièrement les maires bâtisseurs pour leur investissement au quotidien, la dynamique et l’attractivité qu’ils confèrent au Vaucluse, indispensables aux habitants et aux entreprises du territoire. Merci à nos 400 adhérents pourvoyeurs de 5 000 emplois pour leur confiance et la fidélité qu’ils témoignent à la Fédération et aux entreprises bâtisseuses en charge d’ériger la Maison de la Fédération du Bâtiment, pour leur implication, leur savoir- faire et l’effort financier qu’elles consentent pour porter leur pierre à l’édifice. C’est une Maison faite par les adhérents pour les adhérents.»

Deux parchemins ont été signés
«L’un sera scellé dans une pierre et incorporé dans la construction et le second viendra habiller les murs et l’histoire de notre maison,» Daniel Léonard, président de la Fédé BTP84.

Daniel Léonard et René Braja Copyright MMH

René Braja Président de la Fédération Française Régionale des Travaux Publics Paca et représentant la FNTP Paca
«Cher Daniel Léonard, nous partageons les mêmes valeurs : l’accompagnement des adhérents, les actions de promotion de nos métiers, la volonté, l’audace, la combativité, la passion, l’esprit d’équipe et l’intelligence collective. Mesdames et messieurs les élus ayez la volonté d’œuvrer avec nous, en tant que partenaires économiques du secteur de la construction. L’investissement dans les infrastructures est un levier au service du redressement de notre pays. La transformation écologique que nous vivons s’apparente à un changement de modèle économique telle une révolution industrielle qui implique un besoin de formation, d’innovation, et d’investissement afin de décarbonner nos infrastructures et conditionne la compétitivité de nos entreprises.»

«L’investissement sur nos territoires
est acté par une politique du territoire qui permet de recentrer certains déséquilibres entre les petites communes, les départements et les grands pôles urbains. Financer l’entretien de nos infrastructures ne peut être que vertueux. Pour exemple 10% des 280 000 ponts que la France possède sont en défaut important d’entretien et nécessitent une intervention immédiate. Notre patrimoine routier français représente plus de 2 000 milliards d’euros d’argent public, il serait judicieux de le pérenniser. Sincères félicitations à Daniel Léonard, grand initiateur de ce projet.»

Daniel Léonard et Olivier Salleron Copyright MMH

Olivier Salleron, président de la Fédération Nationale du Bâtiment
«Cette première pierre est un élément très concret pour se projeter vers l’avenir. L’organisation territoriale de la FFB, avec les élus, est fondamentale, pour mailler des relais et des capteurs dans tous les territoires, pour tenir des discours à la fois libres et réalistes, sur l’état d’un pays, de son économie où, encore, l’état des départements. 92 communes de France accueillent au moins un artisan. Et nous sommes 101 fédérations sur tout le territoire à être implantées y compris en Outre-Mer.»

«Alors qu’il est beaucoup question de sobriété foncière,
nous plaidons pour que les élus locaux disposent d’une plus grande souplesse en matière de politique du logement. Le principe du Zéro Artificialisation Nette (Zan) des sols ne doit pas déposséder les territoires et les élus de leur propre stratégie d’aménagement et dynamisme. J’observe que désormais nous peinons tous à nous loger. Alors que le logement concentre 30% du pouvoir d’achat de chaque français. Il est urgent de relancer la construction dans ce pays –Moins 60% de maisons individuelles en 2024- et de fortement accompagner la rénovation.»

«Le déni des Pouvoirs publics à ce propos est inadmissible.
Près de 30 000 emplois équivalents temps pleins dans le bâtiment ont d’ores et déjà été détruits depuis le début de l’année et à fin juin. A quoi cela est-il dû ? A la fin du prêt à taux zéro (PTZ) sur tout le territoire et alors que les jeunes butaient sur l’obtention d’un prêt auprès des banques. La fin programmée du Pinel, pour l’investissement locatif et sans alternative poussera les investisseurs dans les bras d’Airnb avec les dégâts connus que cela produit (Ndlr : non consommation auprès des commerçants locaux).»

«Également, les maires bâtisseurs
n’ont plus accès aux aides. Tout cela pourrait attiser une nouvelle crise sociale et sociétale au moment où notre pays connaît déjà suffisamment de fractures. Nous sommes aux premières loges de ces difficultés. Nous appelons le prochain gouvernement à prioriser la question du logement abandonné depuis deux ans. Les pouvoirs publics doivent faire davantage confiance aux professionnels de la construction et aux élus locaux pour imaginer les solutions les plus adaptées.»  

Cécile Helle Copyright MMH

Cécile Helle, maire d’Avignon
«La caractéristique d’une ville comme la nôtre, est d’être ancrée à la fois dans son histoire, avec sa dimension patrimoniale –Avignon est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco- et de n’avoir pas peur de son avenir, en portant des projets futuristes, qui l’ancrent résolument dans la modernité et dans l’innovation, avec la reconversion de bâtiments plus respectueux des enjeux environnementaux et climatiques.» 

«Les quartiers d’Agroparc, comme Avignon Confluence,
développent notre attractivité économique, touristique, et résidentielle, y compris autour des enjeux de la construction de logements. Le Grand Avignon va construire un bâtiment signal à l’une des entrées de la zone.  Le département de Vaucluse est en train de porter un magnifique projet, avec Mémento, le nouveau siège et cœur battant des archives départementales. L’État accompagne l’université dans le cadre du contrat de plan État-Région en vue de la modernisation du campus universitaire d’Agroparc. Et vous-même, en tant qu’acteur partenarial, vous faites aussi le choix de cette zone en venant y poser ce nouveau bâtiment exemplaire.» 

«L’école Méli et Paul Puaux dans l’éco-quartier Joly Jean
s’est ouverte à sa première rentrée. La bibliothèque Renaud-Barrault, bâtiment des années 1970, passoire énergétique a été totalement rénovée. Le parvis de la gare Centre d’Avignon avec l’aide de la Région et la SNCF, a également été complètement réinterprété. Ces projets emblématiques de renouveau représentent des dizaines de millions d’investissement et non pas du déficit public mais de l’activité pour nos entreprises. Ces réalisations  maintiennent l’attractivité de nos territoires parce que les élus locaux font le pari de leur territoire. Ce sont aussi des entreprises, des hommes et des femmes du BTP, des architectes qui ramènent le beau dans la ville, ce qui est une dimension importante.» 

Thierry Lagneau Copyright MMH

Thierry Lagneau, premier vice-président du Département de Vaucluse, représentant la présidente du Département
«Je vous félicite donc très sincèrement pour ce beau projet qui entre là dans une phase décisive vous permettant de travailler dans d’excellentes conditions. Nous comprenons vos préoccupations et vos inquiétudes. 150 000 emplois sont menacés d’ici 2025 dans votre secteur, avec un impact très fort sur l’ensemble des métiers liés au bâtiment et aux travaux publics.» 

«C’est pourquoi, le rythme d’investissement du Département, en 2024,
est resté particulièrement soutenu. Nous restons le premier donneur d’ordres en matière de commandes publiques en Vaucluse. Nous avons voté un budget en augmentation de 1,8%, qui traduit concrètement notre volonté de rester un acteur économique de tout premier plan. Dans ce budget, 122 millions d’euros sont mobilisés à l’investissement. Ce rythme, nous le maintiendrons jusqu’à la fin de notre mandat en 2028.» 

«Pour vous, entreprise du BTP,
il est important d’avoir de la visibilité sur le moyen et le long terme. Avec nous, vous l’avez. Sur les routes dont j’assume la délégation au Département, vous savez que nous avons un rythme et un nombre de travaux très importants partout en Vaucluse de Bonpas jusqu’à la déviation d’Orange. C’est autant de commandes publiques auprès de vos entreprises qui vont soutenir l’activité économique et l’emploi.» 

Thierry Suquet

Thierry Suquet, Préfet
«Vous êtes un secteur particulièrement important et j’entends les difficultés que vous traversez. Je voudrais souligner l’effort que nous faisons ensemble du travail autour de la lutte contre le travail illégal. On sait combien cela pénalise les entreprises qui jouent le jeu, toutes celles qui acceptent de faire ces efforts de formation, d’inclusion et travaillent sur le développement durable.»

«Nous nous sommes engagés discrètement,
mais solidement, ensemble, pour que l’activité de ceux qui ne veulent pas respecter les règles du jeu ne soit pas une anti-concurrence pour tous les autres.  Et là aussi, c’est une vraie question de solidarité.  Nous avons des entrepreneurs et des entreprises dynamiques, qui jouent le jeu et savent s’engager pour porter les projets que les collectivités soutenues par l’État engagent. Ces travailleurs engagés, ne doivent pas être pénalisés par ceux qui ont des comportements de cavaliers solitaires et tentent de contourner la Loi.» 

«Chaque entreprise a le droit à l’erreur,
à la reconnaissance de la bonne foi et à un dialogue serein et fort avec l’État. Parallèlement, ceux qui se situent en dehors des règles, ceux qui trichent délibérément pour contourner, ceux qui emploient des travailleurs sans les déclarer, ceux qui ne payent pas des cotisations sociales, ceux qui mettent la clé sous la porte après quelques mois de pseudo activité, ceux-là, nous devons les sanctionner, nous avons a du mal à le faire, mais c’est ensemble et parce que nous sommes tous concernés par ces problèmes de société, que nous y reviendrons.» 

