Une femme à la tête du Département pour la première fois
Au terme d’un 3e tour, les conseillers départementaux ont élu Dominique Santoni, la maire LR (Les Républicains) d’Apt, présidente du Conseil départemental de Vaucluse à la majorité relative avec 14 voix, 12 pour le socialiste Jean-François Lovisolo, et 8 bulletins blancs ou nuls.
Après un second tour des départementales, où gauche et droite étaient à égalité dimanche soir dernier (12 sièges chacune), c’est le maire ‘de gauche’ mais sans étiquette de Bollène, Anthony Zilio et de son binôme, Christine Lanthelme, maire d’Uchaux, qui a fait la différence. Contrairement à ce qu’annonçaient certains membres du Parti Socialiste qui le considéraient comme un des leurs, l’édile n’a pas fait pencher la balance de leur côté. Il n’y avait d’ailleurs plus beaucoup de suspense après l’annonce des deux élus du canton de Bollène sur leur intention de vote aujourd’hui. « Il fait monter le dégoût des Français pour la politique, il est tout en même temps, un macroniste quoi ! » ricanait le RN (Rassemblement national) Hervé de Lépinau en amont de la séance d’installation. « C’est consternant, Zilio c’est une sorte d’anguille qui fraye dans les eaux du Lez » a-t-il ajouté.
« Un mauvais feuilleton » Jean-François Lovisolo pour l’Union de la Gauche départementale, qui ne mâche pas ses mots, en rajoute une couche : « Un mauvais feuilleton va prendre fin. La droite a perdu les élections en sièges et en voix face à la gauche dimanche et elle va se retrouver à la présidence, c’est du jamais vu, autant de tambouille et de carabistouille politicienne. Face à un résultat démocratique, certains ont fait le choix de la politique du ‘bon coin’, celle des enchères où on oublie les convictions politiques. Ils ont préféré la voie de la compromission, de l’opportunité, ils ont trompé leurs électeurs, c’est une faute, au pire cela les dégoûtera encore plus de la vie publique. Je comprends leur nausée et je la partage. C’est une imposture. »
Droit dans ses bottes Qualifié de ‘traître’, Anthony Zilio reste droit dans ses bottes : « Ce matin, je me suis réveillé de gauche, ce soir, je m’endormirai en étant toujours de gauche. Jean-François Lovisolo adopte une posture et il est aussi violent que brutal. Il savait très bien qu’il ne pourrait être président qu’au bénéfice de l’âge de l’un de ses colistiers (ndlr : Max Raspail). Hier, il m’a parlé un quart d’heure tout au plus. Alors qu’avec Dominique Santoni, nous avons échangé une heure et demie sur les dossiers qui concernent la vie des Bollénois sans esprit partisan. Pendant la mandature de Marie-Claude Bompard (Ligue du Sud) pendant 12 ans, Bollène a vu des tas de trains passer sans s’arrêter. Moi je pense à l’avenir de mon bassin de vie, les 9 maires qui m’ont suivi savent que les planètes doivent être alignées (communes, intercommunalités, canton) pour que les dossiers avancent, main dans la main avec le Département et la Région. Je voterai les délibérations dans l’intérêt des habitants de ce territoire mais je ne fais un chèque en blanc à personne, vous me verrez à l’œuvre ».
« Une nouvelle voie pour les femmes » En prenant place à la tribune, dans le fauteuil de la présidence, Dominique Santoni (57 ans) dira son « émotion et l’honneur qui lui est fait d’être à la tête de cette institution. Le ‘e’ de présidente veut dire beaucoup pour moi, je suis la première à ouvrir une nouvelle voie pour les femmes. Je suis une femme de dialogue, de consensus, je vais me concentrer sur ce qui nous rassemble, nous les Vauclusiens. Je souhaite construire un avenir où les jeunes auront le choix de se former, d’avoir un emploi, de construire leur vie ».
Faire preuve d’exemplarité Dominique Santoni est revenue sur le taux record d’abstention pour ces Départementales : « Les électeurs ont boudé les urnes, j’ai entendu leur message. Les invectives doivent laisser la place à des échanges constructifs, fructueux, nous avoir un devoir d’exemplarité. Nous allons continuer le travail accompli pendant la précédente mandature. Nous avons des finances en bonne santé, les chantiers de la LEO, de Bonpas se réaliseront. Nous accompagnerons les plus démunis, nous construirons et rénoverons les logements sociaux. Nous ferons de notre mieux pour le handicap, la dépendance. La santé est une priorité absolue, nous ferons venir des médecins en milieu rural, nous ouvrirons des maisons de santé. Côté sécurité, nous augmentera le parc de vidéo-protection, donnerons davantage de moyens aux polices municipales. L’effort entrepris pour le développement des hautes technologies, de la fibre se poursuivra pour aider les activités économiques et sociales. Le Vaucluse est un département attractif avec une qualité de vie, de paysages, le TGV, la fibre optique. Nous devons attirer encore davantage d’entrepreneurs pour créer des emplois et des richesses. Je travaille en osmose avec Renaud Muselier, le président réélu de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Grâce à cette synergie, nous décuplerons notre efficacité. Ce qui compte c’est que tous les cantons soient traités avec équité grâce, notamment, aux contrats de développement territorial. C’est vrai que Bollène a été un peu oublié ces dernières années, nous ferons avancer les dossiers qui relèvent de notre compétence. » Lors d’une courte conférence de presse, la nouvelle Présidente de Vaucluse est revenue sur son ADN, puisque son grand-père maternel (Eugène Baudouin) a été élu au début du XXe siècle, son papa Georges Santoni aussi, maire d’Apt puis député de Vaucluse : « d’eux j’ai appris le respect de soi et des autres, celui du travail, le refus de l’intolérance. Je souhaite travailler dans le dialogue, l’intelligence collective, sans idéologie partisane ». A l’horizon, se profile une nouvelle vie, toute entière dédiée au département, sans cumul des mandats. « Quitter la mairie d’Apt sera un véritable arrachement, j’y suis viscéralement attachée, confie-t-elle, mais je resterai adjointe de ma ville. »
Cette première séance de l’assemblée départementale a également permis de désigner 8 Vice-présidents : Thierry Lagneau, Corinne Testud-Robert, Elisabeth Amoros, Suzanne Bouchet, Pierre Gonzalvez, Christian Mounier, Patrick Merle et Christelle Jablonski-Castanier.
Une femme à la tête du Département pour la première fois
Alors que le Conseil départemental de Vaucluse va désigner demain son nouveau président, le binôme Anthony Zilio et Christine Lanthelme vient d’annoncer qui soutiendrait la candidature de Dominique Santoni. Un choix qui, sauf coup de théâtre, devrait définitivement faire basculer le scrutin en faveur de la maire d’Apt.
