22 novembre 2024 |

Ecrit par le 22 novembre 2024

Arles, dispersion de la collection Emile Garcin, fondateur de la marque éponyme

La collection d’Emile Garcin –grand homme de l’immobilier de prestige- accueillie durant plusieurs décennies dans sa propriété, le Mas d’Altavès à Saint-Rémy-de-Provence, sera dispersée samedi 26 novembre chez Arles enchères, 35 bis rue Nicolas Copernic. Près de 820 lots seront proposés par Christelle Gouirand, commissaire-priseur, en  collaboration avec Christie’s. Parmi eux, une belle cave de vins et spiritueux, une bibliothèque de livres dont du régionalisme et une collection éclectique et pleine d’esprit de meubles, tableaux, estampes et objets d’art.

Voilà, le grand homme est parti et avec lui son sourire bienveillant, sa longue silhouette, son phrasé un peu lent et son écoute attentive, réfléchie, comme dans un silence plein. Qu’est devenu cet homme discret, affable, amoureux des vieilles pierres qui demandait à d’autres de bien vouloir les mettre à la vente alors que lui-même n’aurait jamais voulu quitter son cher mas d’Altavès.

Quels habitants ?
Quels habitants de Saint-Rémy se souviennent qu’il rédigeait ses compromis de vente, à la terrasse d’un café, sur une serviette en papier, tranquillement attablé avec un nouvel acheteur. Une poignée de main et la vente était conclue. Ça se passait peu après le retour d’Algérie, un peu avant que les grandes constructions n’érigent leurs barres un peu partout en France, alors même que les constructions de maisons dans la pierreuse campagne n’avaient pas lieu d’être. On faisait avec l’existant qu’on retapait s’il le fallait.

Emile Garcin

On se remémore
On se remémore les déambulations de cet amoureux des vieilles pierres, quand, au détour d’un chemin, il tombait amoureux d’un endroit, d’une vieille bâtisse. Alors il s’arrêtait, passait et repassait au fil des saisons, caressant du regard ses belles et vieilles pierres dressées au creux de changeants paysages ou en bordure de chemin. Et puis, un jour, il décidait de toquer à la porte et disait : «Bonjour, je suis tombé amoureux de votre maison, vous ne voudriez pas la vendre ? » C’est ainsi qu’il bâtissait son catalogue de demeures. Ce qui les caractérisait ? Des maisons de familles, restées dans leur jus, respirant la vie d’antan, posées là pour l’éternité, accueillant parfois plus de 100 ans d’années de vies de familles. C’est parce qu’Emile Garcin aimait s’inscrire dans le temps long, dans la pierre ancienne, dans le foyer odorant aux rémanences de café, de soupe au pistou, de gigot d’agneau au thym, ail, miel et sa  fleur de sel.

Un peu de sa vie
Et c’est un peu de sa vie, des cadeaux d’amitié reçus, souvent de célébrités, dont il sera question lors de cette vente aux enchères. Et aussi de coups de cœur. Son mas fourmillait d’objets plus hétéroclites les uns que les autres, chacun reflétant une alliance secrète avec une partie de lui. Le secret d’Emile Garcin ? Il aimait les autres et les liens qu’ils tissaient avec leur antre, leur chez-soi, leur demeure, reflet le plus intime de ses habitants. Ne dit-on pas que pour vraiment connaître une personne, il faut entrer chez elle ? Une nature humaine qu’il lisait, percevait, enregistrait au fil des pièces traversées, de la scénographie des objets. A nous désormais d’approcher l’homme qu’il fut et de lui rendre un tendre hommage d’amitié au fil de tableaux, gravures, objets, instruments de musique, livres et vins de prestige et, aux creux de ceux-ci, dénicher les deux tableaux qui appartenaient à Jean-Louis Trintignant, les couronnes que Jeanne Moreau portait dans les ‘Rois maudits’, le fauteuil l’Elia Kasan (lot 685) dans le film ‘Le dernier nabab’ tous offerts par la grande Jeanne Moreau. Et aussi un compas de mesure en métal rouge dont une étiquette en indique la provenance : l’atelier de Rodin à Valenciennes (lot 482)…

Une vie de coups de coeur

Au revoir
Émile Garcin, précurseur de la vente de l’immobilier de luxe et de prestige nous a quittés le 24 juin 2022 à l’âge de 83 ans. Il avait fondé sa première agence en 1963 à Saint-Rémy-de-Provence, avant de gagner les plus belles régions et villes de France pour y proposer des biens d’exception. Ses trois enfants Nathalie, Emmanuel et Antoine poursuivent la saga familiale dans le même esprit.