De gauche à droite Daniel Léonard, René Braja, Bernard Vergier et Olivier Salleron Copyright MMH

Thomas Wallon Copyright MMH

Thomas Wallon, directeur de l’agence Avant Propos Architectes à Cavaillon
« A la base nous sommes de Lille dans une agence qui regroupe 60 architectes. Nous avons créé une agence à Cavaillon, il y a six ans où nous sommes 14 à oeuvrer au sein de l’entreprise pour développer l’activité sur la Région Paca et en Occitanie. Le bâtiment aura pour particularité d’être conçu avec des matériaux bruts : béton, bois et acier, avec très peu de parachèvement, exprimant son muscle, sa structure, où toute sa construction reste visible, même à l’intérieur. Il fallait y trouver beaucoup de technique, d’esthétique et de vérité. Rien n’y sera superflu. Le bâtiment possède très peu de points porteurs ce qui permettra de le réaménager à l’envi. C’est un bâtiment tramé, organisé, calpiné. Nous avons déjà travaillé à Agroparc, avec une réhabilitation à L’inra (Institut national de recherche agronomique), un centre de loisirs, un gymnase et un Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à Cavaillon. »

Les entreprises bâtisseuses du nouveau siège
Toutes adhérentes à la Fédé BTP84

Equipe maitrise d’œuvre
Architecte: AVANT PROPOS, Cavaillon
Opc: Cabinet MORERE, Avignon
Bet fluide: APPY, Avignon
Bet vrd: C2A, Monteux et ELLIPSE, Cavaillon
Bet structure: INGENIERIE 84, Cavaillon
Conception paysagère: AGENCE PAYSAGE, Avignon
Bureau de contrôle/Sps: ALPES CONTROLE, Avignon

Gros oeuvre
POGGIA, Cavaillon
Etanchéité: SAB ETANCHEITE, Avignon
Façade ossature bois: INDIGO BATIMENT, Morières
Menuiseries extérieures: SMAB, Cavaillon
Serrurerie: MASFER, le Thor
Menuiseries intérieures:
EGM VINCENT (Carpentras) /SILVANO (Avignon) /FAUCHERON (Apt)
Cloisons / faux plafonds: ISOLBAT, Entraigues sur la Sorgue
Chape: TECHNISOL, Althen-des-Paluds
Carrelage: SPVC, Carpentras
Peinture: ENTREPRISE FERNANDEZ, Apt
Génie climatique: SELMAC, Avignon
Électricité: ENTREPRISE DEVAUX, Monteux
VRD: EUROVIA, Avignon

Copyright Cabinet d’architectes Cavailonnais Avant Propos


Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

Lors d’une interview donnée en juin, Cécile Helle, maire d’Avignon, a évoqué sa vision et ses actions très concrètes en faveur d’une ville, pour tous, où il fait bon vivre.  

L’établissement scolaire Joly Jean se prénommera Ecole Melly et Paul Puaux Copyright Ville d’Avignon

«Le projet phare de mon action ?
La construction de l’école Joly Jean qui a reçu la médaille d’or des bâtiments durables méditerranéens (BDM) pour sa construction vertueuse et respectueuse de l’environnement avec une empreinte écologique maîtrisée. C’est aussi le premier écoquartier d’Avignon ouvert sur son environnement et favorisant le vivre ensemble toutes générations confondues. L’organisation de la cour a été étudiée en collaboration avec la sociologue bordelaise Edith Maruéjouls, géographe du genre, qui a travaillé sur l’égalité filles garçons, notamment dans les cours de récré. Son credo ? Que chacun, fille comme garçon trouve sa place, et cela passe en premier par celle dont on dispose dans la cour de l’école.»

L’importance des blocs sanitaires
« Nous avons également travaillé sur les blocs sanitaires car beaucoup d’enfants mettent en place des stratégies d’évitement, parfois même toute la journée, pour ne pas aller aux toilettes. Pourquoi ? Parce qu’ils considèrent le lieu insécure. Ainsi, les blocssanitaires sont devenus mixtes et accessibles par classe d’âge. Les portes sont matérialisées de haut en bas de l’espace et des parties vitrées, à l’arrière des blocs, ont été placées à hauteur de vue du personnel encadrant afin de s’assurer de la sécurité de l’enfant. Depuis dix ans que je suis là, c’est le premier bâtiment conçu et réalisé de A à Z, avec une attention toute particulière parce qu’il s’agit d’un bâtiment public destiné aux enfants. Il faut être là, particulièrement attentif à la qualité de ce que l’on produit. » Cela fait 25 ans qu’Avignon n’avait pas construit d’école. Celle-ci sera inaugurée en septembre prochain.

Infrastructures
«L’établissement scolaire maternelle et élémentaire accueillera 11 classes dont une pour les enfants atteints d’autisme pour lesquels un espace snoezelen –sécurisant- a été prévu. Le bâtiment sera ponctué d’une halle créative, d’un studio musical, d’un laboratoire des petits génies, d’une salle de repos dotée d’un petit planétarium, d’espaces de motricité libre et de petites alcôves de travail dans les circulations en relation directe avec les salles de classe.»

Des espaces ouverts pour relier les quartiers
«L’école accueillera également les parents et les habitants du quartier : la salle polyvalente de l’école est conçue pour être entièrement ouverte sur le quartier, et disponible pour les associations en dehors des temps scolaires. Un café des parents, ouvert en dehors des heures de cours, donnera sur l’espace public, en relation directe avec cette salle polyvalente. »

Melly et Paul Puaux
Suite à la consultation menée par la Ville auprès des habitants, le futur établissement scolaire du quartier Joly Jean portera les noms du couple avignonnais Melly (1943-2021) et Paul Puaux (1920-1998), les amis intimes de Jean Vilar, fondateur du festival d’Avignon qui créèrent la Maison Jean Vilar en 1979. Plus de 1 000 personnes ont répondu au questionnaire qui proposait entre autres, Winnie et Nelson Mandela qui ont recueilli 235 voix ; Elisabeth et Robert Badinter pour 152 voix. Melly et Paul Puaux sont arrivés grands gagnants avec 268 voix.

Un intérieur de l’école maternelle et primaire Melly et Paul Puaux Copyright Ville d’Avignon

Écoquartier Joly Jean
L’Écoquartier Joly Jean s’étend sur 42 hectares de friches agricoles et délaissés urbains dont 21 hectares seront laissés à la nature. Environ 1000 logements, dont 200 à vocation de logements sociaux y seront, à terme, réalisés pour accueillir 3 000 habitants. L’habitat sera protéiforme : collectif, intermédiaire, composé d’habitats groupés, coopératifs et de maisons individuelles. L’énergie sera en partie fournie en géothermie et en solaire. Le lieu sera rythmé par l’implantation d’activités et l’aménagement de vastes espaces publics. Des jardins partagés et des composts collectifs et individuels sont également prévus. Le nouveau quartier permettra de relier Cap Sud à l’avenue Moulin Notre Dame par une trame verte de 1,4 kilomètre, incluant le parc du Clos de la Murette. La ZAC (Zone d’activités concertées) Joly Jean, anciennement nommée ZAC du Canal Puy, a été créée en décembre 2009. Elle est située à 4 km du centre-ville, au sud d’Avignon et intègre les deux secteurs de la ZFU (Zone Franche Urbaine) : Coupe d’Or et Cabrière.

Le réseau urbain de chaleur et de rafraîchissement
«Le deuxième projet novateur est, pour moi, le réseau de chaleur et de rafraîchissement qui concernera l’ensemble des quartiers populaires situés au Sud d’Avignon et déjà engagés dans le projet de rénovation urbaine. L’enjeu ? Apporter une source de chaleur et de rafraîchissement vertueuse, énergétique, écologique, économe et durable aux habitants.»

Où en sommes nous du projet ?
«Le programmiste a déjà identifié les sources de chaleur potentielles qui sont la géothermie profonde et peu profonde, la biomasse, la chaleur fatale produite par exemple par les unités de station d’épuration de l’agglomération. L’idée est de pouvoir englober les résidences de logements collectifs, notamment celles des bailleurs sociaux situées le long des quartiers Sud comme Saint-Chamand.»

Un projet accessible aux acteurs publics
«Nous envisageons également de nous tourner vers les acteurs publics ou d’équipements publics comme l’Hôpital d’Avignon d’ailleurs en plein projet modernisation, de rénovation et de réhabilitation. L’activité y est très consommatrice d’énergie, notamment pour chauffer ou rafraîchir les locaux selon les saisons. Le Min (Marché d’intérêt national) et les entreprises environnantes pourraient également se brancher sur ce réseau d’énergie sans empreinte écologique.»

Le meilleur moment pour le faire
«Ce réseau de chaleur et de rafraîchissement arrive à point nommé alors que nous sommes en plein NPNRU (Nouveau programme de renouvellement urbain), notamment avec le bailleur social Grand Delta Habitat. Il y a deux ans en arrière, je me suis battue avec à mes côtés le préfet Bertrand Gaume et l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) pour dire à quel point il ne fallait pas revenir au chauffage individuel qui est, pour moi, une aberration écologique, économique et sociale.»

Dans le détail
En décembre 2023, le conseil municipal a validé la création d’un réseau public de chaleur et de fraîcheur issu a 80% minimum d’énergies renouvelables et de récupération : géothermie sur nappe, valorisation des eaux usées issues de la station d’épuration de Courtine, bois énergie ou électricité verte. Le réseau fournira a des prix stables et compétitifs quelque 16 800 logements, équipements et bureaux, soit une surface de 270 000 m2. Les zones concernées seront situées, dans un premier temps, dans les quartiers Nord et Sud Rocade, Ouest, Saint-Chamand, Nord, Est et dans le nouveau quartier Bel Air. La conception, la réalisation et l’exploitation du réseau seront confiées a une société dans le cadre d’une délégation de service public d’une durée de 29 ans. La création d’un réseau public de chaleur et de fraîcheur s’inscrit dans la politique volontariste de transition écologique menée par la Ville depuis 2014, en accord avec les objectifs du Plan local pour le Climat. Sa mise en œuvre permettra d’éviter l’émission de plus de 18 000 tonnes de CO2 par an.

Le téléphérique urbain
«Le téléphérique urbain est là aussi un projet novateur que je mène avec le Grand Avignon. Il mettrait en connexion le nouveau quartier Confluence avec le centre-ville en passant par une station intermédiaire en Courtine. Il serait également intéressant de créer une station aux Allées de l’Oulle et aussi au parking Piot. Le téléphérique pourrait aussi passer au-dessus de la voie ferrée PLM (Paris-Lyon-Marseille) pour aller jusqu’à l’hôpital. Cette idée de téléphérique a déjà fait son chemin à Brest, Toulouse, Grenoble et à Saint-Denis de la Réunion. Je viens d’ailleurs de rencontrer des élus de l’île dont les propos étaient dithyrambiques : alors qu’ils prévoyaient 500 000 passagers la première année de sa mise en service, c’est un million de personnes qui s’est approprié ce téléphérique en un temps record.»

