22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

Jusqu’au jeudi 6 avril c’est la 12e édition de Découvertes en Vallée du Rhône, le plus grand salon des vins avec 521 exposants d’Ampuis à Avignon, capitale des Côtes du Rhône. L’occasion pour l’interprofession de dresser le bilan de l’année écoulée et d‘évoquer les pistes de développement de l’Appellation.

Du nord au sud, de Condrieu au Duché d’Uzès, en passant par la Côte Rôtie, Saint-Joseph, Cornas, Saint-Péray, Crozes, Hermitage, Tain, Visan, Cairanne, Sainte-Cécile-les-Vignes, Beaumes-de-Venise, Sablet, Roaix, Suze-la-Rousse, Gigondas, Vacqueyras, Rasteau, les Costières de Nîmes, Lirac, Chusclan, Laudun ou bien encore Valréas tout le monde de la vigne est réuni sous la même bannière, celle du 2e vignoble de France qui occupe à lui seul 6 départements.

L’ensemble de la profession à la découverte des vins de la Vallée du Rhône
Ces ‘Découvertes’ sont l’occasion de montrer la richesse et la diversité des appellations Côtes-du-Rhône », de rencontrer vignerons, œnologues, cavistes, négociants, metteurs en marchés, sommeliers et restaurateurs, de déguster des cuvées, d’échanger, de s’informer sur la stratégie économique de la profession et de goûter en toute convivialité le travail des viticulteurs qui longent les rives du fleuve-roi, le Rhône. Avec en commun une mosaïque de terroirs sculptés par la géologie, le climat, le gel, la sècheresse, les orages diluviens, les rafales de mistral et le soleil parfois caniculaire.

Master-class pour visiteurs internationaux
Lundi 4 avril, la journée a débuté par une Master-class sur l’appellation Côte-Rôtie dans la salle polyvalente d’Ampuis, au sud de Lyon. Classée AOC depuis 1940, cette référence des Côtes-du-Rhône septentrionales existe dans une seule couleur, le rouge avec un cépage quasi-unique, la Syrah, agrémentée ou pas de quelques gouttes de Viognier. 333 hectares lui sont réservés, avec un rendement de 35 hectolitres par hectare et une production de 11 467hl en 2022.

Le thème de la dégustation à laquelle participaient œnologues et journalistes Chinois, Canadiens, Japonais, Allemands, Britanniques, Américains, Belges ou Italiens était : ‘La grappe entière, un gage de fraîcheur ?’ Une question que chacun se pose quand on voit, avec le réchauffement climatique, les températures estivales grimper, la pluie se faire rare, la sècheresse sévir, la vigne stresser. « Heureusement les nuits sont plutôt fraîches ici, en altitude, les vignes sur des coteaux escarpés et pentus, des restanques de pierre où le vigneron se faufile pour vendanger à la main » explique Philippe Guigal, actuel patron de la maison éponyme réputée dans le monde entier depuis plus de de 6 décennies, grâce à ses grands-parents et à son papa Marcel. « Quand on encuve le raisin, on ne doit pas le déchirer, triturer la rafle. Grâce à elle, on met de l’eau dans notre vin naturellement. La rafle est une solution parmi d’autres face à la canicule. Ensuite on peut aussi jouer sur l’assemblage des cépages. Mais le choix de la date des vendanges est absolument crucial. En quelques jours, les degrés d’alcool grimpent, ils s’envolent de 2° par semaine, donc en ne peut pas partir en vacances en août. Il faut avoir les saisonniers sous la main dans les parcelles pour vite ramasser les grappes ».

Place au Condrieu
Autre dégustation, celle de Condrieu l’après-midi avec Pierre-Jean Villa, président de l’appellation depuis un an. Après une vie dans la banque, il a eu le mal du pays, il est revenu dans le Rhône où il possède avec ses enfants Hugo et Pauline, 21 hectares de Condrieu, Côte Rôtie, Saint-Joseph et Crozes-Hermitage, le meilleur des AOC septentrionales des Côtes-du-Rhône. Il commercialise environ 100 000 bouteilles par an, leur prix varie de 20€ à 120€ en moyenne, « Un bon Condrieu est vertigineux et unique mais il reste accessible à 50€ environ ».

Pierre-Jean Villa, président des AOC Condrieu.

