16 juillet 2024 |

Ecrit par le 16 juillet 2024

Avignon, 45 femmes chefs d’entreprise s’y sont retrouvées

45 femmes chefs d’entreprises (FCE Vaucluse) se sont retrouvées lors du spectacle du Festival Off d’Erick Baert pour the Voice’s performer avant de passer une soirée à échanger. Au programme ? Se rencontrer pour la première fois ou se revoir tout en se constituant ainsi un solide réseau pour le plaisir comme pour le travail. Objectif ? Faire avancer les femmes dans l’entreprenariat.

«L’association des FCE France est née il y a plus de 75 ans, sous l’impulsion de femmes majoritairement industrielles, ayant repris le pilotage de l’entreprise en temps de guerre,» relate Stéphanie Marchal, présidente des FCE Vaucluse.

FCE 84

FCE France est une association interprofessionnelle,
non-gouvernementale et apolitique, qui rassemble des femmes chefs d’entreprises qui dirigent et sont financièrement responsables de leur société. L’objectif principal est de promouvoir la mixité dans les entreprises et les instances institutionnelles comme source de croissance économique. C’est aussi la seule association féminisme à occuper des mandats dans les instance consulaires, notamment en tant que juges au tribunal de commerce, Conseil de prudhommes, et dans diverses représentations institutionnelles.  

FCE de France 
Ce sont 100 000 salariés représentés ; 2 000 membres ; Plus de 500 mandats détenus par les membres sur les territoires ou au national et 63 délégations. FCE Monde regroupe 1 million de femmes chefs d’Entreprise.

FCE Vaucluse
L’effectif de Femme chefs d’entreprises est, en 2024, de 52 adhérentes et 1 adhérente d’honneur présentes dans les services et profession libérales : 34 adhérentes ; L’industrie : 5 adhérentes (emballages, thermo-laquage, machines à calibrer, chimie, convoyeurs) ; le commerce : 2 adhérentes (vêtements, optique ) ; l’agriculture : 1 adhérente (viticulture) ; l’artisanat : 1 adhérente (tapisserie décoration et maroquinerie surcyclée) ; le bâtiment : 1 ; Et autres : 8 adhérentes honoraires ou sympathisantes ou d’honneur.

Les mandats
FCE Vaucluse détient 20 mandats auprès de Caire  84 (santé du dirigeant) ; FACE Vaucluse : Club d’entreprises, engagé dans l’égalité professionnelle hommes/femmes, l’inclusion et la diversité : forums de l’emploi, interventions en collège pour préparation d’oraux du Brevet ; L’ APESA association d’Accompagnement psychologique du chef d’entreprise en difficulté ; 100 000 entrepreneurs, pour accompagner les jeunes en venant témoigner dans les collèges lycées du parcours de chefs d’entreprise et promouvoir l’entreprenariat féminin.

Stéphanie Marchal

Portrait de Stéphanie Marchal,
Stéphanie Marchal, 55 ans, maman de deux grands enfants, est Avocat inscrite au barreau d’Avignon depuis 30 ans. Elle est médiatrice inscrite auprès de la Cour d’Appel de Nîmes. Elle est devenue cheffe d’entreprise à 24 ans en 1994.

«Aujourd’hui je suis associée et dirigeante du cabinet d’Avocats CSM2. Le cabinet fait partie du groupement d’avocats dénommé Ergaomnes rassemblant 7 cabinets d’Avocats implantés, outre Avignon, dans les villes d’Alès, Nîmes et Montpellier. Je suis, depuis 6 ans, présidente de l’Association Médiation 84.   J’ai également été élu au Conseil de l’Ordre des Avocats d’Avignon pour un mandat de trois ans.»

Ma participation chez les FCE Vaucluse
«J’ai rejoint les FCE Vaucluse en 2019. J’y ai rencontré des femmes volontaires et énergiques, défendant la place des femmes dans l’économie, et animées de valeurs essentielles pour moi : la bienveillance, le partage, la transmission, l’entraide et l’amitié. C’est ainsi que j’ai intégré le bureau en 2022. J’ai pu mesurer la force du réseau FCE et son rayonnement international en participant à l’échange sur 3 jours organisé par les FCE de Cannes en mai 2023 avec les Femmes Chefs d’Entreprises allemandes et lors du congrès des FCEM –Femmes cheffes d’entreprises mondiales- à Paris en novembre 2023 qui a regroupé 750 femmes chefs d’entreprises dont 500 venant de pays étrangers. J’ai ainsi vu que l’engagement est un facteur fondamental pour permettre aux Femmes Chefs d’Entreprise d’être plus nombreuses, plus fortes et plus respectées. Ce qui a motivé ma candidature à la présidence des FCE Vaucluse ? Les valeurs de l’association dans lesquelles je me retrouve, la bienveillance qui l’accompagne et sa définition du mot Entreprenariat au Féminin.» 

«Mon programme 
Je souhaite mettre mon expérience, mes compétences et mon enthousiasme au service des FCE, en m’appuyant sur les valeurs de notre association qui sont fondamentales pour moi. Je suis convaincue que le partage, l’écoute de l’autre, l’échange d’expériences et la formation constituent le terreau du développement, de la croissance et du sens de nos entreprises. Je souhaite prolonger le travail accompli par nos précédentes présidentes : Accompagnement de la montée en compétences des adhérentes ; Aide au développement de nos entreprises ; Entraide et amitié entre adhérentes ; Elargissement des métiers représentés au sein de notre délégation ; Participation aux évènements économiques du territoire ; Prise de mandats par les FCE ; Échanges avec les instances locales.

