22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Avenue de Champagne, l’écrin du roi des vins

Inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO dans la catégorie “Paysage culturel évolutif vivant”, l’Avenue de Champagne d’Epernay offre chaque année de plus en plus de (bonnes) raisons de s’y rendre.

Successivement baptisée Boulevard des Folies (architecturales) puis Rue du Commerce l’Avenue de Champagne est aujourd’hui la voie la plus prestigieuse de la ville d’Epernay, Capitale du Champagne. Sous son kilomètre de voie pavée, rénovée entre 2006 et 2008, s’étendent 110 km de caves où sommeillent et s’affinent plus de 200 millions de bouteilles du précieux nectar effervescent. De quoi faire d’elle l’Avenue la plus riche du monde, par son sous-sol !

La statue de Dom Pérignon, considéré comme l’inventeur de la vinification des vins effervescents. L’œuvre du sculpteur rémois Chavalliaud est visible dans la cour du Champagne Moët & Chandon, dès l’entrée de l’Avenue. © Benjamin Busson

Un peu d’histoire…
Dès la fin du XVIIème siècle, les premières caves ont été creusées dans la craie, sous cette avenue. Un siècle plus tard, la plupart des pionniers viendront s’y installer. La première Maison de champagne d’Epernay est fondée en 1729 par un certain Nicolas Ruinart, marchand drapier, qui tente l’expérience de la production des vins mousseux. C’est en 1743 que le premier livre de comptes de la Maison de Champagne Moët & Chandon est ouvert. Les Maisons de champagne ont alors, au cours des siècles suivants, installé leurs bâtiments d’exploitation sur cette avenue, dans un premier temps en raison de la présence de la craie dans le sous-sol permettant de creuser de grandes surfaces de caves sur plusieurs niveaux. La craie constitue en effet le sous-sol idéal des vignobles, permet de creuser les caves et assure la température et l’humidité constantes nécessaires à la vinification. La durée de stockage des bouteilles de champagne en cave est de 2 à 3 ans pour les cuvées courantes, 4 à 5 ans pour les millésimes, voire 6 ans et plus pour les cuvées spéciales.
« Historiquement, les bâtiments techniques se sont implantés du côté sud de l’avenue, là où il était possible de creuser dans la craie. Le côté nord était quant à lui plutôt réservé aux folies architecturales, avec les hôtels particuliers que l’on retrouve encore aujourd’hui comme l’Hôtel de ville, le Château Perrier, la Maison Belle époque », souligne Hubert de Billy, directeur commercial et relations publiques du Champagne Pol Roger et président du Comité de l’Avenue de Champagne.

De plus en plus de Maisons et de producteurs proposent des expériences gustatives, des accords mets-vins et ouvrent des boutiques dans l’Avenue. © Benjamin Busson

Le passage de la route de Paris à Strasbourg et la voie ferrée à quelques pas de l’avenue contribueront également à faciliter les expéditions et donc l’essor du commerce des Maisons. Pour l’anecdote, les caves du Champagne Mercier sont si larges que la marque Renault y a organisé une course de voitures à l’occasion de la création de la 4 CV en 1950.

Prestige des Maisons
Année après année, les Maisons de champagne ont édifié, de part et d’autre de cette avenue devenue emblématique, leurs sièges et parfois leurs sites de production de Champagne. « Le champagne est un vin de marque car il est le seul vin à avoir été créé par des commerçants et non pas par des vignerons », rappelle Hubert de Billy. « Cette notion d’image de marque, c’est d’ailleurs la grande différence entre le champagne et les autres vignobles : la création des marques, c’est du commerce. Et l’avenue de champagne est la vitrine de ces marques ». Moët & Chandon, Perrier-Jouët, Boizel, de Venoge, Demoiselle-Vranken, Pol Roger, Mercier, De Castellane, Comtesse Lafond, Esterlin pour ne citer que les plus grandes Maisons ou coopératives, sont encore présents sur cette voie historique. Si certaines ont dû déménager leurs sites de production ou en créer d’autres à quelques kilomètres de la ville pour faire face à leur insolente croissance rencontrée au cours des dernières décennies, toutes ont choisi de rester présentes sur l’Avenue, symbole de leur attachement à la Capitale du Champagne. Mieux encore, depuis la réfection totale de la voirie par la Ville en 2008, le site a rencontré un regain d’attractivité. Autrefois réservée aux grandes Maisons, l’avenue est aujourd’hui de plus en plus prisée d’autres acteurs du champagne. C’est ainsi que le Syndicat Général des Vignerons y a installé son siège dans l’avenue fraîchement rénovée, suivi dans la foulée par d’autres maisons familiales (A. Bergère, Leclerc-Briant, Collard-Picard, Michel Gonet, Elodie D, Richard Janisson, Patrick Boivin, Vincent Testulat…). « L’Avenue de Champagne a longtemps été le royaume du Négoce. Elle s’est démocratisée depuis qu’elle a été refaite et elle s’est ouverte au vignoble pour le plus grand bien de tous et d’Epernay en particulier », estime le président du Comité de l’Avenue de Champagne.

