22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Marie Jeanselme, une vie écrite à la lettre

Marie Jeanselme ? Ce sont de petits messages percutants, des lettres confinées dans un petit sachet qui ne laisse place qu’à l’essentiel. Et ce petit sac transparent, punaisé dans un cadre vitré, est soutenu par deux, trois mots écrits cette fois à la pince Dymo. C’est aussi surprenant qu’inattendu, mais le plus savoureux est encore ailleurs. Pour cela il faut plonger dans l’histoire d’une petite fille qui n’arrivait pas à apprendre à lire et à écrire.

Les doses de poésie en préparation Copyright MMH

Au tout début
Marie Jeanselme sait rêver sa vie, c’est sans doute l’un de ses grands talents aussi. Un exemple ? Un jour, au creux d’un groupe d’amis, chacun interroge l’autre : ‘Quel serait, là tout de suite, ton plus important souhait ?’

A cette question où chacun répond avec l’angélisme du moment,
Marie Jeanselme décrit l’image qui s’impose immédiatement en elle : ‘Je vois un vieux mas au bout d’une grande allée de platanes. J’y vis en famille. J’y installerais également un atelier où je pourrais créer tout ce qui me viendrait en tête’. L’un des amis présents répond : ‘Ce mas existe. Je suis déjà passé devant, mais c’est une ruine à Montfavet’.

10 ans plus tard, une amie m’y conduit.
La voiture se fraie un chemin sous les frondaisons d’une allée de platanes, avec, au bout de celle-ci un portail en fer forgé. A droite, derrière le portail, un petit fortin se joue de n’être qu’une cabane en bois. Solidement plantée en hauteur, elle s’est finalement transformée en château avec sa tour du guet. Un enfant heureux vit ici.

«C’est une des œuvres de la période du Covid
où nous avons pu récupérer du bois et construire la cabane de notre fils,» explique Marie Jeanselme alors que parait Marius, nous prenant la main, il nous entraîne derechef au poulailler puis à l’autre bout du jardin, où évoluent dans un parc, trois bébés tortues d’Hermann, à peine plus grandes qu’une pièce de monnaie.

On s’installe sur le salon Fermob
qui jouxte l’atelier où règne une belle lumière. La fraicheur du jardin et les arbres contrent efficacement la torpeur de l’été et l’eau pétille dans les verres. C’est le moment de se parler.

Les petites doses de poésie de Marie Jeanselme Copyright Marie Jeanselme

«Je viens juste de quitter mon poste de professeure
d’arts plastiques au collège d’Orange, commence Marie Jeanselme. Alors, vivre de mon art c’est le pari fou que je fais pour mes 39 ans, avec l’accord de ma famille, mais c’est tout de même un sacré pari !»

Comment tout a commencé
«Tout a commencé lors d’une expo de trois mois au Bon Marché où j’avais auparavant été repérée via mon compte Instagram. Le Bon Marché avait reconstitué un atelier dans lequel je travaillais en direct, devant les gens, alors que mon travail y était exposé et proposé à la vente. Ce pop-up avait pour but de mettre en avant le talent des artisans. Ça a été une période de ma vie plutôt hallucinante où je travaillais à la fois dans les quartiers avec mes élèves, tout en faisant des allers-retours Avignon-Paris.»

Visibilité
«C’est aussi là que Marie Jeanselme a été repérée par la très célèbre Sarah Andelman –chineuse de tendance qui avait fondé avec sa maman –Colette Roussaux- le concept store de luxe colette (1997-2017) lieu de référence de la mode et du design- raconte une amie commune. C’est une grande dame. Tout le monde veut faire partie d’une de ses expos. Pour un artiste c’est une consécration.»

Sarah Andelman me dit :
‘Marie, j’ai besoin de toi parce que l’expo s’appelle ‘Mise en page’, et c’est sur les librairies, se remémore Marie Jeanselme. C’est sur tout ce qui a trait aux mots et jeux de mots. Et là, je me dis : Génial ! Elle a flashé sur mes petites doses de poésie !»

Marie Jeanselme dans son atelier à Montfavet, Avignon. Sur le mur de gauche la nouvelle collection des clichés parisiens pour les Jeux Olympiques

«Et puis, quand je suis revenue de Paris
j’ai eu besoin d’explorer plein de nouveaux matériaux, de nouvelles thèses. Je me suis remise à dessiner, à faire des tests, à faire découper du plexis. Les petites doses de poésie ont pris de nouvelles formes, faisant la part belle aux clichés parisiens et français alors que les Jeux Olympiques s’annoncent. Je me suis amusée à faire ‘La collection Paris’ qui s’épanouit sur mon site et chez des revendeurs.