Anthony Zilio et Christine Lanthelme, nouveaux conseillers départementaux du canton de Bollène, viennent d’annoncer qu’ils voteraient demain en faveur de la candidature de Dominique Santoni, maire LR (Les Républicains) d’Apt et vice-présidente sortante de la mandature de Maurice Chabert qui ne s’est pas représenté. Avec ce choix, le binôme du haut Vaucluse devrait définitivement faire pencher la balance en faveur de la droite à la gouvernance du Département. En effet, suite aux résultats des élections de dimanche dernier, la droite et la gauche ont obtenu 6 cantons chacun, le RN (Rassemblement national) 3 et la Ligue du Sud 1. A cela s’ajoute les deux élus du canton de Bollène dont la décision était attendue avec impatience. Ancien membre du parti socialiste, Anthony Zilio, le nouveau maire de Bollène, avait pris grand soin de mener une campagne sans étiquette. « Je dois mon élection à la mairie de Bollène à un communiste, Daniel Barrière, qui a eu l’intelligence d’appeler à voter pour une liste qui, pourtant, regroupait des LR, des UDI, des socialistes… Il a eu l’ouverture d’esprit nécessaire qui a permis de redonner une visibilité à ce canton qui n’était plus entendu depuis 12 ans avec l’arrivée de Marie-Claude Bompard. Depuis, notre score sans appel à l’occasion du dernier scrutin départemental, où une partie des électeurs RN aux régionales se sont tournés vers nous aux départementales, nous permet d’envoyer un message limpide : notre priorité c’est notre canton ! »
Un contrat de mandature pour le canton Courtisés par les deux camps, les deux élus ont donc souhaité les rencontrer afin de leur proposer un contrat de mandature au profit du canton. Objectif : fixer les priorités du canton pour les 6 prochaines années en matière d’accès à la santé, de sécurité, de culture, de maintien des Ephad, de restauration du patrimoine… « Il y a fort à faire car le canton de Bollène a déjà perdu trop de temps puisque bien trop peu a été fait depuis 12 ans », rappelle Anthony Zilio. A ce jeu-là, Dominique Santoni semble avoir répondu aux attentes des 2 néo élus départementaux. « Avec elle le dialogue a été immédiatement clair et transparent, dévoilent-ils. Y compris d’ailleurs sur sa position vis-à-vis de l’extrême droite, ligue du sud et RN, avec lesquels ils étaient évidemment impensable pour nous de travailler. Surtout, un dialogue productif pour notre canton, puisque nous en sortons avec des engagements forts de sa part et de la Région sur les dossiers prioritaires que nous avions listés. Des engagements qu’elle a signés, et nous veillerons chaque jour à leur application. Des dossiers qui vont concrètement changer le quotidien de ceux qui vivent dans notre canton. »
Les ‘maladresses’ de la gauche Du côté de la gauche, il semblerait que l’on avait déjà vendu ‘la peau de l’ours’ en comptabilisant le canton de Bollène dans son camp dès dimanche soir. « Nous avons été un peu étonnés que des responsables de partis fassent semblant de découvrir aujourd’hui que nous étions sans étiquette et que nos seuls patrons ce sont les habitants du canton et pas les appareils politiques », s’agace Anthony Zilio. Une attitude du fait accompli qui n’a donc pas été aux goûts du duo qui regrette également « l’invention de propos et des engagements imaginaires ». Si à cela on ajoute un échange express avec « le chef de file de la gauche au Département » puis les ‘maladresses’ d’une partie des élus de cette gauche très plurielle à l’installation espérée d’un EPR2 à Tricastin alors que le secteur nucléaire est l’un des piliers de l’économie locale, l’affaire a vite été pliée. « La gauche est ma famille politique d’origine, je n’en fais pas mystère, je ne le renie pas, rappelle le maire de Bollène. J’y ai de nombreux amis, parmi mes collègues élus, qui partagent mon étonnement sur la manière de procéder. Mais quoi qu’il en soit, je suis de gauche et je le resterai demain après ce vote. » C’est donc pour cet ensemble de raisons qu’Anthony Zilio et Christine Lanthelme ont décidé de finalement apporter leurs suffrages à Dominique Santoni. « Cela a été une décision difficile à prendre, reconnaît Christine Lanthelme, également maire d’Uchaux. Mais nos électeurs nous ont demandé de prendre la bonne décision. Après des contacts clairs, notre choix a été clairement en faveur du territoire. »
Occasion ratée pour un nouveau monde de gouvernance Auparavant, faute de majorité claire, les deux élus ont vainement tenté de proposer un nouveau mode de gouvernance « mêlant les sensibilités de gauche et de droite, dans l’intérêt commun ». Une approche dictée par les résultats électoraux : « Sans majorité absolue, on pouvait espérer que ce soit l’opportunité de créer une nouvelle gouvernance, mêlant les sensibilités de gauche et de droite, dans l’intérêt commun. Nous avons donc proposé aux deux camps, gauche et droite, l’idée d’une gouvernance commune, assise sur la nécessité de faire progresser le Vaucluse avec une majorité stable. Comme d’ailleurs cela se fait dans de très nombreuses intercommunalités et communes, celles du canton de Bollène par exemple. Nous n’avons pas été entendus, chaque parti restant sur ses positions. Une occasion ratée, la logique des appareils politiques est trop forte, cette fois », regrette Anthony Zilio.
Pas de chèque en blanc « Nous avons décidé d’apporter nos voix à Dominique Santoni, pas à la droite », insiste Anthony Zilio qui d’ailleurs a prévu de constituer un groupe indépendant au sein de l’assemblée départementale. Ce n’est pas un chèque en blanc. Nous sommes indépendants aujourd’hui, nous le serons demain. » Et pour preuve de cette indépendance, le binôme a déjà fait savoir qu’il n’accepterait pas de vice-présidence ou de nominations à des organismes associés. « Ce ne sont pas les milliers d’euros d’indemnités que nous cherchons, ce sont les millions d’euros pour le canton que nous voulons trouver », poursuivent-ils en chœur. « Nous ne serons pas prisonniers d’un groupe politique qui voudrait nous imposer ses choix idéologiques, rajoute Anthony Zilio. Le bon sens, l’intérêt des habitants, voilà notre unique boussole. » Après avoir récupéré le ‘chéquier’ du Département et de la Région (et accessoirement celui aussi de l’Europe via le Conseil régional), peut être que demain, les principaux gagnants de cette élection pourraient être finalement les habitants du canton de Bollène.
Une femme à la tête du Département pour la première fois
Suite aux résultats du premier tour des élections régionales et départementales, Cécile Helle, maire d’Avignon, appelle à faire barrage aux candidats du Rassemblement national (RN) au Département ainsi qu’en région.
« Plus que jamais, au sein de nos territoires, en ces temps difficiles, les valeurs républicaines doivent triompher partout, explique-t-elle. Dès lors, j’attends la même responsabilité des forces républicaines pour faire barrage aux idées et aux candidats du Rassemblement national dans tous les cantons du département du Vaucluse. « Dans les trois cantons d’Avignon, j’appelle chacune et chacun à opérer, en toute responsabilité, le choix de la démocratie, de la solidarité et de la fraternité. Face à la menace du Rassemblement national, il faut sans hésitation soutenir les candidats de la gauche citoyenne, écologique et sociale pour qui la solidarité envers les plus fragiles reste au cœur des valeurs républicaines », poursuit-elle tout en regrettant « une si faible participation ».
Désintérêt pour la chose publique Candidate sortante malheureuse dans le canton 1 de la cité des papes, Darida Belaïdi en froid avec Cécile Helle, dresse pourtant le même constat et appelle, « en tant que femme de gauche fidèle à mes valeurs », les électeurs à se mobiliser pour faire barrage à l’extrême-droite dimanche prochain. Pour autant, cette dernière fait remarquer que « le binôme qui revendiquait le soutien de tout l’appareil municipal n’est pas parvenu à se qualifier non plus ». « A nous de regarder et assumer avec humilité cet échec collectif et trouver les solutions durables pour y remédier », avance-t-elle pour expliquer ces résultats ainsi que « le niveau d’abstention particulièrement fort, signe du désintérêt croissant des citoyens pour la chose publique ».