La mobilité des villes du futur
«Pour certains, un téléphérique peut être perçu comme un objet un peu incongru, un peu touristique, un peu ludique, mais pour les usagers c’est comme prendre le bus, même avec son vélo pliant. Ce projet est d’autantd’emprise au sol. Le téléphérique est la mobilité des villes du futur. » Ndlr : les villes de Créteil, d’Ajaccio et de Nice vont accueillir un téléphérique. Marseille et Bordeaux –en phase de concertation avec le public- s’y intéressent et Lyon y a renoncé face à l’opposition des habitants.

Des parcs pour ponctuer la ville
«La ville de demain ne peut se concevoir sans la réintroduction de la nature en ville. Nous instaurons, ainsi, tout un maillage de parcs indiqués sur Internet, sur les cartes diffusées par l’Office de tourisme et par QR code. La plupart de ces parcs accueillent des jeux d’eau afin qu’enfants comme adultes, habitants comme visiteurs, puissent goûter à un havre de paix et de fraîcheur. »

La Forêt enchantée Copyright Barbara Ferraggioli pour la Ville d ‘Avignon

Une forêt enchantée à Pont-des-Deux-Eaux
«La forêt enchantée prendra place dans la continuité du parc Chico Mendès, proche du canal de Vaucluse, à l’emplacement d’une prairie replantée d’arbres. Cet espace, grandi par les frondaisons accueillera le puzzle, plusieurs équipements proposant un accès aux livres via un container- bibliothèque, aux sports avec le gymnase André Grimard qui y sera déplacé et posé, complété par une halle sportive couverte et sans murs.»

Une bibliothèque, un gymnase et une halle sportive, un lieu pour les musiques actuelles
«Celle-ci proposera des casiers connectés dont certains seront dotés de ballons de hand et de basket et d’autres accueilleront les affaires personnelles des usagers. Enfin, un second container accueillera les activités musicales dévolues aux musiques actuelles. Avec son kiosque et son théâtre de verdure, la Forêt. Enchantée invite à profiter d’une journée en plein air.» L’ensemble de la forêt enchantée sera livré, par phases, à partir du printemps 2025 jusqu’en 2028.

La bibliothèque – containers Copyright Ville d’Avignon

Porter la modernisation de la ville
«La ville possède nombre d’équipements vieillissants âgés d’entre 50 à 60 ans et nécessitent, aujourd’hui, d’être réhabilités, modernisés et de devenir accessibles à tous. Or, dans ces chantiers, il y a toujours des surprises, particulièrement en rénovation et en milieu historique ce qui m’amène à dire que les seuls leviers pour faire avancer les projets sont l’énergie et la dynamique que vous leur consacrerez. Cela demande de la conviction et le goût pour l’intérêt général.»

Ma vision d’Avignon
«Une ville méditerranéenne qui continue de progresser dans sa qualité de vie et dans l’accueil touristique car l’on sait que les visiteurs peuvent se détourner des lieux frappés par la canicule. Cela veut dire travailler, maintenant, à atténuer le changement et le réchauffement climatique. Cette dimension de restaurer l’équilibre entre espaces bâtis, espaces de vie et présence de la nature est essentielle.»

La Barthelasse
«En cela nous disposons d’atouts avec la plus importante île fluviale d’Europe que sont la Barthelasse et l’île Piot, où il suffit de traverser le Rhône pour disposer d’un environnement complètement naturel, productif et vivrier où l’agriculture foisonne juste à côté de la ville.»

Confluence
«Dans ce cadre je pourrais tout aussi évoquer Confluence dont l’extrême pointe propose un espace naturel remarquable avec une vue à 360° sur la Durance –cette fougueuse rivière alpine qui se joint au Rhône. J’invite tous les avignonnais à de plus en plus s’approprier, en famille, entre amis, ces lieux, pour se retrouver sous les arbres et profiter la fraîcheur des fleuves. Face aux épisodes de réchauffement climatique, la Ville d’Avignon possède de sérieux atouts : eau, nature, végétation à condition d’accélérer sur l’anticipation et l’intégration de ces ressources en les rendant de plus en plus présentes et visibles.»

Gare centre d’Avignon Copyright Ville d’Avignon

Le parvis-jardin de la gare centre
de la gare centre Exit le bitume et les voitures qui enfermaient le bâtiment de la gare dans une cohorte de voitures comme autant de cages métalliques. À la place, une consigne à vélos d’une capacité de 500 cycles, et, dans un deuxième bâtiment, le restaurant d’application de la CCI de Vaucluse en étage tandis que le rez-de-chaussée accueillera des bureaux d’Orizo. «Je me suis battue pour que l’on conserve ces vieux arbres, pour certains, âgés de 200 à 300 ans, pour que la gare devienne un îlot de fraîcheur, un lieu agréable où l’on peut attendre son train assis sur un banc et sous les frondaisons. C’est vers ces projets vertueux que nous devons tendre.»

La place du BTP dans la ville
«Nous sommes, avec le BTP 84, les urbanistes, les architectes, les bureaux d’études, les paysagistes, les entreprises, les co-constructeurs de la ville. La ville est une aventure humaine et collective où la solidarité prédomine car un seul maillon défaillant peut mettre en difficulté toute la chaîne. Pourtant les difficultés surgissent, les défaillances aussi, particulièrement dans le contexte économique que nous vivons. C’est là, particulièrement, que s’exerce notre capacité à dépasser, ensemble, les difficultés, pour mener à bien les projets.»

La dimension patrimoniale de la ville
«Les projets à dimensions historiques sont tout aussi passionnants avec la rénovation des tours du Palais des papes où se sont exercés les talents des compagnons du Devoir, des compagnons du Tour de France. Les anciens bains publics Pommer –fermés depuis plusieurs décennies- disent eux aussi tout de notre histoire. Les entreprises qui y travaillent se savent investies d’une importante responsabilité et sont fières de la transmission de ces écrins patrimoniaux.»

Les bains Pommer
Les bains Pommer, lieu d’hygiène de 520 m2 situé rue Philonarde dans l’intramuros d’Avignon, deviendront bientôt un espace muséal dévolu à la culture et à la détente, favorisant le jardin dont il dispose. Le lieu, de style Belle époque remarquable, avec sa verrière surplombant l’établissement, est classé aux Monuments historiques depuis 1992. Il a abrité les bains publics de la ville de 1890 à 1972, année de sa fermeture.
C’est Elisabeth Pommer,
arrière-petite-fille du fondateur Auguste Pommer qui a entretenu le lieu durant plus de quatre décennies, pour ensuite léguer l’établissement à la Ville en 2017. Le parcours touristique proposera la visite des installations techniques, des cabines, du hall d’entrée historique, du logement de la famille avec sa terrasse autour de l’atrium et se conclura par un passage dans le jardin et de la boutique gérée par la Ville ainsi que d’un petit restaurant salon de thé mis en gérance.
Trois immeubles
En parallèle, trois immeubles mitoyens, ont été acquis par la Ville –via Citadis en charge des travaux- à la famille pour la somme de 1,5M€. Ils font actuellement l’objet d’un chantier de réhabilitation et de restructuration. Cinq grands logements y seront créés et mis en vente à destination de familles primo-accédantes.Le chantier
La livraison du chantier est prévue fin 2024, début 2025. Le montant global de l’opération est de 6 M€ (études et travaux) dont la Ville a pris à sa charge 4,229 M€, le Département 511 000 €, l’État 500 000 € et la Drac 760 000 €. Les travaux ont débuté en février 2023 pour une livraison au 1er trimestre 2025.

Extrait du hors série N°2 Echo du mardi Spécial Fédération du BTP 84 Juin 2024.


Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

Gérôme Meunier est à la tête de GM Terrassement à Caumont-sur-Durance. Pourtant, il y a 4 ans, ce chef d’entreprise était pilote d’installation dans l’industrie pyrotechnique. «Je réalise des travaux de terrassement et d’assainissement non collectif, la remise aux normes des réseaux enterrés, des travaux de viabilisation, et de l’aménagement paysager. Mon activité est dévolue à 60% aux particuliers et à 40% au secteur professionnel et public, principalement en lien avec la construction individuelle,» livre Gérôme Meunier.

Copyright GM Terrassement, bobcat, dumper, terrassier

Acteur de ma vie
«Je viens du secteur de l’industrie où j’ai œuvré durant plus de 15 ans après l’obtention d’un BEP chimie puis d’un Bac pro agro-alimentaire. Ce qui m’a amené à changer de métier ? L’envie d’entreprendre. Ce qui m’a poussé à passer le cap ? Les confinements successifs de la période Covid, en 2020. C’est à l’issue de ceux-ci, et durant six mois, que j’ai à la fois cumulé mon emploi dans l’industrie et que je me suis lancé dans l’auto-entrepreneuriat. Ça a fonctionné très rapidement. Cela m’a conforté dans la décision de fonder ma société.»

Comment tout a commencé
«Je voulais travailler pour moi, créer quelque chose, puis j’ai découvert que travailler en extérieur était aussi très important. Je crois que j’en avais toujours eu envie. J’étais tellement motivé et déterminé que tout s’est fait naturellement. Au début ? J’ai réalisé de petits chantiers en trouvant ma clientèle via des plateformes de services.»

L’activité s’est développée
«J’ai acheté un premier camion suivi d’une pelle ce qui m’a amené à vivre une première année en dents de scie. Puis j’ai été engagé sur des chantiers de plus en plus importants. Au bout de trois ans la réputation de la société et le bouche à oreille faisaient leur œuvre et le carnet de commande se remplissait.»

Mes prescripteurs

«Les réseaux sociaux ont été mes premiers prescripteurs notamment Instagram et Facebook. Ces outils génèrent d’importants trafics sur notre site Internet, se métamorphosant en relais vitrines en appui à notre site internet.»

Retenue de terre en pierres Copyright GM terrassement

«Aujourd’hui nous sommes trois à travailler au sein de l’entreprise,
deux sur chantiers et une personne assurent l’administratif et le marketing au bureau, un petit dernier nous rejoindra en septembre pour démarrer un apprentissage ‘Canalisateur’ sur 2 ans.»

