3 juillet 2024 |

Ecrit par le 3 juillet 2024

Avignon, FCE Vaucluse, Stéphanie Marchal nouvelle présidente

La délégation Vaucluse des FCE Femmes Chefs d’Entreprises a tenu son Assemblée générale le 30 janvier dernier au Mercure Avignon TGV, marquée par la passation de mandat entre la présidente sortante, Nadia Esposito, et la nouvelle présidente, Stéphanie Marchal.

De gauche à droite, Nadia Esposito et Stéphanie Marchal

Lors de sa passation, Nadia Esposito est revenue sur ses deux ans de mandat au sein de la délégation et sur l’engagement au sein des structures soutenues par la délégation, notamment Caire 84, Fondation FACE Vaucluse, Parlons Cash et Soroptimist Avignon.

Stéphanie Marchal a quant à elle présenté le nouveau bureau de l’association : Anne Maurin pour la vice-présidente, Elodie Germain au poste de secrétaire, Nadia Esposito secrétaire-adjointe, Frédérique Occelli, trésorière et Isabelle Rimbaud chargée de recrutement. Le Bureau élargi avec 2 commissions a proposé Martine Boisset à l’organisation Soirées et événements et le suivi des mandats à Michèle Faure.

La nouvelle présidente, Stéphanie Marchal, avocate en droit commercial, immobilier et construction, a réaffirmé son engagement envers les FCE et exposé sa feuille de route pour l’année à venir.

À ce jour, la délégation compte une cinquantaine d’adhérentes, représentant 29M€ de chiffre d’affaires et 170 emplois.

Un objectif majeur des FCE est d’atteindre la mixité dans les instances professionnelles et économiques. Ainsi avec 15 mandats en cours actuellement en Vaucluse, il sera nécessaire d’en obtenir davantage.

Stéphanie Marchal compte également poursuivre les actions menées avec 100 000 entrepreneurs, Caire 84, Face Vaucluse et Parlons Cash, et sera également engagée cette année auprès de l’Apesa et du Cip.

La soirée a été également l’occasion de remettre leur insigne aux nouvelles adhérentes : Nathalie Hervet Royer, Célia Poulet, Catherine Esquer, Cyrielle Agosta, Anne Morin, Paulina Dri-Rabell et Catherine Conseil.
M.H.

Les nouveaux membres FCE Vaucluse


Avignon, FCE Vaucluse, Stéphanie Marchal nouvelle présidente

Stéphanie Marchal avocat associée au cabinet Sarlin Chabaud Marchal et Associés succède à Nadia Esposito, expert-comptable associée du cabinet Axiome au poste de Présidente de la délégation des Femmes chefs d’entreprise de Vaucluse. Dans sa nouvelle fonction, elle pilotera l’ensemble de la délégation, composée de 45 membres. Stéphanie Marchal aura notamment pour ambition de faire rayonner l’entrepreneuriat au féminin sur le territoire départemental, avec le soutien du réseau FCE France qui compte aujourd’hui parmi ses membres plus de 2 000 entrepreneuses qui représentent plus de 100 000 salariés pour un chiffre annuel de plus de 8 milliards d’euros.

«Je suis fière de prendre la présidence de la délégation FCE Vaucluse. Convaincue que l’entrepreneuriat au féminin reste encore un challenge de tous les jours, j’ai pour ambition de porter la voix de toutes ces femmes qui se lancent dans cette aventure exaltante au service du développement économique de notre territoire. Au sein des FCE, nous souhaitons casser les pensées limitantes pour féminiser ce statut d’entrepreneur, et ce, dans un esprit d’entraide et de partage. Seules, nous sommes invisibles, ensemble, nous sommes invincibles ! » a déclaré Stéphanie Marchal, la présidente des FCE Vaucluse.