Comment tout a commencé ?
«En réalité mon parcours est plutôt atypique, prévient Marie Jeanselme. Avant d’être prof d’arts plastiques au collège j’ai fait l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon et l’Ecole supérieure d’art d’Avignon. Pourtant, petite fille, j’ai été dépistée souffrant d’une sévère dyslexique et donc les études, depuis la maternelle sont très compliquées pour moi.»

La carotte
«J’ai beaucoup pleuré parce que j’avais beau faire d’énormes efforts pour lire et écrire, les lettres continuaient de danser devant mes yeux. Chaque jour je voulais arrêter l’école. C’est là que, très intelligemment, mes parents qui me voyaient désespérée, m’ont proposé de suivre des cours d’art le soir après l’école, à condition que je m’accroche, la journée, à mes cours. C’est la carotte qui m’a sauvée.»

«J’ai réussi tant bien que mal à décrocher un bac technique
Mes parents étaient contents et moi aussi. Mais le plus surprenant c’est j’ai finalement fait 5 ans d’études après le bac en entrant aux Beaux-Arts. Je monte à Paris mais sans réseau, impossible de percer. Alors je suis rentrée. Mon petit ami de l’époque, qui deviendra mon mari, me dit de postuler à un poste de prof d’arts plastiques au collège. C’est ainsi que j’ai commencé ma carrière à Orange. Puis j’ai passé le Capes (Certificat d’aptitudes aux professeurs du secondaire). La 1re fois j’ai eu 1 à l’écrit et 18/20 en pratique. La 2e fois je l’ai passé en interne et j’ai été classée dans les 10 premiers reçus de France.»

«A l’orée de la crise de la quarantaine
j’ai enfin eu envie de croire en moi et je me donne une chance de vivre de mon art. Il y a quelques semaines, j’ai donné mon dernier cours et rangé ma petite salle de classe. Mes amis m’ont conseillé de sortir de ma coquille, c’est ce que je fais. Je me suis enfin écoutée pour faire ce que j’aime. Un coup de pouce de mes petites doses de poésie devenues peu à peu célèbres pendant le confinement via Instagram

Comment l’idée a germé ?
Petite et même plus grande, j’ai toujours été fascinée par ces lettres que je ne comprenais pas et qui ne faisaient que danser, ainsi j’ai beaucoup observé leurs formes, textures, couleurs. Et puis, j’aime l’univers de Jacques Tati, du burlesque… J’ai créé des objets en forme de lettres, des sculptures, fait mes propres moulages, et même des lettres géantes en béton, d’ailleurs exposées à Villeneuve-lès-Avignon sur la place de la Mairie. Je suis très tentée par le gigantesque.»

Les lettres en béton, installation, Copyright Marie Jeanselme

«Mon rêve ?
Concevoir d’immenses lettres en granit ou en marbre. C’est d’ailleurs là que j’ai commencé à faire de toutes petites lettres parce que lorsque j’ai exposé un gros tas de lettres en béton les gens avaient envie de piocher dedans pour écrire leurs mots à eux. Ils me disaient : Je peux acheter telle ou telle lettre ? Du coup ça m’a donné l’idée de créer de petites lettres.»

«Je travaille aussi à la demande
Je personnalise mon travail selon la demande. Des lettres qui représentent les prénoms de toute la famille. Des cadeaux de naissance ou d’anniversaire. Des lettres-messages sur les tables de mariage. Des messages ‘entreprises’. J’adorerais concevoir des entrées d’hôtel, des têtes de lit avec des mots sur le sommeil, l’amour, les rêves ; ou encore intégrer des lieux de passage qui deviendraient des lieux d’art, l’art hors les murs…»

Je veux être une artiste de variétés
Dire cela pourrait sembler désuet, voire un peu vulgaire alors que pas du tout, c’est être ancrée dans la société, toucher tout le monde, à la manière de Miss.Tic, ou de Ben. Ils sont une vraie source d’inspiration. Je rêve d’incruster mes doses d’humour partout, de faire des collaborations avec d’autres artistes. J’adore partager. »
www.mariejeanselme.com

La vue depuis l’atelier de Marie Jeanselme Copyright MMH


Marie Jeanselme, une vie écrite à la lettre

L'entreprises Well & Watt distinguée par l'Elysée lors de l'exposition 'Fabriqué en France'

Watt & Well, entreprise pertuisienne d’équipements électroniques a été reçue à l’Elysée, à l’occasion de l’exposition du ‘Fabriqué en France’. Le principe ? Présenter durant deux jours l’excellence française et distinguer le travail  d’innovation des entreprises, artisans, producteurs et industriels français au gré de 126 objets.