Ma semaine type
«Lundi est jour de briefing car les chantiers s’étendent, en général, de trois jours à une semaine. On se retrouve au dépôt vers 7h30, on boit un café, on file au chantier et on enchaine les travaux toute la journée. Le soir ? C’est le temps des rendez-vous clients, tout comme le samedi matin, pour entamer de nouveaux chantiers. Le dimanche et les vacances ? C’est 100% coupure, une obligation pour vraiment décrocher et trouver son équilibre et s’inscrire dans le temps.»

Les trois indispensables de mon métier ?
Adaptabilité, polyvalence et sécurité.» Un conseil à un nouveau venu dans la profession ? « Je dirais de ne pas trop réfléchir et de foncer. Au fond qu’est-ce qu’on risque ?»

Les qualités pour exercer ce métier ?
«La pugnacité, la patience et beaucoup de rigueur. Nous nous devons d’être encore plus exigeants sur le chantier que le client lui-même. Etre également patients car 100% des chantiers ne se passent jamais comme prévu. Il ne faut pas se précipiter afin de réaliser des travaux de qualité, car notre premier métier reste la prestation de service.»

«Ce que je préfère ?
Conduire la pelle ! Une passion récente découverte il y a quelques années, en rénovant ma première maison de ville. Cela consistait surtout en travaux d’intérieur et ça n’était pas ce qui me plaisait le plus. Puis nous avons fait construire notre deuxième maison. À cette occasion, j’ai pris un prestataire pour réaliser les extérieurs dont le terrassement alors que je j’étais en charge de la maçonnerie. C’est là que j’ai découvert les Travaux Publics.»

Accès bitumé Copyright GM Terrassement

La place du numérique
«C’est 90% de la communication à laquelle, d’ailleurs, je dois une partie importante de ma réussite aujourd’hui. La communication numérique a été un véritable accélérateur dans mon nouveau métier, d’autant qu’à la base, et venant du secteur de l’industrie, je n’avais pas de contacts dans ce domaine d’activités.»

Les perspectives de développement ?
«Ma vision de l’entreprise dans 5 ans ? J’emploierai plusieurs équipes solides qui tourneront, aidée par une flotte sans doute plus importante d’engins et de camions. Je m’intéresse de plus en plus aux travaux publics et à ses subtilités administratives.»

Recrutement et profils recherchés
«La difficulté réside surtout dans le manque de polyvalence. Un problème que l’on peut résoudre en montant en compétence. Bien sûr, il peut y avoir des loupés dans le recrutement mais cela fait partie du job, à moi d’apprendre à sélectionner les meilleurs profils afin de nous hisser, ensemble, plus haut. Ma recherche ? Des ouvriers polyvalents et passionnés sachant manier des engins et exécuter les taches dans les règles de l’art.»

En savoir plus
GM Terrassement intervient principalement en Vaucluse et dans les départements limitrophes des Bouches-du-Rhône et du Gard. www.gmterrassement.com contact@gmterrassement.com. Gérôme Meunier est adhérent de la Fédé BTP 84.

Installation d’une fausse septique Copyright GM terrassement


Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

«Nos administrateurs et nos équipes sont à nos côtés pour vous féliciter à l’occasion de cette soirée », entamait mardi dernier Michel Gontard, président de Grand Delta Habitat devant plus de 150 personnes venues assister à la 5e remise de la labellisation aux entreprises partenaires de la coopérative de logements pour tous. Si la soirée a consisté à féliciter et remercier 47 entreprises du bâtiment pour l’excellence de leur travail sur les chantiers de la plus grande coopérative HLM –hébergement à loyer modéré- de France, elle était également propice à faire un point sur l’année 2023 et à dévoiler les projections 2024.

A ce propos Michel Gontard,
le président de Grand Delta Habitat et Xavier Sordelet, le directeur général ont évoqué une année 2023 difficile avec la défaillance d’entreprises du bâtiment anciennes et sérieuses ; Des prix de l’acier et du métal qui baissent à la tonne mais dont le prix reste inchangé et prohibitif pour les artisans et, par ricochet, pour les donneurs d’ordre ; Une hausse des taux d’intérêt à 4,72% ; La mauvaise santé de bailleurs sociaux dont certains n’auront pas réalisé de résultat cette année ; Les ponctions de l’Etat qui confisquent la construction de logements et donc une partie de l’accès à l’emploi sur les chantiers empêchant les habitants et les salariés à être décemment logés ; La difficulté des promoteurs, dont d’importantes et anciennes entreprises reconnues sur le marché, comme Géoxia qui a disparu ; et, enfin les effets de la loi Climat et résilience ainsi que la Loi Zan, zéro artificialisation nette qui mettent un coup d’arrêt à la construction.

Michel Gontard, Président de Grand Delta Habitat

L’enjeu majeur de la réhabilitation
La meilleure porte de sortie pour s’extraire ce magma contradictoire où la demande de logements est bien présente et l’offre rare ? La réhabilitation. C’est sur cet axe que Grand delta Habitat compte bien mettre l’accélérateur.

2023, une année de reprise, une année difficile,
«L’année 2023 a été une année difficile et nous traversons les mêmes difficultés. Pour vous et également pour nous, 2024 ne sera sans doute guère meilleure, prévient Michel Gontard. Cependant, ‘là où il y a une volonté, il y a un chemin, et nous le poursuivrons l’année prochaine’. En plus de la hausse du coût des matériaux, nous subissons des ponctions financières. A titre indicatif, l’augmentation du livret A de la Caisse d’épargne de 0,50%  à 3% nous préoccupe puisque le logement social est indexé à plus de 80% sur celui-ci. Cela se traduira, pour nous, à décaisser 15M€ supplémentaires au titre de notre dette.»

Toujours plus de prélèvements de l’Etat
«Enfin, le prélèvement de l’Etat au titre du RLS –Réduction du loyer de solidarité-, sera de 16M€ détaille le président de la coopérative HLM. Or, la moitié de ces deux montants aurait dû aller en production. Il aurait mieux valu, pour nous, être assujettis à l’impôt sur les sociétés qui est beaucoup moins onéreux que les prélèvements de l’Etat. D’autant plus que nous sommes une entreprise à caractère social destinée à loger tout à chacun et particulièrement les salariés. Ces deux prélèvements nous empêcheront de construire 400 logements supplémentaires et déroberont l’accès à 1 000 emplois sur les chantiers GDH. Je me bats au niveau national pour faire entendre nos voix auprès des ministères, mais c’est un peu comme prêcher dans le désert. Quoi qu’il en soit, nous sommes tous solidaires. Solidaires des entreprises du bâtiment et de ceux qui attendent un logement.»

«La Caisse des dépôts et consignation
Estime qu’il faudrait construire par an, en France, 165 000 logements sociaux et autant de logements privés pour satisfaire les demandes en attente, met en perspective Michel Gontard. L’ensemble des bailleurs arrivera péniblement à en faire 85 000. Au chapitre de la réhabilitation ? Il faudrait intervenir à hauteur de 165 000 logements par an. Il y a là, à espérer, car la demande existe. Ce qui nous manque ? La maîtrise des moyens financiers.»

Daniel Léonard, Président de la Fédération du Bâtiment et des Travaux publics du Vaucluse

Daniel Léonard, président de la Fédé BTP84
«Vous êtes le plus important donneur d’ordres du département, a entamé Daniel Léonard, président de la Fédération du bâtiment et des Travaux publics du Vaucluse. Nous avons besoin de votre capacité à construire des logements pour nos employés. Egalement, merci de mettre à l’honneur nos entreprises car il est très rare, aujourd’hui, de remercier pour un travail bien fait. C’est un honneur pour nos adhérents, de recevoir cette labellisation. Si les esprits s’attachent à dire que la construction vacille, nous sommes prêts à agir, sans tarder, sur la réhabilitation, et nous vous accompagnerons sans faillir.»

Xavier Sordelet, directeur-général de GDH
«Grand Delta Habitat ne se contente pas de louer des logements. Nous faisons de l’aménagement, du logement pour tous avec des terrains, construisons et travaillons à l’accession à la propriété. En 2022, nous absorbions l’office départemental –Mistral Habitat devenu Vallis Habitat-, aujourd’hui nous frôlons les 40 000 logements, soit 100 000 personnes logées. Pour rappel, 75% des habitants du Gard et du Vaucluse sont éligibles au logement social. Nous observons que des entreprises sérieuses, travaillant depuis de nombreuses années sont en difficulté. Certains de nos collègues bailleurs connaissent un résultat à zéro. Cependant, nous venons d’apprendre que nous nous positionnons à la 7e place, au titre du chiffre d’affaires, dans la dernière étude parue d’Altaréa, juste après KP1

Xavier Sordelet, directeur Général Grand Delta Habitat

Les perspectives 2024
«Nous prévoyons bientôt 1 500 logements dans le Vaucluse, 3 000 dans le Gard, 3 700 dans les Bouches-du-Rhône, précise Xavier Sordelet. Nous continuons notre développement sur le Var et les Alpes-Maritimes, avec l’ouverture d’une agence, et également la réhabilitation de 1 549 logements, la livraison de 663 logements et la vente de 87 terrains à bâtir.»

L’objectif de la labellisation
«Nous avons des partenariats forts avec les entreprises qui travaillent avec nous. Cette labellisation, mise en œuvre avec Jean-Yves Chemin, alors président de la fédé BTP 84, est une soirée de reconnaissance. C’est encourager l’excellence dans la réalisation des chantiers. La réhabilitation revêt un enjeu important pour GDH, puisque nous sommes présents sur 3 opérations de renouvellement urbain (Anru, Agence nationale de renouvellement urbain) à Orange, Cavaillon et Avignon où les travaux avancent bien.»

Plus de 150 personnes étaient présentes pour la remise des labellisations

En savoir plus
«Nous avons plus de 1 000 logements à démolir et de nombreux logements à réhabiliter, notamment sur l’Office –Vallis habitat-. Nous nous fixons un investissement de 50M€ par an, en réhabilitation. Pour cela, nous empruntons et revalorisons les loyers de près de 10%. Au chapitre de l’entretien du patrimoine, nous sommes passés d’un peu moins de 200 logements vacants à 1 400, 1 200 en fin d’année, afin de pouvoir relouer. Les travaux consistent à faire les peintures et les sols. Nous travaillons également sur les travaux curatifs et préventifs.»