Il apprend à l’auditoire que le Condrieu a failli disparaître. « A la fin de la 2ème Guerre mondiale, il n’en restait plus que 7 hectares. Quelques intrépides ont replanté des ceps sur ce terroir de granit, on en a recensé 80 hectares dans les années 90, 220 ha aujourd’hui. » Il ajoute : « Attention, il n’existe que du Condrieu blanc, si on vous propose du rouge, c’est une escroquerie! » Composé à 100% de Viognier, son rendement est de 36 hectolitres par hectare et sa production totale de 7074 hectolitres annuels. « C’est un cru majeur, structuré, équilibré avec des parfums d’abricot, de pêche, de mangue, mais aussi minéral, puissant qui peut vieillir pendant 10 à 15 ans en cave ».

Parallèlement à ces dégustations, à quelques pas de là, se déroulait le salon avec 62 exposants, dont le Domaine Chapoutier, propriété de l’ancien et charismatique président d’Inter-Rhône, Michel Chapoutier. Mais là, c’est sa fille Mathilde qui tenait le stand. « Nous proposons 3 blancs, ‘Combe-Pilate’ en biodynamie, ‘Invitare’, frais et fruité et ‘Coteau de Chéry’, une petite production minérale, légèrement amère qu’on trouve dans notre boutique de Tain. »

Le point sur la situation économique du vignoble
Enfin, l’après-midi de ce premier jour de Découvertes en Vallée du Rhône à Ampuis, Philippe Pellaton avec ses deux vice-présidents (Denis Guthmuller et Samuel Montgermont) a fait le point sur la situation économique des Vignobles de la Vallée du Rhône. « Une situation en demi-teinte pour 2022, avec des tensions internationales, de l’inflation et une consommation qui évolue, on boit moins mais mieux ».

En détails, « Le millésime 2022 est beau, malgré un épisode de gel en avril et un été sec, notre vigne a bien résisté, la production est restée à l’équilibre avec 2,6Mhl sur 65 346 hectares ». Le rouge est stable (76%), comme le rosé (13%) seul le blanc progresse (11%). Côté commercialisation, les sorties de chais enregistrent une baisse de -6%, les Ventoux reculent de -11%, les Costières de Nîmes de -13%. En revanche, les Côtes du Rhône Village grimpent, +5%, le Luberon-vrac progresse de + 7%, le Duché d’Uzès de + 3%.

« En France, on boit de moins en moins, s’ajoute à ce constat, le recul du pouvoir d’achat des ménages, du coup, les volumes et transactions baissent » ajoute Philippe Pellaton. « Heureusement, on constate une progression des productions sous labels, +18% des volumes contre 12% en 2021 et +20% des surfaces contre 13% en 2021. En tout, entre caves particulières et coopératives et négociants-vinificateurs on identifie 900 opérateurs labellisés, soit 45% » conclut-il sur ce sujet.

L’axe majeur de l’export
Autre axe majeur, l’export qui représente environ 35% de la production. Après le Covid, le confinement, la fermeture des restaurants en 2021, les problèmes de matières premières, de verre, d’étiquettes, de colle, de bouchons, de palettes et de containers, c’est l’augmentation du prix de l’énergie qui a impacté nos exportations. Mais la baisse des volumes sur le marché américain a été compensée par la hausse des prix (-10% des volumes mais +9% des valeurs), + 4% pour le Canada, + 10% pour le Japon. L’Europe a été encore plus touchée (-15% en valeur en Belgique, – 7% en Norvège, -2% au Royaume-Uni), à l’exception de l’Allemagne, +6%.
En France, le marché est en perte de vitesse avec la disparition progressive de consommateurs de vins au quotidien « Les grands-parents, papas et tontons n’apprennent plus à apprécier nos bouteilles aux ados, ils ne donnent plus l’envie de vin aux jeunes générations » regrette le président d’Inter-Rhône. Toutefois, les vins de la Vallées du Rhône restent une valeur sûre des circuits traditionnels. Par exemple, l’AOC des CDR arrive en tête des AOC en France. Elles sont présentes dans 9 caves sur 10, avec notamment les Saint-Joseph et Crozes-Hermitages dans le Top 5. Et toutes les tranches de prix sont représentées : 7% des offres à moins de 10€ la bouteille, 9% entre 10 et 20€, 11% entre 20 et 30€, 14% entre 40 et 50€ et 13% à plus de 50€ la bouteille. Il y en a donc pour tous les goûts et toutes les bourses.