L’hommage de Pierre Arditi
Le catalogue de la vente est préfacé par l’acteur Pierre Arditi qui confie : « Emile Garcin a été, pour moi, une rencontre particulière et enrichissante parce qu’elle aura toujours été délicieusement imprévisible ! Ce qui a caractérisé notre relation c’est cette soif d’aller au-devant du ‘monde autour’ pour ne pas en perdre une miette et devenir acteur de ce monde, même quand il était en désaccord avec lui. Deux phrases définissent Emile Garcin, elles sont majeures : ‘Vivre c’est choisir et choisir c’est renoncer à tout ce qui reste’ (André Gide) et ‘Ce que tu donnes est à toi pour toujours personne, jamais, on ne pourra te le reprendre (James Joyce). »

Les infos pratiques
Dispersion de la collection Emile Garcin, précurseur de la vente de l’immobilier de luxe et de prestige. Samedi 26 novembre à 10h et 14h. Arles enchères. Maître Christelle Gouirand. Commissaire-priseur. 35 bis rue Nicolas Copernic à Arles. contat@arles-encheres.com 04 90 49 84 70. Tout le catalogue ici.

Une vie d’échanges et de rencontres

Arles, dispersion de la collection Emile Garcin, fondateur de la marque éponyme

Alors que le marché immobilier questionne et, avant que la Chambre des notaires, ne donne très prochainement des indications plus générales sur le marché de l’immobilier en Vaucluse, Emile Garcin propriétés nous éclaire sur le marché moyen et haut de gamme en Provence. Pour les professionnels le marché reste tendu avec plus de demandes que d’offre de biens. Ceux-ci partent d’ailleurs très rapidement à la vente, la plupart du temps sans négociation. En cause ? Des changements radicaux de vie et l’envie de s’instaurer des temps de télétravail dans son agenda. Explications.

«Pour l’ensemble de nos agences, l’année 2021 a été supérieure à 2020 en volume d’affaires et en chiffre, explique-t-on chez Emile Garcin propriétés. Nous avons développé de 50% notre chiffre d’affaires en Luberon avec une augmentation de 10 à 15% sur le prix des biens. Cette année 2021 a aussi été marquée par la réouverture à l’international : les Allemands, les Belges, les Suisses et les Anglo Saxons sont de nouveau à l’affut de leur future maison. Leurs attentes ? Qu’elle soit proche des axes de communications, bénéficiant d’un jardin ou d’un parc avec piscine, vue, commerces à proximité, tranquillité et l’indispensable fibre !»

Qu’en sera-t-il pour 2022 ?
L’année 2022 s’annonce déjà très prometteuse avec plusieurs offres en cours. La région d’Apt-Cereste a connu une flambée en demandes aussi bien pour des maisons de villages que pour de plus vastes propriétés. En comparaison avec 2020, le chiffre d’affaire a triplé et le volume de vente a doublé. Les budgets s’échelonnent de 200 000€ à 3M€ pour une très belle demeure proche d’Apt, avec 26 hectares de terres. En Luberon, une propriété de caractère rénovée, avec vue dominante, environ 270m2 habitables avec dépendances et piscine 9 hectares de terre a été estimée entre 1,5 et 2M€.

Propriété de 6 hectares proche Saint Rémy de Provence proposant de spacieux salons, 8  suites, maison de gardien piscine, fitness, écuries. Prix de vente
entre 4 et5 M€.

Qui achète ?
Les acheteurs dans une tranche d’âge de 40-60 ans s’orientent soit vers un changement de vie radical, soit vers une maison semi-principale ou maison secondaire. Ça tombe bien puisque le Luberon reste très prisé par les étrangers, même s’il est plus éloigné des axes de communications. La priorité des acquéreurs : la vue, l’espace et la tranquillité.