Appel entendu en région De son côté, la maire d’Avignon a également porté le même message de mobilisation pour les régionales. « S’agissant des élections régionales, pour les mêmes raisons, et pour que notre Région Provence-Alpes-Côte d’Azur ne devienne pas la première Région de France à porter les sombres couleurs du Rassemblement national, je lance un appel à la raison et à la responsabilité à Jean-Laurent Felizia afin qu’il retire sa liste dans la perspective d’un second tour qui s’annonce à risques. » Un appel entendu puisque le chef de file écologiste de l’union de la gauche en Provence-Alpes-Côte d’Azur vient d’annoncer le retrait de sa liste, laissant la place à un duel au second tour des régionales entre le sortant LR Renaud Muselier et Thierry Mariani pour le RN. Après le désistement de la liste de Christophe Castaner lors du précédent scrutin en 2015, ce sera donc la seconde fois que ‘le peuple de gauche’ disparaîtra de l’hémicycle régional. Un retrait salué par Renaud Muselier, qui « répond de façon courageuse et claire à l’exigence de rassemblement face à l’extrême-droite. Je mesure à quel point cette décision constitue un sacrifice pour Jean-Laurent Felizia comme pour l’ensemble de ses colistiers, ainsi que pour les familles politiques dont il a l’honneur de porter les étendards, poursuit le président sortant du Conseil régional. Quand on s’engage dans une campagne électorale, on y met tout son cœur, on y place ses espérances, ses valeurs et ses projets. Pour avoir débattu avec lui à deux reprises, je sais qu’il a agi en conscience et que c’est un homme de valeur. »
Une femme à la tête du Département pour la première fois
Les Régionales d’abord. Une abstention historique de 66,28% et finalement, une triangulaire qui se profile en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Donné largement vainqueur par les sondeurs, Thierry Mariani (RN) arrive en tête (36,38%) devant Renaud Muselier (LR) avec 31,91% des voix, 3e : Jean-Laurent Félizia (Rassemblement Ecologique & Social) 16,89%. Venu au Pontet, devant plus de 70 journalistes et envoyés spéciaux radio, TV, presse écrite rassemblés au stade de Fargues, le candidat vauclusien du RN ne cache pas sa déception : « Vous êtes des milliers à vouloir que ça change dans ce pays et vous n’allez même pas voter. Si vous vous abstenez, c’est le candidat de Macron (Muselier) qui va être élu, prenez vos responsabilités, ne laissez personne décider à votre place, votez ». Même son de cloche chez la présidente du RN, Marine Le Pen: « C’est un véritable désastre civique » et elle demande un ‘sursaut’ à ses militants.
Tout sourire en revanche, le LR Renaud Muselier apparaît à la tribune puisque ‘seulement’ 4,47% des voix le séparent du leader du 1er tour : « Je n’ai jamais cru aux sondages qui nous plaçaient 10 points derrière le RN. Je sais ce que nous avons vécu, ensemble, dans le Sud avec la crise sanitaire. Nous avons tous été solidaires, des hommes et des femmes qui préfèrent des blocs d’amour à des blocs de haine. » Troisième larron, Jean-Laurent Félizia qui compte bien ne pas rester inerte pour le second tour. Point de vue que partage sa tête de liste en Vaucluse Jean-Pierre Cervantès : « Pendant 6 ans, il n’y a eu aucun élu de gauche ou écologiste à la Région à Marseille. Cela nous a traumatisés. Le peuple de gauche existe, il n’est pas question de rester couchés et de recommencer à être les supplétifs de la droite ». Mais du côté des états-majors parisiens (EELV, PCF, PS) on ne l’entend pas forcément de cette oreille. On pourrait demander à Jean-Laurent Félizia de se retirer, comme Christophe Castaner l’avait fait sur injonction de Manuel Valls et de Jean-Christophe Cambadélis en 2015. Fin du suspense demain mardi à 18h avec le dépôt des listes en Préfecture.
Pour les départementales : 2 Vauclusiens sur 3 ne se sont pas rendus dans leur bureau de vote, aucun des 34 candidats n’a été élu au soir du 1er tour. Pas même le maire RN du Pontet, Joris Hébrard malgré ses 59,83% en binôme avec Danielle Brun face au duo de gauche Philippe Pascal-Fabienne Véra (40,17%), il devra revenir en deuxième semaine, faute de quorum (65,99% d’abstentions)… Ce qui agace le candidat RN : « Notre score, bien que positif, a le goût de la défaite. C’est à cause de la défiance instillée par le gouvernement Macron depuis des mois. Les Français en ont marre, du coup ils ne se mobilisent pas. Je vais passer toute la semaine à quadriller mon canton pour les convaincre d’aller voter. »
Autres primes aux sortants à Pertuis pour le duo Jean-François Lovisolo (Union de la Gauche) – Noëlle Trinquier (EELV) : 45,77% en ballotage favorable devant le RN (22,49%). A Sorgues où le maire LR Thierry Lagneau totalise 49,69 des suffrages et devance de plus d’un millier de voix le RN (35,59%). A l’Isle sur la Sorgue, le maire et conseiller départemental sortant Jean-Pierre Gonvalvez (LR) est en tête (40,75%) devant le binôme RN (29,74). A Carpentras, l’élu RN Hervé de Lépinau sort renforcé du 1er tour (41,89%) devant l’ancien maire de gauche Francis Adolphe (21,44%). A Cheval Blanc on se dirige vers la réélection de Suzanne Bouchet et Chritian Mounier (LR) qui ont recueilli 40,50% des suffrages devant l’union de la gauche (30%), le RN n’a pas pu se qualifier pour le second tour. A Apt, c’est la maire et conseillère départementale LR, Dominique Santoni qui vire en tête (33,69%) devant le maire DVD de Gordes, Richard Kitaëff (27,68%). Autre duel fratricide à Orange où le fils du maire, Yann Bompard, élu sortant arrive de justesse en tête (30,51%) avec sa liste Ligue du Sud devant le frontiste André-Yves Beck (28,45%) qui était chef de cabinet du même Jacques Bompard…
Situations plus délicates Il y a des cantons où les sortants sont en situation délicate comme à Vaison, fief de l’ancien président socialiste du Conseil Général, Claude Haut. En 2015, Sophie Rigaut l’avait emporté devant le frontiste Philippe de Bauregard. Cette fois, les rôles sont inversés, avec les mêmes adversaires, le RN arrive en tête (31,57%) devant la gauche (29,61%). A Cavaillon, le sénateur et élu départemental LR Jean-Baptiste Blanc, en binôme avec Elisabeth Amoros (38,66%), arrive derrière le duo RN Bénédicte Auzanot-Jean-Pierre Peyrard (44,37%). Dans le canton 3 d’Avignon, le sortant, le communiste André Castelli recueille moins de 40% derrière la RN Anne-Sophie Rigault qui vire en tête du 1er tour avec 46,9%. Dans le canton de Pernes, le sortant divers gauche Max Raspail totalise 26,27% des suffrages en arrivant derrière le RN qui pointe à 32,25%. Dans le canton de Valréas, la sortante LR Corinne Corinne Testud-Robert n’affiche que 28,26% derrière le RN Damien Broc (33,23%). Enfin à Monteux où le RN Rémy Rayé ne se représentait pas, c’est un autre lepéniste, Jean-Claude Ober (38,79%) qui est en tête devant le maire communiste d’Entraigues Guy Moureau (25,78%).
Ceux qui sont sortis Et enfin, il y a les sortants sortis dès le 1er tour, comme dans le 1er canton d’Avignon où l’élu de La REM, Alain Moretti (16,32%) a été battu et laissera sa place au vainqueur du duel Paul Ruat (RN)-Samir Allel (UDG), 32,35% contre 25,41%. Mais aussi la pugnace Darida Bélaïdi (DVG) qui s’est battue pendant 6 ans pour les habitants de la Rocade notamment, mais qui a recueilli seulement 9,65% des voix. Même scénario dans le 2e canton où l’écologiste Sylvain Jordanoff s’en va (3,83%) et laisse la place aux 2 binômes encore en lice pour le second tour : les RN Jean-François Mattéi-Carole Montagnac (28,88%) et les DVG Laurence Lefèvre-Fabrice Martinez Tocabens (23,32). Enfin, à Bollène, une sortie remarquée celle de Marie-Claude Bompard, déjà éjectée de la mairie aux Municipales. Et c’est le même homme, le socialiste Anthony Zilio qui la devance avec 50,77% des voix contre 22,32%. Il est en ballotage favorable devant le RN (26,91%) pour obtenir un fauteuil dans l’hémicycle du Conseil Départemental, Rue Viala lors de la 1ère séance de la nouvelle mandature, le 1er juillet prochain… Espérons que dimanche 27 juin, pour le second tour, la participation sera meilleure pour que les élus aient une réelle légitimité.
Une femme à la tête du Département pour la première fois
Les règles du jeu étaient simples mais certains ont pourtant failli à la tâche. Une heure pour convaincre les auditeurs de France Bleu Vaucluse, deux règles impérieuses : ne jamais évoquer son canton et ne pas nommer explicitement la partie adverse.