Les FCE France aujourd’hui
Selon l’INSEE, en 2018, 35% des entreprises créées sont dirigées par des femmes. Même si ce chiffre a gagné 3 points depuis 2010, il progresse peu et est principalement porté par l’essor de la micro-entreprise. La part des femmes dans les créations de sociétés, en revanche, stagne. Alors que les créatrices d’entreprises sont plus diplômées que les créateurs, elles portent des projets généralement plus modestes.

En partant de ce constat,
l’Association accompagne depuis plus de 75 ans la croissance des entreprises membres par du développement professionnel et personnel de la dirigeante. Les adhérentes trouvent à FCE un lieu d’échanges et d’écoute unique, dans un esprit de convivialité et d’entraide. Interprofessionnelle, apolitique et non gouvernementale, FCE France est une organisation décentralisée où chaque membre a l’opportunité de prendre des responsabilités et s’impliquer. Ouverte à toutes les femmes entrepreneuses, l’association accompagne à la prise de responsabilités des femmes chefs d’entreprise dans la vie économique et le renforcement
de leur présence dans les instances décisionnelles au niveau local régional et nationale. Elle œuvre ainsi pour une juste place des femmes dans les gouvernances.

Le réseau FCE France compte aujourd’hui 63 délégations
réparties sur l’ensemble du territoire français, en hexagone et outre-mer. Ses 2000 membres sont issues de secteurs variés et d’entreprises de toutes tailles, de la TPE à l’ETI. Elles représentent ainsi plus de 100 000 emplois et un chiffre d’affaires annuel de 8 milliards d’euros. L’Association est également fondatrice du réseau mondial « FCE Monde » qui est représenté dans plus de 70 pays et qui compte plus d’un million de femmes dans le monde.
MH


Avignon, FCE Vaucluse, Stéphanie Marchal nouvelle présidente

Deux cheffes d’entreprise vauclusiennes : Valérie Martin pour Surcyclum à l’Isle-sur-la-Sorgue et Elodie Sarfati pour People-In à Avignon ont été mises à l’honneur par Cote magazine et l’association des Femmes chefs d’entreprise lors de cette 3e édition des trophées des Femmes dirigeantes.

La revue Cote, magazine lifestyle présente à Marseille, Aix-en-Provence, Arles, Avignon, Alpilles, Luberon et Var, en partenariat avec l’association des Femmes chefs d’entreprise met à l’honneur, depuis 3 ans, les femmes dirigeantes du territoire Sud à l’occasion du Trophée Cote des femmes dirigeantes. Parmi les 9 femmes plébiscitées, deux vauclusiennes ont été distinguées.

Le château de la Buzine
Ça se passait au Château de la Buzine début décembre à Marseille, au fameux ‘Château de ma mère’, dont Marcel Pagnol se porta acquéreur, avec ses 4 hectares en 1941, sans l’avoir au préalable visité, pour en faire sa ‘Cité du cinéma’. Il le revendra en 1973, juste avant sa mort, sans avoir pu accomplir son projet. L’édifice est la propriété de la Ville de Marseille, qui en a fait un lieu culturel avec des salles de cinéma, d’expositions et de spectacles.

Benjamin Perles, directeur de Cote magazine
«Nous sommes là pour célébrer la femme cheffe d’entreprise, une femme qui ne lâche rien, qui aime son territoire et dont la région Sud compte le plus de représentantes,» remarquait Benjamin Perles, directeur de Cote magazine. 

Claude-Henri Menu, président directeur-général de Cote magazine
«Nous avions commencé ce partenariat en Cote d’Azur pour l’étendre en Provence, a re-situé Claude-Henri Menu, président directeur-général Région Sud Editions des éditions Cote magazine. Nos revues sont des magazines de territoires avec Cote Marseille-Provence et Cote, la revue d’Azur. Ils ont pour objectif de valoriser le territoire avec ses acteurs, ses entreprises et événements. Ces femmes cheffes d’entreprises font rayonner la Provence.»