Les chiffres 2023
«1,7 milliards d’emprunt. 220M€ de chiffre d’affaires. 152M€ investis. 27M€ de résultat réinvestis. 12 à 13M€ d’auto-financement. 91 667 personnes logées. 38 672 logements –dont 30 000- en Vaucluse. 8 972 lots en gestion de copropriété. 641 collaborateurs. ‘Nous clôturerons l’année avec 800 logements neufs déjà livrés auxquels s’ajouteront 400 logements acquis, soit 1 250 logements’, a indiqué le président Michel Gontard. 171 ventes réalisées. ‘Nous gérons également 140 copropriétés pour notre compte et celui de tiers, a précisé Xavier Sordelet. 15 agences commerciales. 99,22% de recouvrement et 3,58% de logements vacants. ‘J’espère que nous serons en dessous des 3% à la fin de ce mois’, a précisé le directeur général.

Le Conseil d’administration de GDH était au rendez-vous

Les critères de la labellisation
La labellisation GDH «reconnaît le savoir-faire, le sérieux, la conscience professionnelle, car nous savons à quel point, en partie, la réussite de nos programmes vous incombe», apprécie le président de la plus grande coopérative de France.

Les prestations évaluées
sont les travaux de construction, réhabilitation et l’aménagement du patrimoine ; les travaux d’entretien et de maintenance. Les critères d’évaluation sont : Le respect des délais, la qualité des ouvrages, le respect des procédures de sécurité et santé. Les critères d’évaluation des entreprises ? Elles devaient totaliser une note minimum de 10 sur 12. Les avantages de cette labellisation ? La remise d’un prix annuel ; un pack communication à apposer dans les locaux de l’entreprise et sur les véhicules ; La simplification administrative dans les réponses aux appels d’offre ; La réduction des délais de paiement à 15 jours à réception de la facture.

Les 47 entreprises labellisées
Pour la VRD Espaces verts :
Le jardinier de Gaïa (30), Provence VRD (30), Mistral clôture (84). Pour le Gros œuvre : Batri Diaz Construction (84), Sud Bâtiment (84). L’Etanchéité : Asten (13), MK étanchéité (84), Smed Etanchéité (13). Menuiseries : FMMB Les structures provençales (84), KDM Menuiserie (84), Moine Menuiserie (13), Menuiserie Tiberghien (84). Serrurerie-Metallerie : Marchal métallerie (84). Cloisons : Azurplac’ (06). Carrelage et faïence : Nouvosol (84), Seci (06), SPVC (84). Peinture, nettoyage, revêtements : By peinture (84), RPM Bally (06). Traitement des façades : Benedetti Sa (84). Electricité : Delta Sertec (84), Hervé Thermique (84), JCR (30), MP Elec (84), Phinelec (13), Rolaix (13), Serti Sarl (84), SGC Energies (13), SN Biese (06). Chauffage, Plomberie, Climatisation : Engie solutions (13), FTP Conception (84), Iserba (84), JMS Plomberie (84), Proxiserve (13), Thermatex (84), Prox-Hydro (13), VGE Energies (84). Ascenseurs-Automatismes : Brennus (84), Paca Ascenseurs services (13). Charpente-Couverture : BCMC Balazard (30), Helmer (84), Triangle (13). Maçonnerie-Fondation : Figuière Construction (13), Keller (13). Contrat d’entretien-adaptation : Sas Maurin (84) et Zara Services (84).

Les 47 représentants des entreprises labellisées par Grand Delta Habitat


Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

Daniel Léonard –Midi travaux- a succédé à Christian Pons –Vinci construction France, Girard et Travaux du midi- en octobre dernier, à la présidence de la très reconnue Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics d’une activité pesant, dans le département, en termes de commande publique, 660M€. Dans cet entretien il évoque la transformation des métiers du BTP dictée par la Loi Climat et résilience ainsi que le dispositif Zéro artificialisation nette. 

En Vaucluse, l’activité BTP représente 9 300 établissements dont 2 300 emploient un salarié et plus. Le secteur de la construction, quant à lui, constitue 12% du tissu économique du département. Au 3e trimestre 2022, 12 800 salariés y sont employés ce qui représente 10% du salariat en Vaucluse et 1 120 équivalents temps plein en intérim. Quant à la formation ? 1 200 jeunes sont formés aux métiers de production du BTP dont 70% en apprentissage. Enfin, la Fédération du Bâtiment et des Travaux publics compte 370 adhérents et représente 5 000 emplois. Une fois le portrait dressé de l’interprofessionnelle, qu’en est-il de la conjoncture ?

Les chiffres de la conjoncture 2021- 2022
«En autorisation de logements, nous sommes à +2% alors qu’en autorisation de permis de construire de logements nous sommes à -11% détaille Daniel Léonard. Au chapitre de l’activité du trimestre sur les travaux publics nous sommes à -6% et en cumulé à – 5%. Le volume de béton prêt à l’emploi a augmenté de 4% alors que nous sommes en baisse du nombre de chantiers, ces chiffres indiquent donc une activité axée sur du bâtiment collectif. Quant au nombre d’appels d’offres publiés nous sommes à +12%, ce qui est de bonne augure» sourit le président de la fédération.

Les projets en cours, en Vaucluse
«En Vaucluse 317 projets sont en cours –dont 199 bâtiments pour 413M€ et 118 opérations de travaux publics pour 243M€- pour une valeur de 656M€. Le 1er donneur d’ordre du Vaucluse reste les collectivités locales avec 190 projets pour un budget de 333M€. 55% des 317 projets vauclusiens sont à moins d’1M€, 33% de 1 à 5M€ et 12% supérieurs à 5M€. Les deuxièmes donneurs d’ordre sont l’Etat et les grandes entreprises (centres hospitaliers, ports, Enedis, Sncf… qui portent 61 projets pour 235M€. Arrivent en 3e position les bailleurs sociaux avec 66 projets pour 87M€.»

Les problématiques ?
«Nous observons un nombre conséquent de permis de construire, le hic ? Beaucoup ne semblent pas aboutir ou sont longs à être réalisés Pourquoi ? Un industriel aura besoin de 2 ans pour ‘sortir’ son projet, le temps de le murir et de le chiffrer. Alors qu’il est en phase de démarrer son chantier, il ne le peut plus parce son coût a augmenté d’au moins 20%, un effet collatéral de l’inflation, du coût des matériaux et des flux.»

Copyright Mireille Hurlin

Les collectivités
«Beaucoup de projets doivent émerger des collectivités parce qu’ils sont programmés. Ce qui pose la question de savoir où prélever le surcoût qui n’a pas été budgété. Le plus grand risque ? Que cet argent soit extrait de l’enveloppe destinée à l’entretien de la commune ce qui aura pour conséquence de grever les budgets à venir, car lorsque l’entretien d’une commune n’est pas fait, les dégâts peuvent s’avérer considérables.»

L’Emploi
«Au chapitre des emplois, le nombre de salariés a baissé de 1%, ce qui veut dire que les entreprises essaient de conserver au maximum leur personnel. Comme d’habitude et malheureusement la variable d’ajustement reste l’intérim. Si nos adhérents subissent l’inflation professionnellement, ils sont aussi très conscients que leurs salariés souffrent ce qui créé des tensions a sein des entreprises. C’est une charge mentale qui fragilise les gens. nous aimerions augmenter la rémunération de nos salariés pour faire face à l’inflation mais nos structures ne dégagent hélas pas de marges suffisantes pour le faire.»

Le carnet de commande
«Nous sommes toujours sur l’effet de roulement de 2022 avec des plannings remplis jusqu’en mars, avril. Après cette date il y a, en effet des projets mais qui, pour le moment, ne sortent pas. Les permis de construire sont autorisés, maintenant il faut que ces projets se réalisent et pour cela ils doivent être lancés. L’autre point d’achoppement ? Nous sommes désormais tenus par des marchés signés il y a un an et non-révisables. En revanche, les collectivités territoriales jouent le jeu du prix révisable à 45 jours. Ce n’est hélas pas systématiquement le cas des bailleurs sociaux. Il faut alors beaucoup parlementer, justifier, négocier, alors qu’aujourd’hui le prix révisable devrait être acquis en raison de la conjoncture… Concernant la construction d’immeubles privés les prix là encore ne sont pas révisables. La raison ? Le prix des appartements vendus reste ferme et le surcoût de la construction dû à l’inflation ne peut être ni absorbé par le constructeur, ni par les acheteurs. Le plus gros risque ? C’est qu’une entreprise disparaisse en cours de chantier ce qui induirait du retard dans les travaux toujours lié à une constante augmentation du coût des matériaux.»

La hausse des matériaux est-elle réelle ou spéculative ? 
«Pour certains produits c’est la triste réalité puisque pour les concevoir ils passent au four, comme, par exemple, les produits de finition tels que les tuiles ou le plâtre, cependant les prix semblent s’envoler bien au-delà du surcoût de l’énergie. Les assurances de crédit seraient d’ailleurs les plus à même de le révéler puisqu’elles connaissent les marges de notre secteur. Les entreprises du BTP sont devenues des structures à risque alors que nos fournisseurs n’ont jamais fait autant de marges.»

Conjoncture
«Actuellement nous comptons 370 adhérents dont certaines entreprises sont fragilisées par la conjoncture cependant nous ne déplorons pas de défaillance. Notre marge diminue et donc la rentabilité de l’entreprise. Notre posture ? Nous limitons l’accès aux chantiers dont nous savons qu’ils ne sont pas révisables. De fait, nous nous orientons vers d’autres chantiers tels que ceux lancés par les collectivités et l’Etat.»

La révolution du Dispositif Zan ?
«Oui, le dispositif Zan nous inquiète. Le ‘Zéro artificialisation nette’ implique que nous ne travaillerons plus que sur de l’existant. Pour la partie TP -Travaux publics- ça signifie que l’on ne pourra plus créer de route ou de plate-forme. Nos professions vont devoir se réorienter vers d’autres métiers. Nous allons devoir dé-imperméabiliser les sols, ce que l’on fait déjà dans les écoles en remplaçant le goudron par des produits perméables comme de la résine drainante qui ne produit pas de chaleur en été.»