Une consommation en plein mutation
Une question se pose autour du rouge, sa consommation est en pleine mutation quand le blanc progresse. « D’abord, il nous faut éduquer les jeunes, il y a une rupture de génération. Ils ne boivent plus du vin mais de la bière, même s’il n’y a pas de transfert total entre les deux. En plus on compte de plus en plus de familles mono-parentales où il y a des canettes de sodas en tous genres dans le frigo, mais pas de bouteille. Dans les festivals, avant on concluait la soirée par un cocktail convivial avec nos trois couleurs, rouge, rosé et blanc. Maintenant, plus que des jus de fruits et de l’eau avec ou sans bulle. Nous devons aussi aider nos entreprises à exporter, en s’adaptant au goût des consommateurs à leurs attentes. On ne veut pas déshabiller Pierre pour habiller Paul » explique Philippe Pellaton. « On veut ajouter des moyens pour réinvestir la Chine par exemple, il faut que nos exportations grimpent à 50% d’ici 2035, comme on l’a dessiné dans notre Plan Stratégique des Côtes du Rhône. Et il conclut en un sourire : « On ne va pas aller jusqu’à produire du vin rosé à pois bleus pour faire plaisir aux consommateurs ».

Le Vignoble des Côtes-du-Rhône en 2022

  • 65 346 hectares
  • 2,6M hl commercialisés
  • 1682 unités de production (1 592 caves particulières, 90 coopératives)
  • 329 millions de bouteilles
  • 18% de bio en volume et 20% en surface
  • 24% de HVE (Haute valeur environnementale) en volume et 28% en surface
  • 10 bouteilles sont dégustées chaque seconde dans le monde (186 pays)

Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

La part de l’Asie dans la valeur mondiale des exportations de marchandises n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies. Selon les données de l’Organisation mondiale du commerce, le continent a désormais presque rattrapé l’Europe dans ce domaine. Les deux régions représentaient chacune une part comprise entre 36 et 37 % de la valeur exportée à l’échelle mondiale en 2021.

Tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, l’Europe était (de loin) le premier continent exportateur de marchandises. Alors que la part de l’Asie dans les expéditions mondiales n’atteignait pas 20 % au début des années 1980, elle a fini par grimper à 36,3 % en 2021 – soit seulement 0,6 point de pourcentage de moins que la part de l’Europe (36,9 %). Compte tenu de la dynamique récente, l’Asie pourrait ainsi dépasser l’Europe en tant que premier exportateur de biens en 2022.

Le déplacement vers le continent asiatique du centre de gravité du commerce international se reflète également à travers le développement du transport maritime. Ainsi, les ports asiatiques, en particulier chinois, dominent désormais le peloton de tête des plus grands ports à conteneurs de la planète (en débit). Et il en va de même dans le domaine des aéroports de fret.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

Nouveau logo, nouvelle identité pour ‘Les vignobles de la Vallée du Rhône’ qui se veulent plus offensifs à l’export ainsi que sur les vins blancs et les rosés.

Philippe Pellaton, le président d’Inter-Rhône parle d’entrée de jeu « d’Ambitions avec un grand ‘A’ de l’interprofession, producteurs et négoces : les AOC vont activement se mobiliser pour consolider leur compétitivité en France et pour conquérir de nouveaux marchés à l’export ». Deux axes ont été définis : l’humain au cœur de la gouvernance et la valorisation des appellations.

Moins de volumes mais plus de marge
Des moyens sont mis sur la table 12M€ pendant 4 ans pour un nouveau business-plan. « En 10 ans, nous avons perdu 1 million d’hectolitres. Mais malgré cette perte de volume, nous avons gagné 4% en valorisation » poursuit Philippe Pellaton. « Nous avons l’ambition d’accroître le volume, de diversifier les couleurs et d’exporter plus, nous devons également produire davantage à l’hectare (48hl au lieu de 38 actuellement). Inverser la tendance donc, mais comme nous ne pouvons pas agrandir nos exploitations, nous devons améliorer la productivité grâce à de nouveaux cépages et à une restructuration des vignobles. »

Philippe Pellaton, président d’Inter-Rhone. ©Clement Puig.

C’est là qu’apparaît le coup de projecteur sur les vins blancs. Ils ne représentent que 8% des vins commercialisés par les vins de la Vallée du Rhône, mais ils devraient doubler à l’horizon 2031 en passant de 174 000 à 300 000hl. Il existe 3 profils de blanc, vifs et frais, ronds et fruités, de garde. Le rosé, aussi devrait se déployer et être multiplié par deux alors qu’il ne représente que 17% des ventes aujourd’hui. « Nous sommes la 3e région de France en rosé après la Provence et la Loire, nous devons changer notre regard sur ce vin, il y a le rosé fraîcheur et le rosé fruité. Quant aux rouges, Il faut maintenir les volumes » ajoute le président d’Inter-Rhône.