Les lauréates cheffes d’entreprise

Anne-laure Leblanc, Valérie Martin et Sandra Vich

Valérie Martin
Surcyclum à L’Isle-sur-la-Sorgue
Prix Upcycling
Après avoir fondé Bijouseat, mobilier de maison, il y a une dizaine d’années, Valérie Martin crée Surcyclum en 2020, des objets de maroquinerie faits mains à partir de morceaux de bâches de camion neuves et non-réutilisables et des chambres à air. Les accessoires de mode sont minutieusement doublés, toujours à la main, avec des tissus de grande qualité. Surcyclum se situe à l’Isle-sur-la-Sorgue. La direction est assurée par sa fondatrice Valérie Martin entourée d’Anne-Laure Leblanc pour la partie gestion et de Sandra Vich pour la communication digitale et commerciale. Valérie Martin travaille avec des couturières, des Esat (Etablissement et service d’aide par le travail) et les ateliers de confection de la prison de Salon-de-Provence. www.surcyclum.fr

Ce qu’elle a dit
«Je suis très honorée de recevoir ce prix. Surcyclum est née d’une rencontre fortuite avec une industrielle de Lyon qui m’a proposé de faire quelque chose avec des morceaux de coupes restantes de bâches industrielles de camions. J’ai commencé à en faire des sacs multicolores, plus durables que le cuir et joliment patinés et assouplis avec le temps. Nous sommes désormais trois à être entrées dans l’aventure avec Anne-Laure Leblanc et Sandra Vich, afin de développer le projet avec divers objets de maroquinerie, de sacs et sacs à dos. Nous vendons au particulier via le site Internet. Nous fabriquons des objets promotionnels et publicitaires faits avec nos déchets où ceux des entreprises qui le souhaitent.»

Elodie Sarfati
People In à Avignon
Prix management
Après un cursus de journaliste, de communicante, d’organisatrice de conduite du changement, Elodie Sarfati a imaginé des méthodes de recrutement à partir de tests de compétences. Le cœur de métier ? Répondre aux besoins exprimés par les entreprises en sélectionnant les candidats par rapport à leurs capacités réelles, en mode inclusif, en faisant de leur parcours atypique, de leur envie de reconversion, une forte dynamique d’adaptation. Les résultats sont au rendez-vous avec 95% des périodes d’essai validées par la solution informatique proposée.
People In a été créée en août 2017 sous la forme d’une plateforme de détection des talents sans curriculum vitae. La structure accueille 10 salariés.

Ce qu’elle a dit
«People in est une plateforme en ligne qui aide les entreprises à détecter les talents grâce à des cas pratiques reliés à des offres d’emploi, détaille Elodie Sarfati, fondatrice de People in. L’objectif est de repérer les compétences transférables et transverses. Un bon management commence par un bon recrutement avec le repérage, au préalable, des bonnes compétences pour chaque entreprise en misant non pas sur un parcours ou un diplôme type, mais des compétences pouvant être utiles à tous. Je remercie Cote magazine et les Femmes chefs d’entreprise pour ce prix.»

Nadia Esposito, Présidente des FCE Vaucluse
«Je suis ravie d’avoir mis à l’honneur deux femmes Vauclusiennes a apprécié Nadia Esposito, présidente des FCE Vaucluse. Elodie Sarfati pour People in et Valérie Martin pour Surcyclum. Je souhaitais rappeler les valeurs FCE, Femmes chefs d’entreprise dont l’association existe depuis 1945, en France et dans le monde, comme l’a rappelé récemment le congrès mondial des FCE. Ces valeurs sont l’amitié, la solidarité et le partage d’expérience. Les FCE accompagnent l’évolution et le développement des femmes professionnellement et personnellement. Nous sommes réunies, ce soir, pour porter ces valeurs et les femmes dans les instances économiques locales. Le magazine Cote nous permet, ce soir, de valoriser et de mettre à l’honneur toutes ces femmes autour de ces valeurs.»