L’info en plus ? Pertuis semble être un terreau fertile pour les technologies innovantes de haute précision puisque que c’est la 2e fois que la ville vauclusienne se distingue avec, l’an passé, le Groupe Pellenc, qui avait inauguré la 1re édition du ‘Fabriqué en France’. 

Watt & Well ?

C’est un équipementier technologique spécialisé dans l’électronique de puissance pour l’aérospatiale, les services pétroliers, la mobilité électrique et les marchés industriels. En bref ? L’entreprise conçoit et industrialise des équipements électroniques hautement fiables grâce à sa maîtrise des environnements sévères comme la résistance aux radiations, champs magnétiques, très basses et hautes températures, la conception à tolérance de pannes, le développement de circuit logique programmable, la commande et la modélisation de puissance, la génération de code embarquée…

En clair ?

Les équipes de Watt & Well permettent à leurs clients d’innover dans leur domaine en résolvant des problématiques liées à la gestion de puissance, travailler en tenant les délais et les coûts préalablement définis. Equiper les leaders évoluant dans des marchés exigeants, c’est maîtriser les nouvelles technologies et la fiabilité des produits dans les environnements sévères ce qui a permis à la société d’acquérir un savoir-faire multimarket dédié aux projets innovants, et cela avec une fabrication française nourrie d’un écosystème de fournisseurs français. En 2019, la société pertuisienne qui comptait alors 36 salariés avait réalisé un chiffre d’affaires de plus de 4,4M€ sur un marché à fort développement.

Enfin une alternative au marché asiatique !

L’entreprise a été particulièrement distinguée pour la création d’un chargeur modulaire bidirectionnel dévolu aux voitures électriques en proposant une alternative européenne au déploiement massif d’équipements asiatiques sur le marché de la mobilité électrique dans les applications des réseaux intelligents (aussi appelés smart-grid). Pour la petite histoire, également, Watt & Well travaille sur Ariane 6 –lanceur de moyenne à forte puissance – pour l’Agence spatiale européenne.

Dans le détail

Sur les 2300 dossiers proposés, seuls 120 ont été retenus. La société vauclusienne a été choisie pour son chargeur bidirectionnel, le BMPU-R2, représentant le savoir-faire, le talent et l’innovation française. Son engagement ? Agir dans la transition écologique et la relocalisation de la production en France. L’objectif de l’entreprise est de fabriquer 50 000 modules par an d’ici 2025.

Investir dans la R&D

Watt & Well investit plus de 30% de son chiffre d’affaires en R&D (docteurs, doctorants Cifre, Conventions industrielles de formation pour la recherche, ingénieurs et immobilisations matériels et immatériels de laboratoire) pour développer compétences et produits sur des marchés tels que l’aérospatiale, le pétrole et la mobilité électrique. Une approche saluée par l’Adème (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) puisque l’entreprise a été lauréate du défi d’innovation i-Nov dans le cadre du programme PIA3 (Programme d’investissement d’avenir).

Honoré !

Watt & Well s’est dit : «Honoré que la secrétaire d’État à l’Économie et aux Finances, Agnès Pannier-Runacher et le ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, Alain Griset, valident et soutiennent ainsi notre innovation au niveau national.»

Interview de Benoît Schmitt, fondateur de Watt & Well


Marie Jeanselme, une vie écrite à la lettre

Le groupe Pellenc ST de Pertuis fait partie des 6 entreprises de la région à avoir été retenues pour participer à l’exposition du ‘Fabriqué en France’ organisée par le palais de l’Elysée les samedi 18 et dimanche 19 janvier derniers. A cette occasion, 120 entreprises de métropole et d’Outre-mer ont présenté leur savoir-faire, des spécialités régionales familières aux dernières innovations. Objectif : montrer la diversité, la qualité, le dynamisme de ce qui est fabriqué partout en France ainsi qu’encourager nos concitoyens à s’engager pour l’emploi et contre le réchauffement climatique en consommant français. Dans ce cadre, Pellenc ST, seule société de Vaucluse présente, a exposé une machine de tri optique des déchets. Créé en 1973 par Roger Pellenc, le groupe compte aujourd’hui 1 500 salariés, 18 filiales, 7 sites industriels en France et dans le monde, un techno- centre R&D (Recherche et développement) de 200 ingénieurs situé en France, près de 800 distributeurs et plus de 50 000 clients dans le monde pour un chiffre d’affaires de 258 M€. Particulièrement active en matière de R&D, l’entreprise de Pertuis est l’une des plus dynamiques de la région en matière de dépôt annuel de brevets. Elle en a déposé près de 1 100 depuis sa création.

https://echodumardi.com/tag/fabrique-en-france/   1/1