Copyright Mireille Hurlin

Une nouvelle économie du réemploi, de la logistique et de l’organisation
«En ce qui concerne le bâtiment, nous travaillerons plus sur la réhabilitation et le changement d’usage. Là encore, ce sont de nouveaux métiers, de nouvelles façons de travailler via la déconstruction, source d’une nouvelle économie, et non plus de la démolition afin de diminuer drastiquement l’enfouissement de déchets. D’ailleurs on ne parle plus de déchets mais de ressources. Avec le tri, le stockage, la tenue d’inventaire, nous redonnons vie à l’existant via le réemploi et le recyclage. D’ailleurs lorsque l’on parle de déconstruction, on parle de diagnostic, de coûts et de réemploi en face, afin d’aligner toutes les opérations dans les délais les plus courts. Ce marché de la déconstruction existe depuis toujours pour les bâtiments anciens, maintenant il se fera systématiquement.»

Accepter un diagnostic RE2020 différent de l’attendu
«La règlementation environnementale 2020, prévue par la Loi Elan -évolution du logement, de l’aménagement et du numérique- réclame des bâtiments moins énergivores. Avec la déconstruction et le réemploi des matériaux –donc bas carbone- il faudra accepter que le diagnostic thermique soit moins efficace qu’avec de nouveaux matériaux neufs sans doute plus performants. Nous devrons également être vigilants dans la lecture des appels d’offre à ce propos. Finalement, nous réapprenons à construire.»

Trouver des surfaces de stockage pour limiter les transports
«Chaque projet donne lieu à une nouvelle organisation : permis de démolir, diagnostic plomb, amiante, termites, capricornes, nouveau diagnostic déchet PEMD -produits, équipements, matériaux et déchets issus du bâtiment- qui sera utilisée lors de la déconstruction pour un nouveau chantier. Cela induit de trouver davantage de centres de recyclages couplés à des surfaces de stockage pour limiter les transports. Ces structures existent déjà à Pertuis, Cavaillon, Sorgues et Carpentras… Le problème ? Ces espaces ne peuvent pas stocker trop longtemps beaucoup de matériel. Si les matériaux de TP peuvent rester à l’air libre, les matériaux du bâtiment réclament des locaux fermés qui restent à trouver. Le challenge ? Mettre des filières en place en circuits courts.»

Changement d’adresse
«Aujourd’hui le siège de la fédération du Bâtiment et des Travaux publics, qui avait été acheté en 1946, est vendu. Le bâtiment accueillera désormais des appartements. Nous louerons, 300 m2 pendant 3 ans, à partir de fin janvier, des bureaux présents dans le bâtiment jusqu’alors dévolu à l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), 60, Chemin de Fontanille à Agroparc- Avignon. Nous y installerons nos salles de formation et de réunion ainsi que les 7 permanents qu’accueille notre structure.»

Le nouveau siège de la fédé BTP 84
«Le nouveau siège du BTP 84 s’étendra sur 800 m2 sur un terrain de 2 000 m2, acheté à Citadis. Le terrain jouxte le Geiq BTP 84 (Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification, émanation de la Fédé BTP pour l’insertion professionnelle) situé 423 rue Jean Dausset et l’Urssaf (Union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales). Le nouveau bâtiment s’établira à l’angle de la route de l’aérodrome et de la rue Dausset toujours à Agroparc. Le nouveau siège s’organisera autour de salles de formation, de réunion, d’un hall d’accueil et des bureaux des permanents.»

Pourquoi ce choix ?
«Pour rendre plus accessible et attrayante la Fédé BTP 84. A l’heure actuelle nous peinons à faire notre travail de fédération dans un centre-ville difficile d’accès et dont le tour de ville est embouteillé aux heures de pointes. Nos artisans et entreprises n’arrivent plus ni à venir physiquement ni à se garer. La logique voulait donc que nous prenions en compte ces éléments, quitte à renoncer à cette belle adresse ce qui nous émeut toujours autant, mais je crois que nous n’avions plus le choix, nous perdions le lien, trop de temps à essayer de nous retrouver.»

Copyright Mireille Hurlin

Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

Chaque année la Fédération du Bâtiment et des Travaux Publics de Vaucluse propose à de jeunes collégiens et lycéens ainsi qu’à des personnes en recherche d’emploi de visiter deux chantiers à l’occasion de la manifestation nationale des Coulisses du bâtiment initiée en 2003. Objectif ? Susciter des vocations et valoriser les formations du BTP.

Les Coulisses du BTP à Orange sur un chantier du Groupement d’artisans
©Gordon Israel Artemisandco.fr

Le problème ?
Tous les métiers sont en pénurie de main d’œuvre. En cause ? L’image du BTP et le peu d’appétence de l’Education nationale et de divers organismes à orienter leurs jeunes vers la filière. La solution ? Dire à quel point l’activité a progressé tant en ingénierie qu’en technologie proposant des métiers totalement transformés, comme révolutionnés. Prochaine étape ? En informer le grand public via les Coulisses du bâtiment. Daniel Léonard, tout nouvellement élu président de la Fédé BTP 84, était aux manettes pour cette édition 2022, proposant la visite de deux chantiers à Bollène et Orange à plus de 400 élèves et adultes venus se renseigner sur les métiers du BTP.

Ce qui s’est dit en substance ?
Il y a pénurie de main d’œuvre dans tous les métiers du gros œuvre au second œuvre et il semblerait que très peu de collégiens et lycéens n’aient abordé l’activité du bâtiment sur des propositions d’orientation de l’Education nationale. Un manque compensé désormais par des travailleurs étrangers. Un exemple ? L’un des plombiers chauffagistes de Frédéric Saintagne, patron de ‘Groupement d’artisans’ situé à Piolenc, qui recherchait un apprenti dans sa spécialité, a réalisé qu’il y a 15 ans, les classes de cette spécialité accueillaient entre 20 et 25 élèves, alors qu’ aujourd’hui une seule classe qui n’en comportait que 7 a failli fermer et se doit d’exister parce qu’un 8e élève s’y est présenté in extrémis. En clair ? Trouver des apprentis est devenu une rareté !

A l’écoute des métiers du bâtiment
C’est ainsi qu’au chapitre des métiers du bâtiment, les visiteurs étaient accueillis sur le chantier du ‘Clos d’Antonin’ où un petit lotissement de 6 maisons, route de Châteauneuf à Orange, est en cours de construction par l’entreprise ‘Groupement d’artisans’. C’est sur le terrain alloti d’un particulier qui jouxte la zone militaire surveillée, que les six nouvelles familles ont décidé de bâtir leur avenir. La visite était commentée par Frédéric Saintagne à la tête de l’entreprise ‘Groupement d’artisans’ et également président départemental du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment, accompagné de deux de ses conducteurs de travaux.

Au chapitre des Travaux publics
Au chapitre des travaux publics c’est sur le chantier de l’aménagement de la Zac (zone d’activité concertée) Pan Euro parc, route de Lapalud à Bollène que ces mêmes visiteurs se sont rendus. Les visites étaient commentées par l’entreprise Braja Vesigne en présence également de l’Ecir, Ecole de la construction, des infrastructures et réseaux –établissement d’enseignement professionnel et de formation continue- située à Mallemort-en-Provence.

Découverte
L’objet de ces Coulisses du bâtiment ? Vous l’aurez compris, faire découvrir aux jeunes et au grand public ce qui se cache derrière les palissades des chantiers pour y révéler les techniques de pointe de la construction, les nouveaux métiers, les formations initiales et tout au long de la vie pour susciter des vocations et attirer des professionnels en reconversion. Chaque site proposait un circuit d’environ 45 minutes de visite présentant les différents métiers à l’œuvre, des informations sur l’ouvrage en construction, les perspectives de carrières et les adresses utiles pour intégrer les divers métiers.

Les Coulisses du BTP à Bollène
©Gordon Israel Artemisandco.fr

Qui y était ?
Le Pôle emploi de Bollène, les collèges Robert Schuman et Joseph Roumanille d’Avignon ; Le collège Jean-Giono d’Orange et Diderot de Sorgues ainsi que le pôle emploi d’Orange.

Les chiffres, le BTP en Vaucluse
Le département de Vaucluse compte 9 300 établissements du BTP dont 2 300 emploient un salarié et plus. Le secteur de la construction représente 12% du tissu économique du département. Au 1er trimestre 2022, 12 800 salariés y sont employés ce qui représente 10% des salariés du Vaucluse et 1 120 équivalent temps plein en intérim. Quant à la formation ? 1 200 jeunes sont formés aux métiers de production du BTP dont 70% en apprentissage. La Fédération du bâtiment et des Travaux publics compte 370 adhérents.

Activité et impact en Vaucluse
3 500 logements sont construits en moyenne en Vaucluse, par an, ces 5 dernières années. Les travaux BTP commandés par les collectivités locales s’élèvent à 339M€. Quant au poids de la commande publique pour les travaux publics elle est de 66% et de 47% pour les collectivités locales. Pour le Bâtiment, le poids de la commande publique est de 25%, logements sociaux compris.

Quel poids au niveau national ?
Au niveau national, le BTP pèse plus de 125 milliards HT de travaux ; 1,5 million d’actifs dont plus de 1,155 million de salariés ; plus de 386 000 artisans et plus de 410 000 entreprises. Ces chiffres équivalent à la moitié de l’industrie ou à deux fois les activités banque et assurance. L’an dernier 100 000 élèves ont participé aux Coulisses du BTP sur l’hexagone.

Au niveau énergétique
Le secteur du BTP représente 46% de la consommation énergétique et 25% des émissions de gaz à effet de serre.