Nadia Esposito, présidente des FCE Vaucluse, entourée par d’autres délégations de l’association des Femmes chefs d’entreprise

Emmanuelle Baude
Domaine Tour Campanets au Puy-Sainte-Réparade
Prix Nouvel élan
Emmanuelle Baude était, auparavant, notaire à Aix-en-Provence avant de tomber amoureuse du Domaine de la Tour Campanets. Après une formation à l’Université du vin à Suze-la-Rousse, elle reprend la propriété vinicole, réhabilite le vignoble et relance la production du domaine de 36 hectares où elle produit, aujourd’hui, 150 000 cols (bouteilles). Le domaine Tour Campanets a vu le jour au 13e siècle pour devenir le domaine que l’on connaît en 1994. Il abrite désormais les activités de gîtes de groupes et de particuliers, d’œnotourisme, en plus du travail de la vigne et du vin. Six collaborateurs y travaillent.

Isabelle Brémond
Comité départemental du tourisme des Bouches-du-Rhône
Prix engagement
Directrice générale du Comité départemental du tourisme des Bouches-du-Rhône, structure créée en 1970, Isabelle Brémond œuvre ‘pour un tourisme durable, l’équilibre entre habitants et visiteurs, à la qualité du cadre de vie et au mieux vivre ensemble, ainsi qu’au jeu collectif du tourisme mêlant institutionnels et acteurs privés’. La structure, association Loi de 1901 a été créée en 1970 et accueille 45 salariés.

La délégation vauclusienne de gauche à droite Elodie Sarfati, Nadia Esposito, Valérie Martin, Anne-Laure Leblanc, Sandra Vich et Isabelle Rimbaud

Laura Jonneskindt
Studio Cerise
Prix Art et entreprise
Laura Jonneskindt s’est installée à Arles il y a une quinzaine d’années et a créé son activité de photographe en 2008 puis s’est spécialisée dans la photo culinaire, avec Studio Cerise, en 2014.Elle a réalisé de nombreux dossiers pour Marmiton et conçu un ouvrage pour la Nougaterie des fumades dans le Gard. Laura Jonneskindt travaille régulièrement avec des producteurs, dont notamment des vignerons, pour lesquels elle réalise des reportages ainsi que des entreprises éco-responsables. En plus de l’art photographique, elle maîtrise la scénographie, le stylisme, chine et créé de la vaisselle céramique et a exposé dans le cadre de Art et vin au château de la Margillière. Studio Cerise Arles, Paca, Occitanie, France.

Claude-Henri Menu, président directeur-général Région Sud Editions des éditions Cote magazine et Benjamin perles, directeur, qui a animé la soirée

Gat
Artiste plasticienne de la Ciotat
Prix Spécial

Gat, l’artiste Agata Aka est peintre, plasticienne, modèle et comédienne. Elle exposera ses œuvres mêlant photographie et peinture à New-York en 2024 et travaille déjà à la Ciotat, Monaco et Saint-Tropez. C’est elle qui a conçu les trophées de cette 3e édition. Sa galerie Gat-Art est située 76, rue des poilus à la Ciotat (13 600) 06 11 70 42 05 Insta Gat_art – www.gat-art.com
Elle a reçu le prix coup de cœur

Marlène Ginouvier
Maison de couture Bazélie à Aix-en-Provence
Prix Coup de cœur
Ancienne éducatrice spécialisée, Marlène Ginouvier oriente sa carrière vers le stylisme et la confection de vêtements enfants de 3 à 8 ans en créant sa marque ‘Bazélie’, en Avril 2022, après avoir été formée par la styliste lyonnaise Audrey Richaud. Elle collabore avec plus de 20 partenaires. Sa spécificité ? Marlène Ginouvier s’inscrit dans une démarche éco-responsable de revalorisation des tissus ‘dormants’ inutilisés chez les fabricants, les usines, les ateliers de confection, les marques de prêt à porter ou de haute couture.