D’ici 2031, Inter-Rhône souhaite doubler la production et la commercialisation des vins blancs des Côtes-du-Rhône. ©Inter-Rhône

Coup d’accélérateur à l’export
Autre ambition majeure de la stratégie d’Inter-Rhône : l’exportation. « La part des vins de la Vallée du Rhône est de 37% en 2021, elle a donc une large marge de progression et devrait atteindre 50% en 2031. Avec des marchés à conforter, le « Top 3 de nos exportations historiques (USA, Grande-Bretagne et Belgique), nos marchés prioritaires que sont le Canada et la Chine et ceux que nous devons absolument défricher comme La Corée du Sud et Singapour » complète Philippe Pellaton.

Il existe 23 Appellations d’origine contrôlée dans les vins de la Vallée du Rhône(de la Côtes Rôtie, au sud de Vienne, à Uzès, en passant par Saint-Joseph, Crozes-Hermitage, Cornas, Saint-Péray, Rasteau, Cairanne, Gigondas, Vacqueyras, Beaumes-de-Venise, Lirac et Tavel) qui ont chacune leur stratégie de développement et chaque année 11M€ sont dévolus à leur communication. « Mais pour attaquer des marchés asiatiques, nous devons avoir la marque ‘Vignobles de la Vallée du Rhône’, qui est notre vaisseau-amiral, notre cheval de Troie pour défricher ces marchés. Ensemble, nous avons davantage de visibilité, nous devons jouer collectif au début pour poser la première pierre de l’édifice. Après, chacun pourra reprendre sa liberté et développer sa stratégie propre ».

La nouvelle identité visuelle des Vignobles de la Vallée du Rhône.

Cesser de voir rouge
Enfin pour montrer cette volonté d’impulser un nouvel essor aux les vins de la Vallée du Rhône, l’interprofession s’est dotée d’un nouveau logo. « Il faut changer de paradigme » conclut Philippe Pellaton. « Les vins de la Vallée du Rhône, ce n’est plus le verre de rouge sur les affiches et les flyers, c’est aussi et surtout le vin blanc et le rosé ». Il est vrai que les producteurs de rouge ont des centaines d’hectolitres de rouge en stock dans leurs caveaux, ce qui fige leur trésorerie et fait baisser le cours des marchés. Dans la mesure du possible, il est sans doute nécessaire qu’ils se diversifient.


Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

Avec 600 domaines viticoles présents au cœur du palais des papes, ‘Découvertes en Vallée du Rhône’ est le plus grand salon des vins sur ce territoire entre Avignon, capitale des Côtes-du-Rhône, et Vienne. L’occasion pour Philippe Pellaton, président d’Inter-Rhône, de dresser le panorama économique du secteur.

« Après 2 ans de confinement qui ont vu la pandémie limiter les occasions de rassemblement, ce salon porté par les vignerons et négociants de toute une région – d’Ampuis à Nîmes, en passant par Tain l’Hermitage, Cornas, Cairanne, Rasteau, Vacqueyras, Beaumes de Venise, Lirac et le Duché d’Uzès – trouve un espace de vie dans ce palais des papes et permet de découvrir les richesses de nos vins et mesurer les engagements de nos professionnels » a déclaré Philippe Pellaton, président d’Inter-Rhône, lors de la présentation du bilan économique des vins de la Vallée du Rhône en 2021 qui s’est déroulée au palais des papes lors de la première journée de la biennale Découvertes en Vallée du Rhône.
Un point sur une année écoulée « marquée notamment par le gel du 8 avril qui a fortement impacté les vignes de Condrieu et du Ventoux, d’autres plus modérément. Mais le millésime a été tardif, atypique, gourmand, frais, moins alcoolisé (-1°), les vendanges plus tardives et les volumes hétérogènes ».

Plus de 600 exposants étaient présents au palais des papes à l’occasion de la première journée de la 11e édition de Découvertes en Vallée du Rhône.