La Maison Perrier-Jouët a ouvert un en 2021 un bar à champagne dans son Cellier Belle Epoque. Un décor unique, entouré d’œuvres d’art et destiné à l’initiation à la dégustation. © Benjamin Busson

Classement à l’UNESCO
Visites de caves, dégustations, bars à champagne, boutiques… grâce à la création de plus ne plus de prestations au cours de la dernière décennie, l’Avenue est en effet devenue un rendez-vous très prisé des touristes, des amateurs de vin et des gastronomes à la recherche d’une expérience authentique au cœur même de la Champagne.
Chaque année, ce sont d’ailleurs plus de 450 000 personnes venues du monde entier qui visitent Epernay et sa célèbre Avenue.
Depuis 1998, elle accueille à la mi-décembre, la manifestation Habits de Lumière, organisée conjointement entre la Ville et le Comité. Un week-end de festivités, défilés, spectacles, sons et lumières, animations, gastronomie, qui a rassemblé 55 000 personnes pour sa dernière édition organisée en 2019, Covid oblige.
Reconnue « Site Remarquable du Goût » depuis 1994, l’Avenue a été élevée au rang de patrimoine national. Et depuis juillet 2015, le bien « Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » est inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO dans la catégorie “Paysage culturel évolutif vivant”. L’Avenue de Champagne fait partie des trois sites parmi les plus représentatifs des espaces et du travail de production, d’élaboration et de commercialisation du vin de Champagne. Culturelle, évolutive et vivante, l’Avenue de Champagne ne l’a jamais été autant qu’aujourd’hui…

Par Benjamin Busson – Petites Affiches Matot Braine pour ResoHebdoEco

Implanté à quelques mètres de l’Avenue seulement, le Ballon captif permet de découvrir, à 150 mètres d’altitude, une vue panoramique à 360° sur Epernay mais aussi la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne et la Côte des Blancs. © Benjamin Busson

Liens utiles : Office de tourisme d’Epernay et de sa région www.ot-epernay.fr
Ballon captif : www.ballon-epernay.com


Avenue de Champagne, l’écrin du roi des vins

Après plus de huit ans de combat face à face, Gaulois et Romains ont déposé les armes. Depuis le mercredi 9 décembre 2020, la fameuse galerie des combats qui surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente n’est plus. Cet été, le premier étage du MuséoParc Alésia a accueilli une nouvelle scénographie estimée à trois M€ hors taxes.

C’était le mercredi 9 décembre de l’an 2020, un combat titanesque se jouait pour la dernière fois au premier étage du MuséoParc Alésia sur les terres d’Alise-Sainte-Reine, en Côte-d’Or. Des colosses de plus de trois mètres figés dans des grimaces plus belliqueuses les uns que les autres se voyaient inexorablement choir de leur piédestal, attaqués par d’improbables soldats lilliputiens dépourvus de toutes armures. Ces envahisseurs qui mettaient ainsi fin à l’affrontement de guerriers romains et gaulois, pétrifiés depuis plus de huit ans dans un simulacre, criant de réalisme, d’un épisode parmi les plus célèbres de La guerre des Gaules, n’étaient autres que les maîtres des lieux : les équipes du MuseoParc Alésia, sous la direction de Michel Rouger. Créée en 2012, la fameuse galerie des combats, était emblématique du site : elle surprenait le visiteur dès l’entrée de l’exposition permanente. La rencontre avec ces statues géantes permettait de saisir d’un coup la force de l’affrontement, tout en apportant beaucoup d’informations sur les équipements au combat.