Sandrine Motte et Marie Borni
Société des eaux de Marseille
Prix environnement
Le duo dirige la Société des eaux de Marseille (Sem) – qui a fêté ses 80 ans et accueille 1 200 salariés- où Sandrine Motte est directrice générale et Marie Borni directrice générale déléguée. Leur priorité : ‘Responsabiliser et digitaliser à tous les niveaux pour protéger les ressources en eau’ détaille Sandrine Motte. ‘Les Alpes sont le château d’eau de la Sem et on ne peut plus ignorer aujourd’hui qu’il y aura moins d’eau dans les années à venir, que cela pourrait générer un problème sur la ressource Durance,’ rapporte Marie Borni dans les colonnes de nos confrères de Cote magazine.
Le siège de la Société des eaux de Marseille est située 78 Boulevard Lazer à Marseille (13010). Elle a été créée en 1943 pour l’eau et l’assainissement. Son capital social est de 7,133M€.

Kelly Saez et Sandrine Ricciardo-Manzoni
Performance Business School (PBS) à Sanary-sur-Mer
Prix éducation

Kelly Saez est la fondatrice de Performance Business Scholl, école supérieure de commerce proposant BTS, bachelors et Masters en commerce. Elle intervient sur les systèmes et la stratégie commerciale de l’école tandis que Sandrine Ricciardo-Manzoni, cofondatrice de l’entreprise œuvre au plan de formation. Leur atout ? Proposer, depuis juin 2022, un enseignement hors des grandes agglomérations tout en répondant aux demandes et besoins des entreprises locales. Kelly Saez et Sandrine Ricciardo-Manzoni dirigent et enseignent dans leur propre établissement qui accueille 4 collaborateurs et 17 formateurs indépendants.
PBS se situe à Sanary-sur-Mer.

De nombreux partenaires soutenaient cette soirée dont la Table de Charlotte traiteur à Aix-en Provence qui a régalé de ses mets les plus fins et raffinés une assistance de plus de 250 personnes venues assister à la 3e édition de la remise des Trophées des Femmes chefs d’entreprise Cote magazine. Article précédent ici.


Avignon, FCE Vaucluse, Stéphanie Marchal nouvelle présidente

Les Soroptimist proposaient hier de regarder le film ‘Made in Bangladesh’ au cinéma Le Vox à Avignon puis d’assister à un débat sur la place de la femme dans la société. En moins de 45 mn, les oratrices ont démonté ‘les pièges’, décodant les us et coutumes d’une société faussement égalitaire. Une initiative de Christine Martella, Conservatrice générale du patrimoine et des Archives départementales et présidente de la Sororité avec Isabelle Colombari, référente égalité fille-garçon à l’Académie Aix-Marseille, Anne-Laure Leblanc fondatrice du cabinet d’expertise-comptable Houston 31, et la complicité de Sandra Vich, femme cheffe d’entreprise. Au final ? Prise de conscience et feuille de route. Jubilatoire et alarmant…

En résumé ? Les injonctions -inconscientes ?- de la société faites aux femmes placent celles-ci derrière l’homme depuis toujours. A tel point qu’elles conçoivent d’immenses difficultés à prendre la parole, à se faire confiance et à s’estimer. Comment faire bouger les lignes ? En travaillant à la marge ! Pourquoi ? Parce que le monde de demain sera régi par les mathématiques et les algorithmes, sciences d’où les femmes sont les grandes absentes. Dans ce cas quelle sera la place de la femme dans un univers conçu par l’homme pour l’homme ? Voilà, vous avez compris le problème…

De gauche à droite, Isabelle Colombari, Sandra Vich et Anne-laure Leblanc

Prendre conscience du vide abyssal
Le changement de perception de la femme dans la société ? Il ne pourra se faire que depuis le regard de la société sur la femme, et notamment depuis ses plus jeunes années, parce que, de façon immémoriale et inconsciente, l’éducation reste genrée. C’est-à-dire ? Aujourd’hui encore les filles ‘paraissent’ tandis que les garçons sont poussés à l’action. Extraits.