Dans l’arène démocratique, 5 élus sortants : Dominique Santoni (LR), Jean-François Lovisolo (PS), Hervé de Lépinau (RN), Yann Bompard (Ligue du Sud) et Alain Moretti (LREM), ont tenté de convaincre les électeurs de leur légitimité à prendre la tête du Département et répondre aux préoccupations des citoyens. Santé, logement, emploi, service public, crise sanitaire, les élus locaux ont fait face à un animateur des plus aiguisés, Daniel Morin, prêt à bondir à la moindre langue de bois. Entre missives politiques, amertumes profondes, non-dits et immigration, éternel serpent de mer, ce débat tant attendu à quelques jours du 1er tour des élections a certainement laissé les auditeurs dans un flou artistique, à défaut de les avoir convaincus.
« Il n’y a plus de politique car j’ai en face de moi ceux qui ont participé à l’enterrement de ce Département », amorce Hervé de Lépinau. On s’attendait à quelques minutes de répit, le temps que les esprits s’échauffent. L’élu RN en décide autrement et ouvre d’emblée les hostilités. Une argumentation déroulée au fil de l’eau que Dominique Santoni jugera régulièrement de « pas claire », pointant l’incohérence et le manque de lisibilité des propos.
Les Vauclusiens connaissent-ils le rôle du Département ?
De l’aveu du micro-trottoir diffusé en préambule du débat, les citoyens boudent largement les élections départementales. C’est à peine si ces derniers connaissent l’étendue des missions de l’institution à l’égard des vauclusiens. Dominique Santoni se réjouit au moins d’une chose : « ils ont cité les collèges et le sport, ce sont des compétences dont je m’occupe depuis 6 ans ». Jean-François Lovisolo déplore que le département soit devenu ‘un guichet social ‘ servant à donner des prestations sans réelle logique politique. Le maire de la Tour d’Aigues abonde : « les gens ne se reconnaissent plus dans cette institution » et interroge sur la manière d’aménager ce territoire pour répondre aux préoccupations concrètes telles que l’accès au logement et à l’emploi.
L’élu RN Hervé de Lépinau se montre plus tranchant : « On a devitalisé le pouvoir du Département et j’ai en face de moi ceux qui ont participé à cela. La loi ‘Notre‘ a été le coup de grâce en raison du transfert de compétences vers la Région. Je ne suis pas étonné que les représentants de la Macronie donnent les derniers coups de marteau sur les clous du cercueil du Département. »
Une invective qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Tapi dans l’ombre, Alain Moretti (LREM) rétorque avec son flegme légendaire : « je n’ai apporté ni marteau, ni clou. Les gens sont tout simplement saturés par la politique nationale et il y a peut-être un transfert sur les campagnes locales. » Pour Yann Bompard (Ligue du Sud), le désamour à l’égard de l’institution est plus large que le département, il est national : « des LR deviennent macronistes, des ex UMP deviennent RN. Tout se mélange. » L’élu lance un pavé dans la marre et aborde le « torrent migratoire » : « alors que l’on que sait que 80% sont opposés à l’immigration, la majorité LR, main dans la main avec la Gauche, vote pour l’accueil des clandestins ».
Pour Hervé de Lépinau, le transfert de compétences est le cheval de bataille tant il a été dévastateur. « Quand vous voyez que la compétence économique est partie à la région, de même pour le transport et le tourisme, il va nous rester quoi ?, interroge l’élu frontiste. Aujourd’hui, nos compétences se limitent au super guichet social à travers l’attribution du RSA. Jean-François Lovisolo, ou du moins son père, a appartenu à cette majorité, Dominique Santoni sort d’un exécutif qui a dirigé le Département pendant 6 ans, vous n’avez pas suffisamment impacté le quotidien des gens. »
La conseillère LR Dominique Santoni persiste et signe : le département est la collectivité qui a le plus d’influence sur la vie des gens. « Ce sont les routes, les collèges, le sport, nos ainés, on ne peut pas dire que le Département n’est pas dans la proximité », souligne la maire d’Apt qui rappellera à plusieurs reprises que l’immigration est la compétence de l’Etat. Elle rétorquera au RN « vous ramenez tout au social. C’est plutôt vous qui avez éloigné les électeurs du véritable débat. » La réduction de la masse salariale est une priorité pour la Ligue du sud, « il faut faire des économies. Nous subissons les conséquences de la gestion socialiste du Département depuis très longtemps. »
« Nos compétences se limitent au super guichet social »
Si le personnel est important, c’est parce que le département est très pauvre selon le maire de la Tour d’Aigues : « C’est toujours bon de taper sur les fonctionnaires en période électorale. Moi je crois qu’ils font leur travail. Que veulent les gens ? Du logement et du boulot. Il fait déconcentrer l’organisation administrative, redonner la parole sur le terrain et accompagner les politiques publiques en ce sens. »
Dominique Santoni s’appuie sur son bilan, « 114M€, c’est la somme que le Département peut investir chaque année, nous avons redressé les finances et réduit l’endettement. Vous ne pouvez pas dire que ça ne marche pas, la machine nous l’avons bien faite avancer ». Hervé de Lépinau revient sur le bénéfice de l’âge, gagner une présidence dans ces conditions n’est pas « gage de dynamisme ». « Nous avons énormément d’agents qui espèrent que le RN prendra la tête du département dans quelques jours, ils ont senti cette envie de faire avancer les choses », juge l’élu frontiste Yann Bompard (Ligue du sud).
« Nous avions le nez dans le guidon en raison de la crise »
Alain Moretti n’attribut aucun laurier au Département pour la gestion de la crise mais admet tout de même qu’il a « joué son rôle ». Avis partagé pour la Ligue du sud pour qui « le département n’a pas été à la ramasse ». La Vice présidente du conseil départementale tient à recontextualiser les choses : « nous avions le nez dans le guidon. S’il n’y avait pas eu cette crise, beaucoup de chiffres se seraient améliorés, le nombre de bénéficiaires du RSA aurait baissé. Nous avons parfaitement été à la hauteur. »
Et d’aborder les ordinateurs portables distribués aux élèves et professeurs pour réduire cette fracture numérique. « Si nous faisons un nouveau mandat, nous pourrons impulser ces finances que nous avons réussi à redresser », projet Dominique Santoni. L’opinion est plus mitigée chez les socialistes : « le département était transparent, il n’a rien dit, rien fait. Nous n’avions pas de gel, pas de masques, nous nous sommes débrouillés pour s’en procurer et faire du porte à porte. Je me suis senti seul », déplore Jean-François Lovisolo.
Ruralité en danger ?
Socle de l’économie vauclusienne, Daniel Morin sondera les élus sur le maintien de la ruralité et l’accompagnement des agriculteurs. Le RN est catégorique, le Département a totalement failli suite à l’épisode de gel. « La situation était dramatique et la réponse du Maurice Chabert a été d’adresser un simple courrier au ministre de l’Agriculture. Il fallait se battre pour obtenir, non pas des reports, mais des allègements de charges. Notre exécutif est passé à côté du sujet », pointe le RN.
La ruralité, c’est aussi l’inclusion et le maillage des territoires, un champ d’action encore une fois délaissé par le département selon Hervé de Lépinau : « les politiques sont à l’origine du démantèlement du service public. Nous n’avons jamais payé autant d’impôts, et ceux qui sont devant nous dans ce studio ont participé par leur engagement pris par les ténors de leur parti politique à la destruction du service public. » Les Républicains « n’ont pas détruit le service public » hèle Dominique Santoni. « Nous avons agi sur le captage d’eau, travaillé sur agrilocal, favorisé les circuits courts. Comment pouvez-vous dire aujourd’hui que nous n’aidons pas les agriculteurs ?! », s’offusque-t-elle.
Si j’étais à la tête du Département…
Jean-François Lovisolo mettrait tout d’abord l’accent sur l’écologie et l’environnement, pour ensuite se concentrer sur l’accession à la propriété. « On ne peut plus devenir propriétaire dans ce Département, notamment les jeunes qui travaillent. On ne peut pas être uniquement animé par les résidences secondaires et les locations saisonnières. Il faut trouver des solutions pour l’aménagement du territoire, mettre en place des pôles clairs. Mon reproche ? Que le Département ne se soit jamais positionné sur la question du service public », explique le maire de la Tour d’Aigues.