Démontage Galerie Combats – Copyright : MPAlesiaSPitoizet31

Aujourd’hui, une page se tourne, les imposantes icônes entrent dans une phase de repos, bien méritée. Un nouveau chapitre de l’histoire de ce lieu qui vit Vercingétorix s’y réfugier et tenir le siège des armées romaines conduites par Jules César, s’écrit, avec la mise en place d’une nouvelle scénographie qui a été dévoilée au public en juin. « Les attentes du public ont changé, la médiation culturelle a évolué vers toujours plus d’accessibilité, plus interactivité, plus d’expériences ludiques et plus de proximité avec les visiteurs. L’envie de découvrir les collections trouvées sur le site se faisaient également sentir… Relever le défi du renouveau ne nous fait pas peur, partant du postulat que si on ne peut pas refaire l’histoire, on peut renouveler la manière d’en parler au public », affirme Michel Rouger, directeur du MuséoParc.

soldatskinect – Agence Clemence Farrell

« Alésia est un lieu de fouilles depuis plus d’un siècle. Avec l’Archéologie en fil rouge, tout l’enjeu du projet de nouvelle scénographie est de mettre en regard les collections et la très longue période d’occupation humaine du site (du Néolithique à nos jours). Gardant une part importante pour la période du siège, cette nouvelle présentation permet de comprendre pourquoi Vercingétorix se réfugie à Alésia, quel peuple gaulois est installé sur le mont Auxois à son arrivée, que devient Alésia après le siège de César… Cette scénographie valorise en particulier les collections et présente un florilège d’objets gallo-romains de l’agglomération, permettant de faire un pont avec les vestiges visibles sur le site », développe Patricia Janeux, attachée de conservation au conseil départemental de la Côte-d’Or.

Immersif et interactif
Le nouveau parcours permanent propose une véritable immersion à la fois au cœur du siège d’Alésia mais aussi dans la ville gallo-romaine qui s’y est développée. Pour se faire, l’exposition consacre une part belle aux collections trouvées sur le site (près de 600 pièces), jamais exposées jusqu’ici ! Devant la richesse archéologique des lieux, le choix des objets à exposer est cornélien. « D’où la mise en place d’une présentation modulable et amovible afin de pouvoir présenter plusieurs trésors au fil des années. Et pour débuter, ce sont les fouilles récentes qui seront dévoilées en priorité », complète Patricia Janeux. Ce nouveau volume se déploie en huit espaces contextualisés, sur 1.100 mètres carrés, au cœur du bâtiment circulaire de Bernard Tschumi. Sa conception a été confié à Clémence Farrell qui en signe la scénographie et la direction artistique, et à sa société de production Muséomaniac pour la partie audiovisuelle et multimédia. Une frise du temps interactive accompagne ainsi la déambulation. Ponctuant cette dernière, des niches abritent des bustes en réalité augmentée de César, de Vercingétorix et de Napoléon III (le premier à entreprendre des fouilles sur le site) qui commentent, chacun à leur manière, l’histoire d’Alésia. Le visiteur peut regarder mais aussi toucher : objets sonores, bac à fouille numérique, mur magique et autres manipulations virtuelles d’armes gauloises ou romaines pour se défouler dans des combats grandeur nature.

Démontage Galerie Combats. Copyright : MPAlesiaMRouger3

L’investissement pour ce chantier s’élève à trois millions d’euros HT, avec les frais d’études et la restauration des collections, dont 2,3 millions d’euros HT de travaux. Le conseil départemental de la Côte-d’Or pilote le dossier via une cellule de développement dédiée au site d’Alésia et a investi 1.086.663 euros HT. Le projet est co-financé par l’État à hauteur d’1,4 million d’euros et par la région Bourgogne Franche Comté à hauteur de 0,6 million d’euros.

Par Frédéric Chevalier, pour Réso Hebdo Éco.