Un volume de production à la baisse
« La qualité y est avec de beaux équilibres, de l’élégance, du fruité mais les rendements sont en baisse de 5% sur un an (2,6 millions hl contre 3 millions en 2016) sur 66 402 hectares de vignobles », poursuit le président de l’interprofession également président de la Maison Sinnae située à Laudun et Chusclan. L’offre de la Vallée du Rhône continue de se diversifier avec le rouge toujours majoritaire (76%) suivi du rosé (14%) mais une plus grande demande de blanc (10%). Sans doute allons-nous impulser un ‘plan blanc’ dans les années qui viennent. »

Leader des AOC bio
Le vignoble de la Vallée du Rhône reste la deuxième AOC de France derrière Bordeaux et le leader des AOC ‘bio’ avec un nombre de caves labellisées ou en conversion, passé de 123 en 2011 à 312 aujourd’hui, en tête La Clairette, puis Tavel et Lirac.

Reprise du commerce international
« L’un des atouts de nos vins, c’est évidemment l’export, pénalisé ces dernières années par la crise sanitaire, les taxes Trump aux Etats-Unis et le Brexit Outre-Manche, » explique le président Pellaton.
« Heureusement, l’an dernier on a assisté à une reprise du commerce à l’international avec 954 000hl (37% de la récolte globale) en hausse de 9% par rapport à 2020. » 65% en Europe, 23% en Amérique du Nord, 9% en Asie. La répartition reste globalement identique. En valeur, le trio de tête est composé des Etats-Unis (108,6M€, +22%), du Royaume-Uni (85,6M€, +17%) et de la Belgique (75,7M€, +21%). Elle est d’ailleurs leader en volume exporté (180 000hl, +16%).Parmi les pays qui apprécient nos Côtes-du-Rhône et les achètent, figurent également le Canada (+14% en volume pour un marché 2021 s’élevant à 51,4M€), la Chine (+18% pour 27,3M€), les Pays-Bas (+16% pour 15,7M€) ou bien encore le Danemark (+13% pour 19,3M€).

Les exportations 2021 des AOC de la Vallée du Rhône en volume et en valeur.

Premières conséquences de la guerre en Ukraine
La guerre en Ukraine a déjà des conséquences sur le matériel dont le prix explose (piquets de vigne, palissades, intrants, étiquettes, verre, cartons d’emballage, capsules). A l’avenir, l’interprofession souhaite aussi attirer de jeunes consommateurs habitués aux sodas à bulles et à la bière. Une opération séduction va être imaginée pour leur donner le goût du bon vin, pourquoi pas pétillant, associé à une qualité de terroir, de paysage, d’environnement, de pratiques naturelles, sans sulfites. « Avant, avec nos pères ou oncles, on apprenait à boire du vin le dimanche, certes avec modération, en famille, autour du gigot. C’est fini. Il faut aller à la rencontre des jeunes, nous réinventer, leur expliquer le poids économique que représente le vin de qualité, leur montrer que nous avons des pratiques vertueuses » conclut Philippe Pellaton au terme de cette première journée de la 11e édition de Découvertes en Vallée du Rhône qui se poursuivra ce mercredi avec un déplacement des congressistes venus de 34 pays à Tain l’Hermitage et en Ardèche (à Mauves) et se conclura jeudi en zone septentrionale, du côté des AOC de Côte-Rôtie.

Contact : www.decouvertes-vins-rhone.com


Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

Quels sont les atouts de la France à l’export ? Même si l’Hexagone a enregistré son pire déficit commercial en 2021, ce n’est pas le cas de certains secteurs particulièrement dynamiques. En dehors des services, les chiffres récemment publiés par les douanes permettent d’avoir un aperçu des domaines industriels dans lesquels la France excelle à l’international.

Comme le montre notre graphique, l’aéronautique est le secteur qui rapporte le plus à l’économie tricolore, avec 19,7 milliards d’euros d’excédents commerciaux en 2021. En deuxième position, on retrouve la catégorie « chimie, parfums et cosmétiques », qui affiche un solde positif de 15,2 milliards d’euros. Autres spécialités françaises, les produits agricoles et agroalimentaires ont dégagé un excédent de 8,1 milliards. Le secteur est porté par les vins et spiritueux, dont les exportations ont battu tous les records en 2021, avec 15,5 milliards de chiffre d’affaires enregistrés (+11 % par rapport à 2019) et un excédent commercial de 14,2 milliards d’euros.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

A l’occasion du dernier ‘Relance export tour’ spécial Afrique qui vient de se tenir à Marseille, le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur a rappelé son souhait de soutenir les entreprises qui souhaitent s’engager à l’international et particulièrement vers l’Afrique. Un marché où, malgré la proximité, le Vaucluse n’est pas particulièrement présent.