Yann Bompard porterait une attention particulière sur l’identité et la sécurité. Le RN, quant à lui, ramènerait le gouvernement à ses obligations financières envers le département. « Pourquoi le 6e département le plus pauvre de France doit supporter une telle part dans la gestion de la pauvreté ? Rendez-nous l’argent, la France contribue plus que ce qu’elle ne reçoit. Les parisiens sont persuadés que nous sommes un département riche, un lieu de villégiature. L’olivier du Luberon cache la forêt de la misère du Vaucluse », abonde Hervé de Lépinau.
Dominique Santoni en chien de faïence : « c’est du bashing ça ! Présentez-vous aux nationales, cela ne fait pas partie des compétences du Département. » Réponse immédiate d’Hervé de Lépinau : « souvenez-vous, j’avais dit au Président Maurice Chabert qu’il pouvait planter sa tente Quechua devant l’Elysée, pour dire au gouvernement d’arrêter de nous voler cette fiscalité locale dont nous avons terriblement besoin. »
Dominique Santoni se montre une fois de plus solidaire du bilan du Département qui a mené une gestion de « bon sens ». « Vous étiez d’ailleurs tous d’accord pour dire que le redressement des finances était effectif. Nous avons deux priorités, la santé et la sécurité. Il faut que les Vauclusiens aient confiance au Département, souligne-t-elle. Il faut donner des bourses aux étudiants en médecine, remettre des médecins dans les espaces de solidarités et déployer la télémédecine. Je n’ai pas honte d’exporter les bonnes idées, aider certaines communes à s’équiper en système de vidéo surveillance ou équiper d’avantage les policiers municipaux. Il faut une vision à long terme, nous travaillerons avec les élus de tous les cantons, nous sommes comme un puzzle, chacun est un morceau du territoire. »
Agriculture et écologie
Selon Yann Bompard, « le problème nous dépasse. Avec la concurrence mondialisée, un agriculteur se suicide tous les jours, le département ne peut pas faire autant que ce qu’il pourrait. » Aux yeux des socialistes, « il en va de la responsabilité de l’Etat qui ne délivre plus de permis et le Département qui n’a pas mené une politique foncière raisonnée. » Et le président de l’Association des maires du Vaucluse d’ajouter : « quand on voit que 300 hectares partent sur des zones logistiques. Il faut des zones d’activité économique mais à la hauteur des enjeux de création d’emploi. »
En matière d’écologie, pour le RN, il faut remettre le Vaucluse sur la carte de France et même du monde. Alors évidemment, il faut éteindre la lumière, couper l’eau mais c’est un effort collectif. « Le foncier agricole est grignoté par l’activité économique, quand vous créez des zones bitumées, forcément elles vont se réchauffer rapidement », regrette le RN. Pour Dominique Santoni : « on est dans une situation d’urgence, le sujet me touche particulièrement puisque je suis présidente du Parc naturel régional du Luberon. Je vous rejoins sur une chose, cela passe par l’éducation de nos enfants. » Jean-François Lovisolo regrette de ne pas avoir eu de filière bois, « on s’est engagé et on s’est finalement retrouvé seuls. Ça aurait pourtant été très intéressant pour le Luberon. J’aurais également souhaité une politique plus volontariste afin d’isoler les bâtiments. »
Possibilités d’alliance ?
Quels sont les cas de figure à l’issue du premier tour ? Les parties peuvent-elle mettre en commun leur volonté et s’allier sous le même drapeau ? Jean-François Lovisolo : « je ne me pose même pas la question du 3e tour, on y va simplement avec l’ambition d’être majoritaire. » Avis partagé par Dominique Santoni : « on part pour gagner. Nous sommes prêts à travailler avec des candidats de la Droite républicaine. Je suis une femme de Droite, je n’ai pas changé ». Hervé de Lépinau : « j’espère que nous serons une vraie majorité départementale, je souris toujours quand je vois les candidats LR et Divers droite revendiquer une majorité départementale qui n’existe pas, vous êtes minoritaires. » La Ligue du sud est prête à collaborer avec les autres partis mais déplore une réciprocité inexistante : « Le RN par exemple ne souhaite pas travailler avec nous. »
Le mot de la fin
Le format touche à sa fin, l’antenne doit être rendue d’une seconde à l’autre. Dominique Santoni mise sur l’héritage: « ce département a besoin de stabilité, de continuité, il ne peut pas changer tous les 6 ans. Dans notre équipe, la plupart sont des maires et des élus, ce sont des gens de terrain. Ma volonté est de permettre à nos enfants de grandir, d’apprendre et de se former. Allez voter dimanche, la mer sera toujours là après 8h. » Alain Moretti viendra conclure ces échanges animés par une sage devise : « la légitimité d’un vote tient à la participation. Votez qui vous voulez, mais votez. »
Retrouvez ici l’intégralité du débat de nos confrères de France Bleu Vaucluse.
Une femme à la tête du Département pour la première fois
Candidate à sa propre succession dans le canton 1 d’Avignon lors des prochaines élections départementales des dimanches 20 et 27 juin prochains, Darida Belaïdi entend que ce scrutin se joue sur les projets et pas sur les querelles de personnes. En binôme avec Cédrick Celaire, un ancien militaire de carrière durant 20 ans dans l’aéronavale, l’ancienne adjointe à la mairie d’Avignon ne revendique qu’une chose : penser au bien-être des habitants de son canton.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la conseillère départementale sortante du canton d’Avignon est loin de susciter l’indifférence. ‘Volcanique’ pour ses soutiens, ‘incontrôlable’ pour ses ennemis, Darida Belaïdi sait aussi forcer le respect de ses adversaires. Bien que « ne manquant pas de caractère », ces derniers n’hésitent pas à souligner la pertinence de ses interventions au sein de l’hémicycle départemental. « Elle connaît très bien ses dossiers », reconnaît-on ainsi anonymement au sein d’une majorité départementale tout heureuse parfois que l’élue du canton Sud d’Avignon puisse évoquer ce que les autres n’osent pas dire. Un franc-parler et une liberté de parole que revendique haut et fort Darida Belaïdi. « Plutôt que d’annoncer un programme qui a peu de chance d’être mis en œuvre par une hypothétique majorité à venir, j’ai préféré mener ma campagne autour de 4 idées fortes », explique Darida Belaïdi, candidate dans le canton 1 d’Avignon lors des prochaines élections départementales des dimanches 20 et 27 juin prochains.
Le logement c’est la dignité Pour cette dernière, l’une des priorités est de permettre à chaque habitant de ce secteur, allant de Courtine à la Barbière en passant par la Rocade, de disposer d’un logement décent. « Il y a un réel abandon des bailleurs sociaux sur ce territoire, regrette celle qui a été présidente de l’OPH (Office public de l’Habitat) du Grand Avignon* entre 2014 et 2015. Car le logement c’est la dignité. » Sa solution pour éviter la création de ghettos ? « Il faudrait commencer à faire cesser les ‘attributions communautaristes’ dans les commissions d’attribution des logements. Les Turcs à tel endroit, les Marocains ici… On regroupe les gens par nationalité d’origine. Et après on explique qu’ils se regroupent en communautés alors que ce sont les bailleurs qui institutionnalisent ce communautarisme. Je l’ai bien vu lorsque je siégeais au sein des commissions d’attribution des logements. » Même problématique avec la carte scolaire constate l’élue départementale : « même si ce n’est pas de la compétence du Département. Nous nous occupons déjà des collèges et il me semble, qu’à ce titre, nous devons peser pour une refonte de la carte scolaire en privilégiant une plus grande égalité des chances grâce à une meilleure mixité. » Pour cela, Darida Belaïdi souhaite travailler, à l’image de ce qui s’est fait un temps à Paul-Giera, sur la mise en place d’options, de classes ‘sports-études’ pour faire en sorte que l’on puisse faire venir des élèves d’autres collèges.