Voir, entendre, comprendre et surtout… Agir
«Dans la charte nationale de la laïcité, le point 9 déclare garantir l’égalité entre les filles et les garçons. Il faut donc faire le parallèle entre les filles et les garçons a entamé Sandra Vich, la modératrice du débat, past présidente des FCE Région et Avignon, recevant Isabelle Colombari, agrégée, référente de l’Académie d’Aix-Marseille en charge de l’égalité fille-garçon et Anne-Laure Leblanc, fondatrice de Houston 31, cabinet d’expertise comptable sur l’invitation de Christine Martella, Conservatrice en chef des Archives départementales et présidente des Soroptimist international Avignon.

Anne-Laure Leblanc

Anne-laure Leblanc co-fondatrice de Houston 31, cabinet d’expertise-comptable, et vice-présidente des FCE Vaucluse (Femmes cheffes d’entreprise) a souhaité faire le lien avec la place de la femme dans le monde du travail.
«Je me suis demandé quand, pour la 1re fois, j’avais réfléchi à la place de la femme dans la société. C’était lorsque j’étais sapeur-pompier et que j’ai rédigé un mémoire sur la place de la femme chez les sapeurs-pompiers. Tout au long de ma carrière je me suis battue pour ma place. Dans le privé, alors que je faisais partie des cadres régionaux de l’entreprise, j’ai appris plus tard que j’étais payée 30% moins que mes homologues. C’est à partir de là que j’ai pris position. Je suis, depuis 11 ans, cheffe d’entreprise dans un monde et une région très traditionnels. Ainsi, de façon tout aussi traditionnelle, on s’adresse plus à mon associé masculin qu’à moi-même. Une anecdote ? Alors que mon collaborateur et moi-même recevions un apprenti pour l’embaucher, et que nous nous étions dument présentés, moi cheffe d’entreprise et lui mon collaborateur, l’apprenti s’est exclusivement adressé à lui, m’ignorant tout au long de l’entretien qui a duré 45mn.»

Les femmes jouent collectif alors que les hommes savent aussi jouer personnel
«On nous apprend à jouer collectif mais pas à jouer personnel, analyse Anne-Laure Leblanc. Au fil des années ? On a appris que respecter les règles c’est se faire avoir, alors on change de posture parce que le positionnement d’un homme, lui, ne se discute pas. Je me suis mise à prendre la parole sans attendre que ‘l’autre’ ait fini de parler, pour pouvoir m’imposer. C’est un travail constant, qui a consisté à imposer ma présence. Je pense aussi que les femmes seront elles-mêmes lorsqu’elles se passeront de l’approbation de leur entourage.»

Des métiers très genrés
«En Vaucluse, 25% des femmes sont cheffes d’entreprise dont 15% à la tête de société de plus de 10 collaborateurs, se remémore la dirigeante. Elles sont également aux manettes de sociétés très genrées : esthéticienne, coach… Dans le monde économique, elles sont très peu nombreuses à détenir des mandats patronaux ou électoraux…»

Sandra Vich

La parole, coupée ou pas coupée ?
Sandra Vich, past-présidente des FCE Région et Vaucluse, à la tête de l’agence de communication éponyme s’interroge : «La prise de parole des femmes à l’école, au sein de l’entreprise, et dans les instances reste très difficile ainsi, nous avons toutes vécu le fait d’être interrompues. La parole est coupée très facilement tandis que dans une assemblée accueillant plus de femmes que d’hommes, ce fait ne se produira pas. Cela interroge sur la prise de parole de la femme dès sa petite enfance et tout au long de sa vie. Dans la vie publique, on propose également souvent la place de suppléante à une femme. A la femme de dire qu’on peut aussi lui proposer une place de leader. Mais cela revêt une autre réalité car, si la femme est cheffe d’entreprise, elle porte aussi la famille, l’éducation des enfants et l’organisation de la maison. Si ce temps est partagé avec son compagnon, et donc réduit de moitié pour elle, alors elle pourra dégager plus de temps pour d’autres activités.»