« Accompagner les entreprises à l’export, c’est un enjeu stratégique de croissance mais aussi de relance de notre économie régionale après la crise que nous venons de traverser, insiste Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avant de poursuivre : « Nous sommes fiers aujourd’hui, d’accueillir ce ‘Relance export tour spécial Afrique’. Notre ambition est de faire de la Région Sud et de Marseille un hub vers l’Afrique et la Méditerranée et d’aider nos entreprises à s’y ancrer ; pour cela nous engageons toute une série d’actions, avec nos partenaires : missions, Volontariat international en entreprises (VIE), ou encore le parcours Sud Export. »

« Faire de la région un hub vers l’Afrique. »

Renaud Muselier, président de la Région Sud

Ce ‘Relance export tour’ Afrique s’inscrit dans la continuité du Nouveau Sommet Afrique-France de Montpellier (voir vidéo en fin d’article), qui s’est tenu en octobre dernier à Montpellier, et de l’action du Gouvernement en faveur d’un renforcement des relations entre entrepreneurs français et africains. Il vise à présenter aux entrepreneurs de France et de la diaspora les outils à leur disposition pour les aider dans le développement de leur entreprise grâce au Plan de Relance et pour les accompagner dans leur démarche export vers l’Afrique.
« Avec nos partenaires de la ‘Team France export Sud’, nous travaillons depuis maintenant 4 ans, ensemble, dans une relation de confiance et sur le terrain au plus près des entreprises, rappelle Renaud Muselier. Nous les accompagnons à travers un parcours sur mesure pour simplifier leur quotidien et les aider à se développer à l’international. Avec la Team France export Sud l’Etat, la Région et ses partenaires investissent ainsi 20M€ pour accompagner plus de 2 600 entreprises à l’international et notamment en Afrique. »
Pour cela, la Région s’appuie tout particulièrement sur la ‘Team France Export Sud’ (TFE) ainsi que d’autres  partenaires comme Business France, la Chambre de commerce et d’industrie de Provence-Alpes-Côte d’Azur, BPI France et les conseillers du commerce extérieur.
Depuis 2018, les 14 conseillers référents de TFE ont ainsi suivi 5 000 entreprises de la région alors que 226 entreprises ont obtenu un financement régional pour se lancer à l’export pour 4M€. La structure régionale a aussi accompagné le financement de 250 missions VIE financées par la Région à hauteur de 3,7M€. Enfin, rien qu’en 2021, 964 entreprises régionales ont bénéficié d’un coaching pour tenter l’aventure de l’export.

(Crédit : Jean-Charles Verchere)

Pourquoi l’Afrique ?
A ce jour, l’Afrique est la plus grande zone de libre-échange au monde avec une croissance continue de plus de 4%. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, ce continent représente 22,6% des importations et 9,4 % des exportations régionales.
La région Sud et Marseille font parties des territoires qui accueillent le plus de consulats africains. Par ailleurs, à ce jour, plus de 54 projets africains ont vu le jour dont 10 en 2021. La région Sud c’est aussi une terre d’opportunité pour les entreprises du monde entier qui souhaitent développer les relations avec l’Afrique. Première destination des entreprises régionales pour l’ouverture de filiales à l’étranger, l’Afrique est aussi la deuxième destination pour leurs exportations, devant l’Asie. De plus en plus d’entreprises internationales choisissent ainsi de s’implanter à Marseille ou ailleurs sur le territoire, pour se connecter au marché européen et avoir un accès rapide aux places financières européennes, bénéficier d’un écosystème numérique local sur des filières d’excellences en lien avec les défis du développement de l’Afrique (santé, énergies vertes ou numérique) et enfin constituer en région Sud le point central de leur développement commercial en direction de tout le continent africain.

Le Vaucluse à la traîne
Dans cette éventualité, le Vaucluse a encore fort à faire. En effet, aucun pays d’Afrique dans les 10 premiers clients du département. Côté fournisseur, seule la Tunisie figure dans le top 10 (en 10e position) avec 43,7M€ d’échanges en direction du Vaucluse, bien loin de l’Italie (353,8M€), premier fournisseur du département. La balance commerciale entre le Vaucluse et l’Afrique est d’ailleurs déficitaire (-49M€ en 2020). Un écart que pourront peut-être combler les entrepreneurs vauclusiens puisque, dès juin 2022, Team France Export Sud conduira une délégation d’entreprises, au Sénégal puis au Maroc.


Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

En réaction à la crise en Ukraine, les puissances occidentales se sont déclarées prêtes à imposer des sanctions économiques massives à la Russie en cas d’escalade militaire. La proximité géographique allant de pair avec les liens économiques, ces sanctions pourraient coûter cher à l’Europe qui s’expose beaucoup plus que les États-Unis dans ce dossier. En effet, malgré l’imposition de sanctions européennes suite à l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie demeure le cinquième partenaire économique de l’Union européenne (devant la Turquie et le Japon).

Mais bien que l’on parle souvent de la dépendance de l’Europe à l’égard de la Russie, notamment pour son gaz, l’inverse existe également. Vladimir Poutine a aussi beaucoup à perdre sur le plan économique en cas d’escalade du conflit. Comme le détaille notre graphique, l’Union européenne est de loin le premier partenaire commercial de Moscou. Les 27 pays européens ont représenté 38 % des exportations et 34 % des importations de la Russie sur la période 2019-2020, contre respectivement 23 % et 14 % pour la Chine, son deuxième partenaire.

Outre les pertes financières qu’engendrerait un arrêt des échanges avec l’UE, dont elle est le premier fournisseur d’hydrocarbures, la Russie dépend aussi de l’Europe pour importer certains produits stratégiques. C’est le cas par exemple des biens d’équipements industriels, principalement importés d’Allemagne ou d’Italie, et essentiels à la productivité de l’économie russe. « L’Union européenne est le premier fournisseur de la Russie » et ces produits représentent le « premier poste d’importation de la Russie », explique sur Europe 1 l’économiste Julien Vercueil. D’autres catégories, comme la chimie et la pharmacie, sont aussi des domaines dans lesquels la Russie est particulièrement dépendante de l’UE.

De Tristan Gaudiaut pour Statista


Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

Plantin, leader Français de la truffe, du champignon sec haut de gamme et des produits dérivés à base de truffes et de champignons vise les 25M€ de chiffre d’affaires en 2022. Comment ? En pariant sur un développement à l’export de 50% via ses filiales de Hong-Kong et New-York.

Pour l’heure ? Au 31 août 2021 l’entreprise avait réalisé 19M€ de CA dans le cadre d’un EBITDA de 15 %, clé de la poursuite de son expansion. Vous avez dit EBITDA ? (Earning before interrest, taxes, depreciation, and amortization ; Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement), l’équivalent en France du EBE (Excédent brut d’exploitation). L’outil ? Il mesure le niveau de rentabilité du processus d’exploitation de l’entreprise. Les 25M€ de CA ? Ils sont visés sur l’exercice en cours avec le maintien du même ratio de rentabilité.

Une importante croissance
Cette multiplication par 4 du chiffre d’affaires en 12 ans s’est effectuée sur tous les segments clients, en France et à l’international, et, en partie grâce aux 2 filiales de Hong-Kong, et New-York, auprès de la clientèle historique des restaurants gastronomiques ; des industriels charcutiers, fromagers, fabricants de foie gras ; des distributeurs à la RHF ; des traiteurs industriels ; de l’épicerie fine au sens large (épiceries fines, cavistes, bouchers, primeurs…) Le groupe accueille 100 collaborateurs dont 75 en France et 25 à l’international. L’entreprise est détenue, depuis 2009, par Christopher Poron -à51%- qui en est le président ;  Nicolas Rouhier -à 49%-qui en est le directeur-général et Luc Moulin le directeur.

De gauche à droite Nicolas Rouhier, Luc Moulin et Christopher Poron

Un e-shop pour booster le segment client
Une gamme complète à destination du consommateur final a été créée et fait l’objet d’un catalogue annuel proposant 30 nouveautés par an.Avec une position achat gourmand et achat cadeaux de prestige. La GMS (grande et moyenne surface) est abordée depuis 2021 avec une marque dédiée, Jean Baudoin fils, dans le cadre de recettes et de packagings spécifiques, avec un référencement premium en GMS. Un nouvel e-shop 100% dévolu aux particuliers vient d’être finalisé : truffe-plantin.com

La fabrique Plantin
La fabrique Plantin évolue depuis 100 ans en aval des services qualité et recherche et développement. Ici, les 30 employés travaillent le produit brut, la truffe fraîche et les champignons séchés, ainsi que les produits transformés à base de truffe et de champignons. Trois ateliers sont aux manettes : l’Atelier champignons ; l’atelier délices et condiments mis en place en 2018 qui confectionne aussi des plats gastronomiques et des douceurs sucrées, et l’atelier expédition. Plantin est certifié IFS Food.