Favoriser une meilleure mixité « Aujourd’hui, il y a des enfants qui viennent des mêmes quartiers, des mêmes milieux sociaux, qui partent avec les mêmes difficultés pour s’en sortir dans la vie et qui se retrouvent dans les mêmes écoles durant les premières années de leur scolarité. » La même logique prévaut avec le collège Joseph-Roumanille. « Cet établissement construit en 1955 sur notre canton a plus que besoin d’une rénovation urgente. En effet, ce collège n’offre plus les conditions d’accueil que nous sommes en droit d’attendre pour nos enfants. » Problème : il s’agit d’une cité mixte avec un collège adossé à un lycée professionnel dépendant du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a la main sur la mise concernant l’attribution des moyens. « Désormais, il faut récupérer le collège en disant : ‘Roumanille ne fait plus partie de la cité mixte’. C’est un collège à part entière du Département. »
« Au final, quand on voit dans quelles conditions vivent ces enfants aux collèges ou dans leur HLM il faut se poser la question de la considération qu’on leur donne. Quel citoyen veut-on en faire demain ? Ce sont des enfants de seconde zone. On nous parle de séparatisme et d’entre-soi. Moi, qui suis un pur produit des quartiers, je ne peux que constater que les gens ne demandent pas à vivre ici. On les met là. » « Ce manque de mixité se retrouve aussi dans les locaux commerciaux loués par les bailleurs : il y a l’atelier de robe oriental, l’agence de voyage pour le Maghreb… Moi je rêve d’une charcuterie à Monclar car tant qu’il n’y aura pas de mixité d’usage, il n’y aura pas de mixité sociale. Pourquoi accepter que les gens soient enfermés entre eux ? Même pour prendre un billet pour aller au ‘bled’ ils n’ont plus besoin de sortir de leur quartier. »
Un canton qui regorge de talents « Pourquoi ne pas aller chercher les potentiels de ces quartiers, s’étonne-t-elle. Combien de fois ai-je entendu que notre canton était le plus pauvre, le plus difficile et le moins sûr du Vaucluse, rappelle celle qui est conseillère départementale depuis mars 2015. Ce sont des difficultés que je ne nie pas, mais notre canton regorge de talents. Des centaines de jeunes investis dans le sport, la culture, la musique, les mouvements associatifs ou l’entreprenariat. » « Il y a des forces vives ici, il y a Courtine, il y a l’hôpital. Au lieu de cela, l’Etat injecte des millions d’euros dans le cadre des QPV (Quartier prioritaire de la politique de la ville) mais c’est un échec. En France, pas un quartier n’est sorti de ces dispositifs en redevenant de droit commun. L’objectif de ces dispositifs c’est pourtant d’en sortir. Cela fait 40 ans que ces quartiers d’Avignon sont en QPV. Cela prouve bien que cela ne marche pas et qu’il faut faire autrement. Pour ramener les gens vers la République, il faut les considérer. Et cela passe par le logement et l’éducation prioritairement. »
LEO : les habitants de la rocade font aussi partie de la biodiversité L’amélioration des conditions de vie des habitants du canton Sud passe aussi immanquablement par la poursuite de la réalisation de la LEO (Liaison Est-Ouest). « Il s’agit d’un scandale écologique et sanitaire qui empoisonne, dans tous les sens du terme, la vie des habitants. Il y a 40 000 véhicules qui empruntent chaque jour la 2 fois 2 voies de la rocade d’Avignon. Les 30 000 riverains respirent des gaz d’échappement toute la journée. C’est pire qu’une autoroute sous leurs fenêtres, c’est une autoroute à l’arrêt. Avec pour conséquence des nuisances sonores, des insomnies et un nombre de cancer ainsi que de pathologies respiratoires et cardiovasculaires plus important que dans le reste de la région Sud. » « Les financements sont là pour réaliser la seconde tranche de ce projet de contournement d’Avignon, insiste la conseillère départementale. Il faut y aller sinon on risque de repartir pour 10 ans. » « Les habitants de la rocade, comme tous les êtres humains font partie de la biodiversité », explique-t-elle lorsqu’elle constate que certains s’opposent à la poursuite du chantier. « Que je sache, les arbres ont la même valeur de chaque côté de la Durance, pourtant il faudrait sauver ceux de la ceinture verte en envoyant le trafic vers le Nord des Bouches-du-Rhône où c’est d’autres, qui semble susciter une mobilisation bien moindre, qu’il faudrait abattre. Ne pas continuer la LEO, cela serait une aberration politique qui conduirait à une crise sanitaire prolongée. »
Drôle de campagne et perspectives départementales Dans cette drôle de campagne qui avance masquée en raison de la crise sanitaire du Covid-19, la militante socialiste qui n’est plus encartée assure qu’elle n’a jamais trahi sa famille politique. Sa brouille avec Cécile Helle, maire d’Avignon, lorsqu’elle faisait partie de l’équipe du premier mandat ? « Je ne suis pas une opposante à Cécile, j’ai simplement toujours dit ce que je pensais. Avec Cécile Helle on a été côte à côte pendant 20 ans. Politiquement, je partage quasiment tout avec elle. Même s’il y a des divergences, il y a le respect de ce qui a été fait ensemble. » Elle constate cependant que la gauche n’a pas ménagé ses efforts pour multiplier les candidats sur son canton. Lassé des coups bas, des insinuations, des trahisons Darida Belaïdi n’accepte pourtant plus que l’on puisse dire « c’est la politique ». « Cela voudrait dire que la politique serait un monde parallèle où, à longueur de temps, nous serions en train de donner des leçons de vie en tant qu’élu à nos concitoyens. On leur explique comment il faut vivre, se comporter, être bienveillant, solidaire… Et après en politique cela n’existerait plus. Dire ‘C’est la politique’, cela voudrait donc dire que tout est autorisé sous prétexte que l’on est en politique ! Dans le monde professionnel personne n’accepterait ce type de comportement. Alors pourquoi l’accepter en politique ? » Superstitieuse, Darida Belaïdi ne veut pas aborder une victoire lors du prochain scrutin. Pourtant, à l’évocation d’un basculement du Vaucluse dans le camp du RN (Rassemblement national) elle assure qu’elle mettra tout en œuvre pour battre le RN « car j’ai côtoyé leurs élus en séance pendant 6 ans et qu’ils sont contre les compétences de solidarité et les politiques publiques du Département. Ils ne seront pas donc en capacité de mener des politiques sur des domaines qui les révulsent. Par contre, je serais avec ceux qui pourront faire avancer mon canton sur les sujets que je défends. Car finalement, le rôle d’un élu c’est simplement de mettre en connexion un problème avec sa solution. Le reste cela n’a pas d’importance. »
Les candidats dans le canton d’Avignon 1 : Samir Allel et Léa Louard (ECO), Eric Deshayes et Zinèbe Haddaoui (UG), Darida Belaïdi et M. Cédrick Celaire (DVG), Tatiana Gavriluk et Paul Ruat (RN) ainsi que Coline Hafsaoui et Alain Moretti (REM).
*Organisme aujourd’hui fusionné avec Mistral habitat (le bailleur de Département) au sein de la nouvelle structure Vallis habitat qui a vu le jour en 2020.
Une femme à la tête du Département pour la première fois
Max Raspail, maire de Blauvac, conseiller départemental sortant et Myriam Silem, conseillère municipale à Saint-Didier se présentent aux élections départementales les 20 et 27 juin prochains sur le canton rural de Pernes-les-Fontaines. Leur slogan ? ‘Pour un Vaucluse uni, de la parole aux actes’. Leurs suppléants sont Frédéric Rouet, maire de Villes-sur-Auzon et Sandrine Raymond maire de Saint-Pierre-de-Vassols.
Une figure locale
Max Raspail, agriculteur à la retraite, est l’homme de terrain qui défend la ruralité. Maire PS (Parti socialiste) de Blauvac (520 âmes) depuis 1995, président de la Communauté de communes Ventoux-Sud (depuis 2014), Conseiller départemental depuis 2004 et président du Syndicat d’électrification de Vaucluse (Sev, depuis 2012), c’est un vieux briscard de la politique bien connu de tous pour sa voix de stentor et des prises de position aussi fermes qu’invariablement de gauche.