Isabelle Colombari

Tout commence à l’école
Isabelle Colombari, agrégée, inspectrice d’académie, référente égalité fille-garçon à l’Académie Aix-Marseille 
«Ma mission ? Elle consiste à participer à la formation des enseignants sur une réflexion de leurs postures et gestes professionnels quotidiens par rapport à l’égalité. L’autre partie de mon action est de communiquer et de faire savoir les actions entreprises dans leur vie quotidienne.»

Ouvrir la bouche
«Le quotidien Le Monde a sorti, pendant le confinement, les résultats du concours de l’ENA (Ecole nationale d’administration). Le recrutement pendant le confinement ne s’est basé que sur l’écrit. Il n’y a pas eu d’oraux. C’est la seule fois où les femmes ont fait jeu égal avec les hommes. Pourquoi ? Parce que le taux de réussite des femmes s’effondre à l’oral pour n’obtenir que 25% à l’ENA par exemple. Cela pose de nombreuses questions et notamment celle des jurys, ont-ils les mêmes attentes pour les femmes que pour les hommes ? Il est probable que non.»

Se préparer
«Les femmes ont besoin de travailler l’oral pour être aussi performantes que les hommes, relève la chargée de mission. De même, à poste équivalent une femme ne postulera que si elle colle à 100% aux caractéristiques demandées alors qu’un homme se dira : ‘J’y vais !’. Un exemple ? Najat Vallaud-Belkacem (ancien ministre de l’Education nationale) voulait qu’il y ait autant de recteurs femmes que d’hommes. Elle raconte que lorsqu’elle les appelait au téléphone elle n’avait fini sa phrase que les hommes disaient ‘d’accord’, alors que les femmes discutaient toujours sans formuler de décision, 15 minutes après le début de l’appel.»

Dès les premières années
«A l’école, analyse Isabelle Colombari, les filles ne sont pas encouragées de la même façon que les garçons. Des études statistiques ont été menées relevant que le professeur interrogera plus facilement une fille pour la révision d’une leçon -car les filles sont bonnes élèves- alors qu’il interrogera plutôt un garçon pour une nouvelle leçon. Les filles ne prennent pas la parole tant qu’on ne la leur donne pas, elles lèvent la main mais tout en s’impatientant, attendent. Alors que les garçons prendront la parole tout de suite sans lever la main. De guerre lasse l’enseignant laissera faire, même si le garçon n’a pas été autorisé à parler. Ce que cela révèle ? La fille ne parle pas tant qu’elle n’y est pas autorisée, tandis que le garçon fait plier la règle par l’action, et c’est ce qui se passer dans la vie professionnelle. Également, et depuis aussi loin que l’on peut remonter dans le temps, les métiers détenus par une majorité de femmes sont dévalorisés, à tel point qu’aucun homme ne veut y entrer à nouveau afin de ne pas être dévalorisé socialement et de ne pas avoir à prouver sa virilité.»

« Les trentenaires sont très impliquées dans leur rôle sociétal et économique, le congé parental partagé avec le conjoint va participer à changer la donne, auprès de l’enfant mais aussi donner plus de place à la femme dans la société » Isabelle Colombari, inspectrice d’Académie.

Sur le terrain,
«En janvier,  je me lancerai sur l’étude des bulletins de 1 000 élèves d’un collège à Salon-de-Provence, prévient Isabelle Colombari. Je voudrai savoir si, pour les mêmes notes, au même niveau, un professeur dit la même chose à un garçon qu’à une fille, en mathématiques, en dessin, en sport… Et puis il y a les injonctions sociales inconscientes. 95% du personnel enseignant sont des femmes. Cela s’explique par 4 mois de vacances par an et le mercredi de libre. Les femmes y vont en se disant que c’est parfait pour concilier vie professionnelle et familiale. Cela veut dire qu’inconsciemment, elles ont déjà projeté qu’elles pourraient mieux s’occuper de leur famille en faisant ce métier. Enfin, le monde de demain sera fondé sur les algorithmes et les mathématiques. Si ce monde n’est conçu que par les hommes il ne sera fait que pour les hommes.»