La truffe, un met d’hiver

Ça a commencé comme ça
L’aventure de la Maison Plantin commence en 1930 avec Marcel Plantin. Son idée ? S’imposer comme le fournisseur des plus belles tables françaises. Puis l’entreprise est reprise par la famille Sisteron et ensuite Hervé Poron, en 1986, qui développera fortement l’activité à l’export. L’aventure continue avec Christopher Poron, son fils, et Nicolas Rouhier un ami autrefois comptable et surtout enfant de restaurateur, qui, en 2007, rejoint l’aventure familiale.

Les métiers de Plantin ?
La truffe fraîche, noire, blanche, d’été et de Bourgogne, entière, en morceaux, en pelures, en brisure et même en jus. Et aussi les champignons séchés : Morilles, Ceps, Girolles, Trompettes de la mort, bolets jaunes, shiitakés et mélanges forestiers. Dans les rayons de l’épicerie fine on trouve les huiles, vinaigres, sels, apéritifs et tartinables, condiments, sauces et préparations… à la truffe. Également des douceurs sucrées et des plats gastronomiques toujours à base du diamant noir ou blanc.

La boutique et l’Institut de la truffe

Combien et où ?
Côté chiffres ? 50 tonnes de truffes fraîches passent, chaque année, entre les mains des maîtres truffiers de la maison. Quels genres de truffes ? La Maison en commercialise 4 sortes. La star ? La truffe noire ou Tuber melanosporum, surnommée le Diamant noir, la plus appréciée des gastronomes. Celle-ci provient principalement de la Drôme, du Vaucluse et de l’Australie lors de la période estivale. Il y a aussi la truffe blanche ‘Alba’, la Tuber Magantum) qui est une truffe sauvage très rare. Puis suivent la truffe d’été (Tuber Aestivum) qui s’invite sur les tables en été et, enfin, la truffe de Bourgogne dite d’Automne (tuber Uncinatum) à la chair marron et au subtil parfum.

Destination ?
Les produits Plantin sont distribués des Etats-Unis au Japon, en passant par Singapour, les Emirats Arabes Unis. Où ? Sur les tables de l’Elysée et des plus grands chefs français et internationaux. Et aussi sur les tables étoilées de France, chez les industriels et les traiteurs, chez les distributeurs de la restauration hors foyer et dans les épiceries fines et l’ensemble des revendeurs.


Les vins de la Vallée du Rhône prêts à relever les défis de la mutation de la consommation

Après une baisse généralisée des échanges en 2020, le commerce mondial est reparti à la hausse en 2021 et la reprise s’avère plus rapide que prévu pour les entreprises exportatrices françaises. Comme le rapporte Les Échos, au deuxième trimestre, les exportations tricolores avaient retrouvé leur niveau d’avant crise dans tous les secteurs, sauf l’aéronautique. L’Occitanie, plaque tournante de cette activité dans l’Hexagone, a été la région la plus touchée au niveau industriel en 2020. L’économie de ce territoire dépend beaucoup de l’industrie aéronautique, qui représente 57 % de la valeur de ses exportations d’après les données de la Direction générale des douanes.

Notre carte fait le tour d’horizon des produits les plus exportés par les régions de France et d’outre-mer, selon la part dans la valeur des exportations (entre juillet 2020 et juin 2021). On constate que l’industrie automobile est le premier secteur d’exportations dans le quart nord-est du pays, tandis qu’à l’ouest, l’élevage et la viticulture restent les grandes spécialités respectives de la Bretagne et de la Nouvelle-Aquitaine. Ailleurs dans l’Hexagone (sauf Occitanie et Pays de la Loire), ce sont les produits chimiques et pharmaceutiques qui arrivent en première position.

Dans les régions d’outre-mer, les exportations de produits alimentaires génèrent le plus de revenus à la Réunion et à la Guadeloupe, alors que l’activité aérospatiale (construction de fusées à Kourou) représente plus de 90 % de la valeur des exportations de la Guyane. L’économie de la Martinique dépend quant à elle beaucoup du raffinage pétrolier, avec la présence sur l’île de la raffinerie des Antilles-Guyane.

Tristan Gaudiaut pour Statista

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