Frédéric Saintagne, président départemental du pôle Habitat de la Fédération française du bâtiment et patron de Groupement d’artisans
et Daniel Léonard président de la Fédé du BTP 84 et de Midi-Travaux
©Gordon Israel Artemisandco.f

Ils ont dit

Daniel Léonard président de la Fédé BTP 84
«Nous sommes tous là pour faire découvrir nos métiers qui sont tout à fait méconnus du grand public, des organismes de formation et de l’Education nationale, a déploré Daniel Léonard. Ici, à Orange, pour le bâtiment, à l’occasion de la construction de maisons individuelles du gros œuvre au second œuvre en allant jusqu’à la finition des maisons. Pour le chantier de Bollène, il sera question de la partie Travaux publics avec le terrassement, les infrastructures et les réseaux. Si nous avons réussi à intéresser 10% des visiteurs, nous aurons réalisé notre objectif. Maintenant il nous faut travailler notre image, Les appellations de type ‘CFA, Centre de Formation des apprentis’ sont moins prestigieuses que la dénomination d’Ecole d’ingénieurs, d’architectes… C’est la raison pour laquelle le CFA de Mallemort est devenu l’Ecir : l’Ecole de la construction, des infrastructures et réseaux. Nous voulons faire découvrir nos métiers à l’Education nationale, aux centres d’information et d’orientation, ainsi qu’aux parents. Nous recevons des élèves de 4e et de 3e ce qui est parfait car ils se trouvent au carrefour d’une première orientation de leur parcours scolaire et à l’orée d’une formation plus technique s’ils le désirent. Nous souffrons de pénurie de main d’œuvre dans tous les métiers, dans le bâtiment à toutes les échelles et dans les Travaux publics plus particulièrement dans l’encadrement de chef de chantier à l’ingénieur en passant par conducteur de travaux. Nous avons beaucoup de conducteurs d’engins mais pas assez de canalisateurs, de constructeurs de route, de poseurs de bordure. C’est dommage parce que l’on gagne bien sa vie dans le BTP, qui est de plus une activité où l’ascenseur social existe? favorisant la promotion professionnelle et l’épanouissement de soi.»

Frédéric de Saintagne, patron de ‘Groupement d’artisans’
«Nous sommes là pour sensibiliser les visiteurs à l’acte de construire avec tous les corps d’état du terrassement, aux fondations, en passant par la maçonnerie avec le gros œuvre, la charpente et la couverture puis le second œuvre, expose Frédéric Saintagne. Le plus important ? Echanger avec les élèves potentiellement intéressés et expliquer quels types de métiers il y a derrière ces productions. Très souvent on ne pense qu’au produit fini : la maison livrée. Pourtant, derrière, il y a de l’ingénierie, de la technicité, des métiers de l’artisanat, une multitude de professions qui permettent d’aboutir à la réalisation de ces maisons. Peut-être qu’à travers cette sensibilisation, deux, trois jeunes souhaiteront rejoindre nos rangs parce qu’on leur aura parlé de l’évolution de nos métiers, de la recherche et du développement, des techniques et des formations qui sont à l’œuvre. Des personnes de tous les niveaux peuvent bien y gagner leur vie et s’y épanouir. La promotion n’y est pas que professionnelle et valorisée en numéraire mais aussi en termes de partage de valeurs humaines. Si le système éducatif change son approche par rapport à nos métiers, alors plus de portes s’ouvriront aux enfants en demande d’un enseignement plus pratique, plus technique. Désormais les jeunes peuvent bénéficier d’un enseignement évolutif du CAP au diplôme d’ingénieur hors ou dans le cadre d’un cursus en alternance et cela fait toute la différence.»

Frédéric Saintagne dirigeant de Groupement d’artisans, Daniel Léonard président de la Fédé BTP 84, Patrice Laget et Nicolas Bouzet, conducteurs de travaux pour Groupement d’artisans
Copyright Mireille Hurlin

Daniel Léonard, Président de la Fédé BTP 84
Chaque site des Coulisses du bâtiment aura accueilli entre 400 et 500 élèves aujourd’hui s’est félicité Daniel Léonard, président de la Fédération du bâtiment et des Travaux publics de Vaucluse. Le président nouvellement élu a présenté sa feuille de route. Ses premières missions seront, comme le prévoit l’Interprofession, d’intervenir auprès des pouvoirs publics dans la prise de décision ayant une incidence sur les marchés des entreprises et les conditions d’exercice de la profession ; d’apporter son expertise et d’accompagner les adhérents dans la défense et l’assistance aux entreprises et d’assurer la promotion de l’image de la profession, de ses métiers et de ses entreprises. L’autre grand dossier sera de développer le nombre d’adhérents, à ce propos, Daniel Léonard a déjà sa petite idée «Il est difficile aux heures de pointe d’accéder à l’intramuros et encore plus de pouvoir s’y garer, ainsi, en étant sur Agroparc, nos bureaux et l’organisation de réunions seront facilités par cette nouvelle localisation ce qui ‘mécaniquement’ devrait permettre à de nouveaux adhérents de rallier l’interprofessionnelle.»

Midi-Travaux
Daniel Léonard est le président de Midi-Travaux, située aux Vignères à Cavaillon et spécialisée dans les travaux publics, en terrassement (construction d’écoles et de plateformes), de voiries réseaux divers (réfection de rues et construction de logements collectifs), de travaux agricoles (Débroussaillage, faucardage et fauchage), et également de travaux d’énergies ( Eclairage Public – Réseaux Secs). L’entreprise a été créée en 1946 sous l’appellation SNC Léonard Père et fils et prend le nom de Midi-Travaux en 1986. En 2021, elle réalisait un chiffre d’affaires de 13M€, accomplissant plus de 370 chantiers dans l’année et accueille 87 collaborateurs. En parallèle, l’entreprise a créé en 1994 Gravisud, une société d’exploitation de carrières. Son activité s’étend en Vaucluse, dans les Bouches-du-Rhône, dans le Var, dans les Alpes-de-Haute-Provence et dans les Hautes-Alpes.

La Fédé déménage et quitte l’intramuros d’Avignon
La Fédération du BTP 84 va quitter son siège historique 3, rue petite Fusterie à Avignon qui vient d’être vendu à un particulier et s’installera, en début d’année, à Agroparc, chemin de Fontanille, en attendant d’intégrer le très beau bâtiment qu’elle compte bien construire, toujours à Agroparc, pour illustrer le talent de tous les métiers que l’interprofessionnelle accueille, promeut et défend.

Comprendre les métiers du bâtiment et des travaux publics
Copyright Mireille Hurlin

Fédé BTP 84, les Coulisses du bâtiment, Donner le goût de la construction aux jeunes

C’est à l’école de la construction des infrastructures, des réseaux et des nouvelles technologies –Ecir– à Mallemort en Provence qu’avaient lieu les Coulisses du BTP en matinée pour se poursuivre à Cavaillon, sur le chantier de l’aménagement de la Zac des Hauts banquets sur 45 hectares, initié par Luberon Monts de Vaucluse et dédié à la naturalité. Objectif ? Faire connaitre les métiers du bâtiment et des travaux publics pour assurer la relève. « Nous devons constituer une armée capable répondre au défi d’un pays bien équipé » a relevé Christian Pons, le président de la Fédé BTP 84. 127 jeunes collégiens, lycéens, accompagnants et personnes en réinsertion ont répondu à l’invitation.

Chaque année la Fédération du Bâtiment et des travaux publics de Vaucluse organise ‘les coulisses du BTP’ des portes ouvertes sur des chantiers, ateliers et Centres de formation pour séduire les jeunes à partir de 16 ans ainsi que des hommes et femmes en reconversion ou insertion. Une façon de découvrir concrètement des formations du CAP au diplôme d’ingénieur et surtout des métiers porteurs. Durant cette journée les professionnels de ces métiers très peu connus du grand public ont partagé leur expérience, révélé des techniques de construction, les perspectives de carrières, les adresses utiles et peut-être suscité de futures vocations. Des jeunes des collèges Joseph Roumanille et Anselme Mathieu d’Avignon, du lycée du Domaine d’Eguilles de Vedène et la Mission locale jeunes du Grand Avignon avaient répondu présents.

Cyril Borvo, directeur de l’ECIR apprentissage 
Les jeunes et enseignants ont été accueillis par Cyril Borvo, directeur de l’Ecir apprentissage et de son équipe. Les collégiens ont découvert des ateliers, simulateurs de conduite et assisté à la démonstration d’engins de chantier.

«L’ECIR –Ecole de la construction des infrastructures et réseaux– accompagne les jeunes du CAP au diplôme d’ingénieur. Actuellement 370 apprentis sont accueillis à l’école de la Construction, des Infrastructures et des Réseaux en CAP, Bac pro, BTS, licence, et diplôme d’ingénieur avec un taux de réussite de 92% en 2021, toutes strates confondues. Nous accueillons une majorité de garçons et trop peu de filles, c’est la raison pour laquelle nous développons notre visibilité sur les réseaux sociaux, notamment en réalisant chaque mois un portrait de jeune-fille dans son environnement professionnel où elle explique son métier, les enjeux, et s’étend sur l’accessibilité des métiers qui ne sont pas réservés qu’aux garçons. Les jeunes-filles se dirigent plutôt vers des postes d’encadrement en BTS, licence et école d’ingénieur. Nous voyons aussi arriver, même si c’est de l’ordre de l’épiphénomène, une ou deux jeunes-filles sur les CAP conducteurs d’engins, constructeurs de route qui poursuivent ensuite leurs études en Bac pro.»   