Les Alpilles
Ce sont les acquéreurs français (80%) qui ont le plus acheté en 2020 tandis que 2021 voit de nouveau les étrangers acheter dans les Alpilles, avec un retour timide des Anglais. Si l’année 2020 avait enregistré une hausse du chiffre d’affaires Emile Garcin de 50% par rapport à 2019, 2021 voit une hausse de 60% en comparaison de 2020. Les budgets sont compris entre 400 000€ pour une petite maison de village et jusqu’à 9M€ pour un mas proche d’Eygalières. Les villages de Boulbon et de Barbentane, proches de toutes commodités et de la gare TGV ont été pris d’assaut par les Parisiens.

Arles a le vent en poupe
Arles a le vent en poupe, une forte demande d’une clientèle d’artistes voulant se rapprocher du projet Luma, avec des budgets compris entre 600 000 € et 1,5M€. La ville connaît une forte population d’artistes et artisans d’art. La photo a été une locomotive tout comme le projet Luma. Ainsi, on peut penser qu’une ville tire son épingle du jeu par la place qu’elle donne à une ambition : Arles pour le musée Van Gogh, de l’Arles Antique mais aussi l’art contemporain magnifié par Luma, un peu comme Avignon est devenue il y a plus de 70 ans (1947) le plus grand théâtre du monde.

Propriété à Villeneuve-lès-Avignon

Propriété vendue entre 2 et 2,5M€ à Villeneuve-lès-Avignon, avec 430 m2 habitables, 6 chambres, jardin à l’italienne et une piscine

Uzès
A l’identique de la Provence, la région d’Uzès connaît un engouement non négligeable avec un volume d’affaires et de chiffre de 30% supérieur à l’année 2020. Les biens vendus s’échelonnent de 400 000€ à 3,5 M€. La demande se concentre sur 10 km maximum autour d’Uzès. Les conditions premières sont avant tout une excellente connexion internet, un jardin, une piscine, une vue, la proximité des commerces et un accès facile autoroute et gare. Tous types de maisons sont demandés, aussi bien les maisons de villages, que les vastes demeures avec de grands espaces verts, Uzès restant la priorité offrant surtout une possibilité de ‘tout à pied’ et d’une campagne immédiate.

Dans le détail
Ces maisons sont destinées, pour la plupart, à une vocation semi principale, le télétravail étant d’actualité nombre de citadins quarantenaire et cinquantenaire, Parisiens et Lyonnais principalement, ont opté pour ce mode de vie. On notera, pour Uzès, 1er duché de France, l’investissement de nombreux promoteurs qui, ayant observé que le Covid a ramené une clientèle non négligeable vers des petites villes ou de gros villages, tels qu’Uzès et Sommières, investissent dans la réhabilitation de biens anciens selon la loi Malraux afin de proposer ces biens à la vente ou en locatif. On observe ainsi, surtout dans Uzès, une rénovation de plusieurs hôtels particuliers.

A 10 mn d’Uzès maison de  village rénovée, belles pièces à vivre, 4 chambres, jardin avec piscine. Prix de vente 1,2M€.

Aix-en-Provence
«Nous avons vendu une trentaine de biens cette année, relate Vincent Boutière, directeur de l’agence Emile Garcin d’Aix-en-Provence. C’est un record. Les prix vont de 400 000 à plus de 8M€. La plus importante vente a été celle d’un Domaine situé à Lourmarin. Les clients étrangers sont toujours actifs et en particulier les belges. Nous notons une nette augmentation de la clientèle scandinave quasi absente les années précédentes. Également, 85% des vendeurs, cette année, sont français. Sur les ventes réalisées, 18% des acquéreurs sont étrangers. Ces achats signent, pour beaucoup, des changements radicaux de vie, en lien avec le télétravail. Nous manquons cruellement de biens car la demande reste forte ! Notre dernière vente sur Salon-de-Provence date du 19 novembre pour un montant de plus d’1M€ et concernait un hôtel particulier de 500m2 disposant d’un parc de 2000 m2 en cœur de ville. »