Créer de la richesse
Pour Myriam Silem «La priorité est de mettre en avant le Vaucluse, ses richesses naturelles, pour les habitants du Vaucluse, sortir de la crise de la Covid-19 et vivre décemment.» Quant à Max Raspail, il se félicite d’avoir mis en place les marchés du soir et le dispositif ‘Agrilocal’ –la plateforme internet- qui met en relation les producteurs locaux et les acheteurs publics de la restauration collective (hôpitaux, maisons de retraite, établissements scolaires). Le Conseiller départemental insiste sur le fait de diversifier l’agriculture des territoires pour un retour à l’emploi, seul moyen de faire baisser le nombre de bénéficiaires au RSA (Ndlr : Revenu de solidarité active qui sont au nombre de 16 781 en Vaucluse). Sa plus grande frustration ? N’avoir pas pu faire aboutir le contournement Sud du Marché gare de Carpentras qui devait arriver entre Mazan et Mormoiron, pour désenclaver le Pays de Sault. «Le projet était estimé à 35M€, nous avions lancé la DUP (Déclaration d’utilité publique) et puis il y a eu d’autres priorités…»
Le numérique
«Le développement numérique du territoire a commencé avec Michel Baillet (Conseiller départemental) en 2004, se remémore Max Raspail, en 2011 nous avons travaillé sur le déploiement de la fibre, à la fin de cette année tout le département sera opérationnel, y compris les zones rurales sur lesquelles nous avons été particulièrement actifs, là où opérateurs traditionnels ne vont pas. Cela a pris du temps car les financements, issus de l’Etat, de la Région, du Département et des Communautés de communes sont considérables.»
Irrigation
«J’ai beaucoup travaillé sur l’irrigation, a précisé l’ancien agriculteur. Qui aurait pensé qu’elle arriverait au-dessus de Sainte-Colombe à Bédoin, au pied du Mont-Ventoux, en passant par le virage de Saint-Estève où un réservoir a été créé. Si nous n’avions pas travaillé sur l’irrigation, avec le Canal de Provence, nous n’aurions plus d’agriculture. Venasque, Malemort, Mazan, Méthamis, nous avons réalisé ce même procédé partout où la demande a été faite. Actuellement, nous travaillons sur le renforcement du réseau d’eau potable sur le plateau d’Albion qui a intégré le Contrat d’avenir, Plan Etat-Région. L’opération commence à partir de Cheval-blanc via la Départementale 100, pour rallier Saint-Saturnin par Apt afin d’alimenter l’eau du plateau qui est déficitaire.»
Le point
«Nous avons vécu la première phase de décentralisation où l’on a aidé les communes à maintenir leurs projets. Puis le Département a récupéré les collèges et les routes départementales avec le transfert des agents puis il a fallu rénover les anciens collèges, construire les nouveaux, s’occuper des routes. Les travaux sur les collèges de notre canton ont été effectués et les établissements, aujourd’hui, sont en meilleurs état qu’il y a 20 ans, cela est aussi vrai pour les routes. Je me souviens du Pont de l’Europe qui a été transféré avec l’urgence d’intervenir à hauteur de 7M€ pour conforter le tablier et mettre le pont en sécurité. Bien sûr, il reste des routes à faire, des pistes cyclables à sécuriser.»
Ils ont dit
«Max Raspail a été un de mes premiers soutiens, se souvient, Frédéric Rouet, maire de Villes-sur-Auzon et suppléant de l’édile. J’ai été séduit par son dynamisme à défendre la ruralité. Les petits villages fourmillent de projets qui ne seraient pas réalisés sans l’aide du Département. Un exemple ? Nous n’avons pas bénéficié de l’aide de l’ARS (Agence régionale de santé) pour construire notre cabinet médical qui accueillera deux médecins. C’est la contractualisation avec le Département et son financement à hauteur de 70%, qui a nous permis de mener à bien le projet. Un maire doit faire face à de nombreuses problématiques alors, nous apprécions de pouvoir échanger entre élus pour trouver des solutions et actionner les leviers les plus pertinents.»
Distinguer les rouages administratifs
«Nous avons à traduire, à expliquer aux gens comment les institutions fonctionnent, observe Sandrine Raymond, ancien cadre territorial et suppléante de Myriam Silem, et ça n’est pas facile à comprendre. Alors nous expliquons en toute transparence comment fonctionnent les rouages. L’action du Département est très importante mais les usagers ne perçoivent peut-être pas l’impact de cette collectivité de proximité.»
Travailler les sujets transversaux
«Max Raspail a toujours travaillé pour la proximité relève Myriam Silem, conseillère municipale à Saint-Didier et binôme du Conseiller départemental sortant. Il nous conseille et nous soutient et ça n’est pas de la communication. A chaque fois c’est du concret, de l’action. Nous avons le Ventoux, le Tour de France, des touristes… mais pas de pistes cyclables ? Alors nous allons en concevoir. Pourquoi ? Parce que tous les sujets sont transverses. Notre souhait est aussi d’enrichir le Vaucluse pour que les habitants se sentent mieux et vivent plus correctement. L’isolement des personnes âgées en ruralité est aussi un problème. Nous devons travailler sur tous les sujets à la fois pour ne pas entretenir de lacunes et empêcher ainsi, dans le temps, de faire aboutir des projets.»
Le plus important ?
«Faire avancer tous les projets ensemble. En discutant longuement avec des associations sportives, nous nous sommes rendu compte que le décrochage scolaire au collège était une réalité à laquelle nous devons nous atteler pour, justement, le contrer. Nous pensons associer l’aide au devoir avec le sport. Les déplacements des parents pour les enfants impactent aussi profondément la carrière de la maman puisque c’est souvent elle qui est dévolue à ces tâches. Notre rôle ? Soutenir les enfants en faisant la promotion du sport, des activités culturelles. Un autre sujet ? La mobilité qui est à réfléchir avec tous les acteurs comme la Région, le Département, les intercos, les communes, les assos, afin de mieux mailler le territoire rural. Un exemple ? 4,5 km séparent Saint-Didier de Pernes-les-Fontaines où se déroulent les activités culturelles et sportives mais pour rallier cette dernière, hors bus scolaire, il faut se rendre en transport en commun à Carpentras, alors il n’y a pas d’autre choix que d’arrêter de travailler pour y conduire, en voiture, ses enfants. Mon souhait ? Examiner les projets les plus transversaux à plusieurs domaines pour accroître l’efficacité de l’action.»
S’occuper de la jeunesse
«Le Département a été, à un moment donné, pas riche mais relativement aisé, analyse Max Raspail, mais à cette époque on ne s’est pas particulièrement occupé de notre jeunesse, c’est ainsi que l’on accuse du retard et que l’on se retrouve dans une situation de pauvreté. Au niveau de l’Interco ? On a construit trois crèches, créé un espace pour les jeunes sur le pays de Sault, bientôt il y en aura un à Mormoiron. Nous essayons de trouver un attrait pour les familles, pour que les enfants trouvent un milieu équilibré. Egalement, dans le canton, nous avons créé deux maisons France services (aide à la mise en relation des usagers avec les services publics). Le département est profondément rural, il nous faut l’équiper pour que les habitants y trouvent tout ce dont ils ont besoin. Il y a trop de pépites qui dorment.»
Ce qui fait la différence ?
«Ce qui fait la différence avec les autres candidats ? Justement de ne pas faire de politique car, dans tous les mandats que j’ai menés, je n’en n’ai jamais fait assure Max Raspail. Mon crédo ? La connaissance du territoire. Quelle est la liste de quatre personnes dont trois sont maires en dehors de la nôtre ? Nous avons la proximité et la compétence. L’enjeu ? C’est l’après crise-sanitaire. L’abstention ? Dans le monde rural, en principe, les gens se déplacent même s’il y en aura un peu. Mes relations avec le Département ? Je m’entends bien avec le président Maurice Chabert et avec tous les conseillers, nos valeurs ? Elles peuvent être différentes à un moment donné. Ce qui prime ? L’intérêt d’un territoire uni.»