Pour elles
Pour cette soirée, Ranga Ariapouttry  et son épouse, fondateurs de l’association Adaïkalam qui soutient l’orphelinat La maison d’Agathe à Pondichéry en Inde, avaient choisi de présenter le film ‘Made in Bangladesh’. En effet, le drame de l’effondrement de l’immeuble du Rana Plaza en avril 2013 -plus de 1100 morts- avait mis en lumière la terrible condition des ouvrières du textile au Bangladesh. Ce pays est devenu en quelques années l’un des ‘ateliers de confection’ de la planète, répondant à l’appétit insatiable des consommateurs occidentaux, aiguillonnés par les grandes marques, pour nourrir la ‘fast fashion’. Dans son film Rubaiyat Hossain brosse un tableau édifiant, mais sans manichéisme, de la vie de ces ouvrières, entre oppression économique et domination patriarcale.» 

Ranga Ariapouttry, fondateur avec son épouse de l’association Adaïkalam pour soutenir l’orphelinat de petites filles indiennes à Pondichéry, en Inde.

Parole d’homme
«Ce à quoi j’ai été sensible dans ce film ? Au fait qu’il y ait un dominé et un dominant, constate Ranga Ariapouttry. L’Inde a été dirigée par une femme (Ndlr : Pratibha Patil de juillet 2007 à 2012). Une cheffe d’Etat ? C’est très rare. Et pourtant elle n’a pas pu changer grand-chose. Lorsque le système est installé, il est très difficile à changer. Lors d’une séquence du film, alors que le patron fait face à la syndicaliste et met beaucoup d’argent sur la table, c’est de corruption dont il s’agit. Indirectement il lui dit d’arrêter, de ne pas créer son syndicat. Le changement réclame du temps.»  Ndlr : Made in Bangladesh’ évoque la naissance d’un syndicat de femmes au cœur d’une usine où règnent patron et contremaîtres. 1 650 tee-shirts sont cousus par jour et par ouvrière alors que la vente, en Europe, de 3 tee-shirt, représente le salaire mensuel d’une ouvrière indienne. Lors d’une visite de l’atelier, les acheteurs européens et américains demandent une baisse des prix tandis qu’un autre s’enquiert d’une éventuelle issue de secours. Le patron les rassure, oui à la baisse des prix et oui l’issue de secours. Dans les faits ? Les heures supplémentaires des ouvrières ne sont pas payées et les salaires mensuels sont parfois reportés d’un mois voire, restent impayés. Les contrats de travail n’existent pas, l’employé pouvant être licencié sans être payé et sans motif. Pire, l’État, en connivence avec les dirigeants d’usine, ne valident pas la création des syndicats.

Aider les petites filles à devenir des femmes accomplies
Le Soroptimist Avignon soutient depuis cinq ans la Maison d’Agathe, un orphelinat dévolu au recueil de petites indiennes de Pondichéry. La structure qui ne bénéficie d’aucune aide, a été fondée par Ranganathan Ariapouttry, professeur de yoga originaire de la ville indienne et son épouse, médecin avignonnaise, tous deux fondateurs de l’association Adaïkalam (le refuge, en Tamoul) en souvenir de leur fille Agathe. Ainsi, en se rendant et en participant à cette soirée, les personnes présentes soutenaient financièrement le destin de ces petites filles et jeune-femmes éduquées pour devenir libres et autonomes.

Les orphelines indiennes reçoivent une éducation complète à la Maison d’Agathe, école, musique, littérature, anglais…

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