Conclusion
« Comme nous nous y attendions la demande est supérieure à l’offre. Il y a très peu de négociations possibles. Les futurs acquéreurs recherchent une maison semi principale.  Nous observons un frémissement du retour des Européens et un timide retour des Anglais. Enfin, l’année 2022 s’annonce déjà très prometteuse. »


Arles, dispersion de la collection Emile Garcin, fondateur de la marque éponyme

Le groupe Emile Garcin propriétés, fondé en 1963 à Saint-Rémy-de-Provence, propose une analyse des ventes du mois de mars dans l’immobilier de luxe au cœur des Alpilles et le Luberon. Pour l’entreprise familiale, le confinement aura eu pour effet de booster la location saisonnière ainsi que la réflexion pour l’achat de nouveaux pieds à terre dans des départements peu touchés par le Coronavirus sans compter la cote de popularité de l’investissement dans la pierre.

Les Alpilles, le Luberon et Aix-en-Provence

«Les Alpilles, le Luberon et Aix-en-Provence ont enregistré au début du confinement une demande immédiate pour les locations saisonnières, précise Emmanuel Garcin (le fils d’Emile), les locations saisonnières pour cet été se confirment, par contre les étrangers ont tendance à se désister. En ce qui concerne les transactions les compromis en cours ont pu être finalisés.» «Concernant Aix et le Sud-Luberon, nous comptabilisons 4 à 5 demandes quotidiennes pour des recherches immobilières à destination d’Aix-en-Provence et du Sud Luberon, souligne Vincent Boutière, collaborateur du groupe. Les budgets autour de 1 et 1.5M€ concernent 80% de notre clientèle, les 20% restant se situent entre 4 et 7M€ nous ne notons aucune demande entre 1.5 et 4M€. Les demandes émanent uniquement d’Européens, avec un retour timide des Anglais.»

Luberon nord

«La demande est toujours là et les compromis de vente d’avant la crise sont en cours de signatures car les formalités sont plus longues et fastidieuses qu’à l’habitude. Entre le 23 mars et le 5 avril nous notons plus de vingt nouvelles demandes d’acquéreurs et locataires potentiels pour le Luberon, pour la majorité Français.»

Les transactions

«Du côté des transactions, nous venons de signer plusieurs compromis dont un avec des Américains pour une très belle maison dans les Alpilles autour de 3M€, un autre pour un peu moins de 4M€ avec un couple de parisiens, des Allemands sont très intéressés par une très belle propriété à plus de 8M€, relate Philippe Boulet, directeur des grands comptes pour Emile Garcin propriétés. Des promoteurs ont fait une offre à plus de 5M€ pour un ensemble à restaurer dans les Alpilles. Un client nord européen achète une grande propriété à rénover pour près de 4M€ alors que deux autres clients se positionnent aussi. Diverses discussions sont en cours pour des maisons de village ou petits mas dans des budgets compris entre 500 000€ et 1,5M€ autour de la Montagnette, Boulbon, Barbentane mais aussi Avignon, Arles et Saint-Rémy. A noter des demandes avec des budgets bien plus importants mais pour la perle rare.»

Uzès

«Dans la région d’Uzès les budgets se situent entre 500 000 et 700 000€ note Nadège Prévot, du groupe Emile Garcin. Une région où la clientèle étrangère est toujours présente avec, tout récemment, des demandes émanant de Libanais, Grecs, Suisses et Belges. Nous observons, en cette période, un grand nombre de demandes pour un château à 6M€.»

Emile Garcin propriétés

En un peu plus de 50 ans d’existence, l’entreprise compte 27 agences non franchisées couvrant la Provence, la Vallée-du-Rhône, la Côte Basque, Deauville. Le groupe Emile Garcin est présent au Maroc, Genève et Bruxelles, emploie des correspondants à Londres et Los Angeles, a tissé des partenariats au Portugal, au Brésil, en Caroline du Sud et à Miami. Emile Garcin a également créé le Prix Emile Garcin dans le cadre de l’association des ‘Vieilles maisons françaises’ qui se consacre à la sauvegarde et à la mise en valeur du patrimoine bâti et paysager.

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