22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

La France toujours très dépendante des énergies fossiles

Mardi 12 décembre a marqué la fin de la COP28, conférence internationale dont l’un des objectifs principaux était de faciliter la transition énergétique en accélérant la sortie des énergies fossiles. Le texte final de la COP28 spécifie que le monde doit « s’éloigner des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». Cependant, comme le montre notre infographie, basée sur les données du SDES, le Service des Données et Études Statistiques du Ministère de la Transition Énergétique, la France reste très dépendante des énergies fossiles. En effet, si le nucléaire représentait à lui tout seul plus d’un tiers de la consommation d’énergie primaire du pays en 2022 (36,6 %), les énergies fossiles – pétrole, gaz naturel et charbon – représentaient quant à elles près de la moitié de l’énergie primaire consommée dans le pays cette même année.

Les énergies renouvelables, dont la part principale reste la biomasse solide (principalement le chauffage au bois et produits dérivés), ne représentaient pour leur part que 13,9 % du total de la consommation d’énergie primaire en France en 2022.

De Valentine Fourreau pour Statista


La France toujours très dépendante des énergies fossiles

Selon le suivi du groupe de réflexion sur l’énergie Ember, l’année 2023 marque un tournant dans la production d’électricité en Europe. Au mois de mai, pour la première fois sur un mois complet, les énergies éoliennes et solaires ont produit plus d’électricité dans l’Union européenne (UE) que l’ensemble des combustibles fossiles. Comme l’indique le graphique ci-dessus, ces deux énergies renouvelables ont contribué à hauteur de 29 % au mix électrique de l’UE au cours des deux derniers mois (moyenne sur mai et juin), soit autant que le gaz, le charbon et le pétrole réunis (29,1 %).

Les analystes d’Ember indiquent que la croissance et les bonnes performances de l’énergie solaire et éolienne, combinées à une faible demande d’électricité, sont à l’origine de ce record. Chacune des deux énergies renouvelables a signé un record mensuel cette année : le solaire a généré 14 % de l’électricité de l’UE en mai et l’énergie éolienne 23 % en janvier. Dans le même temps, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la plupart des pays de l’UE ont accéléré leurs plans visant à réduire leur dépendance à l’égard des combustibles fossiles. Depuis le deuxième semestre 2022, la part des énergies fossiles dans le mix électrique européen est tombée d’environ 40 % à moins de 30 %. En troisième position, l’énergie nucléaire produit actuellement entre 20 % et 25 % de l’électricité de l’UE.

Tristan Gaudiaut, Statista


La France toujours très dépendante des énergies fossiles

Pour que l’économie puisse devenir climatiquement neutre, d’énormes investissements sont nécessaires. En effet, le tournant énergétique, celui de la mobilité propre et la généralisation des procédés innovants nécessiteront beaucoup d’argent pour être développé et mis en place. C’est là que les banques ont un rôle à jouer en tant que partenaires.

Malgré cela, des sommes énormes continuent d’être investies dans les énergies fossiles, comme le montre également un autre de nos graphiques sur les subventions mondiales – une contradiction si l’on regarde les objectifs climatiques.

Le « Banking on Climate Chaos » est un rapport produit par plusieurs associations environnementales internationales se penchant sur les activités des banques vis-à-vis des énergies fossiles depuis la signature des accords de Paris sur le climat.

Ce graphique indique les banques qui ont le plus investi dans les énergies fossiles depuis la signature en 2016 par 175 pays de cet accord international visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Entre 2016 et 2022, la banque américaine JPMorgan Chase a ainsi investi plus de 434 milliards de dollars dans les énergies fossiles. BNP Paribas est la onzième banque mondiale ayant le plus investi dans ce secteur.

De Claire Villiers pour Statista


La France toujours très dépendante des énergies fossiles

Malgré la chute des prix du pétrole et du gaz par rapport aux sommets atteints l’année dernière, les grands groupes pétroliers américains et européens – ExxonMobil, Shell, Chevron et Total Energies – continuent d’encaisser des profits records. Après avoir battu leur record annuel de bénéfices en 2022, ils viennent tous de réaliser le bénéfice net le plus élevé jamais enregistré au cours d’un premier trimestre.

ExxonMobil a réalisé un profit de 11,4 milliards de dollars au cours des trois premiers mois de 2023, soit le double de celui réalisé au premier trimestre 2022 (5,5 milliards). La major française, Total Energies, a quant à elle annoncé un bénéfice trimestriel net en hausse annuelle de 12 % à 5,6 milliards de dollars, tandis que Shell et Chevron ont vu leurs profits augmenter d’environ 5 % sur un an, à respectivement 9,6 et 6,6 milliards de dollars.

À titre de comparaison, ces chiffres sont deux à quatre fois supérieurs au bénéfice trimestriel d’Amazon cette année (3,2 milliards de dollars au T1).

De Tristan Gaudiaut pour Statista

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