Couloir du temps-gallo romain-Agence Clemence Farrell

Furie d’Alésia
Au MuséoParc d’Alésia l’aventure se vit également hors les murs avec un tout nouveau jeu d’aventure en plein air de type escape game, immersif et numérique à l’esprit punk antique. Vous arpentez les vestiges de la ville gallo-romaine afin de découvrir un secret datant de plus de 2.000 ans. Grâce à une tablette tactile, vous allez devoir résoudre les énigmes étape par étape dans un temps limité de 90 minutes. Ce jeu n’est pas restreint à une salle fermée mais propose plutôt le site d’Alésia comme un environnement de jeu singulier en plein air.Vous pourrez accomplir votre mission grâce au maître de jeu virtuel (le Pr. Stokowski et son intelligence artificielle M.A.T.E.R.) qui vous guidera durant l’expérience.
Cette expérience a été conçue à partir d’une histoire fictive qui ne relate en aucun cas les faits historiques qui se sont passés à Alésia. À partir de 14 ans. Réservation obligatoire. Tarif : 5 euros. Pour participer vous devez vous munir d’un billet d’entrée au MuséoParc Alésia. Achat en ligne sur alesia.com/billetterie ou à l’entrée du site : 1 route des Trois Ormeaux, 21150 Alise-Sainte-Reine. Tél. 03.80.96.96.23
Tarifs : adulte +16 ans : 10 euros, junior 7-16 ans : 6 euros, gratuit pour les moins de 7 ans.


Avenue de Champagne, l’écrin du roi des vins

Plus ancienne appellation d’origine contrôlée de la planète, Châteauneuf-du-Pape est avant tout mondialement connue pour la renommée de ses vins. Pour autant, ce village d’à peine plus de 2 000 habitants regorge de trésors pour qui sait les chercher. Niché sur sa colline, Châteauneuf-du-Pape s’échappe même parfois de sa Provence pour prendre des airs de Toscane.

Entre des rouges puissants et des blancs souvent trop méconnus, Châteauneuf-du-Pape est avant tout la première AOC (Appellation d’origine contrôlée) à voir le jour dans le monde en 1923, sous l’impulsion du baron Le Roy de Boiseaumarié. Une reconnaissance mondiale qui perdure encore aujourd’hui puisque l’élaboration de ses vins est inscrite depuis 2019 par le ministère de la Culture à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel en France de l’Unesco. Cependant Châteauneuf ce n’est pas que du vin produit au milieu des galets.

Des paysages entrés dans l’Histoire
Les papes d’Avignon, situés à deux pas, ne s’y sont pas trompés lorsqu’ils établissent leur résidence d’été sur la colline dominant le village. Sous le règne du pape Jean XXII l’endroit devient même la résidence privilégiée de la Papauté. Ce dernier fait construire sur les hauteurs une forteresse imposante, donnant ainsi son nom au village. De l’esplanade de ce château pontifical, aujourd’hui en ruine suite aux différents pillages, incendies et destructions des siècles passés, le visiteur peut découvrir un panorama somptueux qui dévoile toute la région, des Alpes au mont Ventoux. Entourée d’une mer de vigne, Châteauneuf-du-Pape prend alors des allures de village toscan.
Ici chaque pierre est chargée d’histoire. Le village révèle des trésors du patrimoine, comme la tour de l’Hers (XIIe), l’église romane Notre-Dame-de-l’Assomption (XIIe), la chapelle Saint-Théodorit (XVIe)… Pour autant Châteauneuf n’a pas attendu le Moyen Âge pour exister. Plus d’un siècle avant notre ère, sur le plateau du Lampourdier, l’empire Romain connaîtra l’une de ses pires défaites face à 400 000 ‘barbares’ lors de la bataille d’Arausio.

Avec la reprise de l’Hostellerie des Fines Roches (photo) et l’obtention d’une étoile Michelin pour la Mère Germaine l’offre gastronomique s’étoffe fortement dans le village. © Les Fines Roches – Cyril Comtat