Présentation du laboratoire dévolu aux étudiants en licence et diplôme d’ingénieur

Les élèves qui viennent nous voir ?
«Ils le font le plus souvent parce qu’ils veulent quitter le système éducatif traditionnel et sont à la recherche d’une solution de formation de courte durée qui les mène vers un emploi durable, explique le directeur de l’établissement d’apprentissage. Le fait d’être confrontés, pendant leur période d’apprentissage aux réalités du monde professionnel, d’avoir un petit pouvoir d’achat à gérer -via leur salaire d’apprenti- leur ouvre les yeux sur le monde du travail. Cela les enjoint également à continuer à progresser. Ils me disent : Je voulais arrêter mais je continuerai bien sur un bac pro, pensez-vous que j’en aie les capacités ? La force de l’apprentissage ? C’est de créer un chemin vers la poursuite des études. C’est ainsi que 40% des élèves s’inscrivent dans cette poursuite. »

Tous les métiers des travaux publics
« Ici nous dispensons les enseignements uniquement sur les métiers des travaux publics détaille Cyril Borvo ; CAP conducteur d’engins, ce qui est l’ancrage historique de l’école, constructeur de routes : pour apprendre à poser des bordures, créer des trottoirs, des voiries en milieu urbain ou sur des grands axes routiers, des CAP constructeur en canalisations : eau, gaz, électricité, fibre optique en souterrain ou aérien. Ensuite nous proposons des diplômes d’encadrement comme chef d’équipes avec un bac pro ;  un BTS pour être chef de chantier,  licence ou ingénieur pour devenir conducteur de travaux. Le CAP se développe sur deux ans, le bac Pro également –car les jeunes arrivent directement en 1re puisqu’ils sont détenteurs du CAP, le BTS s’enseigne en deux ans, la licence sur une année, le diplôme d’ingénieur 3 années après bac+2. Ainsi l’école forme du CAP au Bac +5. »

Historique
Le CFA –Centre de formation des apprentis- a été créé en 1999 et les nouveaux locaux de l’école en 2016. «Nous sommes une association dirigée par son Conseil d’administration composé d’entrepreneurs de la Fédération Nationale des Travaux publics avec des représentants de la CCI d’Arles, de Marseille et la Mairie de Mallemort. « Nous sommes en prise directe avec notre profession afin d’orienter notre portefeuille des formations vers les métiers et compétences en tension, dont les entrepreneurs ont besoin. La profession manque de main d’œuvre notamment à l’échelle des techniciens opérationnels et des conducteurs de travaux, également, nous manquons cruellement de mécaniciens d’engins de travaux publics.»

Présentation des engins de chantiers sur les espaces dédiés à leur maniement par les étudiants

La formation
«La formation est essentielle à nos métiers car nous travaillons sur le court terme et les entreprises ont besoin de main d’œuvre qualifiée», assure Christian Pons, président de la fédé BTP 84. « Les gens ont aussi besoin de connaître nos métiers précise Daniel Léonard président de la banche Travaux publics. L’image qu’ont les gens du TP n’est pas exacte, j’en veux pour preuve les établissements dernier cri –comme l’Ecir à Mallemort- qui les reçoivent, tout comme nos entreprises à partir de 16 ans. Le challenge ? Leur faire découvrir l’étendue de nos métiers. Pour cela il nous faut entrer en contact et faire découvrir nos métiers aux personnes spécialisées en orientation scolaire. Les jeunes qui s’inscrivent pour un CAP pourront tout à fait continuer leurs études pour accéder au Bac pro, au BTS, à la Licence puis au diplôme d’ingénieur sachant que toutes ces études sont accessibles en alternance. Les jeunes sont également heureux d’être rémunérés.»

Compétences et savoir-être professionnels
«L’apprentissage intervient sur le savoir être professionnel, remarque Lionel Nègre, adjoint à la jeunesse et à l’insertion professionnelle de la mairie de Cavaillon, proviseur de l’Éducation nationale –anciennement au collège Paul Gauthier à Cavaillon et désormais pour les centres pénitentiaires Paca-Corse. Plus tôt les jeunes s’insèrent dans l’entreprise, plus tôt ils en acquièrent les codes. Je fais un aparté également pour vous dire que l’Éducation nationale est très présente dans les établissements pénitentiaires avec 220 professeurs-intervenants pour l’Académie d’Aix-Marseille, Nice et Corse.  Les mineurs et majeurs en détention peuvent présenter des CAP et Bac Pro en formation à distance. Les diplômes sont passés en prison. Un écart de la vie peut faire qu’on en rattrape certains, qu’ils se réinsèrent, qu’ils raccrochent l’école. Nous estimons que notre travail d’accompagnement permet la réinsertion de 25% des personnes candidates à l’obtention d’un diplôme. Nous proposons, chaque année, des formations combinées avec la Région Sud également présente dans toutes les prisons du territoire.»

Agir vite
«Intégrer un enfant dans nos métiers se fait à partir de 16 ans, passés 18, 20 ans c’est trop tard, détaille Daniel Léonard vice président de la Fédé BTP, d’où l’importance du travail d’orientation en fin de collège avec les CIO (Conseiller en centre d’orientation et d’information). » «Nous avons invité les conseillers d’orientation à nos journées portes ouvertes mais ils n’ont pas répondu à notre demande, regrette Cyril Borvo. Ces invitations n’ont pas généré de mouvements ni de dynamique. Ce qui fonctionne ? L’entrée en contact directe avec les établissements et les équipes enseignantes.»

Exercices de terrassement

Un niveau de technicité en augmentation
«Il nous reste du chemin à parcourir pour ré-intéresser les jeunes, explique Christian Pons, c’est la raison pour laquelle nos fédérations ont initié des campagnes publicitaires nationales. Nous aurons besoin de recruter des centaines de milliers de personnes avec un niveau de technicité augmenté, notamment avec le renouvellement de générations puisque les papy-boomers partent maintenant à la retraite (nés entre 1946 et 1964 pour des départs à la retraite entre 2006 et 2025) et représentent, dans l’entreprise, un pourcentage élevé.»

L’évolution des métiers
«Les métiers du BTP participent à l’ascenseur social ce qui n’est pas le cas ailleurs, remarque Emmanuel Méli secrétaire-général de la Fédération du bâtiment et des travaux publics de Vaucluse, comme de partir de zéro et de pouvoir accéder au diplôme d’ingénieur, l’Ecir en est une belle vitrine en terme de technologies car, désormais les engins se conduisent avec un GPS, aidés de drones ou de tablettes numériques. Cette génération millénale est déjà très exercée à ces outils de haut niveau. Ces fortes valeurs ajoutées s’exercent dans l’encadrement tout comme dans l’exécution. Les femmes rentrent dans nos métiers que ce soit dans la partie bureaux d’étude conception, l’encadrement ou la conduite d’engins.» « Si la technicité est récurrente et importante le travail d’équipe reste souverain, ponctue Christian Pons, car il s’agit d’apprendre un métier et donc de mieux percevoir le travail des autres ce qui ouvre d’autres possibilités et incite à évoluer dans le métier. C’est tout le défi de participer à un chantier où l’on joue en équipe.»

Faire évoluer l’image du BTP
«J’ai déjà vu des enfants trainer littéralement leurs parents lors des journées portes-ouvertes, se souvient Cyril Borvo, souvent des passionnés de conduite d’engins parce que c’est la partie visible de nos métiers. Lorsque l’on commence à discuter, l’ont sent qu’ils se sont déjà renseignés et qu’ amorcer un dialogue technique est possible. Notre travail ? Détailler les métiers, dérouler les perspectives d’études car ils sont nombreux à poursuivre leur cursus, ce qu’ils n’espéraient peut-être pas au premier abord. Il nous faut aussi expliquer aux jeunes-femmes que ces métiers leur sont accessibles. A la fin des portes ouvertes les parents sont souvent convaincus parce qu’ils ont découvert leur enfant et nos métiers très différemment de ce qu’ils imaginaient. Ils disent : On ne savait pas que c’était cela un CFA ni les travaux publics. » «Également il était important de nommer l’établissement Ecole -Ecole de la construction des infrastructures et réseaux- pour lui donner ses lettres de noblesse et se faire ainsi repérer par les parents, les enseignants et les conseillers d’orientation,» constate Daniel Léonard.
«Il est important d’être ancré localement avec une capacité d’hébergement, observe Olivier Prat, responsable des formations à l’Ecir qui accueille des enfants du Vaucluse comme des Bouches-du-Rhône, car nous avons un internat très développé. De plus en plus d’élèves des Alpes-Maritimes et du Var viennent aussi chez nous. Il est important de dire aux jeunes qu’ils participent à des chantiers locaux parfois exceptionnels et travailleront pour d’importantes entreprises. »

Accueil des collégiens et lycéens à l’ECIR de Mallemort en Provence par l’équipe de la Fédé du BTP 84

Les grands ouvrages d’art
«Et puis il y a le fait de participer à l’histoire avec ces magnifiques ouvrages d’art comme le viaduc de Millau qui est le pont le plus haut du monde, » intervient Christian Pons. La conception du pont a été pensée par l’ingénieur Michel Virlojo, l’architecte Norman Foster, dont les recherches scientifiques se sont étendues sur 10 ans pour une construction menée par Eiffage. Le viaduc de Millau est un tracé routier à 4 voies posé sur une structure métallique. Il est soutenu par des supports installés dans le sol et par des câbles fixés sur de hauts pylônes : On parle d’une structure suspendue ou haubanée. Le pont se développe sur 2,5km et atteint une largeur de 32m.La structure du pont forme un arc d’environ 20m et propose 7 plateformes d’observation. Eiffage a garanti le pont sur 120 ans. Il traverse la vallée de  la Tarna à 270m au-dessus du sol. Il y a aussi le tunnel sous la manche –tunnel ferroviaire majoritairement sous-marin reliant Folkestone en Angleterre à Peuplingues au nord de la France- grâce à deux tunneliers qui se sont rejoints. « Il y a de l’intelligence, une construction mécanique qui a permis de réalisations hors normes, » admire Christian Pons. Il nous faut une armée si nous voulons équiper le pays correctement avec les défis qui s’ouvrent à nous. Le plus important ? C’est de permettre aux jeunes de se révéler à eux-mêmes, d’exercer leur talent et d’aimer leur travail.»

Le BTP Vaucluse en chiffres
Le département de Vaucluse compte 2 300 entreprises employant un salarié ou plus. Le secteur de la construction représente 12% du tissu économique de Vaucluse. 1 200 jeunes sont formés aux métiers de la production en BTP. Le poids de la commande publique est de 66% pour les travaux publics –dont 47% provient des collectivités locales- et de 25% pour le bâtiment.

De gauche à droite Cyril Borvo directeur de l’ECIR apprentissage ; Emmanuel Méli secrétaire général de la Fédé BTP 84, Daniel Léonard vice-président de la Fédé du BTP et président de la branche TP ; Christian Pons président de la Fédé BTP 84 ; Lionel Nègre adjoint au maire de Cavaillon et Olivier Prat responsable des formations à l’ECIR.

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