«J’ai l’ambition de mettre au cœur de nos actions
Le renforcement de la visibilité et de la légitimité des FCE, comme un réseau de compétences, de dynamisme, de réflexion et de solidarité ; Renforcer les échanges et les événements commun avec les délégations FCE voisines de PACA et Occitanie ; le partage d’expérience entre adhérentes et la formation des adhérentes ; La participation des FCE aux mutations du monde économique et du marché de l’emploi pour mieux préparer l’évolution de nos entreprises et anticiper les évolutions à venir.»

«Mon fil d’Ariane sera de mobiliser,
fédérer, soutenir les forces vives des FCE, donner de l’écho à nos actions et porter le rayonnement de notre délégation.» Lors de cette soirée de juillet,
45 FCE s’étaient retrouvées dont Lise Janin présidente des FCE du Gard ; Catherine Chopin présidente des FCE de Mulhouse ; deux FCE de la délégation de Montpellier et 3 FCE de la délégation d’Aix-en-Provence. »

Les FCE lors de la soirée au Paris venue voir The voice’s performer avec Erick Baert au théâtre Le Paris

On se dit tout ?
Selon vous les femmes doivent-elles encore se battre pour obtenir leur place dans la société et pourquoi ?
« Oui les femmes sont toujours obligées de se battre pour conquérir leur place dans la société, parce que nous sommes toujours confrontées au plafond de verre où certains postes ne sont pas attribués aux femmes en fonction de leurs compétences. »

Est-ce que cela veut dire que les hommes jouent plus la carte de la solidarité que les femmes ?
« Je pense que les hommes jouent plus la carte de la solidarité, entre eux, que les femmes, et surtout que celles-ci souffrent du syndrome de l’imposteur en pensant ne pas être à leur place alors qu’elles en ont la compétence. C’est souvent ainsi qu’elles se laissent ravir la place. »

Est-ce que cela perdurera avec nos filles ?
« J’ose espérer que non, mais je n’en suis pas sûre. Ailleurs notamment dans les pays nordiques, la situation ne se pose plus. Alors pourquoi en France ? Parce que le système éducatif n’a pas changé, parce qu’on est encore à attribuer aux filles d’autres études pour d’autres carrières, notamment en les éloignant des matières scientifiques. Les filles subissent encore le poids de l’éducation, de la culture, des religions… De la femme qui doit forcément être mère et renoncer à son métier. »

Des femmes pour les femmes… enfin
« Je suis surprise de voir qu’inconsciemment elles n’éduquent pas les petites filles de la même façon que les petits garçons. Elles ont tendance à pousser les garçons vers les matières scientifiques et n’ont pas du tout cette vision pour leur fille. A niveau égal le garçon fera médecine mais pas la fille. C’est étonnant. Les mères doivent encore se battre avec elles-mêmes pour donner une place à leur fille. Finalement c’est la société qui veut que la femme renonce à sa carrière pour mettre au monde et élever ses enfants. »

FCE, Du partage pour sortir des difficultés
« On tisse des liens, on partage beaucoup en entrant chez les FCE et on s’aperçoit qu’on a toutes les mêmes difficultés. On se parle autant de ‘Comment tu diriges ta boîte’ que de la vie à côté : famille, enfants pour continuer à exercer notre activité… Et là nous nous apercevons que nous éprouvons les mêmes difficultés. »

Et puis il faut peut-être cesser d’être naïves, pour ne pas laisser la situation perdurer ?
« Oui, parce qu’on nous ramène toujours à ce rôle de mère. A cette femme qui se consacre à ses enfants, à son foyer, une question de priorité pour la société, alors que non ! Lorsque je vois que le droit à l’avortement est remis en cause dans certains pays, je me dis que rien n’est jamais acquis et qu’il ne faut surtout rien lâcher. Il nous faut rester vigilantes car insidieusement, des petites choses peuvent nous placer dans des voies sans issue avant même que nous nous en rendions compte. Il nous faut nous montrer plus exigeantes. »

Vivons-nous encore dans un monde d’hommes fait pour les hommes ?
« Oui, tout à fait. Je viens de lire une étude sur la santé qui évoque la mauvaise santé des femmes car elles ne présenteraient pas les mêmes symptômes que les hommes, notamment pour la crise cardiaque et de ce fait seraient ainsi moins détectées par le personnel soignant. Donc, globalement elles sont en plus mauvaise santé que les hommes. »

Faire partie des FCE changerait donc la donne ?
« Faire partie des FCE c’est travailler à la marge, faire en sorte que les petites filles aient un autre regard sur la femme et le travail. C’est aussi promouvoir une autre éducation afin que les femmes éduquent différemment les petites filles, en prenant l’exemple de la réussite de l’entrepreneuriat au féminin, que la femme prenne sa place, en faisant aussi porter sa voix lors de Conseils d’administration, auprès des institutions. »

La soirée s’est conclue au Bibendum

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