De la culture de la vigne à celle de l’esprit
Châteauneuf-du-Pape se décline aussi, tout au long de l’année, en rencontres et évènements festifs, gourmands et culturels. Le village fût ainsi le premier à recevoir, avec un succès jamais démenti depuis 2015, des spectacles ‘délocalisés’ du festival Off d’Avignon.
Même si la traditionnelle fête médiévale de la Véraison a été mise entre parenthèses en raison du Covid, Châteauneuf vient aussi d’accueillir tout récemment son premier festival de la BD ainsi que la 4e édition des nocturnes littéraires.
Quand le vin est là, la gastronomie n’est jamais très loin. Classé ‘Site remarquable du goût’ depuis 2006, le village vient d’accueillir la première édition du marché gastronomique regroupant les produits du patrimoine culinaire français des 71 sites remarquables du goût labellisés dans l’Hexagone.
Mais surtout, l’arrivée d’une nouvelle équipe à ‘La Mère Germaine’ a redonné de la vigueur à la gastronomie locale. Une dynamique récompensée par l’obtention d’une étoile Michelin par cette institution ayant vu le jour en 1922. Idem à deux pas du château, où c’est une nouvelle direction, qui impulse un nouveau souffle à l’Hostellerie des Fines Roches. Des chambres en plein milieu des vignes côté cour, en attendant un macaron côté cuisine ? De quoi stimuler l’offre de restauration du village, pleinement optimisée par un urbanisme volontaire afin de multiplier les espaces de vies dans la commune.
Châteauneuf-du-Pape c’est aussi du sirop et du chocolat. D’un côté, la Distillerie Blachère avec son produit phare : le ‘Pac’, un sirop au citron, sans colorant, 100 % naturel, devenu une institution en Provence. De l’autre, la chocolaterie Castelain qui propose une gamme gourmande depuis bientôt 30 ans maintenant, également des ateliers pour toute la famille ainsi que toutes sortes d’animations.

Pays de vigne, Châteauneuf est aussi la patrie d’une autre boisson emblématique de la Provence : le Pac. Un sirop au citron, sans colorant, 100 % naturel, devenu une institution locale et que les fans, tels les nains de jardins d’Amélie Poulain, s’amusent à photographier de par le monde. © DR

Un p’tit vélo dans la tête
Conscient de la qualité de ses paysages, le village propose de nombreuses balades à travers les vignes, permettant aux visiteurs à pied ou à vélo d’inscrire la culture de la vigne dans le paysage et l’histoire qui l’entoure. C’est pour cela que Châteauneuf-du-Pape ambitionne de devenir un ‘spot’ de la ViaRhôna, la véloute longeant le Rhône entre le lac Léman et la Méditerranée. Le tout en privilégiant le respect de la nature autant que celui du patrimoine.

Avec l’achèvement de la ViaRhôna Châteauneuf-du-Pape entend devenir un ‘spot’ majeur de cette véloute longeant le Rhône entre le lac Léman et la Méditerranée. © DR

Enigme dans la ville
Pour visiter Châteauneuf-du-Pape en famille, l’office de tourisme propose ‘Intrigue dans la ville’ sorte de Cluedo grandeur nature, pour découvrir autrement le village. Une enquête à mener, des énigmes à résoudre afin de démasquer le coupable. Munis de votre kit qui contient un ordre de mission, une liste de suspects, le plan du village, une boussole, un livret, un crayon, divers accessoires, partez à la recherche d’indices qui vous permettront de résoudre l’énigme.
Découvrir Châteauneuf-du-Pape et ses environs. Renseignements auprès de l’office de tourisme. https://www.chateauneuf-du-pape-tourisme.fr/. 04 90 83 71 08