Feuille de route
Au chapitre du territoire, Max Raspail et son équipe promeuvent la création de Maisons médicales ; appellent à un Plan de rénovation pour les logements aidés et la construction de petites structures mixtes : logement social et accession à la propriété ; et à l’aboutissement de l’installation du haut débit.
Le bénéfice de l’âge est-il un atout pour les élections?
«Cela peut arriver, mais franchement ça n’est pas mon souhait soupire en fin stratège le maire de Blauvac. Ce que je veux ? Une majorité solide avec une personne plus jeune que moi pour mener à bien les missions du Département. Si cela devait se produire je travaillerais pour l’intérêt du territoire. On doit aussi savoir passer le relai et accompagner les jeunes enthousiastes pour leur transmettre cette belle maison qu’est le Département.»
Qualité de la vie, ruralité, environnement et économie
L’équipe veut sortir de ses cartons des projets d’équipements des communes, relancer le commerce et l’artisanat local, soutenir les entrepreneurs locaux, les exploitants agricoles dont l’installation des jeunes ; créer une irrigation économe en eau ; favoriser les circuits courts en restauration collective ; explorer les énergies nouvelles ; valoriser et protéger le patrimoine, même non classé et particulièrement le patrimoine naturel cela passera par la matérialisation de pistes cyclables ; le soutien de pratiques sportives et de pleine nature avec une mise avant du Parc naturel régional du Ventoux.
Education & solidarité
Le Conseiller départemental veut lutter contre le décrochage scolaire et, dans ce sens, reste sensible à l’implication des élèves dans des initiatives innovantes et environnementales ; il veut favoriser l’accès au sport, aux activités artistiques et périscolaires. De même, l’aide sociale à l’enfance ; à la scolarisation, à l’insertion, à l’emploi, au logement ; la lutte contre l’isolement des personnes âgées à domicile restent les thèmes majeurs de sa campagne.
Dans le détail
Max Raspail, 72 ans, est agriculteur à la retraite. Il est maire de Blauvac et Conseiller départemental sortant. Myriam Silem est avocate (Droit des sociétés, immobilier, commercial, des affaires et de la concurrence) à Pernes-les-Fontaines et conseillère municipale à Saint-Didier. Les suppléants sont Frédéric Rouet, maire de Villes-sur-Auzon, propriétaire de chambres d’hôtes. Il a obtenu le label ‘Capitale régionale de la biodiversité’ pour la ville en 2019. Sandrine Raymond a été cadre dans l’administration territoriale et élue maire de Saint-Pierre-de-Vassols en 2020.
Les 21 communes du canton de Pernes-les-Fontaines
Aurel, Le Beaucet, Bédoin, Blauvac, Crillon-le-Brave, Flassan, Malemort-du-Comtat, Mazan, Méthamis, Modène, Monieux, Mormoiron, Pernes-les-Fontaines, la Roque-sur-Pernes, Saint-Christol, Saint-Didier, Saint-Pierre-de-Vassols, Saint-Trinit, Sault, Venasque et Villes-sur-Auzon. Le Département de Vaucluse compte 17 cantons.
Les autres candidats du canton de Pernes-les-Fontaines
Patrice Aubert et Audrey Raynaud BC-LR (binôme Les Républicains) ; Laurent Comtat et Laurène Guittet BC-DVD (Binôme Divers-Droite) ; Georges Michel et Catherine Rimbert BC-RN (Binôme Rassemblement National) et Myriam Macaire et Bruno verdi BC-Com (Binôme Parti Communiste Français).
Les résultats de 2015
Au second tour, Julien Langard et Caroline Lopez du Rassemblement National avaient obtenu 7 382 voix (46,92%) tandis que Gisèle Brun et Max Raspail (Parti socialiste) avaient obtenu 8 350 voix (53,08%) sur 26 713 inscrits.
Au 1er tour Julien Langard et Caroline Lopez pour le Rassemblement National avaient obtenu 5 802 voix (37,23%) ; François Pantagène et Michèle Sorbier 4 162 voix (26,70%) et Gisèle Brun et Max Raspail 5 622 voix (36,07%).
Une femme à la tête du Département pour la première fois
A l’occasion des prochaines élections départementales qui se tiendront les dimanches 20 et 27 juin prochains, France bleu Vaucluse organise un débat réunissant les principales formations politiques du département. Animé par notre confrère Daniel Morin, ce rendez-vous réunira : Dominique Santoni (LR), Jean-François Lovisolo (PS), Hervé de Lépinau (RN), Yann Bompard (Ligue du Sud) et Alain Moretti (LREM).
« Les cinq élus sortants et candidats à un nouveau mandat, débattront de l’état de santé du département, des priorités à mettre en œuvre au cours des 6 prochaines années et des rapprochements possibles -ou pas- au lendemain du second tour afin de dégager une véritable majorité départementale », explique la première radio de Vaucluse. « Un débat très attendu à quatre jours seulement du premier tour de scrutin. »
Un débat à suivre en direct, ce mercredi 16 juin, de 18h à 19h, sur les ondes de France bleu Vaucluse (100.4 ou 98.8) et www.francebleu.fr.
Une femme à la tête du Département pour la première fois
Les candidats de la majorité départementale (Les Républicains, UDI, Mouvement radical) viennent de se réunir pour une ‘photo de famille’ dans le cadre des prochaines élections du conseil départemental de Vaucluse qui se tiendront les dimanches 20 et 27 juin prochains. L’occasion pour ses derniers de mettre en avant le bilan de Maurice Chabert (Les Républicains), président sortant qui ne se représente pas, et d’expliquer qu’ils entendent, en cas de victoire, poursuivre le politique départementale qui a été menée depuis 2015. « Nous poursuivrons les actions engagées depuis 6 ans et nous irons plus loin, précisent-ils en chœur. Plus loin pour le raccordement de la fibre, plus loin sur l’accompagnement de nos entreprises, de nos agriculteurs, de nos commerçants. Plus loin pour le redémarrage du tourisme. Plus loin sur la modernisation de collèges. Plus loin sur la rénovation de nos routes. Plus loin sur l’aide apportée à nos seniors. » La majorité sortante précise par ailleurs que « même si la sécurité et la santé ne sont pas aujourd’hui des compétences dédiées du département », ses candidats ont cependant choisi d’en faire deux de leurs priorités « à travers des mesures fortes et des budgets importants. »
Le Vaucluse ‘en confiance’ Dans la foulée, c’est Dominique Santoni, actuelle vice-présidente du conseil départemental de Vaucluse et maire d’Apt, qui a lancé quelques jours plus tard sa campagne sur le canton d’Apt (voir vidéo ci-dessous). En compagnie de Patrick Merle, son binôme, celle qui apparaît de plus en plus comme la chef de file de la majorité départementale sortante a rappelé que « la confiance ne se décrète pas. Elle se gagne. Et je crois que nous avons prouvé ces 6 dernières années que les Vauclusiens pouvaient nous faire confiance. Nous avons géré la collectivité avec rigueur, avec pragmatisme et sans sectarisme, ce qui a permis au Vaucluse d’avancer pendant 6 ans sans crise et sans blocage. » Reprenant les deux thématiques de la santé et de la sécurité mise en avant précédemment, cette dernière propose notamment des aides financières à l’installation des médecins en Vaucluse, des bourses pour les étudiants en médecine, le développement d’un réseau de téléconsultation performant pour l’accès aux médecins spécialistes notamment en milieu rural ainsi que la subventions aux communes et intercommunalités pour la construction de maisons de santé. Par ailleurs, concernant la sécurité elle souhaite la mise en place de subventions complémentaires aux communes pour l’installation de caméras de vidéosurveillance et aux groupements de communes pour la création ou la modernisation de centres de vidéo surveillance, pour l’achat d’équipements pour les forces de l’ordre ou pour la création ou la rénovation des casernes de gendarmerie, des commissariats de police nationale ou municipale.