Laurent Garcia, l’Echo du mardi, pour Réso hebdo éco


Avenue de Champagne, l’écrin du roi des vins

La cour d’honneur, le jardin, le potager, la roseraie et les fleurs sont en harmonie pour proposer le bonheur à la campagne. Alors qu’un nouveau tourisme est en train de naître, plus connecté à la nature, Gerberoy est un exemple isarien d’un dépaysement local où torchis à colombages et hourdis de briques se côtoient pour une balade pleine de charme… entourée de roses, la fleur emblématique du village.
Dès l’entrée du village, les couleurs et les odeurs prennent le pas et invitent les visiteurs à l’émerveillement. Paisible aujourd’hui, ce village ne le fut pas toujours… ses murs sont imprégnés de l’Histoire : sa situation stratégique – sur une butte à la frontière entre les anciens royaumes de France et d’Angleterre – fit de Gerberoy, un lieu de grands conflits.
Aujourd’hui, l’un des plus beaux villages de France accueille le Jardin des Ifs, le jardin de Delphine Higonnet, qui a ouvert la propriété familiale. Son sourire et sa sympathie son contagieux, elle ouvre avec cœur et sincérité sa maison, elle qui connaît par cœur l’Histoire de son village. «Quand on se promène, on voit les façades, là j’ouvre ma maison pour que l’on voit l’intérieur, mes parents l’ont acquise il y a 50 ans», confie-t-elle. 
Effectivement, se rendre au Jardins des Ifs, c’est replonger dans l’Histoire avec une maison aux murs en bois où l’odeur du parquet ancien imprègne l’atmosphère, qui est la demeure historique des gouverneurs du village. Mais ce n’est pas n’importe quel jardin : il est classé “Jardin remarquable”, c’est-à-dire qu’il comporte un intérêt culturel, esthétique, historique ou botanique car c’est le seul historique – nommée «d’utilité» à l’époque – qui a été conservé.

L’art topiaire
Le Jardin des Ifs est surtout l’empreinte de l’art topiaire (du latin ars topiaria, “art du paysage”). Ce dernier est reconnaissable car il consiste à tailler les arbres et arbustes de jardin dans un but décoratif pour former des haies, des massifs ou des sujets de formes très variées (géométriques, personnages, animaux, etc.). À Gerberoy, ce jardin est le dernier exemple conservé en France de l’art des jardins d’ornement de la Renaissance : il abrite une collection d’arbres monumentaux taillés depuis 400 ans selon les règles de l’art topiaire.
En déambulant, il est possible d’admirer particulièrement trois arbres classés dont l’if “Igloo” qui a reçu le prix de l’Arbre de l’année 2018. Les conifères, disposés selon un dessin classique et symétrique, sont la particularité de cette propriété. Reconnu par le patrimoine végétal, ainsi que les experts et historiens des jardins, le Jardin des Ifs est cité en exemple dans de nombreux ouvrages spécialisés et grand public, prisé dans l’antiquité Romaine puis à la Renaissance mais peu à peu disparu au XIXe siècle, laissant place à la mode du style paysager anglais privilégiant les formes libres. En bas de la rue, le jardin du peintre post-impressionniste Henri Sidaner (1862-1939) est tout aussi remarquable. La maison du peintre est encore là, habité par son petit-fils.

Le terroir à l’honneur
Du côté gastronomique, l’aventure des papilles est tout aussi dépaysante. Le restaurant Les Ifs propose (au déjeuner uniquement) une cuisine de bistronomie mettant à l’honneur les produits de la région pour un voyage gustatif local avec les fleurs, les aromates et les légumes du jardin. La carte du restaurant, élaborée par Delphine Higonnet et Gilles Lapalu, met également à l’honneur un fromage oublié de Picardie pourtant favori à la table de Louis XIV : le Rollot (portant le nom du village originaire de sa fabrication, dans la Somme), produit à 5 kilomètres de Gerberoy. Feuilleté au Rollot à la crème de champignons, ravioles au Rollot ou bouillon laboureur sont les recettes créatives du restaurant. Et parce qu’elle est engagée dans son territoire, Delphine Higonnet a ouvert, cette année, dans son salon une boutique d’artisans locaux… Soit une visite historique et locale à ne pas manquer !

Virginie Kubatko – La Gazette Oise pour RésoHebdoEco – www.reso-hebdo-eco.com

Le jardin des ifs – 3, impasse du Vidamé – 60380 Gerberoy – 07 66 20 51 41. Ouvert du 9 mai au 30 octobre de 11h à 12h30/ de 14h à 18h (du mercredi au dimanche). Visite guidée du jardin possible sur réservation.

La roseraie : Gerberoy, le village des roses
Fleur emblématique de Gerberoy, la collection du jardin des ifs comporte plus de 300 rosiers anciens, modernes, botaniques. Dans le jardin à la française sont plantées des roses de couleur blanche et couleur orangée, rappelant celle des briques de la demeure historique où séjourna Henri IV en 1592.,Y figurent des roses de mémoire, de partage et d’amitié telles que «Rose de la Paix», «Rose of Picardy», «Rose Somme 2016» et la «Rose de Gerberoy».

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